• Aucun résultat trouvé

Dans ce cas la donn´ee d’une forme quadratique Q sur un K-espace vectoriel E ´equivaut `a la donn´ee d’une forme bilin´eaire sym´etrique qu’on noteraϕQ, telle queϕQ(v, v

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Dans ce cas la donn´ee d’une forme quadratique Q sur un K-espace vectoriel E ´equivaut `a la donn´ee d’une forme bilin´eaire sym´etrique qu’on noteraϕQ, telle queϕQ(v, v"

Copied!
9
0
0

Texte intégral

(1)

MT242, Cours no 3, Lundi 14 F´evrier 2000.

R´esum´e de l’´episode pr´ec´edent

On supposera toujours que 2 1K:= 1K+ 1K 6= 0K. Dans ce cas la donn´ee d’une forme quadratique Q sur un K-espace vectoriel E ´equivaut `a la donn´ee d’une forme bilin´eaire sym´etrique qu’on noteraϕQ, telle queϕQ(v, v) = Q(v) pour tout vecteurv ∈E. Cette forme bilin´eaire ϕQ est uniquement d´etermin´ee `a partir de Q par la formule

∀v, w∈E, ϕ(v, w) = 1

2 Q(v+w)−Q(v)−Q(w) .

C’est laforme polaire de la forme quadratique Q.

Si E est de dimension finie n, la d´ecomposition de Gauss permet d’exprimer Q sous la forme c1`21 +· · ·+cn`2n, o`u `1, . . . , `n sont des formes lin´eaires sur E, lin´eairement ind´ependantes dans l’espace vectoriel dual E, et c1, . . . , cn des scalaires.

Rappelons le d´ebut de la d´emonstration de l’existence de la d´ecomposition de Gauss : si Q 6= 0, on choisit un vecteur v1 ∈ E tel que c1 = Q(v1) 6= 0, et on choisit un suppl´ementaire F de la droiteKv1. Comme il y a en g´en´eral une infinit´e de choix possibles, il y a une infinit´e de r´esultats diff´erents pour la m´ethode de Gauss.

A partir de la d´ecomposition de Gauss de Q,

∀v∈E, Q(v) =c1`1(v)2+· · ·+cn`n(v)2 on peut trouver une expression pour la forme polaire ϕQ de Q,

∀v, w∈E, ϕQ(v, w) =c1`1(v)`1(w) +· · ·+cn`n(v)`n(w).

Un exemple. L’´equation du second degr´e On veut r´esoudre l’´equation

P(x) =ax2+bx+c= 0

dans K (les coefficients a, b, c sont dans K, on cherche x ∈ K. On suppose a 6= 0 pour avoir une vraie ´equation du second degr´e). Pour se ramener au cadre de ce chapitre, on consid`ere la forme quadratique surK2 d´efinie pour tout vecteurv = (x, t)∈K2 par

Q(v) =ax2+bxt+ct2

dont les valeurs pour t= 1 donnent P(x). On ´ecrit la d´ecomposition de Gauss, Q(v) =a x+ bt

2a 2

− b2t2

4a +ct2 =a x+ bt 2a

2

− b2−4ac 4a t2, qui donne pourt = 1

P(x) =a x+ b 2a

2

− b2−4ac 4a . On pose ∆ =b2 −4ac. Alors P(x) = 0 si et seulement si

4a2 x+ b 2a

2

= (2ax+b)2 = ∆.

(2)

Pour qu’il existe des solutions dansK, il est n´ecessaire que ∆ soit le carr´e d’un ´el´ement de K, disons ∆ =d2 pour un d∈K. L’´equation (2ax+b)2−d2 = 0 devient

(2ax+b+d)(2ax+b−d) = 0

qui admet pour seules solutions les valeurs x1 = (−b−d)/(2a) et x2 = (−b+d)/(2a) (qui sont distinctes sid 6= 0).

Prenons l’exemple de K = Z/5Z. Les ´el´ements du corps sont 0, 1, 2, 3, 4, dont les carr´es sont 0, 1, 4, 4, 1. Une ´equation du second degr´e `a coefficients dans Z/5Z admet donc des solutions si et seulement si ∆ = 0,1,4. Par exemple, si on veut r´esoudre 4x2+x+ 2 = 0 modulo 5, on calcule ∆ = 12−32 1 = 4. Alors ∆ = 22 est bien un carr´e, et les solutions sont x1 = (−1−2)/3 = 4 et x2 = (−1 + 2)/3 = 2.

