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Syst`emes lin´eaires

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Syst` emes lin´ eaires

1 G´ en´ eralit´ es sur les syst` emes d’´ equations lin´ eaires 2 1.1 d´ efinitions et premi` eres propri´ et´ es . . . . 2 1.2 Ecriture matricielle du syst` ´ eme . . . . 3 1.3 Op´ erations ´ el´ ementaires sur les lignes d’un syst` eme

ou d’une matrice . . . . 4 2 Echelonnement et algorithme du pivot de Gauss-

Jordan 5

2.1 Matrices et syst` emes ´ echelonn´ es par lignes . . . . . 5 2.2 Algorithme de Gauss-Jordan . . . . 6 3 R´ esolution d’un syst` eme lin´ eaire 8

Mathieu Mansuy - Professeur de Math´ ematiques en sup´ erieures PCSI au Lyc´ ee Saint Louis (Paris)

mansuy.mathieu@hotmail.fr

(2)

1 G´ en´ eralit´ es sur les syst` emes d’´ equations lin´ eaires

1.1 d´ efinitions et premi` eres propri´ et´ es

Dans ce chapitre, K d´ esigne l’un des ensembles R ou C , n et p sont deux ´ el´ ements de N . D´ efinition.

ˆ On appelle ´ equation lin´ eaire ` a p inconnues une ´ equation de la forme a 1 x 1 + a 2 x 2 + · · · + a p x p = b, d’inconnue (x 1 , x 2 , . . . , x p ) ∈ K p et o` u (a 1 , a 2 , . . . , a p , b) ∈ K p+1 .

ˆ On appelle syst` eme lin´ eaire ` a n ´ equations et p inconnues un syst` eme de la forme :

(S)

 

 

 

 

a 1,1 x 1 + · · · + a 1,p x p = b 1 a 2,1 x 1 + · · · + a 2,p x p = b 2

.. .

a n,1 x 1 + · · · + a n,p x p = b n

Pour i ∈ [|1, n|], j ∈ [|1, p|], les x j ∈ K sont les inconnues du syst` eme, les a i,j sont les coefficients du syst` eme, et les b i forment le second membre du syst` eme.

ˆ Lorsque les b i sont tous nuls, on dit que le syst` eme (S) est homog` ene. Dans le cas g´ en´ eral, on appelle syst` eme homog` ene associ´ e ` a (S) le syst` eme (S 0 ) obtenu en rempla¸ cant le second membre (b 1 , . . . , b n ) par des (0, . . . , 0).

D´ efinition.

ˆ Soit (S) un syst` eme de n ´ equations lin´ eaires ` a p inconnues. On appelle solution du syst` eme (S) tout p-uplet (x 1 , . . . , x p ) ∈ K p tel que les n ´ equations de (S) soient v´ erifi´ ees.

ˆ Un syst` eme dont l’ensemble des solutions est vide est dit incompatible. Il est dit compatible sinon.

Interpr´ etation g´ eom´ etrique.

ˆ Dans le plan, les droites affines D sont les ensembles dont une ´ equation cart´ esienne est de la forme ((a, b) 6= 0) :

ax + by = c.

On retiendra qu’un vecteur directeur de la droite D est ~ u = −b

a

, et qu’un vecteur normal de la droite D est ~ n =

a b

.

ˆ Dans l’espace, les plans affines P sont les ensembles dont une ´ equation cart´ esienne est de la forme ((a, b, c) 6= 0) :

ax + by + cz = d.

On retiendra qu’un vecteur normal au plan P est ~ n =

 a b c

.

