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La loi LRU a-t-elle modifié les distributions de pouvoir au sein des universités françaises ?

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Academic year: 2022

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Thema Working Paper n°2009-15

Université de Cergy Pontoise, France

La loi LRU a-t-elle modifié les distributions de

pouvoir au sein des universités françaises ? BARTHELEMY Fabrice

BERAUD Alain MARTIN Mathieu

December, 2009

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La loi LRU a-t-elle modifi´e les distributions de pouvoir au sein des universit´es fran¸caises ?

Fabrice BARTH´EL´EMY, Alain B´ERAUD et Mathieu MARTIN

R´esum´e

La loi LRU (loi relative aux libert´es et responsabilit´es des universit´es) change la structure du pouvoir au sein des universit´es fran¸caises. Seuls les membres du conseil d’administration (CA) prennent part `a l’´election du pr´esident, alors qu’auparavant, les membres du conseil scientifique (CS) et du conseil des ´etudes et de la vie universitaire (CEVU) prenaient part au vote. Notre question est alors de savoir si ce changement radical, le nombre de votants est d´esormais compris entre 20 et 30, alors qu’il ´etait compris entre 70 et 140, pr´esent´e souvent comme une r´eforme majeure du syst`eme universitaire, a engendr´e une r´epartition diff´erente du pouvoir parmi les groupes repr´esentatifs tels que les enseignants, les ´etudiants, les personnels IATOS et les membres ext´erieurs.

Mots cl´es :Indice de Banzhaf, pouvoir, universit´es fran¸caises, loi LRU.

Universit´e de Cergy-Pontoise, THEMA, 33 Bd du Port, F-95000, courriel : fabrice.barthelemy@u-cergy.fr.

Universit´e de Cergy-Pontoise, THEMA, 33 Bd du Port, F-95000, courriel : alain.beraud@u-cergy.fr.

Universit´e de Cergy-Pontoise, THEMA, 33 Bd du Port, F-95000, courriel : mathieu.martin@u-cergy.fr.

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Abstract

The new LRU law (loi relative aux libert´es et responsabilit´es des universit´es) changed the structure of power within the French university system. Prior to this law, the President of a university was elected by the members of three governing bodies : i) the board of directors, the scientific council and iii) the education and university life council (CEVU). Under the new law, only the members of the board of directors are entitled to elect the President.

With this new election scheme, the number of potential voters has been reduced from 70 -140 to 20 - 30 members. This aim of this paper is to examine if this new election scheme has affected the distribution of power across the different representative bodies within the university such as the academics, students, administrative personnel and external members.

Keywords:Banzhaf index, power, french universities, law LRU.

JEL classification: C7, D7

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1 Introduction

La loi relative aux libert´es et responsabilit´es des universit´es (LRU) a modifi´e les struc- tures d´ecisionnelles dans les diff´erents ´etablissements universitaires. Barth´el´emy, B´eraud et Martin (2008) analysent la r´epartition du pouvoir au sein du conseil d’administration et dans le cas de l’´election du pr´esident. Des conclusions ´evidentes s’imposent `a la vue des r´esultats. Lors de l’´election du pr´esident, i) les ´etudiants ont un pouvoir important, du moins souvent aussi important que celui des professeurs ou des maˆıtres de conf´erences, ii) les personnels IATOS sont largement moins bien lotis. Dans le conseil d’administration au complet, le rˆole jou´e par les membres ext´erieurs est important mˆeme si le sort des ´etudiants et des enseignants reste enviable. Par contre ces r´esultats ne permettent pas de montrer l’´evolution du pouvoir pour ces diff´erents groupes du fait de la mise en place de la loi LRU.

Ceci est justement l’objet de cet article, avec un accent tout particulier mis sur l’´election du pr´esident.

La th´eorie des jeux coop´eratifs propose des outils efficaces et performants permettant de savoir `a quels groupes b´en´eficie cette loi. Cette derni`ere a simplifi´e les processus de choix du pr´esident et de gouvernance `a travers le conseil d’administration. En effet, le texte laisse finalement assez peu de libert´e pour la constitution des instances, et seul le conseil d’ad- ministration choisit le pr´esident. La loi LRU stipule que la taille de ce conseil est comprise entre 20 et 30 repr´esentants, `a laquelle il faut ajouter un membre suppl´ementaire, lorsque le pr´esident est ´elu hors conseil d’administration. Quatre grands groupes, les enseignants, les ´etudiants, le personnel IATOS et les ext´erieurs, si`egent dans ce conseil sachant que ce dernier groupe ne vote pas pour l’´election du pr´esident. Le tableau 1, repris de Barth´el´emy, B´eraud et Martin (2008), r´esume les contraintes impos´ees par la loi1.

Concernant le conseil d’administration, la situation ´etait semblable avant la mise en place de la loi puisqu’il y avait aussi quatre grands groupes. Par contre, le pr´esident ne faisait pas partie du CA comme c’est le cas actuellement et, de plus, la taille du conseil

´etait diff´erente (il devait contenir entre 30 et 60 membres). La r´epartition interne ´etait diff´erente, comme r´esum´ee dans le tableau 2. Les groupes “professeurs” et “MCF” devaient

1. Pour les d´etails concernant les groupes, voir Barth´el´emy, B´eraud et Martin (2008). Notons simplement que ces groupes portent le nom des membres les plus repr´esent´es. `A titre d’exemple, la cat´egorie “MCF”, comme nous l’appelons tout au long de cet article, est constitu´e ds enseignants et/ou chercheurs autres que les professeurs des universit´es ou assimil´es. Un charg´e de recherche CNRS appartiendra alors `a ce groupe.

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Tableau 1 –Nombre de repr´esentants au conseil d’administration apr`es la LRU Groupes si´egeant au Nombre de

conseil d’administration repr´esentants

Enseignants de 8 `a 14

Professeurs de 4 `a 7

MCF de 4 `a 7

Etudiants´ de 3 `a 5

IATOS 2 ou 3

Ext´erieurs 7 ou 8

Ext´erieurs 1 4 `a 7 Ext´erieurs 2 2 ou 3

ˆetre de taille ´equivalente. Autrement dit, le nombre d’enseignants ´etait pair et cela r´eduisait un peu le nombre de cas possibles. Cependant, ce nombre ´etait de 926 contre 96 d´esormais, la r´eduction est donc importante. Mais le cas le plus compliqu´e est pour l’´election du pr´esident.

