Equations diff´ ´ erentielles
I Questions de cours
1Pourquoi une hypoth`ese aussi compliqu´ee que “continue, localement lipschitzienne par rapport `a la seconde variable” dans le th´eor`eme de Cauchy-Lipschitz?
2 R´esoudre l’´equation diff´erentiellex0(t) + (t2+ 1)x(t) =t2e−t. 3Montrer que le probl`eme de Cauchy
x0 =p
|x|
x(0) = 0 poss`ede une infinit´e de solutions maximales.
4 Soit f : R×R → R de classe C1, et soit ϕ : ]a;b[→ R une solution de l’´equation diff´erentielle x0 = f(t, x). On supppose qu’on a b < +∞ et que ϕ0 est born´ee au voisinage de b. Montrer que ϕn’est pas maximale.
5 R´esoudre le syst`eme d’´equations diff´erentielles
x0 =x+y
y0 =−x+ 3y avec comme con- dition initiale x(0) = 1, y(0) = 3.
6 R´esoudre l’´equation diff´erentiellex00(t)−x(t) = 2 1 +et.
7 Soit ϕ:R →R une solution de l’´equation diff´erentielle x0 = 4x2−1. On suppose qu’on a ϕ(3) > 12. Montrer qu’on a ϕ(t)> 12 pour tout t∈R.
8 Soit f : R → R de classe C1, et soit ϕ : R → R une solution de l’´equation diff´erentielle x0 = f(x). On suppose qu’on a ϕ(1) = ϕ(√
3). Montrer que ϕ est p´eriodique.
9 Soit g : R → R continue 2π-p´eriodique. Montrer que l’´equation diff´erentielle x00(t)−x(t) =g(t) poss`ede une unique solution 2π-p´eriodique.
10 Soient a0, . . . , an−1 :R →R continues, et soit ϕ: R→R une solution non nulle de l’´equation diff´erentielle x(n)(t) +an−1(t)x(n−1)(t) +· · ·+a0(t)x(t) = 0. Montrer que tous les z´eros de ϕsont isol´es.
II Exercices
Exercice 1 Soit Ω un ouvert de R×Rn, et soit f : Ω → Rn. Montrer que toute solution de l’´equation diff´erentiellex0 =f(t, x) se prolonge en une solution maximale.
1
Exercice 2 (lemme de Gronwall)
Soit I un intervalle de R, et soient w, ϕ :I → R+ deux fonctions continues. Soient
´
egalementt0 ∈I etA≥0.
1 On suppose qu’on a
w(t)≤A+ Z t
t0
ϕ(s)w(s)ds pour toutt ≥t0. Montrer que pour t ≥t0, on a
(1) w(t)≤A e
Rt t0ϕ(s)ds
. 2Que devient (1) si on suppose qu’on aw(t)≤A+|Rt
t0ϕ(s)w(s)ds|pour toutt∈I? 3 Quelle in´egalit´e obtient-on si on suppose qu’on a w(t) ≤ A+B|Rt
t0w(s)ds| pour tout t∈I? En d´eduire la partie “unicit´e” du th´eor`eme de Cauchy-Lipschitz.
Exercice 3 Soit I un intervalle ouvert de R. On consid`ere l’´equation diff´erentielle (E) : x0 =f(t, x), o`u f :I×Rn →Rn v´erifie les conditions de Cauchy-Lipschitz.
1 On suppose qu’il existe deux applications continuesa, b:I →R+ telles que
∀(t, x)∈I×Rn : kf(t, x)k ≤a(t)kxk+b(t).
a Soient x: J → Rn une solution de (E), t0 ∈J etx0 =x(t0). Montrer que pour tout t∈J, on a
kx(t)k ≤ kx0k+ Z t
t0
b(s)ds+ Z t
t0
a(s)kx(s)kds .
En d´eduire que si K est un compact de I, alors il existe deux constantes A et B telles que kx(t)k ≤AeB|t−t0| pour toutt ∈J∩K.
b Montrer que les solutions maximales de (E) sont d´efinies sur I tout entier.
2 V´erifier que 1s’applique dans les cas suivants:
a la fonction f est born´ee;
b la fonction f est lipschitzienne surI ×Rn
c f est de la formef(t, x) =A(t)x+B(t), o`uA:I →Mn(R) et B :I →Rn sont continues.
Exercice 4 (continuit´e par rapport aux conditions initiales)
Soit Ω un ouvert de Rn, et soit f : I×Ω →Rn v´erifiant les conditions de Cauchy- Lipschitz (Iintervalle ouvert deR). On note (E) l’´equation diff´erentiellex0 =f(t, x), et on suppose que toutes les solutions maximales de (E) sont globales, i.e. d´efinies surI tout entier. Pour (t0, x0)∈I×Ω, on note Φt0,x0 :I →Ω la solution maximale de (E) valant x0 au point t0, et on pose Φ(t, t0, x0) = Φt0,x0(t).
1 Soit ϕ= Φt0,x0 une solution maximale de (E), et soit J ⊂I un intervalle compact contenant t0 .
a Montrer qu’il existe r >0 tel queϕ(t) +u∈Ω pour tout u∈B(0, r).
b Montrer qu’il existe une constante k telle que la fonction f estk-lipschitzienne par rapport `a x surJ×B(0, r).
cSoitψ une solution maximale de (E). En utilisant le lemme de Gronwall, montrer que si J0 ⊂J est un intervalle tel que ψ(s)−ϕ(s)∈B(0, r) pour tout s ∈J0, alors
∀τ, t∈J0 : kψ(t)−ϕ(t)k ≤ kψ(τ)−ϕ(τ)kek|t−s|.
d Soit ε > 0 fix´e, ε < r. En utilisant c, montrer qu’il existe un nombre α > 0 v´erifiant la propri´et´e suivante : si ψ est une solution maximale de (E) telle que l’ensemble {τ ∈J; kψ(τ)−ϕ(τ)k< α)} est non vide, alors kψ(t)−ϕ(t)k< ε pour tout t∈J.
2 Montrer que l’application (t, t0, x0, t)7→Φ(t, t0, x0) est continue sur I×I×Ω.
Exercice 5 Soit I un intervalle ouvert de R, et soit f : I ×Rn → Rn v´erifiant les conditions de Cauchy-Lipschitz. On note (E) l’´equation diff´erentielle x0 =f(t, x). A On suppose qu’il existe une fonction continue F : R+ → R strictement positive telle que kf(t, x)k ≤ F(kxk) pour tout x ∈ Rn et R∞
0 ds
F(s) = ∞. Ici, k . k est la norme euclidienne sur Rn.
