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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Guide de réalisation

des synthèses de Reliquats Sortie d’Hiver (RSH)

Structuration, fonctionnement

en réseau/hors-réseau de reliquats, valorisation des données de reliquats, intégration dans le conseil

Décembre 2019

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Remerciements

Ce guide a été rédigé par le groupe de travail composé de :

Noémie TERMEAU et Sophie AGASSE,

Respectivement Chargée d’études agriculture en zones humides, fertilisation et Responsable impacts environnementaux et chef de projet feuille de route fertilisation à l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture.

David LEDUC et Pierre MULLIEZ,

Respectivement conseiller Agronomie-Productions Végétales et Responsable du service Agronomie à la Chambre des Pays-de-la-Loire.

Anne GUEZENGAR,

Service Gestion des sols et fertilisation à la Chambre d’agriculture de Bretagne.

Laurent ROYER,

Conseiller Information Suivi Réglementaire à la Chambre d’agriculture de région Ile-de-France.

Julien GAILLARD,

Conseiller entreprises, environnement et référent fertilisation à la Chambre d’agriculture de l’Aisne.

Bernard VERBEQUE,

Chef d’équipe Agronomie, Pédologie, Environnement Laboratoire à la Chambre d’agriculture du Loiret.

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Glossaire

AAC : Aire d’Alimentation de Captage

DRAAF : Direction Régionale Agriculture Alimentation et Forêt CIPAN : Culture Intermédiaire Piège à Nitrates

COMIFER : Comité Français d'Etude et de Développement de la Fertilisation Raisonnée GDA : Groupe de Développement Agricole

OPA : Organisation Professionnelle Agricole

PAN : Programme d’Action National au titre de la Directive Nitrate PAR : Programme d’Action Régional au titre de la Directive Nitrate PPF : Plan Prévisionnel de Fumure

REH : Reliquat Entrée d’Hiver RMT : Réseau Mixte Technologique RPR : Reliquat Post-Récolte

RSH : Reliquat Sortie d’Hiver PAR : Plan d’Action Régional

SAGE : Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau

ZAR : Zone d’Action Renforcée au titre de la Directive Nitrate

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Table des matières

Partie 1 : Contexte et préalables ... 6

I. Contexte ... 6

1. Quelques rappels sur la définition du RSH ... 6

2. Dans quelles situations réaliser une synthèse de RSH ?... 6

3. Définition et distinction entre réseau et collecte de données de RSH ... 10

4. Diversités des organisations au sein du réseau des Chambres d’agriculture .. 11

II. Les préalables ... 18

1. Intégration dans le conseil ... 18

2. Les échelles de travail ... 19

Partie 2 : Méthodologie de réalisation de synthèses de RSH ... 20

I. La collecte des mesures de RSH ... 20

1. Dans le cas d’un réseau de reliquats ... 20

2. Dans le cas d’une collecte de données RSH sans réseau de parcelles ... 21

II. Méthodes d’échantillonnage d’un RSH : quelques préconisations ... 25

1. Les périodes et conditions de réalisation des prélèvements ... 25

2. Bien choisir ses parcelles ... 27

3. Méthode de prélèvements ... 28

4. Exemple de protocole de prélèvements sur le terrain ... 34

5. Prise en compte de l’ammonium dans les échantillons ... 36

6. Prise en compte de la pierrosité dans le calcul de la valeur du RSH ... 36

III. Traitements des données de RSH ... 37

1. Les statistiques ... 37

2. Les indicateurs agro-climatiques ... 38

IV. Valorisation des données de RSH ... 40

1. Synthèse des données ... 40

2. Les éléments de fond à intégrer ... 40

3. Format des données ... 41

4. Les situations agronomiques orphelines ... 42

5. Diffusion de la synthèse de RSH ... 42

Conclusion ... 44

Bibliographie ... 45

ANNEXES ... 46

(6)

5 Le Reliquat Sortie d’Hiver (RSH) correspond à la fraction d’azote disponible dans le sol pour la plante en sortie d’hiver. Il s’agit d’une donnée agronomique importante pour l’exploitant agricole dans le cadre du calcul de la dose prévisionnelle d’azote à apporter à ses cultures en sortie d’hiver.

La transposition de la Directive Nitrate dans certaines régions a rendu obligatoire le calcul d’une dose prévisionnelle d’azote avec la méthode de calcul du COMIFER dont le RSH est l’un des paramètres. Cela a renforcé les enjeux autour de la réalisation de synthèses de RSH dans ces régions.

La mesure du stock d’azote présent dans le sol peut être réalisée à d’autres périodes comme en post-récolte (Reliquat Post-Récolte) et entrée d’hiver (Reliquat Entrée d’Hiver), notamment dans le cadre de suivi ou dans les dispositifs d’actions renforcées pour la qualité de l’eau. Ce guide n’aborde pas cette question qui pourrait faire l’objet d’un travail complémentaire à venir.

Le guide « Réalisation des synthèses de RSH » s’adresse aux conseillers confrontés aux exigences réglementaires de la Directive Nitrate ou désireux de produire des synthèses de RSH sans être inscrit dans le cadre de la réglementation. Ce guide propose d’aborder la construction de synthèses de RSH en 5 temps :

Contexte et préalables

Collecte des mesures de RSH

Méthode d’échantillonnage

Traitement statistique

Rédaction et diffusion de la synthèse

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6

Partie 1 : Contexte et préalables

I. Contexte

1. Quelques rappels sur la définition du RSH

Le Reliquat Sortie d’Hiver (RSH) ou quantité d’azote minéral (NO3-, NH4+) dans le sol permet de calculer la dose prévisionnelle d’azote à apporter selon la méthode du bilan1.

Idéalement, il doit être réalisé après les dernières phases de lixiviation hivernale et avant tout apport de fertilisant. En pratique, il fait la plupart du temps l’objet de campagnes de prélèvements programmées qui simplifient la partie logistique et qui s’étalent de début Janvier à mai avec de fortes variabilités selon les régions. Sa date de prélèvement fixe la date d’ouverture du bilan azoté (voir page 29 du guide « Calcul de la fertilisation azotée du COMIFER 2013 »).

2. Dans quelles situations réaliser une synthèse de RSH ?

En l’absence de mesures de RSH sur ses parcelles, l’agriculteur peut se référer aux résultats d’une synthèse de reliquats selon 3 situations :

1Selon la méthode du bilan prévisionnel applicable aux cultures annuelles et aux prairies du COMIFER.

•Dans le cadre d’un raisonnement de la fertilisation azotée de ses cultures.

Situation 1

•Tout ou partie des parcelles cultivées par l’exploitant (plus de 3 ha) se situent en zones vulnérables. L’agriculteur doit alors répondre à l'exigence

réglementaire Directive Nitrates (voir encadré « La Directive Nitrates »), en plus de répondre aux besoins agronomiques de ses cultures.

Situation 2

•L’agriculteur possède tout ou partie de ses parcelles au sein d’une Aire d’Alimentation de Captage avec un objectif d'évaluation des risques de lessivage sur un bassin versant (voir encadré « Les Aires d’Alimentation de Captage »). Le suivi de ces risques se fait par la mesure des reliquats en entrée d'hiver généralement complété par le suivi des valeurs de RSH.

Situation 3

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La Directive Nitrates

La directive dite "nitrates" (91/676/CEE) a été adoptée en 1991 avec deux objectifs :

 Réduire la pollution des eaux par les nitrates et l’eutrophisation issus des activités agricoles

 Prévenir l'extension de ces pollutions.

