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CELTIQUE ANCIEN il n'y avait pas un "Celtique Ancien"

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Le

CELTIQUE ANCIEN

est une langue morte comme le Latin ou le Grec ancien à cette énorme différence près qu'il n'est pas encore enseigné dans les écoles et ne pourra jamais l'être de la même façon car cette langue n'est pas restituée dans ses moindres détails puisqu'elle a manqué du support d'une vraie littérature écrite. Cette carence est imputable à la volonté de la classe intellectuelle celtique antique constituée en Ordre Druidique: toute littérature et toute science devaient rester orales.

Heureusement, tout n'en est pas perdu, grâce à une pléïade de chercheurs auxquels nous devons une immense reconnaissance: de sérieux et perspicaces linguistes, onomasticiens et toponymistes de plusieurs pays qui ont traduit beaucoup de mots anciens tant conservés que retrouvés et en ont reconstitué bien davantage d'autres.

Disons d'abord qu'

il n'y avait pas un "Celtique Ancien"

mais plusieurs langues ayant une large intercompréhension, que l'on classe en deux branches "Celtique-P" et "Celtique-Q"; le Celtique-P s'étant détaché du Celtique-Q plus ancien par une évolution non synchrone de ses adeptes.

En bilan lexical on atteint une quinzaine de milliers de mots distincts pour le rameau dit Celtique-P, souvent communs avec restituables du rameau Celtique-Q. Ceci sans compter leurs diverses variantes régionales ou évolutives ni les nombreux mots seulement Celtiques-Q. Inversement, il faut envisager que de nombreux mots identifiés seulement en Celtique Q , mais point typiquement goidéliques ont fort bien pu être utilisés en Celtique-P .

C’est ainsi que le stock lexical cumulant Celtiques P et Q approche la vingrtaine de milliers d’entrées.

Au niveau grammatical, on cerne beaucoup de données mais la plus sérieuse lacune restante porte sur les conjugaisons car on ne sait pas conjuguer complètement les verbes même réguliers dans tous les temps de leurs modes les moins usuels.

Le résultat est considérable mais il en faut pas se leurrer: il ne s'agit comme l'a défini Gehrard Herm (Die Kelten, Econ) que d'un "Retortenprodukt", un produit de synthèse obtenu à partir de distillats.

Ceci veut dire que tous les mots de cette langue reconstituée n'étaient pas forcément ceux employés par les anciens Bretons ou Gaulois proprement dits mais très proches car typiques du fond commun celtique auquel leur langue quasi commune devait son essentiel; ces mots auraient donc été compris par les Gaulois et les Britonniques bien que ceux-ci auraient souvent utilisé des synonymes et usé par-ci par-là de diverses tournures plus idiomatiques que nous ne connaîtrons peut-être jamais. De même, quoique dans une moindre mesure chez les Goidéliques

Néanmoins, "çà marche" puisque les nouvelles découvertes d'inscriptions valident souvent des mots ainsi conjecturés et inversement ce trésor lexical aide à la compréhension des nouvelles trouvailles. Quant à l'immense onomastique recueillie par l'archéologie, elle devient largement compréhennsible grâce à ce trésor lexical et réciproquement, elle l'enrichit par de nombreux noms propres devenant "parlants" et révélateurs d'adjectifs souvent nuancés.

On a donc avantages et synergie réciproques.

Résultat de cette recherche, notre Dictionnaire de Celtique Ancien dont cet exposé constitue le nécessaire appendice grammatical,porte donc essentiellement sur la reconstitution de la langue véhiculaire Celtique intercompréhensible pour les Celtophones de l'Ère Latènienne, la période qui vit l'apogée de l'extension géographique du domaine des Celtes.

C'est pourquoi il traite d'abord du rameau dit Celtogalatique du Celtique-p, tout en indiquant le plus possible de variantes distinctives du Celtique-q, essentiellement goidéliques.

Il ne faut donc pas se leurrer au point d'imaginer une langue unifiée et indemme d'autres variantes régionales qu'une simple dichotomie évolutive entre Celtique-q et Celtique-p.

La diversité des formes appréhendables apparaît nettement dans ce Dictionnaire, où les évolutions au cours d’un demi- millénaire sont aussi esquissées..

Toutefois la toponymie et l'onomastique en sus des trop rares textes retrouvés nous permettent d'entrevoir une dominante comme "koinè" véhiculaire par dessus la forte diversité des parlers vernaculaires.

Il y a haute probabilité que la maintenance d'une langue à peu près stabilisée fut le fait de l'Ordre Druidique, principal acteur de cohésion culturelle pan-celtique pendant plusieurs siècles.

Comme un phénomène de cause à effet, on peut constater que la divergence accélérant le regrettable fractionnement des parlers celtiques et la disparition progressive de certains d'entre eux se produisit au fur et à mesure de la désintégration de l'Ordre Druidique.

Ce Dictionnaire recense donc principalement la langue "Celtique- p" dont le Gaulois ou "Celtogalatique" apparaît comme sa facette majeure. Il mentionne subsidiairement les variantes identifiées des autres langues celtiques

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contemporaines du Gaulois, lequel était -répétons-le, lui-même pratiquement commun avec le Britonnique à la haute époque Latènienne et même aux premiers siècles de l'intrusion romaine qui ont précédé la désagrégation du système druidique.

Les spécificités évolutives du Gaulois sont néanmoins indiquées dans ce dictionnaire,de même que celles d'autres idiomes de même époque; grosso-modo, il s'efforce de couvrir presque trois quarts de millénaire, de -300 à +450 environ.

Il faut bien souligner ici que les attestations sur le Gaulois proprement-dit, bien que très augmentées grâce aux découvertes relativement récentes, ne suffiraient pas à elles seules pour donner une connaissance générale de la grammaire de ce Celtique Ancien.

Heureusement, les travaux de nombreux linguistes (auxquels notre hommage est rendu dans le préambule du Dictionnaire Trilingue édité en 2000 par Keltia Publications) y ont abondamment suppléé par leurs reconstructions réalisées par l'examen des résultats de remontées étymologiques à partir de langues plus récentes mais très largement héritières du Celtique Ancien.

Leur méthode s'est avérée assez sûre pour qu'il en soit largement tenu compte, d'autant plus que certaines de leurs formes conjecturales ont été retrouvées attestées lors des découvertes ultérieures d'inscriptions en langue gauloise.

D'autre part, quelques découvertes d'inscriptions en d'autres langues celtiques de la même fourchette de temps ont contribué aussi à cette difficile reconstitution.

Compte tenu de cet état de fait, la rédaction de glossaires de ce Celtique Ancien dans les deux sens: du Celtique au Français pour cerner son trésor lexical, puis celle de son inverse -du Francais au Celtique- pour en faire un outil performant ont requis un considérable travail de patience et d'esprit critique. Il fallait ensuite en proposer la GRAMMAIRE et ceci a tenu de la gageure.

Objet : Un Essai de Grammaire.

On aurait pu être tenté d'intituler cette présentation "Essai de Grammaire du Gaulois" mais nous ne l'avons pas fait car ce qu'on connaît du Gaulois proprement dit à travers les attestations directes montre d'abord une communauté avec ce qu'on peut percevoir de la même façon comme données fragmentaires de plusieurs autres parlers celtiques anciens; ensuite advint une évolution vers une différenciation spécifique qu'on pourrait aussi bien nommer "Bas-Gaulois".

Cependant, l'ensemble des éléments ainsi collectés ne donnerait qu'un aperçu fort incomplet.

Force est donc, faisant feu de tout bois, de considérer plus largement l'ensemble des idiomes celtiques qui nous offrent d'ailleurs l'évidence d'une origine commune et qui eurent une intercompréhension attestée, d'où son titre annoncé ci-dessus:

ESSAI DE GRAMMAIRE DU CELTIQUE ANCIEN

ESSAI DE RECONSTITUTION GRAMMATICALE

En fait, le contenu du présent ESSAI porte principalement sur le Celtique P, surtout connu à travers le

Celtogalatique, autrement dit le niveau linguistique du Gaulois, langue véhiculaire à lépoque

laténienne.

