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Note de Conjoncture n La situation économique au Luxembourg Évolution récente et perspectives

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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8 juin 2010

Note de Conjoncture n° 1-2010

La situation économique au Luxembourg Évolution récente et perspectives

Le texte intégral de la Note de Conjoncture est disponible sur Internet à l'adresse http://www.statistiques.public.lu/fr/publications/conjoncture/noteConjoncture/index.html

SERVICE CENTRAL DE LA STATISTIQUE

ET DES ÉTUDES ÉCONOMIQUES

(2)

2

Responsable de la publication: Serge ALLEGREZZA Coordination, Rédaction: Bastien LARUE

Rédaction: Ferdy ADAM

Laurent BLEY

Chantal HAAS

Johann NEUMAYR

Guy SCHULLER David SOPPELSA Nico WEYER

Prix de ce numéro: 5.00 EUR + frais de port

La reproduction totale ou partielle de la présente note est autorisée à condition d’en citer la source.

ISSN 1019-6463 STATEC

Service central de la statistique et des études économiques Centre Administratif Pierre Werner

13, rue Erasme L-1468 Luxembourg-Kirchberg Tél.: 247-84219 Fax: 46 42 89

E-mail: info@statec.etat.lu Internet: www.statec.public.lu

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Sommaire

Préface 5

Résumé et faits principaux 7

1. Conjoncture internationale 9

2. Conjoncture luxembourgeoise 13

2.1. Evolution récente du PIB 13

3. Activité par branches 17

3.1 Industrie

3.2 Construction 21

3.3 Commerce 26

3.4 Hôtels et restaurants 29

3.5 Transports et communications 31

3.6 Immobilier, location et services aux entreprises 33

3.7 Secteur financier 35

4. Inflation et salaires 43

4.1 Prix à la consommation 43

4.2 Salaires 50

5. Relations économiques extérieures 55

6. Emploi et chômage 65

6.1 Emploi 65

6.2 Chômage 72

7. Finances Publiques 77

7.1 Politique budgétaire et fiscale 77

7.2 La situation d'ensemble des comptes publics 82

8. Prévisions macro-économiques 2010-2011 93

8.1 Résumé 93

8.2 Conjoncture internationale 95

8.3 Principales mesures en matière de politique budgétaire et fiscale 101 8.4 Le PIB dans une perspective de moyen terme et croissance potentielle 104

8.5 Le PIB sous l'optique dépenses 107

8.6 Le PIB sous l'optique production 111

8.7 Marché du travail 112

8.8 Prix et salaires 124

8.9 Finances publiques 125

Index des tableaux et graphiques 135

(4)

Note de conjoncture n° 1-10 4

Liste des encadrés

Analyse statistique des révisions du PIB trimestriel du Luxembourg 14

Évolution des parts de marché à l'exportation du Luxembourg entre 2002 et 2009 56 Les entreprises actives dans le domaine informatique et celui de l'information guère touchées par la crise 61

Crise financière et interventions gouvernementales 90

Risques et incertitudes 98

Impact de la rétention importante de main d'œuvre sur les perspectives à court terme du marché du travail 115 Prise en compte du modèle d'indicateurs précurseurs du STATEC pour l'établissement de la prévision du PIB 130

(5)

Préface

Des prévisions meilleures dans un environnement plus incertain

Les dernières semaines de rédaction de cette Note de conjoncture ont été particulièrement délicates car les turbulences dans la zone euro ont laissé planer un sérieux doute sur la reprise qui semblait suivre un schéma classique de reprise sans encombres. Les plans de la relance concertée de la conjoncture, les opérations de sauvetage d’instituts financiers, la crise de l’économie réelle ont fini par transformer les dettes privées en dettes publiques qui pèsent lourdement sur certains Etats du Sud. Les déficiences du cadre institutionnel

communautaire, qui n’a pas été équipé pour remédier aux crises financières systémique ont remis en question la solidité de la zone euro à seize membres. De plus, les plans de consolidation budgétaire décidés dans la précipitation, sans autre forme de coordination, risquent de peser sur la reprise encore fragile s’ils sont exécutés simultanément dans tous les pays.

