FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
ANNÉE 1896-1897 No 8
DE
L'EXTIRPATION DES GLANDES
LACRYMALES
.««A®*
G THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECIN!
présentéeet soutenue publiquement le 11 Novembre 1890
PAR
Frédéric-Max SAUZEAU DE PUYBERNEAU
Né h La Pointe-à-PKre (La Guadeloupe), le 1er juillet 1872
Elève du Service de Santé de la Marine
( MM. BADAL. professeur.... Président.
Examinateurs de la Thèse: professeur....!
! YILLAR. agrege > Juges.
f BRAQUEHAYE. agrégé )
Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE DU MIDI — PAUL
CASSIGNOL
91 — RUE PORTE-DIJEAUX — 91 1896
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux
M. PITRES Doyen.
PROFESSEURS MM. MIGE.
AZAM
Clinique interne.
MM.
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MOUSSOUS.
DUBREUILH.
POUSSON.
MOURE.
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RIVIÈRE.
DEN1GES Le Secrétaire de la Faculté: LEMA1RE.
Pardélibération du 5 août1879,la Faculté aarrêté que les opinions émisesdans les
Thesesqui lui sont présentéesdoivent être considérées comme propres à leurs auteurs,et
qu'elle n'entend leurdonnerni approbation niimprobation.
A mon Président de Thèse
MONSIEUR LE PROFESSEUR BAI)AL
PROFESSEUR DECLINIQUE OPHTALMOLOGIQUEDE LA FACULTÉDE LORD EAUX
CHEVALIER DE LA LÉGION 1) HONNEUR
INTRODUCTION
L'extirpation des glandes lacrymales aété l'objet de longues
discussions entre les ophtalmologistes. Mais jusqu'à présent Vopportunité et les indications de cette opération n'ontpas été
définitivementfixées.
Séduit par cemode thérapeutique relativementnouveau, nous
nous sommes proposé de les établir aussi nettement que
possible.
C'est pour y arriver plus sûrement que nous nous sommes
placé sous les auspices de M. le professeur Badal. Pendant
un an nous avons suivi les leçons du maître et nous sommes heureux de lui adresser ici nos remerciements.
Notre sujet est divisé enquatre chapitres :
Le premier traite de l'anatomie et de la physiologie des glan¬
des lacrymales considérées surtout au point de vue de leur extirpation.
Dans le deuxième, se trouvent exposés les différents modes opératoires, les soins nécessaires àl'opération, les complications possibles, et la valeur comparée del'ablation orbitaire et de l'ablation palpébrale.
Nous consacrons le troisième chapitre aux indicationsnom¬
breuses de l'extirpation deces deux glandes.
Dans le quatrième, nous avons réuni quelques observations.
CHAPITRE PREMIER
Anatomie et
Physiologie
La glande
lacrymale
se compose,ainsi que l'ont décrit Gabien
et Rosenmuller, de deuxportions : l'une
orbitaire
ouprincipale,
l'autre palpébrale ou
accessoire.
La portionorbitaire,
logée dans la fossette lacrymale, est sépa¬
rée de la peau du sourcil par
le tissu cellulaire sous-cutané et le
ligamentlarge. Elle
est englobée dans un dédoublement de l'apo¬
névrose de Tenonqui l'unitau
périoste orbitaire et l'isole ainsi
parfaitement de la
portion palpébrale. Elle répond donc, en haut,
directement aupérioste, enbas
et
endehors
aubord supérieur
du droit externe, enbasetendedans au
bord externe du releveur
de la paupière; en
arrière, sont les vaisseaux et les nerfs.
Les liens cellulo-fibreux qui la
maintiennent
enplace
nesont
pas résistants,de
telle sorte
quel'énuctéation est possible pour
ne pas dire déjà,
facile; même,
cesliens permettent d'épargner
les parties voisines,
le globe de l'œil.
La glande orbitaire
est variable de volume et de consistance.
Dans certains cas, elle peut manquer
totalement
oune pas se
trouver à sa place, ainsi que
l'ont constaté de Wecker et Truc.
L'indépendance
complète des deux portions nous explique
comment l'uneet l'autre peut être
atteinte séparément par une
affection quelconque.
La glande
palpébrale, elle, est comprise dans l'épaisseur de la
moitié externe du cul-de-sac de la paupière supérieure, descend jusqu'à la commissure et même au-dessous (Badal). Elle se composed'une trentaine de lobules éparpillés,sanscapsulelimi¬
tante,couchéssousl'expansionfibreusedu releveurqui la sépare
de la portion orbitaire. Ilest presqueimpossible d'en faire l'énu- cléation complète, à cause del'éparpillement deces lobules.