Les différences marquantes où le Celtique-Q, surtout représenté par le Goidelique, se distingue du Celtique -P sont mentionnées dans cette présentation. Par contre, les autres langues celtiques anciennes comme le Picte ou le Celtibérique, n’étant que trop sporadiquement connues ne sont pas citées en exemples, car le peu de données grammaticales que l’on en a identifiées jusqu’à présent n’indique pas de différences fondamentales par rapport aux langues “P” ou “Q” mieux connues.

Sur les bases ainsi délimitées, il a fallu cogiter un enchaînement progressif et cohérent dans la rédaction de cet Essai afin de lui assurer une bonne efficacité didactique tout en faisant prendre conscience des importantes lacunes sur lesquelles la Recherche future aura lieu de se polariser. Ce seront les lectrices et les lecteurs qui se prononceront sur la mesure dans laquelle le but de cet Essai aura atteint.

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Sources et Hommages

L'essai d'exposé des rudiments grammaticaux ainsi saisissables vient avant tout de la confrontation des travaux publiés par des linguistes des deux derniers siècles et notamment:

d'Arbois de Jubainville, Deshayes, Dottin, Eska & Ellis Evans, Fleuriot, Holder, Lambert, Lehmann, Lejeune, Mac Bain, Marstrander, Much, Pedersen & Lewis, Pokorny, Ricolfis & Caussat, Stokes & Bezzenberger, Thieme, Vendryès, Walde, Watkins, Whatmough, Windisch .

C'est ici l'opportunité de leur rendre un hommage collectif, car de multiples citations individuelles en coup-par-coup seraient trop fastidieuses.

Avant eux, il y avait eu la Grammatica Celtica rédigée en latin par I. Caspar Zeuss dont la première parution a eu lieu Bamberg en 1853.

Je n'ai pu lire que sa réédition de 1871, comme annotée par H. Hebel.

A cette époque on ne disposait d'aucun texte en Celtique Ancien, soit gaulois, soit celtibérique d'une longueur suffisante pour se faire une idée grammaticale un peu élaborée, mais seulement de laconiques inscriptions.

C'est pourquoi l'ouvrage de Zeuss traite essentiellement et tour-à-tour des plus anciens textes médiévaux irlandais et cambriens.

Il s'y efforce d'en dégager des données grammaticales et s'avance quand-même jusqu'à proposer prudemment quelques reconstitutions de déclinaisons antérieures.

Tel quel cet excellent défrichage offre maints éléments structurels aidant à deviner quelques données grammaticales antérieures et c'est encore très valable.

Caspar Zeuss évoque lui-même dans sa préface un précurseur: Alain Dumoulin, auteur d'une Grammatica Latino-celtica éditée à Prague en 1800.

Il a aussi fallu résoudre quelques contradictions entre les propositions des linguistes cités ci-avant.

Le discriminant a alors été dégagé dans le filtrage des attestations antiques dont certaines parmi les trouvailles récentes n'avaient pas pu être connues des plus anciens d'entre eux.

S'y est ajouté un apport personnel résultant de méthode comparative, partant de constatations et d'extrapolations.

Celle-ci est détaillée dans l'Introduction du Dictionnaire de Celtique Ancien déjà édité et réédité; elle sera résumée dans celle du Lexique Français - Celtique Ancien entrepris par Jean-Marie de Ricolfis

... Ceci implique donc que quelques erreurs aient été commises par-ci par-là dans cet exposé rédigé pour donner des outils aux personnes désirant en savoir plus que du glossaire et de l'onomastique en matière de Celtique Ancien.

Divers exemples de traductions sont donnés soit en cours d'exposé grammatical, soit dans les appendices.

Une partie de ceux-ci ont été élaborés en coopération avec MM. Albert Piernet et Troy Allenbright.

Méthodologie

Voici donc la méthode pratiquée pour l'élaboration de cet Essai de Grammaire.

Comme elle est en fait dans la ligne de ce qui a été appliqué pour la rédaction du Dictionnaire, ce qui suit reprend largement des passages de l'Introduction de celui-ci.

I. Collecter un maximum de données lexicales et leurs contextes - Première phase: lexique de base (y compris paradigmes identifiés)

. Ratissage-collecte des attestations livresques antiques tant latines que grecques . Ratissage-collecte de nombreux apports archéologiques de divers pays européens.

. Confrontation des propositions étymologiques d'une quarantaine de linguistes des deux derniers siècles et de divers pays.

- Seconde phase: enrichissement de ce lexique de base

. Mise en évidence de nombreux mots devenant compréhensibles, filtrés dans l'immense fichier onomastique antique.

. Compléments par étude critique des toponymies d'origine celtique

. Mise en évidence d'autres mots anciens par application des méthodes étymologiques des linguistes ci-dessus à partir de la comparaison entre les langues celtiques médiévales et actuelles dont de nombreux mots ont une étymologie publiée.

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II. Dégager un maximum de données grammaticales tant morphologiques que syntaxiques.

- Troisième phase: confrontation des propositions des grammairiens celtisants.

. Prise des nombreuses notes sur les propositions des divers spécialistes auquels hommage est rendu dans le chapitre SOURCES.

Effort de "réconciliation" de leurs données et d'analyse de leurs divergences éventuelles: une majorité d'entre elles est explicable soit par des évolutions, soit par des différences régionales.

- Quatrième phase: intégration de multiples données complémentaires.

. Tri des données grammaticales ressortant de la collecte lexicale: paradigmes de toute nature et d'origines diverses.

. Dégagement de données syntaxiques à partir surtout des découvertes d'inscriptions faites dans les dernières décennies.

. Synthèse critique avec les apports précédents.

. Rédaction d'un essai de grammaire dans un ordre logique.

. Élaboration de traductions illustrant ces données grammaticales.

TRANSLITTÉRATION

Les anciens Celtes ont pratiqué une demi-douzaine d'écritures différentes. Dans la présentation des résultats de travaux de reconstitution de leurs anciennes langues-mères ainsi que dans les propositions étymologiques des langues héritières il est indispensable d'employer une graphie unifiée. J'ai adopté l'usage des linguistes qui est très sensiblement l'écriture "latine" améliorée par les gaulois et gallo-romains pour la rendre phonémique en ajoutant quelques lettres complémentaires à l'alphabet latin trop incomplet et ainsi condamné à utiliser plusieurs lettres pour une seule seule voyelle ou une seule consonne.

Un alphabet phonémique utilise une lettre pour simple voyelle ou consonne, deux lettres pour diphtongues ou biconsonnes, trois lettres pour triphtongues ou triconsonnes, quatre lettres pour tétraconsonnes.

En outre, les linguistes ont ajouté quelques signes diacritiques pour distinguer les voyelles longues et les courtes.

L'alphabet résultant est le suivant avec la valeur de chaque lettre en alphabet phonétique international (API), suivie au besoin d' explications complémentaires.

Voyelles brèves

A, a = [ɑ] = à français E, e = [e] = é français I, i = [ i ] O, o = [ɔ] = o français de 'bonne' U,u = [u] = ou français

Voyelles longues

Ā, ā = [α] = â français Ē, ē = [ε:] = ê français Ī, ī = [i:] = î français Ō , ō= [o:] = ô français Ū, ū = [u:] = oo anglais

Consonnes de l'alphabet latin

B, b = [b] C, c = [k] jamais = ç français D, d = [d] G, g = [g] = g français de 'gai', jamais = j L, l = [l]

M, m = [m]

N, n = [n] P, p = [p] Q, q = [q] "occlusive uvulaire" R, r = [ʀ ] = r français légèrement roulé S, s = [s] jamais = z T, t = [t], jamais = ç (devant un i)

... Somme toute, ce sont les mêmes que dans l'ancien alphabet latin avec leur prononciation "érasmienne".

