A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
A NDRÉ B ERROIR
Contribution à la théorie cinétique des gaz polyatomiques. Première partie
Annales de l’I. H. P., section A, tome 12, n
o1 (1970), p. 1-70
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPA_1970__12_1_1_0>
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, p. 1
Contribution à la théorie cinétique
des gaz polyatomiques
PREMIÈRE
PARTIEAndré BERROIR
49, rue de Chatenay, 92-Antony. Tél. BER 76-25
Vol. XII, n° 1,1970 Physique théorique.
RÉSUMÉ. - Ce travail est
publié
en deuxparties.
Dans cetarticle, qui
constitue la
première partie,
uneéquation
de Boltzmann est établie parintégration
del’équation
de Liouville pour un gaz formé de moléculesayant
un nombrefini,
maisquelconque,
dedegrés
deliberté,
dans le cadre de lamécanique classique.
Les collisions sontsupposées
instantanées.L’étude des invariants sommatoires de la collision est faite de
façon géné-
rale. Pour certaines classes de
modèles,
un théorème H est démontré.ABSTRACT. - This work is
published
in twoparts.
In this firstpart,
a Boltzmann
equation
is establishedby integration
of the Liouville equa-tion,
for a gas whose molecules have afinite,
butarbitrary
numberof degrees
of
freedom;
thehypothesis
are those of classical mechanics. The colli- sions are assumed to beimpulsional.
The summational invariants of the collision are studied in detail. For certain classes of molecularmodels,
an H-theorem is obtained.
TABLE DES
MATIÈRES
PREMIÈRE PARTIE
Pages
NOTATIONS ... 3
INTRODUCTION... 4
CHAPITRE 1. - SUR LES CHOCS MOLÉCULAIRES
Pages
1.1. Les différents repères utilisés ... 16
1. 2. Le potentiel intermoléculaire ... 17
1.3. Collision de deux molécules. 17 1 . 4. Les équations du mouvement ... 18
1.5. Intégrales premières et invariants de la collision ... 18
1 . 6. Cas particulier important : les collisions élastiques ... 18
1.7. Relation entre les vitesses d’approche avant et après la collision .. 19
1 . 8. Collisions instantanées ... 21 1 1.9. Hypothèses générales ... 22
1 . 10. Collisions inverses. 22 1.11. Collisions pseudo-inverses ... 25
1 . 12. Invariants sommatoires dans un choc parfait... 29
CHAPITRE 2 2.1.
ÉQUATION
DE LIOUVILLE. 35 2. 1 . 1. Définitions et hypothèses ... 362. 1 .2. Les équations du mouvement ... 36
2. 1.3. L’équation de Liouville ... 37
2. 1.4. Définition des distributions réduites ... 38
2. 1 .5. Distributions tronquées ... 39
2. 1.6. Deux formules d’intégration ... 40
2..7. Intégration de l’équation de Liouville ... 42
2. 1.8. Expression du second membre par une intégrale dans l’espace physique E ... 45
2.2. PASSAGE A UNE ÉQUATION DE BOLTZMANN ... 48
2 . 2 . 1. Remplacement de
F~i
par F 1 ... 482.2.2. Hypothèse des interactions binaires ... 48
2.2.3. Hypothèse du chaos moléculaire ... 49
2.2.4. Transformation du second membre de l’équation (46) ... 49
2.2.5. Hypothèse de faible variation de F 1 (z 1 ) ... 52
2.2.6. Forme finale de l’équation ... 53
2.3.
ÉQUATIONS
DE VARIATION ... 542.3.1.
Équation
de variation pour ~ ... 542.3.2. Étude de
Y,
(f, lz) dans le cas général. 59 2.4. LE THÉORÈME H ... 572.5. LA DISTRIBUTION MAXWELLIENNE ... 60
2.6. LES ÉQUATIONS DE CONSERVATION ... 65
2.6.1. Cas général ... 65
2.6.2. Distribution localement maxwellienne généralisée .... 67
BIBLIOGRAPHIE... 69
DEUXIÈME PARTIE CHAPITRE 3
3 . 1. RECHERCHE DES SOLUTIONS NORMALES DE L’ÉQUATION DE BOLTZMANN 3.2. TECHNIQUE DE L’INTÉGRATION
3.3. ÉTUDE DU TENSEUR DES PRESSIONS ET DU VECTEUR FLUX D’ÉNERGIE
POLYATOMIQUES CHAPITRE 4
4. 1. RESTRICTION DU DOMAINE D’INTÉGRATION.
4.2. LES MODÈLES DE MOLÉCULES.
4.3. LES MODÈLES DE COLLISIONS.
4.4. LES FONCTIONS ORTHOGONALES.
4.5. DÉTERMINATION DES COEFFICIENTS DE TRANSPORT.
BIBLIOGRAPHIE.