La directive nitrates est transposée en droit français avec des dispositions en matière de :

 Suivi de la qualité de l'eau

 Délimitation de zones vulnérables aux nitrates

 Établissement d’un code de bonnes pratiques agricoles et de mesures à mettre en œuvre sous forme de programmes d'action dans les zones vulnérables aux nitrates.

NB : toute personne exploitant plus de 3 ha en zone vulnérable est tenue de réaliser, chaque année, au moins une analyse de sol sur un îlot cultural au moins pour une des trois principales cultures exploitées en zone vulnérable (source : legifrance.fr). Il peut s’agir d’un Reliquat Sortie d’Hiver, de la teneur en azote du sol ou d’une analyse de la matière organique.

Ces mesures sont inscrites dans un programme d’action national (PAN), révisées tous les 4 ans. Elles peuvent être renforcées (période d’interdiction d’épandage, augmentation du nombre d’analyses de terre…) ou déclinées (couverture des sols…) au niveau régional dans le cadre d’un programme d’action régional (PAR), également révisées tous les 4 ans.

Dans les zones vulnérables aux nitrates, l'épandage d'azote provenant des effluents d'élevage est limité par la directive à 170 kilogrammes/ha/an en moyenne sur les surfaces agricoles utiles.

La directive nitrates fait partie de la liste des obligations réglementaires applicables au titre de la conditionnalité des aides de la PAC.

Source : Chambre d’agriculture France

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Les Aires d’Alimentation de Captage

Les Aires d’Alimentation de Captage :

En réponse aux exigences issues de la Directive Cadre sur l'Eau (DCE), la loi sur l'eau et les milieux aquatiques du 30/12/06 a renforcé les dispositifs de maîtrise des pollutions diffuses d'origine agricole par la délimitation d’aires d'alimentation de captages et la mise en place de programmes d’actions visant à protéger les ressources en eau.

Dans ce cadre, le Grenelle de l’Environnement (2009) puis la Conférence Environnementale (2014) ont respectivement identifié 500 puis 1000 captages pour lesquels les collectivités ont l’obligation de mettre en œuvre un plan d’actions préventives.

Source : data.gouv.fr

Les programmes d'actions :

La définition et la mise en œuvre d'un programme d'action pertinent doivent se baser sur la confrontation de l'ensemble des éléments issus du diagnostic du territoire ciblé : la vulnérabilité propre au milieu, les pressions exercées sur celui-ci et les enjeux socio- économiques. Il doit également cibler un certain nombre d'objectifs en rapport avec la nature de la contamination identifiée (pesticides, nitrates...). Enfin il doit être accompagné d'un programme de suivi, que ce soit pour évaluer le degré de mise en œuvre des actions ou les effets sur la qualité de l'eau prélevée et juger ainsi de l'efficacité des mesures de protection dans leur ensemble.

Source : aires-captages.fr

Exemples de plans d’action d’AAC utilisant les réseaux de reliquats (projets suivis par les Chambres d’agriculture) accessibles sur ce lien.

Soource : Assemblée Permanente des Chambres d’agriculture

Par ailleurs, en amont de la construction de synthèses de RSH, il est fondamental de mener une réflexion sur les objectifs et usages des données produites. Par exemple, il est possible de n’afficher qu’une seule valeur de RSH par culture dans le cadre d’un usage réglementaire. A l’inverse, dans le cadre d’une synthèse à vocation plus technique, il est possible de produire une valeur combinant différents paramètres pédoclimatiques et agronomiques (ex : type de sol, pluviométrie, culture…).

POINT DE VIGILANCE

Il est important de calibrer la technicité de la synthèse avec l’outil de calcul de dose dans lequel la valeur est intégrée. Par exemple, une méthode de calcul très simplifiée ne valorisera pas une synthèse très précise.

!

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REMARQUE

Une mesure individuelle estpour la majorité des situations plus utile qu’une valeur de reliquats tirée d’une synthèse. Voici quelques exemples de situations pour lesquelles une mesure individuelle est très recommandée :

- Destruction de prairies (l’année précédente ou avant la culture),

- Accident important sur le précédent (en particulier quand il compromet la capacité de la culture à absorber l’azote),

- Cultures à haute valeur ajoutée comme les légumes de plein champ (pommes de terre, carottes…) ou les cultures industrielles (betteraves sucrières, lin fibres…), - Apports organiques à l’automne.

Plus globalement la mesure sera d’autant plus intéressante que :

- la pluviométrie hivernale sera faible, - le sol est profond,

- le sol est peu filtrant (texture à faible proportion de sable), - la pierrosité du sol est faible ou nulle,

- le sol n’est pas couvert pendant l’hiver, - les apports organiques sont fréquents,

- le système de culture est atypique par rapport à la zone (céréalier dans une zone d’élevage ou l’inverse),

- des apports organiques ont été réalisés à l’automne, - la culture est sensible à la nutrition azotée.

A l’inverse, il y a certaines situations pédoclimatiques ou des successions culturales où la mesure du reliquat est moins indispensable car les valeurs observées sont très stables d’une année à l’autre, par exemple :

- sol filtrant et superficiel,

- présence d’une plante très efficace pour mobiliser les nitrates (Ray Grass Italien en dérobé, colza…).

Enfin dans certains sols, une pierrosité importante et parfois variable peut rendre la mesure soit inopérante soit très hasardeuse (situation fréquente en Lorraine où la mesure du reliquat a été abandonnée dans la méthode du bilan).

Par ailleurs vous trouverez en annexe 1 un exemple de méthodologie pour évaluer la rentabilité et un cas concret pour le blé tendre en Seine Maritime.

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10 3. Définition et distinction entre réseau et collecte de données de RSH

Ce guide propose la distinction suivante pour comprendre les différents modes de réalisation des synthèses de reliquats tels qu’ils existent sur le terrain : réseau de RSH ou collecte de données de RSH. En effet, les synthèses de RSH peuvent être effectuées par les Chambres d’agriculture sur la base de données issues de différentes sources. Le tableau ci-dessous détaille les différences entre ces deux modes de fonctionnement possibles :

Réseau de reliquats Collecte de données de reliquats L’organisme de conseil choisit et maitrise les

parcelles à intégrer dans son réseau, qui lui servira à réaliser sa synthèse.

Ce réseau est constitué de parcelles d’exploitations agricoles représentatives du territoire étudié (sols, cultures, précédents, système d’exploitation, etc.)

L’organisme de conseil ne dispose pas d’un réseau de parcelles ou ne l’utilise pas exclusivement. La synthèse est réalisée totalement ou partiellement à partir de données récupérées auprès de tiers.

L’organisme de conseil organise les prélèvements et/ou a minima les collectes des échantillons directement auprès agriculteurs.

Les parcelles sont connues et géo-référencées.

Les agriculteurs et/ou les organismes de conseil agricole envoient leurs échantillons à un ou des laboratoires indépendants, d’une coopérative, d’une Chambre d’agriculture.

L’organisme de conseil ne maitrise pas a priori, le choix des parcelles, leur localisation, la gestion des échantillons et des analyses des données de RSH.

Les échantillons de terre obtenus sont analysés par un ou des laboratoires choisis par l’organisme de conseil.

L’organisme de conseil capitalise les données de reliquats

et les données agronomiques nécessaires à la réalisation de la synthèse (ex : type de sol, précédents culturaux…). Ces données proviennent de différentes sources (ex : laboratoires indépendants, d’organismes de conseil agricoles, négoces etc.).