Ces trois éléments pèsent sur la reprise en Europe qui mise surtout sur la reprise de la croissance mondiale dans les pays émergents.

Le STATEC a donc ajouté un scénario de risque à son chapitre de prévision envisageant la possibilité d’une dégradation de la conjoncture de la zone euro ou une baisse des cours des bourses très sensibles dans la conjoncture luxembourgeoise.

C’est dans ce contexte qu’il faut apprécier la prévision de 3% de croissance du PIB en volume pour 2010 et 2011.

Le déficit de l’Etat sous la barre fatidique des 3%

Les comptes publics ont été revus par l’arrivée de nouvelles données statistiques, révisant le déficit à 0.7%

pour 2009. Une pause dans le rythme des dépenses publiques en 2010 et la reprise molle réduisent le déficit public significativement par rapport aux dernières prévisions. Compte tenu des mesures discutées lors de la tripartite, et annoncées dans le discours sur l’état de la Nation, le déficit des finances publiques devrait se situer en -dessous de la barre fatidique des 3% du Traité de Maastricht, prévisions qui ont d’ailleurs motivé la Commission européenne pour arrêter la procédure pour déficit excessif contre le Luxembourg. En termes structurels, la situation des comptes du secteur public corrigée de la conjoncture, est proche de l’équilibre.

L’objectif affiché d’un solde proche de l’équilibre, voire au-dessus, amène à envisager de nouvelles mesures de consolidations.

La compétitivité au sens strict

Au sens restreint, la compétitivité est souvent entendue comme coût salarial unitaire (le ratio du coût salarial sur la productivité du travail). Comparé à ceux des pays voisins, il révèle une dégradation de la compétitivité luxembourgeoise pendant la récession. Le recul de la productivité et le ralentissement du coût salarial n’étant pas du même ordre de grandeur, le coût salarial unitaire (nominal) a tendance à augmenter. La compétitivité a une composante conjoncturelle qu’il faut prendre en compte.

La rétention de main-d’œuvre

Le marché du travail a évolué singulièrement dans la plupart des pays de l’OCDE. Les entreprises ont procédé plus fréquemment à des ajustements des heures de travail plutôt qu’à des licenciements secs de personnes.

Ceci s’explique par plusieurs facteurs comme les règles strictes de protection du travail, le recours au chômage partiel, les aménagements du temps de travail et des salaires dans le cadre des négociations collectives. A ces facteurs vient s’ajouter, dans le cas du Luxembourg, le manque chronique de main-d’œuvre qualifiée auquel sont confrontées les entreprises luxembourgeoises. La conséquence en est une moindre hausse du chômage que celle à laquelle on aurait pu s’attendre en période de récession.

Les comptes trimestriels, revisités

Le STATEC produit des comptes trimestriels depuis quelques années. Dans un petit pays qui a des taux de croissance élevés, la volatilité est intrinsèquement plus élevée, ce qui conduit plus souvent à des révisions plus ou moins fortes. Une analyse des révisions des comptes montre que les révisions sont certes importantes mais elles ne sont pas plus fortes que celles enregistrées pour le Danemark, la Suisse ou la Finlande. C’est un constat plutôt rassurant même s’il ne dédouane pas les utilisateurs des comptes trimestriels du STATEC de la prudence d’usage en la matière.

De plus, les comptes trimestriels sont publiés 3 mois plus tard que le mois de référence (les comptes du 1er trimestre 2010 seront publiés début juillet)

conformément à la réglementation communautaire.

Certains grands pays, disposant de structure plus stables et d’un appareil statistique plus puissant, publient déjà en T+2 mois. Le STATEC n’est pas en mesure de suivre ce calendrier en raison des livraisons tardives et partielles des administrations publiques qui collectent les données

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ainsi que des enquêtes que les entreprises doivent remplir. Cependant pour pallier cette lacune, le STATEC avait confié à un institut de recherche la construction d’un modèle d’indicateurs précurseurs susceptible de prédire les trimestres suivants sur base des informations statistiques disponibles.