ˆ Un syst` eme lin´ eaire de deux ´ equations ` a trois inconnues

ax + by + cz = d

a 0 x + b 0 y + c 0 z = d 0 (avec (a, b, c), (a 0 , b 0 , c 0 ) 6=

0) peut s’interpr´ eter g´ eom´ etriquement comme l’intersection de deux plans P et P 0 dans l’espace. L’ensemble

des solutions de ce syst` eme est alors soit vide (si les deux plans sont parall` eles non confondus), soit une

droite (si P et P 0 sont non parall` eles non confondus), soit un plan (si P et P 0 sont confondus). Le syst` eme

est donc incompatible dans le premier cas, compatible dans les deux cas suivants.

(3)

Soit (S) un syst` eme homog` ene de n ´ equations ` a p inconnues. Notons E l’ensemble de ses solutions.

On a :

(1) (0, . . . , 0) appartient ` a E.

(2) ∀x = (x 1 , . . . , x p ) ∈ E, ∀y = (y 1 , . . . , y p ) ∈ E, x + y = (x 1 + y 1 , . . . , x p + y p ) ∈ E.

(3) ∀x = (x 1 , . . . , x p ) ∈ E, ∀λ ∈ K , λ · x = (λx 1 , . . . , λx p ) ∈ E.

Propri´ et´ e 1 (Structure des solutions d’un syst` eme homog` ene)

Preuve.

(1) Pour tout i ∈ [|1, n|], on a a i,1 0 + · · · + a i,n 0 = 0, donc (0, . . . , 0) est solution de (S ), et appartient ` a E.

(2) Soient x = (x 1 , . . . , x p ), y = (y 1 , . . . , y p ) ∈ E. Alors pour tout i ∈ [|1, n|], on a a i,1 x 1 + · · · + a i,n x p = 0 et a i,1 y 1 + · · · + a i,n y p = 0. D’o` u par somme : a i,1 (x 1 + y 1 ) + · · · + a i,n (x p + y p ) = 0, et x + y = (x 1 + y 1 , . . . , x p + y p ) ∈ E.

(3) Soit ∀x = (x 1 , . . . , x p ) ∈ E, ∀λ ∈ K . On a pour tout i ∈ [|1, n|], a i,1 x 1 + · · · + a i,n x p = 0. D’o` u a i,1 (λx 1 ) + · · · + a i,n (λx p ) = 0. Donc λ x ˙ = (λx 1 , . . . , λx p ) ∈ E.

Soit (S) un syst` eme compatible de n ´ equations ` a p inconnues. Alors toute solution de (S) s’´ ecrit comme somme d’une solution particuli` ere de (S) et d’une solution du syst` eme homog` ene associ´ e (S 0 ). En d’autres termes, on a

E = y + E 0

o` u E et E 0 sont les ensembles des solutions de (S) et (S 0 ), et y ∈ K p une solution particuli` ere de (S).

Propri´ et´ e 2 (Structure des solutions d’un syst` eme avec second membre)

Preuve. On consid` ere le syst` eme S :

 

 

a 1,1 x 1 + · · · + a 1,p x p = b 1 .. .

a n,1 x 1 + · · · + a n,p x p = b n

et y = (y 1 , . . . , y p ) ∈ K p une solution particuli` ere. Alors (x 1 , . . . , x p ) est solution de S si et seulement si

 

 

a 1,1 x 1 + · · · + a 1,p x p = a 1,1 y 1 + · · · + a 1,p y p

.. .

a n,1 x 1 + · · · + a n,p x p = a n,1 y 1 + · · · + a n,p y p

si et seulement si

 

 

a 1,1 (x 1 − y 1 ) + · · · + a 1,p (x p − y p ) = 0 .. .

a n,1 (x 1 − y 1 ) + · · · + a n,p (x p − y p ) = 0 si et seulement si (x 1 − y 1 , . . . , x p − y p ) est solution du syst` eme homog` ene associ´ e.

1.2 Ecriture matricielle du syst` ´ eme

D´ efinition.

Une matrice de taille n × p ` a coefficients dans K est un tableau ` a n lignes et p colonnes d’´ el´ ements de K , appel´ es coefficients de la matrice :

a 1,1 . . . a 1,p

.. . .. . a n,1 . . . a n,p

 et B =

 b 1

.. . b n

 .