(12)

11

Chambre d’agriculture départementale du Loiret

4

Chambre d’agriculture

régionale des Pays-de-la-Loire

5

Chambre d’agriculture départementale de l'Aisne

2

Chambre d’agriculture régionale d’Ile-de-France

3

Chambre d’agriculture régionale de Bretagne

1

POINT DE VIGILANCE

La propriété des données impacte la suite de la construction des synthèses de RSH.

Dans le cas d’un réseau de reliquats, l’organisme de conseil peut être propriétaire de la majorité des données RSH, ce qui facilite leur exploitation lors des traitements statistiques et de la diffusion de la synthèse.

Dans la situation d’une collecte de données de reliquats, l’organisme de conseil n’est pas nécessairement propriétaire de l’ensemble des données (généralement anonymes), limitant leur usage par l’organisme de conseil.

De plus, dans ce cas, les sources de données sont généralement multiples. Les jeux de données sont alors hétérogènes et peuvent nécessiter un travail de mise en cohérence en amont du traitement statistique (voir partie 2.I.2).

4. Diversités des organisations au sein du réseau des Chambres d’agriculture

a. Description d’exemples d’organisations

Il n’y a pas d’organisation unique pour la construction de synthèses de RSH. En effet, elle dépend notamment du contexte, des objectifs et des moyens à disposition. Ce guide propose d’appréhender la diversité des fonctionnements de réseau de RSH/collecte de données RSH à travers les 5 exemples suivants :

!

(13)

12 Exemple n°1 : Chambre d’agriculture de Bretagne

Type d’organisation : réseau de reliquats

Contexte : en région Bretagne, la réalisation de RSH par les exploitants est obligatoire dans toutes les exploitations agricoles, au titre de la Directive Nitrates. Dans ce contexte, la Chambre d’agriculture régionale de Bretagne a mis en place avec l’accord de l’administration, un système d’organisation spécifique pour répondre à l’obligation du PAN. Les reliquats proposés dans la synthèse régionale sont des références réglementaires, opposables lors des contrôles.

Récupération et traitement des données RSH : les données sont issues d’un réseau de parcelles choisies et prélevées par la Chambre d’agriculture. Les prélèvements et les analyses des échantillons de terre sont effectués par un laboratoire d’analyses de sol. Pour renforcer ces analyses, la Chambre d’agriculture utilise l’outil de modélisation des pertes d’azote « Syst’N » (Annexe 2). L’essentiel des données RSH produites par la Chambre d’agriculture provient des simulations réalisées avec cet outil. Les données simulées sont confortées et validées grâce à des parcelles « témoin » suivies tout l’hiver.

Diffusion : Les synthèses sont d’abord validées par le GREN puis elles sont publiées sur le site internet de la Chambre d’agriculture Bretagne sous forme de fiches synthèses ou d’articles en février-mars (Annexe 3).

Financements : le réseau de reliquats est financé par la DRAAF.

Figure 1 : schéma de fonctionnement du réseau de RSH de la Chambre d'agriculture de Bretagne Diffusion des

données Réseau de

100/150 parcelles agricoles

Prélèvements des échantillons par

la CA Données brutes CA Bretagne

Traitement données 100/150analyses

Synthèse

Logiciel de modélisation Syst’N : simulation de valeurs de RSH pour 20 stations climatiques et une gamme de potentiel de minéralisation.

En association avec le GREN Laboratoires

d’analyses de sol

Agriculteurs RSH/DN

Administrations

Conseillers de la CA

(14)

13 Exemple n°2 : Chambre d’agriculture de l’Aisne

Type d’organisation : collecte de données RSH

Contexte : du fait de l’historique important, et de la forte implication de la filière betteraves, les agriculteurs ont l’habitude de réaliser des RSH. Dans le cadre du PAR des Hauts-de-France, les Chambres d’agriculture sont chargées de réaliser des synthèses de RSH pour permettre aux agriculteurs d’appliquer la méthode du bilan prévisionnel sur toutes leurs parcelles, en cas d’absence de mesures individuelles.

Récupération et traitement des données RSH : la Chambre d’agriculture travaille avec un unique laboratoire, le Laboratoire Départemental d’Analyses et de Recherche de l’Aisne (LDAR). Pour des raisons de propriétés des données, la Chambre ne peut pas récupérer les données brutes. L’analyse statistique et la réalisation de la synthèse sont effectuées chaque année par un binôme Chambre - LDAR sur un poste informatique du LDAR dans les locaux du laboratoire. La synthèse annuelle des données RSH du département est accessible dans l’annexe 4.

Diffusion : chaque année, la Chambre d’agriculture organise une réunion à destination des conseillers et techniciens des diverses Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) du département (CETA, coopératives, négoces, instituts techniques) ainsi que les administrations (DDT, DRAAF, Agences de l’Eau…).

La synthèse est diffusée dans le journal agricole local et sur le site internet de la Chambre d’agriculture, puis envoyée par mail ou courrier aux agriculteurs. Cette synthèse est réalisée chaque année fin février avec une publication la première semaine de mars.

Financements : le Conseil départemental de l’Aisne finance le travail de synthèse. La majorité des analyses est financée directement par les agriculteurs. Certaines analyses peuvent avoir été financées par l’Agence de l’eau Seine-Normandie dans le cadre des actions de quelques AAC.

Figure 2 : schéma de fonctionnement de la collecte de données de RSH de la Chambre d'agriculture de l'Aisne Echantillons (prélevés

par le LDAR)

Fiche individuelle d’interprétation du REH +

réunions bilan collective Données agronomiques

Données agro vérifiées

(BAC uniquement)

Résultats d’analyses et interprétations

(BAC uniquement)

CA02 Traitement des

données BAC

CA02 + LDAR Traitement des 3200 analyses

Synthèse Résultats d’analyse

et interprétations Résultats d’analyse

et interprétations Echantillons & données

agronomiques Agriculteurs

RSH/DN – 3000 parcelle

RSH

Laboratoire LDAR

Agriculteurs RSH/DN

Organismes de conseil

Agriculteurs AAC - 200

parcelles (REH + RSH)

(15)

14 Synthèse technique

Le transfert des résultats se fait par l’intermédiaire des partenaires pour

cause de RGPD

Agriculteurs RSH/DN

Réseau de 300 parcelles (REH + RSH +

RPR*) CA Ile-de-France Synthèse pour la Seine-et-

Marne

5000 analyses synthétisées Organismes de conseils

(Chambre d’agriculture, coopératives, négoces, Groupes

de développement)

Suivi de parcelles (RSH-RPR-REH) choisies par la CA financé dans le cadre des programmes d’actions AAC

Synthèse par structure ou par groupe d’agriculteurs

Laboratoires d’analyses

Exemple n°3 : Chambre d’agriculture de Région Ile-de-France

Type d’organisation : réseau et collecte de données RSH.

Contexte : dans le cadre du PAR d’Ile-de-France, la Chambre d’agriculture de région Ile-de-France effectue des synthèses de RSH sur le département de la Seine-et-Marne en lien avec les autres organismes de conseil du département. Par ailleurs, dans le cadre de programmes d’action AAC, la Chambre d’agriculture de région Ile-de-France réalise des suivis de parcelles agricoles par l’étude de RSH, RPR* (Reliquat Post- Récolte) et REH sur son propre réseau de parcelles à l’échelle des AAC.

Récupération et traitement des données RSH : les données RSH récupérées par la Chambre d’agriculture de région Ile-de-France sont issues de plusieurs sources. Une partie de ces données provient des laboratoires des coopératives, négoces et groupes de développement du département (prélèvements par les agriculteurs). Une autre partie est issue des relevés effectués par la Chambre d’agriculture dans le cadre des programmes d’action AAC. Enfin, des données sont fournies par le laboratoire de la Chambre d’agriculture du Loiret qui analyse des prélèvements de terre d’agriculteurs seine-et-marnais. Ainsi, la Chambre d’agriculture de région Ile-de-France capitalise l’ensemble des données sous forme brute puis elle effectue leur homogénéisation et leur traitement statistique (Partie 2, III).

