3. Th´ eorie de l’int´ egrale de Lebesgue (1875-1941)
1 Ensembles n´egligeables, propri´et´e vraie[pp]
2 Fonctions mesurables
3 Int´egrale des fonctions simples
4 Int´egrale des fonctions positives
5 Th´eor`eme de convergence monotone (TCM) (Beppo Levi, 1875-1961)
6 Cons´equences du TCM
7 D´efinition de l’int´egrale de Lebesgue etL1((Ω,A, µ);C)
8 Propri´et´es de l’int´egrale de Lebesgue
1. Ensembles n´ egligeables, propri´ et´ e vraie [pp]
(Ω,A, µ) d´esigne un espace mesur´e.
D´efinitions
• E ⊂Ωest n´egligeable s’il existe A∈ Atel que E⊂A et µ(A) = 0
• On dit qu’une propri´et´e P est vraie (µ-)presque partoutsi l’ensemble des x∈Ωpour lesquels elle est fausse est n´egligeable :
P [pp]⇐⇒ {xd´ef ∈X : non P(x)} est n´egligeable.
Exemple : si µest une mesure compl`ete (voir TD),f =g [pp]signifie µ({x∈X : f(x)6=g(x)}) = 0.
2. Fonctions mesurables
D´efinition (fonction mesurable)
Soient(Ω,A) et(Ω0,A0) deux espaces mesurables.f : Ω→Ω0 est mesurable si f−1(A0)⊂ A,i.e.
(∀A0 ∈ A0) f−1(A0)∈ A
analogie avec fonction continue
Exercice : Si A0 =σ(C), tribu engendr´ee par F ⊂ P(Ω0), alorsf : Ω→Ω0 est mesurable si et seulement si
(∀A0∈ F) f−1(A0)∈ A.
Exemple : f :X →[−∞,+∞]est mesurable si et seulement si (∀a∈R) f−1(]a,+∞])∈ A.
maniement de la mesurabilit´ e
Toute compos´ee d’applications mesurables est mesurable.
1A mesurable⇐⇒A∈ A
Pour f, g: Ω→[−∞,+∞]mesurables, f+g etf·g sont mesurables ; Pour toute suite de fonctions fn: Ω→[−∞,+∞]mesurables,
sup
n∈Nfn, inf
n∈Nfn, lim sup
n→∞
fn, lim inf
n→∞ fn sont mesurables. En particulier si, de plus, la limite simple lim
n→∞fn existe, alors elle mesurable.
(voir TD)
3. Int´ egrale des fonctions simples
(Ω,A, µ) d´esigne un espace mesur´e.
D´efinition (fonction simple)
s: Ω→[0,+∞[est une fonction simple si elle estmesurable et ne prend qu’un nombre fini de valeurs distinctes.
Ecriture non unique :
s=
n
X
k=1
ck1Ak
mais on peut imposer Ak∩Ak0 =∅ pour k6=k0, auquel cas : (∀x∈Ak) s(x) =ck
Exemple (pour (Ω,A, µ) = (R,B, dx))
s= 21]−π,2]+ 51[0,π]= 21]−π,0[+ 71[0,2]+ 51]2,π]
D´ efinition de l’int´ egrale des fonctions simples
D´efinition (int´egrale d’une fonction simple)
Z
Ω
sdµd´=ef
n
X
k=1
ckµ(Ak) ∈[0,+∞]
Pour E ∈ A, la fonction1E·sest simple et on pose : Z
E
sdµd´=ef Z
Ω
1E ·sdµ.
Exemple (pour (X,A, µ) = (R,B, dx), suite) V´erifier que les deux formules s= 21]−π,2]+ 51[0,π]et s= 21]−π,0[+ 71[0,2]+ 51]2,π] conduisent au mˆeme r´esultat :
Z
Rsdx= 7π+ 4
Propri´ et´ es de l’int´ egrale des fonctions simples
Soient s, s1, s2 : Ω→[0,+∞[des fonctions simples.
Propri´et´es (int´egrale des fonctions simples) additivit´e :
Z
Ω
(s1+s2)dµ= Z
Ω
s1dµ+ Z
Ω
s2dµ mesure associ´ee : l’application
A −→ [0,+∞]
A 7−→
Z
Ω
1A·sdµ est une mesure.