NOTATIONS
Nous
employons,
pour les notionstensorielles,
des notationsanalogues
à celles de
Chapman
etCowling [4].
Les vecteurs sont
désignés
par des lettres en caractères gras : a,A,
u...La notation 0153
désigne
aussiplus généralement
un ensemble fini de varia- bles a;,qui
ne se transforme pasobligatoirement
comme un vecteur.Les
produits
tensoriels de vecteurs sontreprésentés
par la notationdyatique
ab ouplus généralement
ab ...l, qui désigne
le tenseur de com-posantes a03B1b03B2
...lA.
Dans cette
notation, si f est un
scalaire et u un vecteur,-
est un vec-teur de composantes est un tenseur du second ordre de compo- santes 2014.
~
Les autres tenseurs sont
désignés
par des lettres minuscules etmajus-
cules en caractères gras romain :
exemples : 1, B, T, I,
...Le
produit
scalaire de deux vecteurs, etplus généralement
leproduit
contracté p fois de deux tenseurs est
indiqué
par les notationsa’ b, t ~ a,
S :T,
Sauf mention ducontraire,
la contraction esttoujours
effec-tuée sur les indices les
plus
voisins.Exemples :
Le
produit
vectoriel de deux vecteurs est noté a x b.La définition et le calcul de tenseurs par leurs
composantes
sont utilisés là où celaapparaît plus simple.
D’autres notations sont définies au moment de leur
première
introduc-tion.
Les renvois à l’intérieur d’un
chapitre
sont faits en donnant seulement le numéro de la formule. D’unchapitre
à un autre ils sont faits en donnantle numéro du
chapitre
suivi de celui de la formule.INTRODUCTION
1. Alors que dans
l’ouvrage
fondamental de Boltzmann[1],
se trouventexposées
les idéesqui permettent
la construction d’une théoriecinétique
pour des gaz dont les molécules
dépendent
d’un nombrearbitraire, fini,
de
paramètres,
l’étude des modèles de gazpolyatomiques
n’a pas connu, deloin
s’enfaut,
undéveloppement comparable
à celuiqu’a pris
la théoriecinétique
des gazmonoatomiques.
Pendant que l’étudethéorique
desgaz
monoatomiques
au moyen del’équation
de Boltzmann faisaitl’objet
d’un
grand
nombre de travaux, les contributions à la théoriecinétique
des gaz
polyatomiques
étaient très restreintes dans lapremière
moitiédu siècle.
Le modèle de molécules
sphériques
rugueuses,proposé
parBryan [2]
en
1894, puis
étudié par Pidduck[3]
en1922, Chapman
etCowling [4]
en
1939,
un modèle voisin(sphères
rugueuses à rayonvariable)
étudiépar
Chapman
et Hainsworth[5]
en1924,
le modèle dessphères
lisses sur-chargées, proposé
par Jeans[6]
en1904,
et un modèle d’ovaloïdesrigides,
étudié par Ishida
[7]
en1917,
sont les seulsqui
aient faitl’objet
depubli-
cations dans cette
période.
Onpeut
citer aussi uneanalyse
de Tolman[8]
sur les collisions entre molécules non
sphériques
et sur le théorème H.On
peut
donner diversesexplications
à cette désaffection :- tout
d’abord,
la théoriecinétique
des gazmonoatomiques permet
de rendrecompte,
avec un succèsinespéré,
de nombreusespropriétés
degaz relativement
complexes.
Enparticulier,
la détermination des coeffi- cients de viscosité de cisaillement et de diffusion par la méthode deChap- man-Enskog
donne un accord très convenable avecl’expérience
pour des gaz tels queCO2, N2
ouCH4 (voir
parexemple, Chapman
etCowling [4], chap. 12).
’
- d’autre
part,
lespotentiels intermoléculaires,
relativement bien connus pour des gazmonoatomiques,
le sontbeaucoup
moins bien pour les gazpolyatomiques,
même lesplus simples ;
2014 la
complexité
des calculs nécessaires à l’obtentiond’approximations
des coefficients de
transport
dans le cas des moléculessphériques,
où lesCINÉTIQUE
variables ne sont que
trois,
n’incite pas àaugmenter
le nombre de ces varia- bles sans avoir tiré le maximum du modèle leplus simple ;
- enfin,
la situation n’est passimplifiée
par le fait que, dans laréalité,
le traitement de certainsdegrés
de liberté des molécules relève de la méca-nique quantique (vibration
presquetoujours,
etparfois rotation)
alorsque d’autres relèvent le
plus
souvent d’une formulationclassique
de lamécanique (translation
et presquetoujours rotation).
2.