Diffusion : La moitié des données de RSH acquises mi-février par la Chambre d’agriculture de région Ile-de- France permet de réaliser la synthèse annuelle de RSH puis de la publier la première semaine de mars tout en laissant le temps aux agriculteurs de réaliser leurs PPF. Au niveau départemental, une synthèse dite

« simplifiée » est publiée à destination des agriculteurs (Annexe 5) et une autre plus technique est destinée aux conseillers agricoles de la Chambre d’agriculture et des organismes de conseil agricole partenaires (Annexe 6).

Financements : les agriculteurs financent les analyses de terre au titre de la Directive Nitrates. La Chambre d’agriculture s’autofinance pour la réalisation de la synthèse annuelle de RSH.

Echantillonde terre

Résultat individuel

Figure 3 : schéma de fonctionnement de la collecte de données de RSH de la Chambre d’agriculture de région Ile-de-France

(16)

15 Exemple n°4 : Chambre d’agriculture du Loiret

Type d’organisation : réseau et collecte de données

Contexte : Dans le cadre du PAR de la région Centre Val-de-Loire, les Chambres d’agriculture de la région, dont la Chambre d’agriculture départementale du Loiret, réalisent des synthèses de RSH. Toujours dans ce cadre, les agriculteurs du département ont l’obligation d’effectuer un RSH 2 parcelles différentes, tous les ans.

Récupération et traitement des données RSH : la Chambre d’agriculture organise des campagnes de prélèvements en passant par les GDA mais aussi par des organismes économiques (sucreries, coopératives, négoces…). La majorité des prélèvements est réalisée par les agriculteurs. Des systèmes de prélèvements par quad sont organisés par l’intermédiaire de prestataires ou de petites CUMA. En plus de son réseau de parcelles analysées par son laboratoire, la Chambre d’agriculture du Loiret travaille avec d’autres OPA, notamment des coopératives qui lui fournissent des données de reliquats (de leurs adhérents) prélevées et analysées par d’autres laboratoires.

Diffusion : les résultats étant obtenus mi-février, les synthèses sont publiées fin-février. Elles sont diffusées à l’échelle départementale aux OPA, à la DREAL, à la DRAAF et aux GDA (Groupements de Développement Agricole) avec lesquels la Chambre d’agriculture du Loiret travaille (Annexe 7). Ces organismes transmettent les synthèses aux agriculteurs. De plus, les moyennes de reliquats sont intégrés au logiciel Mes P@rcelles.

Cette synthèse n’est réalisée qu’avec une moitié des résultats car au 15 février l’ensemble des reliquats n’a pas été analysé ou traité, mais il faut laisser assez de temps aux agriculteurs de réaliser leurs PPF. Aucune synthèse n’est effectuée pour les reliquats plus tardifs.

Financements : l’Agence de l’eau Seine-Normandie et les Syndicats des eaux du département financent la Chambre d’agriculture dans le cadre de suivis de la qualité de l’eau d’AAC et les agriculteurs financent les analyses de terre au titre de la Directive Nitrates. La synthèse est réalisée avec les fonds propres de la Chambre d’agriculture du Loiret.

Résultats

Envoi des données anonymes de reliquats traitées

Prélèvements effectués par une société Résultats

Envoi des échantillons

ss

Agriculteurs suivi d’AAC (REH + RSH)

Agriculteurs RSH/DN

CA du Loiret Synthèse

Diffusion de la synthèse

Agriculteurs RSH/DN

Laboratoire CA du Loiret Traitement des

données 2500/3000 analyses

Coopératives Négoces Autres laboratoires

Agriculteurs RSH/DN

Conseillers (CA + autres organismesde

conseil)

Administration

Agriculteurs RSH/DN

Figure 4 : schéma de fonctionnement du réseau de RSH de la Chambre d'agriculture du Loiret

(17)

16 Exemple n°5 : Chambre d’agriculture des Pays-de-la-Loire

Type de fonctionnement : collecte de données de RSH.

Contexte : dans le cadre du PAR des Pays-de-la-Loire, la Chambre d’agriculture des Pays-de-la-Loire se positionne volontaire pour réaliser la synthèse des données RSH issues des différents organismes de conseil agricole de la région.

Récupération et traitement des données RSH : les données sont à la fois issues du réseau des agriculteurs de la région, de coopératives et de négoces de la région. La Chambre d’agriculture des Pays-de- la-Loire récupère l’ensemble des résultats d’analyse issus de son laboratoire et des laboratoires travaillant pour des organismes de conseil agricole. Les résultats des analyses et les informations sur les parcelles à intégrer dans la synthèse sont pré-validés par le GREN de la région. Puis la synthèse est validée par Arrêté Préfectoral avant sa diffusion.

Diffusion : la Chambre d’agriculture produit une synthèse à destination des organismes de conseil de la région et à l’administration dans le cadre du PAR (Annexe 8) et propose un document spécifique pour les agriculteurs (Annexe 8bis). Ces documents sont publiés en février.

Financements : les agriculteurs financent les analyses de terre au titre de la Directive Nitrate.

Figure 5 : schéma de fonctionnement de la collecte de données de la Chambre d'agriculture des Pays-de-la-Loire Conseil reprenant à

minima le tableau conseil validé par Arrêté Préfectoral Diffusion synthèse

Administrations

Diffusion du tableau conseil CA PdL

Synthèse + tableau conseil Avis du

GREN

Arrêté préfectoral

Résultat

s Analyses

Résultats

Analyses Résultats Analyses

Agriculteurs Prélèvements par

l’agriculteur ou préleveur mandaté

Négoces (+

autres labo) Coopératives (+

autres labo) CA 53 et CA PdL

(+larca)

Agriculteurs Organismes de conseils

(chambres, coopératives, négoce…)

Diffusion synthèse

Organismes de conseil (chambres, coopératives, négoce…)

(18)

17 b. Le conseil au sein de ces exemples de fonctionnement

Le graphique ci-dessous présente les différents positionnements des synthèses de reliquats réalisées dans les 5 exemples du guide.

Positionnements des synthèses de reliquats des exemples cités en fonction des moyens à mettre en œuvre et de la capacité de la synthèse à appuyer le conseil

(1) Moyen nécessaire à la mise en œuvre de la synthèse par le prescripteur (2) Capacité de la synthèse à générer un conseil pertinent pour le producteur

Complexe (1)

Technique (2) CRA Bretagne

CRA des Pays-de-la-Loire

CA d’Ile de France

CA du Loiret CA de l’Aisne

(19)

18 II. Les préalables

1. Intégration dans le conseil

Selon le besoin défini au départ, la synthèse peut répondre à ou plusieurs des objectifs suivant :

Objectif agronomique : le RSH complété par d’autres indicateurs agronomiques permet un conseil agronomique précis sur le raisonnement de l’équilibre de la fertilisation à l’échelle de chaque parcelle ou culture avec des objectifs de rendement et de qualité des récoltes.

Objectif réglementaire dans le cadre de la Directive Nitrate : établissement du PPF pour calculer la dose prévisionnelle d’azote avec l’importance que le conseil réponde à la fois aux besoins agronomiques des cultures et aux exigences réglementaires de la Directive Nitrates.