Seuls les membres du CA, hors ext´erieurs, votent lors de l’´election du pr´esident depuis la mise en place de la loi LRU, il n’y a alors que 24 possibilit´es de r´epartitions de si`eges.

Tableau 2 – Nombre de repr´esentants au conseil d’administration avant la LRU Groupes si´egeant au Nombre de

conseil d’administration repr´esentants en %

Enseignants 40 `a 45

Professeurs 20 `a 22,5

MCF 20 `a 22,5

Etudiants´ 20 `a 25

IATOS 10 `a 15

Ext´erieurs 20 `a 30

Ext´erieurs 1 50% des ext´erieurs Ext´erieurs 2 20% des ext´erieurs

Auparavant, les membres des trois conseils de l’universit´e, le conseil d’administration (CA), le conseil des ´etudes et de la vie universitaire (CEVU) et le conseil scientifique (CS) avaient le droit de vote et le nombre total d’´electeurs variait de 70 `a 140. De plus, il existait de nombreuses contraintes au sein des trois conseils que nous r´esumons dans le tableau 3. Dans la troisi`eme colonne correspondant au CS, la notation T renvoie au nombre d’enseignants

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plus le nombre de personnels IATOS, avecT allant de 60% `a 80% du nombre d’´elus au CS.

Notons que la ligne “total” n’est pas en pourcentages, comme le reste du tableau, mais en nombre de repr´esentants. Des hypoth`eses ont dˆu ˆetre faites pour permettre une comparaison entre les deux situations, il a fallu faire des choix. De mˆeme, certaines contraintes ne sont pas exprim´ees dans le tableau. Concernant les hypoth`eses, une distinction est propos´ee entre les diff´erents membres ext´erieurs. En effet, comme dans Barth´el´emy, B´eraud et Martin (2008), nous distinguons les membres ext´erieurs choisis par les collectivit´es locales des autres membres ext´erieurs, repr´esentants du monde ´economique. Une diff´erence entre cette derni`ere cat´egorie et son homologue d’apr`es loi LRU est que d´esormais, les autres membres ext´erieurs sont propos´es par le pr´esident ce qui n’´etait pas le cas auparavant. D’un point de vue analytique, cette diff´erence n’est pas gˆenante puisque nous avons consid´er´e ces membres, mˆeme s’ils sont d´esormais proches du pr´esident, comme un groupe `a part enti`ere, homog`ene.

Tableau 3 – Nombre de repr´esentants dans les 3 conseils avant la LRU

Groupes si´egeant CA CS CEVU

Enseignants (en %) 40 `a 45 2/3T 37,5 `a 40

Professeurs (en %) 20 `a 22,5 0.5T 18,75 `a 20

MCF (en %) 20 `a 22,5 1/6T 18,75 `a 20

Etudiants (en %)´ 20 `a 25 7,5 `a 12,5 37,5 `a 40

IATOS (en %) 10 `a 15 1/12T 10 `a 15

Ext´erieurs (en %) 20 `a 30 10 `a 30 10 `a 15

Ext´erieurs 1 50% des ext´erieurs 50% des ext´erieurs 50% des ext´erieurs Ext´erieurs 2 20% des ext´erieurs 20% des ext´erieurs 20% des ext´erieurs

Total (nombre de si`eges) 30 `a 60 20 `a 40 20 `a 40

Nombre de cas2 926 12 114 13

De plus, dans le CS, on distingue les enseignants titulaires de l’habilitation `a diriger les recherches (HDR) des docteurs. Se pose alors le probl`eme de la situation des maˆıtres de conf´erences ayant une HDR, qui sont comptabilis´es au CS dans le groupe “professeurs” alors qu’ils sont int´egr´es dans le groupe “MCF” du CA. Mais il faut dire que le code de l’´education ne pr´ecise pas le nombre de maˆıtres de conf´erences HDR qui doivent si´eger dans les conseils.

2. Les d´etails du nombre de cas pour le CA, le CS et CEVU sont donn´es en annexe dans les tableaux 5, 6 et 7.

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Concernant les contraintes absentes du tableau, il faut souligner que dans le CA et le CEVU les groupes “professeurs” et “MCF” sont de taille identiques et que dans le CEVU, le nombre d’´etudiants est ´egal au nombre d’enseignants. Ceci implique que le nombre d’´etudiants et d’enseignants est un multiple de 4. De plus, dans le cas d´elicat du CS, les cat´egories que nous avons appel´ees “MCF” et “IATOS” sont quelque peu diff´erentes de celles du CA et du CEVU. En effet, les personnels appel´es le plus souvent PRAG3 sont, `a la fois dans le CA et le CEVU, int´egr´es `a la cat´egorie “MCF” alors que dans le CS, ils sont int´egr´es dans la cat´egorie “IATOS”. Il est alors stipul´e que parmi les 1/12 T, au moins la moiti´e sont des personnels IATOS et donc qu’au plus, il y a 1/24T de PRAG. Nous avons tenu compte de cette contrainte suppl´ementaire et nous r´eint´egrons alors les PRAG dans le groupe “MCF”.

La logique qui pr´evalait avant la loi LRU ´etait sensiblement diff´erente de celle pr´esente apr`es la LRU, car `a la difficult´e de trouver toutes les configurations du CA (sachant qu’au- paravant les ext´erieurs avaient un droit de vote), s’ajoute la difficult´e de construire le CS et le CEVU. La loi LRU a permis de passer de 1 610 363 r´epartitions de si`eges possibles `a 24. Le changement en termes de nombre de configurations est donc radical. Si la situation actuelle peut-ˆetre ´eventuellement ´etudi´ee sans l’outil informatique, il va de soi que ce der- nier est absolument n´ecessaire pour la p´eriode ant´erieure `a la r´eforme. En annexe le tableau 8 d´etaille le nombre de cas possibles pour un nombre fix´e de si`eges, ce dernier variant de 70 `a 140. Les bornes inf´erieures et sup´erieures du nombre de si`eges groupe par groupe, sont donn´ees `a titre indicatif (ces bornes ´etant induites par le tableau 3). Bien entendu, le nombre important de cas provient de la prise en compte des trois conseils d´etaill´es aussi en annexe (respectivement dans les tableaux 5, 6 et 7) : il y a 926 r´epartitions possibles dans le CA, 12 114 dans le CS et 13 dans le CEVU.

