• Aucun résultat trouvé

Écoulement des couches superficielles monomoléculaires

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Écoulement des couches superficielles monomoléculaires"

Copied!
7
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00233541

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00233541

Submitted on 1 Jan 1937

HAL is a multi-disciplinary open access

archive for the deposit and dissemination of

sci-entific research documents, whether they are

pub-lished or not. The documents may come from

teaching and research institutions in France or

abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est

destinée au dépôt et à la diffusion de documents

scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,

émanant des établissements d’enseignement et de

recherche français ou étrangers, des laboratoires

publics ou privés.

Écoulement des couches superficielles monomoléculaires

Maurice Joly

To cite this version:

(2)

ÉCOULEMENT

DES COUCHES SUPERFICIELLES

MONOMOLÉCULAIRES

Par M. MAURICE JOLY.

Sommaire. 2014 L’adaptation de la méthode des écoulements capillaires aux couches superficielles meten

évidence une résistance propre des couches à l’écoulement. Cette sorte de viscosité superficielle des couches monomoléculaires est caractéristique de la nature et de l’état physique des couches et constitue un

procédé d’investigation pour l’étude des films superficiels monomoléculaires. La série des triglycérides à

chaîne normale a été étudiée par cette méthode.

lntroduction. -

Disposons

sur la surface de l’eau

contenue dans une cuve un cadre de mica

paraffiné

partagé

en deux

compartiments.

Dans

chaque

compar-timent,

formons un film monomoléculaire d’une méme substance

liquide,

mais de concentration

superficielle

différente,

et

saupoudrons

la surface de talc. Si nous

établissons une communication entre les deux chambres

à deux dimensions ainsi

constituées,

nous observons un mouvement des

grains

de talc. Il y a passage d’une

partie

de la couche de la chambre des fortes

concen-trations à la chambre des faibles concenconcen-trations. ’

Je me suis

proposé

d’étudier

systématiquement

ces

écoulements,

d’en rechercher les lois

générales

(1)

et de voir dans

quelle

mesure ils font intervenir une

sorte de viscosité propre de la

couche,

caractéristique

de sa nature.

Le débit d’écoulement variant avec la nature de la

couche,

nous av ons là un nouveau moyen d’étude de ces couches. Nous verrons que les résultats obtenus

sont en bon accord avec ceux fournis par les autres méthodes.

el’ai

appliqué

ce

procédé

d’investigation

à l’étude

comparative

des films de

quelques composés

de la série grasse.

l. Méthode

expérimentale.

Principe. -

Pour étudier les écoulements

superfi-ciels,

j’ai

cherché à

adapter

à ce

phénomène

à deux

dimensions la méthode de détermination du coefficient de viscosité des

liquides

par écoulement dans un tube

capillaire.

Au lieu de mesurer le volume écoulé en un

temps

donné,

je

mesure la surface S du film écoulée à travers

un canal à bords

parallèles,

la différence de

pression

entre les deux extrémités du canal étant maintenue constante

pendant

toute la durée de l’écoulement.

Description

de

l’appareil

de mesure. -

L’appa-reil

employé

est une modification de celui utilisé par

Marcelin et Guastalla pour l’étude des films

monomo-(1) Cf. D. G. DER1’ICHIAB et M. JOLY. C. R., 1937, 204, p. 1318.

léculaires

( ).

Il se compose essentiellement d’un

cadre,

d’un

canal,

d’un

manomètre,

et de deux

pistons

mobiles

(fig. 1).

Le

cadre,

en mica

paraffiné,

est

partagé

en

deux

compartiments

par le canal et le manomètre. L’un des

compartiments

est rétréci et constitue une

jauge.

dans

laquelle

se

déplace

un

piston

dont les

mouve-ments sont assurés à l’aide d’une vis de

rappel.

Ces

déplacements

sont évalués à

1 /r~

de mm

près, grâce

à

un index

parcourant

une

règle

graduée.

Les canaux utilisés sont formés de deux lamelles de mica

paraffiné,

reliées par un bàti

rigide

en

duralumin,

suffisamment

léger

pour que l’ensemble

puisse

flotter. L’écartement et le

parallélisme réglés

une fois pour

toutes à l’aide de deux

tiges

filetées et d’écrous sont maintenus par la

poussée

de deux ressorts à boudin, La

largeur

est mesurée au

microscope

à de mm

près.