Consonnes complémentaires

Đ, đ = [ð] = th anglais de 'this' Θ, θ [Đ Đ] = [θ] = th anglais de 'thing' Φ, ϕ [PF] = [φ] "fricative bilabiale "

proche du pf allemand

Χ, χ = [χ] = ch celtique et allemand

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[Lorsque χ se trouve devant un t (neχtos), il se prononce comme “nacht”,“achtung” allemand, comme la “jota”

espagnole ; tardivement, sous influence latine, les gaulois le remplaceront par un “c”-toujours prononçé pareillement (ambactos);

lorsqu'il est plaçé en dehors, soit au début, soit en milieu de mot (χaimon, neχa), il se prononce comme le “ch”

allemand dans “ich”.

Seule exception, le mot ūxellimon, qui se prononce comme un “x” français, car c'est un ancien upso. Nous le retrouvons d'ailleurs écrit uxso, uxsops, uxsi, uxsu. Toujours avec cette idée de hauteur. Tous les mots refermant cette idée de hauteur se prononceront avec le “x” français]

Semi-consonnes (usage de lettres principalement voyelles pour noter des consonnes):

I, i = [j] = y français en consonne : lorsque cette lettre précède toute lettre voyelle: elle note la consonne [j];

lorsqu'elle suit une consonne sans précéder d'autre lettre-voyelle c'est un [i] lorsqu'elle suit toute lettre-voyelle soit en dernière voyelle, soit insérée entre deux lettres voyelles, elle note la consonne [j].

U,u = [w] = w anglais ou néerlandais: lorsque cette lettre précède toute lettre voyelle: elle note la consonne [j];

lorsqu'elle suit toute lettre-voyelle, elle note la voyelle [u]; entre deux lettres-voyelles, elle note la consonne [w]

Remarques

Autres lettres complémentaires

• Une lettre bien moins courante et non rencontrée dans ce qui suit, est le "S barré"

,

= (probable) [∫], chuintante comme ch en Français ou sh en Anglais. Noter que cette chuintante ayant été remarquée en Hispano-Celtique, c’est la consonne moderne ś qui a été utilisée dans la translittération des caractères ibériques, comme elle l’avait déjà été en translittération de l’Étrusque.

• Exceptionnellement et noté seulement en zône belge le "double S barré" notait peut-être une mutation chuintante [∫∫] de la biconsonne ÐÐ, đđ.

Voyelles:

Les nasalisations de voyelles notées an, ain, ein, in, on, un en français n'e sont pas assurées au niveau laténien des langues celtiques, mais cette mutation a pu débuter au temps du bas-gaulois gallo-romain.

La mutation [u] > [y ] représentant le son écrit en français et ü en allemand n'est pas certaine à l'époque latérienne car on manque de points de comparaison sur les mêmes mots à travers l'écriture grecque notant [u] par ου et [y]

par υ..

Consonnes:

Les consonnes notées par les lettres F, f H, h J, j V, v , Z, z en français et autres langues n'avaient pas cours au niveau laténien des langues citées en mots attestés et/ou en mots reconstitués tant celtique-p, le Celtogalatique autrement dit le Gaulois véhiculaire que celtique-q, le Goidélique pré-oghamique contemporain du Celtogalatique.

En bas gaulois et bas-latin de Gaule, ces consonnes sont surout issues de l'influence des conquérants germaniques.

En britonnique, le f a été une mutation du b et le h, une mutation du s .

En goidélique oghamique, le v a été une étape de son évolution vers le gaëlique où il est devenu f.

Les h initiaux dans les langues celtiques médiévales et modernes ont été un phénomène consonantique subvenant à la perte des désinences de déclinaisons.

La consonne [ŋ] notée GN, gn en français, Ñ, ñ en espagnol, etc... n' apparut (sauf erreur) qu'au haut-moyen-âge.

Les lettres K, k et Y, y n'étaient pas utilisées dans cette écriture phonémique, car elles auraient fait double emploi avec C et I, au niveau linguistique considéré.

Le X, x latin n'était pas utilisé avec sa valeur [ks], car il y aurait eu confusion avec le X, χ "khi" = [χ]. Pour noter cette biconsonne [ks], CS, cs était logique mais, par dérogation, l'usage de l'écrire XS, χs s'établit à la fois en gaulois et en latin de Gaule, - un usage qui s'est répercuté plus tard en allemand où chs = [ks].

Oraison, le 15 Mai 2001 puis Argelès sur Mer, le 10 Janvier 2005, revu et complété le 5 Octobre 2010 .

J.MONARD

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1 CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES

Bien que l'on ne sache encore pas tout sur sa grammaire où des lacunes subsistent, la morphologie cette langue ancienne est désormais bien mieux connue; elle nous apparaît passablement proche de telle ou telle de ses parentes de la famille IE:

des langues anciennes archi-connues comme le grec et le latin, -notamment et aussi de moins connues du public "instruit"

comme le tokharien, le hittite, le germanique, ou encore le vénétique, le messapien et l'étrusque: ces trois dernières appartenant à la famille illyrique (comme démontré par Z. Mayani).

C'était ainsi une langue à déclinaisons et conjugaisons assez parallèles à plusieurs de celles de ces diverses langues IE. et principalement à celles du groupe occidental dit "centum", -l'autre moitié de la famille linguistique IE étant le groupe oriental dit "satem", c'est à dire les Aryens proprement dits.

Elle avait aussi un magnifique potentiel de formation de mots composés très précis à l'instar de ce qui existait en grec ancien et toujours en allemand.

En tant que syntaxe, pour ne parler que de langues majeures, ce Celtique nous paraît relativement proche à la fois du Grec et du Germanique, donc assez logique et bien éloigné du maniérisme de la phrase rébus du Latin littéraire. On comprend donc aisément que le Celtique ait été le durable concurrent du Grec comme langue véhiculaire antique de l'Europe continentale.

Il ne faut pas oublier que la suprématie du Latin n'a pas été dûe à sa supériorité qualitative mais seulement au phénomène de l'impérialisme romain, différemment continué par le totalitarisme de l'Eglise de Rome s'arrogeant une suprématie exclusive sur le christianisme occidental. Alors qu'elle se substituait au pouvoir impérial disparu, son louable propos était de consolider sous son magistère le bloc spirituel des anciens habitants de la moitié occidentale du défunt empire en vue d'une résistance passive face à ses occupants "ex-barbares".

Il ne faut pas chercher ailleurs son acharnement à assurer la latinisation linguistique des populations sur lesquelles elle s'était acquis une hégémonie spirituelle liée à une volonté de puissance papale.

DIVERSIFICATION DIALECTALE

Il n'est pas du tout établi qu'il y ait eu vraiment "un celtique commun" remontant au début de l'époque halstattienne.

On est par contre certains que s'est maintenue une large intercompréhension durant l'expansion de la Celtophonie au cours des âges halstattien puis latènien, sans qu'il s'agisse d'une langue évoluant de façon absolument uniforme et synchrone;

voir coupure évolutive entre celtique-q et celtique-p.

Il était normal que, résultant de la mise en place et souvent de la superposition de vagues conquérantes successives sur une immense étendue, les parlers celtiques de l'Antiquité aient comporté entre eux quelques différences marquées malgré une réelle communauté.

En outre, la celtisation des substrats non-celtophones a enrichi diversement les vocabulaires régionaux par incorporation de mots provenant des parlers préexistants.

Il y a eu aussi des parlers hybrides non réellement celtiques mais amalgamant une quantité plus ou moins importante de mots celtiques.

Il n'entre pas dans l'objet de ce prologue d'approfondir en détail ces différences qui seront mieux à leur place en appendice.

Voici seulement une brève énumération de ces parlers : Celtique-p , Celtiques -q et Cceltiques évoluant de -q à -p.

. Le Lépontique ou Celtique Subalpin, dont la lecture n'est pas facilitée par l'usage d'écriture apparentée à l'étrusque et ne distinguant donc pas [b] et [p] ni non plus [g] et [k].

. Le Ligure, en continuité avec le Lépontique, langue de celtisés plutôt que d'une majorité de vrais celtes.