Une fois les diff´erents groupes et conseils construits, il faut alors d´eterminer le pouvoir de chacun et pr´eciser quels sont ceux qui ont gagn´e et perdu lors de la mise en place de la loi LRU. Nous effectuons la mesure du pouvoir `a l’aide d’un outil classique de la th´eorie des jeux coop´eratifs, l’indice de pouvoir. Celui-ci mesure la probabilit´e pour un groupe de faire basculer une coalition gagnante, c’est-`a-dire un ensemble de groupes capables d’imposer leurs d´ecisions, en une coalition perdante en la quittant. On dit dans ce cas que le groupe est

3. Il s’agit en fait d’enseignants du second degr´e, titulaires de l’agr´egation, du CAPES ou du CAPET, affect´es dans l’enseignement sup´erieur.

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pivot, il peut rendre une coalition perdante en quittant celle-ci. Malheureusement, il existe de nombreux indices de pouvoir, chacun poss´edant des avantages et des inconv´enients. Nous avons opt´e, comme dans Barth´el´emy, B´eraud et Martin (2008), pour l’indice de Banzhaf (1965), d’une part car il est ais´e `a manipuler et son approche est parfaitement intuitive, d’autre part car son importance historique et ses qualit´es normatives en font un indice tr`es

´etudi´e et utilis´e dans la litt´erature. Mais l’utilisation des indices de pouvoir implique un certain nombre d’hypoth`eses. En particulier, nous supposons que tous les membres d’un mˆeme groupe, par exemple les ´etudiants, votent de la mˆeme fa¸con, tout se passe comme s’il n’y avait qu’un seul membre pouvant voter plusieurs fois. Or, dans la r´ealit´e, il est ´evident que le groupe “´etudiants”, tout comme les autres d’ailleurs, n’est pas homog`ene, diff´erentes tendances politiques ou syndicales sont repr´esent´ees. Cependant, nous ´etudions le pouvoir a priori et non a posteriori, avant que les groupes ne se forment. Absolument rien n’est dit quant `a la constitution des diff´erents groupes par les ´electeurs.

Le pouvoir d’un joueur se d´etermine dans le cadre d’un jeu de vote, qui est un couple (N, W) o`uN est l’ensemble des joueurs (avec|N|=no`u la notation |A|signifie le nombre d’´el´ements dans l’ensemble A) et W l’ensemble des coalitions gagnantes, c’est-`a-dire l’en- semble des groupes de joueurs capables d’imposer leur d´ecision au niveau collectif.

Le jeu majoritaire est utilis´e pour l’´etude de l’´election du pr´esident de l’universit´e et du vote au sein du CA mais dans ce dernier cas, le pr´esident a une voix pr´epond´erante s’il y a

´egalit´e. Le jeu s’´ecrit [w1, ..., wn] o`u wi est le poids attribu´e au joueuri (wi est un nombre entier). Une coalition S est gagnante si la somme des poids des membres qui la composent est plus grande que la majorit´e4, c’est-`a-dire

S∈W ⇐⇒ X

i∈S

wi>w/2¯ avec ¯w=P

iwi. Si l’on notev(S) = 1 le fait que la coalitionS soit gagnante (on attribue une valeur v de 1 `a la coalition S) etv(S) = 0 le fait qu’une coalition soit perdante, on dit qu’un joueuriest pivot lorsquev(S) = 1 etv(S−i) = 0. `A partir de l`a, l’indice de Banzhaf se calcule simplement. Il suffit d’´ecrire toutes les coalitions non-vides possibles (soit 2n1) et de rep´erer dans chacune d’elle quels sont les joueurs pivots. Le pouvoir d’un joueur est alors le nombre de fois o`u il est pivot sur le nombre total de pivots5. Consid´erons l’exemple

4. Pour la pr´esentation de la situation avec voix pr´epond´erante du pr´esident, voir Barth´el´emy, B´eraud et Martin (2008).

5. Nous consid´erons donc l’indice de Banzhaf normalis´e, souvent associ´e au nom de Coleman. Cela nous

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simple suivant [5,4,1]. Les coalitions sont{1},{2},{3},{1,2},{1,3},{2,3},{1,2,3}. Les joueurs en gras sont pivots, sachant que la majorit´e est obtenue avec une somme de poids sup´erieure `a 5. Le pouvoir du joueur 1 est ´egal `a 3/5, celui du joueur 2 est ´egal `a 1/5, tout comme celui du joueur 3.

Formellement, on ´ecrit l’indice de Banzhaf du joueur ide la mani`ere suivante

βi(G) = P

S⊆N[v(S)−v(S\{i})]

P

j∈N

P

S⊆N[v(S)−v(S\{j})] (1)

De plus amples d´etails et une bibliographie concernant les indices de pouvoir sont donn´es par exemple dans Straffin (1994) ou Felsenthal et Machover (1998), sachant que la litt´erature dans ce domaine est devenue consid´erable. Une tr`es belle pr´esentation en fran¸cais est pro- pos´ee par Andjiga, Chantreuil et Lepelley (2003).

