• Aucun résultat trouvé

Ecriture des Chiffres et abréviations épigraphiques

NB: L'ordinal cintuχos a un superlatif cintusmos/-a/-on = tout-premier / toute première.

. Ligateur (conjonction): le ligateur AC est à insérer.:

Entre les dizaines (à partir de 20) et les unités, - entre les centaines et les dizaines et/ou unités, entre les milliers et les centaines et/ou dizaines et/ou unités

Exemples:

Vingt-six → Vōcomtes ac sueχ > Vōcontos ac sueχ Cent-soixante-quatre → Candon ac trivōcomtes ac petuar

Quatre-mille-sept-cents-un → Petuar mila ac seχten canda ac oinon Cas particulier : DUO et AMBO

DUo ainsi que ses variantes déclinables représentent le nombre cardinal quand il y a mention d'une indication ou d'un dénombrement sans emphase particulière sur cette quantité.

AMBo a statut de pronom et d'adjectif; il s'emploie quand on insiste sur le nombre: "les deux", "tous deux", "tous les deux"

Exemple :

J'ai vu deux chevaux; tous les deux étaient noirs; deux chevaux noirs ne sont pas rares.

... ainsi traduit : Adceīu duāu epāu; ambo dubi esant; nac tercoi senti duāu dubi epiīa. (duel) et en variante: Adceiu duāu epons; ambo dubi esant; nac tercoi senti duau dubi epoi. (pluriel) Remarque :

. ambo appelle le duel pour les noms et adjectifs déclinables; par défaut, c'est le pluriel qui est utilisable en conjugaisons;

(sauf erreur, on n'a pas de preuve de l'usage courant du duel dans les conjugaisons).

. duāu peut aussi bien appeler le pluriel quand il n'y a pas insistance sur ce nombre.

Quelques courts exemples récapitulatifs Commios a pêché un vieux saumon de poids:

Commios rō-eiscasit oinon trodmon ancoracon.

La mère de Mariccos cuit deux poissons:

Pobet matir Maricci duāu eiscons.

La mère de Mariccos cuit les deux poissons:

Pobet matir ambos eiscū.

Le septième pêcheur a vendu trois truites et aussi cinq maquereaux:

Sextametos eiscarios rō-vertasit trias mrictilonens etic pempe mrictillons.

Il y a vingt-huit poissons dans le vivier Senti vōcomtes-ac-oχto eiscoi in isocinā Dix-mille-deux-cents est un grand nombre Decenmila ac duou canda maron rimon esti

Dix-mille-deux-cents fantassins et sept-cent-vingt cavaliers

Decenmila ac duocanti cingetes etic seχtencanti ac vōconti eporedioi.

Les Fractions

En principe, utilisation substantivée des adjectifs ordinaux pour les dénominateurs, toutefois les trois premiers de ceux-ci sont exprimés par des appellations spécifiques : demi = santero > sannero; - tiers = triagnon ∥ treisanon;

-quart = petuarioranda ∥ qetraranda.

Ecriture des Chiffres et abréviations épigraphiques

Il y eut d'abord l'utilisation en Gaule de la formule grecque employant des lettres alphabétiques et quelques symboles pour le chiffrage.

Cette formule ne nous présente d'intérêt qu'à titre archéologique.

Voir appendice à titre de curiosité.

Avec la conquête romaine, ce sont les chiffres dits romains qui devinrent usuels avec toutefois une différence fondamentale: pas de compte-à-rebours.

I = 1 II = 2 III = 3 IIII = 4

V = 5 VI = 6 VII = 7 VIII = 8 VIIII = 9.

donc: 4 était IIII et non IV; 9 : VIIII et non IX; 40 : XXXX et non XL; 90 : LXXXX et non XC etc.

L = 50

C = 100 CC = 200 CCC = 300 CCCC = 400

D = 500 DC = 600 DCC = 700 DCCC = 800 DCCCC = 900

M = 1000 ĪĪ = 2000 ĪĪĪ = 3000 ĪĪĪĪ = 4000

V = 5000 VĪ = 6000 etc.

On voit ci-dessus que pour les multiples de mille au lieu de multiplier les M, c'était le nombre de milliers qui était chiffré sous un trait supérieur.

