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bourrelet épais, et le quatrième jour, une pustule s'étant élevée au-dessus

SauzeaudePuyberneau

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de l'ancien emplacement de la fistule, celle-ci. en se rompant, donna passage à un puscohérent. En même temps que ce pus s'écoulait, la région del'angle externe était baignée par un liquide transparent, et le' maladepouvait accélérer l'évacuationde ces produits, en exerçant sur la paupièreunepression qui la refoulât dans le nez.

Deuxou troisjours après, tous les symptômes inflammatoiresavaient

disparu, pour se reproduire périodiquement au bout d'un espace de temps qui variait entre dix et dix-huit jours. Ces attaques étaient si douloureuses qu'elles forçaientle malade à garder la chambre pendant quatre à sixjours. Des tentatives faites dansl'espoir de rétablir, parla dilatation, le trajet fistuleux, échouèrent complètement. Ayant observé qu'à l'endroitoù lekyste avaitsiégé primitivement,on pouvaitconstater

une petite tumeur peu mobile qui se gonflait dès l'apparition de la périodeinflammatoire, de Graefô extirpa ce reste de kyste qui renfer¬

mait unpus épais. En mêmetemps il fendit lacommissure externedans

une étendue de G millimètres, et après avoir dégagé les cicatrices des

os, il pratiqua une nouvelle commissure par la réunion des parties saines de la peau. L'opération n'exerça aucuneinfluence sur la périodi¬

cité des attaques.

C'est alors qu'on procéda àl'extirpation de laglande, qui fut détachée

sanspeine du périoste, moins facilement des parties sur lesquelles elle reposaitetauxquelles elleétait réuniepar untissu cellulaire dense dont la division fut suivie d'unehémorrhagieabondante.La réunion s'effectua par premièreintention, sans produire de difformité et sans déterminer chez ce malade d'autre embarras que l'impossibilité de pleurer de cet

œil. Lesattaques inflammatoires ne serenouvelèrentpas.

Observation II

(G. Sym, Clinique de l'Hôpital Royal, Edimburg médical Journal, 1887.)

Un cas de déplacement spontané de la glande lacrymale.

Ce cas. qui se montra dans le service du docteur Argyl-Robertson,

semble digned'êtrerapportécommeunique de son espèce.

J.C..,âgé de 03ans, vient à la Cliniqueophtalmologiquedel'Hôpital Royal en mai 1887. présentant un ptosis et unetumeursitués au-dessus de la paupière supérieure droite. La tumeur s'étend sur toute la lon¬

gueurde la paupière depuis l'angle interne jusqu'à l'angle externe de

l'œil; le ptosis est amenépar le poids de la tumeur. L'œil est presque fermé et lapaupière supérieure peut à peinese mouvoir. La peau sur la tumeur, quoique manifestement congestionnée, n'est pas œdématiêe

et lui adhère presque complètement. Celle-ci. de consistance ferme, lobulée, glanduleuse, n'est pas adhérenteaux tissus profonds saufvers

le milieu, sur unelongueur d'un tiers de pouce,elle est fixée à l'apo¬

physe orhitaireinterne du frontal. Elle ne peutêtreréduitedans l'orbite.

Les mouvements oculairessont impossibles dansaucun sens et la vision

des deux yeux est la même. La tumeur estparfaitementindolore même

sous une forte pression. Iln'y a pas d'engorgement ganglionnaire et le

malade semble en parfaite santé.

C'est dans cetétat que seprésente le malade. Depuis la fin dejanvier,

il avaitrémarqué une bosselure de la grosseurd'un pois sur sapaupière supérieure. Celle-ci n'étaitpas douloureuse, mais était troublée dans sa fonction par lefait du ptosis qu'elle causait. Vers la même époque, il avaitconstatéquel'œil droit était plus humide quel'œilgauche(circons¬

tance (pi'il n'avait pas précédemment observée) et (pie cette grosseur augmentait le matinpours'atténuer pendantla journée. Il penseque-la

tumeur a atteint d'emblée la grosseur d'un pois, mais il n'en est pas certain. En tout cas, elle a rapidement acquis ce volume à partir du

moment de son apparition.

Dans l'hiver de 1885, le malade avait remarqué une bosselure sem¬

blable àla mêmeplace, mais pluspetite,sans aucun désordre parailleurs

et spontanémentréduite après quelques semaines.

