A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
C H . F ERT
Coefficient d’aimantation et pouvoir rotatoire magnétique de quelques sels de terres rares en solution aqueuse. Variation thermique
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 10 (1946), p. 1-90
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1946_4_10__1_0>
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COEFFICIENT D’AIMANTATION ET POUVOIR ROTATOIRE MAGNÉTIQUE
DE QUELQUES SELS DE TERRES RARES EN SOLUTION AQUEUSE.
VARIATION THERMIQUE.
ANNALES
DE LA
FACULTÉ DES SCIENCES
DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE,
v;
’ POOR LES SCIENCES MATHEMATIQUES ET LES SCIENCES
PHYSIQUES.
~
SOMMAIRE ,
. -
..
°
.
Les recherches
qui
fontl’objet
de ce travail serapportent
à de la..
liaison entre les
propriétés magnétiques
de la matière et l’effetFaraday.
°
L’auteur a
étudié,
sur une. même solution d’un selparamagnétique,
la .. ,°
variation
thermique
du coefficient d’aimantation et dupouvoir
rotatoire .:magnétique.
’ " .:. Un bref
historique
de laquestion
a pour but de montrer l’intérêtqui
’. s’est attaché à.
l’étude
deschangements
despropriétés magnétiques de’la
’. "’
’- matière
placée
dans unchamp magnétique
avec latempérature..
"_
’
PREMIÈRE
PARTIE’
ETUDE EXPERIMENTALE
~
....
CHAPITRE
PREMIER. 2014 Mesure d-escoefficients d’aimantation.
Les coefficients d’aimantation ont été mesurés par la méthode
imaginée
°°
’
"
...
par G. DUPOUY et Ch. HAENNY
[47]. Elle
al’avantage
de faireconnaître
_ , ’, à la fois le coefficient d’aimantation et la
susceptibilité magnétique des
’
’
liquides.
.En réalisant
le montage
nécessaire àl’emploi
de cetteméthode,
nous" ~
. ’avons été conduits à faire son
étude détaillée,
mettant enévidence sa
"
,
commodité,
saprécision,
ses limites. Nous avons montré quel’emploi
d’une ’baguette homogène,
difficile à réaliser en toutesécurité,
n’était pas,"
saire. En outre, le choix de
pièces polaires
convenables permet depoursuivre
’ ’
,
des mesures
précises lorsque
la forcemagnétique
devientgrande
2 CH. FERT
CHAPITRE II. - Mesure
des
rotationsmagnétiques.
L’auteur a monté et mis au
point,
aulaboratoire,
l’installation demagnéto-optique qui
lui apermis
defaire
les mesures. Il a étudié les conditions à réaliserpour
obtenir une valeur correcte de latempérature,
.et éviter toute variation de
titre
au cours des mesures.,
La variation
thermique
de la Constante de Verdet de l’eau pure neparaît
pas avoir été étudiéedepuis
le travail ancien de RODGER et WATSON[91].
Etant donnéel’importance
de saconnaissance,
nous donnons les résultats des mesuresprécises
faites au laboratoire pour la raie verte~
du mercure entre 4 et 95
degrés.
’
.
~
DEUXIÈME
PARTIE~~
LES
RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX
CHAPITRE PREMIER. - Solutions étudiées.
Les
liquides
étudiés sont des solutionsneutres
de nitrate -deCe, Pr;
Nd, Sm,
Gd. Des solutions de différents titres ont été examinéespour Ce, Pr, Nd.
CHAPITRE II. -
Coefficients
d’aimantation.’
Les coefficients d’aimantation
paramagnétiques
obéissent à la loi deWeiss,
à mieux que lemillième, dans
l’intervalle detempérature
étudié.A la
précision
desexpériences :
a)
La constante de Curie C et le nombre demagnétons
des ions Ce+++Pr+++, Nd+++.sont indépendants
dutitre,
et en bon accord - avec lesvaleurs
obtenues par d’autresauteurs;
’b )
Latempérature
de Curie desmêmes
ions varie peu avecle titre;
c ) Sm+++
suit aussi une loi de Weiss. Le nombre demagnétons
effectifset sa variation
thermique correspondent aux
résultats du calcul de J.-H. VAN VLECK et A. FRANCK pour l’ion libre avec laconstante
d’écran 03C3 = 33.CHAPITRE III. - Pouvoir rotatoire
magnétique.
’
1. La rotation
ionique
deCe+++~ Pr-~+.-~~
Nd+++ vérifie une loi de Weiss :la constante de Curie
magnéto-optique
F’ dePr+++, Nd~+~-
estindépendante
du titre à laprécision
desexpériences.
