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Article pp.60-61 du Vol.26 n°276 (2007)

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Texte intégral

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Quelques pages

L’Europe centrale et le protocole de Kyoto sur les changements climatiques - Quels bénéfices en perspectives

Clément Mariotte Éditions L’Harmattan, 2006

9-782296-017788 15,50

Cet ouvrage a le mérite de mettre en lumière des aspects et des données peu connus du Protocole de Kyoto concernant les pays de l’Europe cen- trale, ou Groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), et de procé- der à l’analyse de la problématique environne- mentale dans un contexte de transition politique.

Le système libéral de protection instauré par le Protocole de Kyoto a instauré un " marché des droits à polluer, basé sur l’offre et la demande. Entré en vigueur le 16 février 2005, il a pour principal objectif de diminuer de 5 % les gaz à effet de serre. Avec un engagement ferme sur une première période 2008-2012.

Pour ces nouveaux membres, il est prévu trois méca- nismes flexibles, en échange de quoi leur sont accor- dées des aides financières et techniques pour la mise en œuvre de leurs projets :

1) l’échange international de droits d’émission, ou mar- ché de l’air chaud : marge d’émissions laissée pour les secteurs non concernés par la première période du système européen d’échange de droits d’émission, compte tenu des Fondamentaux influençant l’offre et la demande, le niveau de production du CO2 (météo, prix du carbone, croissance économique et les indicateurs techniques du marché, soit le prix de la tonne de CO2) ;

2) Des projets d’application conjointe, soit l’utilisation de la Meilleure Technologie Disponible ou MTD (généralement sur des installations de sites d’inci- nération ou de transformation assortis de projets additionnels dans le domaine de la production d’énergie à partir de la collecte des gaz de décharge) pour éviter les négociations individuelles ; 3) le mécanisme de développement propre: des enti-

tés privées et publiques, participant aux frais admi- nistratifs évaluent la faisabilité de réduction des gaz à effet de serre. Ce développement concède un niveau de risque gérable, basé sur un mécanisme à somme libre, sous taux de retour sur investissement accep- table (dix ans).

L’Europe centrale et le protocole de Kyoto sur les changements climatiques

Ces garde-fous institutionnels mis en place à Marrakech en 2001, permettent une certaine flexibilité temporelle dans la politique mondiale de lutte contre les chan- gements climatiques, ces gaz étant convertis sous une même unité (PRG*1).

Réaliste, ce programme d’aide de l’OCDE aux PECO*2 tient compte d’une situation dégradée : niveau élevé de la pollution industrielle et atmosphérique. Russie et Hongrie se sont réunies dans le groupe « Ombrelle ».

Les accords sont bien évidemment transitoires, soumis à date d’expiration et constituent un aménagement par rapport à leur date de référence. Les différents gou- vernements sont chargés de préparer des PAN*3. Quo- tas alloués, liste des installations soumis à une Commission d’élaboration.

Les URE*4, issues de projet d’application globale lais- sent les États libres de choisir leur méthodologie. Une fois les performances vérifiées et certifiées, des crédits d’émission sont délivrés et peuvent être échangés.

L’utilisation des mécanismes du Protocole de Kyoto doit être complémentaire aux actions de niveau national, qui sont des démarches volontaristes pour accroître la capa- cité institutionnelle des membres du Groupe et créer un climat d’investissement favorable. Les investisseurs étran- gers regardent tout particulièrement l’environnement juridique.

Le Protocole a créé un système de toute pièce avec son langage, ses institutions et ses experts.

Soucieuse de l’impact, la Banque mondiale a créé le

« green investment scheme» pour empêcher le détour- nement des revenus obtenus de la vente de droits à d’autres fins qu’environnementales.

La phase pilote dira si le lien entre la politique de réduction des émissions de GES et l’UE comme zone de développement durable sont compatibles.

