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Sudation unilatérale !

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Academic year: 2022

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octobre 2017

bien connu des parents mais pas des pédiatres… A. Werner connaît cet objet : dans son ex- périence, cela « marche bien une fois sur trois ». Plusieurs enfants suivis par

M.H. Akou’ou ont utilisé le Ma- chouyou®avec succès puis- qu’ils ont arrêté d’utiliser leur tétine ! « Et comment arrête-t- on le Machouyou®? », deman- de fort opportunément, notre consœur C. Salinier.

C. Philippe, « qui a déjà aperçu ce morceau de silicone dans la bouche d’un enfant », trouve cet objet « aussi esthétique que le protège-dents d’un joueur d’une équipe de rugby fort connue dans la capitale » ! Pour lui et pour d’autres interve- nants du forum, une étude de- vrait s’imposer pour juger de l’efficacité à long terme de cet- te « prothèse » sur l’articulé dentaire, la succion nutritive et la déglutition, mais aucune étude ne semble avoir été ef- fectuée par les concepteurs de l’objet siliconé.

En fait, comme le fait remar- quer A.C. Mesbah, la question est plutôt de savoir si la tétine est utile ou nuisible et si des

« études sans passion » ont été effectuées sur ce sujet ? D. Le- maitre précise que les études ne manquent pas : il suffit de taper « pacifier » (« tétine » en anglais) sur PubMedpour obte- nir 1 050 références ! Notre confrère D. Lemaitre avoue ne pas les avoir toutes lues – of course… – mais il indique que l’AAP (Académie américaine de pédiatrie) recommande l’usage de la tétine pour prévenir la mort subite (1, 2). Il cite égale- ment une étude sur les caries qui montre que la sucette ne change rien (alors que c’est l’inverse pour d’autres études(3, 4)), et une étude qui révèle qu’elle pourrait affecter les dents ». Contrairement à ce

que son appellation pourrait suggérer, il ne faut pas mordre le Machouyou mais le garder simplement dans la bouche.

Fabriqué en silicone alimentai- re sans bisphénol, cet objet a l’aspect d’une tête de lapin, la couleur de la carotte chère à ce rongeur et une forme « étudiée pour améliorer les muscles masticateurs » ; il est muni d’un repose-lèvres pour aider l’en- fant à fermer la bouche et donc à respirer par le nez.

C. Copin a été contacté par la mère d’une fillette de deux ans au sujet de cet objet qui semble

Tétine, pouce et Machouyou®…

Notre confrère C. Copin vou- drait connaître l’expérience que pourraient avoir les inter- venants du forum au sujet du Machouyou®. La consultation de machouyou.comnous montre un objet présenté com- me « une tétine de transition brevetée destinée à remplacer les sucettes et à aider les nour- rissons à abandonner le pou- ce ». Inventé par un chirurgien dentiste et par un prothésiste dentaire, « il est destiné aux en- fants âgés de deux à six ans pour remplacer le pouce et se substituer à la sucette pour ar- rêter les succions qui déplacent

A U C O IN D U W E B

Compte rendu des échanges du forum de discussion de Médecine et enfance(medecine- enfance@yahoogroupes.fr) Rédaction : G. Dutau Dessin : B. Heitz

◗ Tétine, pouce et Machouyou®

◗ Agathe et le rotavirus

◗ Plagiocéphalie et désinformation

◗ Absence d’anticorps antitétaniques et présence d’anticorps antipoliomyélitiques à deux ans après une vaccination correcte ?

◗ Timidité et timidités

◗ Sudation unilatérale !

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ponse ne réside certainement pas dans un gadget de plus, Machouyou®ou autre ».

L’avis du pédopsychiatre était alors attendu. M. Boublil écrit :

« Quand les parents m’interro- gent, je leur demande s’ils fu- ment ou s’ils aiment les bon- bons ou boire un verre de vin

ou manger de bonnes choses ou des chewing-gum… La sa- tisfaction du besoin de sucer, lécher, mâcher, se rassurer par voie orale, les parents se l’auto- risent largement ». Notre confrère poursuit en nous rap- pelant que « dans les premières années, la sexualité de l’enfant est orale » et que « nous conser- vons transformée cette sexuali- té à l’âge adulte car nous ne perdons rien, nous transfor- mons ». Il conclut sans appel :

« Vous aurez compris que les parents qui perdent jettent ou donnent la sucette au père Noël n’ont pas mon approba- tion et je conseillerais à leurs enfants de sucer leur pouce ».