Cependant,
les insuffisances du modèlemonoatomique
pour tra- duire lespropriétés
des gazpolyatomiques
sont tellesqu’elles justifient
un
développement
de modèlesplus
élaborés :2 ..1. Le coefficient de conductivité
thermique
d’un gazpolyatomique
n’est pas obtenu avec une bonne
approximation
dans le modèle mono-atomique ;
dans la théorieclassique
deChapman-Enskog
pour les gaz peudenses,
on montre queÀ,
coefficient de conductivitéthermique,
est liéà ju, coefficient de viscosité de
cisaillement,
par la formule :où c~ est la chaleur
spécifique
moléculaire à volume constant, m la massede la molécule et
f
un coefficientqui dépend
de la loi choisie pour lepoten-
tiel intermoléculaire. Si l’on choisit lepotentiel
maxwellien(répulsion proportionnelle
àr- 5)
on a exactementalors que, pour un
grand
nombre depotentiels,
et enparticulier
pour le modèle dessphères rigides élastiques,
la valeur def
est peu différente de cette valeur.Or,
si cette valeur coïncide bien avec celle que donnel’expé-
rience pour les gaz
monoatomiques (à l’exception
de l’Hélium aux bassestempératures),
elle est trèséloignée
de la réalité pour les gazpolyatomiques.
Ce fait est très
compréhensible, puisque,
dans le calcul de Aqui
conduità la formule
(1),
seule estprise
en considérationl’énergie
de translation de lamolécule, qui
dans le cas de la théorieclassique,
coïncide avecl’énergie totale,
alors que ce n’est pas le cas pour une moléculeplus compliquée.
Ceci a conduit Eucken
[9]
en1913,
à proposer, pour les gazpolyatomi-
ques la formule
semi-empirique
où
(k
constante deBoltzmann),
etUn raisonnement fondé sur des considérations de libre parcours moyen
amena Eucken à proposer les valeurs
Cependant
cetteformule,
améliorée parChapman
etCowling
sousla forme :
où D
désigne
le coefficient de self-diffusion et p ladensité,
s’est révéléeinsuffisante, lorsque
les mesures de À sont devenuesplus précises,
pour traduire correctement les variations de Ji. en fonction de latempérature.
La validité de la théorie
monoatomique,
même avec des corrections semi-empiriques,
atteint donc là ses limites.2.2. L’étude de la
dispersion
etl’absorption
des ondes sonores dansun gaz
polyatomique
faitapparaître
desphénomènes
de relaxation dûsau
déséquilibre
créé par le passage de laperturbation,
entre la «température
interne » définie à
partir
del’énergie interne,
et la «température
de trans-lation » définie
elle,
àpartir
del’énergie
de translation. Cedéséquilibre
ne cesse pas immédiatement
après
ladisparition
de laperturbation ;
uncertain nombre de collisions moléculaires est nécessaire avant que
l’équi-
libre
macroscopique
se rétablisse. La détermination de cestemps
de relaxa- tion et l’étude desphénomènes qui
leur sont liés sont évidemmentimpos-
sibles avec le modèle
monoatomique
où n’existe aucun transfert entreénergie
interne eténergie
de translation.2.3. Ce même processus
d’échange d’énergie entraîne,
pour les gazpolyatomiques,
l’existence d’un deuxième coefficient de viscosité(visco-
sité de
volume), qui n’apparaît
pas dans la théorie deChapman-Enskog
pour les gaz de faible densité.
2.4. Des
phénomènes,
classés par Waldmann[10]
sous le termegéné- rique
de «tensoriels »,
tels quepolarisation, biréfringence, alignement
des molécules dans les
jets moléculaires,
effetSenftleben,
différences entre les coefficients detransport
del’orthohydrogène
et duparahydrogène
CINÉTIQUE POLYATOMIQUES
sont, de toute
évidence, impossibles
àinterpréter
enprenant
pour le gaz le modèlemonoatomique.
3. Le
développement
des mesures despropriétés
des gaz, tant sur leplan qualitatif (précision)
que sur leplan quantitatif (étude
de nombreuxgaz, dans une gamme de
température
trèsétendue)
et ladescription de phénomènes
nouveauxjustifie pleinement
leregain
d’intérêtqui
s’estporté
sur le
développement
d’une théoriecinétique
des moléculespolyatomiques.
Deux voies s’offrent naturellement à
l’esprit :
- la
première
consiste à traiter lesdegrés
de liberté interne dansl’optique
de la théorie
quantique,
en conservant la formulationclassique
pour lesdegrés
de liberté de translation. C’est la théorie dite «semi-quantique » ;
- la seconde consiste à supposer que la molécule
dépendant
d’un nombrefini de
paramètres,
obéit aux lois de lamécanique classique,
tant dans sonmouvement propre que lors des collisions. C’est la théorie dite «
classique
».C’est celle-ci
qui
feral’objet
de notre travail.Nous allons
cependant
donner un bref aperçu despossibilités
de la théo-rie
semi-quantique.
