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Sur la théorie cinétique de l'absorption dans les gaz

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00242355

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242355

Submitted on 1 Jan 1909

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Léon Bloch

To cite this version:

Léon Bloch. Sur la théorie cinétique de l’absorption dans les gaz. Radium (Paris), 1909, 6 (6),

pp.172-179. �10.1051/radium:0190900606017201�. �jpa-00242355�

(2)

plus humide, cette différence tient certainement a l’état hygrométrique du papier.

Le même papier plus sec,

t = 86"2 R = 3.077 U.E.S.

Une fibre de hnis de sapin prismatique de 1 mil-

limètre carre de section et 10 centimètres de longueur

transformé en unités électromagnétiques pratiques : R = 24,73,105 mégohms

et pour la résistivité

2474 mégohms.

Ces exemples ne peuvent pas être présentés pour modèle de précision, car l’on sait que la résistance des corps médiocrelnent conducteurs dépend de l’état

de chaque échantillon et varie avec le potentiel.

Pour trouvcr des nombres plus précis il faut appli-

cplcr cette inétliode à des conducteurs métallique, en

mesurant les temps par les vibrations d’un diapason,

par exemple, et en faisant les constatations de l’invaria- bilité du potentiel au moyen d’un électromètre sensible.

On peut mesurer la résistance d’un filet de mer- cure, dans le système électrostatique, par la variant ci-dcssous.

Disposons le système des deux cylindres verticale-

nuent et supposons le cylindre intérieur remplacé par

un cylindre de lnercure présentant en has un orifice

par oil puisse s’écouler le mercure en gouttelettes,

chacune de ces gouttelettes en tombant emporte une quantité d’électricité

dq = 4TTr2o ;

dans l’unite de temps, comme il tombe n goutte- lettes, on a :

pendant le même temps la longurnr commune des

deux cylindres a varié de dl’, en enmpensnnt encore par le déplacement du cylindre extérieur de di"

Chaque gouttelette qui s’en détache a une forme sphérique de même rayon 1’, sa capacité électrosta-

ti(lue possède une quantité d’électricité égale au pro- duit de r par le potentiel constant V

dq = rV,

donc

I == nrV,

dl se compose de dl’ + dl" ; dl’ étant le déplace-

ment par l’écoulement du mercure, rll" étant le dé-

placement du cylindre extérieur vers le liaut. Con-

naissant la section du cylindre de mercure et mesu-

rant le déplacement dl’, on a la quantité de mercure écoulé; d’un autre côté, déterminant le rayon de la

gouttelette sphérique par les dimensions de l’orifice

et de la constante capillaire du mercure, on a la pos- sibilité d obtenir le nombre des gouttelettes, qu’on peut obtenir du reste directement par une méthode

stroboscopique.

La mesure de la résistance d’un In métallique de-

manderait la mesure des vitesses beaucoup plns grandes, il faudrait donc des instruments plus sen-

sibles et plus délicats aussi.

[Reçu le 2 juin 1909.]

Sur la théorie cinétique de l’absorption dans les gaz

Par Léon BLOCH

[Faculté des Sceinces de Paris2014Laboratoire de Physique]

1

La théorie de la dispersion, sous la forme que lui

a donnée Drude1 repose sur l’hypothèse suivante : On admet dans foui milieu matériel la présence de charges électriques mobiles (de plusieurs espèces). Ces charges

sont mises en mouvement par la force électrique de

l’onde, et leur réaction sur celle-ci donne lieu à un 1. Y. P. DRUDE, Lehrbuch d. Optik, IIe- Éd., page 362 sqq.

courant de convection qui vient s’ajouter au courant

de déplacement de Maxwell.

L’équation du mouvement de la particule chargée d’espèce h peut s’écrire

Hlh rI Ph désignant la masse ri la charge transportées,

rh el 6ft sont deux coefficients positifs. Ces dpux cneiti-

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190900606017201

(3)

cieiits, dont la théorie de Drude ne donne pas d’in- terprétation physique, pensent servir de mesure, l’un

a la force de frottement (lui détermine 1 absorption,

l’autre à la force quasi-élastique qui détermine la

période.