1 Soit ϕ: J → Rn une solution de (E). On pose r(t) = kϕ(t)k. Montrer que r est d´erivable en tout point t o`u ϕ(t)6= 0, avec r0(t)≤F(r(t)).
2 Montrer que les solutions maximales de (E) sont d´efinies sur I tout entier.
B Dans cette partie, on prend n = 1. On suppose que f est de la forme f(t, x) = F(x), o`uF :R→Rest de classeC1, strictement positive, etR+∞
−∞
ds
F(s) <∞. Montrer que si (t0, x0) ∈ R×R, alors l’intervalle de d´efinition de la solution maximale du probl`eme de Cauchy associ´e `a (t0, x0) est J = ]T∗;T∗[, o`u
T∗ =t0− Z x0
−∞
ds
F(s) , T∗ =t0+ Z +∞
x0
ds F(s).
Exercice 6 Soit f : Rn → Rn de classe C1. On suppose qu’il existe une constante C < ∞ et un entier k ∈ N tels que kf(x)k ≤ Ckxkk pour tout x ∈ Rn. On fixe x0 ∈Rn, et on consid`ere le probl`eme de Cauchy
x0 =f(x) , x(0) =x0.
1 Montrer que si k ∈ {0; 1}, alors la solution maximale est d´efinie sur R. On supposera d´esormais k ≥2.
2a Pour a >0, d´eterminer M(a) := supr>0 (r+a)r k et pr´eciser pour quelle valeur r(a) cette borne sup´erieure est atteinte.
2b Soit (s, ξ)∈R×Rn, et soit l >0. Montrer que sil ≤ C1 M(kξk), alors l’´equation diff´erentiellex0 =f(x) poss`ede une solutionϕd´efinie sur [s;s+l] v´erifiant ϕ(s) =ξ etkϕ(s+l)k ≤ kξk+r(kξk).
3 Montrer que la solution maximale x est d´efinie au moins sur l’intervalle [0;L[, o`u L= C1 k−1k k−1 1
kx0kk−1.
Exercice 7 Soit f : ]A;B[→ R de classe C1. Pour x0 ∈]A;B[, on note P(x0) le probl`eme de Cauchy
x0 =f(x) , x(0) =x0. A Quelle est la solution maximale de P(x0) si f(x0) = 0?
B Soit a∈]A;B[ tel quef(a) = 0.
1 On suppose qu’on a x0 > a et f(x)> 0 pour tout x > a. Soit x: ]T∗;T∗[→]A;B[
la solution maximale de P(x0).
a Montrer qu’on a x(t)> apour tout t et que x est strictement croissante.
b Montrer que limt→T∗x(t) = B, et qu’on a l’´equivalence T∗ <+∞ ⇔
Z B
x0
ds
f(s) <∞. c Montrer qu’on a T∗ =−∞ et limt→−∞x(t) = a.
d Dessiner la courbe repr´esentative de x.
2 Traiter rapidement les trois autres cas analogues.
B Soient a1, a2 ∈]A;B[ tels que a1 < a2 et f(a1) = 0 = f(a2). On suppose que f ne s’annule pas dans l’intervalle ]a1;a2[. D´ecrire le comportement de la solution maximale de P(x0) lorsque a1 < x0 < a2.
C Etudier les cas suivants :´ f(x) = x(1−x) ; f(x) = tanx ;f(x) = Logx ;f(x) = arctanx;f(x) = (x2−1) shx.
Exercice 8 Soit f : Rn → Rn localement lipschitzienne, et soit ϕ : I → Rn une solution maximale de l’´equation diff´erentielle x0 = f(t, x). On suppose qu’il existe deux points distincts t1, t2 ∈ I tels que ϕ(t1) =ϕ(t2). Montrer que I =R, et que ϕ est p´eriodique.
Exercice 9Soientp(t) =P∞
0 pntnetq(t) =P∞
0 qntndeux fonctions r´eelles d´eveloppables en s´erie enti`ere dans un intervalle ]−R;R[. On consid`ere l’´equation diff´erentielle
(E) x00+px0+qx= 0.
1 Soient a0, a1 ∈R. Montrer qu’il existe une unique suite (an)n≥2 telle que la s´erie enti`ere P∞
0 antn soit formellement solution de l’´equation (E), et d´eterminer une relation de r´ecurrence v´erifi´ee par les coefficients an.
2 Montrer que pour toutr ∈]0;R[, il existe une constanteC =Cr <∞telle que (n+ 2)(n+ 1)|pn| ≤ C
rn−1 , |qn| ≤ C rn pour tout n∈N.
3 Soient r ∈]0;R[, n ∈ N et M > 0. On suppose qu’on a |ai| ≤ M r−i pour tout i∈ {0;. . .;n+ 1}. Montrer que si n+22Cr ≤ r12, alors |an+2| ≤M r−n−2.
4 Montrer que pour a0, a1 ∈ R donn´es, l’´equation (E) poss`ede une unique solution ϕ: ]−R;R[→Rv´erifiantϕ(0) =a0,ϕ0(0) =a1, et que cette solution est d´eveloppable en s´erie enti`ere dans ]−R;R[.
Exercice 10 (S´eries majorantes) On consid`ere l’´equation diff´erentielle
2xy0 =y2+g(x)y−1, (E)
o`u x(t) est une fonction d´efinie par la s´erie enti`ere g(x) = a2x2+a3x3+· · ·anxn+
· · · convergente dans le disque {|x| < R}. Montrer qu’il existe une solution de (E), telle que y(0) = 1, y0(0) = b, (b ´etant un nombre arbitraire), et qui soit d´eveloppable en s´erie enti`ere convergente dans un voisinage de 0. On comparera l’´equation diff´erentielle (E) `a l’´equation alg´ebrique :
2y=y2+G(x)(1 +y2).
Exercice 11SoitA:R→Mn(C) une application continue, p´eriodique de p´eriodeω.
Montrer qu’il existe un nombre complexeλtel que l’´equation diff´erentiellex0 =A(t)x poss`ede une solution non nulle ϕ : R → Cn v´erifiant ϕ(t+ω) = λ ϕ(t) pour tout t∈R.
Exercice 12 Soit A : R → M2(C) une application continue et 2π-p´eriodique. Soit (Y1, Y2) une base de solutions (`a valeurs complexes) de l’´equation diff´erentielleY0(t) = A(t)Y(t). Montrer qu’il existe B ∈M2(C) telle que l’application
ψ :t→(Y1(t), Y2(t)) exp(tB) est 2π–p´eriodique.