C. Philippe invite ses confrères à lire un article de Sylvain Mis- sonier et Nathalie Boige « Psy- chanalyse de la succion, cli- nique de la sucette » (3). (1) HAUCK F.R., OMOJOKUN O.O., SIADATY MS. : « Do pacifiers reduce the risk of sudden infant death syndrome ? A meta-analysis », Pe- diatrics,2005 ; 116 :e716-23.

(2) MOON R.Y., TANABE K.O., YANG D.C. et al. : « Pacifier use and SIDS : evidence for a consistently reduced risk », Matern. Child Heal- th J.,2012 ; 16 :609-14.

(3) OLLILA P., NIEMELÄ M., UHARI M., LAR- MAS M. : « Prolonged pacifier-sucking and use of a nursing bottle at night : possible risk fac- tors for dental caries in children », Acta Odon- tol. Scand.,1998 ; 56 :233-7.

(4) YONEZU T., YAKUSHIJI M. : « Longitudinal study on influence of prolonged non-nutritive sucking habits on dental caries in Japanese children from 1.5 to 3 years of age », Bull. To- kyo Dent. Coll.,2008 ; 49 :59-63.

(5) BUCCINI G.D., PÉREZ-ESCAMILLA R., PAU- LINO L.M. et al. : « Pacifier use and interruption of exclusive breastfeeding : systematic review and meta-analysis », Matern. Child Nutr.,2017 ; 13 (3). doi : 10.1111/mcn.12384.

(6) JAAFAR S.H., HO J.J., JAHANFAR S., AN- GOLKAR M. : « Effect of restricted pacifier use in breastfeeding term infants for increasing du- ration of breastfeeding », Cochrane Database Syst Rev.,2016 ; 8 :CD007202.

(7) NIEMELÄ M., PIHAKARI O., POKKA T., UHARI M. : « Pacifier as a risk factor for acute otitis media : a randomized, controlled trial of parental counseling », Pediatrics,2000 ; 106 : 483-8.

(8) ROVERS M.M., NUMANS M.E., LANGEN- BACH E. et al. : « Is pacifier use a risk factor for acute otitis media ? A dynamic cohort study », Fam. Pract.,2008 ; 235 :233-6.

(9) www.cairn.info/revue-champ-psycho somatique-2003-1-page-9.htm.La bibliogra- phie, conséquente, comporte plusieurs articles connexes.

l’allaitement maternel chez le trois-six mois(5, 6). Pour mé- moire, l’utilisation des tétines et autres sucettes est associée à un risque accru d’infections ORL, en particulier d’otites ré- cidivantes(7, 8).

Pour D. Lemaitre, tout dépend de la question que l’on se pose

et de la raison pour laquelle on veut proposer la sucette et sur- tout à quel âge. Et il ajoute :

« La sucette après deux-trois ans est un reflet des relations intrafamiliales, c’est l’arbre qui cache la forêt sur la question : comment on aide l’enfant à grandir ». A son avis, « la ré-

Médecine

& enfance

octobre 2017 Tétine ou sucette : petite revue de la littérature

Tétines et syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN)

En 2005 Hauck et al. (1)ont effectué une méta-analyse pour préciser les liens entre l’utilisation des tétines (en uti- lisant les termes de requête « pacifier », « dummy » et « soother ») et les risques de SMSN. Sur 384 abstracts, 7 ar- ticles ont été inclus. En utilisant la méthode des odds ratio (OR), les auteurs ont observé une réduction du risque de SMS pour une utilisation « habituelle » du pacifier (OR : 0,71 [IC 95 % : 0,59-0,85]) et pour un emploi durant le sommeil (OR : 0,39 [IC 95 % : 0,31-0,50]).