Un trait essentiel de cette théorie est la continuité

qu’elle établit du cas des métaux ait cas des corps transparents.

Les deux cas ne se distinguent que par la liberté

plus ou moins grande du mouvement des électrons.

Au sein des diélectriques, les électrons sont liés,

c’est-à-dire retenus dans la sphère d’activité des molécules par une force quasi-élastique de grandeur

finie. Les métaux contiennent des électrons libres, c’est-à-dire capables, en vertu de leur mouvement d’agitation, de passer d’une molécule à l’autre, sans

dépense de travail. On doit donc s’attendre à ce que

l’absorption métallique soit un cas limite de l’absorp-

tion dans les corps isolants ; on arrive à ce cas limite

en faisant 0, infini. On peut penser aussi qu’une

théorie donnant l’interprétation physique du coefti-

cient rh dans un des cas, doit avoir son équivalent

dans l’autre.

II

La continuité qui Nietil d’être signalée trouve son expression la plus simple dans les propositions sui-

vantes.

En appelant Th la période propre de vibration des

particules d’espèce h, leur nombre par unité de volume, et posant avec Drude

un obtient 1 exprcsbion suivante du coefficient d’absorp-

tion x 1

où v est l’indice de réfraction correspondant à la période rh.

Comparons cette formule, valable dans le cas général,

avec celle que donne Drude dans le cas des métaux °’.

Un voit tou t de suite que les deux lormuleb coïn- cidenl si l’on al

1. Ce coefficient est défini par la cundition (lue l’amplitude de la

furcc électrique (ou magnétique soit réduite à la fraction itic

sa valeur après traversée d’une épaisscur de substance égale

it la longueur d’onde dans le milieu.

2. V. Lehrbuch d. Optik. p. 387, éq. (46).

Omettant la solution t = rhV2, nous supposerons la condition (4) vérifiée sitôt qu ’on peut négliger le quotient t2 th2 devant 1 unité.

Si l’on compare alors un corps transparent, possé-

dant une espèce d électrons caractérisée par les coii-

stantes B, rh, Oh aBec un corps fictif qu’on petit

appeler le corps métallique correspondant (mêmes

électrons a l’état libre, Oh= ), on arrive à l’énonce suivant :

Ait point de vue du pouvoir absorbant relatif a une

espèce d électrons (pouvoir mesuré par le pro- duit v2x), un corps transparent se comporte comme le corps métallique correspondant, sitôt que la période

est suffisamment petite par rapport à la période

propre.

Si nous nous plaçons au contraire dans le cas ou

th2 t2 est négligeable devant l’unité (bandes d absorption

dans l’ultra-violet), la formule (2) s’écrit

La comparaison avec (à) montre que 1 absorj)tion

dans l’infra-rouge est plus faible que 1 absorption mélallique correspondante, et cela d’autant plus que la longueur d*onde augmente daBantage.

Enfin le cas t2/t2 = 1 (cas de la résonance) conduit à

i ii

la formule

c’est-à-dire qu’à la résonance uii diélectrique se culll-

porte comme le ferait le métal correspondant pour les longueurs d’ onde infinies.

III

Une théorie complète de la dispersion doit faire

coiinaitre le mécanisme des forces de frottement qui

déternlillent l’absorption. Elle doit permettre d’inter- préter le coefficient r qui entre dans les formules générales.

Dans le cas des métaux, la théorie cinétique, telle qu’elle a été faite par J.-J. Thomson1, donne une

image satisfaisante des phénomènes.

Il est naturel de considérer un corpuscule libre

comme acquérant de la force vive dans le champ électrique de ronde et cédant cette force viw sous

forme de chaleur aux molécule au moment du choc.

Dans cette conception, on peut calculer a priori la

conductibilité métallique pour toute longueur d onde

(en particulier pour la longueur d’onde infinie), lors-

1. V. J. J. THOMSON, Phil. Jlay., août 1907,

(4)

qu’on connaît N, e, in et t2. Cette dernière constante est, dans la notation de ,J.-.J. Thomson, le temps du

parcours moyen d’un électron entre deux chocs. J’ai montré que les expressions trouvées par J.-J. Tholll-

son pern1ettent de mettre en très bon accord les ré- sultats expérimentaux de Drude avec la formule elas-

sique

(7) v2x=oT

a condition de prendre pour o non la conductibilité

correspondant à une longueur d’onde infinie, mais la

conductibilité propre il la période T.

