E3A
CONCOURS ENSAM-ESTP-ARCHIMEDE
Epreuve de Math´ematiques A MP´ Un corrig´e
Partie 1.
1. On calculetAAet l’on obtient :tAA=I3. Donc A est orthogonale . 2.2.1 D’apr`es les questions de cours,u´etant lin´eaire etE de dimension finie,
uest un endomorphisme continu deE .
De plus, commeuest une isom´etrie vectorielle, on a :∀X ∈E,ku(X)k=kX k. D’apr`es la d´efinition de la norme subordonn´ee qui nous est rappel´ee, on a donc : k|uk|= 1 .
2.2 Soit w ∈ LC(E). Par composition, l’application X 7−→k w(X) k est continue sur E donc sur la sph`ere-unit´eS(0E,1) ={X∈E,kX k= 1}. Or, commeE est de dimension finie et queS(0E,1) est ferm´ee (image r´eciproque du ferm´e{1} par l’application continue X 7−→kX k) et born´ee,S(0E,1) est un compact deE. Comme toute application continue sur un compact y est born´ee et atteint ses bornes, il existeX0∈S(0E,1) tel quek|wk|=kw(X0)k .
3. Commen¸cons par montrer que∀k∈N,k|uk|k≤k|u|kk(= 1).
La propri´et´e est vraie pourk= 0 etk= 1.
Supposons quek|uk |k≤k|u|kk (= 1k= 1).
Alors∀x∈S(0,1), ||uk+1(x)||=||u(uk(x))||. Or||uk(x)|| ≤1 donc||u(uk(x))|| ≤k|u|k ||uk(x)|| ≤k|u|k · k|uk|k≤k|uk+1|k R´ecurence ´etablie.
Remarque :cette norme est une norme subordonn´ee, donc une norme d’alg`ebre.
∀k∈N,k|uk k|61.
Donc la suite (uk) est une suite born´ee deLC(E).
4. Dans ce qui suit, on confond tout vecteur deEavec la matrice-colonne qui lui est canoniquement associ´ee.
4.1 ker(v) est l’axe de la rotationu. On a :
X ∈ker(v)⇐⇒AX=X⇐⇒
2
3x+23y+13z = x
−23x+13y+23z = y
1
3x−23y+23z = z
⇐⇒
x = z y = 0 . Donc ker(v) = Vect((1,0,1)) .
SoientX ∈ker(v) etY ∈Im(v).
AlorsAX=X et il existeZ∈E tel queY =Z−u(Z) =Z−AZ.
D’o`u :< X, Y >=tXY =tXZ−tXAZ.
Mais commeAest orthogonale,tA=A−1 donc
AX=X⇐⇒X =A−1X⇐⇒X =tAX⇐⇒tX =tXA.
D’o`u :< X, Y >=tXZ−tXZ= 0. Comme ceci est vrai pour tout ´el´ementX ∈ker(v) etY ∈Im(v), ker(v) et Im(v) sont orthogonaux .
D’apr`es ce qui pr´ec`ede, on sait que ker(v)∩Im(v) ={0E}. Par le th´eor`eme du rang : dim(ker(v)) + dim(Im(v)) = dim(E), donc, par caract´erisation : E= ker(v)⊕Im(v) .
4.2 Donc, pour toutX∈E, il existe un uniqueX1∈ker(v) et un uniqueY ∈Im(v) tels que :X =X1+Y. MaisY ∈Im(v)⇐⇒ ∃Z∈E, Y =Z−u(Z) ; d’o`u
∀X ∈E,∃!X1∈ker(v),∃Z∈E, X=X1+Z−u(Z) .
4.3 Soient X ∈E et m∈ N∗. D’apr`es la question pr´ec´edente : X =X1+Z−u(Z) o`u X1 ∈ker(v) et Z∈E. Alorsv(X1) = 0E, soitu(X1) =X1 et donc∀k∈N, uk(X1) =X1. Donc :
pm(X) = 1 m
m−1
X
k=0
uk(X) = 1 m
m−1
X
k=0
uk(X1) + 1 m
m−1
X
k=0
uk(Z)− 1 m
m−1
X
k=0
uk+1(Z).
1
Or, 1 m
m−1
X
k=0
uk(X1) =X1 et, par t´elescopage : 1 m
m−1
X
k=0
uk(Z)− 1 m
m−1
X
k=0
uk+1(Z) = 1
m(Z−um(Z)).
D’o`u :pm(X) =X1+ 1
m(Z−um(Z)).
On a :kZ−um(Z)k6(kZ k+kum(Z)k).
De la question 5., on d´eduit que : k Z −um(Z) k6 (k Z k +k| um k|k Z k) 62 k Z k puisque k|umk|61 pour toutm∈N.
La suite (Z−um(Z))m∈Nest donc born´ee. D’o`u lim
m→+∞
1
m(Z−um(Z)) = 0E. Donc la suite (pm(X)) converge versX1 c’est-`a-dire vers la projection deX
sur ker(v) parall`element `a Im(v) .
Partie 2.