Objectif de suivi environnemental comme dans le cadre de suivis de la qualité de l’eau au sein d’une AAC : dans le cadre d’un programme d’action d’une AAC, le RSH est dans certains cas utilisé comme indicateur d’évaluation de l’impact des pratiques agricoles sur la qualité de l’eau en lien avec d’autres indicateurs, notamment le REH. L’objectif environnemental de ce type d’évaluation est de réduire les pertes par lessivage, couplé à un objectif économique de conserver l’azote dans le sol. Dans ce cadre, l’objectif du conseil est d’accompagner l’agriculteur dans la limitation des pertes de nitrates à travers le raisonnement de la fertilisation et d’accompagner l’évolution du système notamment la réduction des charges en intrants pour piéger l’azote, par exemple avec des couverts végétaux. Pour cela, le conseiller peut s’appuyer sur le rapport « Prendre en compte les enjeux économiques des exploitations agricoles dans les démarches de protection des captages – Enjeux, outils et retours d’expérience » (2019)2 et le guide « Protection de l’eau, le guide Ferti-Mieux pour évaluer les modifications de pratiques des agriculteurs » (1997)3 dans le cadre de la protection de la qualité de l’eau.

POINT DE VIGILANCE

Le RSH est d'abord une résultante pédoclimatique et représente un indicateur agronomique pour le conseil de fertilisation. L'évaluation de l'impact des pratiques agricoles sur la qualité de l'eau est essentiellement réalisée avec le REH et des modèles de lessivage dans le cadre d'un suivi environnemental.

2 Guen et Buichheit « Prendre en compte les enjeux économiques des exploitations agricoles dans les démarches de protection des captages – Enjeux, outils et retours d’expérience », 2019. Lien vers la version numérique.

3 Lanquetuit & Sebillotte, « Protection de l'eau, le guide Ferti-Mieux pour évaluer les modifications des pratiques des agriculteurs », 1997.

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(20)

19 2. Les échelles de travail

Les moyens mis en œuvre par le conseiller pour construire une synthèse de RSH va dépendre de l’échelle de travail en plus des objectifs fixés. Comme vu, dans les exemples d’organisation précédents, il est possible de réaliser une synthèse de RSH à différentes échelles telles que (ces exemples ne sont pas exhaustifs) :

- Un groupe d’agriculteur (ex : Groupe de Développement Agricole) - un bassin versant,

- une zone d’un département (ex : petite région agricole), - un département,

- inter-départements, - une région.

Une fois l'échelle de travail choisie, la représentativité des valeurs de RSH dépend du nombre de reliquats obtenu ainsi que des moyens financiers, humains et matériels disponibles pour la réalisation de la synthèse.

CONSEIL

- Une échelle de travail restreinte permet de réduire la variabilité des facteurs externes.

- Dans le cas d’un travail sur une large échelle (départementale, régionale…), il est souvent nécessaire d’ajuster les données RSH avec des indicateurs complémentaires, en particulier climatiques (voir Partie 2, III.2).

POINT DE VIGILANCE

Le périmètre d’étude et/ou le nombre de situation culturale doit être cohérent avec le nombre de mesures de RSH disponibles. Par exemple, il est incohérent de réaliser une synthèse quand il y a peu de mesures.

Le traitement statistique des valeurs de RSH nécessite un minimum de données d’entrée (voir Partie 2.III).

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20

Partie 2 : Méthodologie de réalisation de synthèses de RSH

Ce guide propose d’aborder maintenant la méthodologie de réalisation de synthèses de RSH en 4 points :

Réussir sa collecte de données RSH en réseau ou hors réseau de reliquats

Réussir l’échantillonnage des RSH

Traiter statistiquement les données de RSH obtenues

Valorisation possible des valeurs de RSH sous forme de synthèse annuelle

I. La collecte des mesures de RSH

La récupération des mesures de RSH sera différente selon que l’organisme de conseil agricole dispose d’un réseau structuré de reliquats qui lui est propre ou non. Par ailleurs, comme il a été vu dans les précédents exemples d’organisation, une synthèse de RSH peut être réalisée à la fois sur la base d’un réseau de reliquats et/ou des collectes de données auprès d’autres organismes de conseil agricole ou de laboratoires d’analyses de sol.

1. Dans le cas d’un réseau de reliquats

L’organisme de conseil dispose d’un réseau de parcelles. Il peut choisir les parcelles à prélever en fonction de ses objectifs de l’année, du contexte environnemental…

I

II

III

IV

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21

CONSEIL

Raisonner le choix des parcelles dans l’objectif d’avoir une bonne représentativité des pratiques agricoles (ex : assolement, types de sol, CIPAN, apport de matière organique…) à l’échelle du territoire étudié.

EXEMPLE

La Chambre d’agriculture régionale de Bretagne travaille sur la base d’un réseau de 150 parcelles (mises à disposition par les agriculteurs dans le cadre de la Directive Nitrates), ce qui représente peu de parcelles comparé à l’échelle de travail. La Chambre d’agriculture complète ses relevés effectués dans les exploitations agricoles à l’aide de l’outil de modélisation de valeurs de reliquats « Syst’N » (Annexe 2). Le calcul des valeurs de RSH par ce système permet de prendre en compte différents facteurs externes tels que la minéralisation automnale et ainsi obtenir des valeurs de RSH précises sans avoir à traiter beaucoup de données.

Les agriculteurs de la région intéressés par le dispositif mettent à disposition une ou deux parcelles pour des mesures de RSH par le laboratoire. Les exploitations et les parcelles sont retenues en fonction de leur représentativité des systèmes de cultures de la région.

2. Dans le cas d’une collecte de données RSH sans réseau de parcelles

a. La récupération des données

Une collecte de données RSH auprès de laboratoires et d’organismes de conseil agricole est nécessaire lorsqu’il n’existe pas de réseau de parcelles sur lequel s’appuyer. Dans cette situation, les fournisseurs de données et leur nombre vont dépendre de l’échelle de travail et de l’historique du territoire étudié.

CONSEIL

Pour assurer la fiabilité des analyses de RSH, il est indispensable de travailler avec des laboratoires agréés. La liste des laboratoires agréés pour l’année 2019 selon l’Arrêté du 14 décembre 2018 est disponible sur ce lien (LegiFrance 2018). Attention, l’agrément est annuel.

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22

POINT DE VIGILANCE

Dans le cas où les données seraient issues de plusieurs sources, les jeux de données sont très susceptibles d’être différents (ex : la typologie des sols utilisées peut être différente selon les sources).

Il peut donc être nécessaire de les mettre en cohérence en amont des traitements statistiques afin de travailler avec une base de données homogène, ce qui évite les erreurs d’interprétation et facilite les traitements des valeurs de RSH par la suite.

L’homogénéisation des données passe tout d’abord par la réalisation d’une correspondance commune à l’ensemble des différents jeux de données.

Pour réaliser facilement un zonage climatique ou territorial, il est nécessaire de rattacher chaque valeur à la commune de la parcelle prélevée (code INSEE).

EXEMPLE

La Chambre d’agriculture d’Ile-de-France réalise des synthèses de RSH à l’échelle du département Seine-et-Marne. Les données de RSH qu’elle récupère sont issues de multiples sources. Ainsi, la Chambre d’agriculture récupère plusieurs bases de données, établies de manières différentes, exemple : les valeurs de RSH sont présentées avec plus ou moins de détails, les intitulés des valeurs diffèrent d’un laboratoire à un autre… D’où l’intérêt de transformer les données en amont afin d’obtenir une base de données homogène et utilisable lors des traitements statistiques.

b. La transformation des données récupérées

Pour constituer une base de données homogène, il est nécessaire de définir l’organisation des données selon ses besoins.