En 2012, Moon et al. (2)ont évalué les effets des sucettes utilisées pendant le sommeil sur la fréquence du SMSN. Ils ont comparé 260 enfants ayant présenté un SMSN et 260 témoins normaux appariés. L’étude des OR ajustés (ORa) a montré un nette réduction du risque de SMSN. La diminution de ce risque était encore plus importante : i) quand les mères avaient plus de vingt ans, étaient mariées, non tabagiques, avaient bénéficié de soins et d’un soutien pré- natal adéquat, et si l’enfant avait toujours été allaité ; ii) si l’enfant était couché en position inclinée sur le côté (2). L’Académie américaine de pédiatrie recommande l’utilisation d’un « pacifier » pour le sommeil nocturne et pour la sieste (grade B). Il a été calculé que cette mesure permettait d’éviter 1 SMSN chaque 2733 nourrissons (1). Tétines et risque de caries dentaires

Chez 166 enfants âgés en moyenne de deux ans et demi, Ollila et al. (3)observent un risque accru de caries den- taires avec l’utilisation d’une tétine ou d’un biberon pour la nuit (RR : 3,5 [IC 95 % : 1,5-8,2], p = 0,003). La pro- lifération de bactéries (Lactobacillus Spp.) et de micro-organismes (Candida Spp.) est en cause.

En 2008, ce risque a également été reconnu au Japon par Yonezu et Yakushiji (4)dans une étude longitudinale portant sur 592 enfants suivis de un an et demi à trois ans, divisés en trois groupes en fonction de leurs « habi- tudes de succion » à l’âge de dix-huit mois. Groupe 1 : enfants suceurs de leur pouce (n = 151), groupe 2 : enfants utilisant une tétine (n = 45), groupe 3 : enfants sans habitude de succion (n = 205). Les enfants furent toujours examinés par le même praticien. A l’âge de dix-huit mois, la fréquence des caries était similaire dans les trois groupes. A l’âge de trente-six mois, 10,6 % des enfants du groupe 1 avaient des caries, pourcentage à comparer avec 17,1 % dans le groupe 3 et 24,4 % dans le groupe 2. Le risque de caries dentaires à l’âge de trois ans était donc plus faible chez les enfants qui, à dix-huit mois, suçaient leur pouce (10,6 %) que chez ceux qui utilisaient une tétine (24,4 %) (p < 0,01).

Tétines et interruption de l’allaitement au sein

Plusieurs études témoignent des effets délétères de l’utilisation des sucettes sur la conduite de l’allaitement au sein. Les recommandations de l’OMS soulignent ce risque. La revue systématique de Buccini et al. (5)porte sur 2 essais cliniques, 20 études longitudinales et 24 études transversales. L’utilisation des sucettes est deux fois plus souvent associée à une interruption de l’allaitement exclusif au sein (OR : 2,48 [IC 95 % : 2,16-2,85]).

Une méta-analyse récente montre que l’utilisation restreinte des sucettes n’affecterait pas l’allaitement en termes de prévalence, de durée et de types (partiel ou exclusif) (6).

Tétines et infections ORL

En 2000, Niemelä et al. (7)ont effectué une étude de cohorte ouverte mais contrôlée au cours de laquelle l’utilisa- tion ou non de tétines était assignée à des nouveau-nés en bonne santé. Globalement, ils ont observé une réduc- tion de 33 % des épisodes d’otite moyenne aiguë (OMA) chez les nourrissons qui n’utilisaient pas continuellement une sucette (ou pas du tout) par rapport à ceux qui en utilisaient une.

En 2008, une étude de Rovers (8)a confirmé ce risque chez 476 enfants âgés de zéro à quatre ans suivis de 2000 à 2005. Parmi les 216 enfants qui utilisaient une tétine au début de l’étude, 76 (35 %) eurent au moins une OMA, pourcentage comparable à ceux qui n’utilisaient pas de tétine (82/260 : 32 %). En ce qui concerne les OMA réci- divantes, les pourcentages étaient respectivement de 16 % et 11 %. Les auteurs donnent un OR de 1,3 (IC 95 % : 0,9-1,9) pour les OMA et de 1,9 (IC 95 % : 1,1-3,2) pour les OMA récidivantes. Ce risque existe réellement.

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Notre consœur S. Orion décrit le cas d’Agathe, âgée de deux mois, qui a été hospitalisée une semaine plus tôt pour des troubles digestifs pouvant faire penser à un reflux gastro-œso- phagien (RGO). Au cours de cette hospitalisation, elle a dé- veloppé une gastroentérite (GEA) à rotavirus avec copro- culture positive et adénite mé- sentérique à l’échographie. De- vant revoir prochainement cet- te enfant pour sa primovacci- nation avec Rotarix®, notre consœur s’interroge sur la conduite à tenir : soit considé- rer qu’elle est protégée suite à sa GEA à rotavirus et ne rien faire de plus, soit lui faire une

dose de Rotarix®dans deux mois.