D'aprèscesdonnées, on pose le diagnostic dedéplacement et d'hyper¬

trophie chronique dela glandelacrymale. Le10 mai,onfait uneincision,

sur la tumeur, suivant le grand axe de la paupière et l'on extirpe la glande immédiatement placéesousla peau.On laisselaportion accessoire

de laglande pourremplir la fonction habituelle. Aussitôt l'ablation de

la tumeur,leptosis diminuesensiblementjusqu'au moment oùle malade

quittel'hôpital.

Observation III.

(Dueà l'obligeancede M. Cabannes, chef de clinique ophtalmologique

à l'Hôpital Saint-André.)

Dacryocystite chronique.

Ils'agit d'une femme de 41 ans, journalière, qui se présente au mois de mai 1894 àlacliniquede M. le professeur Badalpour unedacryocys¬

tite chronique du saclacrymal gauche etunlarmoiement abondant de

ce côté.

Par la pression du sac, on fait reflueren quantité du côté de la con¬

jonctive une sécrétion muco-purulente mélangée fréquemment de sang.

L'examen des fosses nasales, pratiqué par M. Moure, ne montra rien d'anormal dansces cavitésni à l'orifice inférieurdu canal nasal.

Le traitement habituel de la dacryocystite suppurée fut institué : on incisa lepoint lacrymal inférieuret lecanal nasal futsondé au moyen d'une tige 2 de Bowmann à extrémité ovalaire. Les voies d'excrétion des larmes paraissaient libres; les parois du canal nasal étaient cependant dépolieset l'onse heurtait, chemin faisant, à de nom¬

breuses irrégularités provenant d'une carie osseusesecondaire à l'in¬

flammationde la muqueuse. Apartir decemoment,régulièrement trois foispar semaine, onpratique le cathétérisme en yajoutant des injec¬

tions modificatrices au nitrate d'argentet au sulfate dezinc. Ce traite¬

mentcontinuépendant dix moisnedonna quedes améliorations passagères

etpas de guérison définitive. La suppuration et le larmoiement persis¬

tant malgrétout, M. Badal pratiqua l'ouverture dusac lacrymal par le procédé opératoire habituel,le 26 mars 1895. Laparoi interne du sac était tapissée defongosités abondantes qui furent enlevées au moyen d'unepetite curette, et,après avoircautérisé lamuqueuseavecle crayon

au nitrate d'argent, on refermaen partie la plaie opératoire.

A la suite de cetteintervention, ilsurvintune améliorationde courte

durée; mais lasuppuration netardapas à reparaître, à devenir abon¬

dante. Bientôtlaplaie de la face antérieure du saclacrymal se ferma,

etle pus, en s'accumulant avecleslarmes dans le sac,détermina rapide¬

ment une distension de cette cavité, avec reproduction delà tumeur lacrymale pourlaquelle la malade était venu nous consulter.

Afin de tarir la sécrétionlacrymale,qui était incriminée dans la per¬

sistance dela tumeurlacrymale, le professeur Badal eut l'idée de prati¬

quer l'extirpation des glandes lacrymales.

Le 26 avril 1893, la maladefut chloroformée. Lacommissure externe fut sectionnée dans une étendue de2 centimètres environ pourarriver plus aisémentsur les glandeslacrymalespar le cul-de-sac de laconjonc¬

tive. Celui-ci fut incisésur unelongueurd'environ 3 à4centimètres et,au moyen de cette ouverture, on arriva sur la portionpalpébraleet surla

portion orbitairede la glande quifurentenlevées.

L'hémorrhagie fut insignifiante. Après s'être assuréqu'il n'existait

plus aucun lobule glandulaire, on réunit par quelquespoints de suture

lesdeux lèvres de la conjonctive du cul-de-sac et les deux lèvres de la

commissure externe sectionnée.

Les suites del'opératiomfurenttrès simples. La plaie opératoireguérit

parfaitement. Au bout de huitjours, on enleva les points de suture,

sauftrois demeurés cachés au fond du cul-de-sac conjonctival et qui

furent enlevés plustard.

