D´epartement de Math´ematiques Facult´e des Sciences
Universit´e Mohammed V
SMA-S4 -Alg`ebre V
Solutions TD -S´eance: 3 Avril-2020 Ann´ee Universitaire 2019-2020 S´erie 3.
Exercice 1 (fin). (5) SoitT :E →E∗ une application.
Supposons qu’il existe f ∈ S2(E) tel que T = Γf. Alors d’apr`es (2), on doit avoir M(T, B, B∗) = M(f, B), pour toute base B de E. En particulier, il faut avoir M(T, B, B∗) sym´etrique.
Supposons maintenant qu’il existe une base B de E pour laquelle M(T, B, B∗) est sym´etrique et consid´erons la forme bilin´eaire sym´etrique f d´efinie par sa matriceM(f, B) de sorte queM(f, B) =M(T, B, B∗).
Ecrivons M(T, B, B∗) = (aij)1≤i,j≤n. Alors f(ei, ej) =aij, T(ej) =
n
X
i=1
aije∗i =
n
X
i=1
f(ei, ej)e∗i V´erifions que pour tout x=P
kxkek ∈E, on a T(ej)(x) = f(ej, x) = Γf(ej)(x). On a
T(ej)(X
k
xkek) = [
n
X
i=1
f(ei, ej)e∗i](X
k
xkek) = X
i
xif(ei, ej) =f(x, ej) Ainsi, on d´eduit que T ej = Γf(ej), comme les deux applications, T et Γf sont lin´eaires, on d´eduit que T x = Γfx pour tout x ∈ E, c’est `a dire T = Γf.
Conclusion. On a montr´e la proposition suivante: Il existef ∈ S2(E) v´erifiant Γf = T si, et seulement si il existe une base B pour laquelle M(T, B, B∗) est sym´etrique.
A vous maintenant. Ind´ependamment de ce qu’on a fait, v´erifiez en utilisant les formules de changements de base que si T : E → E∗ est lin´eaire et il existe une base B pour laquelle M(T, B, B∗) est sym´etrique, alors pour toute baseB0deE,M(T, B0, B0∗) est sym´etrique.
(6) Rappelons que l’isomorphisme canonique J : E → E∗∗ v´erifie la propri´et´e suivante: Pour toute base B ={e1, . . . , en} de E, pour tous scalaires λ1, . . . , λn de K, on a
J(
n
X
i=1
λiei) =
n
X
i=1
λie∗∗i
Cette propri´et´e ne d´epend pas du choix d’une base. Rappelons aussi qu’on dit souvent que la d´efinition de J ne d´epend pas du choix d’une
1
2
base, et que c’est un isomorphisme canonique.
Nous nous proposons dans cette question de montrer qu’il n’existe pas d’isomorphisme entre E et E∗, qui v´erifie une propri´et´e analogue.
Faisons la preuve par l’absurde. Supposons qu’il existe τ :E →E∗ qui v´erifie la propri´et´e suivante: ”Pour toute base B = {e1, . . . , en} de E, pour tous scalaires λ1, . . . , λn deK, on a
(1) τ(
n
X
i=1
λiei) =
n
X
i=1
λie∗i. ”
Nous le ferons avec 3 m´ethodes, l’id´ee qui fait marcher les choses est bien entendu la mˆeme. Commen¸cons par la m´ethode directe.
M´ethode 3: Directe
Soit B ={e1, . . . , en} une base de E. Consid´erons la base B0, d´eduite de B, d´efinie par B0 = {e1, e1 +e2, e3, . . . , en}. Alors, d’apr`es notre hypoth`ese surτ, si on travaille dans la base B, ensuite dans la baseB0, on obtient
τ e1 =e∗1,B =e∗1,B0,
Mais e∗1,B 6= e∗1,B0, donc on a une contradiction. Je rappelle que des exemples qui permettent de r´ealiser que e∗1,B 6= e1,B0∗ ont ´et´e trait´e dans la S´erie 1. V´erifions le une autre fois pour notre exemple. Il faut avoir
e∗1,B0(e1) = 1, e∗1,B0(e1+e2) = 0, e∗1,B0(ej) = 0 ∀j ≥3 Donc si vous ´ecrivez
e∗1,B0 =
n
X
j=1
λje∗j,B
vous obtenez e∗1,B0 =e∗1,B−e∗2,B. M´ethode 1: via Exercice 7 S´erie 1.
Nous utiliserons la question (3). Il existe un automorphisme ψ de E et x, y ∈ E tels que hτ x, yi 6= hτ ψ(x), ψ(y)i. De la r´eponse `a cette question retenons que la famille {x, y} est libre. Compl´etons l`a en une base B ={x, y, e3, . . . , en} de E. Comme ψ est un automorphisme de E, alorsB0 ={ψ(x), ψ(y), . . . , ψ(en)} est aussi une base deE. Et on a si on utilise notre hypoth`ese sur τ en travaillant d’abord dans la base B, ensuite dans la base B0, on obtient
τ x=x∗B ⇒ hτ x, yi= 0; τ(ψ(x)) =ψ(x)∗B0 ⇒ hτ ψ(x), ψ(y)i= 0, Donc on a l’´egalit´ehτ x, yi=hτ ψ(x), ψ(y)i, contradiction.
M´ethode 2: Utilisons les questions pr´ec´edentes.