Ses coefficients sont index´ es par les couples (i, j) o` u i est l’indice de ligne, et j l’indice de colonne.

D´ efinition.

Soit (S) le syst` eme lin´ eaire ` a n ´ equations et p inconnues introduit plus haut.

(4)

ˆ On appelle matrice des coefficients de (S) la matrice

A =

a 1,1 . . . a 1,p .. . .. . a n,1 . . . a n,p

`

a n lignes et p colonnes.

ˆ On appelle colonne des seconds membres de (S) la matrice

B =

 b 1

.. . b n

 .

ˆ On d´ efinit la matrice augment´ ee associ´ ee au syst` eme (S ) par :

(A|B) =

a 1,1 . . . a 1,p b 1

.. . .. . .. . a n,1 . . . a n,p b n

 .

Exemple. Consid´ erons le syst` eme

−x + 3y + 2z = 2

3x − 2y + 5z = 4 . Sa matrice augment´ ee est

−1 3 2 2

3 −2 5 4

.

1.3 Op´ erations ´ el´ ementaires sur les lignes d’un syst` eme ou d’une matrice

D´ efinition.

On appelle op´ eration ´ el´ ementaire sur les lignes d’un syst` eme (ou d’une matrice) l’une des trois op´ erations suivantes :

ˆ Multiplication d’une ligne L i par un scalaire λ non nul ce que l’on note L i ← λL i .

ˆ Echange des lignes ´ L i et L j avec i 6= j ce que l’on note L i ↔ L j ;

ˆ Ajout de β L ˙ j ` a L i avec i 6= j ce que l’on note L i ← L i + βλL j o` u β ∈ K .

Exemple.

ˆ Dans le syst` eme

−x + 3y + 2z = 2

3x − 2y + 5z = 4 , le r´ esultat de L 2 ← L 2 + 3L 1 est

−x + 3y + 2z = 2 7y + 11z = 10 .

ˆ Dans la matrice A =

1 2 −1

3 4 1

−2 5 1

, le r´ esultat de L 2 ← L 2 + L 3 est

1 2 −1

1 9 2

−2 5 1

.

Remarque. On pr´ ecisera syst´ ematiquement et ` a chaque ´ etape les op´ erations ´ el´ ementaires qu’on a effectu´ e pour pass´ e d’un syst` eme lin´ eaire ` a un autre.

Les op´ erations ´ el´ ementaires sont r´ eversible. En particulier, si (S 0 ) se d´ eduit de (S) par une suite finie d’op´ erations ´ el´ ementaires, alors (S) se d´ eduit de (S 0 ) par une suite finie d’op´ erations ´ el´ ementaires.

Propri´ et´ e 3

Preuve. Quitte ` a faire une r´ ecurrence sur le nombre d’op´ erations ´ el´ ementaires, il suffit de prouver la propri´ et´ e lorsque l’on passe de (S) ` a (S 0 ) par une seule op´ eration ´ el´ ementaire. On a alors les trois cas suivants :

ˆ Si l’on passe de (S) ` a (S 0 ) en effectuant L i ↔ L j avec i 6= j, on passe de (S 0 ) ` a (S) en effectuant L j ↔ L i .

(5)

ˆ Si l’on passe de (S) ` a (S 0 ) en effectuant L i ↔ L i + βL j avec i 6= j et β ∈ K , on passe de (S 0 ) ` a (S ) en effectuant L i ↔ L i − βL j .

ˆ Si l’on passe de (S) ` a (S 0 ) en effectuant L i ↔ λL i avec λ ∈ K , on passe de (S 0 ) ` a (S) en effectuant L i1 λ L i .

D´ efinition.

ˆ On dit que deux syst` emes S et S 0 sont ´ equivalents si l’on peut passer de l’un ` a l’autre par une suite finie d’op´ erations ´ el´ ementaires sur les lignes. On le note S ⇔ S 0 .