EXEMPLE

Pour le critère « type de sol » la Chambre d’agriculture d’Ile-de-France a choisi de simplifier le nombre de types de sol en fonction des différents contextes géo- pédologiques dominant du département (argile, argilo-calcaire, craie, limon crayeux, argileux… voir détails en Annexe 9).

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23

POINT DE VIGILANCE

Pour éviter toute erreur d’interprétation des valeurs de RSH, il faut disposer les valeurs par horizon. En effet, les valeurs de reliquats peuvent beaucoup différer d’un horizon à l’autre.

Pour calculer la valeur de NH4 (ammonium) disponible pour les plantes, les laboratoires n’utilisent pas toujours la même règle de calcul. Par exemple, ils peuvent prendre la valeur de l’horizon 0-30 cm uniquement ou cette valeur complétée de la moitié de celle mesurée dans l’horizon 30-60 cm.

La transformation des données de RSH lorsqu’elles proviennent de différentes sources présente des avantages et des limites (voir tableau 1).

ASTUCE

La Chambre d’agriculture d’Ile-de-France utilise une carte de répartition des échantillons pour vérifier si les prélèvements sont représentatifs des situations agricoles de Seine-et- Marne.

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24 Tableau 1 : Avantages et limites de la transformation de données multi-sources

Avantages Limites

- Gagner du temps pour la réalisation les tests statistiques : les mêmes tests pour l’ensemble des données et pas seulement pour un jeu de données.

- Adaptation du traitement des données au besoin de la synthèse.

- Permet d’approfondir les analyses si besoin (évolution des RSH sur plusieurs années, évaluation de la valeur du RSH selon le développement de CIPAN…).

- Synthèses complètes et détaillées aux prescripteurs et fournisseurs de données permettant de bonnes relations et une continuité dans le travail.

- Temps de travail important la première année, automatisation des calculs permet d’en gagner ensuite.

- Nécessite de la vigilance et de la pédagogie dans les échanges avec les organismes partenaires.

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25 II. Méthodes d’échantillonnage d’un RSH : quelques préconisations

L’échantillonnage des reliquats est une étape déterminante dans la construction des synthèses de reliquats.

En effet, la qualité des échantillons va impacter la fiabilité de la valeur de reliquat obtenue après analyse.

Ainsi, pour assurer la fiabilité des mesures, un certain nombre de précautions doivent être prises au moment du prélèvement des échantillons de terre, de leur transport du champ au laboratoire et de l’analyse.

Ce document reprend des préconisations pour effectuer des campagnes de mesures de reliquats dans les meilleures dispositions. Une partie des préconisations suivantes reprennent les bases de l’échantillonnage tiré du document « Manuel du Réseau de Mesures de la Qualité des Sols (RMQS) » (Jolivet, Line Boulonne et Céline Ratié 2006).

1. Les périodes et conditions de réalisation des prélèvements

Il s’agit des premiers paramètres à prendre en compte pour l’échantillonnage de terre. En effet, selon les conditions météorologiques et la saison, le sol aura des comportements différents, impactant la valeur de RSH.

CONSEIL

Le RSH doit être mesuré idéalement au plus près du premier apport d’azote, en conditions ressuyées après la lixiviation hivernale.

 Pour les grandes cultures, les prélèvements peuvent être réalisés à partir de mi- janvier selon la météo,

 Pour les cultures de maïs et de tournesol, les prélèvements sont réalisés à partir de mi-janvier voire plus tard selon les régions (ex : mi-mars dans les régions Bretagne et Centre Val-de-Loire). Dans la mesure, du possible il est préférable de les réaliser au plus près du semis.

 Pour les légumes, les mesures peuvent être réalisées toute l’année, et toujours au plus proche de l’apport d’azote (ex : jusqu’en mai pour des haricots de conserves dans le Loiret).

ASTUCE

La concentration des prélèvements en sortie d’hiver est souvent pratiquée pour faciliter la logistique des campagnes de prélèvement.

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26

POINT DE VIGILANCE 1

Il est nécessaire de trouver un compromis entre la date des premiers apports d’azote et le temps pour réaliser l’ensemble des analyses.

POINT DE VIGILANCE 2

S’il est plus pertinent de réaliser des prélèvements au plus près du semis des cultures de printemps, il faut veiller à ce que la méthode de calcul de la dose d’azote à apporter dispose des paramètres nécessaires à l’intégration de ce type de mesure.

En général les outils de calcul de dose ne proposent qu’une valeur de minéralisation basale du sol par situation (culture, type de sol…). Cette valeur est définie pour une date d’ouverture du bilan donnée (souvent positionnée autour du 1er février) qui doit être cohérente avec la date de prélèvement du RSH.

Par exemple, si l’ouverture du bilan (en général date du prélèvement) est réalisée au 1er avril alors la valeur de minéralisation sera plus faible qu’une ouverture du bilan au 1er février. Dans ce cas, il est inapproprié de réaliser des prélèvements en avril.

Certains logiciels dit « dynamique » s’adaptent à cette variabilité des dates de prélèvement (ex : AzoFert®).

POINT DE VIGILANCE 3

Le reliquat peut être ininterprétable dans certains cas. C’est pourquoi, les prélèvements de terre ne doivent jamais être effectués après :

- un apport d’azote récent (moins de 2 mois), - sur un sol gelé, enneigé ou très sec,

- un travail du sol récent (labour, déchaumage etc.).

La teneur en ammonium est un bon indicateur de la qualité de l’échantillon.

POINT DE VIGILANCE 4

En cas de modélisation des valeurs de RSH, il est très important de paramétrer la bonne date de prélèvement pour obtenir une valeur de reliquat fiable.

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27 2. Bien choisir ses parcelles

Le choix des parcelles est important pour obtenir une bonne représentativité des différents contextes agricoles du territoire étudié, ainsi qu’une bonne représentativité des situations culturales à l’échelle de l’exploitation agricole.

CONSEIL 1

« A l’échelle du territoire, il est nécessaire d’avoir une variabilité des types d’exploitations agricoles » (Manuel du RMQS, 2006).

CONSEIL 2

A l’échelle de l’exploitation, il est recommandé de travailler sur un réseau de parcelles représentatives de l’exploitation. Les parcelles choisies doivent être représentatives des situations agronomiques majeures (cultures/précédent – gestion interculture, apport de matière organique et du/des types de sol) présents sur l’exploitation.

Il est intéressant d’avoir à la fois des parcelles dites « fixes » (elles pourront être suivies sur le long-terme) et des parcelles dites « tournantes »/ « variables ».

POINT DE VIGILANCE

Certaines situations culturales peuvent induire de fortes valeurs de NH4 (supérieure à 20 kg N/ha dans les premiers horizons). Voici les situations les plus fréquentes :

- retournement de prairies ou enfouissement récent de résidus riches en azote (ex : feuilles de betteraves),

- le sol est naturellement riche en matière organique et/ou est saturé ou proche de la saturation en eau,

- apport récent de fertilisant organique ou minéral.

Selon le contexte pédoclimatique du territoire concerné, ces valeurs peuvent être conservées si elles sont représentatives des pratiques et du contexte agricole.

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28 3. Méthode de prélèvements

a. Les zones à prélever à l’échelle de la parcelle

Une bonne détermination des zones à prélever sur la parcelle doit permettre l’obtention d’échantillons représentatifs des caractéristiques (sol, cultures…) de cette dernière.

CONSEIL 1

Les prélèvements doivent être effectués sur une zone homogène représentative de la parcelle, présentant un même type de sol et un même historique cultural récent, en particulier un même précédent cultural.