4. Théorie
semi-quantique :
les états internes de la molécule sontdiscrets,
chacun étant caractérisé par unensemble, I,
de nombres quan-tiques ;
les niveauxd’énergie
internes sont eux aussi discrets etdésignés
par
Ep
Pourchaque
étatquantique
onpeut
définir une fonction de dis- tribution~’,
c,t),
où rdésigne
le vecteurposition
de lamolécule,
c sonvecteur vitesse et t le
temps. Wang-Chang
et Uhlenbeck[11] et
de Boer[12]
ont établi pour l’ensemble des fonctions
f (r,
c,t)
lesystème d’équations intégrodifférentielles (2),
valable pour des gaz de faible densité :k
désigne
le vecteur unitaire de la droitejoignant
les centres des 2 molé-cules, g
laquantité g = c2 - ci et 03C3(03B8, E)
la section efficace de la colli- sionqui
fait passer iesystème
des deux molécules de l’étatquantique 1112
à l’état
quantique I~ I~.
Cette section efficacedépend
del’énergie
totale Edes deux molécules dans le
système
du centre de masse et del’angle
dedénection 03B8,
et satisfait àl’équation
du bilan détaillé :En fait
l’équation (2)
n’est valable que si les niveauxd’énergie
ne sont pasdégénérés
et sont suffisammentéloignés (voir
la discussion par Waldmann dans[10]). L’impossibilité
de traiter par cette méthode lesdegrés
de libertéde
rotation, qui
sonttoujours dégénérés, empêche
de décrire lesphéno-
mènes « tensoriels ».
Néanmoins,
cette théoriepermet,
au moins dans leprincipe,
d’obtenir desrenseignements
sur la contribution desdegrés internes
à la conductivitéthermique [13],
la viscosité devolume,
ladisper-
sion du son et les
temps
de relaxation[11], [12]. Mais,
pourpouvoir
passer duprincipe
à lapratique,
il fautdisposer
des sections efficaces des colli- sionsinélastiques
de deuxmolécules,
et lesrenseignements
dans ce domainesont rares
[14].
Pour
étudier
le cas des niveauxdégénérés
et enparticulier
des molé-cules avec
spin,
Waldmann[15]
et[10],
a établi une autreéquation,
com-pliquée, qui
a été étudiéeplus spécialement
dans le cas d’un gaz deLorentz,
où les seules collisions sont cellesqui
interviennent entre une moléculeavec
spin
et une moléculesphérique
sansspin [16].
La théoriesemi-quan- tique
« idéale »qui
contiendrait comme casparticuliers
à la fois celle deWang-Chang
et Uhlenbeck et celle de Waldmann etqui
formulerait uneéquation générale
detransport
n’est pas encore faite.5. Les
équations
deWang-Chang
et Uhlenbeck et de Waldmann sont dutype :
où le second membre
(terme
decollision)
est d’une formeplus
ou moinsanalogue
au termecorrespondant
del’équation
de Boltzmann pour les gazmonoatomiques.
Pour éviter les difficultés de résolution il estpossible d’utiliser,
dans le cas des gazpolyatomiques,
une méthodeanalogue
àcelle que Krook
[1 7]
aproposée
pour les gazmonoatomiques :
cette méthodeconsiste à
remplacer,
dansl’équation cinétique (3)
le second membre parun terme de collision «
statistique » qui
« imite » lespropriétés
du termede collision
intégral
de Boltzmann. Cettetechnique
a été utilisée en par- ticulier par Brau[18] [19], qui
a défini des modèles dutype
de Krook et dutype
de Fokker-Planck et les a utilisés pourl’étude,
dans le cadre clas-sique
ousemi-quantique,
despropriétés
de transfert et de ladispersion
et
l’absorption
des ondes sonores dans des gaz formés de molécules diato-miques
sansdegré
de vibration. Cetteméthode,
féconde pour certainesapplications,
repose sur lechoix, plus
ou moinsarbitraire,
d’un modèle pourl’équation cinétique.
Ilapparaît
intéressant depouvoir
pousser leCINÉTIQUE
plus
loinpossible
l’étude del’équation (3)
avec un second membre « exact »,de
façon
àpouvoir,
enparticulier,
tester la validité des modèles utilisés.6.
L’équation
de Boltzmann en théorieclassique :
en1956,
Curtiss[20]
a étudié une modification de
l’équation
de Boltzmannmonoatomique
pour
l’adapter
au cas où les molécules sont des corps convexes nonsphé- riques,
danslesquels
le centre d’inertie est centre desymétrie
et lepotentiel
intermoléculaire ’ un
potentiel
«rigide » (choc élastique parfait
des corpsrigides convexes) ;
l’utilisation d’une méthodeheuristique analogue
àcelle décrite dans
Chapman
etCowling [4],
conduit à écrire le terme decollision sous la forme :
Cette
démonstration,
comme celle deChapman
etCowling
dont elledérive,
nepermet
pas decomprendre
clairement commentapparaît l’hypo-
thèse du chaos
moléculaire,
ni où intervient fondamentalement le fait quechaque
molécule a un centre desymétrie.