Latempérature
de Curie
magnéto-optique
0’ varie peu, mais elle estdifférente
de’
température
de Curiemagnétique
0.F’ et 0’ varient avec le
titre
pour Dansl’intervalle de
concentration étudié,
les résultatspeuvent être traduits
en"admet-
’.tant une relation linéaire entre IV et
e’, ou
entrela
racinecarréë.de ’ ..
. r’ et
~’..
°
’
"=, 2. Larotation ionique
deGd+++
nesuit
pas une loide Weiss. Elle s’annule
vers 20
degrés,
et croît avec latempérature.
"
J
.’ _’ . " .
3. La rotation
ionique
deSm+++
estpositive
etcroît avec la température.
-’ . °TROISIÈME
PARTIE ’ .. , . "INTERPRÉTATION
DESRÉSULTATS
L’auteur rappelle
lesrésultats
que lesmécaniques
nouvellesconduisent "
à
prévoir,
enparticulier
la théorie de J ..-H. , VANVLECK et~M.-H. HEBB,
vérifiée par les
expériences
de JeanBECQUEREL. D’après celle-ci,
la’ rotationparamagnétique
des ions trivalents des terres rares, saufS,m..., est,
’~à une constante additive
près, correspondant à
la rotationdiamagnétiqM
let à la rotation
paramagnétique indépendante
dela température, propor-
tionnelle à l’aimantation. ’ ’ ..-’ .. °.
Il montre
qu’il
estpossible,
sur cesbases, d’interpréter les phénomènes
observés pour les ions
Ce, Pr, Nd,
Gdtrivalents,
cequi
luipermet
de ,.décomposer
la rotationionique
en deuxtermes,
et d’évaluer lagrandeur
de
chacun d’entre eux. Les résultats obtenus pour lapartie indépendante
de la
température
ont bien l’ordre degrandeur qu’il
fallait attendre pource terme. Dans le cas du
Cérium,
au termediamagnétique
se ’°terme
négatif, indépendant
de latempérature et fonction
du titre._’
’Pour la rotation
ionique
croîtde
16 pour cent entre 15 et 70degrés,
cequi semble indiquer
laprésence
d’unterme paramagnétique négatif
décroissant avec latempérature.
:~ ~
- ’ ’ .
’
Ce travail a été réalisé au
Laboratoire
dePhysique
de la Faculté des .Sciences de
Toulouse,
sous la direction de M. leProfesseur
G.DUPOUY.
Je suis heureux de lui
exprimer
ici jmaprofonde reconnaissance pour
,l’intérêt
qu’il
a bien voulutémoigner
à mesrecherches,
et lesprécieux
conseils
qu’il
m’a donnés. ,’
....-
’
"J’exprime
aussi marespectueuse gratitude
à M. F.TROMBE,
Directeur ..de Recherches au C. N. R.
S., qui
a aimablementmis
à madisposition
des ’sels de terres rares, et m~a
guidé
dans leurdosage.
, . .’
,
.
’
"
Je remercie
également
lepersonnel
duLaboratoire pour
l’aideefficace
qu’il
m’atoujours accordée,
et toutparticulièrement
M.DARGENT, assistant,
et
M.qui
m’ont secondé au cours des mesures.’
’ ..
’
INTRODUCTION
Il y a environ un
Siècle (1845), FARADAY
découvrit lapolarisation rotatoire magnétique, établissant,
avant les travaux de MAXWELL et deHERTZ,
unpont
entreles phénomènes électromagnétiques
etoptiques.
Denombreuses recherches
expérimentales furent entreprises
à la suite de cette découverte. Dès cettepériode,
on observe que la rotation duplan
de"
polarisation a
lieu leplus
souvent dans le sens du courantmagnétisant (rotation « positive ») ;
mais lesrotations
«-négatives »
sontégalement
notées pour des solutions concentrées de sels
ferriques (1 ) [114].
La liaison .avec
l’aimantation
de la matière estpressentie.
HenriBECQUEREL précise déjà
en 1885 : « Leseffets
observésparaissent
.être la résultante de deux°
phénomènes distincts :
... lepremier
étantprédominant
pour des corpsdiamagnétiques,
le second avec des corpsparamagnétiques: » [14]. Mais l’investigation expérimentale
de cesphénomènes
est encoretrop
peupoussée,
ledéveloppement
des théoriesinsuffisant,
pourpermettre
à ces études d’aboutir.En
1879,
HenriBECQUEREL [13]
et RIGHI[89]
vérifientindépendamment
’
que
l’interprétation cinématique proposée
par FRESNEL pour. la rotation - naturelle est valable pour la rotationmagnétique
duplan
depolarisation :
.elle est due à la différence des vitesses de
propagation
des deux compo- santescirculaires,
droite etgauche,
dont lacomposition
constitue la vibration incidenterectiligne.