Cet outil économétrique était en phase de test pendant plusieurs années et est divulgué dans la présente note de conjoncture et publié en détail dans un numéro

d’Economie et statistique.

La présente Note de Conjoncture contient plusieurs encadrés qui donnent un coup de projecteur sur certaines problématiques.

Dr S. Allegrezza Directeur du STATEC

Dr Serge ALLEGREZZA Directeur

(7)

Résumé et faits principaux

Amélioration franche de l'environnement international, mais timide en Europe La croissance mondiale s'est révélée plus forte

qu'escomptée sur la deuxième partie de 2009 et le début de 2010. Ce constat s'applique cependant surtout aux économies américaines et asiatiques, où le rebond de l'activité a été particulièrement prononcé. Les chiffres de croissance pour la zone euro, dont dépend étroitement l'activité économique du Luxembourg, ne témoignent malheureusement pas de la même amélioration. Cette moindre dynamique de la zone euro se voit confirmée par les évènements récents liés aux spéculations concernant le financement de la dette de plusieurs Etats européens.

Reprise modérée de l'activité

Pour l'ensemble des branches marchandes de l'économie luxembourgeoise, le profil de l'activité est plus ou moins similaire: une chute très rapide à partir du 4ème trimestre 2008, un point bas atteint au début 2009, puis une reprise progressive à l'approche de l'été 2009 qui se confirme sur le début 2010.

Dans ce contexte de crise – avec une progression nulle du PIB en 2008 suivie d'un recul de 3.4% en 2009 – le secteur financier, qui avait été le premier à fléchir en termes de valeur ajoutée est également le premier à bénéficier du redémarrage conjoncturel.

Avec le secteur financier, l'industrie est l'autre branche à avoir payé le plus lourd tribut dans cette crise. L'activité s'est pourtant redressée graduellement à partir du 3ème trimestre, mais les volumes de production restent encore, au début de 2010, bien inférieurs à ceux d'avant-crise.

Le secteur des transports aussi a été nettement impacté à partir de la fin de 2008. La crise économique s'est en effet matérialisée par une chute des échanges de marchandises au niveau international ainsi que des déplacements de personnes. Le secteur des communications, sans doute plus porté par une croissance de type structurel, semble avoir bien mieux résisté.

Les exportations de services ont largement progressé au fur et à mesure de l'avancée dans 2009, sous l'effet principalement des exportations de services financiers qui ont bénéficié d'un solide mouvement de reprise de la part des fonds d'investissement.

Pressions faibles sur les prix et les salaires Les fluctuations du prix du pétrole expliquent très largement celles de l'inflation sur les deux dernières années. Après un taux d'inflation faible sur l'ensemble de 2009 (0.4%), la remontée des prix pétroliers depuis un an

2010, supérieur à 2%. Néanmoins, si l'on considère l'évolution des prix à la consommation hors produits pétroliers, la tendance est clairement orientée à la désinflation, une configuration qui témoigne d'une moindre pression sur les prix en lien direct avec la position dans le cycle conjoncturel (européen et

luxembourgeois): le niveau élevé du chômage pèse sur la demande des ménages en termes de consommation, mais renforce également la concurrence sur le marché de l'emploi, ce qui limite les pressions à la hausse du côté des salaires.

Une progression de l'emploi encore trop faible

Sur l'ensemble de 2009, et contrairement à la plupart des pays européens, l'emploi a continué de progresser au Luxembourg, mais sur un rythme largement inférieur à celui des années précédentes et en tous cas insuffisant pour contenir la hausse du chômage. Le taux de chômage luxembourgeois a fortement progressé entre la fin de 2008 et l'été 2009, même si ce mouvement de hausse a été freiné par la suite. A la base de ce freinage se trouve une meilleure dynamique de l'emploi, qui ne relève pas seulement de facteurs conjoncturels tels que la reprise de l'activité: elle s'explique aussi en partie par un

renforcement des politiques publiques en matière d'emploi, notamment via les aides accordées en termes de chômage partiel et le développement des mesures d'aide à l'emploi.