Ce petit livre, incroyablement dense, rend compte de toutes les zones d’ombres, d’espoir et de bonnes volon- tés qui nuancent un grand projet. Elles étaient pour la plupart peu abordées par les économistes dans les débats publics. Clément Mariotte aura eu le grand mérite de les rendre accessibles à un public élargi, pour peu que celui-ci s’en donne la peine.G

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*1Potentiel de réchauffe- ment global.

*2Pays d’Europe centrale et orientale.

*3Plans d’allocation natio- naux de droits d’émission.

*4Unités de réductions d’émissions.

Leur tracé a fait l’objet de trois colloques : frontières scien- tifiques et philosophiques, frontières juridiques, frontières pathologiques. La première n’est pas facile à tracer : la parenté anatomique a été confortée par l’éthologie et la psychosociologie ; que faire de la ressemblance de leurs/nos blastocytes ? Avec l’observation de mutants naturels chez la souris et le chien, le génie génétique a exploité le simi- laire, alors que les résultats de la génomique se fondent sur des différences dans le cas des primates.

On ne peut guère compter non plus sur la classification des structures sociales : quel est le rapport coûts/bénéfice de la vie en société ? Le passé animal a sans doute été aussi évolutif que celui des sociétés humaines : quel est le ren- dement du mode d’élevage dans les sociétés de mammi- fères : monoparental, en couple avec monogamie épisodique ou stricte, en harem ?

La conscience animale, relève de la phénoménologie de la conscience primaire. Celle de l’homme à la méta-

Humanité, animalité : quelles frontières ?

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Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur biofutur.revuesonline.com

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Maël Knoll

m.knoll@lavoisier.fr

conscience*1: émergence facultative, non obligatoire de l’activité des neurones et sans doute phylogénétiquement tardive dans l’évolution.

On n’est pas plus avancés non plus sur les limites floues du naturel et du culturel, tout ce qu’on appelle ébauches ou protocultures : outils, outils d’outils, communication, protomorale chez certaines espèces.

Les frontières juridiques n’on cessé de fluctuer : loi Perben II du 9 mars 2004, la création d’un passeport ani- malier*2traduisent une véritable mutation juridique. La protection de l’animal domestique pour lui-même a été ratifiée par le Conseil de l’Europe.

La crise de réification reste non résolue, les animaux sont encore assimilés à des meubles ou à des biens. Grégoire Loiseau pense qu’il est peut-être inutile de bousculer l’or- donnancement contemporain. Bien meuble par nature, l’animal est le reflet de tout ce qui le sépare de l’humain, sans connotation avilissante. Valeur patrimoniale, il intègre de fait les circuits de l’échange et participe au commerce juridique. De plus, dans le cadre de l’amélioration de l’es- pèce, il peut faire l’objet d’un brevet d’invention.

L’animal s’est humanisé, les recherches scientifiques tablant sur des différences de degré et non de nature, mais le Code civil s’est laissé distancé par la réalité nouvelle.

Les frontières pathologiques sont peut-être celles qui ont été le mieux définies. Seules les espèces récentes ont acquis

une immunité adaptative : elle a du reste permis la diver- sité des espèces, condition presque assurée de conservation.

Si ce n’est que l’homme intervient une fois de plus pour brouiller les pistes, ouvrant la voie auviral traffic, au fran- chissement de la barrière des espèces par déplacement de faune, franchissement du seuil numérique, écologique et comportemental, autant de sorties du relatif confinement.

Le brouillage peut être volontaire (par l’introduction du cheval de Troie de la transplantation ou translocation animal-hôte) dans un projet de recherche.

L’éthologie et la biopharmacologie n’ont pas manqué d’ex- ploiter les réactions du chimpanzé, comme espèce char- nière, mais son génome ne permet pas de répondre à la question : «Quel est le propre de l’homme ?». En tout cas pas la médecine. Cette dernière exclusivité devient dou- teuse, car la zoopharmacognosie*3, telle que l’utilisation d’aromathérapie, l’ingestion d’items non nutritionnels (géo- phagie, coprophagie), de plantes comme agents de détoxi- cation ne semblent pas notre seul apanage.