En
1885,
HenriBECQUEREL [14]
donne del’effet Faraday
unepremière interprétation
que les recherchespostérieures
devaientremarquablement
confirmer : i il
imagine
pour cela un « mouvement tourbillonnaire de l’éther » autour de la direction duchamp magnétique.
Le mêmeauteur,
en 1897[ 1~] ,
dès la découverte de l’effetZeeman,
montre que ladécomposition
des raies
spectrales
par unchamp magnétique s’explique quantitativement
à
partir
de la mêmehypothèse.
Mais
l’épanouissement
de l’étudethéorique
etexpérimentale
de l’effetFaraday
nepouvait
quesuivre,
et nonprécéder,
celle desphénomènes
d’aimantation.
L’AIMANTATION DE LA MATIÈRE. - Le
développement
de son étudecommence avec le
travail expérimental
dePierre
CURIE[38].
C’estgrâce
aux résultats obtenus dans l’étude du
changement
de l’aimantation de la matière en fonction de latempérature
que Pierre CURIE a pupréciser
nos .1. E. BECQUEREL avait déjà observé, dès 1850, qu’un sel de fer diminuait la Constante de Verdet de l’eau (Ann. de Ch. Phys. 28 (1850), p. 42.
’
. idées sur le
magnétisme. Ils
conduisent à établir une distinctionentre
diamagnétisme
etparamagnétisme. Toute
tentatived’interprétation
ignorant
ce fait est vouée à l’échec. ,~ ~ ~
.. ,.
Y
. ~ :
Ce n’estqu’une
dizaine d’annéesplus
tard queLANGEVIN, dans un"
mémoire fondamental
[68], parvint
à établir une théorie ,cohérente
§phénomènes diamagnétiques
etparamagnétiques, attribuant une
cause-._
"différente à ces deux effets. ~ ’ .-
_
,-.
Le
diamagnétisme
est lié à laprécession
de Larmor desarbités électro-
~~, niques
sous l’influence duchamp magnétique.
C’est unepropriété commune
à tous les atomes. Il est peu sensible aux variations de
température. La
théorie rend
compte
enmême temps
del’effet
Zeeman normalet de ta .
~,
polarisation
rotatoire,magnétique,
que traduit iaformule
de H.;
Seuls sont
paramagnétiques
les atomes dont le momentmagnétique /
..est différent de zéro. Leur orientation dans le
champ magnétique entraîne
’.,’
l’aimantation
du corps.L’équilibre qui
s’établit entre l’action duchamp
. et celle de
l’agitation thermique, qui
tend à détruire cetteorientation, dépend ,’ ’
:considérablement de la
température.
Sonanalyse
conduit à laloi expéri-
mentale de .Curie.. _
. Pierre Weiss étendit aux
ferromagnétiques
la théorie duparamagnétisme
,-en introduisafit
la.
notion dechamp
moléculaire. Celle-cidonne,
enmême
"
.
~
°’
temps,
unepremière interprétation
de la « ’ loi de Weiss » àlaquelle
obéissent un
grand
nombre deparamagnétiques.
,..l
.-Les théories
quantiques,
loin de créer desdifficultés, éclairèrent d’un
.’
jour
nouveau certainsaspects
desphénomènes.
La notion «d’étàt
quan- " , .’
tifié »
permit
decomprendre pQurquoi
,le moment del’atome
neprend
~ ‘que
certaines valeursparticulières discrètes,
et introduisit une unité .,
naturelle de moment
(magnétique,
lemagnéton
deBohr.
L’étudedë
.
’v
spectroscopie
aida à laconnaissance
dumagnétisme [!?]. L’hypothèse
vde l’électron
tournant,
émisepar
UHLENBECK etGOUDSMIT, permit
à’de mener à bien le
calcul’
du momentmagnétique
de nombreuxatomes à
’
partir
de donnéesoptiques,
et deretrouver,
à deuxexceptions près,
~ .et
Eu++~~
les momentsexpérimentaux
des éléments du groupe desterres
, : rares.~
~
,
r
’l’
Enfin,
ledéveloppement
de la nouvellemécanique
desquanta contribua
_à
perfectionner
la théorie. Unexposé
d’ensemble desméthodes
et des résultats obtenus estprésenté
dansl’ouvrage
de VAN VLECK : «Théorie
-,
des
susceptibilités électrique
etmagnétique »[’?].
.~ . , . ~ a.:
’
. Pour les ions trivalents du groupe des terres rares, sauf le
Samarium
; . etl’Europium,
le coefficientd’aimantation
résulte de lasuperposition de
plusieurs
termes :(2 )
. a .2. On trouvera une discussion détaillée relative à la réalité expérimentale de ces termes et à leur interprétation théorique, réf. 33-36-55.
a)
un termediamagnétique, / négatif;
...