Exercice 13 (exponentielles-polynˆomes)
A Soient a0, . . . , an ∈ C avec an 6= 0. Soit ´egalement P un polynˆome `a coefficients complexes, et soit λ∈C. On consid`ere l’equation diff´erentielle
(2) anx(n)+· · ·+a1x0+a0x=P(t)eλt.
1 Soit u :R → C de classe Cn. Montrer que ϕ(t) = u(t)eλt est solution de (2) si et seulement si
n
X
i=0
R(i)(λ)
i! u(i) =P , o`uR(t) = Pn
0 aktk.
2 On suppose que λ est racine de R(t) =Pn
0 aktk avec multiplicit´e m ∈ {0;. . .;n}.
Montrer que l’´equation (2) poss`ede une solution de la forme ϕ(t) = tmQ(t)eλt, o`u Q est un polynˆome et deg(Q)≤deg(P).
B1 D´eterminer les solutions r´eelles de l’´equation diff´erentielle x000−x00+ 4x0 −4x= (t2+ 1)cht.+ sin(3t).
B2 D´eterminer la solution de l’´equation diff´erentielle x000−3x0+ 2x=te−2tv´erifiant les conditions initiales x(0) =x0(0) =x00(0) = 1.
Exercice 14 Soit a >0. R´esoudre sur ]−1; 1[ l’´equation diff´erentielle (1−t2)x00−tx0−a2x= 0.
Exercice 15 Soit g :R→Rcontinue. On d´efinitϕ:R→Rpar ϕ(x) =
Z x
0
sin(x−t)g(t)dt .
Montrer que g est solution de l’´equation diff´erentielle y00+y=g.
Exercice 16 Pour x∈R, on pose u(x) =
Z ∞
0
e−tsintxdt
√t, v(x) = Z ∞
0
e−tcostxdt
√t.
Montrer que u et v sont solutions de classe C1 d’un syst`eme diff´erentiel de premier ordre. En d´eduire les valeurs de uet v.
Exercice 17 Soit ω > 0. R´esoudre sur ]0;∞[ l’´equation diff´erentielle tx00+ 2x0 + ω2tx= 0.
Exercice 18 Montrer que l’´equation diff´erentielle x00−2x0+x = √1
πt poss`ede une unique solution sur ]0;∞[ qui se prolonge en une application de classeC1 sur [0;∞[
v´erifiant x(0) =x0(0) = 0.
Exercice 19 (Bernoulli, Riccati)
A Soient p, q : I → R continues, et soit α ∈ R\ {1}. Montrer que si x est une solution strictement positive de l’´equation de Bernoulli
x0 =p(t)x+q(t)xα
alors z =x1−α est solution d’une ´equation diff´erentielle lin´eaire `a expliciter.
B On consid`ere une ´equation de Riccati, i.e. une ´equation diff´erentielle du type y0 =a(t)y2+b(t)y+c(t),
o`u a, b, c : I → R sont des fonctions continues. On suppose qu’on connait une solution particuli`ere ϕ0. Montrer qu’une fonction du typey =ϕ0+xest solution de cette mˆeme ´equation si et seulement si x est solution d’une ´equation de Bernoulli `a expliciter.
CR´esoudre l’´equation diff´erentielle (1−t3)y0+y2+t2y−2t= 0. On pourra commencer par chercher une solution polynomiale de degr´e 2.
Exercice 20 On consid`ere l’ ´equation:
t2(1−t)x00+ 2t(2−t)x0+ 2(1 +t)x=t2
1 Int´egrer cette ´equation dans chacun des intervalles o`u t2(1−t) ne s’annule pas.
On remarquera que t−2 est solution de l’ ´equation homog`ene associ´ee.
2 Y a-t-il des solutions d´efinies sur tout R?.
Exercice 21 R´esoudre l’´equation diff´erentielle 3y00(z) +zy(z) = 0 (z ∈ C). On cherchera par exemple des solutions sous forme d’int´egrales de contours
y(z) = Z
γ
ezξu(ξ)dξ L’´equation admet-elle des solutions fonctions enti`eres?.
Exercice 22 (Wronskien)
Soit I un intervalle de R, et soit A : I → Mn(C) une application continue. Soient
´
egalement x1, . . . , xn des solutions de l’´equation diff´erentielle x0 = A(t)x. On pose w(t) = det(x1(t), . . . , xn(t)). Montrer que w est solution de l’´equation diff´erentielle w0(t) = [trA(t)]w(t) et en d´eduire l’expression dew.
Exercice 23 Soit q :R+→R une fonction continue telle que R∞
0 |q(t)|dt < ∞. On note (E) l’´equation diff´erentiellex00+q(t)x= 0.
1Montrer que si ϕ:R+ →Rest une solution born´ee de (E), alors limt→∞ϕ0(t) = 0.
2 Montrer que si ϕ1 etϕ2 sont deux solutions de (E), alors leur Wronskienw(t) est constant.
3 Montrer que (E) poss`ede des solutions non born´ees.
Exercice 24 Soit (f, g) une base de solutions de l’´equation diff´erentielle homog`ene:
x00(t) +p(t)x0(t) +q(t)x(t) = 0
o`up, q sont des fonctions continues sur un intervalle ouvert I =]a, b[ de R. 1 Prouver que les z´eros de f sont isol´es.
2 en consid´erant le wronskien W(t) = f(t)g0(t)−f0(t)g(t), prouver qu’entre deux z´eros cons´ecutifs de f, il y a un z´ero unique deg.
Exercice 25 Soient r, s deux fonctions continues `a valeurs r´eelles d´efinies sur un intervalle I de R. On suppose qu’on a s(t) ≥ r(t) pour tout t ∈ I. Soient x une solution non nulle de l’´equation x00 + r(t)x = 0, et y une solution non nulle de l’´equationy00+s(t)y= 0.
1 Soient t1, t2 deux z´eros cons´ecutifs de x. prouver qu’il existe dans ]t1;t2[ un z´ero dey sauf si dans ]t1, t2[ les fonctions x et y sont proportionnelles.
