→ Noter le terme pour une 'vingtaine': VICENs < VICENTs, (gen.sg = VICENtos, nom.pl = VICENtes, en variante goidélique, c'était : VICANTi VICENTi∥ ).
→ 21 OINon ARE VŌCOMTes 21ème CINTus ARE VŌCONTICos et ainsi de suite ...
→ Pour les dizaines supérieures à la vingtaine, le système comportait des variantes:
. Une série à base décimale, dans la tradition Indo-Européenne
. L'héritage celtisé d'une série pré-celtique à base vigésimale, qui devait finir par supplanter la série décimale dans les langues issues du celtique ancien.
C'est pourquoi le français de France a encore soixante-dix, quatre-vingt, quatre-vingt-dix, hélas plus longs à écrire en toutes lettres que septante, octante, nonante... Aussi quelques traces onomastiques, comme les Quinze-Vingts.
Nombres au dessus de vingt
Cardinaux Ordinaux
21 OINon ARE VŌCOMTES CINTos ARE VŌCOMTICos
22 DUo ARE VŌCOMTES ALIos ARE VŌCOMTICos
23 TRIs ARE VŌCOMTES TRITIos ARE VŌCOMTICos 24 PETUAR ARE VŌCOMTES PETUARIos ARE VŌCOMTICos 25 PEMPE ARE VŌCOMTES PEMPATos ARE VŌCOMTICos
26 SUEX ARE VŌCOMTES SUEXAMETos ARE VŌCOMTICos
27 SEXTEN ARE VŌCOMTES SEXTAMETos ARE VŌCOMTICos
28 OXTO ARE VŌCOMTES OXTUMETos ARE VŌCOMTICos
29 NOION ARE VŌCOMTES NOUMETos ARE VŌCOMTICos
Nombres cardinaux des dizaines au dessus de vingt
Série décimale Série vigésimale
Décomposition
30 TRICOMTes DECEN ARE VŌCOMTes (10 + 20)
> TRICONTos
40 PETUARCOMTes DUO VŌCOMTes > DOVOCONTos (2 × 20)
50 PEMPECOMTes DECEN ARE DUO VŌCOMTes
DECEN AC DUO V∥ ŌCOMTes [10 + (2 × 20)]
> DOVOCONTOSDECEN [(2 × 20) + 10]
60 SUEXSCOMTes TRIS VŌCOMTes > TRIVŌCONTos (3 × 20)
70 SEXTANCOMTes DECEN ARE TRIS VŌCOMTes
∥ DECEN AC TRIS VŌCOMTes [10 + (3 × 20)]
> TRIVOCONTOSDECEN [(3 × 20) + 10]
80 OXTUCOMTes PETUAR VŌCOMTes > PETRUVŌCONTos (4 × 20)
90 NOVENCOMTes DECEN ARE PETUAR VŌCOMTes
DECEN AC PETUAR V∥ ŌCOMTes [10 + (4 × 20)]
> PETRUVŌCONTOSDECEN [(4 × 20) + 10]
Nombres ordinaux des dizaines au dessus de vingt
– Système décimal : TRICOMTICos/-a/-on, PETUARCOMTICos/-a/-on, PIMPECOMTICos/-a/-on, etc … – Système vigésimal : nombres cardinaux en remplaçant VŌCOMTes par VŌCONTICos/-a/-on et DECEN par
DECAMETos/-a/-on
Cent et Mille
100 cardinal : CANDon CANTi ∥ ordinal : CANTUMETos/-a/-on = centième
1000 cardinal: MIL ordinal: MILMETOS/-a/-on = millième
NB : . CANDon est neutre et déclinable avec pour nominatif pluriel CANDa aurait plutôt le sens de "centaine"
CANTi est une forme de masculin pluriel; se retrouve surtout pour les multiples de cent : exemple DOVO-CANTi > DUOCANTi = deux cents.
. En dérivé de CANDon : SNTERCANDon "demi-cent" = 50 en variante aux nombres ci-dessus.
. De même, 300 pouvait se dire à la fois TRIa CANDa, TRICANTi et aussi
en vigésimal PEMPEDECEN VŌCOMTes > PEMPEDECENVŌCONTi = "quinze-vingts".
. Le pluriel indéclinable de MIL (neutre) est MILA.
Suggestion :
Ne pas trop se faire de souci avec toutes ces variantes tant régionales qu'évolutives de ces nombres, énumérées ci-dessus pour donner une idée précise de leur structure sémantique. Prendre systématiquement la forme la plus simple tant en cardinaux qu'en ordinaux, qui paraît aussi la plus évoluée en fin d'époque latènienne, lorsque le Celtique était encore langue véhiculaire dela plus grande partie de l'Europe non-méditerranéenne.
Déclinaisons
. Tous les nombres cardinaux ont une forme indéclinable, par exemple pour le calcul.
. Certains de ces nombres ont aussi une variante déclinable s'accordant avec les substantifs exprimés ou sous-entendus qu'ils dénombrent.
. Les premiers nombres cardinaux se déclinaient jusqu'à PETUORes = 4
. VŌCOMTes > VŌCONTi (20) et ses multiples inférieurs à 100 se déclinaient aussi de facon assez simplifiée; tous ses
multiples avaient une désinence ordinale déclinable en -icos/-a/-on ou en -metos/a/-on.
. Ensuite, les multiples de 100 (candon ou canton) avec des nominatifs pluriels canda et (irrégulièrement) canti, sont déclinables tandis que ceux de 1000 (mil) avec un pluriel invariable mila, ont eux-mêmes une forme invariable.