ˆ On dit que deux matrices A et A 0 sont ´ equivalentes par lignes si elles se d´ eduisent l’une de l’autre par une suite finie d’op´ erations ´ el´ ementaires sur les lignes. On le note A ∼

L A 0 .

Deux syst` emes ´ equivalents ont mˆ eme ensemble de solutions.

Propri´ et´ e 4

Preuve. Quitte ` a faire une r´ ecurrence sur le nombre d’op´ erations ´ el´ ementaires, il suffit de prouver la propri´ et´ e lorsque l’on passe de (S) ` a (S 0 ) par une seule op´ eration ´ el´ ementaire. Notons E l’ensemble des solutions de S et E 0 celui de S 0 .

⊂ On a clairement E ⊂ E 0 .

⊃ D’apr` es la proposition pr´ ec´ edente, on peut passer de (S 0 ) ` a (S ) par une op´ eration ´ el´ ementaire. Donc on a ´ egalement E 0 ⊂ E.

Remarque. Grˆ ace ` a des op´ erations ´ el´ ementaires sur les lignes du syst` eme (S), on va se ramener ` a un syst` eme (S 0 ) plus simple ` a r´ esoudre.

Si l’on passe d’un syst` eme (S ) ` a (S 0 ) par une suite finie d’op´ erations ´ el´ ementaires sur les lignes, la matrice augment´ ee de S 0 s’obtient en effectuant la mˆ eme suite d’op´ erations ´ el´ ementaires sur la matrice augment´ ee de S . Ainsi,

(S) ⇔ (S 0 ) si et seulement si (A|B) ∼

L (A 0 |B 0 ).

Propri´ et´ e 5

Remarque. Ceci justifie la pr´ esentation matricielle pour la r´ esolution d’un syst` eme lin´ eaire (ce qui nous

´

epargne l’´ ecriture des inconnues du syst` eme).

2 Echelonnement et algorithme du pivot de Gauss-Jordan

2.1 Matrices et syst` emes ´ echelonn´ es par lignes

D´ efinition.

ˆ Une matrice est dite ´ echelonn´ ee par lignes si elle v´ erifie les deux propri´ et´ es suivantes : 1. Si une ligne est nulle, toutes les lignes suivantes le sont aussi ;

2. ` A partir de la deuxi` eme ligne, dans chaque ligne non nulle, le premier coefficient non nul ` a partir de la gauche est situ´ e ` a droite (strictement) du premier coefficient non nul de la ligne pr´ ec´ edente.

On appelle pivot le premier coefficient non nul de chaque ligne non nulle.

(6)

ˆ Une matrice ´ echelonn´ ee par lignes est dite ´ echelonn´ ee r´ eduite par lignes si elle est nulle, ou si tous ses pivots sont ´ egaux ` a 1 et sont les seuls ´ el´ ements non nuls de leur colonne.

ˆ Un syst` eme est dit ´ echelonn´ e par lignes (resp. ´ echelonn´ e r´ eduit par lignes) si sa matrice des coefficients l’est.

Forme g´ en´ erale d’une matrice ´ echelonn´ ee par lignes.

E =

0 O + ∗ ∗ ∗ ∗ ∗ ∗ ∗

0 0 O + ∗ ∗ ∗ ∗ ∗ ∗

0 0 0 0 0 O + ∗ ∗ ∗

0 0 0 0 0 0 0 O + ∗

0 0 0 0 0 0 0 0 0

R =

0 O 1 0 ∗ ∗ 0 ∗ 0 ∗

0 0 O 1 ∗ ∗ 0 ∗ 0 ∗

0 0 0 0 0 O 1 ∗ 0 ∗

0 0 0 0 0 0 0 O 1 ∗

0 0 0 0 0 0 0 0 0

o` u + O sont des r´ eels non nuls correspondant aux pivots et ∗ sont des r´ eels.