Le canal est fixé au bord du cadre à l’aide d’une ban-delette de mica

paraffiné

enduite de

vaseline,

ce

qui

assure à la fois l’étanchéité de la

séparation

et l’immo-bilité du canal. Pour arrêter

l’écoulement,

le canal est obstrué par un

petit

rectangle

de mica

paraffiné,

collé à une

surcharge

qui permet

de le saisir et assure

l’étanchéité de l’obturation.

Le manomètre

qui sépare

les deux

compartiments

est constitué par une bandelette de mica solidaire d’une balance de torsion à fil vertical comme dans

l’appareil

de

Guastalla,

et la

technique

des mesures de

pression

est celle

développée

par cet auteur. Le fil de torsion

(1) J. GrASTALL.1 C. R., i929, 189, p. 241.

(3)

472

est fixé à sa

partie supérieure

dans l’axe d’un cercle

gradué,

permettant

de lire les rotations à

I /~

de

degré

près.

Réalisation d’une mesure. - Elle

comprend

deux

parties : a)

la réalisation dans les deux compar-timents de

l’appareil

de deux films de la même subs-tance à des concentrations moléculaires différentes,

donc

présentant

entre eux une différence de

pression

b)

La mesure

proprement

dite du débit de l’écoule-ment.

Pour former dans le

compartiment

1

(compartiment

des fortes

pressions)

un film de

pression

et surface données on

opère

de la

façon

suivante : on

imprime

au

fil de torsion une rotation

61

correspondant, lorsque

l’équilibre

est

rétabli,

à une

pression p

dirigée

du

com-partiment

1 vers le

compartiment

II. On forme un film

dans le

compartiment

I,

puis

on rétablit

l’équilibre

en

déplaçant

le

piston

dont on note la

position

s,.

Il faut ensuite former dans le

compartiment

11 un

film de

pression

connue, inférieure à celle du compar-timent I. Pour

cela,

après

être revenu au zéro des

angles,

on donne au fil une torsion

fi2, correspondant

aune

différence de

pression A

p entre les deux compar-timents 1 et Il. Puis on rétablit

l’équilibre

en

formant

un film dans le

compartiment

II. On obtient ainsi deux couches monomoléculuires du même corps, dont les

pressions

absolues

sont p

Ponr la mesure

proprement

dite du

débit,

à l’instant

/1,

on

supprime

l’obtulateur du canal. L’écoulement s’effectue du

compartiment

1 dans le

comparliment

II,

jusqu’â

l’instant t,,

où l’on

replace

l’obturateur. Pendant toute la

durée 12

- t1, on maintient la différence de

pression

~p

constante

(équipage

de torsion dans la

posi-tion

d’équilibre),

soit en diminuant la surface du

com-partiment I,

soit en

augmentant

celle de

II,

grâce

à un

déplacement

convenable des

pistons

mobiles.

Pour

exprimer

la

quantité

de substance écoulée sous

forme

d’une’surface,

il est nécessaire que le film du coma

partiment

1 se trouve de nouveau dans les conditions initiales de concentration. C’est

pourquoi

l’écoulement

terminé,

on nettoie

complètement

le

compartiment

II,

on redonne au fil sa torsion initiale

correspondant

à la

pression

absolue p

de la couche du

compartiment

I,

ét on rétablit

l’équilibre

en

déplaçant

le

piston.

Soit S2,

la nouvelle

position

du

piston.

La

quantité

de matière écoulée mesurée par la surface

qu’elle

occupe sous la

pression

p, est donc 1

(sz

- si 1 est la

largeur

de la

jauge,

et par suite le débit

t~-ti

Remarque

sur la

pression

propre de la couche

pendant

t’écoulement. - Prenons le cas où la dif-férence de

pression

entre les deux

compartiments

est maintenue constante par

compression

(diminution

de la surface du

compartiment I).

Par suite de

l’écoule-ment,

la

quantité

de substance contenue dans le

com-partiment

Il

augmente

et la

pression

propre du film

également.

Comme la djfféJ ence de

prcfsion

eiitie les deux

compartiments

est maintenue

constante,

la pres-sion propre du film contenu dans le

compartiment

1

augmente

également

de p à

p’.

On

conçoit qu’en

moyenne tout se passe comme si l’écoulement s’effec-tuait à une

pression

absolue p,, intermédiaiie

entre 1)

etp’.

Si par contre, on

opère

en maintenant la différence

de pression

constante par

aspiration (augmentation

de de la surface du

comparliment

II),

tout se passe au sens

près,

comme dans le cas

précédent,

et on

peut

considérer que l’écoulement a eu lieu en moyenne à

une

pression

p2 inférieure à p.