. Oinos (1) a une déclinaison régulière intégrale au singulier des trois genres Duo (2) a une déclinaison irrégulière et écourtée au duel des trois genres Tris (3) a une déclinaison régulière écourtée au pluriel des trois genres Petuares (4) a une déclinaison régulière écourtée au pluriel des trois genres.
. Ces déclinaisons sont écourtées: datif, causatif, élatif et instrumental sont confondus en un seul cas oblique et l'adlatif s'y confond avec l'accusatif, quittes à préciser certaines fonctions en introduisant les nombres par des prépositions.
Masculin Féminin Neutre
NOM OINos OINa OINon
VOC OINe OINa OINon
GEN OINi OINas OINi
OBL OINu OINei OINu
LOC OINo OINā OINo
ACC OINom -on ∥ OINan OINon
NOM+VOC DUāu -a -ou∥ ∥ DUai DUe ∥ DUam
GEN DUei DUāu DUei
OBL+LOC DUobin DUabin DUobin
ACC DUāu DUe DUam
NOM+VOC TRis TReīes TRia
GEN TRion TReīanom TRion
OBL+LOC TRibis TRibo TRibi
ACC TRins TRies TRia
NOM PETUARes PETUARes PETUARia
GEN PETUARion PETUARion PETUARion
OBL+LOC PETUARebi PETUARebo PETUARebi
ACC PETUARes PETUARes PETUARia
. Tous les nombres ordinaux se déclinent comme la déclinaison parisyllabique majeure des adjectifs en -os/-a/-on, dont chacun des genres est à peu près aligné sur les déclinaisons majeures respectives des noms.
Masculin sg. Féminin sg. Neutre sg.
NOM -os -a -on
VOC -e -a -on
GEN -i -as -i
OBL+DAT -u -ei -u
LOC -ō -a -u
ACC -om > -on -an -on
Masculin du. Féminin du. Neutre du.
NOM+VOC -i -ie > -ē -ia
GEN -ou -iōn -iōn
OBL -obem -abem -ibi
LOC -obem -abin -obe
ACC -āu > -u -an -ia
Masculin pl. Féminin pl. Neutre sg.
NOM+VOC -oi -ai -a
GEN -iōn -anom -iōn
OBL -ebis -ebo -ebi
LOC -ebe -ebe -ebe
ACC -ons -ans > -as -a
NB: L'ordinal cintuχos a un superlatif cintusmos/-a/-on = tout-premier / toute première.
. Ligateur (conjonction): le ligateur AC est à insérer.:
Entre les dizaines (à partir de 20) et les unités, - entre les centaines et les dizaines et/ou unités, entre les milliers et les centaines et/ou dizaines et/ou unités
Exemples:
Vingt-six → Vōcomtes ac sueχ > Vōcontos ac sueχ Cent-soixante-quatre → Candon ac trivōcomtes ac petuar
Quatre-mille-sept-cents-un → Petuar mila ac seχten canda ac oinon Cas particulier : DUO et AMBO
DUo ainsi que ses variantes déclinables représentent le nombre cardinal quand il y a mention d'une indication ou d'un dénombrement sans emphase particulière sur cette quantité.
AMBo a statut de pronom et d'adjectif; il s'emploie quand on insiste sur le nombre: "les deux", "tous deux", "tous les deux"
Exemple :
J'ai vu deux chevaux; tous les deux étaient noirs; deux chevaux noirs ne sont pas rares.
... ainsi traduit : Adceīu duāu epāu; ambo dubi esant; nac tercoi senti duāu dubi epiīa. (duel) et en variante: Adceiu duāu epons; ambo dubi esant; nac tercoi senti duau dubi epoi. (pluriel) Remarque :
. ambo appelle le duel pour les noms et adjectifs déclinables; par défaut, c'est le pluriel qui est utilisable en conjugaisons;
(sauf erreur, on n'a pas de preuve de l'usage courant du duel dans les conjugaisons).
. duāu peut aussi bien appeler le pluriel quand il n'y a pas insistance sur ce nombre.
Quelques courts exemples récapitulatifs Commios a pêché un vieux saumon de poids:
Commios rō-eiscasit oinon trodmon ancoracon.
La mère de Mariccos cuit deux poissons:
Pobet matir Maricci duāu eiscons.
La mère de Mariccos cuit les deux poissons:
Pobet matir ambos eiscū.
Le septième pêcheur a vendu trois truites et aussi cinq maquereaux:
Sextametos eiscarios rō-vertasit trias mrictilonens etic pempe mrictillons.
Il y a vingt-huit poissons dans le vivier Senti vōcomtes-ac-oχto eiscoi in isocinā Dix-mille-deux-cents est un grand nombre Decenmila ac duou canda maron rimon esti
Dix-mille-deux-cents fantassins et sept-cent-vingt cavaliers
Decenmila ac duocanti cingetes etic seχtencanti ac vōconti eporedioi.
Les Fractions
En principe, utilisation substantivée des adjectifs ordinaux pour les dénominateurs, toutefois les trois premiers de ceux-ci sont exprimés par des appellations spécifiques : demi = santero > sannero; - tiers = triagnon ∥ treisanon;
-quart = petuarioranda ∥ qetraranda.
Ecriture des Chiffres et abréviations épigraphiques
Il y eut d'abord l'utilisation en Gaule de la formule grecque employant des lettres alphabétiques et quelques symboles pour le chiffrage.
Cette formule ne nous présente d'intérêt qu'à titre archéologique.