Pratique de la m´ethode de Gauss : le cas sans terme carr´e au d´epart Prenons par exemple la forme quadratique Q d´efinie surR4 par

∀v= (x, y, z, t)∈R4, Q(v) = 3xy+yz+ 2zx−zt.

Le probl`eme est de trouver un vecteur v1 tel que Q(v1) 6= 0 pour pouvoir d´emarrer.

Souvent, il suffit de prendre un des vecteurs de la base canoniqueej, j = 1,2,3,4 ; mais ici Q(ej) = 0 pour j = 1,2,3,4. On observe que Q(xe1 +ye2) = 3xy est non nul si xy 6= 0. On va donc tout simplement prendre ici v1 = e1 +e2 = (1,1,0,0) et on voit que pour ce vecteur Q(v1) = 3 6= 0. On choisit aussi un suppl´ementaire F aussi simple que possible pour Rv1, en prenant F = Vect(e1−e2,e3,e4). Les coordonn´ees dans la nouvelle base e1 +e2,e1 −e2,e3,e4 seront ξ, η, z, t, avec x = ξ +η et y = ξ −η. On fait les calculs avec les variables ξ, η, z, t et on revient aux variables x, y, z, t `a la fin, en

´ecrivantξ = (x+y)/2, η = (x−y)/2.

Le noyau et le rang d’une forme quadratique On dit que v est dans le noyau de Q si

∀w∈E, Q(w+v) = Q(w).

On notera N(Q) le noyau de Q.

Exemple. Prenons la forme quadratique Q sur R3 d´efinie par Q(x1, x2, x3) = x21 +x22. On voit que e3 = (0,0,1) est dans le noyau de cette forme quadratique.

Supposons que v ∈ N(Q). En prenant w = v, on voit que si v ∈ N(Q), alors 4Q(v) = Q(v+v) = Q(v), donc Q(v) = 0. La r´eciproque est fausse. Si on utilise la forme polaire et siv ∈N(Q), on a pour tout w∈E

Q(w) = Q(w+v) = Q(w) + 2ϕQ(w, v) + Q(v) = Q(w) + 2ϕQ(w, v), doncϕQ(w, v) = 0. On en d´eduit que

Le noyau N(Q) est l’ensemble des vecteurs v ∈E tels que

∀w ∈E, ϕQ(w, v) = 0.

Proposition. Supposons que Q =c1`21 +· · ·+ck`2k, avec des formes lin´eaires `1, . . . , `k ind´ependantes et des coefficients c1, . . . , ck tous non nuls. Le noyau N(Q) est ´egal `a

{v ∈E :`1(v) = 0, `2(v) = 0, . . . , `k(v) = 0}.

(3)

Il en r´esulte que N(Q) est est un sous-espace vectoriel de dimension n−k.

D´emonstration. La forme polaire de Q s’exprime par

ϕQ(v, w) =c1`1(v)`1(w) +· · ·+ck`k(v)`k(w) = c1`1(v)`1+· · ·+ck`k(v)`k

(w).

On voit quevest dans le noyau de Q si et seulement si la forme lin´eairec1`1(v)`1+· · ·+ ck`k(v)`k est nulle. Puisque les formes`1, . . . , `k sont lin´eairement ind´ependantes, ceci se produit si et seulement si tous les coefficients cj`j(v) sont nuls. Puisque les cj sont non nuls, on voit quev ∈N(Q) ´equivaut `a `1(v) =· · ·=`k(v) = 0.

Quand on pratique la m´ethode de Gauss, on ne cherche pas les formes lin´eaires

`k+1, . . . , `n qui auraient des coefficients cj = 0. On voit que quel que soit le chemin suivi pour appliquer la m´ethode de Gauss, le nombre k des formes lin´eaires ind´ependantes avec coefficient cj non nul ne d´epend que de Q, puisque k = n−dim N(Q). Ce nombre k s’appelle le rang de Q.

Si Q = c1`21 +· · ·+cn`2n, o`u `1, . . . , `n ∈ E sont lin´eairement ind´ependantes, le nombre des indices j ∈ {1, . . . , n} tels que cj 6= 0 est ´egal au rang de Q.