E est ´ echelonn´ ee par ligne et R est ´ echelonn´ ee r´ eduite par ligne.

Exemple.

ˆ La matrice A =

1 5 −4 3

0 2 3 0

0 0 7 8

0 0 0 0

est ´ echelonn´ ee par lignes. Ses pivots sont 1, 2 et 7. Elle n’est pas

´

echelonn´ ee r´ eduite.

ˆ La matrice A =

1 1 2 3

0 0 2 3

0 0 4 5

 n’est pas ´ echelonn´ ee par lignes.

ˆ La matrice A =

1 5 0 4

0 0 1 −2

0 0 0 0

 est ´ echelonn´ ee r´ eduite par lignes.

2.2 Algorithme de Gauss-Jordan

Toute matrice est ´ equivalente par lignes ` a une matrice ´ echelonn´ ee r´ eduite par lignes (qui est de plus unique).

Propri´ et´ e 6

Preuve. L’unicit´ e est admise. Montrons par r´ ecurrence sur p ∈ N la propri´ et´ e P (p) : si A est une matrice ` a n lignes et p colonnes, A est ´ equivalente par lignes ` a une matrice ´ echelonn´ ee r´ eduite.

• Soit A une matrice ` a n lignes et 1 colonnes. Alors A est de la forme

 a 1

.. . a n

 . Si A est une colonne nulle, il n’y a rien ` a faire. On suppose donc avoir k ∈ [|1, n|] tel que a k 6= 0. On effectue alors L k ↔ L 1 pour obtenir

A 0 =

 a 0 1

.. . a 0 n

 avec a 0 1 6= 0. On effectue ensuite L 1 ← a 1

0

1

L 1 pour obtenir A 1 =

 1 a 00 2

.. . a 00 n

. Enfin on effectue

L k ← L k − a 00 k L 1 pour k ∈ [|2, n|] et on obtient A 2 =

 1 0 .. . 0

, ´ echelonn´ ee r´ eduite par lignes. Ainsi A est

´

equivalente par lignes ` a une matrice ´ echelonn´ ee en lignes et on a P (1).

• Soit p ∈ N tel que P (p) et soit A une matrice ` a n lignes et p + 1 colonnes.

(7)

On note M la matrice obtenue ` a partir de A en supprimant la derni` ere colonne. Par hypoth` ese de r´ ecurrence, on a une suite d’op´ erations ´ el´ ementaires qui transforme M en une matrice ´ echelonn´ ee r´ eduite par lignes. On effectue cette suite d’op´ erations ´ el´ ementaires ` a A pour obtenir A 1 = (N C), avec N une matrice ` a n lignes et p colonnes ´ echelonn´ ee r´ eduite par lignes, C une colonne (` a n lignes) de la forme

 c 1

.. . c n

 . Notons i 0 l’indice de ligne du dernier pivot de N.

ˆ Si i 0 = n, A 1 est ´ echelonn´ ee r´ eduite par lignes.

ˆ Supposons i 0 < n.

– Si pour tout k ∈ [|i 0 + 1, n|], c k = 0, A 1 est ´ echelonn´ ee r´ eduite par lignes.

– Supposons qu’il existe k ∈ [|i 0 + 1, n|] tel que c k 6= 0. On effectue L i

0

+1 ↔ L k sur A pour le ramener en (i 0 + 1)-i` eme position (ce qui ne change pas N car toutes ses lignes au-del` a de la i 0 -` eme sont nulles). On effectue L i

0

+1c 1

i0 +1

L i

0

+1 pour transformer le coefficient en 1 (ce qui ne change pas

N comme plus haut) : la derni` ere colonne est alors de la forme C 0 =

 c 1

.. . c i

0

1 C i

0

+2

.. . c n

. Enfin, on effectue

L i ← L i − c 0 i L i

0

+1 pour k 6= (j + 1). On obtient ainsi une matrice A 00 de la forme (N|C 00 ) avec

C 00 =

 0

.. . 1 .. . 0

, matrice ´ echelonn´ ee r´ eduite par lignes. On a donc montr´ e P (p + 1).