Par

conséquent,

la mesure effectuée en

comprimant

nous donne la

quantité

de matière écoulée sous une

pression

légèrement supérieure à p,

et la mesure

effectuée en

aspirant

la

quantité

de matière écoulée sous une

pression

légèrement

inférieure. Ces deux

quantités

de matière sont caractérisées par les surfaces

~’1 et

S; qu’elles occupent

sous la

pression

~. Ces deux nombres sont

toujours

voisins,

et dans tous les cas,

Si

est

supérieur

à Il en résulte que la surface

~~

correspondant

à un écoulement

qui

aurait lieu sous

la

pression

absolue p aura une valeur

comprise

entre

SI

et

S4~.

Détermination de la valeur exacte de la surface écoulée. -

Or,

ce que nous cherchons est

précisément

la surface écoulée sous la

pression

absolue p et

mesu-rée sous cette même

pression.

Il est

légitime d’(1tlolJter

pour valeur de cette surface la moyenne

à condition que la durée d’écoulement Sjit la

même,

que l’on

opère

par

compression

ou par

aspiration.

En

ef fe t :

D’une

part,

l’expérience

confirme

(voir

p. 474)

que dans des intervalles de

pression

assez

étendus,

le débit

exprimé

en surface et mesuré sous la

pression

propre de l’écoulement est

pratiquement indépendant

de la

pression

propre de la couche

(il

en est d’ailleurs de même des suites de nombre

Sj

et

S,). Par

consé-quent

les surfaces écoulées

pendant

le même

temps

en

comprimant

et en

aspirant

sous les

pressions]),

et h2 sont les mêmes que celle

qui

se serait écoulée sous la

pression

p.

D’autre

part,

si ’3, Ut, Ci2 sont les surfaces moléculaire s

correspondant

aux

pressions p,

pi ])2 de la

couche,

(voir

l’isotherme,

fig. 2)

on a pour

exprimer

le fait

pré-cédent les relations :

d’où l’on tire :

Si l’isotherme est

pratiquement rectiligne

dans la

partie

utilisée

(ce qui

est en

général

assez bien

réalisé),

ou si l’intervalle de

pression

pi pz est suffisamment

(4)

d’où:

,.

L’erreur faite en

p osant

S

= s1 SZ

est tout au

plus

due 1 pour

100,

nettement inférieure aux erreurs de mesure

(1)

et,

en

outre,

on a vu que les deux nombres

«Sj

et

""~2

encadrent avec certitude la valeur cherchée.

Précision des mesures. - La surface est connue

à environ 2

1/2

pour 100

près.

La

pression

est déter-minée par une lecture

d’angle

à

0,2Õo près

pour 0 de l’ordre de 10, soit à

2,5

pour 100

près.

Le canal a une

largeur

connue à au moins

1,5

pour 100

près,

et

inter-vient en gros au carré dans

l’expression

du débit. Il résulte de ce

qui

précède

que le débit est connu

avec une

précision

d’environ 5 pour 100. De

plus,

chaque

nombre donné dans cette étude est la moyenne d’au moins trois séries de mesures.

IL Lois

générales

de

l’écoulement.

Le débit

J

= S

est à

priori

fonction d’un

grand

t p g

nombre de variables. J’ai

supposé

que le

temps t

était

toujours

suffisamment

grand

pour que le

régime

per-manent

puisse

être considéré comme atteint dès le débu t de

l’écoulement,

et par suite que

f~

était

indépendant

du

temps.

Les

principaux

paramètres

sont la nature de la couche et ùu

support,

la

ternpérntule

et la

pression

propre de la

couche,

et cniin pour caractériser

chaque

écoulement,

la chute de

pression

le

long

du canal et les dimensions de ce canal.

(’) En dévtloppanl le calcal, on trouve en première approxi-S, -- , -

(p, -

) ,a

mation

s 2 S2

= S 1 -

4 t2

-1

OU t est la sous-tangente

à l’isotlierme p = 1’ (a) au point représentatif A de l’état initial de la couche. De même. on trouve qtie SI 2013 = S’ a relation qni est ass°z hiau vétifiée qualitativement par

l’expé-rience.

Débit

proportionnel

à la chute de

pression

L’écoulement étant

provoqué

uniquement

par la dif-férence de

pression

appliquée

aux deux extrémités du

canal,

par

analogie

avec les écoulements de

liquides

visqueux

à trois

dimensions,

il y a lieu de s’attendre à

ce que le débit soit

proportionnel

à cette différence de

pression.