1.3. Formes bilin´eaires

D´efinition 1.3.1. Soient E et F deux espaces vectoriels sur le mˆeme corps K; on dit qu’une application β de E×F dansK est une forme bilin´eaire sur E×F si

– pour tout v0 ∈E fix´e, l’applicationw →β(v0, w) est lin´eaire de F dans K, – pour tout w0 ∈F fix´e, l’applicationv→β(v, w0) est lin´eaire de E dans K. Cas de la dimension finie. Matrice d’une forme bilin´eaire par rapport `a deux bases

On suppose que E et F sont de dimensions finies m et n, que e = (e1, . . . , em) est une base de E et f = (f1, . . . , fn) une base de F. Une forme bilin´eaire β sur E×F est compl`etement connue si on connaˆıt toutes les valeurs des β(ei, fj), pour i= 1, . . . , met j = 1, . . . , n. En effet, si v = Pm

i=1xiei ∈ E et w = Pn

j=1yjfj ∈ F, on obtiendra en d´eveloppant par bilin´earit´e

β(v, w) =X

i,j

β(ei, fj)xiyj.

On introduit la matrice B de la forme bilin´eaire par rapport aux basese et f, en posant Bi,j =β(ei, fj), i= 1, . . . , m, j = 1, . . . , n.

On notera B = Mat(β,e,f). Si X est le vecteur colonne des coordonn´ees de v dans la base e et Y celui des coordonn´ees de w dans la base f, on a

β(v, w) =tX B Y,

en identifiant la matrice tX B Y, qui est de taille 1×1, au scalaire qui est son unique coefficient.

(4)

Changement de base pour une forme bilin´eaire

Supposons que X = PEX0 et Y = PFY0 expriment des changements de base dans E et dans F respectivement. On aura alors

β(v, w) =t(PEX0) B PFY0 =tX0tPEB PFY0 =tX0(tPEB PF) Y0 ce qui montre que la matrice B0 dans les nouvelles bases est donn´ee par

B0 =tPEB PF.

Dans le cas o`u E = F, on choisit le plus souvent de prendre la mˆeme base e pour les deux cˆot´es. Le changement de base s’exprime alors par B0 =tP B P.

Le cas bilin´eaire sym´etrique

Ici on prend E = F, de dimension finien= dim E, et on suppose queβ est une forme bilin´eaire sym´etrique sur E×E, c’est `a dire que β(v, w) = β(w, v) pour tous vecteurs v, w ∈ E. Si e = (e1, . . . , en) est une base de E et si B = Mat(β,e) = Mat(β,e,e), la matrice B est sym´etrique puisque

Bi,j =β(ei,ej) =β(ej,ei) = Bj,i.

R´eciproquement, si la matrice B est sym´etrique, alors β est sym´etrique puisque β(v, w) =tX B Y =t(tX B Y) =tY B X =β(w, v).

Si β est une forme bilin´eaire sym´etrique, on peut d´efinir une forme quadratique Qβ sur E en posant Qβ(v) =β(v, v) pour tout vecteur v ∈ E. Evidemment, β est la forme polaire de Qβ. On va exprimer le noyau de Qβ, qu’on appelle aussi le noyau de β, de fa¸con matricielle. Soit e = (e1, . . . , en) une base de E et soit B la matrice de β dans la base e (deux fois) ; soient v, w deux vecteurs dont les matrices colonne des coordonn´ees sont X et Y ; dire que v ∈ N(Qβ) signifie que β(w, v) = 0 pour tout w, ce qui donne matriciellement

∀Y, tY B X = 0.

Si BX = 0, on aura bienβ(w, v) =tY B X = 0 pour tout w. Inversement, si v ∈N(Q) on obtient en prenantw=ei, le i`eme vecteur de la base e

0 =tY(i)B X = (BX)i

o`u (BX)i est la i`eme coordonn´ee de BX et Y(i) la matrice colonne des coordonn´ees de ei. On voit donc que

Le vecteur v, de matrice colonne X dans la base e, appartient au noyau de Qβ (ou au noyau de β) si et seulement si

BX = 0.

La dimension de l’espace des solutions X de l’´equation BX = 0 est n−rang B, et elle est ´egale `a la dimension de N(Qβ) ; mais on sait que la dimension du noyau est n−rang Qβ. Il en r´esulte que

Le rang d’une forme quadratique (ou d’une forme bilin´eaire sym´etrique) est ´egal au rang de sa matrice dans une base quelconque de E.