’
c .
b )
un termeparamagnétique
« normal »,Z p = T - ~ correspondant
,à l’orientation dans lechamp magnétique
d’unporteur
demoment;
c)
un termeparamagnétique indépendant
de latempérature.
-,L’EFFET FARADAY. - Dans les limites de la théorie des
électrons,
etavant
lemémoire
deLangevin
sur lemagnétisme,
deux théories de l’effetFaraday
furentproposées :
:°
1 ° La théorie de
V oigt (1899)
sedéveloppe
comme la théorieclassique
de la
dispersion [8]. L’intervention,
dansl’équation
du mouvement del’électron à
l’intérieur
del’atome,
de la force due à unchamp magnétique longitudinal,
conduit àséparer
l’étude de lapropagation
d’une onde circu- laire droite et d’une onde circulairegauche.
La différence de vitesse entreces deux ondes provoque une rotation
magnétique
duplan
depolarisation
d’une vibration
rectiligne identique
à celle quedonne
laformule
deBECQUEREL.
Cette rotationest positive
et sensiblementindépendante
de latempérature.
Elle est de même sens depart
et d’autre d’unebande d’absorp-
tion ;
,2° La théorie de
Drude,
dite « théorie des courants ,moléculaires »[3],
s’upposel’existence
dansl’atome
de courantsparticulaires (~ ) .
F’araday
résulte de leur orientation dans lechamp magnétique.
Ils pren- draient naissance à la création duchamp
pour les corpsdiamagnétiques,
alors
qu’ils
existentdéjà
pour les corpsparamagnétiques.
La rotation varierapidement
avec latempérature.
Elle est de sensopposé
depart
et d’autre d’une banded’absorption.
_Deux moyens s’offrent au chercheur pour contrôler les résultats
théoriques :
,1 ° Tout
d’abord,
étudier à unetempérature
donnée ladispersion
de l’effetFaraday
auvoisinage,
et, sipossible,
àl’intérieur,
d’une banded’absorption.
Cette méthode fût cellequi
donna lieu auplus grand
nombre de travaux dans lespremières
années du siècle. Nous renverrons, pour leurétude,
au travail récent de M. MERLAND[78]. Indiquons
seulement que les résultats obtenuss’interprétaient
bien par la théorie deVoigt. Pour la
vapeur de
sodium;
la rotationmagnétique
estpositive
à l’extérieur du doubletZeeman, négative
entre ses deuxcomposantes.
Les mêmesphéno-
, mènes ont été étudiés par JeanBECQUEREL [16-17-18]
sur les bandesd’absorption de cristaux
de sels de terres rares à bassetempérature.
Cedernier auteur observe une
dissymétrie d’intensité entré
les deux compo- santes deZeeman qui
se rattache auparamagnétisme.
Mais lacomplexité
des bandes rendait cette
interprétation
incertaine àl’époque
où elle a été ’tout d’abord
proposée;
,
3. DRUDE expose aussi une deuxième théorie, dite « hypothèse de l’effet Hall »
qui n’est autre que la théorie de
Voigt.
’2 ° Ensuite, étudier,
pour unelongueur
d’ondedonnée,
dans unerégion ~~
.de
transparence,
lavariation thermique de
l’effetFaraday. Il est étonnant ‘
- de noter quecette méthode, dont
toutl’intérêt
avait été mis enévidence
..par le travail de Curie sur le
!magnétisme,
n’aitpas
étéutilisée
avantces
‘ces dernières années en
magnéto-optique. Pourtant,
dès.I908, Jean
BECQUEREL [16]
note que lepouvoir
rotatoiremagnétique
de Iaet de la
parisite
croissent considérablementquand
onpasse
de latempé-
rature ordinaire à la
température
de l’airliquide. Mais aucune étude,.
systématique
n’estentreprise.
~ ~ ‘ , ,’
Dans
l’ensemble,
lesphysiciens
se rallièrent à lathéorie
deVoigt, qui
.."rendait
compte des expériences de dispersion.
Il fautattendre vingt ans
,"pour que
l’interprétation
de l’effetFaraday
soit à nouveau abordée.On doit à LADENBURG
[~6û-~f ]
d’avoirmontré,
et traduit par~e calcul, _ ’
que le
phénomène observé
doit être lasuperposition
d’un terme.dfama"
gnétique
et d’un termeparamagnétique.
L’étude de latysonite pa~
.~J.