Des prévisions moins défavorables

Selon les prévisions établies par le STATEC, le PIB luxembourgeois devrait croître d'environ 3% en 2010 et 2011, un rythme en deçà des performances du passé.

Ainsi, aucune des composantes du PIB ne renouerait avec un taux d'expansion proche de ce qui avait été observé sur les périodes précédentes de reprise. La demande intérieure resterait atone, pour de multiples raisons:

faiblesse des revenus disponibles, hausse du chômage, sous-utilisation des capacités de production (déprimant l'investissement), modération des dépenses publiques, etc. Le moteur conjoncturel serait principalement alimenté par la demande extérieure, mais cette dernière resterait peu dynamique car trop dépendante des pays de la zone euro.

Eu égard à l'évolution du PIB en 2008 et en 2009, le marché du travail a fait preuve jusqu'ici d'une surprenante résistance, avec une trajectoire plus favorable que celle esquissée dans les précédentes prévisions. Les prévisions améliorées en matière d'activité laissent entrevoir une légère hausse de l'emploi intérieur, de l'ordre de 0.6% en 2010 (+1.1% en 2011). Le chômage a fortement augmenté en 2009 et devrait encore

progresser en 2010, mais la progression serait bien moins forte que celle envisagée dans la précédente prévision,

(8)

Note de conjoncture n° 1-10 8

avec un taux de chômage à 6.0% en 2010 (au lieu de 6.7%) et à 6.3% en 2011, un nouveau record.

La modération actuelle de l'inflation, qui révèle peu de tensions, devrait se prolonger sur l'horizon de prévision:

le taux d'inflation prévu est de 2.1% pour 2010 et de 1.6% pour 2011 et la partie sous-jacente (i.e. hors produits pétroliers et produits à prix volatils) devrait s'ancrer à 1.5% environ sur ces deux années. La relative faiblesse de l'inflation devrait contenir les hausses de salaires, qui seraient également limitées par le niveau de chômage historiquement élevé.

Les finances publiques peuvent être rangées du côté des indicateurs pour lesquels la dégradation a été moindre que prévu, à commencer avec l'année 2009, pour laquelle le déficit, résultant des statistiques budgétaires établies par le STATEC, passe de 1.1% à 0.7% du PIB. Pour 2010, il est prévu à ce stade un déficit de quelque 2%, ce qui constitue une nette amélioration par rapport à la prévision établie dans la précédente Note de Conjoncture (déficit de 4.8%, prévision établie en novembre 2009). A la base de cette amélioration se trouvent à la fois une moindre expansion des dépenses et des recettes orientées plus favorablement. Pour 2011, le STATEC s'attend à une nouvelle, mais légère, amélioration, le déficit descendant alors sous les 2%. Dans le cadre de ces prévisions, le STATEC postule un freinage assez marqué des dépenses publiques du Luxembourg. La politique budgétaire devrait pourtant rester expansive en 2010 (effets décalés du plan de conjoncture de 2009) mais cesser de l'être à partir de

2011 (démarrage des effets de freinage liés aux annonces récentes de politiques économique, fiscale et budgétaire).