Malgré les nombreux travauxparus sur la question, on est absolumentignorantde laquantitéetde la dispositiondescanaux excréteurs de la glande. Sappey, Béraud, Gosselin, Tillaux ont fait desexpérienceset ontconsécutivement établides conclusions que nous considérons comme hypothétiques, étant donné le mode d'opérerde ces auteurs (injections ou immersions dans l'acide tartrique). Nous devons donc nous contenter d'admettre simplement qu'il débouche à la surface de la conjonctive 18-20
canaux sur une ligne courbe irrégulièrement disposée : c'est le fait clinique qu'a observé M. leprofesseur Badal en 1885, chez
un malade atteint d'ectropion.
C'est là une question importante cependant et qu'il faudrait absolument éclaircir; trop de difficultés, malheureusement, se présentent insurmontables. Elle est importante parce qu'ilnous faut nous demander quelle partie de la glande nous devons enlever de préférence à l'autre. Ce n'est que sur des données
cliniques que nous nousappuierons pour nous décider enfaveur de la portion palpébrale et nous restons aussi sceptique sur ce qu'il advient de la portion orbitaire : la disposition des canaux lui permet-elle réellement de s'atrophier et dedégénérer?
Quoiqu'il en soit, la lubrifaction de l'œil est assurée par un
système acineux qu'a fort bien décrit Terson dans sa thèse
inaugurale; envoici les conclusions anatomiques :
1° La conjonctivene possède pas de glandes muqueuses tubu- leuses, entant quedisposition anatomique générale; la sécrétion muqueuse est fournie par la dégénérescence de l'épithélium des sillons du cul-de-sac.
2° Il existe dans le cul-de-sac supérieuret une partie du cul-de-
sac inférieur des glandes acino-tubuleuses qui se continuent en
ligne directe avec les glandes lacrymales : ce sont les glandes
— 13 —
deKraûse; leur volumeestvariable ainsique leur nombre, mais
le tout estplusaccentuéverslapartie interne et la partie externe,
la partie moyennen'ayant que detrès petites glandes.
3° Il existe dans lebordadhérent des tarsesdesglandesacino- tubuleuses, souventde grandes dimensions; on peut entrouver
de quatre à cinq enhaut; ce système qui peut manquer,
.parait
en général plus constantvers la partie externe
du
tarse.4° Ces diverses glandes ne paraissent pas avoir decommu¬
nauté de structure et de siège avec la glande de Harder des
animaux; elles ontla structure des glandes lacrymales. On doit
les appeler à juste titre
glandules lacrymales accessoires
conjonctivales.Daviel et Magendie furent les premiers à cons'ater queles sujets opérés, en totalité, avaient
conservé
unehumidité
par¬faite et permanente de leur muqueuse
conjonctivale. M. Badal,
après avoir observé son malade chez
qui l'ablation orbitaire
n'avait déterminéqu'une diminution des deux tiers de la
sécré¬
tion, conclut que la portion palpébralenejoue pas un
rôle aussi
effacé qu'on pourrait
ie
croire dans lalubrifaction de l'œil:
l'extirpation de laportion
orbitaire enraie seulement la faculté
depleurer. C'est ce même
phénomène qu'a observé Cloquet.
Disons en passantque, s'ilenestainsi du
rôle dévolu à chacun
de ces deux organes orbitaire et
palpébral, il
noussemble
injuste de conserverà cedernier la
dénomination d'accessoire,
puisque lafonctionde pleurer n'a pas
la même portée physio¬
logique que celle de la
lubrifaction de Vœil.
D'ailleurs, il estimpossible que laglande lacrymale
(orbitaire
ou palpébrale) soit la seule àfournir
à l'œil normal
saprovision
de liquide, et il faut absolument
admettre l'intervention des
glandesconjonctivales
signalées
parTerson. Cette insuffisance
de 1a. glande lacrymale a été nettement
mise
enévidence
par Maagard qui, après desmanipulations irritantes
surla conjonc¬
tive d'un homme atteint d'ectropion, n'estarrivé à collecter que 3 grammes et considère, à juste
titre, cette quantité de liquide
commebien inférieure à celle qu'il faut à l'œil, surtout si l'on
tient compte de
l'évaporation.
— 14 —
Nous enarrivons donc à cette conclusion que la nécessité de
la glande lacrymale est nulle et sa
destruction
sansinconvé¬
nient pourla vision. Elle n'est
peut-être
passanseffet
pourla
respiration: Bergeron a
montré dans
unecommunication à
l'Académie des Sciences, en1870, que le produit de la sécrétion
est déversé dans lesnarines;enlubrifiantsanscesselamuqueuse des fosses nasales, il s'opposeà la dessiccation que produit un courant d'air continuel d'une part, et cède à l'air
inspiré
une quantité de vapeur d'eau qui entretientjusque dans le
poumonl'humiditéindispensable à l'échange des gaz.
