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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Réduction des opérateur compacts symétriques

Leçons 203, 205, 208, 213 Salim Rostam

22 mai 2014

Soit (H,h·,·i) un espace de Hilbert (de dimension infinie) et soit T ∈ L(H) un opérateur compact symétrique non nul.

Théorème. Il existe une base hilbertienne deHformée exclusivement de vecteurs propres deT, l’ensemble de ces vecteurs associés à une valeur propre non nulle de T étant au plus dénombrable. De plus, si(en) désigne cette dernière famille etn) les valeurs propres correspondantes alors on peut réordonner cette famille de sorte que(|λn|) décroisse vers 0. En outre, ∀x∈ H on a T x=Pnλnhx, enien.

En s’inspirant de la démonstration par récurrence en dimension finie, on va tout d’abord prouver queT possède un vecteur propre.

1 L’opérateur T

2

admet kT k

2

comme valeur propre

Soit x ∈ H non nul ; le vecteur x est un vecteur propre de T2 associé à la valeur propre kTk2 si et seulement siT2x− kTk2x

2 = 0. De plus :

T2x− kTk2x2 =T2x2+kTk4kxk2−2kTk2RehT2x, xi

=T2x2+kTk4kxk2−2kTk2RekT xk2 carT est symétrique

≤2kTk2kTk2kxk2− kT xk2

On sait quekTk= supkxk=1kT xk : ainsi, on peut trouver une suite (xn) de vecteurs deHde norme 1 telle quekT xnk → kTk. D’après l’inégalité précédente, on obtient donc :

T2xn− kTk2xn2 →0 (1) Or, l’opérateur T est compact et (xn) est bornée donc quitte à extraire on peut supposer que (T xn) converge, vers un vecteury. Ainsi, comme T est continu (car borné sur la boule unité car compact), T2xnT y et (1) fournit donckTk2xnT y. Comme T est non nul, on peut en conclure que (xn) converge vers x := kTT yk2, qui est non nul puisque de norme 1 (carkxnk= 1). Encore par (1) on obtient alorsT2x=kTk2x; comme x6= 0 on en déduit que xest vecteur propre de T2 associé à la valeur propre kTk2.

1

(2)

2 L’opérateur T admet kT k ou −kT k comme valeur propre

On vient de voir que l’on peut trouver x ∈ H non nul tel que (T2− kTk2)x = 0 ; posonsy:= (T− kTk)x. Deux cas se présentent :

– siy = 0 alors on a (T− kTk)x= 0 i.e.x est un vecteur propre de T associé à la valeur propre kTk (carx est non nul) ;

– sinon, y6= 0 donc commeT2− kTk2 = (T+kTk)(T− kTk) on a (T+kTk)y= 0 i.e.y est un vecteur propre deT associé à la valeur propre −kTk.

Finalement, on a montré queT admetkTkou −kTkcomme valeur propre.

3 Récurrence

Initialisation. Posons T1 := T 6= 0 ; d’après la section précédente, on peut trouver λ1 ∈ {−kT1k,kT1k}valeur propre de T1. Ainsi, commeT est compact ker(T−λ1) est de dimension finie et donc est fermé, d’où :

H= ker(T −λ1)⊕ker(T −λ1)

avecT|ker(T−λ1)=λ1id. Il suffit donc d’étudier l’opérateurT sur ker(T−λ1). Ainsi, on considère l’opérateurT2:=T|ker(T−λ

1).