Depuis l'établissement de ce scénario central de prévision, l'environnement financier international s'est sensiblement dégradé sous l'effet des inquiétudes liées à la soutenabilité de la dette publique de plusieurs Etats membres de la zone euro. Ces évènements n'ont pas été pris en compte dans les prévisions de printemps effectuées par les organisations internationales (Commission européenne, OCDE, FMI), qui constituent une part importante du panel d'hypothèses à la base des prévisions effectuées par le STATEC. Afin d'évaluer les risques correspondants aux développements les plus récents, le STATEC a simulé l'impact sur l'économie luxembourgeoise d'une dégradation bien plus prononcée des marchés boursiers et celui lié à la dépréciation de l'euro. D'après les résultats obtenus, la dépréciation de l'euro, entraînant une hausse des exportations et de l'activité pour l'ensemble de la zone, pourrait contrebalancer une évolution plus défavorable des marchés boursiers. Il va sans dire qu'une dégradation encore plus marquée des marchés, voire un nouvel épisode de krach financier du type de celui de l'automne 2008, remettrait en cause ces résultats, mais de telles éventualités n'ont pas lieu d'être a priori privilégiées dans le contexte actuel et dans le cadre d'un exercice de prévision macro-économique.

(9)

1. Conjoncture internationale

Tableau 1: Conjoncture internationale, observations récentes

Etats-Unis Japon EU27 Zone euro Allemagne France

Croissance du PIB en volume T1 10 T1 10 T1 10 T1 10 T1 10 T1 10

dernier trimestre publié 2.5 4.2 0.5 0.6 1.5 1.2

moyenne sur les 4 derniers trimestres -1.0 -2.1 -2.8 -2.7 -2.9 -1.3

Taux de chômage standardisé avr-10 mars-10 avr-10 avr-10 avr-10 avr-10

dernier mois publié 9.9 5.0 9.7 10.1 7.1 10.1

un an avant 8.9 4.1 8.7 9.2 7.6 9.3

Taux d'inflation (prix à la consommation) avr-10 févr-10 avr-10 avr-10 avr-10 avr-10

dernier mois publié 2.2 -1.1 2.0 1.5 1.0 1.9

un an avant -0.7 -0.1 1.3 0.6 0.8 0.1

Taux d'intérêt à court terme avr-10 avr-10 avr-10 avr-10

dernier mois publié 0.3 0.2 0.9 0.6

un an avant 1.1 0.6 1.7 1.4

Taux d'intérêt à long terme (Maastricht) avr-10 avr-10 mars-10 avr-10 avr-10 avr-10

dernier mois publié 3.8 1.4 3.9 3.7 3.1 3.4

un an avant 2.9 1.4 4.1 3.9 3.1 3.7

Cours de change (par EUR) 1 mai-10 mai-10

dernier mois publié 1.26 115.6

un an avant 1.37 132.0

Sources: Eurostat, OCDE (Indicateurs précurseurs USA et Japon), FMI (inflation USA et Japon)

1 Données au 31.05.2010

Variations annuelles en %, sauf taux de chômage (en % de la population active) et indicateurs précurseurs (par rapport aux trois mois précédents)

Etats-Unis: un rebond solide de l'activité profitable à l'emploi

Le PIB des Etats-Unis est resté bien orienté au 1er

trimestre 2009, malgré un ralentissement par rapport à la très forte progression du 4ème trimestre 20091. Le moindre dynamisme résulte avant tout d'une contribution bien plus faible des stocks, alors que les autres composantes de la demande intérieure se sont renforcées: la

consommation des ménages a été plus ferme" (+3.8% en rythme annualisé) et l'investissement non-résidentiel s'est accru pour le 2ème trimestre consécutif. La

composante extérieure a cependant pesé négativement car, avec la reprise de la consommation, les importations ont été largement stimulées.

Alors que la production industrielle est repartie déjà depuis l'été 2009, les secteurs de la construction et de l'immobilier commencent seulement à enregistrer de meilleurs résultats au printemps 20103, après un hiver particulièrement rigoureux sur le plan climatique qui a handicapé l'activité dans certaines régions.

La reprise commence également à impacter positivement le marché du travail. L'emploi a cessé de se dégrader à la fin de 2009 et mai 2010 marque le cinquième mois consécutif de création nette d'emplois4, avec 430 000 nouveaux emplois, un record depuis la reprise. Les marchés ont pourtant accueilli fraîchement ce résultat car les analystes attendaient un niveau plus proche de 500 000 du fait des embauches exceptionnelles effectuées par le Gouvernement dans le cadre du recensement décennal de la population.