Leséquations
de variationsont établies en utilisant la notion de collisions
pseudo-inverses
et lespropriétés
des invariants sommatoires : ces derniers sontsupposés être,
dans ce cas : une constante, la
quantité
de mouvement, le moment ciné-tique (ce qui
n’est pasclair)
etl’énergie cinétique
totale. La distribution àl’équilibre, supposée
obtenue par des considérations demécanique statistique,
est écrite ’où
Les
notations sont :0152 = a,
f3,
y :angles
d’Eulerqui repèrent
lamolécule ;
1 : tenseur centrald’inertie,
de momentsprincipaux ri, 1"~ r~ ; t) :
vitesseangulaire
moyenne des molécules au
point r,
à l’instant t ; ~ : vitesseangulaire
d’unemolécule ;
fi = ar~ - vo(r, t) :
vitesse moyenne de translation des molécules aupoint r
àl’instant t ; v
= v - vo : vitessed’agitation ; n === 2014
m
est la densité
numérique.
La méthode de
Chapman-Enskog
est utilisée pour résoudrel’équa-
tion
(3)
dans le cas de faibles variationsde f
autour defO.
Endécompo-
sant
l’espace
des variables oc, ou espace desorientations,
enpetits éléments,
l’auteurétablit,
par une méthodeanalogue
à celle utilisée pour lesmélanges
de gaz
monoatomiques,
unsystème d’équations intégrales.
Puis il recher- che les solutions de cesystème parmi
les fonctions d’un certaintype,
en utilisant une méthode variationnelle décrite dans[14].
Il obtient ensuiteles
expressions
des différents coefficients detransport
en fonction des coefficientsqui apparaissent
dans lesdéveloppements
en série depoly-
nomes de Sonine. Le raisonnement
n’apparaît cependant
pas entièrement satisfaisant : toutd’abord,
lepartage
del’espace
des orientations enpetits
éléments semble artificiel et son utilité
n’apparaît
pas clairement. Mais surtout le choix des fonctionsparmi lesquelles
on recherche les solutionsest
trop
restrictif. Parexemple,
pourl’équation
l’auteur suppose que la fonction
A~(V, fi)
est de la formeAi
=V;A;,
oùle scalaire
Ai dépend uniquement
des deux scalairesLa forme
générale
deA~
est en fait bienplus compliquée (voir
notre cha-pitre 3). L’hypothèse
faite revient à supposer que la distribution du momentcinétique
estisotrope. Malgré
les insuffisances que nous venons dedécrire,
le travail de Curtiss a servi de base à une série
d’applications :
dans[21], [22]
et
[23]
sontcalculés,
àpartir
des résultats de[20],
les coefficients detransport
d’un gaz de faible densité formé de molécules en forme desphérocylindres.
En
1958,
Taxman[24], écrit,
pour un gazpolyatomique, l’équation
deBoltzmann
SZ
représente
l’ensemble desparamètres
internes de la molécule(y compris
ceux
qui
fixent sonorientation) ;
ont la mêmesignification
que dans lecas
monoatomique ; f"
a la mêmesignification que
la notationf’
duchapitre
premier
de ce travail. L’auteur déclare avoir obtenu(5)
« par lesarguments
habituels ». L’absence du terme~ ~03A9.(03A9f)
aupremier
membre de(5)
CINÉTIQUE POLYATOMIQUES
indique implicitement
que les variables Q vérifientQ
=0 ;
autrementdit,
on a choisi comme variables dans
f
lesintégrales premières
du mouvementde la molécule
isolée,
et l’on suppose deplus
quef
nedépend pas
desautres
paramètres
internes. Cettehypothèse,
en faveur delaquelle
onpeut présenter
desarguments physiques (voir
Waldmann[10])
n’estcependant
pas
explicitement
formulée parl’auteur,
nonplus
quecelle, équivalente
à
l’isotropie
def, qui
luipermet
d’obtenir desdéveloppements
en sériepar
rapport
àc~
et àl’énergie
interneE~. Après
avoir annoncé une démons-tration du théorème H par utilisation des «
cycles
fermés de collisionscorrespondantes »
deBoltzmann,
Taxman étudie les coefficients de trans-port,
et considère la théorie ainsi obtenue comme la limiteclassique
dela théorie
semi-quantique
deWang-Chang
et Uhlenbeck. Cette dernière conclusion esterronée,
comme le montre Waldmann dans[10]. Malgré
ses
lacunes,
ce travailprésente l’avantage
de montrer clairement commentla situation est
compliquée,
dans le caspolyatomique,
par la non-existence d’une collision inverse d’une collision donnée.En
1963,
Curtiss et Dahler[25],
utilisent des méthodes mises aupoint
dans l’étude des gaz denses de molécules
monoatomiques,
pourobtenir,
à
partir
del’équation
deLiouville,
uneéquation
de Boltzmannqui
estécrite sous la forme :
Zl =
(Pl,
z2 sont lespoints représentatifs
des deux molécules dansl’espace
desphases ;
~12 est lepotentiel intermoléculaire ;
K estl’opérateur
de Liouville pour la molécule
isolée,
et S estl’opérateur
dont l’effet sur unsystème
de deux molécules est le suivant : il transforme les coordonnées dusystème
dansl’espace
desphases
« en remontant letemps » jusqu’à
ce que les molécules
n’interagissent plus, puis
les transforme « en descen- dant letemps » pendant
une duréeégale
et en supposant que lepotentiel intermoléculaire
reste nulpendant
cette deuxièmephase.