BECQUEREL [20], entreprise indépendamment
du travailprécédent,
...confirma les conclusions de
LADENBURG. ;
’’ L’attention fut ainsi
à
nouveau attirée sur cettequestion,
et. lestravaux . ~~
théoriques
semultiplièrent
en mêmetemps
que lesinvestigations eipéri-
.’mentales. L’étude de l’effet
Faraday apparut
comme un moyend’aborder"
celle
dumagnétisme,
dont l’intérêt venait degrandir
avec ladécouverte
..du
spin de
l’électron et ledéveloppement
de lamécanique ondulatoire. ’
;-,Au
point
de vuethéorique (4),
citons les travaux de DARWIN[~4û:~41J~~I
vKRAMERS
[64],
ROSENFELD[92],
SERBER[99],
VAN VLECK etUEBB
’Dans une
région
detransparence,
et si certaines conditionssont remplies,
-comme
c’est
le cas pour les ionstrivalents
des terres rares(exception faite
pour
Sm etEu), la
Constante deVerdet ’se présente
comme la somme de ’trois termes
(4 )
: , .A, toujours positif,
" de estindépendant
de latempérature
et demême signe
part et d’autre d’une bande
d’absorption;
’"
, ...’ ..
C,
variable avec latempérature
suivant la loi deCurie,
est designe opposa
" ’de
part
et d’autre d’une banded’absorption;
°
.
°
. -
~
B, est,
commeA, indépendant
de latempérature
et a lemême type de
’dispersion
que C. ° .;’
.._
" °
L’importance
relative de ces termespeut
être trèsdifférente
suivant " °les
cas. ,.
’ *
, ’
’ . ’,
°
Au
point
de vueexpérimental,
deux groupes de travaux se sontproposés
l’étude de la variation du Pouvoir
Rotatoire Magnétique
avec latempé-
..rature :
’j,/ ’
.4. On
trouvera
un exposé d’ensemble de ces travaux dans [4]. .. ’ -1 ° Au cours d’une série de recherches
entreprises
àLeyde
sur lescristaux contenant un sel de terre rare, l’utilisation de très basses
tempé-
.ratures a
permis
d’atteindre des valeurs élevées deH/T (5 ) .
La rotationparamagnétique,
comme le coefficientd’aimantation,
n’estplus proportion-
.nelle au
champ,
mais tend vers une valeur limite. La loiexpérimentale
met en évidence la
décomposition
de l’effetFaraday
en deuxphénomènes d’origines distinctes;
2° Différents
auteurs,
et enparticulier
H. OLLIVIER et ses collabora-teurs
[81
à86],
ont étudié la variationthermique
de la Constante deVerdet
desels paramagnétiques
ensolution,
etobservé,
dans certains cas, que la rotationmoléculaire,
ou la rotationionique
de l’ionparamagnétique, ,obéis--
sent à une loi de
Weiss,
comme le veut laprésence
d’un terme Cprédo-
minant
(sels
deCérium,
deNéodyme, de Praséodyme,
selsferriques).
A la suite de ces
travaux, d’importants résultats
ont étéacquis :
"
1 ° L’existence de différents termes dans
l’expression
de la rotationmagnétique,
en relation avec les élémentscorrespondants
du coefficientd’aimantation,
n’estplus
mise en douteaujourd’hui;
2° Les travaux de
Leyde
ontpermis
de montrer quela partie
de la’
rotation variable avec la
température
étaitproportionnelle
au coefficientd’aimantation paramagnétique.
VAN VLECK et HEBB.[110]
ont montréthéoriquement
que ce résultat reste vrai si la loi de Curie n’est pas suivie(6),
et les
expériences
.de J.BECQUEREL
ontpleinement
confirmé cetteprévision; - .
3° A la
température ordinaire,
les difficultés sontplus grandes,
larotation
paramagnétique
étantplus
faible devant les autres termes. Ons’est
borné àobserver,
dans certains cas, que lepouvoir
rotatoiremagnétique
suivait une loi de Weiss : ’ .
.
mais en
général
(a/ diffère de là valeurobtenue’
par les mesures de coeffi-cient d’aimantation. Il
n’y
a pasproportionnalité
entre lesgrandeurs
/p .et[AJ.
_Un
exemple caractéristique
à cepoint
de vue est celui dessolutions
.’
d’un sel de Cérium. La Constante de Curie
magnétique
est sensiblementindépendante
du titre[4Tf] ;
aucontraire,
la Constante de Curiemagnéto- optique
r’ varie avec lui. Lefaisceau
des droites~__ T~
forme un,
,.,
’
~J ~
éventail ;
4° Il n’est pas encore
possible,
comme cela est réalisé pour lemagné-
tismé. des
éléments
du groupe des terres rares, de calculer les rotations5. J. BECQUEREL présente un tableau d’ensemble de ces travaux dans son rapport au
Congrès de Strasbourg [26]. ,.
6. Tout au moins pour es ions trivalents des terres rares àutres que Sm+++ et
Eu+++ .