En même temps les mesures de Drude font con-

naitre l’ordre de grandeur du temps l2° Ce temps de libre parcours moyen varie peu d’un métal a 1 autre.

Il est compris entre 0,86 et 1,95.10-15 secondes c’est-à-dire qu’il est tout à fait du même ordre que les périodes de la lumière visible.

Le calcul donne d ailleurs entre le temps t2 et le coeficient de frottement l’ la relation très simple

IV

Pour les raisons indiquées plus haut, il semble na-

ture! d’admettre que la tliéorie cinétique de l’absorp-

tion doit pouvoir s’étendre du cas des métaux au cas

des gaz.

C’est la tcntative qu’a faite Lorentz dans son nié- nioire célèbre sur les raies d’émission et d’absorption

des corps gazeux 2...

Malheureusement les résultats de la comparais on

faite par Lorentz entre la théoric et l’expérience sont peu satisfaisants. Lorentz s’est appuyé principalement sur

les observations d’Angström3 relatives aux raies d’ab-

sorption du gaz carboniquc dans l’infra-rouge. De la

loi de variation de l’ahsorption au voisinage du inaxi-

Blum, il déduit la valcur du paramétrc 1:’ (c’est celui

que nous appelons plus loin t2). cc Ce temps T est

considérablement plus court que le temps qui sépare

deux chocs successifs d’une molécule. Si donc nous

voulons maintenir notre conception cinétique, nous

devons supposer que la succession régulière des vibra-

tions est troublée par quelque action inconnue beau-

coup plus rapidement qu’elle ne le serait par les chocs 4. ) »

Cette conclusion a semblé décourageante à beau-

coup de ceux (lui espéraient fonder une tléorie ciné-

tique de la dispersion dans les gaz 5. Pourtant elle ne 1 V. L. BLOCH, Libre parcours et nombre des électrons dans les métaux. C. R., Ac. cl. Sc., novembre 1907.

2. Il. A. LOKLMZ, Proceed. Amsterdam. 1905. VIII.

3. li. ANGSTRÖM , Wied. Ann. l1890 39-Gï.

4. Loc. cit., p. 357.

5. V. J. KOENIGSBLRGER et Iv. KILCHLING, Ann. d. Phys. iUU9 . 5, 833

nous paraît pas s’opposer absolument Ù une sem*

I)lable théorie. D’une part, la valeur admise par Lo-

rentz pour le nombre t2 (10-11 sec.), conduit a des

valeurs énormément trop graiides du coefficient d’ah-

sorption dans les relions de transparence. Ensuite elle ne se concilie avec les résultats même d’Angs-

tron1 que moyennant des valeurs peu satisfaisantes données aux autres paramètres qui figurent dans les

formules (N et e m). Enfin, la nécessité 1 d’ine théorie

cinétique de la dispersion se fait sentir d’autant plus

vivement que la seule théorie donnant une autre

explication de l’absorption, la théorie du rayonne-

ment de Planck, conduit, comme on sait, à des valeurs

beaucoup trop faibles de l’amortissement1.

Nous allons montrer, en utilisant les résultats de

’Valker2 et de Lorentz, qu’on peut calculer, en par- tant des constantes du gaz, le coefficient d’absorption

pour une longueur d’onde quelconque. Nous compare-

ruiis la formule a laquelle nous arrivons avec celle de Lorentz, et nous essaierons de voir ce que donne le contrôle expérimental.

v

Nous supposons un gaz constitué de molécules

simples, chacune ne comprenant qu’un électron gra- vitant autour d’un centre positif. La loi d’attraction

est la loi de Coulomb. Dans ces conditions, l’électron

décrit une ellipse avec un moyen mouvement

Quand une onde lumineuse se propage a travers le

gaz, l’électron est trouble dans son orbite à la fois par la force électrique et par la force magnétique de

l’onde. Nous négligerons l’effet de la force magné- tique. C’est là une simplification tout à fait légitime,

tant que la vitesse de l’électron sur son orbite est

petite par rapport à la vitesse de la lumière, cas qui

est toujours réalisé pour les vibrations lumineuses.