2 On suppose que r(t)≤0 pour tout t∈I. prouver que toute solution non nulle de x00+r(t)x= 0 a au plus un z´ero dans I.
3 Soit µ > 0. On suppose que pour tout t ∈ I, r(t) ≤ µ2. Soient t1, t2 deux z´eros cons´ecutifs d’ une solution non nulle de x00+r(t)x= 0. Prouver que t2 ≥t1+ πµ. On suppose que pour tout t ∈I, r(t)≥ λ2, λ >0. Soit t1 ∈I tel quet1+ πλ ∈ I, prouver que toute solution de x00+r(t)x= 0 a au moins un z´ero dans ]t1, t1 +πλ[.
3 Etudier les z´´ eros des solutions de l’´equation:
x00+ 1 tx0+
1− α2
t2
x= 0 d´efinies sur ]0; +∞[.
Exercice 26 Soit I un intervalle de R et soitq :I →Rde classe C2
1 Montrer que si x :I → R est solution de x00 =q(t)x, alors z =x2 est solution de l’´equation diff´erentielle
(3) z000 = 4q(t)z0+ 2q0(t)z .
2 Montrer que si (x1, x2) est une base de solutions de x00 =q(t)x, alors (x21, x1x2, x22) est une base de solutions de (3).
Exercice 27 (champ magn´etique)
Une particule de masse m et de charge electrique q se d´eplace dans un champ magn´etique constant B. En notant~ V~ le vecteur vitesse de la particule et ~γ = d~dtV son acc´el´eration, on sait bien (...) que V~ et~γ sont reli´es par l’equation
m~γ =q ~V ∧B .~
1Soit A:R3 →R3 l’application lin´eaire d´efinie parA ~X = mqX~ ∧B. V´~ erifier que A2 est donn´ee par
A2X~ =−q m
2
kBk~ 2pB(X)~ ,
o`uk.k est la norme euclidienne et pB est la projection orthogonale sur le plan B~⊥. En d´eduire A2p et A2p+1 pourp∈N.
2 En notant M0 la position de la particule `a l’instant t= 0, V~0 sa vitesse initiale et M sa position `a l’instant t, d´eterminer l’expression du vecteur −−−→
M0M. 3 D´ecrire le mouvement de la particule.
Exercice 28SoitE un espace de Banach etA :R→ L(E) une application continue, telle que
Z ∞
0
kA(u)kdu < ∞. Montrer que toute solution du syst`eme diff´erentiel dx
dt =A(t)x est born´ee sur R+ et a une limite en +∞.
Exercice 29 Soit E un espace vectoriel de dimension n et soit A : R → L(E), continue et born´ee sur R. On note M = supt∈RkA(t)k. Soitϕ: R→E solution de x0 =A(t)x etλ∈R.
1 Ecrire l’´equation diff´erentielle lin´eaire v´erifi´ee par ψλ :t →e−λtφ(t).
2 Montrer que ν(t) =kψλ(t)k2 est d´erivable en tout point et que
∀t∈R : −(M +λ)ν(t)≤ 1
2ν0(t)≤(M −λ)ν(t).
3 Montrer que
I ={λ; lim
t→∞ψλ(t) = 0} et J ={λ; lim
t→∞kψλ(t)k=∞}
sont non vides et sont des intervalles de R.
Exercice 30Soit A:R→Mn(R) une application continue, et soitM :R→Mn(R) une solution de l’´equation diff´erentielleX0 =A(t)X. On suppose que la matriceA(t) est orthogonale pour tout t ∈ R, et que la matrice M(0) est orthogonale. Montrer que M(t) est orthogonale pour tout t∈R.
Exercice 31 (r´esolvante)
Soit E un espace de Banach, et soit A :I → L(E) une application continue sur un intervalle I ⊂R. A l’´equation diff´erentielle lin´eaire
dx
dt =A(t)x
d’inconnue x:I −→E on associe une autre ´equation diff´erentielle dX
dt =A(t)◦X
d´efinissant X : I −→ L(E). Si t0 ∈ I, la r´esolvante de la premi`ere ´equation au point t0 est la solution maximale R(t, t0) de la seconde v´erifiant R(t0, t0) = IdE. Si x0 ∈ E, la solution maximale x(t) de la premi`ere ´equation v´erifiant x(t0) = x0 est alors donn´ee par
x(t) = R(t, t0)·x0.
1 V´erifier que pour tous t1, t2, t3 ∈I, R(t1, t2)◦R(t2, t3) =R(t1, t3).
2 Montrer qu’ une solution de l’´equation non homog`ene dxdt = A(t)x+g(t), o`u g : I →E est continue, est
x(t) =R(t, t0)·x0+ Z t
t0
R(t, u)·g(u)du.
Donner alors la forme g´en´erale des solutions de l’´equation.
3 Expliciter le cas o`u E =Rn et o`u A:I →Mn(R) est constante.
Exercice 32 (exponentielles)
1 Soit Φ : R−→ M(C) de classeC1, on suppose que Φ(t) et Φ0(t) commutent pour tout t∈R. Montrer que l’application t 7→exp Φ(t) est d´erivable, avec
d
dtexp Φ(t) = Φ0(t) exp Φ(t).
2 Soitϕ:R−→ M(C) continue , p´eriodique de p´eriode ω, on suppose que ϕadmet une primitive Φ :R−→ M(C) avec Φ(0) = 0, telle que Φ(t) etϕ(t) commutent pour tout t∈R. Montrer qu’ il existe A∈ M(C) telle que
exp Φ(t+ω) = exp Φ(t)×A.
3 Expliciter exp Φ(t) et A pour φ(t) =
cost 1 1 cost
4 D´eterminer les solutions du syst`eme diff´erentiel x0
y0
=φ(t) x
y
telles que x(t + 2π) = λx(t), y(t + 2π) = λy(t) et d´eterminer les valeurs de λ correspondantes.
Exercice 33 On munit Rn de la norme kxk = Pn
1 |xi|, et Mn(R) de la norme kAk= supj(P
i|aij|). SoitA(t) = (aij) une matrice `a coefficients fonctions continues d´efinie sur un intervalleI = [a, b], telle que
∀j, ∀t ∈I ajj + X
1≤i≤n, i6=j
|aij(t)| ≤ −δ.
On consid`ere l’equation diff´erentielle (E) : dx
dt =A(t).x
1Montrer que toute solution de (E) satisfait, poura ≤s≤t≤b, l’in´egalit´e suivante:
kx(t)k ≤e−δ(t−s)kx(s)k
2 En d´eduire qu’une matrice r´esolvante associ´ee `a l’´equation (E) v´erifie
∀s, t, a≤s≤t≤b kX(t)X−1(s)k ≤e−δ(t−s).