’ioniques
àpartir
des donnéesatomiques (7 ) . Un résultat parait cependant
ne pas
faire
de doute : c’est la faiblerotation paramagnétique’
d’un iondans un état S. Les études
théoriques
sontpleinement confirmées, à ce
sujet,
par les mesures de J.BECQUEREL
surl’éthylsulfate
de Gd,à basse
~~température [2~] :
",-
. ‘. , ; ,Le nombre des travaux
qui
serapportent à l’étude
desrelations
l’effet
Faraday
et lemagnétisme
esttrop considérable
pourqu’il soit
possible
d’en faireune analyse complète ici,
et le brefexposé qui. précède
-...ne
prétend
pasremplir
ce rôle.Nous
avons voulu montrerintérêt qui.
s’attache
à ces études. Elles peuventjouer
unrôle essentiel,
comme ’du
’magnétisme,
pourjuger
la valeur desthéories proposées
pourrendre
compte
dela
structure de lamatière.. ’
7. Voir cependant deux essais : [90] et
[78].
~
,.
,~.
v~
,
PREMIÈRE
PARTIE.
’ . ".
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
> ’CHAPITRE PREMIER .
’
,
,
MESURE DES COEFFICIENTS
D’AIMANTATION
§
1 : 1MÉTHODE
EXPÉRIMENTALE.J’ai utilisé la méthode
imaginée
par MM. G. DUPOUY et Ch. HAENNY[4:Tf],
et
appliquée
par ces auteurs à l’étudethermomagnétique
de différentes solutions de sels de terres rares[48].
Elle dérive de laméthode
ducylindre,
proposée
par GOUY[60].
1. -
Principe
de la méthode.’
’
Tout élément de
volume
A~ d’une matière desusceptibilité
x~,placée
dans un
champ magnétique
Hs’aimante,
et subit de ce fait une force :Si la substance a la
forme
d’uncylindre AB (1),
de faible section S(fig. 1),
dont les extrémités se trouventrespectivement
dansdes
régions
dechamp
H eth,
lacomposante
de la force suivant son axea pour intensité : _ .
l’intégrale
étant étendue au volume de labaguette.
Pour uncylindre
nonhomogène,
cette forcedépend
de larépartition
duchamp
lelong
de l’axe.Lorsque
lecylindre
estplongé
dans un fluide desusceptibilité xL’
la création duchamp produit
une modification de larépartition
despressions
. à l’intérieur du
fluide,
et on voitaisément
que la différence depression
.d’origine magnétique
entre les extrémités ’A et B apour expression :
..1. Nous supposerons toujours l’axe du cylindre vertical.
La
composante
verticale de la force subie par lecylindre
à lacréation
du
champ
est alors : ... Si la
baguette
est taillée dans une substancehomogène, de suscepti-
bilité il est
possible d’écrire :
.Dans ce cas, la
force f
estindépendante de
larépartition
duchamp’ le
’
long
de labaguette.
Onappelle
couramment «susceptib~ilité apparente »
-du
cylindre,
par rapport au milieuqui l’entoure,
la différence(x~
-x L ). ~
.On pourra se proposer
plusieurs
méthodes pouratteindre
lavaleur
dela
;’
susceptibilité
duliquide.
~ ’ .a) Cas
d’unebaguette’
nonho~mogène.
, .~
~
La mesure de
H, h,
S en valeur absoluepermet
le calcul de(H~ - h~)
S, " .w En
accrochant
le fil desuspension du cylindre
sous leplateau d’une
....balance
sensible,
il serafacile
dedéterminer
avec sécurité làvaleur de
la forcemagnétique,
d’unepart lorsque
’lecylindre plonge
dansl’air,
dont la .susceptibilité magnétiqu~e x,
estfaible,
et connue : . ~ .d’autre
part, lorsqu’il plonge
dans leliquide
étudié(formule I).
..La relation
(UI) donnera
la valeur def,
et(I ) ,
celle , .Cette ~méthode
n’exige
pas que Iabaguette soit
taillée ~dans une s;ubstancehomogène,
condition difficile à réaliser en toute certitude. Il suffitqu’elle
.soit
exempte d’impuretés ferromagnétiques,
et que sa surface extérieure soit uncylindre géométrique bien
défini(2)
.;’
’
b) )
Cas d’unebaguette homogène.
Dans le
cas
d’unebaguette
tailléedans
une substancehomogène,
’
l’expr,ession
de la forcemagnétique
se réduit à la relation(II),
et ilsuffit
d’avoir obtenu une
fois
pour toutes lasusceptibilité
absolue du solide pour ,’
en déduire celle du
liquide
étudié.Il est encore
possible, lorsque
est bien connu,d’atteindre
la valeurde
(H’Z
-h’2)
S en mesurant la forcemagnétique
la
baguette
étant dans l’air. Cette méthode estparticulièrement
commode.On peut
aisément,
avant etaprès chaque
série de mesures, dans la mêmejournée,
contrôler la valeur de l’intensité duchamp magnétique.
