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Submitted on 10 Sep 2018
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Stabilisation de syst‘emes non linéaires discrets
Mohamed Bensoubaya, Abdelhak Ferfera, Abderrahman Iggidr
To cite this version:
Mohamed Bensoubaya, Abdelhak Ferfera, Abderrahman Iggidr. Stabilisation de syst‘emes non
linéaires discrets. Comptes rendus de l’Académie des sciences. Série I, Mathématique, Elsevier, 1995,
321 (3), pp.371–374. �hal-01860805�
Rubrique : Automatique th´ eorique
Stabilisation de syst` emes non lin´ eaires discrets
Mohamed B ensoubaya
1, Abdelhak F erfera
1et Abderrahman I ggidr
1R´ esum´ e – Nous nous int´ er´ essons ` a des syst` emes non lin´ eaires en temps discret, x(k+1)=f(x(k), u(k)), f(0,0) = 0, pour lesquels nous ´ etablissons une condition n´ ecessaire d’´ existence d’un feedback stabilisa- teur continu. Nous donnons aussi une condition suffisante de stabilisation globale pour des syst` emes affines en contrˆ ole.
Stabilization of discrete-time nonlinear systems
Abstract – We consider discrete-time nonlinear systems, x(k + 1) = f (x(k), u(k)), f(0,0) = 0, for which we give a necessary condtion for the existence of a continuous stabilizing feedback. We also give a sufficient condition for the global stabilization of discrete-time nonlinear systems affine in controls.
1. I ntroduction . – Un probl` eme important de l’Automatique est celui de la sta- bilisation d’un syst` eme par un retour d’´ etat.
Le cas des syst` emes non lin´ eaires en temps continu a fait l’objet de nombreux travaux.
Ainsi Brockett [1] a d´ emontr´ e qu’une condition n´ ecessaire d’existence d’une loi de com- mande stabilisatrice et r´ eguli` ere en l’origine pour un syst` eme de classe C
1: ˙ x = f (x, u), f (0, 0) = 0, est que l’application f soit surjective sur un voisinage de l’origine.
Pour les syst` emes non lin´ eaires en temps discret, dont l’int´ erˆ et est croissant (cf. la bibliographie de [5]) , il n’existe que fort peu de r´ esultats de stabilisation. En [2] des conditions suffisantes sont donn´ ees pour des sys` emes :
x(k + 1) = f(x(k)) + g(x(k))u(k)
Celles-ci n´ ecessitent la connaissance d’une fonction de Liapounov V de classe C
2, v´ erifiant l’analogue, en temps discret, des conditions de Jurdjevic-Quinn [6] et telle que
V (f (x) + g(x)u)
soit un polynˆ ome en u de degr´ e 2. V doit, en plus, satisfaire une condition de convexit´ e si on veut une stabilisation globale.
1
INRIA Lorraine (Projet CONGE) & Universit´ e de Metz. 4, rue Marconi, 57 070 METZ – FRANCE.
T´ el.: 87 20 35 14 - T´ el´ ecopie : 87 76 39 77.
Le but de cette note est de donner, en temps discret, une condition n´ ecessaire analogue
`
a celle de [1] ainsi qu’une condition suffisante de stabilisation globale g´ en´ eralisant celles de [2]. On d´ emontre que tout syst` eme de classe C
0affine en contrˆ ole de type Jurdjevic- Quinn est globalement stabilisable par une commande born´ ee.
2. C ondition n´ ecessaire de stabilisation . – Soit le syst` eme :
x(k + 1) = f (x(k), u(k)), f(0, 0) = 0, k = 0, 1, 2, . . . (1)
o` u x(k) ∈ R
n, u(k) ∈ R
met f est une fonction continue sur un voisinage A ×U de (0, 0).
Le syst` eme (1) est C
0-stabilisable s’il existe une loi de commande x 7→ u(x), u(0) = 0, continue au voisinage de l’origine telle que pour le syst` eme boucl´ e :
x(k + 1) = f x(k), u(x(k))
l’origine soit un point d’´ equilibre asymptotiquement stable (cf. [7]).