Exercice 34 On consid`ere une matrice A0 ∈ Mn(C) diagonalisable, de valeurs propres toutes imaginaires pures, et A : R+ −→ Mn(C) une application continue telle que l’int´egrale
Z ∞
0
kA(t)−A0kdt soit convergente.
Montrer que X(t), matrice r´esolvante solution de dX
dt = A0X avec X(0) = In, est born´ee surR+ et qu’`a toute solutionx:R+ −→Cn de dx
dt =A(t)x on peut associer c∈Cn tel que
t→+∞lim kx(t)−X(t)ck= 0.
Exercice 35 Soit a une fonction continue et born´ee sur R, et soit k > 0. Montrer que l’´equation diff´erentielle x0−kx=a admet une unique solution born´ee.
Exercice 36 D´eterminer f :R2 −→Rde classe C1 telle que x2+y2+f(x, y)
x∂f
∂x +y∂f
∂y
= 0.
Que dire de l’´equation
−(x2+y2) +f(x, y)
x∂f
∂x +y∂f
∂y
= 0?
Exercice 37 Soit q ∈ C1(R, R). On suppose qu’ il existe t0 > 0 tel que q(x) >
0, q0(x) > 0 pour t ≥ t0. Montrer que toute solution de l’´equation x00+qx = 0 est born´ee au voisinage de l’infini.
Exercice 38 Soit f :R+ −→R de classeC1 telle que
t→∞lim(f(t) +f0(t)) = 0.
1 Que dire de limt→∞f(t)?
2 Que se passe t-il si on supose plutot limt→∞(f(t)−f0(t)) = 0?
Exercice 39 Soient ]a, b[ un intervalle de R et f : ]a, b[×Rn −→ Rn, une fonction continue, localement Lipschitzienne enx. Soitϕune solution maximale de l’´equation diff´erentielle x0(t) =f(t, x(t)) d´efinie dans l’intervalle ]u, v[. Prouver que
u6=a=⇒ lim
t→u,t>ukϕ(t)k= +∞, u6=b=⇒ lim
t→v,t<vkϕ(t)k= +∞, Exercice 39,5 (principe de comparaison)
A Soient f, g :R×R→R deux fonctions continues telles que f(t, x)< g(t, x) pour tout (t, x) ∈ R×R. Montrer que si ϕ : I → R et ψ : I → R sont respectivement solution de ϕ0 = f(t, ϕ) et ψ0 = g(t, ψ), et si ϕ(t0) = ψ(t0) pour un certain t0 ∈ I, alors ϕ(t)< ψ(t) pour t > t0 etϕ(t)> ψ(t) pour t < t0.
B1 Soientt0 >0 etγ >0. D´eterminer la solution maximale du probl`eme de Cauchy x0 =γ2+x2 , x(t0) = 0.
B2 Soit t0 >0, et soit ϕ: ]a;b[→R la solution maximale du probl`eme de Cauchy x0 =t+x2 , x(t0) = 0.
a En utilisantA, montrer qu’on a b <+∞.
b Montrer que si a >0, alors ϕ(t) tend vers −∞quand t →a+. c Montrer que sit0 >3, alors a >0.
d Montrer que b−t0 ett0 −a sont ´equivalents `a π
2t−1/20 quand t0 →+∞.
Exercice 40 (barri`eres)
A Soit f : R×R → R continue. On note (E) l’´equation diff´erentielle x0 = f(t, x).
On dit qu’une fonction α : I → R de classe C1 est une barri`ere inf´erieure (stricte) pour l’´equation (E) si on aα0(t)< f(t, α(t)) pour toutt ∈I. On d´efinit de mˆeme les barri`eres sup´erieures. Montrer que siαest une barri`ere inf´erieure pour (E) et siϕest
une solution de (E) telle queϕ(t0)≥α(t0) pour un certain t0 ∈R, alorsϕ(t)> α(t) pour tout t > t0. Donner l’´enonc´e analogue pour les barri`eres inf´erieures.
BSoit ϕla solution maximale de l’´equation diff´erentiellex0 =x2−t v´erifiantϕ(4) =
−2. Montrer que ϕ est d´efinie au moins sur [4;∞[ et que son graphe est asymptote au graphe de la fonction t7→ −√
t.
Exercice 41 On consid`ere l’´equation diff´erentielle (E) :x0 =x2−t.
1 Soit (I, φ) une solution maximale de E d´efinie en 0. Montrer que φ(0) >1 =⇒ ∀t∈R+∩I : φ(t)>√
t+ 1 et
φ(0)<0 =⇒ ∀t∈R+∩I : φ(t)<√ t
2 Soit s > 0 et (I, φs),(J, θs) les solutions maximales de (E) telles que φs(s) =
√s+ 1, θs(s) =√
s. Montrer que 0∈I∩J. Etudier les variations des applications s→φs(0) et s→θs(0) .
Exercice 42 Soit Ω ={(t, x)∈R2; |tx|<1}. On consid`ere l’´equation diff´erentielle (E) : x0 =f(t, x), o`u f : Ω→Rest d´efinie par
f(t, x) = 1 1−x2t2 .
1 Soit ϕ: I → R une solution de (E). Montrer que ϕ est strictement croissante et qu’on a |ϕ(t)| ≥ |t −t0| − |ϕ(t0)| pour t0, t ∈ I. En d´eduire que l’intervalle I est born´e.
2 Soit ϕ: ]α;β[→R la solution maximale de (E) v´erifiant ϕ(0) = 0.
aMontrer que ϕpeut ˆetre prolong´ee par continuit´e au pointβ. En notant encore ϕ le prolongement, montrer que le graphe de ϕ poss`ede une tangente verticale au point (β, ϕ(β)).
b En consid´erant ψ(t) = −ϕ(−t), montrer qu’on a α =−β et que la fonction ϕ est impaire.
c Montrer que ϕest convexe sur ]0;β[ et concave sur ]−β; 0[.
d Donner l’allure du graphe de ϕ.
3 Soit ϕ: ]α;β[→R une solution maximale de (E).
a Montrer que ϕs’annule en un unique pointt0.
bSoitθ : [t0; 0[→Rla fonction d´efinie parθ(t) = t1/3−1t. Montrer que sit0 ≥ −1, alors (t, θ(t))∈Ω pour tout t∈[t0; 0[ et θ0(t)> f(t, θ(t)).
c Montrer que sit0 <−2√
2, alors β = 0 et limt→0−ϕ(t) = +∞.