Pour F. Vié Le Sage, il est diffici- le de répondre car il n’existe pas beaucoup de données sur ce thème. Cependant, il précise qu’« il été montré que c’est la première GEA qui est en général la plus sévère, la gravité dimi- nuant ensuite. Le vaccin semble remplacer cette première forme grave ». Notre confrère pense que, dans le cas de cette enfant, on peut estimer que le premier épisode a eu lieu, mais il ne peut y avoir de certitude… Selon lui, s’il y a un risque, il est minime.

Donc, il ne vaccinerait pas cette enfant en expliquant que le risque zéro n’existe pas !

A la suite d’interventions di- verses sur la position de cou- chage et la plagiocéphalie, F.M. Caron fait le point.

Il indique tout d’abord qu’il n’y a aucune preuve de la responsa- bilité du couchage en décubitus dorsal sur la plagiocéphalie, alors que les autres positions ont clairement montré leur rela- tion avec la mort subite. S’agis- sant de la mort subite inatten- due du nourrisson (MSIN), l’in- cidence en France est de 0,35/1000 naissances vivantes, à comparer avec la moyenne européenne qui est de

0,25/1000 naissances vivantes.

Il rappelle qu’en 2007-2009, l’enquête INVS (Institut natio- nal de veille sanitaire) avait conclu que, chaque année en France, 100 à 150 nourrissons

seraient sauvés si les simples gestes de couchage sans risque étaient respectés. La position de couchage sur le côté est un fac- teur de risque reconnu pour le nourrisson, comme le sont les coussins et les cale-bébés de toutes sortes. Pour F.M. Caron, les propos qui établissent un lien entre le couchage sur le dos et la plagiocéphalie (la plupart du temps transitoire) ou la sur- venue ultérieure de troubles neuro-développementaux, d’une scoliose cervico-dorso- lombaire, de troubles de l’arti- culé dentaire, de troubles ocu- laires… sont autant d’affirma- tions sans preuves scientifiques qui inquiètent inutilement les parents, le seul problème étant d’ordre esthétique. La MSIN est un problème de santé publique ;

la plagiocéphalie est une ques- tion qui mérite notre attention et impose des conseils de pré- vention, mais ce n’est pas un problème de santé publique (1), résume-t-il.

Comme nous l’avons rappelé plusieurs fois dans ces co- lonnes, il n’existe aucune preu- ve scientifique de l’efficacité de l’ostéopathie sur la plagiocé- phalie (donc aucune indica- tion), seuls des conseils de pos- ture dans la journée peuvent être utiles. Bien évidemment, notre collègue rappelle que la kinésithérapie peut être indi- quée pour le torticolis, facteur de plagiocéphalie.

La question de l’intérêt ou non des casques a également été discutée. Pour D. Lemaitre, le seul texte de référence, déjà plusieurs fois cité sur le Forum, notamment par C. Copin, éma- ne de la Société canadienne de pédiatrie (2). Il est utile de rap-

peler la conclusion principale de l’auteur : « La thérapie par port d’un casque (thérapie de moulage) visant à réduire l’asy- métrie crânienne comporte des inconvénients : elle est coûteu- se, très peu pratique compte te- nu de ses longues heures d’uti- lisation tous les jours et asso- ciée à des complications cuta- nées […]. La thérapie par port du casque peut accélérer le rythme initial de correction de l’asymétrie, mais aucune preu- ve n’indique qu’elle améliore le résultat final chez les patients présentant une plagiocéphalie modérée à grave ».

(1) GARDIER S. : « Nourrissons : la Haute Auto- rité de santé se penche sur le syndrome de la

“tête plate” », www.pourquoidocteur.fr/

Articles/Question-d-actu/22393-Nourrissons- Haute-autorite-sante-penche-syndrome-de-la- tete-plate.

(2) CUMMINGS C ; SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE : « La plagiocépahalie profes- sionnelle », Paediatr. Child Health,2011 ; 16 : 495-6 (www.cps.ca/fr/documents/position/

plagiocephalie-positionnelle).

octobre 2017

Absence d’anticorps

antitétaniques et présence

d’anticorps antipoliomyélitiques à deux ans après une vaccination correcte ?

G. Hobeika souhaite connaître la conduite à tenir devant une absence d’anticorps antitéta- niques à l’âge de deux ans et la présence normale d’anticorps antipoliomyélitiques chez un enfant qui a reçu trois doses de vaccin hexavalent. Cette ques- tion lui a été posée par un confrère pour des raisons qu’il ignore et il se demande quelles pourraient être ces raisons.