T h´ eor ` me 1. – Une condition n´ ecessaire pour que le syst` eme (1) soit C
0-stabilisable est que l’application γ : A × U → R
nd´ efinie par γ(x, u) = f (x, u) − x soit surjective sur un voisinage de l’origine.
Posons a(x) = f (x, u(x)). Si l’origine est un point d’´ equilibre asymptotiquement stable pour x(k + 1) = a(x(k)), il existe sur A une fonction de Lyapounv de classe C
1: V (x) > 0 pour x 6= 0, V (0) = 0, telle que, pour x au voisinage de l’origine, x 6= 0, V (a(x)) − V (x) < 0 (cf. [3], [4]). Pour α > 0 suffisamment petit, l’ensemble :
V
α= {x ∈ A | V (x) ≤ α}
´ etant compact, on a sup{V (a(x)) | x ∈ V
α} = β < α et il existe η > 0 tel que pour x ∈ V
αet ξ ∈ B
η=
x ∈ R
nkxk ≤ η :
|V (a(x) − ξ) − V (a(x))| ≤ K|ξ|, K = sup
y∈Vα+Bη
|∇V (y)|
Il s’ensuit que pour |ξ| ≤ δ = min{η,
α−βK} on a V (a(x) − ξ) ≤ α. Ainsi x 7→ a(x) − ξ est une application continue de V
αdans lui-mˆ eme. Par ailleurs, en consid´ erant l’homotopie φ : V
α× [0, 1] → V
αdonn´ ee par φ(x, t) = ψ
x,
t−1t, t 6= 1, φ(x, 1) = 0, o` u ψ est d´ efini
par ∂ψ
∂t = −∇V (ψ), ψ(x, 0) = x, on constate que V
αest contractile et donc que V
αa une homologie triviale. On peut alors conclure par application du th´ eor` eme du point fixe de Lefschetz.
Exemple. – Comme en temps continu, un syst` eme non lin´ eaire en temps discret peut ˆ
etre compl` etement contrˆ olable sans ˆ etre C
0-stabilisable. C’est ce qu’illustre l’exemple suivant :
x
1(k + 1) = x
1(k) + u
1(k) x
2(k + 1) = x
2(k) + u
2(k)
x
3(k + 1) = x
3(k) + x
2(k)u
1(k) − x
1(k)u
2(k)
L’image de l’application γ : R
3×R
2→ R
3d´ efinie par : γ(x, u) = ( u
1, u
2, x
2u
1−x
1u
2)
Tne contient aucun point de la forme ( 0, 0, ε )
T, ε 6= 0. Ainsi, le syst` eme n’est pas C
0-stabilisable. On peut, cependant, ´ etablir ais´ ement, grˆ ace ` a des techniques d’alg` ebre de Lie (cf. [5]), que c’est un syst` eme compl` etement contrˆ olable. Notons que le lin´ earis´ e
`
a l’origine ne poss` ede aucun mode incontrˆ olable et instable.
2. C ondition suffisante de stabilisation . – Soit le syst` eme :
x(k + 1) = f (x(k)) + g(x(k))u(k), f (0) = 0, x(k) ∈ R
n, u(k) ∈ R
m(2)
o` u f : R
n→ R
met g : R
n→ R
n×msont continues sur R
net o` u l’on suppose que : (i). – Le syst` eme en r´ egime libre x(k + 1) = f (x(k)) est stable et l’on connait une fonction de Liapounov V (x), de classe C
2, telle que V (f (x)) ≤ V (x), ∀ x 6= 0.
(ii). – Les ensembles
W
1=
x ∈ R
n| V (f
k+1(x)) − V (f
k(x)) = 0, k = 0, 1, ...