(5)

Cours no 4, Mercredi 16 F´evrier 2000.

R´esum´e de l’´episode pr´ec´edent

On aura toujours 1K + 1K 6= 0, un espace vectoriel E sur K, une forme bilin´eaire sym´etrique β sur E×E et la forme quadratique associ´ee, Q = Qβ d´efinie par Q(v) = β(v, v) pour tout vecteur v ∈E.

La plupart des notions sont d´efinies en double, pour le couple β,Q. Le noyau (deβ, ou de Q) est l’ensemble des vecteurs v tels que pour tout w ∈E, on ait β(v, w) = 0. Si E est de dimension finie, le rang (de β, ou de Q) est ´egal `a dim E−dim N(Q).

Si E est de dimension finie et si on a une d´ecomposition Q =c1`21+· · ·+ck`2k, avec des coefficientsc1, . . . , ck tous non nuls et des formes lin´eaires ind´ependantes, alors

β(v, w) =c1`1(v)`1(w) +· · ·+ck`k(v)`k(w) et

N(β) = N(Q) ={v∈E :`1(v) =· · ·=`k(v) = 0}.

Il en r´esulte que N(Q) est un sous-espace vectoriel de E, de dimension n−k. On a donc k= rangβ pour toute fa¸con d’effectuer la d´ecomposition de Gauss.

Si E est de dimension finie, avec une base e = (e1, . . . , en) et si B = Mat(β,e) est la matrice deβ(on dit aussi Mat(Q,e), la matrice de Q dans la basee) alorsβ(v, w) =tXBY si X,Y sont les vecteurs colonne des coordonn´ees dev etw. En particulierv est dans le noyau si et seulement si BX = 0, ce qui implique que le rang deβ est ´egal au rang de B.

Formes bilin´eaires sym´etriques non d´eg´en´er´ees.

D´efinition 1.3.2. On dit qu’une forme bilin´eaire sym´etrique β sur E × E est non d´eg´en´er´ee si son noyau Nβ est r´eduit `a{0E}. Dans les mˆemes conditions on dit aussi que la forme quadratique Qβ associ´ee est non d´eg´en´er´ee.

Si E est de dimension finie, on voit que β est non d´eg´en´er´ee si et seulement si son rang est ´egal `a dim E ; cela se produit si et seulement si la matrice B dans une base e est inversible. Dans ce cas la matrice dans n’importe quelle autre base de E sera encore inversible (clair, par exemple par la formule de changement de base).

Exemples 1.3.1.

1. La forme Q(v) = Pn

j=1x2j sur Rn est non d´eg´en´er´ee, par exemple parce que sa matrice dans la base canonique est la matrice identit´e In, qui est inversible.

2. Pour v= (x, y, z, t)∈R4 et v0 = (x0, y0, z0, t0) posons

β2(v, v0) =xx0+yy0+zz0−tt0, Q2(v) =x2+y2+z2−t2.

On voit que la matrice B2 dans la base canonique est diagonale, avec valeurs diagonales non nulles (trois 1 et un −1), donc B2 est inversible et β2 est non d´eg´en´er´ee. Pourtant il se passe des choses un peu bizarres avec cette forme et sa forme quadratique associ´ee Q2. Si on prend le vecteur non nulv0 = (1,0,0,1), on voit que Q2(v0) =β2(v0, v0) = 0.

3. Si on pose maintenant pour tout v= (x, y, z)∈R3 Q(v) =x2+y2,

on obtient une forme d´eg´en´er´ee sur R3. On voit que son rang est 2 6= 3 = dimR3, par exemple d’apr`es les remarques sur la lecture du rang `a partir d’une d´ecomposition en carr´es.

(6)

Orthogonalit´e pour une forme bilin´eaire sym´etrique

On fixe une forme bilin´eaire sym´etrique β sur E×E. On dit que deux vecteurs v et w sont orthogonaux par rapport `a β, ou bien β-orthogonaux si β(v, w) = 0. On a aussi (et heureusement !)β(w, v) = 0 puisque β est sym´etrique. On notera v⊥β w.

Si A est un sous-ensemble de E, on pose

A ={v ∈E :∀w∈A, β(v, w) = 0}.