Le terme de Celto-ligure a d'ailleurs été utilisé pour son rameau occidental, recouvert par un nouvel arrivage celtique, comme en atteste toute l'onomastique à prédominance nettement gauloise. On l'a ausi appelé "Deutéroligure" pour le distinguer d'un parler préhistorique pré-indo-européen.

. Le Celtogalatique ou Gaulois, langue centrale et majoritaire, qui a constitué le fond de la "koinè" véhiculaire puis a connu lui-aussi une évolution originale.

. Le Britonnique, qui ne s'est que très tardivement distingué du Celtogalatique, d'où différences minimes. C'est de celui-ci qu'ont dérivé les langues du groupe dit britonnique (Cymraeg gallois, Kerneweg cornique, Brezhoneg breton)

. Le Picte, Langue des Qureteni: un celtique-p assez différencié, malheureusement guère entrevu quant à ses particularités que grâce à des inscriptions oghamiques tardives et un peu d'onomastique, surtout des noms de rois conservés par les Gaêls écrivant en latin- soupçonné aussi dans quelques particularités lexicales du Gaëlique écossais non relevées dans ses deux langues sœurs d'Irlande et de Man.

. Le Goidélique, langue de l'Irlande qui a amalgamé dans un cadre celtique-q maintenu les apports des conquérants

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celtophones successifs de l'île. Plus tard, le goidélique devait passer en Grande Bretagne et îles attenantes, mais ne se maintenir qu'à Man et en Calédonie, future Ecosse. C'est de celui-ci qu'ont dérivé les langues du groupe gaëlique: Gaeilge d'Irlande, Gaidhlig ou Erse d'Ecosse et Gaelg ou Manx de Man.

. Les Langues Hispano-celtiques: Callaïque, Asturien-Cantabrique, Celtibérique et Lusitanien qui étaient des langues celtiques; si le Callaïque proprement dit paraît purement celtique, on peut constater une incorporation variable de vocabulaire ibérique et/ou euskaroïde dans les autres idiomes. Ces langues ont progressivement évolué du Celtique-q au Celtique-p.

Pour mémoire, les langues hybrides étaient l'Aquitain à dominante ibérique/euskaroïde malgré une pénétration celtique, d'une part et le Rhétique, le Vénétique et le Pannonien, tous trois intermédiaires entre Celtique et Illyrique, bien qu'on ait raison de les inclure dans la famille illyrique pour cause d'affinités culturelles et historiques, - d'autre part. Par contre, le Proto-Basque ancêtre du Basque actuel est une langue non-IE par sa grammaire et une très forte dominante lexicale ibéro- euskarienne bien qu'on puisse y identifier dans le Basque un apport non négligeable de mots à étymologie celtisante pré -latine remontant donc à une antique interpénétration..

. Enfin, le peu qu'on puisse percevoir du Cimmérien invite à le considérer comme une langue proto-celtique.

Cette parenté nous est confirmée par Strabon qui était qualifié pour l'affirmer en bonne connaissance de cause puisque né à Amaseia (actuelle Amasya) en Cappadoce, refuge majeur de l'émigration cimmérienne, en un terroir limitrophe de la Galatie anatolienne et d'ailleurs annexé temporairement à celle-ci.

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MORPHOLOGIE GÉNÉRALE

LES GENRES ET LES NOMBRES

.

Trois Genres : Masculin, Féminin et Neutre.

Il n'apparaît guère de bizarreries dans les attributions de genre pour tout ce qui est concret.

Êtres masculins ou féminins, choses neutres. Quelques exceptions quand même par-ci, par-là, notées dans le Dictionnaire.

Pour les végétaux, à peu près la même incohérence idiomatique qu'en français, vu l'emploi assez exceptionnel du neutre en celtique pour ce qui est vivant et l'absence de ce neutre en francais. Tendance à mettre plutôt au féminin les termes abstraits, bien qu'on constate aussi bien des masculins et quelques neutres, ces derniers étant principalement des noms verbaux.

.

Quatre nombres : Singulier, Duel, Pluriel et Collectif.

.Le Duel est utilisé au lieu du pluriel quand il s'agit de deux êtres, choses, ou notions.

.Le Collectif est utilisé au lieu du pluriel surtout quand on généralise ou à propos de pluralités constituant des ensembles.

Certains ont contesté l'existence d'un collectif en tant que nombre grammatical et considéré sa flexion caractéristique comme plutôt une simple suffixation. A contrario, force est de constater que la désinence des collectifs se décline; en outre, son évolution ultérieure après la disparition partielle des déclinaisons et la réduction des nombres à un singulier et un pluriel a généré en gaëlique des suffixes pour termes collectifs ainsi que certaines formes britonniques de pluriels tant en gallois qu'en breton.

.Le Collectif et/ou le Pluriel sont utilisés indifféremment pour des quantités plurales non chiffrées.

.Le Pluriel est seul utilisé quand il s'agit de quantités comptées ou pouvant l'être sans forcément être considérées comme des ensembles lorsqu'elles sont supérieures à deux.

CATÉGORIES DE MOTS

Le celtique étant une langue Indo-Européenne occidentale "kentum" est du type dit "à flexions".

Celles-ci sont des déclinaisons et des conjugaisons; - ceci est sans préjudice à un potentiel agglutinatif.

Au niveau du Celtique ancien et de ses diverses variétés gauloise-&-britonnique, goidélique, celtibérique, etc, on recense les catégories de mots suivantes :

. Des mots déclinables :

Noms communs, Noms propres, Pronoms, Adjectifs y compris Nombres Ordinaux, Démonstratifs (pronoms et adjectifs à la fois), Possessifs (eux aussi à la fois pronoms et adjectifs), et les Participes verbaux, ainsi que divers Nombres Cardinaux.

. Des mots conjugables :

Les verbes soit transitifs soit intransitifs, les uns et les autres soit comportant voix active et passive, soit seulement actifs, parfois seulement passifs, ainsi que des verbes déponents à fonction surtout médio-passive.

. Des mots invariables (sauf modifications euphoniques éventuelles en fonction du début d'un mot suivant):

Adverbes, Conjonctions, Ligateurs, Prépositions, Postpositions, Préverbes, certains Nombres cardinaux, Interjections.

. Y avait-il un article en Celtique Ancien? : réponse normande : oui et non.

→ Non, d'abord, car on n'en rencontre aucun dans les trop rares textes anciens qui nous sont parvenus: le Celtique, comme par exemple sa facette gauloise, fonctionnait à cet égard comme le latin.

→ Oui quand-même, dans le cas très particulier où l'article "défini" au sens grammatical, s'applique à un terme ou un concept déjà défini avec précision: dans ce cas seulement, les démonstratifs sintos/-a/-on et sunos/-a/-on font fonction d'article défini

. C'est, somme toute, une affaire d'emphase, comme par exemple en français quand on insiste sur un article.

Exemple: "c'est lui le fautif".

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Il n'y avait donc pas réellement d'article; c'est assez tardivement que des démonstratifs se sont atténués au point de jouer ce rôle quasi inutile aussi longtemps que les mots déclinables ont conservé leurs désinences. Autrement dit, c'est seulement après la perte des déclinaisons que des articles sont devenus utiles... mais ce n´était plus alors dans du Celtique Ancien.

GÉNIE DE LA LANGUE

Le génie de la langue offre des commutations fonctionnelles et un potentiel agglutinatif permettant la libre formation de mots composés selon des règles IE analogues à celles du Sanskrit, du Germanique et du Grec: deux facultés inhérentes à la langue qui s'avèrent génératrices d'un très riche vocabulaire, dénotant un parler flexible, précis, nuancé et de haut niveau culturel.

On peut seulement déplorer de n'en pas posséder suffisamment d'écrits nous livrant toute sa syntaxe alors que la connaissance de sa morphologie bénéficie d'une profusion d'exemples attestés au niveau onomastique.

→ C'est une grande partie de ce potentiel que la latinisation a fait perdre aux langues à dominante romane qui ont remplacé les parlers celtiques, ce qui fait que le français par exemple est condamné à former ses néologismes par emprunts extérieurs à son fond linguistique propre, en recourant notamment au grec pour le vocabulaire scientifique, alors que l'allemand, par exemple inverse, a toute latitude pour se construire des mots exprimant les mêmes concepts sans aucun emprunt extérieur.