Cette loi est vérifiée avec une assez bonne

précision

pour tous les films fluides

Voici,

à titre

d’exemple

quelques

nombres relatifs à un film d’acide

oléique

étalé sur HC1

iV/100,

sous une

pression

absolue de

li

dynes,

et une

température

de 17° environ.

On constate que pour un canal

donné,

le

quotient

Q

est une constate. Il y a donc bien

proportionnalité

AI)

entre le débit et la différence de

pression.

Débit inversement

proportionnel

à la

longueur

du canal. - On sait que

lorsqu’un

liquide

à trois dimensions s’écoule sans tourbillon dans un tube

cylin-drique,

le débit est

proportionnel

à la

perte

de

charge

.

Ap

linéaire

2013;

il est donc

permis

de

s’attendre,

par suite de la lenteur des écoulements

observés,

à trouver une

loi

analogue

dans le cas

qui

nous occupe. Si l’on

consi-dére les

quotients Q

relatifs à, deux canaux de même

AI)

largeur

mais de

longueur

différente, on constate que :

ce

qui

exprime

la loi

précédente,

et

permet

de définir

un débit

superficiel

réduit c

= ne

dépendant

plus

3p

que de la

largeur

du canal et des

paramètres physiques.

Ce débit

superficiel

réduit est le débit

correspondant

à

un canal de 1 cm de

longueur,

et à une chute de

pres-sion de 1

dyne.

(5)

474

différence de

pression

rendant le débit facilement

mesu-rable.

Le tableau suivant

donne,

à titre

d’exemple,

la déter-mination des débits réduits pour un film d’acide

oléique

sur RCI

.Byi00, à

18° et sous ii

dynes

de

pression

absolue.

1

Dans tout ce

qui

suivra,

je

considérerai

uniquement

les débits réduits.

Influence de la

pression

propre de la couche.

-Au

sujet

de la détermination du

débit,

j’ai

supposé

qu*il

était

indépendant

de la

pression

propre de la

couche,

dans un domaine suffisammcnt restreint.

L’expérience

confirme cette

hypothèse,

les variations de débit n’étant

appréciables

que pour des écarts considérables de

pres-sion,

le sens et

l’amplitude

de la variation

changeant

d’ailleurs

lorsqu’on

passe d’un corps à un autre.

A titre

d’exemple,

voici

quelques

valeurs du débit réduit pour des films étudiés à 180 sur HCI

Acide

oléique,

canal de

Variation du débit avec la

largeur

du canal. -Pour tous les films

fluides,

l’allure de la variation du débit réduit avec la

largeur

du canal est la même. Pour

les faibles

largeurs,

la courbe

représentative

tourne sa

concavité vers les débits croissants. Elle

présente

une

inflexion assez faible pour une

largeur

voisine due 5 mm,

puis

est sensiblement

rectiligne

(fig. 3).

On est

conduit

à définir une vitesse moyenne d’écoulement

corres-pondant

au débit réduit j’

== -y

Cette vitesse croit D

d’abord très

rapidement

avec la

largeur

jusqu’à

environ

D =

0,5

cm,

puis

de

plus

en

plus

lentement pour

tendre

asymptoliquement

vers unevitesse limite voi-sine de 20

(fig. 3).

Fig 3.

Les nombres

suivants,

relatifs à un film d’acide

oléique

sur IICI

N1100

sous une

pression

absolue de

5

dynes

et à environ donnent la

grandeur

du

phé-nomène :

Largeur

du

canal...

0,066 cm

0,t’17

0,265 0,3s2 0,6 1,33

Débit réduit.

0,095

0,325

1,75

3,5

1,9

fl2

Vitesse moy.

2,8

6,6

9,13

13,~

16 5

III.

Étude

de couches de

différentes

substances.

Influence de l’état

physique

de la couche. -Pour une même couche la

température

agit

très peu, tant que la couche ne

change

pas d’état. Mais si on

opère

avec un film

qu’une

variation de

température

peut

faire

changer

d’état

(’),

on observe immédiatement

un

changement

très sensible dans le

comportement

du film. C’est ainsi par

exemple qu’avec

un certain

canal,

la trilaurine étalée sur l’eau distillée donne un débit de

1,

14 à

18’B~

alors que ce débit n’est

plus

que îc

0,sll à

8° 1. Si on

pouvait

opérer à

température

encore

plus

basse,

on obtiendrait une couche solide

qui

se

compor-terait vraisemblablement comme la

trimyristine

(voir

plus

loin).