Dans les deux cas, la densité d du
liquide
est déterminée àchaque température,
au coursmême
de l’étudethermomagnétique,
par la mesurede la
poussée
d"Archimède subie par labaguette.
La rriéthodeprés~e~nt.e
ainsile
grand avantage
defaire
connaître simultanément lasus’ceptibilité magnétique
x et lecoefficient d’aimantation ~ du liquide.
MM. DuPOUY et HAENNY avaient
fait
réaliser avecgrand
soin des ,baguettes
taillées dans un cristal dequartz
bienhomogène. Ce
sont ellesque
j’ai
utilisées. Ces auteurs .en avaient déterminé lasusceptibilité
avec,
précision.
J’aiadopté
la valeurqu’ils
avaient obtenue :’
et me suis servi de
cette
valeur pour letarage
duchamp magnétique.
§
2 : 1 DISPOSITIF EXPÉRIMENTAL.2. - L’électro-aimant.
_
’
’
Le
champ magnétique
est fourni parl’électro-aimant
du Laboratoire de ,.Physique
de la Faculté desSciences,
dont les noyaux en acier doux ontun diamètre de 240 millimètres. Ils sont refroidis par un courant d’eau circulant dans une chemise
logée
entre les bobines et lespièces polaires
d’une
part, les
bobines et l’entrefer d’autrepart.
2. Il serait possible de remplacer la mesure absolue de H, h, S par celle de la force magnétique subie par le cylindre plongeant dans l’eau, dont la susceptibilité est
aujourd’hui bien connue. Cette méthode serait moins précise à cause de la faible valeur du coefficient d’aimantation de l’eau. Le dispositif que nous avons réalisé était destiné essentiellement à l’étude de solutions paramagnétiques.
Le courant d’alimentation est voisin de 20
ampères.
Il estfourni par "..
un groupe : moteur
asynchrone
-dynamo
à excitationindépendante, et
"contrôlé par un
ampèremètre
à échelledilatée A, système Dupouy
fonctionnant au
voisinage du
maximum de sensibilitégrâce
auchoix du -
-" ..shunt
s( f ig. 2 ) .
Dans cetterégion
de lagraduation, le réglage
del’intensité
‘. ..se fait aisément à 2 dix-millièmes
près
envaleur relative. Une résistance
de
manganine, placée
en série avec lecadre,
rendl’ampèremètre insensible
xaux
variations de latempérature
de lapièce.
Uninverseur est placé à ta
suite de
l’ampèremètre (fin 2). .. , -
Le
réglage
du courant sefait
enagissant
surl’ex’citation de
lagénéra-
, jtrice, qui
est fournie par une batterieindépendante
de160 Volts,
.120
Ampères-heure.’ La
consommation de l’inducteur est del’ordre de
" z1,5 Ampère.
Grâce aurhéostat Ri,
montéen potentiomètre,
il estpossible
de ramener
progressivement le
courantd’excitation
àzéro. Le rhéostat R2
permet
derégler
le’ courantd’alimentation d’une manière approchée, tandis
que
R3,
de faiblerésistance,
assure unréglage fin.
~ . , ~ ..3. - Intensité
et topographie
duchamp magnétique.
,-. ’~ ’....
,
J’ai
utiliséle plus
souvent despièces polaires tronconiques,
àfacettes ’-
de 60 millimètres dediamètre,
et un entrefer de 20millimètres.
Lechamp
~.’
magnétique
aucentre
est voisin de 28.100gauss.
, ’ .. ’ "Si on désire faire une mesure
absolue
dechamp,
il fautque
sonintensité
~
:
soit constante dans un domaine assez étendu.
D’autre part, lorsqu’on place
-’,la
partie supérieure du cylindre
dansl’entrefer,
il est nécessaire que lechamp magnétique
soithomogène
dans larégion
où se trouve l’étrier deverre E
qui supporte
labaguette ( f ig. 5 ) .
, FIG. ,3.
J’ai contrôlé que cette condition était réalisée en utilisant la méthode d’étude décrite par MM. Dupouv et JOUAUST
[44].
Le
champ
est maximum au centre de l’entrefer. A un centimètre ducentre,
sa valeur estplus
faible de 1millième.
L’étrier E se trouve entière- ’ ment dans unesphère
de 4 mm. de rayon à l’intérieur delaquelle
lechamp
ne varie que de
quelques
dix-millièmes.J’ai étudié
également
latopographie
duchamp
suivant l’axe de labaguette,
afin de déterminer larégion
degradient maximum.