En effet, le français est l'héritier d'une langue romane, donc majoritairement néo-latine malgré un substrat celtique et aussi un superstrat germanique. Il a ainsi perdu la richesse de potentiel du celtique par la faute de ceux qui imposèrent la latinisation de la Gaule afin de faciliter la cohésion du christianisme occidental face à la "race des seigneurs", conquérants germaniques.

Comme évoqué plus haut, son objectif était surtout celui d'une forte communion ecclésiale avec Rome alors que l'Empire de Rome s'était effondré. (Car jusque là, le Gaulois s'était maintenu couci-couçà au niveau de langue ethnique en dépit d'une adoption assez limitée du latin pour la vie administrative, les carrières militaires, ainsi que pour les relations d'affaires, et -dans un cercle restreint-, pour des échanges littéraires et les inscriptions votives).

Au temps de l'empire romain, il y avait intercompréhension à des degrés divers avec d'autres langues celtiques "p" ou "q".

Redisons-le: c'était une langue de civilisation que ce Celtique Ancien qui fut langue véhiculaire antique.

Un moyen d'expression nullement inférieur au Grec et même supérieur au Latin. On ne le répétera jamais assez.

Rappelons seulement l'avis du juriste "Ulpien" déjà évoqué au prologue du ☞ Dictionnaire. Celui-ci s'exprimait au début du troisième siècle de notre ère, attestant ainsi que le Gaulois n'était pas encore réduit à l'état d'un "idiome de paysans": il devait rester encore très proche du Celtique-p véhiculaire jadis maintenu par les Druides.

Voici donc ce potentiel du Celtique Ancien:

• Libre formation de mots composés à l’instar du Grec ancien ou de l’Allemand actuel.

• Tous les adjectifs peuvent être substantivés pour devenir des noms soit masculins, soit féminins, soit neutres.

• Tous les adjectifs sont convertibles en adverbes par prise d'une désinence invariable.

• Tous les participes peuvent être convertis en adjectifs, y compris aux divers degrés de comparatif et de superlatif par simple changement de désinence.

• Tous participes devenant des adjectifs, peuvent donc être aussi des noms, évitant des périphases du type "celui qui" + verbe...

• Les noms peuvent devenir épithètes à fonction adjective.

• Les noms abstraits sont commutables en genres : en tant que pure notion : au féminin avec désinence en -o à déclinaison imparisyllabique; en tant que concrétisation par passage à l’acte, etc... : au neutre avec désinence en -on à déclinaison parisyllabique

• Toutes les prépositions peuvent se transformer en préfixes; inversement les préfixes de verbes composés peuvent s'en détacher en devenant prépositions introduisant des compléments insérés entre le préfixe et le radical verbal ou un second préfixe qui reste agglutiné à ce radical.

• Les infinitifs des verbes ont deux formes : désinence fonctionnelle simplement grammaticale, et d’autre part, désinence flexible de noms verbaux au neutre; dans certains cas de déclinaison , ils peuvent faire fonction de supin.

• Les thèmes verbaux peuvent toujours engendrer des adjectifs verbaux de deux sortes: soit adjectif, soit à fonction de gérondif.

• Noms, adjectifs, adverbes et participes peuvent s'agglutiner selon des règles strictes pour former des noms composés ou des adjectifs très précis.

•Des ajouts de préfixes ou de suffixes et leur commutabilité avec d'autres préfixes ou suffixes ainsi que de multiples éléments de désinences tant diminutives qu'amplifiantes, dubitatives, affectueuses, péjoratives, etc, permettent une bien commode et assez libre composition de mots très nuancés. On pourrait qualifier cet avantage de "créativité en libre -service".

(10)

. Coalescences et jeux de mots

D'autre part, l'onomastique et notamment la théonymie nous montrent une propension permanente à l'exploitation quasiment éhontée des coalescences sémantiques: pluralités de sens des noms et jeux de mots générant des surnoms, le plus souvent humoristiques: même pratique que celle des Brahmanes dite çlesha en sanskrit. Jeux de mots aussi par métathèses

Tout un art littéraire qui perdura dans les littératures celtiques médiévales.

C'est du reste pourquoi des linguistes d'avis divergents sur la compréhension de certains mots et de nombreux noms propres ont souvent raison chacun simultanément.

Abréviations grammaticales et sémantiques pratiquées dans cette Grammaire

1 1ère personne 2 2ème personne

3 3ème personne 1sup superlatif au 1er degré

2sup superlatif 2nd degré 3sup superlatif absolu

ABR abréviation act actif ADJ adjectif ADV adverbe ART article cnd conditionnel

CO co collectif cod complément d'objet direct COM com comparatif CON conjonction DEM démonstratif (adj/prn) dep déponent DES désinence DIM diminutif

DU du duel EQU equ équatif

F. ♀ féminin faf futur affirmatif fan futur antérieur fde futur désidératif fpf futur promissif ferme fpr futur promissif fut futur simple ger gérondif

imp impératif IN indéfini

ind indicatif inf infinitif/nom verbal INT interjection ipf imparfait

LIG ligateur LOC locution M. ♂ masculin MS mois N. n. neutre N.C nom commun N.P nom propre NBR nombre opt optatif pa1 passé 1 du cnd pa2 passé 2 du cnd pas passif pcp passé composé PL pl pluriel POP postposition POS possessif (adj/prn) ppr participe présent pps participe passé pqp plus-que-parfait prf parfait ou passé simple PRF préfixe PRN pronom

PRP préposition prs présent prt prétérit PRV préverbe

psc passé surcomposé RAD radical

REL pronom relatif SG sg singulier

sub subjonctif SUF suffixe

sup superlatif UM unité de mesure

V.A verbe actif V.C verbe complet

V.D. verbe déponent (ou médiopassif) V.P verbe passif

Cas de déclinaison

acc accusatif adl adlatif

cau causatif com comitatif-sociatif

dat datif/oblique ela élatif

gen génitif ins instrumental

loc locatif nom nominatif

voc vocatif

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Abréviations et symboles linguistiques (langues anciennes)

aqu aquitain cib celtibérique lep lépontique lig deutero-ligure ou celto-ligure etr étrusque eus proto-euskarien pan pannonien p-c celtique- p

frk francique gdl goidelique pic picte q-c celtique-q ger germanique got gothique skr sanskrit toχ tokharien grk grec ill illyrique ven vénétique

kim cimmérien lat latin

DÉCLINAISONS

Les Déclinaisons, comme dans les autres anciennes langues indo-européennes, sont les seuls moyens sûrs d'identifier les fonctions grammaticales des mots en Celtique Ancien car malgré une position "usuelle", ceux-ci peuvent peuvent en avoir une toute autre dans une phrase, selon des règles d'emphase.

Les Cas de Déclinaison

On appelle "cas" les diverses formes de désinence significatives de fonction des mots.

code nom grammatical fonction

NOM NOMINATIF mot isolé et/ou sujet VOC VOCATIF invocation ou interpellation

GEN GÉNITIF appartenance ou détermination (de ...) DAT DATIF ou OBLIQUE complément d'objet indirect (à ... , pour ...) ELA ÉLATIF provenance, distance (venant de ...)

CAU CAUSATIF complément circonstantiel de cause (par ..., à cause de) COM COMITATIF complément d'accompagnement (avec ...)

INS INSTRUMENTAL complément circonstantiel de moyen (par ...)

LOC LOCATIF complément circonstantiel de lieu (emplacement) ou de temps (à ... , dans ...) ACC ACCUSATIF complément d'objet direct

ADL ADLATIF complément circonstantiel de destination (à ... , vers ...)

N.B.: Au niveau laténien final du celtique ancien, une simplification était intervenue -notamment en Gaulois- par usage de la même désinence pour divers cas donc, de facto, une réduction du nombre de ceux-ci. Par exemple, une tendance à unifier en un cas oblique le datif, le comitatif, l'instrumental et le locatif; par ailleurs, l'adlatif se confondait déjà avec l'accusatif, tandis qu'élatif et causatif pouvaient être évités par des formes obliques introduites par prépositions.