Si T2 est nul on arrête le processus, et sinonT2 est non nul donc on peut appliquer le résultat de la section précédente à l’opérateurT2 : il existe donc λ2 ∈ {−kT2k,kT2k}

valeur propre deT2. Bien sûr, comme T2 part de l’espace ker(T−λ1) on a λ2 6=λ1. De plus, comme T2 est la restriction de T1 à un sous-espace, on a kT2k ≤ kT1k autrement dit|λ2| ≤ |λ1|. Finalement, comme auparavant on a la décomposition :

H= ker(T−λ1)⊕ker(T−λ2)⊕[ker(T −λ1)⊕ker(T −λ2)]

Récurrence. Pourk≥2, on suppose avoir construit une famille (λn)1≤n≤k de valeurs propres non nulles deT deux à deux distinctes et décroissante en module ; on noteTk+1:=

T|

[ki=1ker(T−λi)]. SiTk+1= 0 on s’arrête, sinonTk+16= 0 et on peut appliquer le résultat de la section précédente à l’opérateurTk+1. On trouve ainsi une valeur propre non nulle λk+1 ∈ {−kTk+1k,kTk+1k} de T; comme hki=1ker(T −λi)ihk−1i=1 ker(T −λi)i, l’opérateurTk+1est la restriction à un sous-espace deTk, en particulierkTk+1k ≤ kTkki.e.

k+1| ≤ |λk|. Finalement, comme l’ensemble de départ deTk+1 esthki=1ker(T −λi)i on aλk+1∈ {λ/ 1, . . . , λk} et l’hérédité est démontrée.

4 Conclusion

4.1 Cas où la récurrence ne s’arrête pas

On dispose alors d’une suite infinie de valeurs propres non nulles deux à deux distinctes (λn)n∈N décroissante en module.

2

(3)

La suiten) tend vers0. Comme la suite (|λn|) est décroissante, étant minorée (par 0) elle converge, versλ≥0. Siλ6= 0, considérons pour chaquen∈N un vecteur propre unitaireenassocié à la valeur propre λn. Comme|λn| ≥λ >0, la suite (λ1

nen) est bornée donc commeT est compact on peut, quitte à extraire, supposer que la suite T(λ1

nen) converge. Or :

T 1

λnen

= 1

λnT en=en

donc cette suite ne peut converger carkenemk2 =kenk2+kemk2 = 2 (lesλi étant deux à deux distinctes, les vecteurs ei sont deux à deux orthogonaux carT est symétrique).

Ainsi, λ= 0 donc (|λn|) tend vers 0 donc (λn) tend vers 0.

Inclusion F ⊆kerT. PosonsF :=⊕n≥1ker(T −λn). Si un vecteur x est dansF, d’après la définition deF on peut appliquer l’opérateurTn à xpour tout n≥1. Ainsi :

∀n≥1,kT xk=kTnxk ≤ kTnkkxk=|λn|kxk →0 par ce qui précède. Ainsi,T x= 0 i.e.x∈kerT.

4.2 Diagonalisation de T

Tout d’abord, remarquons que le résultat précédent reste valable dans le cas où la récurrence s’arrête (et où la somme porte alors sur un nombre fini de valeurs de n) ; en particulier on a F = F⊥⊥ ⊇(kerT). Par conséquent, comme kerT est fermé (car T est continu car compact), on a (kerT)⊕kerT =HdoncF+ kerT =H. Comme tous les éléments de kerT sont orthogonaux à tous les éléments deF (carT symétrique et λn6= 0 ∀n), on en déduit que kerT et F sont orthogonaux et on a doncH=FkerT c’est-à-dire :

H=M

n≥1

ker(T −λn)⊕kerT

(les sommes étant orthogonales). Finalement, si (emn)m désigne une base de ker(T−λn) (qui est de dimension finie car λn 6= 0 et T compact), la famille (emn)n,m est une base hilbertienne deF (en effet F = vect(emn) !). Comme kerT possède une base hilbertienne, en concaténant les bases obtenues on obtient donc une base hilbertienne de vecteurs propres deT,i.e.on l’a diagonalisé. En outre on a :

∀x∈ H, T x=X

n,m

λnhx, emniemn

Remarque. Bien sûr, quandT est de rang fini (c’est-à-dire que la récurrence s’arrête), la famille (emn)n,m est une base algébrique de F qui est alors de dimension finie.

Références

[1] WILLEM Michel,Analyse fonctionnelle élémentaire. Cassini, 2003.

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