1. SoitA∈ Mn(C). On suppose quek| Ak|= 0.
Alors :∀X ∈E,kX k= 1 =⇒k AXk= 0 =⇒AX = 0E. Mais, quitte `a diviserX par sa norme, on en d´eduit, puisqueA0E = 0E que, pour toutX∈E,AX= 0E. DoncA=On.
Pour toutλ∈R, on a : k| λAk|= sup
kXk=1
kλAXk=|λ| sup
kXk=1
kAXk=|λ| k| Ak|.
Pour une preuve d ˜Ataill´c ee et plus rigoureuse des propri´et´es des bornes sup´erieures, voir la correction du devoir surveill´e DS4-2019.
Pour toutes matricesAetB, on a : pour tout X∈E,
k(A+B)X k=kAX+BX k6kAXk+kBX k6k| Ak|+k| B k|.
D’o`u :k| A+B k|6k| Ak|+k| Bk|. Donc k| k|est une norme surMn(R) . 2.2.1 B est produit de matrices `a coefficients r´eels, donc est `a coefficients r´eels.
De plus :tB=t(tAA) =tAttA=tAA=B. DoncB est sym´etrique . D’autre part :∀X ∈E,tXBX=tXtAAX=t(AX)AX=< AX, AX >>0.
DoncB∈ Sn+(R).
Par th´eor`eme,B est diagonalisable et ses valeurs propres sont positives ou nulles .
SiA∈GLn(R),tA∈GLn(R) donc, par produit, B∈GLn(R). Donc 0 n’est pas valeur propre deB.
SiA∈GLn(R),B ∈ Sn++(R) et ses valeurs propres sont strictement positives .
2.2 Si U est une matrice semblable `a B,U etB ont le mˆeme polynˆome caract´eristique, donc les mˆemes valeurs propres, donc ρ(U) =ρ(B) .
Notons que, puisque les valeurs propres deB sont positives ou nulles,ρ(B) = sup{λ, λ∈sp(B)} = max{λ, λ∈sp(B)}.
2.3 Par le th´eor`eme spectral, on sait queB est diagonalisable dans une base orthonormaleB.
Donc il existeP ∈ On(R) et une matriceD= diag(λ1, . . . , λn) diagonale telles que : B=P DtP (λ1, . . . , λn sont les valeurs propres deB distinctes ou non).
Or, on a, pour X ∈E :kAX k2=< AX, AX >=tXBX =tXP DtP X. On pose :Y =tP X; alors
tY =tXP etkAX k2=tY DY =
n
X
i=1
λiy2i. CommeP est une matrice orthogonale,kY k2=tY Y =
tXPtP X=tXX=kXk2. Si on prendX∈Etel quekXk= 1, on a alors :kAXk26ρ(B)
n
X
i=1
y2i = ρ(B).
On en d´eduit donc que : k|Ak|26ρ(B) .
2.4 Notonsi0 un entier entre 1 etntel queρ(B) =λi0 et X0 un vecteur propre deB, unitaire, associ´e `a la valeur propreρ(B).
On a :kAX0k2=tX0BX0=ρ(B)tX0X0=ρ(B). D’o`u : k|Ak|2 =ρ(B) .
3.3.1 Siuest une homoth´etie de rapportγ6= 0, pour toutX ∈E, on a :AX=γXdonckAXk=|γ| kX k.
Donc k|Ak|=|γ| .
3.2 Pour toutk∈N,uk est une homoth´etie de rapportγk donck|Akk|=|γ|k et (Ak)k∈Nest born´ee ssi|γ|61 .
3.3 On a :∀k∈N, Ak =γkIn doncPm= 1 m
m−1
X
k=0
γk
!
In, soit Pm= 1−γm
m(1−γ)In carγ6= 1. Comme
|γ|<1, il est clair que lim
m→+∞Pm=On .
2
4.4.1 Par le th´eor`eme spectral,uest diagonalisable dans une base orthonormale etA∈ Sn(R). D’apr`es la question2., k|Ak|2=ρ(B) o`u B =tAA=A2. Or, comme A est diagonalisable, les valeurs propres deA2 sont :λ21, λ22, . . . , λ2n. Doncρ(B) =ρ(A2) = (ρ(A))2.
D’o`u : k|Ak|=ρ(A) .
4.2 Pour tout k ∈ N, les valeurs propres de Ak sont : λk1, λk2, . . . , λkn et Ak ∈ Sn(R). Donc, d’apr`es ce que l’on a d´emontr´e `a la question pr´ec´edente, on a : k|Ak k|=ρ(Ak). Maisρ(Ak) = sup{|λk |, λ ∈ Sp(A)}= (ρ(A))k.
Donck|Akk|= (ρ(A))k et la suite (Ak) est born´ee ssiρ(A)61 .
4.3 On sait qu’il existeP ∈ On(R) telle que :A=P DtP o`uD= diag(λ1, . . . , λn).
Alors :∀k∈N, Ak =P Dk tP avecDk= diag(λk1, . . . , λkn).
D’o`u :Pm=P diag
1−λm1
m(1−λ1), . . . , 1−λmn
m(1−λn)
tP. Comme, pour touti∈ {1, . . . , n},|λi|<1, alors lim
m→+∞Pm=O .
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