HAL Id: jpa-00205621
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205621
Submitted on 1 Jan 1963
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Désexcitation de noyaux de dysprosium obtenus par bombardement de terbium par des protons
M. Lefort, G. Simonoff, X. Tarrago
To cite this version:
M. Lefort, G. Simonoff, X. Tarrago. Désexcitation de noyaux de dysprosium obtenus par bombardement de terbium par des protons. Journal de Physique, 1963, 24 (11), pp.833-835.
�10.1051/jphys:019630024011083300�. �jpa-00205621�
833
DÉSEXCITATION DE NOYAUX DE DYSPROSIUM OBTENUS PAR BOMBARDEMENT DE TERBIUM PAR DES PROTONS
Par M. LEFORT, G. SIMONOFF (1) et X. TARRAGO,
Laboratoire Joliot-Curie, Faculté des Sciences de Paris, Orsay, Seine-et-Oise.
Résumé. 2014 On a construit les fonctions d’excitation entre 80 et 155 MeV des réactions (p, 9n) (p, 10n) induites sur le terbium-159.
La comparaison avec un calcul fondé sur les interactions directes (p, xn) avec x
=0, 1, 2, 3, suivies de l’évaporation de j neutrons a permis de choisir une certaine forme de variation de la
température nucléaire en fonction de l’énergie d’excitation. On a pu montrer, de plus, que l’in- fluence sur la désexcitation du moment angulaire apporté par les protons incidents est de très faible
importance, comparée à ce que l’on observe lorsque les ions lourds produisent les mêmes noyaux résiduels de dysprosium 150 et 151.
Abstract.
2014Excitation functions have been obtained between 80 and 155 MeV for reactions
(p, 9n) and (p, 10n) induced on 159Tb.
Comparison with computations based on direct interactions (p, xn) with x
=0, 1, 2, 3, followed by evaporation of j neutrons has shown that the choice of variation of nuclear temperature
as a function of excitation energy is unambiguous. The incidence on the de excitation to the
angular momentum given to the nucleus by protons is of small importance, opposite to what
has been observed when heavy ions produce the same residual nuclei 150Dy and 151Dy.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 24, NOVEMBRE 1963,
introduction.
-On admet généralement que les noyaux ayant reçu une énergie dépassant plu-
sieurs dizaines de MeV se désexcitent essentielle- ment par le phénomène d’évaporation décrit selon
la théorie statistique par Weisskopf [1]. Les nu-
cléons évaporés le plus aisément sont évidemment
les neutrons, mais l’évaporation de particules chargées ne peut être négligée complètement que pour les noyaux très lourds lorsque la barrière de
potentiel est élevée.
Depuis plusieurs années divers auteurs [2, 3, 4, 5]
ont tenté de calculer la probabilité d’évaporation
de nucléons et de particules diverses à partir d’une énergie d’excitation E*. 1B1ais lorsqu’on bombarde
un noyau avec des protons de grande énergie, la probabilité de former un noyau composé disposant
de l’énergie d’excitation maximale devient faible et toute une série d’interactions directes conduisent à des noyaux excités à des énergies plus basses. Le
bombardement par particules plus lourdes pré-
sente l’avantage de conduire, avec une probabilité plus grande, au noyau composé puisqu’il n’y a pas de chocs nucléon-nucléon. Par contre le moment
angulaire important apporté par l’ion lourd (plu-
sieurs dizaines de A) modifie les conditions de désexcitation puisque le noyau excité devra éva- cuer, non seulement l’énergie apportée, mais encore
le grand moment angulaire, ce qu’il ne peut pas faire entièrement par émission de nucléons. Il en
résulte que, tout en restant le meilleur outil pour l’étude de la désexcitation de noyaux composés
(1) Adresse actuelle : Nouvelle Faculté des Sciences de Bordeaux-Talence,
très excités, les ions lourds ont besoin du complé-
ment d’études effectuées par des protons.
Alexander et Simonoff [6] ont récemment exa-
miné la désexcitation de noyaux de terbium et de
dysprosium obtenus par divers types d’ions lourds et ils ont pu montrer, par toute une,gamme d’expé- riences, que les neutrons n’emportaient pas toute
l’énergie d’excitation mais qu’une partie de cette énergie de 15 à 20 MeV devait être évacuée par des
rayonnements quadrupolaires. Le moment angu- laire total emporté par photons varie entre 20 et
40 ? [7] selon l’ion lourd.
Expérience avec les protons.
-Il nous a semblé intéressant d’étudier dans ce domaine les réactions
(p, xn) sur le terbium-159. Les mesures de sections efficaces des isotopes 151 Dy et 150Dy sont aisées
par suite de l’existence d’embranchements a dans leur décroissance. Ainsi le bombardement d’une cible mince de Tb2 03 suivi de la mesure- de la radioactivité « des atomes de recul permet-il
d’obtenir sans séparation chimique la section eflicace.