Mais c'estlà une question secondaire que nous
aurions
tort d'envisager ici comme une contre-indicationgénérale à notre
opération.Demtschenko, Wolferez,Reicli, Herzenstein, après une
série
d'expériences, avaient observé un arrêt de lasécrétion des lar¬
mes consécutivement à la section du nerflacrymal et en avaient
induit que le nerf sécréteur principal de la glande est
le nerf
lacrymal. Mais de nouveaux expérimentateurs ont
prouvé
quelenerflacrymal peut fairecomplètementdéfaut etque le
réflexe
nasal persiste après la section; ils ont
attribué
le rôle au sym¬pathique cervical; c'est ce qu'a établi Tépliachine dans un tra¬
vail paru il y a deux ans.
Mais Yulpian etJournac observent que l'irritation de la caisse
du tympanproduit constamment de la sécrétion des larmes et
décerne la fonctionau nerf facial. Goldziehr se range à cet avis
et étaye sathéorie sur une observation clinique où une malade,
atteinte deparalysie faciale, nepouvait verserde larmes du côté
malade.
Berger oppose à cettemanière de voir des « millions
de
cas » de paralysie faciale où la sécrétion lacrymale n'ajamais subi
d'atteinte. MaisJendrassik luirépond, toutrécemment,que nous
ne devons pas prévoir la cessation des larmes dans le cas de paralysiefacialepériphérique,
c'est-à-dire
lorsque la causesiège
danslarégion du trou stylo-mastoïdien, puisque les fibres qui président à cette sécrétion, quittent plus haut le ganglion géniculé.
Le liquide lacrymal
renferme 99 0/0 d'eau et
unepartie seule¬
ment de principes solides:
chlorure de sodium, phosphate de
soude, phosphatede chaux; sa
réaction est légèrement alcaline.
11 existe des conditions physiologiques et
surtout pathologi¬
ques qui font
varier la composition chimique des larmes. Citons
seulement les fièvresinfectieuses (fièvre
typhoïde, choléra) dans
lesquelles les toxines
microbiennes
ydéterminent des modifi¬
cations'capables de créer un
état morbide
queBerger appelle
la « kératomalacie » : cet état est
caractérisé
par unealtération
de l'épithélium
cornéen variable suivant les individus.
Mais nous voudrions bien faire remarquer
surtout, avant de
terminer cette physiologie,
envisagée
aupoint de
vuede notre
sujet, que les larmes
peuvent devenir
unmilieu de culture très
favorable. Produisons une sténose des voies
lacrymales
en un pointquelconque etceslarmes,
aulieu de balayer les poussières
répandues sur le globe
de l'œil, la conjonctive, le bord libre des
paupières,les
retiendront et les modifieront, de telle sorte, que
lesmicrobespullulerontàloisir,
ainsi
quel'ont montré plusieurs
expériences etque le
prouvent certains fait cliniques journaliers.
Il est possible que
Bernheim ait raison d'attribuer
unrôle
antiseptiqueau liquide
lacrymal normal,
ens'appuyant juste¬
mentsur ce faitque nous venonsdeciter, à savoir
qu'on observe
des altérations cornéennes dans certainscas de maladies infec¬
tieuses où la sécrétion diminue considérablement. Mais il est
facile delui objecter que ce n'est pas la
diminution delà sécré¬
tion qui diminue la
propriété bactéricide, mais l'affaiblissement
del'alcalinité du milieu, comme il ressort des dernières
expé¬
riences d'Ahlstrom.
Avecnotre maître, M. leprofesseurBadal, nous ne
reconnais¬
sons auxlarmes qu'un rôlepurement
mécanique.
CHAPITRE II
L'OPÉRATION
I. MODE OPÉRATOIRE
L'extirpation de laglande lacrymale a été faite de plusieurs
manières par les différents opérateurs quis'en sont occupés les premiers.
Tood et O'Beirne (1821) divisent la paupière au-dessous et parallèlementau rebord orbitaire; ils arrivent ainsi directement
surla glande qu'ils séparent ensuite délicatement du périoste.
Lorsque la paupière est soulevée par une tumeur qui lui fait prendreun tropgrand développement,il estutile, dit Maslieurat- Lagémard, demodifier un peu leprocédé d'O'Beirne et d'empor¬
ter dans la paupière un lambeau de forme ovalaire pour éviter
que celle-ci soit troplongue après l'ablation.