En présence d’une force électrique X, l’électron décrit une orbite troublée, qui cessera en général

d’être une ellipse. Mais si la force perturbatrice est

très faible par rapport à l’attraction électrostatique,

nous pourrons supposer que l’orbite reste inaltérée.

Pour laisser aux équations la forme linéaire à coeffi- cients constants, nous admettrons avec Walker que l’orbite est et demeure circulaire pendant comme

avant le passage de l’onde. Ceci n’est pas trop éloigné

de la vérité, tant que les excentricités sont faibles et que X est petit par rapport à e/r2 Drude a calculé3

1. KAYSLR Handb. d. Spech., IV, p. iOJ.

2. G. WALKER. on the Tluory ul’ Refraction in Gas. Phil.

Jlag. (1U03 , 6.

3. P. DRUDE. Lehrbuch rl. Optik., p. 445.

(5)

comme limite supérieure de X pour la lumière solaire le nombre 0,016 (unités électrostatiques), qui est

évidemment négligeable en face de 3.1013. lotre hypo-

thèse reste donc acceptable, même au voisinage im-

médiat de la résonance.

Nous pourrons alors, en adoptant les notations de Walker et choisissant convenablement les axes, écrire

comme suit, les équations du mouvement de l’élec-

tron ricl et du centre positif m2

On tire d’abord de là

c’est-à-dire que le centre de gravité de la molécule

garde une vitesse constante, égale à sa vitesse d’agi-

tation moléculaire : l’énergie cinétique de translation n’est pas modifiée par le passage de l’onde.

Il n’en est pas de même de la force vive relative par rapport au centre de gravité (énergie de rotation de Walker).

On peut écrire les équations (9) sous la forme

La fréquence propre no est une constante déter- minée par

puisque nous supposons i- constant.

La l’orce vive relative par rapport ati centre de gra- vité a pour valeur a chaque instant

et â cause de (Il a) cette B alcur est sl1pt.rieure à ce quelle serait en l’absence d’onde lumineuse (E=0).

Pendant le temps qui répare deux chocs, la mole-

cule accumule de la force vive relative en quantité égale au travail relatif fourni par la force électrique

de l’onde. Par l’effet des choc,,, la force vive moyenne accumulée de la sorte est. en vertu du principe d’équipartition, répartie uniformément entre les div ers

de,,ré-, de liberté du système, ils a élévation de tem- pérature du gaz. Nous allons calculer la ibrce vive totale absorbée par le gaz pendant une seconde et l’égaler à l’énergie dissipée pendant le même temps d’après le théorème de Poynting. Cette égalité nous

fera connaître x.

VI

L’intégrale générale de (11) peut s’écrire

Ç2 désignant la vibra Lion supplémentaire créée par l’onde.

Nous supposons qu’en l’absence de l’onde les

valeurs et E0 de l’élongation et de la vitesse après

un choc sont reparties au hasard (E0 = E0 =0) et qu’en présence de 1 onde l’effet moyen des chocs est préci-

sément de redonner la méme répartition.

On peut écrire alors

avec la condition

Qui entraine nécessairement

La valeur de la l’une vlve relative ;1 l’instant pour

une molécule est

Si i’on groupe ensemble toutes les molécules qui

ont subi leur dernier choc a l’infant lu, on aura pour

(6)

la forre vive moyenne présente en excès dans chaque

molécule à l’instant 1.

Car dans ces conditions E1 a une valeur moyenne sensiblement nulle.