Afin d’analyser au mieux les cons´equences de la r´eforme, trois cas, dont deux fictifs, sont pr´esent´es. En effet, la LRU modifie l’´election du pr´esident `a deux niveaux : en termes de nombre de si`eges attribu´es `a chacun des groupes et en termes de groupes pr´esents, les ext´erieurs ne votant plus suite `a la LRU. Les changements sur le pouvoir des groupes provient de ces deux effets combin´es. Dans la deuxi`eme section, afin d’analyser l’impact seul de la perte de droit de vote des ext´erieurs, nous consid´erons une situation imaginaire o`u les ext´erieurs n’ont pas le droit de vote aussi bien avant qu’apr`es la r´eforme. Puis, dans la troisi`eme section, nous comparons les deux situations r´eelles, avec les ext´erieurs qui avaient le droit de vote avant la r´eforme puis l’ont perdu. Enfin, un autre situation hypoth´etique est ´etudi´ee dans la quatri`eme section car il est question depuis quelques temps de redonner le droit de vote aux ext´erieurs pour l’´election du pr´esident. La cinqui`eme section conclut en s’attardant sur l’analyse du pouvoir au sein du CA. Nous notons “casx/y”, la situation o`u le nombre de groupes avant la r´eforme ´etaitx et devient y apr`es la r´eforme.

2 Le cas 4/4

Mˆeme en ne consid´erant que seuls 4 groupes peuvent prendre part au vote, 26 674 r´epartitions sont possibles avant la r´eforme et 24 ensuite. Cette diff´erence provient bien entendu du nombre total de membres possible et de la prise en compte des trois conseils.

La question, uniquement th´eorique, est de savoir si la prise en compte de ces conseils a

permet d’exprimer les pouvoirs en pourcentages.

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modifi´e ou non le pouvoir des quatre groupes. Si ce n’est pas le cas et si des changements importants apparaissent dans la situation 6/4, cela signifie que ces changements proviennent de la r´eduction du nombre de membres et du fait que seul le CA vote pour le pr´esident d´esormais.

Les histogrammes de la figure 1 comparent les situations avant et apr`es r´eforme. En abscisses figurent les diff´erentes valeurs possibles de pouvoir obtenus `a l’aide de l’indice de Banzhaf alors qu’en ordonn´ees figurent le nombre de fois (en pourcentages) o`u le groupe poss`ede ce pouvoir. Le groupe “professeurs” d´etient donc 1/3 du pouvoir dans 73,5% des cas avant la r´eforme, contre 95,8% apr`es celle-ci.

Figure 1 –Election du pr´esident - cas 4/4´

Le changement le plus important concerne certainement les enseignants, les ´etudiants et

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les personnels IATOS ´etant dans des situations quasiment ´equivalentes. Clairement, la loi LRU donne plus de pouvoir au groupe “MCF” aux d´epens du groupe “professeurs”. Suite

`a la r´eforme, le pouvoir du groupe “professeurs” se concentre presque exclusivement sur la valeur 1/3 alors qu’auparavant un pourcentage non n´egligeable de cas attribuait un pouvoir de 50% (20,9% des cas). La raison de ce transfert de pouvoir du groupe “professeurs” vers le groupe “MCF” provient de la structure du CS, seul conseil o`u la parit´e “professeurs-MCF”

n’est pas respect´ee. Suite `a la loi LRU, la parit´e est respect´ee mis `a part dans le cas o`u le pr´esident est ´elu hors du CA, auquel cas le nombre maximum de votants n’est plus 30 mais 31 et la parit´e est bris´ee.

De mani`ere g´en´erale, dans la situation 4/4, les modifications ne semblent pas majeures et nous comprenons cela comme un effet mod´er´e de la prise en compte d’un plus grand nombre de membres et de trois conseils.

3 Le cas 6/4

Des questions tout `a fait l´egitimes se posent lors de la mise en place de la r´eforme et de la n´egociation entre les groupes pour savoir quelle sera la taille du CA et comment se fera la distribution des si`eges. `A l’´evidence, les ext´erieurs ont perdu tout leur pouvoir puisqu’ils ne votent plus, mais Barth´el´emy, B´eraud et Martin (2008) montrent que leur situation actuelle, pour les prises de d´ecisions au sein du CA, n’est pas la pire qui soit. Puisque les ext´erieurs ne votent pas pour le pr´esident, l’intuition sugg`ere que les quatre groupes restants voient leur pouvoir augmenter, ou pour le moins, ne pas diminuer. De plus, quatre groupes au lieu de six, signifie un nombre de valeurs possibles de pouvoir nettement moins important. `A ce sujet, on peut consulter Barth´el´emy, Martin et Merlin (2008). Nous ´etudions les chan- gements groupe par groupe `a l’aide d’´el´ements de statistique descriptive report´es dans le tableau 4 pr´esent´e en annexe. De plus, les fonctions de r´epartition du pouvoir des diff´erents groupes sont compar´ees sur les diff´erents graphiques de la figure 8, pr´esent´ee en annexe.

- Professeurs: tout d’abord, avant la r´eforme, le groupe “professeurs” ´etait susceptible de recevoir 53 valeurs de pouvoir diff´erentes allant de 1/6 `a 0,48, d´esormais, seules 2 valeurs sont possibles, 1/4 et 1/3.

Sur l’histogramme des “professeurs” de la figure 2 sont repr´esent´ees toutes les valeurs

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Figure 2 –Election du pr´esident, “professeurs” et “MCF” - cas 6/4´

de pouvoir possibles avant et apr`es. Depuis la r´eforme, le groupe “professeurs” a presque toujours un tiers du pouvoir, ce qui semble tr`es satisfaisant en pr´esence de quatre groupes.

Remarquons Avant la r´eforme, les valeurs sont nettement mieux r´eparties et le mode est moins ais´e `a d´eterminer. Notre intuition semble donc pertinente : plus de pouvoir apr`es la r´eforme li´e `a l’absence des ext´erieurs et un pouvoir moins diffus.

- MCF : comme pour le groupe “professeurs”, le nombre de possibilit´es a largement di- minu´e passant de 46 cas, allant de 0,107 `a 1/3, `a 2 valeurs, 1/4 et 1/3, comme le montre l’histogramme correspondant de la figure 2. `A l’instar du groupe “professeurs”, le groupe

“MCF” a vu son pouvoir augmenter et une premi`ere conclusion s’impose alors, les ensei- gnants n’ont pas pˆati de la r´eforme et c’´etait tr`es certainement l’objet de celle-ci.