Lawrence (1845), dans un cas de carcinome fibreux, rapporte qu'il fit une incision de trois pouces au niveau du pli
de
la paupièresupérieure et menée de la racine du nezjusque vers la tempe.Une deuxièmeincision,coupant lapremière à angle droit,
fut pratiquée dans l'étendue de deux pouces sur le
front et la
partie supérieure de l'orbite. Il fut
nécessaire d'en faire
unetroisième qui, née de la première, fut
menée à la rencontre de
l'arcade zygomalique. Lawrence
recommande de
nepaspousseravec trop de violence le doigt dans l'orbite pour ne pas
luxer la
San/..'au de Puyberneau
glande, et de faire une coupe
des tissus enlevés afin de bien
s'assurer qu'on n'a pas
extirpé, à la place de la glande,
unpelo¬
ton degraisse.
Bernard etTextor (1843) suivent un procédé analogue
à celui
de Lawrence; ils insistent sur la nécessité, dans les cas
où la
tumeur esttrop volumineuse pour être
enlevée
par uneseule
incision, de pratiquer la seconde par en haut, pour
éviter
un ectropion consécutif, d'autantplus à craindre
quecelle-ci
se rapprocherait davantagedu bord libre de la paupière.
Halpin incise dans l'épaisseur
même du sourcil afin d'éviter
une cicatrice apparente; il attire la paupière en bas
jusqu'à
cequelesourcil rasel'arcade orbitaire et
fait suivre à
sapointe
une ligne courbe commençantprès du tendon del'orbiculaire et
seterminant à un centimètre avant la commissure externe. C'est le procédé dontse sert M. Abadie.
Tillauxconseille d'inciser lepérioste, de ledécollerdelaparoi supérieure et del'abaisser de façon à pénétrer dans
l'orbite
; onrencontre aussitôt la glande lacrymale dont les granulations se voientpartransparence à travers la mince toile
aponévrotique.
Dans tous ces procédés, l'incision cutanée est à peu près la
même. Chacun d'eux présente des avantages et des inconvé¬
nients que nous n'étudierons pas ici, car ils varient avec la
nature de l'affection qui nécessite l'extirpation. Tel opérateur,
par exemple, pratiquera la méthode de Halpin quand il lui
faudraà toutprix sacrifier à l'esthétique ; tel autre se décidera
pour le procédé de Tillaux lorsqu'il craindra d'ouvrir la loge postérieure de l'orbite.
Toute autre est l'ablation que préconise Yelpeau. Il prolonge
d'un coup de bistouri la commissure externe de la paupière
vers la tempe, jusqu'à ce qu'il arrive à pouvoir renverser en hautla paupière supérieure et divise la conjonctive au niveau
du sillon oculo-palpébral.
Desmarres a dit de cette méthode qu'elle expose à une diffor¬
mité, la commissure externe se relevant quand on ne fait pas immédiatement après, la suture des lèvres de l'incision. Sédillot
dément cette assertion.
Quoi qu'il en soit, c'est la méthode de Yelpeau que choisit
notremaître, M. Badal, et cette préférence est rationnelle, car
on a l'immense avantage de mieux découvrir la région de la glande lacrymale souvent plus près du
globe
quede la paroi
orbitaire etd'exposer plus nettement ce dernier,
de telle façon
qu'on peut plus facilement extraire l'organe en
totalité et éviter
un traumatisme opératoire à l'œil lui-même.
Toutes ces méthodes s'adressent à la partie orbitaire de la glande; mais on songea
bientôt à .extraire la partie palpébrale,
guidé par cefait, que la section
des conduits excréteurs devait
amener l'atrophie de la glande de
même
quela ligature
enmasse proposée par Szokalski
(.Annales d'oculistique, t. X).
M. Badal, le premier, essaya d'enlever l'organe
de Rosenmuller
apèsl'autre portion dela glande,
ainsi qu'il le montre dans son
observation(1885):
« Je n'avais, dit-il, qu'à reprendre
l'incision pratiquée tout
d'abord pour l'ablation de la portion
orbitaire et à la prolonger
jusqu'au dessous de la commissure
externe
encontinuant à lon¬
ger lerebord de l'orbite. Je
détachai donc la conjonctive de haut
en bas, en la disséquant avec précaution,
de manière à mettre à
découvert, chemin faisant, les lobules
glandulaires
assezdiffi¬
ciles àdistinguer des pelotons graisseux
parmi lesquels ils se
trouvaientdisséminés.» Mais, après cetteopération,
la sécrétion
ne fut pas tarie entièrement, donc tous
les lobules n'avaient pas
été enlevés. M. Badal enconclut qu'il est
extrêmement difficile
d'enlever en totalité leslobules de la portion palpébrale,
dissé¬
minés et comme perdusdans l'épaisseur de
la paupière.