Exercice 43 On consid`ere le syst`eme diff´erentiel (S) :
x0 =x(y−2) y0 =y(3−x)
On se donne un point M0(x0, y0) tel que 0 < x0 < 3 et y0 > 2. Soit t 7→ M(t) = (x(t), y(t)) la solution maximale de (S) telle que M(t0) = M0. On note α la borne sup´erieure de l’intervalle de d´efinition de cette solution. Si pour tout t ∈ [t0, α[, on a x(t) < 3 on pose t1 = α, sinon on note t1 la borne inf´erieure de l’ensemble des t∈[t0, α[ tels quex(t)≥3.
1 Montrer que t1 < α et que x(t1) = 3.
2 Poursuivre l’´etude de la solution.
Exercice 44 (quicksort)
Soit (an)n∈N la suite d´efinie par a0 = 0 et la r´ecurrence an=n−1 + 2
n
n−1
X
k=0
ak.
1 Montrer que la s´erie enti`ere P
n≥0antn est formellement solution de l’´equation diff´erentielle
(4) x0(t) = 2t
(1−t)2 + 2t2
(1−t)3 +2x(t) 1−t . 2 D´eterminer la solution maximale de (4) v´erifiant x(0) = 0.
3 D´eterminer l’expression de an en fonction deHn=Pn 1 1
k. Conclure qu’on a an =O(nLogn)
quand n → ∞.
Exercice 45 (pendule)
Soit θ0 ∈]0;π[, et soit θ la solution maximale de l’´equation diff´erentielle θ00(t) =−sinθ(t)
v´erifiant les conditions initiales θ(0) =θ0, θ0(0) = 0.
1 Montrer que θ est d´efinie sur R.
2 Montrer que E(t) = 12θ0(t)2−cosθ(t) est constante sur R. 3a Montrer qu’il existe unt >0 tel que |θ(t)|=θ0.
3b On pose T = inf{t > 0; |θ(t)| = θ0}. Montrer qu’on a θ(T) =−θ0, puis que θ est p´eriodique de p´eriode 2T.
4 Exprimer la p´eriode de θ en fonction de θ0.
III Probl` emes
Probl`eme 1 (choses de base)
Soit Ω un ouvert de R× Rn, et soit f : Ω −→ Rn une application continue, lo- calement lipschitzienne par rapport `a la seconde variable. On note (E) l’´equation diff´erentielle x0 = f(t, x), et pour (t0, x0) ∈ Ω, on note P(t0, x0) le probl`eme de Cauchy correspondant.
A Montrer par l’absurde que pour tout compact L⊂ Ω, la restriction de f `a L est lipschitzienne par rapport `a la seconde variable.
B (Version pr´ecise de Cauchy-Lipschitz)
Soit (t0, x0)∈ Ω, et soientε > 0,r > 0 tels que C := [t0−ε;t0+ε]×B(x0, r)⊂Ω.
On pose M = sup{kf(t, x)k; (t, x) ∈ C}. Enfin, on pose l = min(ε,Mr ). En appliquant convenablement le th´eor`eme du point fixe, montrer que le probl`eme de Cauchy P(t0, x0) poss`ede une unique solutionx d´efinie sur [t0−l;t0+l] et `a valeurs dans B(x0, r).
C (th´eor`eme des bouts)
Soitϕ: ]a;b[→Rnune solution maximale de (E). Dans cette partie, on veut montrer que “(t, ϕ(t)) finit par sortir de tout compact de Ω”. De fa¸con pr´ecise, on veut ´etablir le r´esultat suivant : pour tout compact K ⊂Ω, l’ensemble {t∈]a;b[; (t, ϕ(t))∈ K}
est un compact de ]a;b[.
1 Soit K un compact de Ω. En utilisantB, montrer qu’il existe des constanter >0 et α >0 telles que pour tout (t0, x0)∈K, on a [t0 −α;t0+α]×B(x0, r)⊆ Ω et le probl`eme de CauchyP(t0, x0) admet une solution d´efinie sur [t0−α;t0+α].
2 On raisonne par l’absurde en supposant que le r´esultat souhait´e est faux pour un certain compact K ⊂Ω.
a Montrer qu’il existe une suite (tn) ⊂]a;b[ convergeant vers a ou b telle que (tn, ϕ(tn))∈K pour tout n∈N.
b En utilisant1, montrer que cela contredit la maximalit´e de x.
D1 On suppose que Ω est de la forme I×Rn, o`uI = ]A;B[ est un intervalle ouvert deR. Soit ϕ: ]a;b[→Rn une solution maximale de (E). Montrer que si b < B, alors limt→bkϕ(t)k= +∞, et si a > A, alors limt→akϕ(t)k= +∞.
D2On suppose qu’on a n= 1 et que Ω est de la forme R×]C;D[, o`uC, D ∈R. On suppose ´egalement quef ne d´epend pas de t et quef est strictement positive sur Ω.
D´ecrire le comportement des solutions maximales de (E).
Probl`eme 2 (th´eor`eme de B¨ocher)
A Soit A ∈ Mn(C), et soit B : R+ → Mn(C) continue. Soit ´egalement a ∈ R+. Montrer qu’une application continue x:R+ est solution de l’´equation diff´erentielle
(5) x0 = (A+B(t))x
si et seulement si il existe un vecteur w∈Cn tel que x(t) = etAw+
Z t
a
e(t−s)AB(s)x(s)ds .
B On consid`ere l’´equation diff´erentielle (5), la matrice A´etant suppos´ee diagonalis- able. On suppose ´egalement qu’on a R∞
0 kB(t)kdt <∞.
1 Soit λ une valeur propre de A, de partie r´eelle σ. On note V1 le sous-espace de Cn engendr´e par les vecteurs propres de A associ´es aux valeurs propres µ v´erifiant Re(µ)< σ, et V2 le sous-espace engendr´e par les autres vecteurs propres. Enfin, on note P1 et P2 les projecteurs associ´es.
a Montrer qu’il existe deux constantes δ >0 et C <∞ telles que kP1etAk ≤Ce(σ−δ)t , kP2e−tAk ≤Ce−σt pour tout t∈R+.
b Soit v ∈Cn un vecteur propre de A associ´e `aλ, et soita ∈R+. On d´efinit une suite d’applications xk :R+→Cn par x0(t) =eλtv et
xk+1(t) =eλtv+ Z t
a
P1e(t−s)AB(s)xk(s)ds− Z ∞
t
P2e(t−s)AB(s)xk(s)ds . Justifier la d´efinition et montrer que si a est assez grand, alors
kxk+1(t)−xk(t)k ≤ 1
2k+1 eσtkvk pour tout t≥a.