- ´Etudiants: le nombre de cas possibles ´etait encore plus important pour les ´etudiants que pour les enseignants puisqu’on d´enombrait 58 cas (avec des valeurs allant de 0,107 `a 0,357).

Seuls 3 subsistent apr`es la r´eforme, 1/6, 1/3 et 5/12. Les deux situations sont illustr´ees au moyen de l’histogramme ”´etudiants” de la figure 3. `A l’´evidence, le sort des ´etudiants s’est largement am´elior´e, tout comme celui des enseignants. Encore une fois, notre intuition se r´ev`ele juste, moins de groupes signifie une r´epartition avantageuse pour tous.

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Figure 3 –Election du pr´esident, “´etudiants” et “IATOS” - cas 6/4´

- IATOS : c’est pour le groupe “IATOS” que le ratio du nombre de possibilit´es avant et apr`es r´eforme est le plus faible puisqu’on passe de 41 valeurs de pouvoir possibles (allant de 0 `a 1/5) `a 3 valeurs (0, 1/12 et 1/6). Concernant l’´election du pr´esident, la comparaison sur l’histogramme “IATOS” de la figure 3 est sans appel : le sort de ce groupe s’est sensi- blement d´egrad´e avec une part tr`es importante de cas o`u leur pouvoir est nul6. Nous nous attendions `a ce que tous les groupes encore pr´esents pour l’´election du pr´esident voient leur pouvoir s’am´eliorer, le cas de ce groupe nous montre que cette intuition est erron´ee. Il pˆatit de l’importante am´elioration du sort des enseignants et des ´etudiants. Clairement, ils sont les perdants de la mise en place de la r´eforme puisqu’ils sont dans une situation `a peine meilleure que les ext´erieurs, qui eux, n’ont pas le droit de vote !

Pour conclure l’´etude du cas 6/4, on peut utiliser la dominance stochastique7 comme outil de comparaison des distributions de pouvoir, si l’on consid`ere ce dernier comme une

6. On parle dans ce cas de “dummy player” en th´eorie des jeux coop´eratifs.

7. La fonction de r´epartitionF(t) domine stochastiquement `a l’ordre 1 la fonction de r´epartitionG(t), si et seulement si,∀t, F(t)G(t). Cela implique que la courbe deF(t) se trouve constamment en dessous de celle deG(t) (dans le cas de dominance stricte).F(t) domine stochastiquement `a l’ordre 2G(t), si et seulement si, la somme cumul´ee de F(t) est toujours inf´erieure `a la somme cumul´ee de G(t) : ∀s,Rs

−∞F(t)dt Rs

−∞G(t)dt. De fait, la dominance stochastique d’ordre 1 implique celle `a l’ordre 2, la r´eciproque ´etant fausse.

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variable al´eatoire. Pour le groupe “IATOS”, le fait que la distribution du pouvoir obtenue dans le cas avant LRU domine `a l’ordre 2 la distribution du pouvoir dans le cas LRU, ren- force les conclusions du paragraphe pr´ec´edent. Par contre, pour les groupes “professeurs”,

“MCF” et “´etudiants”, c’est l’inverse, la distribution du pouvoir dans le cas LRU domine stochastiquement `a l’ordre 2 la distribution du pouvoir obtenue dans le cas avant LRU, ce qui illustre les r´esultats mis en ´evidence pr´ec´edemment (voir le tableau 9 en annexe, pour un r´ecapitulatif des dominances stochastiques existantes dans les situations ´etudi´ees).

Nous aborderons aussi, en conclusion, l’´etude du pouvoir de ces groupes dans le cadre strict du CA, qui, avant la r´eforme, ´etait d´ej`a l’instance d´ecisionnaire la plus importante.

4 Le cas 6/6

Comme pour le cas 4/4, notons que le cas 6/6 est hypoth´etique. Ce cas permet de prendre en compte dans notre analyse une r´eforme d’actualit´e de la loi LRU, qui vise `a redonner du pouvoir aux ext´erieurs dans le choix du pr´esident. C’est `a l’´evidence une mani`ere d’amoindrir le poids des enseignants et du pr´esident en place, mˆeme si certains ext´erieurs sont choisis par ce dernier. Nous pouvons aussi interpr´eter cet ´eventuel changement comme la volont´e d’obliger le pr´esident en place `a bien s’entendre, et ce sur une longue dur´ee, avec les ext´erieurs, afin d’assurer une stabilit´e interne.

Le cas 6/6 compare une situation avant la r´eforme o`u on pouvait d´enombrer 1 610 363 r´epartitions de si`eges possibles `a une situation o`u il n’y en a plus que 96. De mˆeme que pour le cas 6/4, nous ´etudions les changements groupe par groupe, `a l’aide d’´el´ements de statistique descriptive report´es dans le tableau 4, et des fonctions de r´epartition du pouvoir pr´esent´ees `a la figure 8.

- Professeurs: avant la r´eforme, nous avons vu que 53 valeurs de pouvoir ´etaient possibles, d´esormais seulement 9 sont envisageables. Ces valeurs variaient entre 1/6 et 0,48 alors qu’elles varient d´esormais de 0,2 `a 0,3. `A l’´evidence, sur l’histogramme suivant, on s’aper¸coit que le pouvoir du groupe “professeurs” se d´et´eriore : la distribution est plus concentr´ee sur des valeurs plus faibles.

Ce r´esultat n’est bien entendu pas une surprise puisque le pouvoir est divis´e entre un

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Figure 4 –Election du pr´esident, “professeurs” et “MCF” - cas 6/6´

nombre de groupes plus important. Une r´eforme de la r´eforme n’est donc pas souhaitable pour ce groupe.