POINT DE VIGILANCE 1

Eviter de prélever en bordure de champs, à la place d’une ancienne haie, chemin ou tas de fumier. Il est également préconisé de choisir une zone représentative de la topographie de la parcelle, autrement dit éviter les creux, les bosses, les bas de pente dans lesquels les nitrates circulent latéralement.

Il existe différents techniques de prélèvement : - Localisé

- En diagonale - Aléatoire

La technique est choisie en fonction des caractéristiques de la parcelle comme le montre le tableau 2.

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29 Tableau 2 : Techniques d'échantillonnage de reliquats (Robreoeck 2010) :

Techniques

d’échantillonnage Plan type Représentativité de l’échantillon

Homogénéité de l’échantillon

Suivi de la zone prélevée

Localisée

+ +++ +++

En diagonale (ou en croix ou arc de

cercle)

+++ + +++

Aléatoire

+++ + +

Légende :

+ : mauvais ++ : moyen +++: bon

CONSEIL 2

Lorsque la parcelle présente un sol homogène, la technique de prélèvement la plus fiable à utiliser est la technique en diagonale.

En revanche, lorsque la parcelle présente des sols hétérogènes (variabilité intra- parcellaire), il est indispensable de réaliser des prélèvements (avec la technique localisée de préférence) sur les deux types de sol ou le plus représentatif. Il ne faut pas mélanger les deux, sinon il y a la création d’un sol virtuel.

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30 Figure 6 : parcelle visuellement hétérogène (sol de craie, Aube) (Robreoeck 2010)

CONSEIL 3

Pour un suivi sur le long terme des reliquats, il est conseillé de réaliser les prélèvements avec la technique localisée.

Pour un suivi ponctuel dans le temps, des prélèvements en diagonale sont appropriés.

La technique localisée présente un coût de mise en place moins élevé que la technique en diagonale.

POINT DE VIGILANCE 2

Des prélèvements effectués par des personnes qualifiées devraient être plus fiables que des prélèvements réalisés par l’agriculteur, qui peut parfois ne pas respecter les bonnes pratiques de prélèvement.

Un protocole de prélèvement précis permet également d’éviter des problèmes d’interprétation des mesures de RSH.

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31 b. Les sondages

Toujours dans l’objectif d’obtenir des mesures de reliquats fiables, il est nécessaire d’effectuer plusieurs sondages sur une même zone. Cela permet de limiter la variabilité intra-échantillon.

CONSEIL

Il est conseillé de réaliser 10 et 12 sondages par échantillon dans une zone homogène représentative de la parcelle. Il est possible d’en faire plus pour une meilleure représentativité des échantillons de terre, mais cela augmente les coûts de l’opération.

Prévoir entre 20 et 30 minutes en quad et entre 45 minutes et 1 heure en prélèvement manuel par parcelle.

c. La profondeur de prélèvement

La profondeur de prélèvement est choisie en fonction de la profondeur du sol, du potentiel d’exploration racinaire de la culture et de la présence d’un éventuel obstacle à l’enracinement (ex : cailloux, roche mère…). En effet, il n’est pas toujours nécessaire de prélever profondément si la culture n’explore pas la totalité du sol (ex : oignon). Dans ce cas ; la mesure n’apportera pas d’information utile. A contrario, des prélèvements de terre trop superficiels pourraient fortement sous-estimer la valeur du reliquat exploitable par la plante ce qui peut par la suite, entraîner le risque de sur-fertiliser (ex : l’orge de printemps peu s’enraciner jusqu’à 1,20 m de profondeur).

CONSEIL

Les prélèvements s'effectuent par horizon (généralement de 30 cm). En règle générale, il faut prévoir de prélever :

- 2 horizons minimum pour les sols superficiels - 3 horizons minimum pour les sols profonds.

Les analyses sur 1 seul horizon sont à réserver aux situations très spécifiques (sols superficiel et/ou cultures à cycle rapide et/ou enracinement superficiel (ex : pommes de terre primeur).

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32

POINT DE VIGILANCE

Il est déconseillé de prélever des horizons de plus de 30 cm d’épaisseur car il devient ensuite délicat de déterminer la localisation de l’azote. Cela peut perturber des décisions agronomiques et rendre imprécis la modélisation d’une éventuelle lixiviation après le prélèvement.

Le tableau 3 résume les profondeurs de prélèvements préconisés par culture.

Tableau 3 : Profondeurs de prélèvement recommandées pour différentes cultures

(GEMAS 2015)

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33 d. Conservation des échantillons

Pour rappel, la mesure du reliquat revient à mesurer la quantité d’azote minérale disponible dans le sol à un instant t. Il est donc important de veiller aux conditions de température dans lesquelles le prélèvement est conservé.

En effet, « Dans les sols, l’azote sous forme minérale est minoritaire comparée aux formes organiques. Sous l’action de la chaleur, les micro-organismes se développent plus rapidement et utilisent plus de matière organique qu’en situation de basses températures. Ce phénomène entraîne la libération de l’azote minéral dans des proportions parfois importantes » (Manuel du RMQS, 2006).

En pratique cet azote est libéré sous forme de NH4, ainsi la teneur en ammonium est un bon révélateur de la qualité de la chaine de traitement des échantillons. Lorsque l’analyse révèle des quantités significatives d’ammonium dans l’horizon de surface (plus de 20 kg à préciser selon le contexte local) ou dans les horizons profonds (plus de 5 kg), il est probable que ces quantités soient liées à un problème de stockage des échantillons.

CONSEIL

Les échantillons doivent être conservés à une température inférieure à 4°C et être acheminés le même jour ou le lendemain de leur prélèvement au laboratoire.

Si cela n’est pas possible, les échantillons doivent être congelés rapidement et envoyés ainsi au laboratoire.

POINT DE VIGILANCE

La congélation des échantillons peut entraîner quelques anomalies de la teneur en ammonium.

De plus la maîtrise de la décongélation est plus ou moins bonne selon les laboratoires ce qui peut entrainer des écarts des valeurs de NH4.

e. Matériels de prélèvements

Le choix du matériel est important pour la qualité des prélèvements. Voici une proposition de matériel nécessaire à emporter :

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34

3 seaux de différentes couleurs pour éviter de mélanger les horizons (ex : seau 1 pour l’Horizon 0-30 cm, seau 2 pour l’horizon 30-60 cm…).

des fiches de renseignements des échantillons (remplir la fiche de préférence au bureau, une fiche bien remplie limite les délais et les risques de perte et facilite l’interprétation des reliquats) à joindre aux prélèvements de chaque parcelle,

o Exemple de fiche d’échantillonnage utilisée par la Chambre d’agriculture du Loiret (Annexe 10).

une ou plusieurs tarières (voir en Annexe 11 l’utilisation d’une tarière pour des prélèvements réussis),

un couteau pour décoller la terre de chaque côté de la sonde,

des sacs ou récipients propres pour le transport des échantillons (noter sur chacun d’eux les références de la parcelle pour éviter de mélanger les échantillons),

une glacière et de la glace en cas de chaleur.

POINT DE VIGILANCE

Le matériel utilisé doit être propre (rinçage à l’eau distillée) afin d’éviter tout risque de contamination des échantillons.

4. Exemple de protocole de prélèvements sur le terrain

Une fois les parcelles, les zones et la ou les techniques de prélèvements définis, il reste à effectuer le prélèvement des échantillons sur le terrain. L’exemple ci-dessous reprend le protocole utilisé par les conseillers de la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir.

