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Submitted on 1 Jan 1890
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Mercadier, Chaperon
To cite this version:
Mercadier, Chaperon. Recherches sur de nouveaux appareils radiophoniques. J. Phys. Theor. Appl.,
1890, 9 (1), pp.336-340. �10.1051/jphystap:018900090033600�. �jpa-00239108�
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RECHERCHES SUR DE NOUVEAUX APPAREILS RADIOPHONIQUES;
PAR MM. MERCADIER ET CHAPERON.
Les radiophones que M. Mercadier et moi étudions depuis trois
ans sont construits avec d’autres substances que le sélénium.
~I. Mercadier a complètement étudié le sélénium à son apparition,
et il est inutile d’y revenir. D’ailleurs, il n’y a guère d’applications possibles de systèmes dont la résistance est de 300 000 ohms et qui
se modifient continuellement par le temps et les courants con- ti nus ; les con tac ts obtenus par fusion se dé tru isent par la di Cf é-
rence de dilatation.
La seule substance qui nous ait donné de bons résultats et puisse conduire à des types d’appareils pratiques est le sulfure
d’argent; il y en a trois variétés dont les propriétés sont peu dif- (érentes. Nous les décrirons dans le paragraphe consacré â l’étude des propriétés électrochimiques de ce corps. Il y a aussi d’autres substances radiophoniques dont nous parlerons à la fin de ce tra- vail ; elles sont d’un emploi difficile et ont cependant l’intérêt de
montrer que leurs propriétés sont générales et s’étendent à un grand
nombre de corps comparée.
Le radiophone au sulfure d’argent, dont nous avons présenté quelques exemplaires à la Société de Physique, est constitué par
une lame très mince de ce corps qui ne doit pas dépasser 0111111,01 i
à omm, o 2. Cela est nécessaire pour que l’action entre la radiations
et le courant se passe dans
unespace très restreint; sans cela elle
est insensible. (,’est pour ce motif que les corps très transparents n’ont pas la propriété radiophoniquc.
Deux hélices d’argent, de platine ou de fer (il n’y a guère que
ces trois métaux qui donnent des appareils durables) sont ap-
pliquées la lame reposant sur une feuille épaisse d’amiante. Un
système de vis en fer permet de serrer fortement les fils sur ce
système et le contact est excellent. La pression est le seul moyen de former des contacts sur les électrolytes solides. Les contacts
par fusion ne durent que quelques heures : une lame de sulfure
adhérente à la plaque d’argent où elle a été formée se détache
immédiatement en chauffant légèrement un seul point.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018900090033600
Ce système, qu’il ne faut faire traverser que par des courants continus très faibles, correspondant à quelques millièmes ou 1 0()
ou 1 ~ ~ de volt aux bornes, fonctionne très bien. Sa résistance, bien
moindre que celle du sélénium (2000o à £ooo ce), permet alors au
~ILOi~2.~pr2 des déviations de toute l’échelle. Il est sensible à toutes les radiations de l’infra-rouge à l’ultra-violet, car le sulfure, corps noir et velouté, absorbe à peu près comme le noir de fumée. L’ac- tion est absolument instantanée en raison de la faible épaisseur,
et parce que la durée de l’absorption, quoique finie, paraît encore
inaccessible à nos mesures.
Un bon radiophone doit donner une augmentation de déviation égale à la moitié de la déviation primitive pour une lampe de pé-
trole à ~o~’l’ de distance. Avec une cuve d’alun de 5cc, on a beaucoup
moins : l’infra-rouge paraît exercer une forte action, ce qui semble naturel, puisque toutes les radiations absorbées se transforment en
chaleur avant d’agir.
Le radiophone peut remplacer la pile thern10-électrjque; il est
sensible comme elle, quand elle est enfermée, à toutes les radia- tions, mais l’action est bien plus a~apide, et l’aiguille, quand on remet l’écran, revient de suite au o. La pile s’échauffe et se refroidit lentement en raison de sa masse ; elle ne peut guère constater des
variations rapides des radiations.