Apartir
de(6)
les auteurs retrouvent
(4)
dans le cas de moléculesrigides symétriques
àpotentiel rigide. Cependant,
le passage de(6)
à(4)
suppose que la fonction de distributionf
est une fonctionpaire
de la rotation m de la molécule.On
peut
valablement supposer, comme le font Curtiss etDahler,
que mo, vitesse de rotation moyenne desmolécules,
est nulle en toutpoint
enl’absence de
couples
extérieurs. Mais il ne semble paspossible
d’en déduiresans
hypothèse supplémentaire,
laparité
def
parrapport
à (J).Dans un article
parallèle,
Dahler et Sather[26],
étudient en détail lemodèle
proposé
par Jeans[6]
dessphères
lisses etélastiques
dont le centrede masse ne coïncide pas avec le centre de
symétrie.
Ils montrent quece modèle a la
particularité
decomporter l’existence,
pour toutchoc,
d’un choc inverse. Dans l’étude de la fonction de distribution auvoisinage
de
l’équilibre
par la méthode deChapman-Enskog, f
estsupposé
indé-pendant
de l’orientation de lamolécule,
et, par une démonstrationfausse,
ne sont conservés dans le
développement
def
que les termesqui
ne sontpas fonction de l’orientation du vecteur rotation.
L’influence de cette
anisotropie
a été mise en évidence parKagan
etAfanas’ev
[28]
dans l’étude despropriétés
d’un gaz desphérocylindres
fondée sur
l’équation
établie parTaxman,
et par Waldmann[29]
dansl’étude du coefficient de diffusion d’un gaz de Lorentz de
sphères
rugueuses.Pour en
préciser
laportée, Condiff,
Lu et Dahler[30],
ontrepris
l’étudedétaillée du modèle des
sphères
rugueuses deBryan [2].
Ils établissent dans ce cas,l’équation
de Boltzmann sous la forme où nous l’obtenonsau
chapitre 2,
en étudiant en détail les chocspseudo-inverses.
Ils montrentque
l’équation intégrale
obtenue par la méthode deChapman-Enskog
est une
équation
de Fredholm ànoyau
nonsymétrique
et établissent uneéquation symétrisée qui
leur fournit desmajorants
pour le calcul des coeffi- cients detransport.
Ces coefficients sont obtenus par desdéveloppements
en série
triple
depolynômes
des variablesv2, Q2
et(v ~ St)2.
En résolvantde
façon approchée
lesystème
infinid’équations
linéairesobtenu,
pour différents choix des termesconservés,
ils montrent que, pour le modèleutilisé,
l’influence del’anisotropie
du vecteur rotation parrapport
au vecteur vitesse n’est pasnégligeable
pour le coefficient de conductivitéthermique
et
beaucoup plus
faible pour les coefficients de viscosité. On doit noter une erreur,mineure,
dans leuréquation (30)
où la valeur exacte du dernierterme est
2B4Jl2w6Q4
et non4B4 2w603A94 (voir infra, chap. 3).
Cette erreurest d’ailleurs
reproduite
dans[33].
L’étude de l’influence de
l’anisotropie
du vecteur rotation est aussile but du travail de Sandler et Dahler
[31 pour
un gaz desphérocylindres.
Après
avoir établi defaçon heuristique
uneéquation
de Boltzmann ana-logue
à(6)
ensupposant f indépendant
de l’orientation de lamolécule,
les auteurs déclarent avoir démontré que la fonction
f
est une fonctionpaire
den,
vecteurrotation,
et quel’équation
de Fredholm obtenue està noyau
symétrique.