Rappelons que, selon Mac Farlane [8], le dys- prosium-151 est un émetteur a pour 6,2 % avec
une période de 17,9 min. Le dysprosium-150 a un
embranchement de 17,9 % et une période de 7,4 min. Enfin "ODy décroît rapidement par
capture électronique en donnant partiellement
l’isomère de niveau fondamental de 149Tb lui- même emetteur oc pour 10 % avec une période
de 4,1 heures.
La mesure de la décroissance u après bombar-
dement de lSSTb présente effectivement une décom-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019630024011083300
834
position en trois périodes de 7,4 min, 1,8 min et 4,1 heures.
On effectuait le bombardement de cibles d’envi-
ron 100 microgrammes par cm2 avec le faisceau externe de synchrocyclotron. Pour construire les fonctions d’excitation on atténuait l’énergie en interposant des lames de cuivre d’épaisseur maxi-
male 1,88 cm pour obtenir 85 MeV. La cible était
placée à 10 cm de ces écrans de façon à minimiser l’influence de neutrons parasites et à conserver une
énergie de protons bien déterminée. Une feuille collectrice des atomes de recul était juxtaposée à la
cible ainsi qu’un moniteur d’aluminium (réac-
tion 2’Al (p, 3pn)24Na). On a vérifié que, dans ces
conditions, le rapport C22 NaIOE24 Na est le même
que sans cuivre et que par conséquent le flux de
neutrons issus des écrans apporte une contribution
négligeable à la mesure de "Na par la réaction
parasite 27Al(n, oc)24Na [9]. Moins de 5 minutes après l’irradiation, la cible et le collecteur étaient
placés chacun dans une chambre alpha à impul-
sions et les comptages effectués toutes les 30 se-
condes.
FIG. 1.
-Décroissances alpha d’une cible et d’une feuille collectrice bombardées à 126 MeV.
La figure 1 montre un exemple de la décrois-
sance sur les deux sources. On remarquera que l’effet de recul est plus sensible pour la décrois-
sance de 4,1 heures correspondant à l’isotope le plus léger. En effet, il est formé à partir des noyaux les plus excités donc disposant des énergies de
recul les plus élevées. La fraction reçue sur le collecteur est de 60 %. Pour l’isotope 150 elle est
de 50 % et pour 151 d’environ 47 %. Ces résultats
montrent que même des énergies de quelques cen-
taines de keV peuvent être discriminées par des
expériences de recul. La figure 2 illustre les fonc-
FIG. 2.
-Fonctions d’excitation de 150 Dy 150 et 151 Dy.
Traits pleins : Valeurs expérimentales.
Pointillés : Valeurs calculées.
tions d’excitation obtenues pour les deux isotopes
151 et 150 du dysprosium. Les seuils sont respec- tivement de 80 et 98 MeV et les maximums aux
environs de 105 et 120 MeV.
Comparaison avec l’étude des noyaux rexcités
formés par ions lourds.
--Si le mécanisme des réactions conduisant à ces deux isotopes était celui
d’une simple désexcitation ((p, 9n) et (p, 10n)),
comme dans le cas de bombardement par ion
lourd, on pourrait estimer- l’énergie cinétique
moyenne disponible pour chaque neutrons émis.
Mais, en réalité, il faut d’abord connaitre la répar-
tition des énergies d’excitation laissées dans les noyaux après les cascades d’interaction directe.
Cette répartition a été obtenue à 240 MeV pour 149Ce par Metropolis et al. [10] par des calculs de Monte-Carlo. En utilisant les mêmes hypothèses, Gradstejn [11] a construit ce spectre pour des
énergies incidentes due’82, 110 et 155 MeV et par
interpolation nous avons estimé les répartitions à 95, 120 et 135 MeV.
Pour une cascade donnée, nous avons calculé la probabilité d’émission de j neutrons qui conduit
au noyau 151Dy( j
-9, 8, 7, selon (p, y), (p, n) ou
p, 2n)) ou au noyau 150Dy.
La méthode utilisée est dérivée de celle de Jackson [2] mais avec une température nucléaire
variable dépendant de E*. Cependant on a choisi
comme excitation moyenne E*, non pas l’énergie
au début de la chaîne d’évaporation E*, mais une
valeur moitié [12] : E*
=E*/2
=at2. Le choix du
paramètre a correspondant à la densité de niveau
835
est délicat. Avec A/17, les fonctions d’excitation calculées se trouvent décalées vers les grandes énergies d’environ 15 MeV par rapport aux courbes
expérimentales. On a recherché la relation E*
=f(t)
la plus convenable pour rendre compte des résul-
tats obtenus par bombardement par ions lourds [6].
Pour cela on a choisi les fonctions d’excitation de la formation de l49Tb¡. L’existence d’un isomère de haut spin 149Tbm fait écran aux grands mo-
ments angulaires et la désexcitation conduisant à Tbt semble avoir lieu uniquement par neutrons.
Pour diverses réactions d’ions lourds d’énergies différentes, ces auteurs ont obtenu des fonctions d’excitation (I.L, xn) avec x allant de 4 à 9. Aux probabilités maximales correspondent certaines énergies d’excitation. En prenant 2t comme énergie
.