M.A. Daumont préconise de fai- re deux Tetravac®à un ou deux

mois d’intervalle et de doser à nouveau les anticorps antitéta- niques, si cet enfant va bien et peut attendre ce délai. Pour el- le, soit les anticorps montent, et le problème est résolu, soit les anticorps restent bas, et il faut rechercher un déficit im- munitaire (avis spécialisé).

F. Vié Le Sage précise :

soit il s’agit d’un tableau évo- cateur d’un déficit immunitaire, mais il ne suffit pas alors de

page 212

A propos de la plagiocéphalie et de la désinformation

Agathe et le rotavirus

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Médecine

& enfance

octobre 2017

Lorsque notre collègue O. Courtot a relaté le cas d’un enfant de dix-huit mois, sans antécédent en dehors d’un em- physème obstructif du lobe su- périeur droit non compressif, qui présentait depuis une se- maine des épisodes de suda- tion intense localisée au niveau d’un hémi-scalp, sans sudation de l’autre côté ni sur le reste du corps, survenant en dehors de tout effort, le rapporteur des discussions du Forum a pensé à un syndrome du nerf auriculo- temporal ou syndrome de Lu- cie Frey (1). Mais plusieurs élé- ments ne convenaient pas : ab- sence de traumatisme paroti- dien (dû à une application de forceps ou de ventouses), pas de lien avec le début d’intro- duction des aliments solides, pas de sudation hémifaciale.

Tout récemment, notre consœur a évoqué pour cet en- fant le diagnostic de syndrome

d’Arlequin : « le phénomène d’Arlequin représente un désordre dysautonomique rare lié à une dénervation sympa- thique cutanée hémifaciale. Il est caractérisé par une pâleur et une hyposudation hémifa- ciale déclenchée par les efforts, contrastant avec l’hémiface controlatérale normalement colorée. Le phénomène d’Arle- quin est typiquement acquis et peut révéler une lésion sous-ja- cente, tels un infarctus céré- bral, une syringomyélie, un neurinome médiastinal supé- rieur, un schwannome […]. Le plus souvent, il s’agit de phéno- mènes transitoires et bénins, et les examens complémentaires ne révèlent aucune anomalie […]. Le phénomène d’Arlequin peut également s’observer lors des changements de position, après des stimulations doulou- reuses minimes […]. Il s’agit d’une affection héréditaire de Notre collègue J.P. Lellouche

interroge le forum sur un sujet peu débattu : la timidité.

A quel âge peut-on commencer à être timide ou à avoir des comportements évoquant de la timidité ? Observe-t-on en crèche des manifestations de ti- midité ? Certains parents en- couragent leur enfant à s’affir- mer et d’autres au contraire de- mandent des comportements plus respectueux des usages : être timide relève-t-il de l’inné ou de l’acquis ? Etre très timide est très gênant et parfois même paralysant, mais y a-t-il un cer- tain degré de timidité normal ou souhaitable ? La timidité ne serait-elle pas une façon de res-

pecter l’autre et les autres, et de leur laisser de la place ? Pour M. Boublil, la réponse se trouve dans la question : « timi- dité, honte, inhibition, retrait, manque de confiance en soi, pudeur, civilité, réserve, res- pect ». Notre collègue évoque les déclinaisons d’une gamme d’états de l’enfant (certains à connotation positive, d’autres non) qui correspondent à la pé- riode de latence (six-sept ans), où la sexualité infantile semble s’éteindre. Pour lui, les enfants qui au-delà de cet âge n’ont pas de filtre inquiètent les pédo- psychiatres. Il ajoute que ce qu’on appelle timidité peut être une réserve de bon aloi quand faire ce dosage car le bilan doit

être complété pour pouvoir porter le diagnostic de déficit immunitaire. On aurait bien ai- mé connaître l’état clinique de cet enfant : développement sta- turo-pondéral, symptômes di- gestifs (diarrhée), infections cutanées, ORL, bronchiques ; 첸soit il y a un doute sur la réa- lité de la vaccination (faux cer- tificats !).

Le taux d’anticorps peut être bas après une vaccination cor- recte, mais la mémoire immu- nitaire existe et se réveille après un rappel. Il faut donc faire une dose d’un vaccin contenant la valence T (hexa- valent ici), cela ne présentant pas de risque. Ensuite, on dose les anticorps antitétaniques à quatre à huit semaines.