Des caractères spéciaux furent pratiqués comme chiffres par les Celtes insulaires, au moins sur leurs bâtons de comptage par encoches mais leur antiquité n'est pas évidente: peut-être sont-ils non antérieure au développement des Oghams et des Coelbreni.

I = 1 II = 2 III = 3 IIII = 4

= 5

I = 6

II = 7

III = 8

IIII = 9

+

= 10

Le

est un V renversé et le

+

est une simple variante du X Signes particuliers pour 'cent' et pour 'mille' dans ce systême:

Le 100 y est soit un

×

soit un

+

dans un cercle superposé:

½

ou

¿

.

Le 1000 y est un

entouré d'un cercle, ½autrement dit la superposition des deux symboles de cent ci-dessus:

.

13

CONJUGAISONS

Les conjugaisons des verbes en celtique ancien sont la matière qui comporte encore le plus de lacunes dans cet essai d'exposé grammatical.

Ceci vient de ce que les textes qu'on possède sont bien loin de nous offrir toutes les flexions possibles dans les divers temps, modes et voix dont la linguistique celtique a pu identifier l'éxistence.

En outre, les bribes d'attestations qu'on détient nous indiquent déjà divers exemples de verbes ponctuellement irréguliers: un puzzle avec trop de pièces manquantes.

Sources et méthode pour leur reconstitution.

... Où a-t'il été chercher tout çà ?

pourraient se demander légitimement les lectrices ou lecteurs à mesure de leur découverte de ce copieux chapitre...

... Mieux vaut devancer leurs questions : en voici les sources et la méthode.

1. Recenser toutes les formes verbales relevées sur les inscriptions antiques retrouvées et publiées.

2. Relever et collationner un maximum de reconstitutions de temps usuels de conjugaisons régulières par des linguistes de divers pays. Faire de même pour leurs reconstitutions partielles du verbe 'être' celtique, ni plus ni moins irrégulier et "tordu" que ses contemporains latin et germanique et leurs héritiers respectifs.

3. Relever les multiples formes verbales isolées (ou paradigmes) reconstituées étymologiquement par ces éminents linguistes.

4. Filtrer dans cette masse de plus de 400 paradigmes ce qui peut être prudemment retenu comme formes régulières.

5. Compte tenu de cet état de fait, le mieux paraît d'abord d'esquisser les trois modèles parallèles et assez complémentaires de conjugaisons "régulières" - car majoritaires dans tout ce qui a pu être soit retrouvé soit

reconstitué avec une suffisante probabilité - et d'en proposer un déroulement logique régulier à partir de ces formes attestées tout en comblant une bonne partie des trop nombreuses lacunes en interpolant entre des formes conjecturales proposées par les linguistes comme le résultat de remontées étymologiques en amont de certaines formes verbales de langues celtiques médiévales et modernes.

C'EST DONC A PRENDRE COMME UN ESSAI avec au moins autant de probabilités que de certitudes.

Ensuite, et sans se hasarder à reconstituer intégralement les conjugaisons des verbes irréguliers, un chapitre particulier présentera la solution celtique pour le verbe 'être' et son extension pour exprimer le verbe 'avoir'.

Enfin, et pour références et aussi réflexion un autre chapitre présentera le puzzle des paradigmes plus ou moins isolés, soit réguliers, soit irréguliers, soit variantes idiomatiques de formes régulières qu'on a pu soit recueillir soit reconstituer avec une quasi-certitude..

Structure des verbes celtiques anciens

1- Verbes à radical simple.

.La partie invariable du verbe se limite au thème verbal -en capitales dans les exemples ci-après.

.Les flexions de conjugaison (désinences) suivent ce thème verbal (ou radical).

Exemples:

BER = "porter" : BERō= je porte; BERamos = nous portons; BERont = ils portent.

ED = "manger" : EDisit = il mangea (prétérit)

.Dans certains temps du passé une particule précède le thème verbal soit en redoublement de syllabe initiale commencant par une consonne, soit par particule spéciale si cette syllabe commence par une voyelle.

Exemples:

beBERasi = je portai (parfait- passé simple- issu du prétérit); avEDisit = il mangea (parfait- passé simple).

.Divers temps complémentaires nuancés peuvent être formulés à partir des conjugaisons de temps "de base" par la mise en place de préverbes invariables précédant le radical ainsi que les particules le précédant à certains temps du passé.