Avec le magnésium, que je n’ai pas essayé, ou avec certaines lampes à gaz et à hydrocarhures ou le Drummond, la résistance tomberait probablement bien près de o. Ce phénomène parait, au premier abord, pouvoir être utilisé pour faire des appels avec un
bon relais, mais IVI. ~1ercadier et moi n’y sommes pas encore par-
venus : la variation du courant trop rapide n’ébranle pas la pa- lette.
Pour mesurer exactement la résistance, il faut se servir du pont et des courants alternatifs avec le téléphone; le galvanomètre, possède une résistance supérieure à celle du radiophone eL diminue
le courant; de plus, les courants continus les plus faibles aug-
mentent par électrolyse la résistance du sulfure jusque dix fois sa valeur; elle revient en quelques heures à sa valeur primitive. Le
courant alternatif ne modifie rien si l’on ne fait pas passer d’étin-
celles ; même dans ce cas, le sulfure reprend sa résistance dans le
même temps.
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On constate les mêmes diminutions de résistance pal’ l’éclcci-
i-einetit qu’avec le courant continu donné par quelques millièmes
de volt. Elles sont un peu plus grandes, parce qu’il n’y a pas de conducteurs additiomés.
L’appareil est encombrant et l’opération assez longue. On ne
doit s’en servir que pour étudier l’apparcil et déterminer ses con- stantes. Pour s’en servir comne pile thermo ou comme photomètre,
il faut prendre le courant donné par 1 û,~u et avoir
ungalvano-
mètre de résistance à peu près égale à celle du radiophone.
Propriétés électrochinliques dit sulfure d’czo~~ent et de quelques autres substances. - J’ai dû étudier, sans le concours
de 81. Mercadier, ces propriétés, dont la connaissance était néces- saire pour assurer le fonctionnement et la conservation de nos ap-
pareils. Il n’y a que peu de faits à constater, mais leur groupement
et leurs relations sont très difficiles à établir. Nous sommes cepen- dant arrivés à mettre en évidence quelques relations d’analogie qui
permettent un assez bon classement des propriétés de ces corps.
Il y a trois variétés de sulfure d’argent, dont les propriétés sont
différentes. Leurs préparations aussi diffèrent (1 ). La première que
nous ayons employée se fabriquait par voie sèche : on recouvrait,
avec un tamis, de fleur de soufre ou de soufre pulvérisé une lame d’argent fin, on chauffait sur
unbec veilleuse ; le sulfure d’argent
se formait, l’excès de soufre brûlait à l’état d’acide sulfureux, et
la lame se détachait par le refroidissement. Ces lames étaient
unpeu épaisses, omm, l, mais leurs propriétés radiophoniques étaient
presque égales à celles de la troisième variété; la surface était
cristallisée et veloutée, ce qu’on voyait à la loupe.
Ce sont les seules qui aient donné des appareils polarisables
les radiophones faits avec cette variété de sulfure se chargeaient
comme des accumulateurs, et donnaient des décharges de courants
(~) 1B1. Shelford Bidwell
aaussi employé pour des radiophonies le sulfure d’argent, mais disséminé dans le soufre; il pensait qu’il servait surtout à donner
de la conductibilité
ausoufre, auquel appartenait la propriété radiophonique par
analogie
avecle sélénium ; plus tard, il
a vuque le sulfure avait aussi cette pro-
priété ; la résistance du mélange était énorme.
(~) Cette propriété
aété constatée
surla même variété par MM. Slielford I3idwelt
et Sylvanus Thomson.
continus pendant douze heures; on pouvait en tracer la courbe en
fonction de l’intensité et du temps.
Cette polarisation n’eniiJécliait d’ailleurs pas de l’employer en
se servant de courants très faibles.