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35 Protocole de prélèvement d’échantillons de terre avec une tarière hélicoïdale

1. Dégager la surface du sol afin d’éviter les débris organiques (attention aux feuilles décomposées de colza qui risquent d’augmenter le taux de NH4 de l’échantillon).

2. A chaque prélèvement à la tarière (dans ce cas manuel), éliminer au couteau les bords et le tiers supérieur de la carotte de terre (ils risquent d’être mélangés avec de la terre d’autres niveaux).

3. Recueillir la terre restante dans le bout de la tarière dans des récipients propres (ne pas utiliser de récipients ayant été en contact avec un engrais azoté).

4. Prévoir trois récipients numérotés pour séparer les différents niveaux de prélèvement (0-30 cm, 30-60 cm et 60-90cm).

5. Ne pas trop remplir la tarière :

o A chaque prise, 2 tours suffisent pour ne pas tasser la terre dans la tarière, et rendre plus difficile son extraction. Au premier coup (horizon labouré), prélever 20 cm, ensuite ne descendre que de 10 cm environ à chaque prise.

o Après chaque prise, de la terre se redépose le long des bords du trou et gêne la/les prises suivantes. Entre deux prises, redescendre la tarière en tournant jusqu’au niveau précédemment atteint et retirer ainsi les dépôts involontaires. Le trou redevenu cylindrique, vos prélèvements profonds deviennent aussi faciles qu’en surface.

ASTUCE 1

Pour savoir à combien de centimètre le sol est creusé, marquer la tarière avec du scotch de couleur tous les 10 et 30 cm.

ASTUCE 2

Pour éviter les contaminations des horizons supérieurs, il est possible d’utiliser des tarières de différents diamètres ou des tarières gouges.

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36 5. Prise en compte de l’ammonium dans les échantillons

Le NH4 n’est pris en compte que jusqu’à 30 ou 40 cm de profondeur en fonction des méthodes de calcul du reliquat ou de la profondeur de labour.

Ce guide propose de s’appuyer sur la règle de calcul du COMIFER (voir page 29 du guide « calcul de la fertilisation azotée du COMIFER 2013). Selon cette règle les reliquats valorisables sont calculés avec la prise en compte de l’ammonium :

- à 100% du 1er horizon (de 0 à 30 cm de profondeur), - à 33% du 2nd horizon (de 30 à 60 cm de profondeur), - à 0% du 3ème horizon.

POINT DE VIGILANCE

Les échantillons présentant une quantité de NH4 supérieure à 20kg N/ha sont à expertiser (voir pt de vigilance Partie 2.II.2).

6. Prise en compte de la pierrosité dans le calcul de la valeur du RSH

Le reliquat est mesuré sur la terre fine (appelé reliquat utilisable), il est donc important de prendre en compte le pourcentage de cailloux des échantillons (la pierrosité) toujours dans l’optique d’obtenir des valeurs de reliquats fiables. Ce pourcentage peut être évalué à partir de la planche graphique suivante :

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37 III. Traitements des données de RSH

1. Les statistiques

a. Statistiques descriptives

La valeur du RSH est importante que ce soit dans le cadre d’un conseil purement réglementaire ou plus technique. La priorité est de constituer une base de données de qualité pour que les tests statistiques aient un sens et soient pertinents. A minima, il faut disposer de la moyenne ou de la médiane. Des indicateurs statistiques de dispersion peuvent aussi être produits et utilisés dans la synthèse (écart type, quartile…) pour aider à l’illustration de la variabilité des valeurs.

CONSEIL 1

Pour une fiabilité optimale des valeurs, il est conseillé de travailler avec une base de données de qualité, c’est-à-dire de disposer de renseignements précis et fiables pour chaque valeur (couverture du sol, localisation, type de sol, précédent…).

Chaque valeur de reliquat mal renseignée ou issue de situations atypiques (cultures spéciales, types de sol non représentatifs du territoire étudié) peuvent introduire des valeurs aberrantes4 dans la base de données. Elles risquent de biaiser la représentativité de la synthèse, il est donc préférable de ne pas les utiliser.

CONSEIL 2

L’objectif est de fournir un indicateur qui représente le mieux la situation de l’agriculteur.

Pour cela, comme les valeurs de RSH sont généralement très dispersées, il est recommandé d’utiliser la médiane.

b. Utilisation de tests statistiques

En complément des statistiques descriptives, il est possible de tester l’impact des indicateurs agro- climatiques (Pluie, cultures, précédents, types de sol…) grâce en particulier à des tests de comparaison de moyennes (test de Student). Ils permettent de montrer s’il existe un lien entre l’indicateur testé et les

4 D’un point de vue statistique, une valeur aberrante est une valeur qui n’appartient pas à la distribution normale des données (ellistat.com).

(39)

38 valeurs de RSH. Par exemple, si les différents précédents présents avant une céréale génèrent une différence statistique, on les inclut dans le tableau de synthèse.

POINT DE VIGILANCE

Attention les traitements statistiques peuvent être chronophages. La priorité doit être donnée à la publication des résultats.

2. Les indicateurs agro-climatiques

Les indicateurs choisis et leur nombre à intégrer dans les tests statistiques dépendent essentiellement de l’objectif de départ et de l’échelle de travail (voir Partie 1, II.1). Un indicateur permet de contribuer à expliquer les valeurs de reliquats. En utilisant des indicateurs agro-climatiques dans la synthèse, l’agriculteur aura plus de chance d’utiliser une valeur proche de sa situation.

CONSEIL

L’intégration d’indicateurs pour expliquer la valeur du RSH doit faire l’objet d’une réflexion en amont et/ou passer par une analyse statistique des données pour ne retenir que les résultats significatifs. En effet, les indicateurs à retenir, sont ceux qui apportent les écarts de valeurs de RSH les plus significatifs (voir l’exemple de définition d’un zonage climatique en annexe 12).

Les indicateurs le plus fréquemment utilisés (nommés « indicateurs principaux » dans ce document) pour la réalisation de synthèses de RSH sont :

- La culture (en place ou à venir) - la pluviométrie

- le type de sol

- le précédent cultural5, -

Voir en Annexe 13 le détail des indicateurs cités ci-dessus.

Pour encore plus de précisions, les indicateurs principaux peuvent être complétés avec des indicateurs comme la présence de CIPAN6 (l’effet piège à nitrates impactera le RSH mesuré tant en valeur absolue qu’en

5 Culture ou état de la parcelle au cours de la campagne précédant immédiatement celle dont il est question.

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39 termes de répartition de l’azote dans le profil du sol), la gestion des matières organiques, les pratiques d’irrigation, la gestion des résidus de cultures etc.

POINT DE VIGILANCE

Il convient d’être prudent lorsque l’on dispose de données partielles ou de mauvaise qualité pour les indicateurs agro-climatiques (doute sur le précédent, pas de commune indiquée pour la pluviométrie…). S’il y a un doute, il vaut mieux ne pas les utiliser pour la synthèse.

6 Culture Intermédiaire Piège à Nitrate

ASTUCE 1

Pour choisir ses indicateurs agro-climatiques, il est pertinent d’effectuer le lien avec les critères retenus dans l’établissement du PPF (ex : effet précédent, type de sol…).

ASTUCE 2

Les pluies qui surviennent après le prélèvement du reliquat peuvent lessiver une partie des nitrates des horizons explorés par les racines. Si les pluies sont importantes, il peut être nécessaire de corriger les valeurs de RSH de la synthèse afin d’assurer un conseil cohérent et précis.

Voir en annexe 14 le calcul des pertes d’azote selon la méthode mise au point par la Chambre d’agriculture de Normandie.

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Références

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