Exemples :

taroBERabu = je porterai (futur promissif ferme);

toroBERasi (passé composé)= j'ai porté;

[rōBERasi = j'ai porté, passé composé simple;

toroBERasi = passé composé ayant une connotation affirmative d'achèvement complet, proche du passé surcomposé, issu d'un passé simple.

beBERī = je portai (passé simple) rōbeBERī = j'eus porté (passé antérieur);

torobeBERī= j'ai eus porté (passé surcomposé)].

2- Verbes à radical suffixé.

.Mêmes dispositions que § 1 ci-dessus.

.Les suffixes sont ajoutés à la suite du thème verbal mais bien souvent sans les voyelles finales pouvant les terminer dans d'autres mots déclinables ou indéclinables; les flexions de conjugaison suivent alors immédiatement la dernière consonne de ces suffixes.

Exemple: SNIG = pleuvoir neiger (neige fondue) : SNIGTAIo (<SNIGSTĀĪo): roSNIGTĀĪesit = il a neigeotté.

3- Verbes à radical composé.

.Le radical du verbe à la même structure que celui de la partie invariable des autres mots composés (noms ou adjectifs)

- suffixes compris s'il y a lieu.

. Au reste, mêmes dispositions que dans les cas des § 1 ou 2.

Exemples:

VED = guider : COVĪROVED = guider dans le bon sens: COVĪROVEDons = guidant dans le bon sens.

SMERT = pourvoir : DAGOSMERT = bien traiter: rōDAGOSMERTassaint = ils/elles auraient bien traité : (Conditionnel Passé 1).

4- Verbes à radical préfixé.

Le préfixe fait corps avec le radical simple ou composé lorsqu'il n'y a ni particule du passé, ni préverbe, ni complément d'objet direct ou indirect.

Exemples: BER = porter → TOBER = apporter : TOBERō = j'apporte; TOBEReti = il/elle apporte.

DIBI = couper → AMBIDIBI = circoncire : AMBIDIBIet = il circoncit (ind. présent).

Il précède la particule du passé ainsi insérée entre préfixe et radical.

Exemple: TObeBERī = j'apportai (passé simple);

AMBIdeDIBIiti = il circoncit (ind. parfait ou passé simple).

Il y a rupture en cas de préverbe: le préfixe précède le préverbe.

Exemples: TOtorobeBERī = j'ai eu apporté (passé surcomposé);

AMBIrōDIBIvit = il a circoncis (passé composé).

. Il y a rupture aussi quand le verbe a un ou des compléments d'objet direct et/ou indirect : ceux-ci s'insèrent entre le préfixe (qui devient préposition) et le reste de l'ensemble verbal, donc avant tout préverbe et/ou particule précédant le radical verbal.

Exemples: TO sons BERasit = il les apporta (prétérit);

TO sons robeBERiti = il les eut apportés (passé antérieur).

AMBI sons roDIBIvit = il les a circoncis (passé composé).

. Même processus quand le verbe préfixé a un pronom relatif soit comme sujet soit comme complément d'objet direct ou indirect:

insersion de ces pronoms relatifs entre le préfixe et le corps du verbe.

Exemple: TO io BERasit = qui apporta (prétérit).

Ces diverses constructions -bien différentes de celles des verbes francais- sont montrées dans les tables de conjugaisons; quant aux ruptures après les préfixes, elles seront rappelées avec exemples dans le chapitre Syntaxe.

L'une des différences fondamentales avec le français est l'usage de préverbes invariables pour former des temps composés : préverbe puis temps conjugué comme son temps de base au lieu d'auxiliaire suivi d'un participe passé.

Convention

Dans les glossaires de Celtique Ancien, la "Convention de Stokes" est d'usage pour énoncer les verbes à leur première personne du singulier de l'indicatif présent tout en les traduisant par des infinitifs dans celles des langues actuelles où c'est l'usage de les désigner ainsi. Somme toute, c'est ce qu'on trouve aussi dans les dictionnaires de latin ou de grec ancien.

On désigne donc ainsi les verbes:

- en voix active, quand le verbe est "complet" (actif et passif, voire éventuellement déponent) ou seulement actif.

- en voix déponente, quand le verbe est seulement déponent c'est-à-dire médiopassive : à fonction plutôt active mais avec des flexions souvent quasi-identiques à celle de la voix passive.

- en voix passive, quand le verbe est passif seulement.

Documents relatifs