D´emonstration.
exercice.
4. Int´ egrale des fonctions positives
D´efinition (int´egrale d’une fonction positive) Soit f : Ω→[0,+∞]mesurable.
Z
Ω
f dµd´= supef Z
Ω
sdµ : ssimple et s≤f
∈[0,+∞]
Pour E ∈ A, on a encore 1E ·f : Ω→[0,+∞]mesurableet on pose Z
E
f dµd´=ef Z
Ω
1E ·f dµ.
Premi` eres propri´ et´ es de l’int´ egrale des fonctions positives
Soient f, g: Ω→[0,+∞]mesurables.
(monotonie)
0≤f ≤g=⇒0≤ Z
Ω
f dµ≤ Z
Ω
gdµ.
(∀E ∈ A) µ(E) = 0 =⇒ Z
E
f dµ= 0.
Z
Ω
f dµ <∞=⇒f <∞ [pp].
f = 0 [pp]⇐⇒
Z
Ω
f dµ= 0.
(Chasles g´en´eralis´e) Pour tout A∈ A,
Z
Ω
f dµ= Z
A
f dµ+ Z
Ω\A
f dµ.
5. Th´ eor` eme de convergence monotone (Beppo Levi, 1875-1961)
Th´eor`eme (convergence monotone)
Soit une suite (fn)de fonctions fn: Ω→[0,+∞]mesurables, croissante: (∀n∈N) fn(x)≤fn+1(x) [pp]
Alors :
n→+∞lim Z
Ω
fn= Z
Ω
n→+∞lim fn
D´emonstration.
`
a r´ediger.
6. Cons´ equences du TCM (1)
Th´eor`eme
Soit (Ω,A, µ)un espace mesur´e et soitf : Ω→[0,+∞]une fonction mesurable. Alors les fonctions simples
fn=
n2n−1
X
k=0
k2−n1f−1([k2−n,(k+1)2−n[) + n1f−1([n,+∞])
forment une suite croissante telle que (∀x∈Ω) lim
n→+∞fn(x) =f(x).
Et donc (Beppo Levi) : Z
Ω
f dµ= lim
n→+∞
Z
Ω
fndµ
Cons´ equences du TCM (2)
Th´eor`eme (R+-lin´earit´e de l’int´egrale des fonctions positives) Pour tous f, g : Ω→[0,+∞]mesurables, α, β≥0,
Z
Ω
(αf+βg)dµ=α Z
Ω
f dµ+β Z
Ω
gdµ.
Cons´ equences du TCM (3)
Th´eor`eme (int´egration des s´eries de fonctions positives mesurables) Soient des fonctions fn: Ω→[0,+∞]mesurables. Alors :
Z
Ω
∞
X
n=0
fn
! dµ=
∞
X
n=0
Z
Ω
fndµ.
Cons´ equences du TCM (4)
Th´eor`eme (mesure associ´ee `a une fonction positive mesurable) Soit f : Ω→[0,+∞]une fonction mesurable. Alors l’application
A −→ [0,+∞]
A 7−→
Z
Ω
1A·f dµ est une mesure.
7. D´ efinition de l’int´ egrale de Lebesgue et L
1((Ω, A, µ); C )
On se ram`ene aux fonctions positives !
Pour f : Ω→[−∞,+∞](mesurable), on pose : f+(x) = max(f(x),0) f−(x) = max(−f(x),0)
de sorte que :
(i) f+, f−: Ω→[0,+∞] mesurables (ii) f =f+−f−
(iii) |f|=f++f− (iv) 0≤f+, f−≤ |f|
D´ efinition de l’int´ egrale de Lebesgue (1)
Soit (Ω,A, µ)un espace mesur´e.
D´efinitions (int´egrale de Lebesgue, cas f ∈R)
• On dit que f : Ω→[−∞,+∞]est Lebesgue-int´egrable si Z
Ω
|f|dµ <+∞.