L’ensemble A est un sous-espace vectoriel de E (v´erifi´e au tableau : facile). Si A⊂B⊂ E, on a B ⊂A (presque ´evident). On a toujours A ⊂A⊥⊥ (facile). On a aussi

Vect(v1, . . . , vk) ={v1, . . . , vk}.

En effet, il est clair que Vect(v1, . . . , vk) ⊂ {v1, . . . , vk} puisque A = {v1, . . . , vk} ⊂ F = Vect(v1, . . . , vk). Inversement, si v ∈ A, on va montrer que v ∈ F. Si w est un vecteur quelconque de F, on peut ´ecrire w=Pk

j=1xivi, donc β(v, w) =

k

X

j=1

xjβ(v, vj) = 0

puisque v⊥β vj pour tout j = 1, . . . , k. On a donc montr´e que v est β-orthogonal `a F.

On voit que N(β) = E.

On peut calculer la dimension de l’orthogonal d’un sous-espace vectoriel F de E, moyennant une hypoth`ese simple.

Lemme 1.3.1. On suppose que β est une forme bilin´eaire sur E ×E, o`u E est de dimension finie. Pour tout sous-espace vectoriel F de E, tel qu’aucun vecteur non nul x∈Fne puisse ˆetre orthogonal `a Etout entier, (c’est `a dire que F∩N(β) ={0E}) on a

dim F = dim E−dim F.

D´emonstration. Supposons que F soit de dimension k, muni d’une base (f1, . . . , fk). On sait que

F ={f1, . . . , fk} ={w∈E :β(fi, w) = 0, i= 1, . . . , k}.

Pour chaque i = 1, . . . , k, soit `i la forme lin´eaire sur E d´efinie par `i(w) = β(ei, w) ; on a aussi F = {w ∈ E : `i(w) = 0, i = 1, . . . , k}. Si nous savons que `1, . . . , `k sont ind´ependantes, on en d´eduira que dim F = dim E−k = dim E−dim F.

Si x1`1+· · ·+xk`k = 0, on a

∀w ∈E,

k

X

i

xi`i(w) =

k

X

i

xiβ(fi, w) =β(x1f1+· · ·+xkfk, w) = 0

pour toutw∈E, c’est `a dire quev =x1f1+· · ·+xkfk ∈N(β). On a doncv ∈F∩N(β), doncv= 0E d’apr`es l’hypoth`ese du lemme, et x1 =· · ·=xk = 0 puisque (f1, . . . , fk) est lin´eairement ind´ependant. On a montr´e que `1, . . . , `k sont ind´ependantes.

(7)

Orthogonalit´e pour une forme bilin´eaire non d´eg´en´er´ee

Th´eor`eme 1.3.2.On suppose que dim E<+∞et queβ est une forme bilin´eaire sym´e- trique non d´eg´en´er´ee sur E×E. Pour tout sous-espace vectoriel F de E, on a

dim F = dim E−dim F ; (F) = F.

D´emonstration. Le lemme 1.3.1 nous donne la relation des dimensions, puisqu’ici N(β) = {0}, donc F∩N(β) = {0}. On a toujours F ⊂ F⊥⊥, mais en appliquant la relation de dimension `a F, on a dim F⊥⊥ = dim E−dim F = dim F, donc les deux sous-espaces F et F⊥⊥ sont ´egaux : ils ont la mˆeme dimension et l’un est contenu dans l’autre.

Supposons maintenant que β soit une forme bilin´eaire sym´etrique sur E×E, et que F soit un sous-espace vectoriel de E. On peut consid´erer la restriction de β au produit F×F. Dire que cette restriction βF est non d´eg´en´er´ee sur F×F signifie exactement qu’aucun vecteur non nul de F ne peut ˆetre orthogonal `a F tout entier, ce qui se traduit par

F∩F ={0E}.

Exemple. Reprenons la forme bilin´eaire non d´eg´en´er´ee β2 sur R4 de l’exemple 1.3.1.2.

Consid´erons le vecteur non nul v0 = (0,0,1,1). On a β2(v0, v0) = 0, donc le vecteur non nul v0 est β2-orthogonal `a lui-mˆeme ! De plus si on pose F = Rv0 on voit que la restrictionβF de β2 `a F×F est nulle, donc βF est d´eg´en´er´ee.