Douzejours après cette intervention, sans cathétérisme ni injections

modificatrices, la suppuration du sac lacrymal était complètement

tarie; il n'existait plus de tumeur lacrymale et la compression éner¬

gique de la régiondu sac nefaisait plus refluer de sécrétion muco-puru-lente du côté des fosses nasales, ni du côté de l'œil. La malade se plaignit cependant, quelquetempsencore, de picotementsdu côté de son

cul-de-sacconjonctival, avec photophobie et léger blépharospasme, se

manifestant sous l'influence de lumières vives comme celle du soleil.

Ces symptômes ne durèrentpas; la malade,revue à intervalles régu¬

liers, présentaune amélioration croissantejusqu'au mois de juin oii la

guérison fut définitive. L'œil étaitencore humide; la faculté de pleurer

était abolie.

Observation IV

(Due à l'obligeance de M. Laffay, interne à la Clinique ophtalmologique.)

Ectropion cicatriciel.

Maria S.... âgée de vingt ans. venant de Saint-Martin d'Armagnac,

se présente à la consultation de M. le professeur Badal. le 9 mars 1896.

9 mars 1896. Àl'âge de deux ans, cettejeunefilletomba dans le feu et sefit une brûlureprofonde de la région orbitaire gauche. Cette brûlure ne parait pas avoir atteint gravement, dès le début, le globe

oculairelui-même, car la malade déclare que sa visions'est maintenue

parfaitement normalejusqu'à environun mois et demi et que l'œil

lui-même ne portait aucune lésion. Si l'on en croit cette assertion, les parties molles,avoisinant leglobe, ont été seules intéressées primitive¬

ment.

Depuis six semaines, un staphylome s'est peu à peu développé et à l'examen, on notel'état suivant.

On observe des restes très étendus de cicatrices, atteignant le front, la région malaireet la régionsous-orbitaire du côtégauche.Les paupières supérieureet inférieure sontcomplètement renversées; elles ont perdu leurs cils et toutleur épidémie. A laplace,on trouve unesurfacerouge, suppurante, enflammée, qui formeun vaste cercle autour de l'œil. Les culs-de-sac de laconjonctiveont disparu.

- Ce qu'il restede laconjonctive est enflammé et recouvert de sécré¬

tions muco-purulentes. Le larmoiementest trèsconsidérable; leslarmes,

ne pouvant s'écoulerpar le canal nasalprobablement oblitéré, glissent

sur la paupièreinférieureenectropion,et contribuentà entretenir l'ulcé¬

ration si vaste desparties molles.

On aperçoit les orifices des canaliculeslacrymaux qui sécrètent cons¬

tamment;on peut les compter, il y en a sept ou huit apparents.

L'œil, absolument découvert, présente un staphylome opaque très

considérable, de forme extrêmement conique. La vision est perdue dans

sa totalité.

M. Badal décide de pratiquer une opération amélioratrice.

20mars 189b. A cette date, la maladeest chloroformée et l'on fait

lineantisepsie rigoureuse du champ opératoire.

Le staphylome est d'abord amputé avecle groscouteau de Beer; l'amputation estsuivie d'une suture en bourse.

Puis, par une incision curviligne de quatreà cinq centimètres, prati¬

quéesur le côtéexterne de lafente palpébrale, près du rebord

fronto-malaire,on va à la recherche des glandes lacrymales. On érigne en bas la peau de la paupière. Le sang s'épanche abondamment car la région est très vasculaire. On pénètresous l'arcade orbitaire, en décol¬

lantlapaupière supérieure. La portion orbitaire de la glande s'aperçoit

très facilement, elle se présente en un seul bloc que l'on enlève. La portion palpébrale, constituée par des grains plus disséminés,est plus

difficile à distinguer, on l'enlève avec un lambeau de conjonctive palpébrale. Les canaux lacrymaux sont évidemment sectionnés. On

sutureles lèvres de l'incision cutanée.Après l'opération, on ne voit plus

sourdre de larmes.

21 mars. On enlèvele pansement qui est souillé par des sécrétions

abondantes. On ne voit pas sourdre de larmes par les orifices des

canaliculeslacrymaux. La paupière inférieure commence à se relever légèrement.