Dans ce cas, le

débit,

quoique

de 1 000 à 2 000 fois

plus

faible,

n’est

plus

proportionnel

à la

perte

de

charge

linéaire,

et,

par

conséquent,

il

n’y

a

plus

écoulement laminaire.

Les

changements

d’état de la couche

peuvent

égale-ment se

produire

par modification du

support.

C’est

(6)

ainsi que les films d’acide

stéarique,

nettement fluides

sur HCI

-~’/100,

le sont encore

légèrement

sur l’eau

fraîchement

distillée,

alors

qu’ils

deviennent

rigides

sur de l’eau distillée

anciennes

Variation du débit avec la nature de la couche. - Si l’allure des

phénomènes

est la même

quelle

que soit la couche fluide

étudiée,

par contre les valeurs du débit

dépendent

de la nature de la couche et

permettent

de la caractériser. Les valeurs du débit sont d’au[adt

plus

différentes que les canaux sont

plus

étroits,

ce

qui

inontre que la résistance propre de la couche à l’écou-lement est d’autant

plus

masquée

par la viscosité du

support

que le canal est

plus

large.

A la

limite,

pour de très

grands

canaux, le froltement de la couche est

négligeable

devant le frottement du

support

et le débit est

pratiquement indépendant

de la nature du

film,

tandis que pour les canaux très

étroits,

c’est la viseo

sité propre de ce film

qui

est le

phénomène

dominant

Étant

donnée

l’importance

des écarts

(pour

un canal

de

0,05

cm, les débits

peuvent

être dans le

rapport

de 1 à

4)

et d’autre

part,

l’extrême

petitesse

de la masse

de film en mouvement par

rapport

à celle du

support,

on constate que la résistance à l’écoulement d’un fluide

à deux dimensions est

incomparablement

plus

grande

qne celle du fluide à trois

dimensions,

ce

qui

provient

vraisemblablement de l’orientation moyenne de toutes

les molécules situées dans uu même

plan.

Pour illustrer ce

qui précède,

voici à tilre

d’exemple

les débits et vitesses moyennes obtenus avec deux films de fluidité très différente :

Film fluide d’acide

stéarique

sur HCI

j?/100

à 17"

sous 5

dynes.

Film de tribenzoïne sur eau distillée à 17° sous

2

dynes.

On constate la

divergence

des débits pour les canaux

étroits et leur convergence pour les canaux

larges

sans

ambiguïté possible,

en considérant pour

chaque

valeur de D le

rapport

des débits.

Étude

des

triglycérides

saturés à chaîne

nor-male. - Il m’a semblé intéressant de comparer, au

point

de vue de la résistance à

l’écoulelnellt,

des corps

homologues.

J’ai choisi les

triglycérides

des acides

(1) Voir ADAM. Proc. Roy. Scc. A, 192?, 101, p.

saturés à chaîne

normale,

et à nombre

pair

d’atomes de

carbone, de

C,

à

Cg.

Les isothermes montrent

(’1

que la

tricaproïne

est un

gaz, tandis que la

tricapryline

et la

tricaprine

sont des

liquides;

la trilaurine est

également

un

liquide

mais

près

de la solidification

(~)

Ceci

explique

que les visco-sités de la

tricapryline

et de la

tricaprine

soient très

voisines,

alors que celle de la

tricaproïne

est

beaucoup

plus

faible et celle de la trilaurine

plus grande.

Fig. 4.

Le tableau suivant donne les débits et vitesse moyennes d’écoulement obtenus avec ces corps pour

cinq

canaux différents à une

température

d’environ 18o.

Une

représentation

graphique

commode est celle des

log v en

fonction de

log

D

(fig. 4).

Si l’on passe maintenant au terme

suivant,

la

trimy-ristine

C3H,

le

phénomène

observé est tota-lement différent. Pour des canaux étroits ou de faibles

différences de

pression,

aucun

lransport

de matière ne se

produit

d’un

compartiment

dans l’aulre. Pour des

canaux

larges,

ou de

grandes

différences de

pression

pour des canaux de

largeur

moyenne, on observe des. débits

qui

sont de 1 OOU à 2 Ou0 fois

plus

faibles que dans le cas des couches fluides. On est ainsi conduit

(7)

476

à penser

qu’on

est en

présence

du

laminage

d’une couche solide

(1)

bien

plutôt

que d’un écoulement vis-queux. En rendant la couche visible à l’aide de

grains

de

talc, je

n’ai pu constater une vitesse de

déplacement

appréciable

dans un canal de 3 mm

qu’avec

une

diffé-rence de

pression

d’une trentaine de

dynes.