Th´eor`eme 1.3.3.SoientEun espace vectoriel de dimension finie,β une forme bilin´eaire sym´etrique sur E×E et Fun sous-espace vectoriel de E; la restriction βF de β `aF×F est non d´eg´en´er´ee si et seulement si E = F⊕F.

D´emonstration. Supposons d’abord la restriction βF non d´eg´en´er´ee. On sait alors que l’on a F∩F ={0}. A fortiori, aucun vecteur non nul de F ne peut ˆetre orthogonal `a l’espace E tout entier, donc le lemme 1.3.1 s’applique, et permet de voir que dim F = dim E−dim F. Puisque l’intersection de F et Fest nulle et que la somme des dimensions est la dimension de E on a bien que E = F⊕F.

R´eciproquement, dire que la somme de F et F est une somme directe sous-entend que F∩F ={0}, ce qui ´equivaut `a dire que βF est non d´eg´en´er´ee.

Exemple.

Reprenons Q2(v) =x2+y2+z2−t2. Cette forme est non d´eg´en´er´ee. L’orthogonal de F =Rv0 est bien de dimension 3 = dim E−dim F = 4−1 puisque Q2 est non d´eg´en´er´ee, maisRv0 ⊂(Rv0) parce quev0 est orthogonal `a lui-mˆeme, donc la somme F + F n’est pas directe. Effectivement, la restriction de β `a F =Rv0 est d´eg´en´er´ee.

Posons v1 = (1,2,0,1) et v2 = (1,0,2,1). Si F2 = Vect(v1, v2), on v´erifie que βF2 (la restriction de β2) est non d´eg´en´er´ee (´ecrire la matrice de βF2 dans la base (v1, v2) ; elle est diagonale inversible). On aura dans ce casR4 = F2⊕F2.

Si on prend F3 = Vect(v0, v3) avec v3 = (2,1,0,1) on a encore βF3 non d´eg´en´er´ee, bien que F3 contienne le “mauvais” vecteur v0.

(8)

Th´eor`eme 1.3.4. Soit β une forme bilin´eaire sym´etrique sur un espace vectoriel E de dimension finie ; il existe une base e1, . . . , en de E form´ee de vecteurs deux `a deux β-orthogonaux.

D´emonstration. D’apr`es Gauss, on peut trouver `1, . . . , `n ind´ependantes telles que Q(v) =c1`1(v)2+· · ·+cn`n(v)2,

β(v, w) =c1`1(v)`1(w) +· · ·+cn`n(v)`1(w).

Puisque les formes lin´eaires sont ind´ependantes, on peut trouver des vecteursv1, . . . , vn∈ E ind´ependants tels que `i(vj) =δi,j. Alors β(vi, vj) = 0 sii 6=j.

Soient β une forme bilin´eaire sym´etrique sur E×E et Q la forme quadratique sur E associ´ee `a β; si on a une base e1, . . . , en de E qui est β-orthogonale, on a

β(ei, ej) = 0

pour i 6= j, donc la matrice B = Mat(β,e) est diagonale. Les coefficients diagonaux sont Q(e1), . . . ,Q(en). L’inverse est vrai : si B = Mat(β,f) est diagonale, la base f est β-orthogonale (´evident).

Supposons que Q(ei)6= 0 pour i= 1, . . . , s et que Q(ei) = 0 pour i > s, o`us est un entier tel que 0 ≤s ≤ n. Il est facile de d´eterminer le noyau de Nβ en utilisant la base e. On voit que

Nβ = Vect(es+1, . . . , en).

On voit qu’ici le rang deβ est ´egal `a s.

Le cas r´eel ou complexe

Supposons dans ce paragraphe que K = C ou R. On va simplifier au maximum l’expression que l’on peut trouver pour la matrice de β dans une base β-orthogonale.

Supposons donc que β soit bilin´eaire sym´etrique sur un espace vectoriel complexe E de dimension finie, et soit e = (e1, . . . , en) une base β-orthogonale ; on va remplacer cette base par une base de la forme e0 = (t1e1, . . . , tnen), avec ti 6= 0. Si ci = Q(ei) 6= 0, il existe di ∈C non nul tel que ci = d2i. Si on pose ti = 1/di, on aura Q(tiei) =t2iQ(ei) = ci 1ci = 1. Si Q(ei) = 0, on pose par exemple ti = 1 (mais ¸ca n’a en fait aucune importance). Dans la nouvelle base (e01, . . . , e0n), on a encore l’orthogonalit´e, puisque β(tiei, tjej) =titjβ(ei, ej) = 0 si i6=j, et d’autre part Q(e0i) = Q(tiei) =t2iQ(ei) est nul si Q(ei) = 0, sinon Q(e0i) = 1. En r´esum´e :

Lorsque K = C, il existe une base β-orthogonale dans laquelle la matrice de β est diagonale, avec des coefficients diagonaux ´egaux `a 1 ou 0.