La variation de torcc vive entre 1 instant du choc (10)

et l’instant du choc suivant (to + 6) est donc

Enectuons l’élévation au carré, et prenons la moyenne de ieBprcssion précédente: 1° par rapport à C quand cette grandeur varie d une façon tout à

fait arbitraire; 20 par rapport à 0 quand le temps varie autour de t2 suivant la loi de repartition e "4dO,

il vient en remarquant qu’on a

punr la preemière moyenne

et pour la moyenne finalc’ 1

Cette expression se simplifie beaucoup si l’on donne à t2 la valeur admise dans la théorie cinétique des gaz (de l’ordre de 10-10). On peut négliger alors

1 t22 auprès de n2, n20, et nn0, même au voisinage de

la résonance, et (20) s’écrit

Si dans (18) on pose simplemen t to = o et qu’on se

1. En ·e servant de l’identité évidente

(il purement imaginaire).

contente de prendre la moyenne par rapport à 0, on arrive a l’expression

qui diffère très peu de (21) et que nous adopterons

par raison de simplicité.

Multipliant cette expression par N’ (nombre des

parcours moyens qui s’effectuent par unité de temps)

et utilisant la relation

(N = nombre de molécules par ce), il vient pour la valeur de l’énergie absorbée par unité de volume et

par unité de temps.

11 reste à égaler cette expression il celle que iounnt le théorème de Poynting.

Conservant les axes précédemment adoptés et em- ployant les mêmes unités que Drude (unités électro- statiques pour la force électrique, unités électro-

magnétiques pour la force magnétique) on peut poser

E = constante diélectrique1.

J vecteur de Poynting O est é-al n c/4r XM, c’est-à-

dire ici

Sa valeur moyenne pendant une seconde est

et l’excès du llux entrant sur le flux sortant par unité de temps et par unité de lUlllmc au point

z == o devient

Égalant (23) et 27) nous obtenons la formule finale

VII

Un arrive au même résultat en suivant un mode de calcul indique par Lorentz, et dont nous allons faire

1. Il convient de prendre pour c- la valoIr de la constante

diélectrique correspondant à la période T. Dans le cas l’a1.- sorption est faible E est égal au carré de l’indice de réfraction

correspondant v _2.

(7)

usage car il donne un moyen facile de comparer la formule (28) à celle de Lorentz.

Employant la notation imaginaire, l’intégrale géné-

rale de (11o) s’écrit

Pour déterminer C1 et C2 nous écrivons, conformé-

ment ii notre hypothèse (lue et E sont nuls au moment

du dernier choc. L’erreur que nous commettons de la sorte dans la détermination de CI et Cl pour une mo- lécule donnée n’influe pas sur les valeurs moyennes de E et E.

Soit t’ un instant fixe arbitrairement choisi, t’-0

l’instant du dernier choc, on trouBe immédiatement

et par suite,

En particulier, si nous nous plaçons à l’instant t=

L’et si, puisque cet instant est arbitraire, nousécrivons l au licu de t’, il , vient

La première de ces lorlnulcs est identique à celle

dont se sert Lorentz. Elle fait connaître lc facteur de

proportionnalité qui lie le déplacement ç à la force électrique Eellit. Quand ce facteur est connu, la théorie de Drude donne immédiatement la constante diélec-

trique vraie (réelle ou imaginaire) du milieu. Le coef- ficient d’absorption et l’indice de réfraction se calcu- lent ensuite sans difficulté.

Il faut pourtant, pour que cette application de la

théorie classique soit légitime, que l’on puisse consi-

dérer les deux quantités E et E comme la dériBée rune de l’antre. ( lr, il est l’acilc de Boir sur les expressions

(31) que la relation

(32) E = dE dt

n’est pas satisfaite. Ce résultat tient naturellement a

ce que les expressions (31) ne sont pas de véritables

intégrales de-, équations (11), valables quel que soit 1.

Les intégrales ne prennent les valeurs numériques (31) qu au temps particulier t qui suit de 0 l’instant du

dernier choc.

La grandeur (lui interniciit dans le flux d’induction

électrique n’est pas le déplacement E, mais la vitesse E.

l,e facteur de proportionnalité dont il convient de faire usage, si Ion chcrclie a identifier les calculs lnee ceux de la théorie classique, n’est donc pas celui yui

lie E à X, mais celui qui lic 1 a dX/dt. C’est ici que notre calcul se sépare de celui de Lorentz.