- MCF : si 46 valeurs de pouvoirs ´etaient possibles avant la r´eforme, seules 7 sont encore envisageables par la suite. Certes la plage de valeurs possibles est d´ecal´ee vers la droite, de 0,107 `a 1/3 de pouvoir avant et de 0,077 `a 0,286 apr`es, mais l’´etude plus d´etaill´ee de la distribution montre clairement que le pouvoir du groupe “MCF” s’am´eliore en introdui- sant les ext´erieurs. On passe d’un pouvoir moyen de 19,05 `a 22,63 avec un ´ecart type qui diminue. Ce groupe b´en´eficie de la parit´e “professeurs-MCF” et ne pˆatit plus du poids im- portant qui ´etait donn´e au groupe “professeurs” dans le CS. Un transfert s’est donc op´er´e du groupe “professeurs” vers le groupe “MCF”. Ainsi, contrairement `a l’intuition, l’arriv´ee des ext´erieurs n’affaiblit pas le pouvoir de tous les groupes.

- ´Etudiants : avant la r´eforme, 58 valeurs de pouvoirs ´etaient possibles, alors qu’apr`es 11 seulement sont envisageables. Ces valeurs variaient entre 0,107 et 0,3571 alors qu’elles varient d´esormais de 0,143 `a 0,233. De plus, l’histogramme “´etudiants” de la figure 5, illustre nettement un d´ecalage vers la gauche de la distribution du pouvoir (moins de valeurs ´elev´ees sont admissibles pour ce groupe).

Ainsi, les ´etudiants n’ont aucun int´erˆet `a voir les ext´erieurs obtenir un droit de vote pour

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Figure 5 –Election du pr´esident, “´etudiants” et “IATOS” - cas 6/6´

l’´election du pr´esident. Le pourcentage de cas o`u ils obtenaient au moins 25% du pouvoir disparaˆıt totalement avec ce changement dans la r´eforme.

- IATOS : avant la r´eforme, nous avons vu que 41 valeurs de pouvoirs ´etaient possibles, d´esormais seulement 13 sont envisageables. Notons malgr´e tout, que cette baisse est moins importante que pour les autres groupes. Si la r´eforme (de la r´eforme) est mise en place, les

“IATOS” n’auront jamais plus de 20% du pouvoir. Par contre, ils ne pourront plus ˆetre un dummy player, leur pouvoir ´etant minor´e par 0,0714. L’´etude plus d´etaill´ee de la distribu- tion du pouvoir, `a travers l’histogramme correspondant de la figure 5, montre que le sort du groupe “IATOS” s’am´eliore. La variance est moindre apr`es la r´eforme avec une concen- tration plus importante entre 10 et 17% du pouvoir. Le fait que les ext´erieurs obtiennent

`a nouveau du pouvoir dans l’´election du pr´esident est souhaitable pour le groupe “IATOS”

puisque le cas 6/4 lui ´etait clairement d´efavorable.

- Les ext´erieurs 1 et 2: avant la r´eforme, 73 valeurs de pouvoirs ´etaient possibles pour ces deux groupes alors que seulement 11 sont d´esormais envisageables, pour chacun des deux groupes. Ces valeurs variaient entre 0 et 0,2167 alors qu’elles varieraient maintenant entre 0,0714 `a 0,2 pour le groupe “ext´erieurs 1” et entre 0 et 0,1167 pour le groupe “ext´erieurs 2” (cf. les deux histogrammes de la figure 6).

(17)

Figure 6 – Election du pr´esident, “ext´erieurs 1” et “ext´erieurs 2” - cas 6/6´

Le groupe “ext´erieurs 1” gagne non seulement `a obtenir un droit de vote (puisqu’il n’aurait plus un pouvoir nul) mais gagne par rapport `a la situation initiale. Le pouvoir moyen augmente et l’´ecart type diminue. Il y a moins de cas o`u leur pouvoir est inf´erieur `a 0,10. Pour le groupe “ext´erieurs 2”, la situation est meilleure mˆeme si il est toujours possible que leur pouvoir soit nul. Le pouvoir moyen augmente (de 0,067 `a 0,071) et il y a moins de cas qui entraˆınent des valeurs faibles de pouvoir. Comme pour les “ext´erieurs 1”, moins de cas conduisent `a un pouvoir est inf´erieur `a 0,10. Notons, aussi qu’avant la r´eforme environ 70% des valeurs de pouvoir ´etaient inf´erieures `a 0,0714, alors que cette proportion passe aux alentours de 43%.

Comme dans le cas 6/4, le crit`ere de la dominance stochastique peut ˆetre utilis´e afin de comparer les distributions de pouvoir des diff´erents groupes. Pour les groupes “professeurs”,

“MCF” et “´etudiants”, la distribution du pouvoir obtenue dans le cas LRU domine `a l’ordre 1 la distribution du pouvoir dans le cas d’une r´eforme de la LRU. Ceci illustre bien le fait que ces groupes ne seraient pas du tout favorables `a une r´eforme de la LRU : il y aurait plus de chances d’obtenir des valeurs de pouvoir plus faibles et moins de chances d’obtenir des valeurs de pouvoir plus ´elev´ees. Par contre, pour les trois autres groupes, “IATOS”,

“ext´erieurs 1” et “ext´erieurs 2”, la distribution du pouvoir obtenue dans le cas d’une r´eforme de la LRU domine `a l’ordre 2 la distribution du pouvoir dans le cas avant la LRU. Cela illustre que pour ces 3 derniers groupes, il y a moins de chances d’obtenir les valeurs de

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pouvoir les plus faibles dans le cas de la r´eforme de la LRU.

5 Conclusion

Dans cet article, des comparaisons en terme de pouvoir sont effectu´ees entre les situations pr´e et post loi LRU pour l’´election du pr´esident d’universit´e. Le cas r´eel ainsi que des cas hypoth´etiques sont ´etudi´es, afin de comprendre qui sont les perdants et les gagnants de cette loi et pourquoi. Notons qu’un des deux cas hypoth´etiques concerne la possibilit´e de laisser `a nouveau les ext´erieurs voter pour le pr´esident. De mani`ere g´en´erale, les enseignants et les ´etudiants ont b´en´efici´e de la mise en place de la loi LRU et ces derniers n’ont pas int´erˆet `a ce que les ext´erieurs aient de nouveau un poids dans l’´election pr´esidentielle. Si la regain de pouvoir pour les enseignants est certainement dans l’esprit de la loi, c’est certainement beaucoup moins le cas pour les ´etudiants. Ces derniers ont parfois d´ecri´e cette loi en pr´etextant une baisse de pouvoir abusive, les r´esultats montrent que c’est plutˆot le contraire qui s’est pass´e.