Les auteurs semblent d’accord pour admettre que de la notion de frontières, on est passé à celle de différence : les barrières disciplinaires sont relatives. Soyons gré à Jean-Claude Nouët et Georges Chapouthier d’avoir su faire converger des regards aussi spécifiques vers un même horizon, sans pour autant se livrer à des acrobaties rhéto- riques ou militantes. G

Humanité, animalité : quelles frontières ?

Jean-Claude Nouët, Georges Chapouthier (sous la direction de) Éditions Connaissances et Savoirs, 2006 9-782753-900943 20

Réflexions sur la science contemporaine

Pierre Darriulat

Éditions EDP Sciences, 2007 978-2-86883-964-0 14

Que peut bien avoir à nous dire de la science un phy- sicien au CERN, devenu astrophysicien ensuite ? Titre anodin pour une mise au point plutôt agressive : «La situation sociale de la science rappelle celle d’un aqua- rium…les poissons y vivent (les scientifiques) ne sai- sissent directement ni la forme extérieure de leur bocal, ni l’effet que celui-ci produit sur le décor ou sur ceux qui le regardent…»

Il faut quand même travailler à la dire, cette science, par honnêteté intellectuelle. L’espace et le temps, notions du champ philosophique, ont pénétré la science avec la relativité pour passeur : la physique quantique, la cosmologie sont des territoires que la mécanique quan- tique a annexé au 20esiècle.

Il faut bien admettre que quand la science fait un bond en avant, les connaissances acquises des autres disciplines fédèrent l’effort de recherche. Le cas des neurosciences est le plus probant : neurochimistes, endocrinologues, pharmacologues, toxicologues avancent et voilà que les linguistes et les philologues s’ébranlent. Constat agaçant : la science est toujours en marche !

Observation instrumentale trop indirecte, rétorqueront les philosophes. Il est vrai qu’on ne voit pas les neu- trinos entrants ou sortant, mais seulement la réaction du neutrino touché. Les mathématiques étaient le modèle de science non tributaire des phénomènes qu’elle cherche à comprendre et à expliquer. Difficile d’ima- giner la logique codée toute entière dans les gènes. Ni les mécanismes de sélection naturelle ou de la répli-

cation de l’ADN ne sont apparents, Ils servent pour- tant à comprendre que l’homme est fait d’atomes.

Autre pré carré des philosophé : l’idée que nous nous faisons du « Je ». Les neurobiologistes seront un jour capables de nous expliquer ce qui nous amène à dire

« je », mais jamais la science n’a prétendu qu’il n’y avait pas de liberté. La science peint son image du monde comme si nous l’observions de l’extérieur. La distinc- tion sujet-objet devient caduque.

On peut s’intéresser aux phénomènes et non plus aux valeurs, ne pas s’ériger en métaphysique, sans emprunt à l’histoire des sciences, décrire l’ici et le maintenant.

L’auteur en appelle à une nouvelle définition, positive cette fois, du scientisme : «… n’accepter aucune hypo- thèse métaphysique pour compléter l’image que la science nous donne du monde… »

Le voyage de Pierre Darriulat chez les philosophes est peut-être un peu insistant sur les mauvaises relations entre la science et la philosophie, cimetière d’-ismes.

« Pour l’homme de science, le verbe exister veut sim- plement dire faire partie d’un récit ». Rien à attendre d’eux, puisqu’ils se posent en inspecteurs des travaux finis.

On l’aura compris, l’ouvrage est très offensif. L’auteur reconnaît dans sa conclusion avoir idéalisé la science. Son talent consiste cependant à parler remarquablement et sans fausse modestie de la science d’aujourd’hui, sans effet de mode, à chercher à rendre les gens conscients de ce que la science donne l’image éphémère du monde mu par un certain élan vital. Comment lui en tenir rigueur ? G

Réflexions sur la science contemporaine

*1Conscience d’être conscient.

*2Règlement communautaire 998/2003/CE.

*3Comportement d’auto- médication.

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