Arlt se sert d'un autreprocédé « anse fraie un
chemin
versle
fornixconjonctivœ, en fendant la
commissure externe et
enpro¬
longeantenarc la sectionen dehors
et
enhaut.
»DeWeckerprétendqu'Arlt n'a
jamais pratiqué cette opération,
car on peut parfaitement atteindre la
glande palpébrale sans
inciserlacommissureetsans exciseruneportiondu
fornix qu'on
détache de laglande. Et ildonne, dans son
Traité d'ophtalmolo¬
gie les règles à suivre pour cette «
simple opération
»: avec un
écarteur, ontendlégèrement la
commissure externe
;avec une
— 20 —
pinceà fixer, on attire le globe oculaire en dedans et en bas, la glande se montre sous la forme d'unefève. On incise la conjonc¬
tive et en dégageant le fornix, les globules glandulaires font
saillie. De Wecker ajoute que la difficulté consiste à étaler la glande, mais qu'une fois étalée, elle peut être extraiteentotalité,
car les lobules ne sont nullement éparpillés, mais groupés et
contenus dans une sorte de condensation du tissu sous-conjonc-
tival formant capsule.
Meyer et Chibretdissèquent la glande, la mettent à nu et la harponnent au moyen d'un crochet àstrabisme. Ils luxent ainsi l'organe enl'attirant fortement en dehors et sectionnent les der¬
nières adhérences.
Nous serions assez embarrassé s'ilnous fallaitnousprononcer
sur la méthode de choix, étant donné que nous n'avons jamais
enlevé de glande lacrymale sur le vivant; sur le cadavre, elle
subit trop de modifications, surtout dans sa portion palpébrale.
Néanmoins, il nous semble que l'ablation orbitaire est avan¬
tageuse par la voie conjonctivale, qui ouvre unelarge brèche, et l'ablation palpébrale, par la méthode de Meyer et Chibret.
II. Soins etprécautions a prendre pendant l'opération
La plupart des auteurs s'accordent à considérer l'ablation de la glande lacrymale comme une opération facile et peu grave.
Nous partageons pleinement leur avis en ce qui concerne l'abla¬
tion palpébrale, mais nous ne croyons pas que l'extirpation
orbitaire soit toujoursbénigne et exempte de difficultés, surtout quand on procède par la paupière. On peut cependant garantir le succès immédiat, si l'on a l'attention éveillée dans les divers tempsdel'opération : c'est même làunerecommandation banale et inutile.
On se souviendra qu'il faut disséquer et non exciser, bien attirer et étaler la glandepour ne point en laisser: enfin insister
sur l'ablation de la partie externe, en fouillant plutôt vers la
— .21 —
commissure, à causedu danger réel qu'il y aurait à aller trop
en dedans du côté médian, de peurd'attaquer le releveur de la paupière supérieure, et pastrop en
dehors
pour nepasdonner
une cicatrice trop latérale, affaiblir le droit externe ou
même
léser latemporale(de Wecker). Ce sontlà desaccidents
auxquels
nous exposent les incisions palpébrales.
Nous avons vu que Lawrence recommande de veiller
à
ce qu'il ne se produise pas deluxation de la glande qui, dit-il, est à
peineadhérente au périoste.
On est évidemment à l'abri de ces craintes lorsque l'on se propose d'enlever la partie
palpébraïe.
Ilsuffit, d'eprès Ghibret,
d'épargner autant que possible la
conjonctive et l'aponévrose.
Il estfacile, ainsi qu'on peut s'en rendre compte, deparer aux
accidents que nous venons d'énumérer, mais
il
enest
un quel'on ne peut pas toujours éviter, c'est
Yhémorrhagie.La section
de l'artère lacrymale donne une quantité de sang
parfois très
abondante : Lawrence cite un cas oùl'hémorrhagie continua pendant une demi-heure et dut nécessiter la
ligature. Gifford
raconte qu'une hémorrhagie dansl'orbite,
après
uneextirpation
orbitaire, amena l'atrophie du nerf optique. Pour nous, nous
devons déclarer, avec la plupartdes chirurgiens, que la
perte
de sang est rare et que l'hémostase
s'établit aisément
entordant
le pédicule ou encore à l'aide
d'irrigations froides sublimées
ouboriquées « faites courageusement », de
tamponnements
avecdes cotons à l'antipyrine et d'unelégère compression au moyen
du bandage occlusif ordinaire, pour
prévenir la diffusion
sanguine dans la paupière.
Il estinutile, dans la généralité des cas, d'appliquer un
drain
ou des sutures profondes; une ou deux sutures
superficielles
suffisent.