La seconde variété n’a que très peu de propriétés radiopho- niques et thermo-électriques; elle s’électrolyse facilement, mais
ne se polarise pas; on la fabrique dans la maison BillaudoL en
fondant du soufre pur et de l’argent fin, puis on coule la plaque et
on lamine a chaud; elle s’emploie dans la bijouterie pour la nielle.
Ces plaques ont -L 1 0 de millimètre d’épaisseur. C’est une sorte de 111étal; elle résiste à de plus forts courants que les deux autres, mais ne pen t servir à aucun usage.
La troisième est de beaucoup la meilleure. Elle est aussi eliimi- quement pure et cristallisée à la surface. On la prépare en dépo-
sant sur une lame assez grande d’argent fin le soufre provenant de
l’électrolyse du sulfure de sodium cristallisé deux fois et dissous dans l’eau distillée. La lame se détache après sa formation, en
chaulant un point. Elle peut avoir 6e" ou Scm sur 3cm et § de
millimètre. Il faut deux heures d’un courant lent fourni par deux
grands éléments Câallaud.
Cette variété de sulfure a des propriétés radiophoniques et thermo-électriques bien plus fortes que les autres. Elle les doit à sa
faible épaisseur et à son état cristallin.
Par le passage des plus faibles courants continus, elle ne se po- larise pas, mais sa résistance augmente comme celle du sélénium;
d’ailleurs cette augmentation se dissipe en quelques minutes; avec
le courant alternatif d’ un diapason à 20o vibrations par seconde on
a de très bons résultats, et aucune modification ne se produit jus- qu’à l’étincelle.
Je ne crois pas du’on puisse employer beaucoup d’autres pho- cédés de préparation de ce sulfure. On pourrait Je préparer par voie humide avec un sel d’argent, puis le comprimer ou le fondre.
Si on le fond, on retombe sur la deuxième variété. En le compris-
mant dans
unétau en y joignant du sulfure de cuivre et deux lames cuivre-argent, 11~. Sylvanus Thomson a fait des accumulateurs peu résistants qui donnaient des décharges considérables. Mains dans les radiophones ou il ne serait pressé due sous les fils, il
donnerait des résistances voisines de celle du sélénium.
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Les trois autres substances n’omt guère que la moitié de la pro-
priété du sulfure : ce sont le siilfiti-e d’étain) le wlzos~n~zir.ne de
~zr2c, l’o.xyde de cuivre; tous ces corps sont cas5ants, on est obligé
de les sceller dans la cire d’Espagne et de les travailler à la litme
et à l’émeri pour les réduire en lame mince; leur intérêt est, comme
nous l’avons dit, la généralisation clu’ils indiquent pour la pro-
priété radiophoniques.
Nous ne saurions trop engager les jeunes physiciens en quête de sujets nouveaux à rechercher et étudier de nouvelles substances
radiophoniques. Ils en trouveront un grand nombre parmi les
corps à éclat métallique qui ont conservé une certaine transpa-
rence pour toutes les radiations. Il faut aussi s’adresser à des élec-
trolytes, car il n’y a guère qne cette classe de conducteurs dont la résistance soit aussi fortement diminuée par les agitations molé-
culaires.
CH. BURTON.
--On endless availability, and
on arestriction to the application
of Carnot’s principle (Restriction
auprincipe de Carnot); Phil. Mag., 5e série,
t. XXVIII, p. I85; I889.
Voici l’nne des expériences de M. liurton.
Un dialyseur est constitué par
unvase A, fermé au fond par une
membrane et soutenu dans un autre vase B qui est vide. Le tout
est recouvert d’une cloche de volume à peine plus grand.
On introduit dans A. une solution saturée de sulfate de soude à dix. équivalents d’eau et
uncristal du même sel. Au bout de quelques jours, le cristal est dissous et la majeure partie du liquide
est passée dans le vase B. ~l. Bu1-ton considère cette première
’