On allait ainsi à une réduction à cinq cas courants, comme en grec.

Le Vocatif a une désinence particulière, éventuellement identique à celle du nominatif; mais le plus souvent, c'est l'interjection A qui l'introduit..

L'Elatif est à deux désinences successives, une de déclinaison puis la postposition fixe -de.

Pour cette raison, certains grammairiens contestent qu'il faille le considérer comme un cas de déclinaison à proprement parler en celtique:

ils soutiennent que c'est juste l'ajout d'une postposition suffixée au cas oblique; cependant, comme la flexion précédant ce -de n'est pas toujours identique à celle de l'oblique, cette notion de cas élatif celtique est défendable; quoiqu'il en soit, cas proprement dit ou pas, cette construction existe pour de bon.

Le Comitatif (ou Sociatif) a généralement évolué vers la même désinence que le datif et en est souvent distingué par une préposition l'introduisant : CON ou CANTI; cette dernière étant réservée aux personnes.

Le Locatif ne subsiste avec désinence particulière que dans certaines déclinaisons. Dans d'autres, il a la même que le Datif. Il est presque toujours introduit par une préposition: AT, IN, INTAR, etc. Plus rarement, il est identifié par une postposition suffixée -XE.

L'Adlatif à même désinence que l'accusatif ne s'en distingue que par une préposition introductive: surtout AD, éventuellement IN, etc.

L'Instrumental prend le plus souvent la même désinence que le datif; il n'est pas nécessairement précédé d'une préposition, parfois il l'est avec ADGE, CAITO ou RIS.

Le Causatif est tout simplement confondu avec l'Élatif, sans besoin de préposition.

(12)

Mots déclinables

Se déclinent: les Noms, les Adjectifs, les Pronoms, les Participes et certains Nombres cardinaux.

Bien que tous les cas ne soient pas documentés par des attestations antiques, il nous est possible d'esquisser un tableau d'ensemble des paradigmes du système celtique ancien, les lacunes étant comblées par les conjectures des linguistes, bien souvent confirmées lors de nouvelles découvertes d'inscriptions.

CECI EST DONC UNE TENTATIVE DE RECONSTITUTION GÉNÉRALE.

Classement des déclinaisons

Au lieu de numéroter les déclinaisons comme le font latinistes et hellénistes, il paraît plus simple de distinguer d'abord deux structures:

les parissyllabiques et les imparissyllabiques.

Dans les premières, les génitifs singuliers ont le même nombre de syllabes que les nominatifs singuliers; dans les secondes, ces génitifs ainsi que les autres cas du singulier ont un nombre de syllabes différent et généralement supérieur à celui de leur nominatif singulier.

1. Ceci posé, il faut commencer par présenter les déclinaisons très largement dominantes couvrant respectivement les masculins, les féminins et les neutres; valables pour l'immense majorité des des noms (les trois quarts au moins), elles sont pratiquement les mêmes aussi pour les trois genres de la plupart des adjectifs (près des neuf-dizièmes).

2. Ensuite seulement, il y a lieu d'entrer dans le détail des nombreuses déclinaisons minoritaires couvrant ensemble bien moins du quart des noms et adjectifs identifiés.

Déclinaisons majoritaires

La première Etape est donc de présenter d'abord les déclinaisons s'appliquant respectivement aux noms communs et aux noms propres en leur énorme majorité (au moins aux trois quarts d'entre eux).

Comme déjà indiqué, ce sont pratiquement les mêmes pour la plupart des adjectifs et pour tous les participes passés.

Ces déclinaisons sont de type parissyllabique, donc avec le même nombre de syllabes au nominatif et au génitif du singulier.

Ces déclinaisons dites "majoritaires" couvraient donc environ 80% des mots déclinables du vocabulaire reconstitué. Elles avaient des parallèles dans une proportion apparemment moindre mais majoritaire quand-même dans d'autres langues Indo- européennes antiques, appartenant au groupe IE occidental dit "centum".

Voir par exemple les désinences majoritaires respectives du nominatif singulier:

Celtique Latin Grec Germanique

masculin -os -us -os -az

féminin -a -a -a,-è -a

neutre -on -um -on -am

Déclinaisons minoritaires

En seconde priorité, nous entrerons dans les détails des diverses autres déclinaisons des noms.

Elles couvrent à elles toutes moins du cinquième des noms communs et un quart à peine de la très riche onomastique celtique.

Celles-ci présentent une grande diversité. Elles sont soit parisyllabiques -les moins nombreuses, soit imparisyllabiques, - les plus nombreuses dans cette grande diversité.

Ce chapitre ne couvrira que les déclinaisons minoritaires des noms. L'ensemble des déclinaisons des adjectifs sera traité en un chapitre suivant.

Divergences

Cette Grammaire porte, rappelons-le, sur le Celtique Ancien en sa forme la plus répandue dite Celtogalatique, essentiellement celtique-p et pratiquement identique à la Britonnique.

Là où des divergences significatives en distinguent le Goidélique, principale langue Celtique-q, celles-ci font l'objet de tabulations distinctes dans ce qui suit.

Quant aux autres langues celtiques, trop peu documentées lors de la rédaction initiale de ce chapitre, quelque progrès est intervenu récemment, notamment avec la publication The Ancient Languages of Europe qui synthétise les éléments communiqués par plusieurs linguistes ayant travaillé sur les langues Hispano-Celtiques et le Lépontique en sus du Gaulois en matières de déclinaisons - et aussi de conjugaisons.

(13)

DÉCLINAISON DES NOMS (Noms communs et/ou noms propres) Tables récapitulatives des déclinaisons majoritaires

Ces déclinaisons sont de type parisyllabique, c'est-à-dire, ayant le même nombre de syllabes au nominatif et au génitif du singulier.

Celtogalatique (Celtique-P)

Singulier masculin féminin neutre

NOM Tigernos Touta Nemeton

VOC Tigerne Touta Nemeton

GEN Tigernī Toutās <-ais Nemetī

DAT Tigernū < -ui -oToutei -i Nemetū

ELA Tigernude Touteide Nemetude

CAU Tigernude Touteide Nemetude

COM Tigernu Toutei Nemetu

INS Tigernu Toutia Nemetu

LOC Tigernō Toutā Nemetō

ACC Tigernom Toutan Nemeton

ADL Tigernon Toutan Nemeton

Duel

NOM Tigernāu -u -i∥ ∥ īa Toutai > -e Nemetia

VOC Tigernī Toutē Nemetia

GEN Tigernou Toution Nemetion -on

DAT Tigernebi Toutiabem /-aus>-us Nemetobin

ELA Tigerniode Toutiode Nemetode

CAU Tigerniode Toutiode Nemetode

COM Tigernobe Toutiebis Nemetibi

INS Tigernobe Toutiabem/-iabis Nemetibi

LOC Tigernebe Toutiebo -iebis Nemetobi

ACC Tigernū -au ∥ Toutiais >-is Nemetia

ADL Tigernos Toutiais >-as Nemetia

Pluriel

NOM Tigernoi > -ī Toutai Nemeta

VOC Tigernii Toutai Nemeta

GEN Tigerniōn > -ōn Toutianom Nemetōn

DAT Tigernebi -obi∥ Toutiebo Nemetebi

ELA Tigernionde Toutiode Nemetode

CAU Tigernionde Toutiode Nemetode

COM Tigernous Toutiebo Nemetebi

INS Tigernuis / -obis Toutiabo Nemetebi

LOC Tigernobi Toutebo Nemetebi

ACC Tigernons Toutans Nemeta

ADL Tigernos > -us Toutas Nemeta

Collectif

NOM Tigernate Toutate Nemetata

VOC Tigernate Toutate Nemetata

GEN Tigernation < -iom Toutatiom Nemetation

DAT Tigernatebi Toutatebo Nemetatebi

ELA Tigernatende Toutatende Nemetatende

CAU Tigernatende Toutatende Nemetatende

COM Tigernatebo Toutatebo Nemetatebi

INS Tigernatobe Toutatiabo Nemetatebi

LOC Tigernatebi Toutatebo Nemetatebi

ACC Tigernates Toutates Nemetata

ADL Tigernates Toutates Nemetata

(14)