L'anesthésie générale est indiquée chez les nerveux
et les
pusillanimes; elle n'est nullement
indispensable,
carla réaction
cutanée est seule douloureuse, si l'on instille dans la plaiede la
cocaïne. Les injections sous-cutanées, puis les
instillations de
cocaïne sont, toutefois, très avantageuses
(Truc).
III. Complications del'opération
De la section du relevenrpeut résulter un ptosis de la pau¬
pière, ptosis permanent auquel il faut remédier au moyen de
deux ou troispoints de suture. Ce ptosis n'a du reste que trop de
tendance à se produire en dehors de toute section, par le fait
seul du gonflement œdémateux que nous avons combattu plus
haut par la compression.
Ilne faudrait pas croire que la suppuration suit fatalement l'opération, ainsi qu'on le lit dans certains traités et qu'il se
développe, dans presque tous les cas, unphlegmon orbitaire.
C'est là, aucontraire, une complication fortrare qui se montre lorsqu'on n'a pu s'entourer des précautions antiseptiques ordi¬
naires et quel'on peut d'ailleurs éviter en plaçant, au besoin,
un drain dans un des angles de la plaie.
Rare aussiestl'érysipèle, signalée par Panas, envahissant la face etcompromettant toutel'opération.
Onaobservé, dans quelques cas, une légèrediplopie due àla rétraction de la conjonctive, peut-être aussi à la section des fibres de quelques tendons; mais elle n'ajamais persisté d'une façon suffisante pour constituer unecomplication àredouter.
Il n'est pas de même de laphotophobie. Elle est tenace avec desexaspérations parfois considérables : une des malades opé¬
rées cette année par M. Badal, présentait encore le mois der- ner, quand nous l'avonsrevue, une photophobie assez intense
avectous ses inconvénients. Nous nepouvons enfaire connaître le degréde fréquence. Serait-elle dueà undéfaut de lubrifaction de la cornée résultant de la suppression glandulaire? il ne semble pas en être ainsi, car chez le maladeil existeplutôt une
augmentation de la sécrétion. Il faut l'attribuer, à notre sens, à
un catarrhe conjonctival.
La conjonctivite est, eneffet, dit Terson, la vraie complica¬
tion secondaire. Presque tous les malades présentent, d'après
de Wecker, un degré de
conjonctivite, plus
oumoins accentué,
mais qui cède à
l'emploi du collyre jaune. Chez une opérée, il
eutl'occasion derencontrerun
catarrhe muco-purulent des plus
tenaces. Trousseauciteégalement un cas
analogue qui résista à
tous lestraitements.
On acherché àexpliquer
l'étiologie de cette conjonctivite par
ladiminutionexcessive de la
sécrétion lacrymale (Terson), l'em¬
prisonnement
des filets
nerveuxdans la plaie (Abadie). une
infection leucorrhéique
(Meyer),
uneprédisposition du sujet
(Terson).Mais ne se
pourrait-il pas que les larmes, en diminuant
de quantitéoutre mesure,
soient modifiées assez profondément
dans leur composition pour provoquer une
inflammation coir
jonctivale; nous renvoyons,
pour cette hypothèse, à notre cha¬
pitre de
physiologie. Rendons aux larmes leur alcalinité par un
collyre approprié,
borate de soude, par exemple, et nous Suppri¬
merons peut-êtrel'état
inflammatoire.
Lexérosis est la première
complication qui ait été redoutée,
mais elle ne s'est pas manifestée
après l'ablation des glandes,
saufpeut-êtredans un ou
deux cas. La plupart des physiolo¬
gistes ont
expliqué
cefait
enattribuant aux glandes de Meibo-
mius (Magendie,
Martini) la propriété de lubrifier le globe
oculaire: ce sont elles qui
fourniraient l'huile à la machine.
Nous avons vu qu'il [n'en estpas
ainsi,
enparlant du système
glandulaire
conjonctival. M. Badal croît plutôt que la lubrifac-
tion de l'œil est assuréepar la
glande de Rosenmuller. L'œil est
encorehumectépar ce qu'il en
reste dans la paupière. «Il est
bien probable, dit-il, que
le xérosis cornéen, qui succède au tra¬
chome invétéré, estdûà la sécheresse
de l'œil,
aumoins autant
qu'à l'état rugueux
de la conjonctive palpébrale. Or, chez ces
malades, c'est la portion de
la glande contenue dans l'épaisseur
de la paupière quia
surtout souffert et s'est atrophiée ».
Quoi qu'il en soit, il
faudrait,
encas de xérosis, recourir à
l'occlusion des paupières, et
même à la suture palpébrale préco¬
nisée parM.
Rudine,àcondition. bien entendu, que nous n'ayons
pas affaireà un
granuleux.