Pourcela,
.
j’ai
réalisé une bobineexploratrice
d’encombrementréduit,
dont la surfaceest voisine de 25 cm2, et
déterminé,
au moyen d’un fluxmètre àpivots,
lavaleur du
champ
tous les centimètres àpartir
du centre de l’entrefer. Lafigure
3représente
les résultats obtenus. Lapente
de la courbereprésenta-
’", ~ , ~
’
tive est
proportionnelle
à -. La variation duchamp
estparticulièrement
rapide à° 4,5
cm. du centre de l’entrefer. Laplus grande partie
de.laforce
est localisée. entre 3 et 6 cm. Ces résultats nous seront utiles pour
justifier
Bcertaines
hypothèses.
Ilspermettent
de voir quel’emploi
debaguettes plus courtes,
nécessitant un volume réduit deliquide,
nediminuerait guère la
~ valeur des forces.
~ -
4. - La
baguette
dequartz.
Elle est taillée
dans
un bloc dequartz naturel, homogène, exempt de
fer,
sous laforme
d’unparallélépipède
droitallongé
de 180mm. de long,
et dont la section droite carrée a 5 mm. de côté. L’axe de cette
baguette
est à peu
près parallèle
à l’axe ternaire du cristal.Les
faces
duparallélépipède
sont travailléesoptiquement,
cequi permet
d’obtenir une section droite sensiblement constante le
long
de labaguette;
et en
particulier dans
larégion où le champ
varierapidement,
commeje
lepréciserai plus
loin. , -Vers
l’une des extrémités sontforés
deuxpetits
trous danslesquels s’engagent
lespointes
d’un étrier en verrePyrex E, auquel
est fixéun ni
de platine
de0,1
mm. dediamètre ( f ig. 5).
C’est parson intermédiaire qu’est
assurée lasuspension
auplateau
de labalance
de mesure.’
5. - Mesure des forces : la balance.
, ,
-
Les forces que
j’ai
eu àmesurer
ontété toujours supérieures
à 100 mg, et ontparfois dépassé plusieurs
grammes.L’emploi d’une’ balance,
pour ces mesures, offre le
grand avantage
d’une fidélitéexceptionnelle
" .Il y aurait peu d’intérêt à
employer
unemicro-balance1
saufpour i’étude’
de
liquides faiblement diamagnétiques,
et dansdes conditions
quej,
.
préciserai.
_
J’ai utilisé une
balance
sensibleau dixième de milligramme,
àéchelle
projetée,
tareconstante,
amortisseur àhuile, réalisée
enmétaux
non >ferromagnétiques,
et convenablement modifiée. ~,
.
,
L’emploi
de massesmarquées jusqu’à
1 cg., et d’un cavalier de 1,0,-
permet
de ramenertoujours
la balance à zéro. Cetteprécaution
estindis-
pensable
pourassurer
uneposition invariable
de labaguette dans
lechamp
et une
longueur
constante de fil deplatine immergée pendant
lamesure
de la force
magnétique.
J’ai vérifiéqu’une surcharge
de0,1
mgcorrespondait à
undéplacement
vertical desplateaux
de1,7
micron. Le calcul montrequ’un
teldéplacement
entraîne une variation de(H2
-h2),
et de lap ousséë ~
"
d’Archimède
sur ,le fil deplatine, trop faible pour intervenir ~ .
, _ .’
’3. La topographie du champ, représentée par la figure 3 permet de
calculer
lavariation de (H2 - h2) pour un déplacement vertical donné de la baguette. Par ailleurs, les extrémités de celle-ci sont dans des régions de champ
suffisamment uniformes pôur
que la balance oscille, lorsque l’électro-aimant est excité, dans les mêmes conditions
qu’en l’absence de
champ.
Malgré
la nécessité de ramener la balance auzéro,
la man~oeuvre resterapide.
Au-dessous de 1décigramme,
l’échelleprojetée
donne l’ordre degrandeur
des massesqui
réaliserontlléquilibre,
etlimite les
tâtonne-ments. La réalisation de la coïncidence du zéro de l’échelle
projetée
avec letrait central du cadran est d’ailleurs
plus sensible
quel’appréciation
àl’estime d’une fraction de
milligramme
sur l"échelle..,
.
. La fidélité de la balance utilisée s’est
toujours
révélée aumoins égale
à
0,1
mg. Le fil desuspension
de labaguette
étaitlogé
dans l’axe d’unegaine protectrice,
et l’influence des courants de convectionde l’atmosphère
au
voisinage
du fil ne s’estjamais
faite, sentir. La boîtede poids
a été contrôlée avant les mesures.Le fil de
suspension
est accroché au-dessous duplateau
inférieur de droite( f ig. 4).
Du mêmecôté.
1Ps massesmarquées
sontdisposées
sur le’
FiG.4.
plateau supérieur
de manière que leur man~oeuvre n’entraîne aucundéplace-
ment de la
baguette..
.
- La balance repose par
l’intermédiaire
de troiscrapaudines
de 7 cm. ~de hauteur fixées dans une