3 Soit v un vecteur propre de A, et soit λ la valeur propre associ´ee. Montrer que l’´equation (1) poss`ede une solutionx telle que limt→∞e−λtx(t) =v.
4Soit (v1, . . . , vn) une base de vecteurs propres pourA, et soientx1, . . . , xn associ´ees auxvicomme dans3. Montrer que (x1, . . . , xn) est une base de solutions de l’´equation (5).
CSoit q :R+ →R une fonction continue telle queR∞
0 |q(t)|dt <∞. Montrer que si x est une solution de l’´equation diff´erentielle x00+ (1 +q)x = 0, alors il existe deux constantesα, β ∈Rtels quex(t)−(αcost+βsint) admet une limite quand t→ ∞.
Probl`eme 3 (inversion locale et ´equations diff´erentielles)
Soit I un intervalle ouvert de R et soit p : I → R une application de classe C1 strictement croissante et surjective. Le but du probl`eme est de montrer que sig :R→ Rest une fonction continue, 2π-p´eriodique, alors il existe une fonction y:R→Rde classe C1, 2π-p´eriodique, `a valeurs dans I, telle que y0+p◦y =g.
Dans toute la suite, on noteraC2π0 l’espace des fonctions continues 2π-p´eriodiques de R dans R, muni de la norme || . ||∞, etC2π1 l’espace des fonctions 2π-p´eriodiques de classe C1, muni de la norme d´efinie par ||y||=||y||∞+||y0||∞.
0 Montrer que C2π0 et C2π1 sont des espaces de Banach.
1 Montrer que U ={y∈ C2π1 ; y(t)∈ I pour toutt∈ R} est un ouvert deC2π1 . Dans la suite, on note Φ :U → C2π0 l’application d´efinie par
Φ(y) = y0+p◦y .
2a Montrer que l’application Φ est diff´erentiable en tout point et d´eterminer sa diff´erentielle.
2b Soit α : R → R une fonction continue 2π-p´eriodique v´erifiant R2π
0 α(t)dt 6= 0.
Montrer que pour toute fonction v ∈ C2π0 , il existe une unique fonction u ∈ C2π1 v´erifiant u0+αu=v.
2c D´eduire de a et b que Φ(U) est un ouvert deC2π0 . 3a Montrer que siy ∈ U, alors kp◦yk∞ ≤ kΦ(y)k∞.
3bSoit (yn) une suite d’´el´ements deU. On suppose que la suite (Φ(yn)) converge dans C2π0 vers une fonction g. En utilisant a, montrer que les fonctions yn prennent leurs valeurs dans un compact fixe K ⊂I. En d´eduire que la suite (yn0) est uniform´ement born´ee.
3c D´eduire de b que Φ(U) est une partie ferm´ee de C2π0 . 4 Conclure.
Probl`eme 4 (z´eros des polynˆomes de Legendre)
Pour n∈N∗, on d´efinit len-i`eme polynˆome de Legendre Ln par la formule Ln = dn
dXn (X2−1)n .
A Par d´efinition, le polynˆome Ln est de degr´e n. Le but de cette partie est de montrer que Ln poss`ede n racines distinctes dans l’intervalle ]−1 ; 1[.
1 Montrer qu’on aR1
−1P(t)Ln(t)dt= 0 pour tout polynˆome P de degr´e strictement inf´erieur `an.
2SoitLun polynˆome `a coefficients r´eels, soitIun intervalle deR, et soitkle nombre de points deIo`uLs’annule en changeant de signe. Montrer qu’il existe un polynˆome P de degr´e k tel que P(t)L(t)≥0 pour tout t ∈I.
3 Conclure `a l’aide de 1 et2.
Dans la suite, on notera x1,n < ... < xn,n les z´eros du polynˆome Ln. Pour tout intervalle J ⊂ R, on notera Nn(J) le nombre de z´eros de Ln appartenant `a J. Le but de la suite du probl`eme est d’´etudier le comportement asymptotique de Nn(J) quand n tend vers l’infini.
B Soit I un intervalle deR. Si q :I →Rest une application continue, on note (Eq) l’´equation diff´erentielle
y00+qy= 0.
1 Soient q1, q2 :I →Rcontinues. Pour i= 1,2, soit yi une solution de (Eqi).
a On poseW =y1y20 −y2y01. ExprimerW0 en fonction de q1, q2, y1, y2.
b Soient α , β ∈ I, α < β. On suppose qu’on a y1(α) = y1(β) = 0 et que y1 et y2 sont strictement positives sur ]α;β[.
(i) Montrer qu’on a W(α)≤0≤W(β).
(ii) En d´eduire que si q1 ≤ q2 sur ]α;β[, alors y1 et y2 sont proportionnelles sur [α;β].
c On suppose qu’on a q1(t) ≤q2(t) pour tout t ∈I. Montrer qu’entre deux z´eros cons´ecutifs de y1, il y a au moins un z´ero de y2.
2 Soit q : I → R continue v´erifiant m ≤ q ≤ M, o`u m et M sont des constantes strictement positives. En utilisant 1c, montrer que si y est une solution de (Eq) et si α, β sont deux z´eros cons´ecutifs de y, alors
√π
M ≤β−α≤ π
√m .
CSoit n∈N∗.
1Montrer queLnest solution de l’´equation diff´erentielle (1−t2)y00−2t y0+n(n+1)y= 0. On pourra commencer par observer que le polynˆome Q = (X2 − 1)n v´erifie (X2−1)Q0 = 2nXQ.
2 Pour t ∈]−1 ; 1[, on pose ˜Ln(t) = √
1−t2Ln(t). Montrer que ˜Ln est solution d’une ´equation diff´erentielle du type (Eqn), o`u la fonction qn est `a expliciter.
D Soit J = [a;b] un intervalle compact de R.
1Montrer qu’on aqn(t)≥n(n+ 1) pour toutt ∈]−1 ; 1[ et pour toutn. En d´eduire,
`
a l’aide de B et C, qu’on a
n→∞lim Max{xk+1,n−xk,n; 1≤k ≤n−1}= 0.
2a Soit β0 ∈[0 ; 1[. Montrer qu’il existe un entier N v´erifiant la propri´et´e suivante : si 0≤α ≤β≤β0, alors
n2
1−α2 ≤qn(t)≤ (n+ 1)2 1−β2 pour tout n≥N et pour tout t∈[α;β].