W
2=
x ∈ R
n| ∂V
∂x (f
k+1(x))g(f
k(x)) = 0, k = 0, 1, ...
satisfont W
1∩ W
2= {0}.
Posons, pour x ∈ R
net u ∈ R
m:
ϕ(x, u) = − Z
10
∂V
∂x (f (x) + tg(x)u)g(x)
Tdt
P roposition – Si pour tout x la fonction ϕ(x, .) admet un point fixe u(x) = ϕ(x, u(x)) d´ ependant continuement de x tel que u(0) = 0, le syst` eme (2) est globalement stabilisable par la loi de commande x 7→ u(x).
En effet, la variation ∆V (x) = V (f (x)+g(x)u(x))−V (x) de V le long des trajectoires du syst` eme boucl´ e v´ erifie :
∆V (x) = V (f(x)) − V (x) − u
T(x)u(x) ≤ 0
d’o` u la stabilit´ e. Par application du principe d’invariance de LaSalle [7], il suffit, pour la stabilit´ e asymptotique globale, de montrer que le plus grand ensemble invariant Ω contenu dans {x ∈ R
n| V (f (x)) − V (x) = 0 et u(x) = 0} est r´ eduit ` a l’origine de R
n. Notons que
u(x) = 0 ⇒ ∂V
∂x (f (x))g(x) = 0
Soit, alors une solution x(k) telle que x(0) = x ∈ Ω. Comme u(x) s’annule identiquement sur Ω, on a x(k) = f
k(x), ∀k. Il vient alors que x ∈ W
1∩ W
2et par suite x = 0.
Comme premi` ere illustration de ce r´ esultat, notons que lorsque V (f (x) + g(x)u) est un polynˆ ome en u de degr´ e 2 (cf. [2]) il vient :
ϕ(x, u) = − ∂V
∂x (f (x))g(x)
T− 1
2 g
T(x) ∂
2V
∂x
2(f (x)) g(x)u Si, comme dans [2], on suppose que
∂∂x2V2(f (x)) ≥ 0 on aboutit ` a :
u(x) = −M
−1(x) ∂V
∂x (f (x))g(x)
T, M (x) = I + 1
2 g
T(x) ∂
2V
∂x
2(f (x)) g(x) En fait, on n’a pas besoin de l’hypoth` ese
∂∂x2V2(f (x)) ≥ 0 car si on d´ esigne par ρ(x) le rayon spectral de la matrice
12g
T(x)
∂∂x2V2(f (x)) g(x), le changement de contrˆ ole ˜ u = (1 + ρ(x))u transforme ϕ(x, u) en :
˜
ϕ(x, u) = ˜ − ∂V
∂x (f (x))g(x)
T− 1
2 + 2ρ(x) g
T(x) ∂
2V
∂x
2(f (x)) g(x)˜ u qui admet le point fixe :
˜
u(x) = − M ˜
−1(x) ∂V
∂x (f (x))g(x)
T, M ˜ (x) = I + 1
2 + 2ρ(x) g
T(x) ∂
2V
∂x
2(f (x)) g(x)
Il s’ensuit que la commande u(x) =
1+ρ(x)1u(x) v´ ˜ erifiant u(0) = 0, stabilise globallement le syst` eme (2).
Le r´ esultat suivant montre que tout syst` eme de la forme (2) v´ erifiant (i) et (ii) est globalement C
0-stabilisable par une commande born´ ee.
T h´ eor` eme 2. – Si les conditions (i) et (ii) sont satisfaites, alors, pour tout η ∈ R
∗+, le syst` eme (2) est globalement C
0-stabilisable par une commande u(x) v´ erifiant ku(x)k ≤ η, pour tout x ∈ R
n.
Soit α : R
n× R
m→ R
mla fonction d´ efinie par :
α(x, u) = η
1 + K
1(x) + 2ηK
2(x) ϕ(x, u)
K
1(x) = sup
kuk≤η
kϕ(x, u)k, K
2(x) = sup
kuk≤η