On peut appliquer la mˆeme remarque `a la d´ecomposition de Gauss. Si on ac`2 avec c6= 0, on trouve d ∈ C non nul tel que c = d2, et alors c`2 = (d`)2 =m2, avec m =d`

forme lin´eaire. Si

Q =c1`21+· · ·+ck`2k

avec des coefficientscj 6= 0 et `1, . . . , `k ind´ependantes, on ´ecrit cj =d2j pour tous les cj, et on aura

Q =m21+· · ·+m2k

avec mj =dj`j. Les formes lin´eaires m1, . . . , mk sont ind´ependantes.

Lorsque K = C, toute forme quadratique est somme de carr´es de formes lin´eaires ind´ependantes. Le nombre de ces formes est le rang de Q.

(9)

Passons au cas r´eel. Soit β une forme bilin´eaire sym´etrique sur un espace vectoriel r´eel E de dimension finie, et soite= (e1, . . . , en) une baseβ-orthogonale ; on va remplacer cette base par une base de la formee0 = (t1e1, . . . , tnen), avecti6= 0. Sici = Q(ei)>0, il existedi >0 tel queci =d2i. Si on poseti = 1/di, on aura Q(tiei) =t2iQ(ei) =ci 1ci = 1.

Sici = Q(ei)<0, il existedi >0 tel queci =−d2i. Si on poseti = 1/di, on aura Q(tiei) = t2iQ(ei) = −ci 1ci = −1. Si Q(ei) = 0, on pose par exemple ti = 1 (mais ¸ca n’a en fait aucune importance). Dans la nouvelle base (e01, . . . , e0n), on a encore l’orthogonalit´e, puisqueβ(tiei, tjej) =titjβ(ei, ej) = 0 sii6=j, et d’autre part Q(e0i) = Q(tiei) =t2iQ(ei) est nul si Q(ei) = 0, sinon Q(e0i) =±1. En r´esum´e :

Lorsque K = R, il existe une base β-orthogonale dans laquelle la matrice de β est diagonale, avec des coefficients diagonaux ´egaux `a 1, −1 ou 0.

Toujours dans le cas r´eel, dans la m´ethode de Gauss, on pourra simplifier chacun des termesc `(x)2 (o`uc∈R) de la proposition pr´ec´edente de la fa¸con suivante : si c >0, on ´ecrit c= d2 et on remplace c `(x)2 par m(x)2, o`u m=d`; si c <0, on ´ecrit c=−d2 et on remplacec `(x)2 par −m(x)2.

Etant donn´ee une forme quadratique Q d´efinie sur un espace vectoriel r´eel E de dimension finie, il existe des formes lin´eaires ind´ependantes`1, . . . , `p, `p+1, . . . , `p+qtelles que

∀x∈E, Q(x) =`1(x)2+· · ·+`p(x)2−`p+1(x)2− · · · −`p+q(x)2.

Références

Documents relatifs

[r]

La qualit´ e de la r´ edaction et de la pr´ esentation, la clart´ e et la pr´ ecision des raisonnements constitueront un ´ el´ ement important pour l’appr´ eciation des

Montrer qu’il existe une et une seule valeur de a pour laquelle la forme quadratique

Un espace pr´ ehilbertien (r´ eel) est un R-ev E muni d’une forme bilin´ eaire sym´ etrique f : E × E −→ R (le produit scalaire) dont la forme quadratique associ´ ee est

L’usage de tout autre document est interdit..

Nous nous proposons dans cette question de montrer qu’il n’existe pas d’isomorphisme entre E et E ∗ , qui v´ erifie une propri´ et´ e analogue.. Faisons la preuve

Si q est une forme quadratique d´ efinie positive (resp. d´ efinie n´ egative) alors f admet un minimum (resp. maximum) relatif en a.

Indication: on pourra relier la forme quadratique q ` a la matrice sym´ etrique