En partant de (51) et se servant de l’identité déjà signalée, on trouve

Népligeant toujours 1/t22 auprés de n2, nous obtenons

simplement

Lu comparaison avec les formules classiques du type (2) montrc tout de suite que notre gaz se com- porte, sous l’ctret des chocs, comme s’il se compo- sait rle particules chargées (d’une seule espèce) possé-

liant un coefficient de frottement.

La formule (28) deBieiit alors, connue il est aisé dtl

le vérifier, un cas particulier de la formule (2). Il

suffit pour le voir d’introduire dans (2) la valeur de

r qu’on vient de calculer et d’observer qu’a cause de

l’ordre de grandeur de t2, on peut au dénominateur de

(’2) négliger l’unité devant le second ternle 1.

1. La théorie classique suppose les centres positifs immohilcs.

Pour que l’identité soit complète entre notre formule 28) et

les formules du type (2) nous deivn, attribuer aux particules

mobiles une masse fictive ln définie par la relation.

(8)

VIII

La formule (55) nous apprend que le coefficient de frottement dans le cas des gaz esi fonction de lrz lon-

giteiik- d’onde, comme le coefficient analogue oA, qui

intervient dans la théorie des métaux1. Il est d’autant

plus grand que la période propre est plus éloigné

dans l’ultra-violet et qu’on étude des longueurs d’onde plus grandes. Si la période propre est la même que la

période étudiée (cas de la résonance) on trouve

C’est 1 expression qui convient au cas des métaux

pour ?, inlini lorsqu’on donne h ’2 la valeur appro

priée à ce cas. C’est aussi l’expression que donne le

calcul de Lorentz.

IX

La formule (28) a été établie en donnant à t2 une

valeur de l’ordre de celles (nie fournit la théorie cinéti- que des gaz (10-10 sec.) Bien que Lorentz ait été

conduit, par la discussion des résultats d’Angström,

à une valeur énormément plus fâihle (10-14 sec.), il

nous a semblé utile de recherclier si d’autres résul-

tats d’expérience ne venaient pas à l’appui de la for-

mule (28).

lleniarquons d’abord que des recherches récentes

suggèrent l’idée que le temps 1, intervenant dans les formules (33) et (56) est bien le temps du libre

parcours des molécules. Nous voulons parler des expériences de J. Becquerel sur le phénomène de

Zeeman dans les cristaux 2. Ces expériences unt con-

duit à la loi suivante : Le cocfficient de frottement r,

dans les cristaux étudiés, varie très sensiblement comme

la racine cari-ée de la température absolue. Si la même loi devait se vérifier dans le cas des gaz,

-

et

rien jusqu’ici n’indique une différence de nature entre le phénomène de Zeeman dans le cas des gaz et dans le cas des solides,

-

c’est justement celle qui

serait exigée par les formules (55) ou (56).

La rareté des données expérimentales relatives à l’absorption dans les gaz donne une grande impor-

tance, pour l’objet qui nous occupe, aux mesures

faites par Kreusler3 dans 1 ultraviolet par la méthode

photoélectrique.

Nous repruduisons ci-dessous les résultats de cet auteur concernant l’oxygène, le gaz carbonique et le hioxyde d’azote.

1. V. L. BLUCH, IOC. cit.

2. V. J. BECQUEREL, Le Radium, 1907.

5. V. H. KREUSLER. Anwendung des plutuelcktrisclicn Stro-

mes zur Photometrie der ultravioletten Strahlen. Ann. d. Phys.,

1901. VI. p. 412.

Au moyen des valeurs correspondantes de A et de

x, nous avons essayé de vérifier la formule (28).

Dans cette formule, nous avons toujours fait l’in-

dice de réfraction v = 1, ce qui n’est peut-être pas très exact au voisinage immédiat de la résonance.

Nous avons négligé 1 m2 vis-à-vis de 1 m1. Adoptant pour e m la valeur 1,77,107 et pour Ne la valeur 1,22 1010,

nous avons posé 2re2 (1 m1+1 m2) N = 4,07.1028.