28 mars. Lemalade se plaint de souffrances assezvives. Ondéfait le pansement :la conjonctive est enflammée et l'on voit la suppuration

s'établir au niveau du moignon d'amputation, dont les fils de suture

lâchentlesuns après les autres et» au niveau de la plaie faite pour pénétrer dans la région desglandes lacrymales. Il existe une tuméfac¬

tion énorme de lapaupière supérieure. On enlève les points de suture,

on pratique deslavages dans la cavitéeton place un drain.

Ces phénomènes inflmmatoires sont dus, pense-t-on, au mauvais

étatde larégion qui. au moment de l'opération, était recouverte de

sécrétion muco-purulente et (pie l'antisepsie rigoureuse déjà notée

n'avait pascomplètement miseàl'abri desgermes.

25 mars.L'améliorationcommenceà se faire: diminution de l'inflam¬

mation. disparition du chémosis.

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On fait deslavages soignés de la plaie et l'on applique un pansement

parfaitement aseptique.

1er avril. L'amélioration continue : lasuppuration est supprimée, pas degonflements de la paupière, pas d'état inflammatoire du moignon de l'œil.

9avril. Lamaladeestmise « exeat ». Elle sortdansunétattrès satis¬

faisant. L'œil est réduit à un simple moignon qui laisse cependant échapperquelques gouttes de liquide muco-purulent.

Lasécrétion des larmes est complètement abolie; on ne voit rien sourdre par les orifices lacrymaux. Les excitations portées sur la mu¬

queuse nasale fontpleurer l'œil du côté opposé, mais rien ne sort du côté opéré. Les instillations de sulfate de zinc amènent une sécrétion'

lacrymale abondante du côté sain et n'amènent rien du côté malade.

Lapaupière estconsidérablementrelevée; le bord des cils s'est rap¬

prochédu moignon. Lamaladene se plaint d'aucune douleur.

Observation V.

(Clinique ophtalmologiquedel'HôpitalSt-André.)

Ectropion cicatriciel.

Y. R...; âgé de 1Cans, entredansle servicede M. leprofesseurBadal

pourectropion cicatriciel survenu à la suite d'une brùlupe datant de deux ans.

A l'inspection, toute lapaupièreest éversée en ectropion. On a une vastesurface rouge,ulcérée, suintant abondamment; le globe de l'œil

est complètement à découvertà sa partie inférieure. A sa partie supé¬

rieure même,on trouve uneulcération atonedue au défaut de protec¬

tion de l'œil.

Les larmes sécrétéespar actionréflexecoulent en abondance et il est assez facile de compter les orifices excréteurs des glandeslacrymales :

on en trouve environ huit à neuf. On voit en outre que toute la con¬

jonctivepalpébrale sécrète,etqu'ily acertainement un grand nombre de glandules accesssoires développés.

Le 18juillet, M. le professeurBadalpensed'opposer à cette

hypersé¬

crétion qui aurait fait échouer la blépharoplastie,

l'ablation des

glandes.

» L'opération est faiteparleprocédé de Halpin ; on ne note

rien de

particulier. Le maladeguérit au boutde huit

jours

sans

complication

aucune: l'hypersécrétion adisparumais la

conjonctive

est encore

lubri¬

fiée. Seull'ectropionpersiste; on pratiquealors la

blépharoplastie.

Le malade transeaté dans le service de M. le professeur Démons est

revu quinze jours aprèscette dernière opération.

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se

présente dans

l'état le plus satisfaisant : pas de sécrétion, légère

hyperhémie de la

conjonctive,paupière presquemaintenue.

Observations de M. Truc

(Archives d'Ophtalmologie, 1893)

ABLATIONSORBITAIRES

1. —Ophtalmiegranuleuseancienne;larmoiement

persistant

;

ablation

orbitaire gauche. Guérison du larmoiement ;

amélioration ophtal¬

mique.

2. Ophtalmiegranuleuseancienne;

larmoiement incoercible; abla¬

tion desdeuxglandes orbitaires;guérison

dularmoiement

;

amélioration

ophtalmique.

3.—Ophtalmies anciennes,

peut-être granuleuses

;

ectropion

;

rétré¬

cissement. sténosedroite et oblitération des voies lacrymales

gauches.

Ablation orbitaire gauche. Guérison du larmoiement et

amélioration

ophtalmique.

4.—•Ophtalmiegranuleuseancienne;

larmoiement rebelle, ectropion,

cataractesdures. Ablation desglandes orbitaires, extractiondes catarac¬

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