D’autre

part,

avec un canal de 8 mm de

large

et 2 cm de

long,

malgré

une différence de

pression

initiale de 10

dynes,

au bout de 7 h

l’équilibre

ne s’était pas encore

sponta-nément rétabli. Ces faits montrent que nous sommes en

présence

d’une couche

rigide

(2 )

qui

ne s’écoule

plus

au delà d’un certain seuil de

pression.

On ne retrouve pas la

proportionnalité

du débit à la

chute de

pression.

Pour un canal de 8 mm de

large

et 2 cm de

long,

avec une couche de

pression

absolue 11

dynes, j’ai

obtenu avec

De

plus,

toutes les conditions restant les

mêmes,

j’ai

trouvé pour des canaux de 2 à 3 mm de

largeur

des débits

égaux

ou même

supérieurs

à ceux oblenus avec

un canal de 8 mm. Le canal

ayant 2

cm de

longueur

et la

pression

propre de la couche étant 11

dynes,

pour

une chute de

pression

d’environ 6

dynes, j’ai

trouvé

avec

(1) Ce qui est en parfait accord avec l’élude des isothermes. (2) H. Mououtx et 0 K RiDEAL. (Tbe Rigidity of Solid Unimole-cular films. Ili-oc. Roil Soc A. 1927, vol. 114, p 690) ont étudié

cette rigidité en mesurant les déformations d’une couche solide.

Ces faits montrent

qu’il

y a vraisemblablement

bri-sure et dislocation de la couche

plutôt

même que lami-nage, ce

qui

explique

en outre que les résultats ne

soient pas exactement

reproductibles.

Remarques sur

1 influence des doubles liaisons. "

-

Il semble que la

présence

d’une double liaison dans la molécule

augmente

la fluidité du film. C’est ce

qui

ressort de la

comparaison

des films d’acide

oléique

et d’acide

stéarique

sur HC[ Pour un canal de 1 mm, l’acide

oléique

s’écoule 1 fois

1/2

plus

vite que l’acide

stéarique.

De même pour un même nombre

d’atomes de

carbone,

la tribenzoïne

CaII5

(CÍH5Û2)3

qui

contient trois noyaux

benzéniques

est

légèrement

moins

visqueuse

que la

tricaproïne,

dont la chaîne normale est saturée. La trioléine

malgré

la lon-gueur de sa

chaîne,

est presque aussi fluide que la

trica-prine.

Ce travail a été exécuté au Laboratoire de Chimie

Physique

de la Faculté des Sciences de Paris. Je tiens à

exprimer

ma

profonde

reconnaissance à M. le

Profes-seur Jean

Perrin,

qui

a bien voulu m’accueillir dans

son laboratoire. Je remercie vivement M. D. G.

Dervi-chian,

qui

m’a

suggéré

l’idée de cette

recherche,

et m’a initié à la

technique

des couches monomoléculaires.

J’exprime

tout

particulièrement

ma

gratitude à

Fraii-cis

Perrin,

pour le bienveillant intérêt

qu’il

a

toujours

porté

à mon travail. ,

Références

Documents relatifs

Un fluide (liquide ou gaz) est constitué de molécules ou d'atomes animés d'un mouvement incessant et désordonne : c'est l'agitation thermique. Ces particules exercent une

Pour un écoulement d’un liquide incompressible dans un réseau de canalisation, il y a conservation des débits volumique et massique. ❖ Conséquence lors d’une dérivation

Ensuite nous avons chercher à construire un modèle expérimental de pulsatilité in vitro le plus proche possible des conditions in-vivo afin de soumettre des artères

Pour obtenir la condition demandée dans l’énoncé, il faut travailler sur la distance λ séparant les gouttes dans le bras 1.. II.3.1.b Effectuer un bilan de quantité de mouvement

mesurer la différence de pression statique p-po existant entre deux points du tuyau distants de x, ainsi que la pression de radiation. La figure

Cette méthode a été appliquée dans le cas d’un champ de pression pariétal généré dans le sillage d’un cube sur la surface d’une plaque vibrante.. Les résultats obtenus sont

3a, pour une faible différence de pression, l’écoulement est monophasique mais les forts gradients de densité situés dans les couches de cisaillement apparaissent sous... La

Geneviève Comte-Bellot, Antoine Craya. Écoulement turbulent entre deux parois parallèles. Service de documentation scientifique et technique de l’armement, 159 p., 1965,