2b On suppose que J est contenu dans [0 ; 1[. Pour tout entier n ∈ N∗, on pose Λn ={k; xk,n ∈J}. D´eduire de a que si n est assez grand, alors
π
n Nn(J)≥ X
k∈Λn
xk+1,n−xk,n q1−x2k,n
,
π
n+ 1Nn(J)≤ X
k∈Λn
xk+1,n−xk,n q
1−x2k+1,n
·
3 Montrer qu’on a
n→∞lim
Nn(J)
n = 1
π(Arcsin(b)−Arcsin(a)). Probl`eme 5 (th´eor`eme de Peano)
Dans tout l’exercice, X est un espace de Banach r´eel. On fixe un intervalle I = [t0;t0 + α] ⊂ R, un point x0 ∈ X, et un nombre r > 0. On note Br la boule B(x0, r)⊂X, et on consid`ere une application continue born´eef :I×Br →X. On s’int´eresse au probl`eme de Cauchy suivant, not´e (P) :
x0(t) = f(t, x(t)) x(t0) =x0
On rappelle qu’une fonction continue x:I →Br est solution de (P) si et seulement si elle v´erifie
x(t) = x0+ Z t
t0
f(s, x(s))ds pour tout t∈I.
ADans cette partie, on suppose queXest de dimension finie. On poseraM =kfk∞, et on supposera qu’on aM α≤r. On veut montrer que le probl`eme (P) poss`ede au moins une solution (th´eor`eme de Peano).
1 Soit n ∈ N∗. Montrer qu’il existe une fonction continuexn : [t0− αn;t0+α]→ Br v´erifiant les propri´et´es suivantes :
(a) xn(t) = x0 pour toutt∈[t0−αn;t0];
(b) ∀t∈I xn(t) =x0+ Z t
t0
f s, xn(s− αn) ds.
2Montrer que pour toutn∈N∗, la fonctionxnestM-lipschitzienne sur [t0−αn;t0+α].
3 D´emontrer le r´esultat souhait´e.
B Y a-t-il toujours unicit´e au probl`eme de Cauchy (P)?
C Dans cette question, on prend X =c0(N), l’espace des suites (xn)∈ RN tendant vers 0, muni de la norme k . k∞. Le point x0 ∈ X se notera plutˆot a = (an), pour
´
eviter les confusions. Soit f : [0 ;α]× Br → X d´efinie par f(t,(xn)) = (p
|xn|).
Montrer que sian>0 pour une infinit´e d’indicesn, alors le probl`eme de Cauchy (P) ne poss`ede aucune solution.
Probl`eme 6 On consid`ere l’´equation diff´erentielle
x(1−x)y00+ 3y0 −6y= 0, (1)
1 Montrer que (1) admet, au voisinage de l’origine, une solution polynˆome du trois`ıeme degr´e et la solution 1
(1−x)2.
2 a Ecrire la r´esolvante R(x, x0), pour x 6= x0, du syst`eme diff´erentiel du premier ordre:
y0 =u, u0 = 3u−6y
x(1−x) (2) associ´e `a l’´equation(1).
2 b Que devient cette r´esolvante pourx0 →0?
2 c Etudier le comportement des solutions de l’´equation (1) au voisinage du point (0, y0); on montrera en particulier que la diff´erence de deux telles solutions esto(x3).
3a Montrer, en utilisant la r´esolvante, que la solution de l’´equation x(1−x)y00+ 3y0 −6y= 20x4 (3) qui s’annule pour x=x0 ainsi que sa d´eriv´ee premi`ere est
y(x, x0) = 1 (1−x)2
Z x
x0
(4x5−5x4−4t3+ 5t4)dt
2 c Montrer que y(x,0) a encore un sens et que c’est une des solutions de (3) telles que f(0) =f0(0) = 0.
2 d Montrer que c’est l’unique solution de (3) telle que f(i)(0) = 0 pour i = 0,1,2,3,4.
Probl`eme 7 On consid`ere l’ ´equation diff´erentielle x0 =λ+ x2
1 +λ2 (E) o`uλ est un param`etre complexe.
A Dans cette partie, on suppose λ∈R.
1 Montrer qu’il existe un nombre k > 0, unique, tel que pour tout t ∈ R et tout λ≤ 14, on ait l’in´egalit´e:
k > λ+ k2t2
1 +t2 (1)
2 Soitx0(t) la solution maximale de (E)passant par (0,0). Soit J l’intervalle positf d’origine 0 dans lequel x0(t) est d´efinie. Montrer que si λ ≤ 14, on a J = [0; +∞[.
Pour cela , on ´etablit d’abord les in´egalit´es: λt≤x0(t)≤kt, en utilisant 1?.
3 On pose A = sh π
2√
λ et B = sh2π√
4λ−1, pour λ≥ 14. Montrer que pour λ ≥ 14, on a J = [0, a[, avec l’in´egalit´e
A < a < B. (2) Pour cela, on posera x0 =y0√
1 +t2, puis, on utilisera, pour t ≥0, y ≥0, >0, les in´egalit´es strictes:
(y− 12)2+λ−14 −
√1 +t2 < λ+y2
√1 +t2 − ty
1 +t2 < λ+y2+
√1 +t2 . On en d´eduira d’abord que a∈]A, B[.
BOn suppose d´esormais queλ∈C, et on d´esigne parx(t) une fonction de la variable complexe t.
1 Montrer que si t0 6= ±i, il existe une fonction holomorphe unique f au voisinage de l’origine, telle que f(0) 6= 0 et que x(t) = f(t−t0)
t−t0 soit solution de (E) dans un ouvert 0<|t−t0|< R. On posera:
u=t−t0 et x(u) = a
u +a0+φ(u);
on montrera que si φ(0) = 0, a et a0 sont d´etermin´es de mani`ere unique et que φ(u) v´erifie une ´equation diff´erentielle satisfaisant aux conditions d’application du th´eor`eme de Cauchy.
2 On fait, dans (E), le changement de fonction, d´efini par l’´egalit´e Y(t) = exp
− Z t
0
x(θ)−θ 1 +θ2
, (4)
l’int´egrale ´etant prise sur un chemin de 0 `a t sur lequel la fonction x(θ)−θ 1 +θ2 est holomorphe. Montrer queY(t) v´erifie une ´equation de la forme
Y00+p(t)Y = 0, (F)
o`u p(t) est une fonction rationnelle. Montrer qu’il existe une solution de (F) de la forme
Y(t) = (t−i)rg(t), (5)
o`u r est un nombre r´eel qu’on d´eterminera et g(t) une fonction holomorphe dans le disque |t−i|<2.