Mais il est vrai que, si l’´election pr´esidentielle est importante, la r´epartition du pouvoir au sein du CA ne le demeure pas moins. En effet, ce conseil reste l’instance la plus impor- tante au sein des universit´es fran¸caises. Dans cet article, nous nous sommes focalis´es sur l’´election pr´esidentielle, mais ayant rappel´e l’importance du CA, nous pouvons mentionner les r´esultats obtenus sur ce seul conseil8. Le nombre de cas possibles au CA avant la mise en place de la loi LRU ´etait bien plus important qu’apr`es, puisqu’il est pass´e de 926 `a 969. Cela est dˆu `a la restriction importante du nombre de membres, l’id´ee ´etant de simplifier la prise de d´ecision.

Les histogrammes des pouvoirs des 6 groupes sont pr´esent´es en annexe sur la figure 7.

Le sort du groupe “professeurs” s’est am´elior´e et c’est plus net que pour le groupe “MCF”.

Cette am´elioration provient de la prise en compte de la voix pr´epond´erante et de l’hypoth`ese que le pr´esident est un professeur. Si celui-ci est un maˆıtre de conf´erences alors le groupe

8. Il faut garder `a l’esprit que l’´etude du CA avant la mise en place de la loi est un cas particulier de l’´election pr´esidentielle. En effet, le CA ´etait un des trois conseils d´ecisionnaires, avec le CS et le CEVU.

Consid´erer l’´election pr´esidentielle implique donc d’´etudier les possibilit´es au sein du CA.

9. Afin de simplifier, nous ne consid´erons ici que le cas o`u le pr´esident est ´elu dans le CA, c’est-`a-dire le cas o`u le nombre d’´elus au CA est compris entre 20 et 30. Bien entendu, il est simple d’entreprendre la mˆeme d´emarche lorsque le pr´esident est ´elu hors CA. De plus, come le stipule la loi LRU, nous tenons compte de la voix pr´epond´erante du pr´esident en cas d’´egalit´e.

(19)

“MCF” verra sa situation s’am´eliorer.

Si le sort des ´etudiants s’am´eliore concernant l’´election du pr´esident, ce n’est plus le cas quand nous consid´erons le CA. Leur perte est en effet assez nette.

Le sort du groupe “IATOS” s’est d´egrad´e, pour l’´election du pr´esident et pour leur impact dans le CA. Cette d´egradation a avantag´e les enseignants et les ext´erieurs.

Tout au long de cet article, les groupes sont homog`enes puisque nous faisons de l’analyse de pouvoir a priori. Il va de soi que nous avons conscience qu’une fois les conseils ´elus, d’importantes dissensions peuvent exister au sein mˆeme des groupes avec la division du pouvoir qui en d´ecoule. Typiquement, la r`egle de r´epartition de si`eges (m´ethode des plus forts restes ou m´ethode d’Hamilton `a laquelle s’ajoute une prime aux gagnants) entraˆıne le plus souvent une r´epartition 6/1 pour le groupe “professeurs” et le groupe “MCF” quand on impose leur nombre `a 7. Six pour une liste et un membre pour les opposants, qui votera certainement souvent contre l’´equipe en place. Cependant, il ne faut certainement pas sous- estimer non plus la propension qu’ont les membres d’un mˆeme groupe `a s’entendre quand les questions les concernent directement. Il est l´egitime de penser que les personnels IATOS s’allieront quand il s’agira de d´efendre des int´erˆets communs. Et encore une fois, notre but est l’analyse de pouvoir des groupes, a priori. De plus, notre analyse peut ˆetre effectu´ee universit´e par universit´e pour comparer, avec les forces r´eelles, les gains et les pertes de pouvoir de chacun en red´efinissant les groupes. Mais l’analyse ne sera plus globale comme nous l’avons faite ici.

6 Bibliographie

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Barth´el´emy F.,B´eraud A., Martin M., “Loi relative aux libert´es et responsabilit´es des universit´es (loi LRU), ´election du pr´esident et conseil d’administration”, Revue d’ Economie Politique, 3 : 299316, 2008.

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Banzhaf. J.F, “Weighted voting doesn’t work: A mathematical analysis”, Rutgers Law

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Straffin. P.D, “Power and stability in politics”, Chapter 32, Aumann. R.J and Hart. S, eds, Handbook of Game Theory, vol 2, North-Holland, Amsterdam, The Netherlands, 1994.

(21)

Tableau 4 –Pouvoir dans les diff´erents cas, avant et apr`es la LRU, groupe par groupe Statistiques descriptives Valeurs

Cas Moyenne Ecart type´ Q25 Q75 min max diff´erentes

Professeurs

Avant LRU - 4 groupes 37,12 6,95 33,33 41,67 16,67 50,00 5 Avant LRU - 6 groupes 31,68 5,93 27,59 35,71 16,67 48,00 53 Apr`es LRU - 4 groupes 32,99 1,70 33,33 33,33 25,00 33,33 2 Apr`es LRU - 6 groupes 24,71 2,69 23,33 25,86 20,00 30,00 9

MCF

Avant LRU - 4 groupes 29,35 6,84 25,00 33,33 8,33 33,33 4 Avant LRU - 6 groupes 19,05 3,96 16,07 21,43 10,71 33,33 46 Apr`es LRU - 4 groupes 32,99 1,70 33,33 33,33 25,00 33,33 2 Apr`es LRU - 6 groupes 22,63 3,10 20,00 23,33 16,67 28,57 7

Etudiants´

Avant LRU - 4 groupes 29,54 6,95 25,00 33,33 16,67 50,00 5 Avant LRU - 6 groupes 21,46 4,74 18,33 24,07 10,71 35,71 58 Apr`es LRU - 4 groupes 30,90 6,72 33,33 33,33 16,67 41,67 3 Apr`es LRU - 6 groupes 20,02 2,74 16,67 23,33 14,29 23,33 11