En conclusion, ∀p ∈ N , P(p).

I Algorithme du pivot de Gauss-Jordan.

Pour une matrice A = (a i,j ) (i,j)∈[|1,n|]×[|1,p|] , on commence avec i = 1 et j = 1.

Tant que (i ≤ n et j ≤ p) faire :

I On regarde dans la j-` eme colonne s’il y a un coefficient non nul entre la i-` eme et la derni` ere ligne.

Si oui, on note k l’indice de cette ligne, et on effectue les op´ erations ´ el´ ementaires suivantes :

• On effectue L i ↔ L k ,

• On effectue L ia 1

k,j

L i (pour avoir un coefficient = 1)

• On effectue L l ← L l − a l,j L i pour tout 1 ≤ k ≤ n, k 6= i (pour annuler tous les coefficients de la colonne sauf le pivot).

• On augmente i de 1.

Sinon, ne rien faire I On augmente j de 1.

Exemple.

ˆ Appliquons l’algorithme ` a la matrice A =

 0 3 0 2 1 2

.

On effectue

 0 3 0 2 1 2

 L 1 ↔ L 3

 1 2 0 2 0 3

 L 2 ← 1 2 L 2

 1 2 0 1 0 3

L 1 ← L 1 − 2L 2

L 3 ← L 3 − 3L 2

 1 0 0 1 0 0

 .

(8)

ˆ Appliquons l’algorithme ` a la matrice A =

1 2 −1

0 3 1

1 5 0

.

1 2 −1

0 3 1

1 5 0

 L 3 ← L 3 −L 1

1 2 −1

0 3 1

0 3 1

 L 2 ← 1 3 L 2

1 2 −1 0 1 1 3

0 3 1

L 1 ← L 1 − 2L 2 L 3 ← L 3 − 3L 2

1 0 − 5 3 0 1 1 3

0 0 0

 .

3 R´ esolution d’un syst` eme lin´ eaire

En appliquant la m´ ethode de Gausse-Jordan sur la matrice augment´ ee associ´ ee au syst` eme initiale (S), on se ram` ene donc ` a un syst` eme ´ equivalent (S 0 ) dont la matrice augment´ ee (A 0 |B 0 ) est une matrice ´ echelonn´ ee par lignes. Sa r´ esolution se fait alors bien plus facilement comme nous allons le voir dans ce paragraphe.

D´ efinition.

Soit (S) un syst` eme dont la matrice augment´ ee (A 0 |B 0 ) est sous forme ´ echelonn´ ee par lignes.

(A|B) =

a 0 1,j

1

· · · b 0 1

0 a 0 2,j

2

· · · 0

a 0 r,j

r

· · ·

0 b 0 r+1

0 0

ˆ On appelle inconnue principale toute inconnue associ´ ee ` a un pivot de A. Toute autre inconnue est appel´ ee inconnue secondaire ou inconnue param` etre.

ˆ r s’appelle le rang du syst` eme (S ). C’est le nombre de pivots de la r´ eduite ´ echelonn´ ee par lignes de la matrice du syst` eme homog` ene associ´ e ` a (S).

Exemple. La matrice augment´ ee associ´ ee au syst` eme

x + y + z = 7

−3z = −2 est

1 1 1 7

0 0 −3 −2

Cette derni` ere est ´ echelonn´ ee par lignes. On peut donc dire que le rang du syst` eme est 2, que x et z sont des inconnues principales et y est une inconnue secondaire.

ˆ Si S est de rang r, on a r ≤ n et r ≤ p.

ˆ Le nombre de param` etres (ou inconnues secondaires) est ´ egal ` a p − r, o` u p est le nombre d’inconnues et r est le rang du syst` eme.