Le temhs t2 a été calculé comme quotient du libre

parcours moyen par la vitesse d’agitation moyenne à l’aide des données de la théorie cinétique des gaz 1

et ramené aux conditions de pression et de tempéra-

ture de l’expérience. On a obtenu de la sorte

Alors la rclution (57) ne contient plus que l’in-

connue no, (lui d’après la théorie doit être constante et représente la vibration propre qui détermine l’ah- sorption.

Le tableau suivant contient, pour les trois gaz étudiés, les valeurs de no déduites de (57) pour chaque

valeur de n.

La constance de n0 se vérifie d’une manière satis-

faisante, si r on songe d’une part Il ce qu’il y a de

1. U. E. MAYER, Théor. cinétique des gaz. p. 192 et p. 39.

(9)

grossier dans notre comparaison d’un gaz réel avec

un gaz ficlif dont challue molécule se compose d’un électron et d’un centre positif, d’autre part à ce qu’il

y a d hypothétique dans le fait cluc nous admettons

implicitement une raie d absorption unique pour

chaque gaz. Particulièrement en ce qui concerne le bioxyde d’azote, la valeur énorme obtenue pour l’ab-

sorptiol ii 200 P. (près de HO pour J 00) nous permet

de croire que ce gaz possède une raie d’absorption

dans la région étudiée elle-même, ce qui expliquerait

l’anomalie d’après laquelle certaines valeurs calculées pour no sont inférieures aux valeurs les plus grandes

de n. Quoiqu’il en soit, il nous semble remarquable

que, dans unc région oil l’absorption varie du simple

au centuple, la période propre calculée iie varie pas de plus d’un septième de sa valeur. Une pareille con-

cordance nous semble un argument en laveur de la

théorie cinétique de l’absorption dalls les gaz 1.

[Reçu le 7 juin 1909.]

MÉMOIRES RÉSUMÉS

La mobilité des ions produits par les

rayons Röntgen dans les gaz et les vapeurs2

Par E. M. WELLISCH

[Emmanuel College. Cambridge.]

Pour diverses raisons, la détermination des mobi- lités des ions produits par les rayons Uôntgen dans

les gaz est d’une inl portance Fondamentale. La con-

naissance des mobilités dessous, fournit des indications

sur leur nature et, si l’on connait en outre leur coetfi- cient de diff’usion, on peut comparer la charge (lui les accompagne a la charge transportée par uii ion mo-

novalent en électrolyse.

Différentes méthodes de mesure ont été employées qui ont permis de déterminer les mobilités de; ions dans quelques gaz. Aucune détermination n’avait

encore été faite sur les vapeurs. La détermination des constantes physiques des vapeurs ouvre cependant un champ considérable aux recherches théoriques et four-

nit des données précieuses pour l’application aux

vapeurs de la théorie cinétique des gaz.

Méthode expérimentale.

La méthode utilisée est celle qui a été employée par M. Langevin pour la mesure de la mobilité des ions dans l’air sous différentes pressions (Voir Annales de Chimie et cle Physique, 28 (1903) 493. Le dispo-

sitif expérimental est le même, saul’ de petites modifi-

catiuns de détail.

Manipulation des gaz et des vapeurs.

L’air atmosphérique, employé était desséché par

passage sur de l’anhydride phosphorique.

Le protoxyde d’azote et l’anhydride carbonique provenaient de cylindres de gaz comprimé et étaient

dessèches par passage sur de l’anhydride phospho- rique.

L’ammoniaque provenait d’un cylindre de gaz com- prime et était desséché par passage à travers de la

potasse solide.

L’oxyde de carbone était produit par l’action de l’acide sulfurique sur le forn1iate de sodium et était desséché par passage sur de F anhydride phosphorique . L’anhydride sulfureur était produit par l’action de l’acide sulfurique dilué sur le suinte de sodium et était desséché par passage 2. travers duchlorurede calcium.

Les vapeurs étaient, dans la plupart des cas, dessé-

1. Si cette théorie devait être admise, les resultats de kreuler

nous permettraient aussi de considérer comme très probable le

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sion est egal à celui des molécules.

2. Société noyait’ de Londres. Phil. Trans., 209 1909

249-279.

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