Goidelique (Celtique-Q)

Singulier masculin féminin neutre

NOM Tigernos Toutā Nemeton

VOC Tigerne Toutī -a Nemeton

GEN Tigernī Toutais >-ies Nemeti

DAT Tigernū < -ui -oTouti Nemetū

ELA Tigernude Toutide Nemetude

CAU Tigernude Toutide Nemetude

COM Tigernu Toutei Nemetu

INS Tigernu Toutiei ? Nemetu

LOC Tigerno Toutā Nemeto

ACC Tigernon Toutin Nemeton

ADL Tigernon Touten Nemeton

Duel

NOM Tigernu Toutē -i Nemetia

VOC Tigernu Toutē Nemetia

GEN Tigernou Toutaus >-us -o Nemeton

DAT Tigernobin -obem Toutābin -abem Nemetobin

ELA Tigerniode Toutiode Nemetode

CAU Tigerniode Toutabin Nemetode

COM Tigernobin -obem Toutabin Nemetebi

INS Tigernobin -obem Toutiabem Nemetebi

LOC Tigernobin -obem Toutabi Nemetebi

ACC Tigernou -au Toute < -ai Nemetia

ADL Tigernou Toute < -ai Nemetia

Pluriel

NOM Tigernoi > -ī Toutai Nemeta

VOC Tigernu -us Touti Nemeta

GEN Tigerniōn -ōn Toution -an Nemetōn

DAT Tigernobi - abos Toutabias -ābis Nemetebi

ELA Tigernionde Toutiode Nemetode

CAU Tigernionde Toutiode Nemetode

COM Tigernobis Toutabo -ābi Nemetebo

INS Tigernobis Toutiabo -iābis Nemetebo

LOC Tigernobis -obe Toutabo Nemetebo

ACC Tigernons > -us Toutans > -ās Nemeta

ADL Tigernos Toutas Nemeta

Collectif (conjectural : voir NB)

NOM Tigernaðe Toutaθe Nemetaχa

VOC Tigernaðe Toutaθe Nemetaχa

GEN Tigernaðion Toutaθiom Nemetaχon

DAT Tigernaðobis Toutaθebo Nemetaχebi

ELA Tigernaðende Toutaθende Nemetaχende

CAU Tigernaðende Toutaθende Nemetaχende

COM Tigernaðobis Toutaθebo Nemetaχebi

INS Tigernaðobis Toutaθiabo Nemetaχebi

LOC Tigernaðebis Toutaθebo Nemetaχebi

ACC Tigernaðes Toutaθes Nemetaχa

ADL Tigernaðes Toutaθes Nemetaχa

NB: Contrairement au Celtogalatique, les anciennes formes du collectif Goidelique ne sont pas certaines.

L'étymologie des langues gaëliques indique cependant la vraisemblance de désinences ayant évolué à partir de consonnes apparemment de même classe que [t] dans -ate vers des -aðe aboutissant à -adh ou -aθe / -aχe devant aboutir à -ach.

Ceci est notamment documenté à travers l'étude étymologique du vocabulaire toponymique.

(15)

Déclinaison majeure des masculins ( parisyllabique )

Exemple : TIGERNos = chef

Singulier Duel Pluriel Collectif

NOM TIGERNos TIGERNāu -u -i∥ ∥ TIGERNoi >-i TIGERNate

VOC TIGERNe TIGERNi TIGERNii [-u] TIGERNate

GEN TIGERNī TIGERNou TIGERNiōn >-ōn TIGERNatiom

ELA/CAU TIGERNude TIGERNiode TIGERNionde TIGERNatende

DAT TIGERNū<-ui -ō TIGERNiobin TIGERNebi -obi TIGERNatebo

COM TIGERNu TIGERNobin TIGERNous TIGERNatobe

INS TIGERNu TIGERNobin TIGERNuis TIGERNatebo

LOC TIGERNō TIGERNobem TIGERNobi TIGERNatebi

ACC TIGERNom >-on TIGERNau -u TIGERNons >-os TIGERNates

ADL TIGERNon TIGERNos -us TIGERNons >-os -us TIGERNates∥ ∥

NB: . Les désinences obliques en -u semblent découler de formes antérieures en -ui (analogie avec les désinences grecques à iota souscrit); par contre, le comitatif/sociatif et l'intrumental ont des formes archaïques en -o, et plus récemment sont passés en -u.

. En variante goidélique, le vocatif pluriel est tantôt en -u et tantot en -us, le datif pluriel en -abos ou en -obi; quant à l'accusatif pluriel, il est en -us. (selon Zeuss puis le Profr Lambert) ... et/ou en -os (selon Mac Baine).

Probabilité aussi de variantes en -u pour les nominatifs et accusatifs duels.

Déclinaison majeure des féminins

( parisyllabique) Exemple : BRIVa = pont

Singulier Duel Pluriel Collectif

NOM BRIVa BRIVai -e BRIVai BRIVate

VOC BRIVa BRIVai BRIVai BRIVate

GEN BRIVās [-iais] BRIViōn BRIVianom BRIVatiom

ELA BRIVeide BRIViode BRIViode BRIVatende

CAU BRIVeide BRIViode BRIViode BRIVatende

DAT BRIVei >-ī BRIViabem BRIViebo [-abi] BRIVatebo

COM BRIVei >-ī BRIViebis BRIViebo [-abi] BRIVatebo

INS BRIVia BRIViabem BRIViabo BRIVatiabo

LOC BRIVā BRIVebo -iebis BRIViebo BRIVatebo

ACC BRIVan >-im BRIViais -īs BRIVans > -as BRIVates

ADL BRIVan BRIViaīas -as BRIVans > -as BRIVates

NB: .Cette déclinaison couvre aussi quelques noms communs et noms propres masculins en -a qui dérivent probablement de formes antérieures en -as.

.Le génitif singulier a eu des formes tardives évoluant de -as à -ias.

Le comitatif/sociatif et l'instrumental pluriels ont aussi des formes en -abi; cette désinence -abi parait avoir aussi servi au datif en variante goidélique.

Variante goidélique: Exemple : TOUTa TOTa∥ = tribu / communauté

NOM TOUTā TOUTi -ē TOUTai TOUTaθe

VOC TOUTa -ī TOUTē TOUTi TOUTaθe

GEN TOUTais >-ias -ies TOUTaus >-us -o TOUTion >-on -an TOUTaθiom

ELA TOUTide TOUTiode TOUTiode TOUTaθende

CAU TOUTide TOUTiode TOUTiode TOUTaθende

DAT TOUTei > -ī TOUTābin -abem TOUTābias -ābis TOUTaθebo

COM TOUTei > -ī TOUTābin TOUTābo -ābi TOUTaθebo

INS TOUTIei TOUTiabem TOUTiabo -iabis TOUTaθiabo

LOC TOUTā TOUTabi TOUTabo TOUTaθebo

ACC/ADL TOUTen -in TOUTē < -ai TOUTans > -ās TOUTaθes

ADL TOUTen -in ∥ TOUTē < -ai TOUTas TOUTaθes

(16)

Contrairement au gaulois les formes antiques du collectif goidélique ne sont pas certaines; toutefois l'étymologie des langues gaëliques indique des désinences ayant évolué de -ate à -aðe > -adh ou -aθe > -aχ > -ach.