Limitant leursdéveloppements
à unpetit
nombrede termes, ils montrent sur des résultats
numériques
que l’influence del’anisotropie
de fi estfaible, plus
encore que dans le cas dessphères
rugueuses.
Dans une autre
voie,
engénéralisant
la méthode des 13 moments deGrad et celle de Waldmann
[29], McLaughlin
et Dahler[32],
obtiennentCINÉTIQUE POLYATOMIQUES
des résultats
comparables
à ceux de[30],
pour les coefficients detransport
des gaz desphères rugueuses.
7. Le
rapide
examen que nous venons de faire des différents travauxpubliés
sur la théorieclassique
montrent à l’évidence que de nombreuses lacunes subsistent dans cette matière. C’est à l’étude de certaines de cesquestions
que nous avons consacré leprésent
travail. Le cadre danslequel
nous avons choisi de travailler est assez
général
pourcomprendre
commecas
particuliers
tous les modèles décritsci-dessus,
sans être pour autant leplus compliqué
que l’onpuisse imaginer :
toute notre théorie est faite dans le cas d’un modèle à collision « instantanée » : au cours de la colli-sion,
de duréenulle,
lesparamètres qui
fixent laposition
et la forme d’une molécule ne varient pas ; seuls varient lesparamètres
de « vitesse ». Cetterestriction
apporte
de considérablessimplifications
en de nombreuxpoints
de notre étude. Par souci de
cohésion,
toutes les démonstrations ont été faites sous cettehypothèse. Cependant,
un certain nombre d’entre elles peuvent facilement être étendues au cas d’unpotentiel intermoléculaire
quelconque.
Dans le
chapitre premier, après
avoir donnéquelques
définitions etprécisé
la notion de choc
parfait,
nous étudions en détail leproblème
de l’existence de chocsinverses ;
ceproblème
estimportant
car la théorie des modèlesqui possèdent
une tellepropriété
estconsidérablement simplifiée.
Nousdonnons la forme
générale
des modèlescorrespondants, qui généralisent
le modèle des
sphères surchargées
cité ci-dessus. Nous étudions ensuite des modèles où existent despaires
de collisionsprésentant
undegré
desymétrie
moinsimportant.
Cescollisions,
ditespseudo-inverses, jouent
un rôle considérable dans le modèle des
sphères
rugueuses, comme nous l’avons ditplus haut,
mais il existe une classeplus
vaste de modèles danslesquels
ellesapparaissent. Enfin,
nous terminons cepremier chapitre
par l’étude desinvariants
sommatoires dans un chocparfait :
i ces invariantssont bien connus dans la théorie
monoatomique,
si bien connus même queleur définition correcte est souvent omise dans les traités
classiques.
Ilen résulte
qu’une
assezgrande
confusionapparaît lorsque
l’on passe à la théorie des gazpolyatomiques :
il n’estqu’à
voir la diversité desinterpré- tations,
dans les articles citésci-dessus,
sur lepoint
de savoir si le momentcinétique (en
unpoint
fixe ou en unpoint
lié à lamolécule)
est ou non uninvariant sommatoire ! Faute de définition
précise,
touteréponse
correcteest
impossible.
Ladistinction
que nousintroduisons
entre invariants som-matoires propres et
dégénérés
estimportante
auchapitre
2 pour l’étude de ladistribution
maxwellienne. Nous montrons aussi que le nombretotal des invariants sommatoires est
compris
entre 4 et n +1, n
étant lenombre des
paramètres
nécessaires à ladescription
de la molécule.Le
chapitre 2,
divisé en sixparties,
est consacré à l’obtention d’uneéqua-
tion de Boltzmann et à l’étude de ses
premières propriétés.
Dans2.1,
nous
partons
del’équation
de Liouville et, en utilisant des distributionstronquées analogues
à celles que Grad[34]
utilise pour la théorie mono-atomique,
nous obtenons parintégration
uneéquation intégrodifféren-
tielle reliant les distributions
tronquées
d’ordre 1 et 2. Le second membre de cetteéquation
est tout d’abord obtenu comme uneintégrale
calculéesur un sous-ensemble de
l’espace
desphases.
Puis nous le transformons pour obtenir uneintégrale plus
aisémentmanipulable.
Notons que, dansun article
récent,
She et Dahler[33]
utilisent une méthodeanalogue,
audébut du
moins,
maisl’écriture,
faisant intervenir unJacobien,
et le choixdes variables
d’intégration
sont différents des nôtres. 2.2 est consacré à la formulation et à la discussion deshypothèses qui permettent
le passage del’équation précédente
à uneéquation
dutype
de Boltzmann. Enparti-
culier sont discutés le cas où existent des collisions inverses et celui où existent des collisions
pseudo-inverses.
Dans le second cas, on montrece que la structure du modèle des
sphères
rugueuses a departiculier
etqui permet
d’obtenir un second membreanalogue
au second membre de la théoriemonoatomique.