Nous terminerons ce chapitre
des complications par la don-
leur que les malades éprouvent quand ils veulent pleurer.
Nous n'avons pas retrouvé cesigne chez les opérés de M. Badal,
et cependant presquetous les auteurs décrivent une sorte de
névralgie périorbitaire avec une exaspération correspondant à l'écoulementd'une plus grande quantité de larmes de l'autre côté. «Je ne souffre jamais, m'a répondu explicitement une
malade; c'est de la gêne quej'éprouve et, qui plus est, une gêne psychique; j'ai peur de passer pour une infirme etj'ai honte de
nepaspleurer comme tout le monde, des deux yeux. »
IV. Valeur comparée de l'extirpation orbitaire
et de l'extirpation palpébrale
On peut dire d'une façon générale, que l'ablation de laglande lacrymale a été suivie de succès. Panas, Terson, Rouchon-Duvi- gneaud citentbien descas d'insuccès absolus après l'extirpation complète; mais chez le plus grand nombre de malades, le lar¬
moiement,contrelequell'interventionest le plussouventdirigée,
est extrêmementdiminué, disparaît même complètement.
Mais à quelles indications répondent plus spécialement l'opé¬
ration orbitaire etl'opération palpébrale. Quelle est celle de ces
deux interventions que nous devons préférer à l'autre? Quelle est, en un mot, lavaleurde l'extirpation orbitaire comparée à l'extirpation palpébrale?
Terson, danssathèse,touchesuperficiellementàcettequestion et répond qu'il lui estimpossible de« savoirjusqu'à quel point
on peut sur le papier comparerdeux résultats, alors qu'il peut y avoir eu des opérations incomplètes, indépendamment de l'habileté de l'opérateur ». Mais ne pouvons-nous pas objecter
que les parties laissées ou supposées laissées sont capables de s'atrophierd'une façon suffisante, surtout s'il s'agitde la glaide orbitaire dont lescanaux sont plus faciles à réséquer?
M. Truc pense que laglande orbitaire étantvolumineuse, son ablation doit être efficace contre le larmoiement et avantageuse
— 25 -
dans tous les casoù il existedes
complications ophtalmiques
pro¬voquant une
hypersécrétion (conjonctivites, granulations, kérati¬
tes).
« L'ablationpalpébraledonne
aussi d'excellents résultats, dit-il,
contre le larmoiement, bien que le petit
volume de la glande
semble comporter une
efficacité minime. Mais si l'on admet que
son ablationcomporte la
destruction des
canauxexcréteurs orbi-
taires, onpeut estimer que
cette efficacité devient très grande ».
La glande palpébralese trouve
disséminée et son extirpation ne
peut être
qu'incomplète, il est vrai, mais les observations
montrent que lesparties
enlevées ont suffi à tarir l'écoulement
d'une façon assezcomplète.
La bénignité de
l'opération palpébrale,
safacilité extrême
doivent nousdéterminerà lapratiquer,
d'autant qu'elle est moins
douloureuse, moins compliquée
et qu'elle
nelaisse aucune
cicatrice, qu'elle échappe
partant
auxprincipaux reproches que
lesabstentionnistesontadresséauxpremières
ablations orbitaires.
Il est cependantdes cas où
l'opération orbitaire s'impose pres¬
que absolument, bien que
de Wecker prétende que l'extirpation
de laglande orbitaire ne«
peut s'acclimater
enchirurgie oculaire
en dépit de lasécurité fournie par
l'antisepsie
».Elle s'impose
parce quelaglande
palpébrale devient parfois impossible à enle¬
ver, étantdonnél'état de la
paupière
: nousvoulons parler des
trachomes invétérés et des ectropions anciens.
« En résumé, dit M. Truc, et
jusqu'à plus ample informé,
l'ablation palpébraleme
paraît convenir
aularmoiement simple,
au larmoiement compliqué de
blépharite, de conjonctivite, de
kératites ordinaires et même aux cas
d'ophtalmie granuleuse
ordinaires; elledoit êtrepréféréepar sa
simplicité et sa bénignité
à l'ablation orbitaire.
» .T'estimetoutefoisquel'ablation
orbitaire s'adresse
anlarmoie¬
ment commecomplément del'ablation
palpébrale, mais surtout
spécialement aux
ophtalmies granuleuses très compliquées. En
tout cas, l'ablation orbitaire
doit perdre
sondiscrédit. Elle est
simple, bénigne et très efficace,
donne des résultats excellents et
ne méritepas l'abandondes
ophtalmologistes.
» L'ablation orbitaire et l'ablation palpébrale sont, au besoin, complémentaires l'une de l'autre » (Truc, Arch. d'opht. 1893).