Notre confrère donne l’inter- prétation des résultats du taux des anticorps antitétaniques après une nouvelle dose de vaccination :

첸si la réponse en antitoxine tétanique est élevée, supérieu- re à 1 UI/ml, elle est de type anamnestique : l’enfant a sûre- ment été vacciné auparavant, le plus souvent avec un vaccin DTCoq combiné et avec une primovaccination de bonne qualité. Son schéma vaccinal peut être considéré comme complet après ce rappel ; 첸si la réponse après cette dose unique est faible, inférieure à 0,1 UI/ml, l’enfant n’a proba- blement jamais été vacciné et il faut appliquer un programme complet de rattrapage ; 첸si le taux est entre 0,1 et 1 UI/ml, la primovaccination n’a certainement pas été com- plète, car l’effet rappel obtenu est insuffisant : entre 0,1 et 0,5 UI/ml, il faut refaire deux doses deux et six mois plus tard ; entre 0,5 et 1 UI/ml, il faut refaire une seule dose six mois après celle qui vient d’être faite.

l’enfant, mis en confiance, peut la surmonter, mais qu’il est im- possible de fixer des règles tant les différences entre les enfants sont importantes ! La timidité

vaut mieux que la familiarité exagérée, et une certaine fami- liarité vaut mieux que l’inhibi- tion, conclut-il. A chacun de se faire une opinion !

Timidité et timidités

Sudation unilatérale !

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03 oct17 m&e web 27/10/17 11:57 Page212

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octobre 2017 transmission autosomique do-

minante ».

La consultation du site Orpha- netprécise que le syndrome d’Harlequin (Arlequin en an- glais) « est une maladie du sys- tème nerveux autonome surve- nant à n’importe quel âge et caractérisée par des épisodes de rougeur et de sueur unilaté- rales impliquant le visage et parfois les bras et le torse dans des conditions de stress émo- tionnel, physique ou ther- mique, sans manifestation sym- pathique oculaire. Cependant, dans de rares cas, des pupilles toniques peuvent être obser- vées. Rarement, il peut y avoir

des lésions oculomotrices para- sympathiques et un déficit sympathique sudomoteur pré- ou post-ganglionnique ».

Le synonyme est « anhidrose segmentaire progressive isolée » et la prévalence est de

1/1000000. La maladie peut apparaître à tout âge. On lira avec profit la relation par Roser et al. d’un cas survenu chez un homme de cinquante-six ans (2). Il semble qu’un syndrome d’Ar- lequin soit le bon diagnostic. Un passage de l’observation de Ro- ser et al. éveille l’attention :

« une lésion unilatérale du sys- tème nerveux sympathique, que ce soit au niveau des racines T2

et T3 ou des fibres nerveuses […]. Dans cette pathologie, l’hémiface rouge et transpirante est en fait située du côté où il existe une réponse normale du système nerveux sympathique ».

Question : est-ce que les antécé- dents d’emphysème du lobe su- périeur droit sont en cause ? En effet, si le syndrome d’Arlequin est souvent idiopathique, plu- sieurs auteurs incriminent des pathologies cervicales ou mé- diastinales. On lira aussi très utilement une revue de Guillo- ton et al. (3)qui souligne l’hété- rogénéité de cette entité : sur 108 cas décrits, les auteurs ont trouvé 48 syndromes d’Arlequin

et 60 signes d’Arlequin, ces der- niers correspondant à 38 syn- dromes de Horner, 6 de Holmes et Adie, 6 de Ross, 5 cas asso- ciant Holmes, Ross et Adie, et 5 cas non caractérisables. Ce syndrome a été décrit pour la première fois en 1988.

(1) DUTAU G., GOLDBERG M. : « Le syndrome de Lucie Frey et ses variantes (syndrome des flushs gustatifs unilatéraux). Revue à propos d’une observation pédiatrique », Rev. Fr. Aller- gol.,2006 ; 46 :721-5.

(2) ROSER A., DESSART P., LE CLEC’H C. : « Le syndrome Harlequin : un syndrome dysautono- mique du visage », Ann. Dermatol. Vénéréol., 2015 ; 142 :555.

(3) GUILLOTON L., DEMARQUAY G., QUES- NEL L. et al. : « Syndromes dysautonomiques du visage avec signe et syndrome d’Harle- quin : étude de trois cas et revue de la littéra- ture », Rev. Neurol., 2013 ; 169 :884-91.

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