Déc linaison majeure des neutres ( parisyllabique ) Exemple : NEMETon = sanctuaire, bois sacré

Singulier Duel Pluriel Collectif

NOM NEMETon NEMETia NEMETa NEMETata

VOC NEMETon NEMETia NEMETa NEMETata

GEN NEMETī NEMETiōn -on NEMETōn NEMETatiōn

ELA/CAU NEMETude NEMETode NEMETode NEMETatende

DAT NEMETū NEMETobin NEMETebi NEMETatebi

COM NEMETu NEMETibi NEMETebi NEMETatebi

INS NEMETu NEMETibi NEMETebi NEMETatebi

LOC NEMETō NEMETobi NEMETebi -ebo NEMETatebi

ACC/ADL NEMETon NEMETia NEMETa NEMETata

Déclinaisons parisyllabiques masculines minoritaires

Noms en -as évoluant en -a Exemple : MARCas = cheval

NOM MARCas MARCi MARCai MARCate

VOC MARCa MARCi MARCai MARCate

GEN MARCi /-eos MARCiou MARCiōn MARCatiom >-iōn

ELA/CAU MARcede ? MARCioude ? MARCende MARCatende

DAT MARCei MARCibem MARCabis MARCatebis

COM/INS MARCei MARCibin MARCabi MARCatebi

LOC MARCe MARCibi MARCabi MARCatebi

ACC/ADL MARCan MARCie MARCans MARCates

Singulier Duel Pluriel Collectif

ABōn > ABo = cours d'eau

NOM ABōn > ABo ABoni ABones ABenate

VOC ABō ABoni ABones ABenate

GEN ABens ABeniou ABeniōn Abenatiom >-iōn

ELA/CAU ABonide ABenioude ABenende ABenatende

DAT Aboni Abenobem Abenobis ABenatebis

COM/INS ABoni ABenobin ABenobi ABenatebi

LOC ABone ABenobe ABenobi ABenatebi

ACC/ADL ABonen -onem ABonie ABonens ABenates

DIĪes = jour

NOM DIĪes DIĪei DIĪoves DIĪate

VOC DIĪes DIĪei DIĪoves DIĪate

GEN DIĪos DIĪou DIĪōn DIĪatiom >-iōn

ELA/CAU DIĪuede DIĪoude DIĪende DIĪatende

DAT DIĪve DIĪobem DIĪebis DIĪatebis

COM/INS DIĪve > -u DIĪobin DIĪebi DIĪatebi

LOC DIĪove > -u DIĪobe DIĪebo DIĪatebi

ACC/ADL DIĪn DIĪie DIĪoves DIĪates

(17)

Déclinaisons parisyllabiques minoritaires de noms féminins

Singulier Duel Pluriel Collectif

Noms en -ia

Exemple : AVENTIa = Inspiration

NOM AVENTIa AVENTIas ? AVENTIai AVENTIate

VOC AVENTIa AVENTIas ? AVENTIai AVENTIate

GEN AVENTIas /-iais AVENTIai AVENTIanom AVENTIatiom

ELA/CAU AVENTIaide AVENTIide ? AVENTIende AVENTIatende

DAT AVENTIīai AVENTIabem AVENTIabo AVENTIatebo

COM AVENTIai AVENTIabin AVENTIabo AVENTIatebo

INS AVENTIia AVENTIiabem/-iabin AVENTIiabo AVENTIatiabo

LOC AVENTIa -e AVENTIabe ? AVENTIabo AVENTIatebo

ACC/ADL AVENTIm AVENTIas AVENTIans >-ias AVENTIates

Ici, la déclinaison Goidélique différait en quelques points : exemple Insqiīa = discours

NOM INSQIĪa INSQIĪi INSQIĪai ? INSQUIĪađđe

VOC INSQIĪa INSQIī INSQIĪai INSQUIĪađđe GEN INSQIĪais INSQIĪaus INSQIĪon INSQUIĪađđion ELA/CAU INSQIIde INSQIĪede ? INSQIĪende INSQUIĪađđende DAT/COM/INS INSQIvi INSQIĪabin INSQIIbis INSQUIĪađđebo LOC INSQIī INSQIĪabe ? INSQIIbo INSQUIĪađđebo ACC/ADL INSQIīn INSQIĪe INSQIis INSQUIĪađđes

Noms en -ē

Exemple : RATē = Ouvrage en terre (fortin, etc)

NOM RATē RATei ? RATai RATate

VOC RATe RATei ? RATai RATate

GEN RATes RATeu RATion /-ianom RATatiom

ELA/CAU RATeide RATeude ? RATende RATatende

DAT RATī RATebem RATebo RATatebo

COM/INS RATei RATebin RATebo RATatebo

LOC RATe RATobe RATebo RATatebo

ACC/ADL RATen RATi ? RATens > -es RATates

Pas de déclinaison parisyllabique minoritaire des neutres.

(18)

3 Déclinaisons minoritaires imparisyllabiques

Contrairement aux déclinaisons majoritaires, parisyllabiques puisque les nominatifs et les génitifs du singulier comportent le même nombre de syllabes, celles qui suivent sont de type imparisyllabique, c'est-à-dire n'ayant pas le même nombre de syllabes à leur génitif singulier, ou plus rarement l'ont été, avant élision rendant parisyllabique ce génitif.

En celtique, leurs variantes foisonnaient, et malgré tout, n'affectaient pas 20% du vocabulaire déclinable.

Notre propos est d'offrir une vue compréhensible de cette diversité au niveau du Celtique Ancien.

Attention: Cette diversité peut paraître plutôt affolante; pas de panique: le Celtique n'était pas plus complexe que ses cousins le latin et le grec en matière de déclinaisons imparisyllabiques: ces langues anciennes avaient autant, voire davantage encore de variantes imparisyllabiques. Il est bon d'en avoir au moins une idée, car c'est important pour le décorticage des mots composés.

Quand des imparisyllabiques entrent dans leur formation, ce n'est jamais avec les syllabes de leur nominatif mais avec celles du génitif singulier sans -s final ou celles du datif singulier. Ce sont donc les formes méritant le plus d'être retenues.

Déclinaisons imparisyllabiques de noms masculins

Singulier Duel Pluriel Collectif

Noms en -o, précédemment -ōn Exemple : PONTo = navire

NOM PONTo -ōn PONTone PONTones PONTonate

VOC PONTo PONToni ? PONTones PONTonate

GEN PONTonos -onensPONToniou PONTonōn PONTonatiom > -iōn

ELA/CAU PONTonde PONTonde ? PONTonende ? PONTonatende

DAT PONTonui PONTonobim PONTonebis PONTonatebis

COM/INS PONTonu PONTenobin PONTonebi PONTonatebi

LOC PONTone PONTonebi PONTonebi PONTonatebo

ACC/ADL PONTonen PONTone ? PONTones >-ons PONTonates

NB: Cette variante de la déclinaison était obligatoire quand le radical se terminait en biconsonne. [poNTo]

En variante goidélique, les génitifs sg. étaient plutôt en -onas, les accusatifs sg en -onin et les accusatifs pl., en -onas.

. Par contre, la variante en -onens serait surtout un archaïsme continental.

. Quand le radical se terminait sur consonne simple, le o initial de la désinence pouvait s'élider:

exemple: SEBo → SEBnos, etc en Gaulois ∥SEMon → SEMnas, etc en goidelique.

[sEB(e)nos, sEM(e)nas]

Noms en -is

Exemple : TOUTĀTis = (dieu) ethnique

NOM TOUTATis TOUTATi TOUTATeīes>-es TOUTATiate

VOC TOUTATi TOUTATi TOUTATes TOUTATiate

GEN TOUTATeīos>-eos TOUTATious TOUTATeīōn>-iōn TOUTATiatiom > -iōn

ELA/CAU TOUTATiude ? TOUTATiende TOUTATende TOUTATiatende

DAT TOUTAT-ī < -ei TOUTATibim TOUTATebis TOUTATiatebi

COM/INS TOUTATei TOUTATebim TOUTATebi -ibi TOUTATiatebi

LOC TOUTATe ? TOUTATiebi TOUTATebi TOUTATiatebi

ACC/ADL TOUTATin TOUTATie TOUTATes -ins TOUTATiates

NB: Noter une tendance à l'évolution en -ios des génitifs singuliers

Dans certains mots comme VATis, le vocatif est en -is et le gen.sg est en -oīos, évoluant en -ios.

Références

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