M. Truc a fait plusieurs fois, sur un même malade, l'extirpa¬
tioncomparée de la glande orbitaire et de la glande palpébrale
etnous paraît plus qu'à même de se prononcer sur la question,
mais les observations qu'il rapportene sont pas complètes, en sorte que nous ne sommes pas pleinement satisfait.
De Wecker (Lettre à Terson) affirme que l'extirpation de la glandepalpébrale a été suivied'amélioratton dans 99 °/0 des cas de larmoiement: 10 fois sur 100, le succès a étépresque nulpour des raisons opératoiresparticulières. Il faut, à son avis, pour avoir unrésultat,quelelarmoiementne soit compliqué d'aucune
affection du sac lacrymal.
Chibret (Lettreà Terson) dit quel'opérationest indiquée dans les cas suivants : larmoiement provoqué par l'imperméabilité
des voies d'écoulement, larmoiement persistant malgré la per¬
méabilitédes voies d'écoulement, tumeur lacrymale ou fistule
se reproduisantaprès la destruction du sac.
Enfin, Panas déclare que « l'extirpation palpébrale offrirades chances de réussite dans l'imperméabilité définitive du canali- culeinférieur. »
Nous allons, pour notre part, plus loin que ces auteurs : à
notre avis, on doittoujours commencer par extirper la glande palpébrale.Ce que nous avons dit précédemment de ses avan¬
tages nous dispense d'en donner plus longuement les raisons.
Dans tous les cas, exception faite des vieux granuleux qui n'ont pour ainsi dire plus depaupière, c'est àla partie palpébrale que l'on s'adressera, quitte ensuite à la compléter par l'extirpation
orbitaire.
CHAPITRE III
Indications de
l'Opération.
La plupartdes
affections de l'oeil, celles d'origine inflamma¬
toire surtout, secompliquent de
larmoiement. Il en est. comme
ladacryocystite, où le
larmoiement constitue presque toute la
maladie; dansbeaucoup
d'autres, il n'est qu'un symptôme,mais
un symptôme qui
entretient parfois, au premier chef, l'ensemble
morbide et l'aggrave même :
telles sont les ophtalmies, par
exemple.
L'importance de cet
élément
«épiphora » fait comprendre de
suite combien peuventêtre
nombreuses les indications de l'ex¬
tirpation de la glande
lacrymale. Nous n'insistons pas ici sur
l'opportunité decette
opération dans telle ou telle circonstance,
nous réservant d'y revenir
quand
nousparlerons de chacune
d'elles. Cependant, ilnous
semble bon de dire, d'ores et déjà,
que les
chirurgiens tardent toujours un peu trop à pratiquer
l'extirpation; on
gagnerait beaucoup à intervenir, dans ce sens,
plus rapidement
qu'on
nele fait, étant donnés la bénignité de
cetteinterventionet les
avantages qu'elle réalise.
Nousferons, dans ce
chapitre,
unedivision un peu artificielle,
mais quinous
permettra de nous orienter. Dans une première
partie, nous
montrerons les indications ayant rapport aux affec¬
tionsde laglande
elle-même; dans la deuxième, celles en dehors
dela glande.
— 28 — A. Affections glandulaires :
1° L'hypersécrétion lacrymale. — Hypertrophie de la glande.
2° Ladacryosadônite.
3° Les fistules de la glande.
4° Lesdacryolithes.
5° Les tumeurs.
6° Les kystes.
7° Le prolapsus et la luxation de la glande.
B. Affectionsextra-glandulaires :
1° Lesblépharo-conjonctivites et kératites.
2° Le trachome.
y $ ; 3° L'ectropion.
4° La dacryocystite,
5° L'ulcère septique de lacornée,
6° II faut enlever la glandepour opérer derrière.
A. Affections glandulaires
HYPERSÉCRÉTION LACRYMALE. —HYPERTROPHIE DE LA GLANDE
La sécrétion lacrymale, indépendammentdescas oùl'appareil éliminateurne présente pas une intégrité complète,est sujette à
des variations suivant les individus et les circonstances. C'est ainsi qu'elleaugmente brusquement à l'occasion d'une impres¬
sion moralevive, d'uneémotion, d'uneaction réflexe exercée par les nerfs de sensibilité qui se répandent dans le nez, les pau¬
pières ou dans le globe de l'œil ; n'oublions pas les réflexes ayant leur point de départ dans une affection de l'utérus ou sur¬
venant pendant lagrossesse.Elle augmenteencoredanscertains troubles de l'orbiculaire et avec les vices deréfraction, en parti¬
culier l'hypermétropie.
En dehors deces circonstances,la sécrétion s'exagèrequelque¬
fois sans qu'on puisse en savoir la raison et l'on est bien forcé