Pour toute base B de E, on a M(τ, B, B∗) = In, o`u In est la matrice identit´e. Fixons une base B = {e1, . . . , en} de E. Comme la matrice identit´e est sym´etrique, consid´erons la forme bilin´eaire sym´etrique cor- respondante f tel que M(Γf, B) =In. Soit B0 la base de E obtenue `a
3
partir de B en multipliant chaque ´el´ement par 2. Donc B0 ={2u:u∈B}.
Alors comme f(2ei,2ej) = 4δij, on d´eduit que M(f, B0) = 4In, en particulier, M(f, B0)6=M(τ, B0, B0∗), contradiction.
Exercice 2. (1) Supposons que B0 est libre. Compl´etons l`a en une baseB10 ={h1, . . . , hn}deE∗et soitB ={u1, . . . , un}la base ant´eduale de B. Soit x = Pn
i=1xiui ∈ E. Alors comme hj(x) = xj pour tout 1≤j ≤r, on aq(x) = Pr
j=1λjx2j. En particulier, la matrice de qdans la base B est diagonale et
M(q, B) = diag(λ1, . . . , λr,0, . . .0) D’o`uq est de rang r.
(2) Supposons que la famille B0 n’est pas libre. Choisissons une famille B”⊂ B0 qui soit libre et de cardinal maximal. Quitte `a permuter les indices, on peut supposer que la famille {h1, . . . , ht} est libre, o`ut < r et pour tout k > t, hk ∈ Vec{h1, . . . ,ht}. Compl´etons maintenant la familleB” en une baseB”1 deE∗et soit{u1, . . . , un}la base ant´eduale de B”1. Soit x = Pn
i=1xiui ∈ E. Alors pour tout 1 ≤ j ≤ t, on a hj(x) =xj. Posons
hk =
t
X
j=1
αkjhj, ∀t+ 1 ≤k≤r Alors hk(x) = Pt
j=1αkjxj q(x) =
t
X
j=1
λjx2j +
r
X
k=t+1
λk(
t
X
j=1
αkjxj)2 Donc q(x) a la forme suivante
q(x) =
t
X
j=1
βjx2j + X
1≤i<j≤t
γijxixj, βj ∈K, γij ∈K
D’o`u, sa matrice dans la base B a la forme (´ecrite en blocs) M(q, B) =
A 0 0 0
, A∈Mt(K).
Par suite, le rang de q ne peut pas d´epassert.
II) (1) Soit B = {e1, . . . , en} une base de E.d´esignons par f la forme polaire de q. Soitx=P
ixiei un ´el´ement de E. Rappelons encore une fois la formule
q(x) = X
x2iq(ei) + 2 X
1≤i<j≤n
xixjf(ei, ej)
4
Alors en utilisant les formes lin´eaires coordonn´ees (c’est `a dire la base duale de B), on obtient
q(x) =
n
X
i=1
(e∗i(x))2q(ei) + 2 X
1≤i<j≤n
e∗i(x)e∗j(x)f(ei, ej)
Si h1, h2 ∈E∗, d´esignons par h1 ∝h2 la forme bilin´eaire d´efinie surE par (h1 ∝h2)(x) = h1(x)h2(x). Alors
q(x) = [
n
X
i=1
q(ei)(e∗i)2+ 2 X
1≤i<j≤n
f(ei, ej)e∗i ∝e∗j](x) Donc
Q(E) = (Vec{(e∗1)2, . . . ,(e∗n)2} ∪ {e∗i ∝e∗j}1≤i<j≤n) V´erifions que la famille de formes quadratiques
{(e∗1)2, . . . ,(e∗n)2} ∪ {e∗i ∝e∗j}1≤i<j≤n
est libre. Soient α1, . . . , αn∈K etβij ∈K o`u 1≤i < j ≤n tel que
L=X
i
αi(e∗i)2+ X
1≤i<j≤n
βije∗i ∝e∗j = 0
Alors, en calculant L(ek) on d´eduit que αk = 0 pour tout k et en calculant L(ek+el), avec 1≤k < l≤n, on d´eduit queβkl = 0. Ainsi, {(e∗1)2, . . . ,(e∗n)2} ∪ {e∗i ∝e∗j}1≤i<j≤n est une base de Q(E). Calculons son cardinal:
”Il y’a n ´el´ements de la forme (e∗j)2. Il y’a n−1 ´el´ements de la forme e∗1e∗j Il y’a n−2 ´el´ements de la forme e∗2e∗j
...Enfin, il y’a un seul ´element de la forme e∗n−1e∗j. ” On compte donc les ´el´ements de la base, on trouve
n+n−1 +n−2 +. . .+ 1 = n(n+ 1)
2 .
Ainsi, dimQ(E) = dimS2(E) = n(n+ 1)
2 .
Remarque. On aurait pu donner la dimension et la base en utilisant l’isomorphisme avec l’espace vectoriel des matrices sym´etriques. Mais ici, on l’a fait directement pour se familiariser plus avec les formes quadratiques ´el´ementaires.
Les r´esultats qui suivent sont des applications directes du cours.
(2) Si B = {e1, . . . , en} est orthogonale. Alors quitte `a permuter les indices, on peut supposer que q(ei) 6= 0 pour 1 ≤i ≤ r. Donc q(x) = Pr
i=1λix2i etr = rg q. Donc le cardinal de l’ensemble {u∈B :q(u)6= 0}
est ´egal au rang de q et ne d´epend pas de B.