(En particulier : |f|<∞ [pp].) Dans ce cas, on a
Z
Ω
f+dµ <+∞ et Z
Ω
f−dµ <+∞; ce qui permet de d´efinir :
Z
Ω
f dµd´=ef Z
Ω
f+dµ− Z
Ω
f−dµ ∈R
• Soit E∈ A. On dit quef : Ω→[−∞,+∞]est Lebesgue-int´egrable sur E si 1E·f est Lebesgue-int´egrable et on pose
Z
E
f dµd´=ef Z
Ω
1E ·f dµ ∈R
espaces de Lebesgue L
1, L
1• L1 d´esigne l’ensemble des fonctions Lebesgue-int´egrable : L1 =
f : Ω→R : Z
Ω
|f|<∞
• L1 d´esigne l’ensemble des classes d’´equivalence des fonctions Lebesgue-int´egrable pour l’´egalit´e presque partout :
L1 =L1/=[pp]
• S’il faut lever des ambigu¨ıt´es, on pr´ecisera : L1((Ω,A, µ);R)
Cons´ equence fondamentale
f ∈L1 ⇐⇒ |f| ∈L1 Montrer f ∈L1, revient `a majorer |f|
(∃g∈L1) |f| ≤g
=⇒ f ∈L1
D´ efinition de l’int´ egrale de Lebesgue (2)
D´efinitions (int´egrale de Lebesgue, cas f ∈C)
• On dit quef ∈L1(Ω;C) si Z
Ω
|f|dµ <+∞.
Dans ce cas, on a Z
Ω
|Re(f)|dµ <+∞ et Z
Ω
|Im(f)|dµ <+∞; ce qui permet de d´efinir :
Z
Ω
f dµd´=ef Z
Ω
Re(f)dµ+i Z
Ω
Im(f)dµ ∈C
• Soit E∈ A. On dit quef ∈L1(E;C) si 1E ·f ∈L1(Ω;C) et on pose Z
E
f dµd´=ef Z
Ω
1E·f dµ ∈C
D´ efinition de l’int´ egrale de Lebesgue (3)
f : Ω −→ Rn x 7−→ f(x) =
f1(x)
... fn(x)
D´efinition (int´egrale de Lebesgue, cas f ∈Rn) On dit que f ∈L1(Ω;Rn) si
Z
Ω
|f|dµ <+∞.
Dans ce cas, on a ∀k∈[[1, n]], fk ∈L1(Ω;R); ce qui permet de d´efinir :
Z
Ω
f dµd´=ef
Z
Ω
f1dµ ... Z
Ω
fndµ
∈Rn
8. Propri´ et´ es de l’int´ egrale de Lebesgue (1)
Propri´et´e (R-lin´earit´e)
(i) Pour tous f, g∈L1(Ω;R), on a f+g∈L1(Ω;R) et Z
Ω
(f +g)dµ= Z
Ω
f dµ+ Z
Ω
gdµ
(ii) Pour tous f ∈L1(Ω;R) et λ∈R, on aλf ∈L1(Ω;R) et Z
Ω
λf dµ=λ Z
Ω
f dµ
En particulier, L1(Ω;R) est unR-espace vectoriel.
D´emonstration.
exercice.
Propri´ et´ es de l’int´ egrale de Lebesgue (2)
Propri´et´e (monotonie) Pour tous f, g∈L1(Ω;R),
f ≤g [pp] =⇒ Z
Ω
f dµ≤ Z
Ω
gdµ
D´emonstration.
exercice.
Propri´ et´ es de l’int´ egrale de Lebesgue (3)
Propri´et´e (C-lin´earit´e)
(i) Pour tous f, g∈L1(Ω;C), on a f+g∈L1(Ω;C) et Z
Ω
(f +g)dµ= Z
Ω
f dµ+ Z
Ω
gdµ
(ii) Pour tous f ∈L1(Ω;C) etλ∈C, on aλf ∈L1(Ω;C) et Z
Ω
λf dµ=λ Z
Ω
f dµ
En particulier, L1(Ω;C) est unC-espace vectoriel.
D´emonstration.
exercice.
Propri´ et´ es de l’int´ egrale de Lebesgue (4)
Propri´et´e (majoration) Pour tous f ∈L1,
Z
Ω
f dµ
≤ Z
Ω
|f|dµ
valable pour f ∈R, C, Rn, en adaptant| · | au contexte . . . D´emonstration.
exercice.