Pour les autres modèles à collisionspseudo- inverses,
unehypothèse supplémentaire
est formulée concernant la fonction de distribution. Nousdistinguons
ainsi deux classes de modèlesparticu- liers,
notées 9J! et pourlesquelles l’équation
de Boltzmann a une struc- tureplus simple
que dans le casgénéral.
2.3 est consacré auxéquations
de variation pour des fonctions
quelconques
desparamètres
d’une molé-cule,
et à l’obtention de résultatstechniques,
utiles pour la suite. Dans2.4,
un théorème H est
démontré,
pour les modèles 9K etqui permet,
dans lesous-chapitre 2.5,
l’étude des distributionsmaxwelliennes,
corres-pondant
à unéquilibre macroscopique.
L’existence d’invariants somma-toires
dégénérés
conduit à une distributiond’équilibre qui dépend
d’unefonction arbitraire de ces invariants
dégénérés.
Dans le cas où l’hamilto-nien a une forme
particulière,
obtenue pour tous les modèlesusuels,
et tousceux
qu’il
est natureld’envisager,
onpeut
se débarrasser de cette fonction arbitraire et obtenir une formeproche
de la formeclassique
de Maxwell.Le
sous-chapitre
2.6 traite deséquations
de conservation dans le casgénéral
etlorsque
la fonction de distribution est maxwellienne.Le
chapitre
3 est consacré à la recherche des solutions normales(au
sensde
Grad)
del’équation
deBoltzmann,
par undéveloppement
dutype
Chapman-Enskog.
Contrairement au casmonoatomique,
les solutions dePOLYATOMIQUES
l’équation
du bilan détaillé ne sont pas engénéral
solutions del’équation
de Boltzmann. Le
développement
doit se faire àpartir
d’une fonctionf(O) plus compliquée
que la distribution maxwelliennef °.
Nous montronsque les
équations intégro-différentielles
à résoudre pour obtenir les termes successifs dudéveloppement d’Enskog
sont deséquations
deFredholm,
et nous
explicitons
le second membre de cellequi correspond
aupremier
terme du
développement. L’équation homogène adjointe
del’équation
de Fredholm admet comme seules
solutions,
pour les modèles 9J! et les invariants sommatoires de la collision. Le calcul de lapremière approxi-
mation est
poursuivi
en détail dans le casrestrictif,
maisusuel,
où le seul invariant nondégénéré,
linéaire parrapport
auxparamètres
p;, est laquantité
de mouvement. Puis leproblème
est restreint à la recherche des variations def
autour de la distribution maxwellienne,f’°,
cequi
estjustifié puisque f ° correspond
àl’équilibre macroscopique
dusystème.
Nousmontrons aussi
pourquoi
il n’était paspossible
dedévelopper
directementautour de
fa,
sans passer parf ~°~.
Dans la deuxièmepartie
duchapitre 3,
est
développée
unetechnique qui permet
deprocéder
àl’intégration
parrappo.rt
à desparamètres
d’orientationglobale.
Lesous-chapitre
3.3est consacré à l’étude du tenseur des
pressions
et du fluxd’énergie
ther-mique
et conduit à la définition du coefficient de conductivitéthermique
et des coefficients de viscosité et à leur
expression
en fonction descalaires,
vecteurs ou tenseurs solutions
d’équations intégrales qui
sont écrites.Le
chapitre
4 est consacré à la formulation concrète des résultatsprécé-
dents pour un certain nombre de modèles
particuliers,
et à l’étude des métho-des utilisables pour la résolution des
équations intégrales.
Enparticulier,
y sont étudiés les
développements
en séries depolynômes
et la construc-tion d’une famille de
polynômes orthogonaux
à trois variables est éla- borée.8. Dans cette
étude, qui
a essentiellement pourobjet
la mise aupoint
d’une théorie
cohérente,
nous n’avons paspoussé
la résolutionjusqu’au
calcul
numérique.
Ce calcul nécessite l’évaluationd’intégrales
sur desdomaines assez
compliqués :
les difficultés que l’on y rencontre ne sont pasthéoriques,
mais seulement de mise en oeuvre ; elles ne sont pas, de nature, différentes de celles rencontrées dans la théoriemonoatomique : seul,
l’ordre degrandeur
du volume des calculschange.
Il estobligatoire d’envisager
le traitement de ces calculs surordinateur ;
cecifera,
de notrepart, l’objet
de travaux ultérieurs.Quelques-uns
des résultats deschapi-
tres
1, 2,
3 ont été annoncés dans[35], [36]
et[~7].
Leschapitres
3 et 4 cons-tituent la deuxième
partie, qui
serapubliée
ultérieurement.ANN. INST. POINCARÉ, A-XII-] 2