Propri´ et´ e 7

(9)

Soit S un syst` eme lin´ eaire de n ´ equations ` a p inconnues et de rang r. Notons (A 0 |B 0 ) la r´ eduite

´

echelonn´ ee par ligne associ´ ee ` a la matrice augment´ ee de S.

Trois cas sont possibles :

ˆ Si la colonne B contient des pivots : le syst` eme est incompatible, et il ne poss` ede aucune solution.

ˆ Sinon :

– si r = p (rang = nombre d’inconnues) :

(A 0 |B 0 ) =

a 0 1,1 = 1 0 b 0 1

0 a 0 2,2 = 1 · · · 0

a 0 p,p = 1 b 0 p

0 0

0 0 0 0

le syst` eme poss` ede alors une unique solution.

– si r < p :

(A 0 |B 0 ) =

 a 0 1,j

1

= 1 · · · 0 0 b 0 1

0 a 0 2,j

2

= 1 · · ·

0 0

a 0 r,j

r

= 1 · · · b 0 r

0 0 0

0 0 0 0 0

le syst` eme poss` ede une infinit´ e de solutions param´ etr´ ees ` a l’aide des p − r inconnues secondaires.

Propri´ et´ e 8

Cas particulier : Si le syst` eme a n ´ equations, n inconnues et est de rang n alors il est dit de Cramer. Par la proposition pr´ ec´ edente, il poss` ede une unique solution. Ainsi, un syst` eme est de Cramer si et seulement si la r´ eduite ´ echelonn´ ee par lignes (A|B) associ´ ee ` a la matrice augment´ ee de S est de la forme :

(A 0 |B 0 ) =

1 0 · · · 0 b 0 1 0 1

. . . 0

0 0 1 b 0 p

Preuve.

ˆ Supposons que B 0 contiennent des pivots, il existe donc une ligne de (A 0 |B 0 ) du type 0 = α avec α 6= 0.

Le syst` eme n’admet donc aucune solution.

ˆ Sinon

– Supposons que r = p. La forme ´ echelonn´ ee r´ eduite de la matrice augment´ ee est donc de la forme

(A 0 |B 0 ) =

1 0 b 0 1

. . . .. . .. .

0 1 b 0 p

0 · · · · · · 0 .. . .. . .. . .. . 0 · · · · · · 0

. Ainsi S est ´ equivalent ` a un syst` eme de la forme

 

 

 

 

 

 

 

 

x 1 = b 0 1 .. . x p = b 0 p 0 = 0 .. . 0 = 0

. Le

syst` eme est compatible et admet une unique solution.

(10)

– Supposons que r < p. Quitte ` a ´ echanger des colonnes, la forme ´ echelonn´ ee r´ eduite de la matrice

augment´ ee est de la forme (A 0 |B 0 ) =

1 0 ∗ · · · ∗ b 0 1 . . . .. . .. . .. . .. . .. . 0 1 ∗ · · · ∗ b 0 r 0 · · · · · · · · · · · · 0 0

.. . .. . .. . .. . .. . .. . .. . 0 · · · · · · · · · · · · 0 0

. Ainsi le syst` eme est donc

´

equivalent ` a un syst` eme de la forme

 

 

 

 

 

 

 

 

x 1 = b 0 1 − a 0 1,r+1 x r+1 − · · · + a 0 1,p x p

.. .

x r = b 0 r − a 0 r,r+1 x r+1 − · · · − a 0 n,p x p

0 = 0 .. . 0 = 0

. Le syst` eme admet donc

une infinit´ e de solutions (toutes les valeurs possibles pour x r+1 , . . . , x p donnant des solutions.

Exemples.