IATOS

Avant LRU - 4 groupes 3,98 6,84 0,00 8,33 0,00 25,00 4

Avant LRU - 6 groupes 10,06 4,12 7,14 13,33 0,00 20,00 41

Apr`es LRU - 4 groupes 3,12 6,41 0,00 0,00 0,00 16,67 3

Apr`es LRU - 6 groupes 13,33 3,68 10,00 16,67 7,14 20,00 13

Ext´erieurs 1

Avant LRU - 6 groupes 11,05 3,69 8,93 13,33 0,00 21,67 38 Apr`es LRU - 6 groupes 11,59 2,99 10,00 13,33 7,14 20,00 11

Ext´erieurs 2

Avant LRU - 6 groupes 6,70 2,87 5,00 8,62 0,00 13,33 33

Apr`es LRU - 6 groupes 7,71 2,86 5,17 10,00 0,00 11,67 11

les cas hypoth´etiques sont pr´esent´es en italique.

(22)

Tableau 5 –R´epartitions de si`eges au CA avant la loi LRU - 926 cas

Nombre de Professeurs MCF Etudiants´ IATOS Ext. 1 Ext. 2 Nombre

si`eges Min Max Min Max Min Max Min Max Min Max Min Max de cas

30 6 6 6 6 6 7 3 4 4 7 2 4 11

31 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

32 7 7 7 7 7 7 4 4 4 5 2 3 2

33 7 7 7 7 7 8 4 4 4 6 2 4 5

34 7 7 7 7 7 8 4 5 4 7 2 4 11

35 7 7 7 7 7 8 4 5 4 8 2 5 13

36 8 8 8 8 8 8 4 4 4 6 2 4 3

37 8 8 8 8 8 9 4 5 4 7 2 4 9

38 8 8 8 8 8 9 4 5 4 8 2 5 13

39 8 8 8 8 8 9 4 5 5 8 2 5 14

40 8 9 8 9 8 10 4 6 4 9 2 6 50

41 9 9 9 9 9 9 5 5 5 7 2 4 3

42 9 9 9 9 9 10 5 6 5 8 2 5 10

43 9 9 9 9 9 10 5 6 5 8 2 5 14

44 9 9 9 9 9 11 5 6 5 9 2 6 21

45 9 10 9 10 9 11 5 6 5 10 2 6 39

46 10 10 10 10 10 11 5 6 5 8 2 5 11

47 10 10 10 10 10 11 5 7 5 9 2 6 18

48 10 10 10 10 10 12 5 7 5 10 2 6 29

49 10 11 10 11 10 12 5 7 5 11 2 7 57

50 10 11 10 11 10 12 5 7 5 12 2 7 67

51 11 11 11 11 11 12 6 7 6 9 3 6 10

52 11 11 11 11 11 13 6 7 6 10 3 6 18

53 11 11 11 11 11 13 6 7 6 11 3 7 24

54 11 12 11 12 11 13 6 8 6 12 3 7 59

55 11 12 11 12 11 13 6 8 6 12 3 8 73

56 12 12 12 12 12 14 6 8 6 11 3 7 25

57 12 12 12 12 12 14 6 8 6 12 3 7 35

58 12 13 12 13 12 14 6 8 6 12 3 8 67

59 12 13 12 13 12 14 6 8 6 13 3 8 79

60 12 13 12 13 12 15 6 9 6 14 3 9 136

(23)

Tableau 6 –R´epartitions de si`eges au CS avant la loi LRU - 12 114 cas

Nombre de Professeurs MCF Etudiants´ IATOS Ext. 1 Ext. 2 Nombre

si`eges Min Max Min Max Min Max Min Max Min Max Min Max de cas

20 6 11 2 7 2 2 1 5 1 4 1 3 71

21 7 11 3 7 2 2 1 5 2 4 1 3 60

22 7 12 3 7 2 2 1 5 2 4 1 3 78

23 8 13 3 8 2 2 1 6 2 4 1 3 94

24 8 13 3 8 2 3 1 6 2 5 1 3 222

25 8 14 3 9 2 3 1 6 2 5 1 3 272

26 8 14 3 9 2 3 1 6 2 5 1 3 280

27 9 15 3 9 3 3 1 6 2 5 1 3 156

28 9 16 3 10 3 3 1 7 2 6 1 4 217

29 9 17 3 10 3 3 1 7 2 6 1 4 249

30 9 18 3 11 3 3 1 8 2 7 1 4 325

31 10 18 4 11 3 3 1 8 2 7 1 4 320

32 10 18 4 11 3 4 1 8 2 7 1 4 616

33 10 18 4 11 3 4 1 8 2 7 1 4 697

34 11 19 4 11 3 4 1 8 2 8 1 5 819

35 11 20 4 12 3 4 1 9 2 8 1 5 972

36 11 20 4 12 3 4 1 9 2 8 1 5 963

37 12 21 4 12 3 4 1 9 2 8 1 5 1 077

38 12 22 4 13 3 4 1 10 2 8 1 5 1 219

39 12 22 4 13 3 4 1 10 2 8 1 5 1 227

40 12 23 4 14 3 5 1 10 2 9 1 6 2 180

Tableau 7 –R´epartitions de si`eges au CEVU avant la loi LRU : 13 cas

Nombre de Professeurs MCF Etudiants´ IATOS Ext. 1 Ext. 2 Nombre

si`eges Min Max Min Max Min Max Min Max Min Max Min Max de cas

20 4 4 4 4 8 8 2 2 1 1 1 1 1

21 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

22 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

23 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

24 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

25 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

26 5 5 5 5 10 10 3 3 2 2 1 1 1

27 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

28 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

29 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

30 6 6 6 6 12 12 3 3 2 2 1 1 1

31 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

32 6 6 6 6 12 12 4 4 2 3 1 2 2

33 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

34 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

35 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

36 7 7 7 7 14 14 4 4 2 3 1 2 2

37 7 7 7 7 14 14 4 5 2 4 1 2 4

38 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

39 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

40 8 8 8 8 16 16 4 4 2 3 1 2 2

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