1. Notons S ∞ le syst` eme

x − 2y + z = 1

−y + z = 3 2x + y + z = 0

. On applique l’algorithme de Gauss-Jordan ` a sa matrice aug- ment´ ee

1 −2 1 1

0 −1 1 3

2 1 1 0

 L 3 ← L 3 − 2L 1

1 −2 1 1

0 −1 1 3

0 5 −1 −2

 L 2 ← −L 2

1 −2 1 1

0 1 −1 −3

0 5 −1 −2

L 1 ← L 1 + 2L 2 L 3 ← L 3 − 5L 2

1 0 −1 −5

0 1 −1 −3

0 0 4 13

 L 3 ← 1 4 L 3

1 0 −1 −5

0 1 −1 −3

0 0 1 13 4

L 1 ← L 1 + L 3 L 2 ← L 2 + L 3

1 0 0 − 7 4 0 1 0 1 4 0 0 1 13 4

donc le syst` eme ´ equivaut ` a

x = − 7 4 y = 1 4 z = 13 4

, et admet une unique solution, (− 7 4 , 1 4 , 13 4 ). G´ eom´ etriquement, on obtient que les trois plans d’´ equations respectives les lignes du syst` eme s’intersectent en un unique point.

2. Notons S le syst` eme

−2x + y − z = 1 x + y + 2z = 0 3x − 2y + z = 4

. On applique l’algorithme de Gauss-Jordan ` a sa matrice augment´ ee

−2 1 −1 1

1 1 2 0

3 −2 1 4

 L 1 ↔ L 2

1 1 2 0

−2 1 −1 1

3 −2 1 4

L 2 ← L 2 + 2L 1

L 3 ← L 3 − 3L 1

1 1 2 0

0 3 3 1

0 −5 −5 4

L 2 ← 1 3 L 2

1 1 2 0

0 1 1 1 3

0 −5 −5 4

L 1 ← L 1 − L 2

L 3 ← L 3 + 5L 2

1 0 1 − 1 3 0 1 1 1 3 0 0 0 17 3

L 3 ← 3 17 L 3

1 0 1 − 1 3 0 1 1 1 3

0 0 0 1

L 1 ← L 1 + 1 3 L 3

L 2 ← L 2 − 1 3 L 3

1 0 1 0

0 1 1 0

0 0 0 1

donc le syst` eme est incompatible. Il n’a donc pas de solutions. G´ eom´ etriquement, on obtient que les trois plans d’´ equations respectives les lignes du syst` eme n’ont pas d’intersection commune.

3. Notons S 3 le syst` eme

−x + y + z = 1 2x + y + 2z = 0 x + 2y + 3z = 1

. On applique l’algorithme de Gauss-Jordan ` a sa matrice

(11)

augment´ ee

−1 1 1 1

2 1 2 0

1 2 3 1

 L 1 ← −L 1

1 −1 −1 −1

2 1 2 0

1 2 3 1

L 2 ← L 2 − 2L 1 L 3 ← L 3 − L 1

1 −1 −1 −1

0 3 4 2

0 3 4 2

L 2 ← 1 3 L 2

1 −1 −1 −1

0 1 4 3 2 3

0 3 4 2

L 1 ← L 1 + L 2 L 3 ← L 3 − 3L 2

1 0 1 31 3 0 1 4 3 2 3

0 0 0 0

donc le syst` eme ´ equivaut ` a

x + 1 3 z = − 1 3 y + 4 3 z = 2 3 0 = 0

, et admet une infinit´ e de solutions : S = n

( −1−z 3 , 2−4z 3 , z), z ∈ R

o

. On peut r´ e´ ecrire cet ensemble de solutions de la mani` ere suivante : S = n

(−1/3, 2/3, 0) + z(−1/3, −4/3, 1), z ∈ R o

.

Cet ensemble correspond ` a la droite D de l’espace passant par le point ( −1 3 , 2 3 , 0) et dirig´ ee par le vecteur

(−1/3, −4/3, 1). G´ eom´ etriquement, on obtient que l’intersection des trois plans d’´ equations respectives

les lignes du syst` eme est la droite D.

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