Malgré la hausse du prix des matières premières (cf.

partie Industrie, p. 20), les tensions inflationnistes sont faibles. Il faut dire que les conditions du marché du travail restent difficiles pour les salariés et pèsent sur l'évolution des rémunérations, laissant plus de marge aux entreprises pour amortir la hausse du prix des inputs.

Avec la remontée de la productivité du travail, les coûts salariaux unitaires se voient nettement tirés vers le bas5. Après un repli de 2.4% en 2009, le PIB devrait enregistrer une croissance proche de 3% en 2010.

__________

1+0.8% en T1, contre +1.4% en T4 (variations trimestrielles – données désaisonnalisées).

2Les ventes au détail progressent d'ailleurs pour le 7ème mois consécutif en avril 2010.

3Hausses des ventes dans le neuf et l'ancien en mars, augmentation des mises en chantier en mars et avril.

4Après une période de 22 mois consécutifs de baisse de l'emploi, de décembre 2007 à octobre 2009.

5 ème

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Note de conjoncture 1-10 10

Graphique 1: PIB

Source: EUROSTAT

-5 -4 -3 -2 -1 0 1 2

2008 T1 2008 T2 2008 T3 2008 T4 2009 T1 2009 T2 2009 T3 2009 T4 2010 T1

Variations trimestrielles désaisonnalisées en %

EU15 Etats-Unis Japon

Graphique 2: Formation brute de capital

Source: EUROSTAT

-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4

2008 T1 2008 T2 2008 T3 2008 T4 2009 T1 2009 T2 2009 T3 2009 T4 2010 T1

Variations trimestrielles désaisonnalies en %

EU15 Etats-Unis Japon

Graphique 3: Consommation finale des ménages

Source: EUROSTAT

-2 -2 -1 -1 0 1 1 2

2008 T1 2008 T2 2008 T3 2008 T4 2009 T1 2009 T2 2009 T3 2009 T4 2010 T1

Variations trimestrielles désaisonnalisées en %

EU15 Etats-Unis Japon

Graphique 4: Consommation publique

Source: EUROSTAT

-2 -1 -1 0 1 1 2

2008 T1 2008 T2 2008 T3 2008 T4 2009 T1 2009 T2 2009 T3 2009 T4 2010 T1

Variations trimestrielles désaisonnalisées en %

EU15 Etats-Unis Japon

Graphique 5: Exportations de biens et services

Source: EUROSTAT

-25 -20 -15 -10 -5 0 5 10 15

2008 T1 2008 T2 2008 T3 2008 T4 2009 T1 2009 T2 2009 T3 2009 T4 2010 T1

Variations trimestrielles désaisonnalies en %

EU15 Etats-Unis Japon

Graphique 6: Importations de biens et services

Source: EUROSTAT

-20 -15 -10 -5 0 5 10

2008 T1 2008 T2 2008 T3 2008 T4 2009 T1 2009 T2 2009 T3 2009 T4 2010 T1

Variations trimestrielles désaisonnalies en %

EU15 Etats-Unis Japon

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Asie: une crise vite oubliée pour les économies émergentes

La crise n'a pas épargné la Chine et l'Inde, mais les deux économies phares de l'Asie dite "en développement"

n'ont subi qu'un ralentissement somme toute modéré de leur croissance, à respectivement 8.7% et 5.7% en 2009.

D'autres pays ont quant à eux vu, avec la chute d'activité de leurs industries exportatrices, leur croissance

largement se replier l'année passée (Japon, Taiwan, Singapour, la Thaïlande, la Corée du Sud, les Philippines ou encore la Malaisie). Néanmoins, pour ces pays, le rebond qui s'est mis en place à partir du 2ème trimestre 2009 a été inversement proportionnel à la baisse intervenue au tournant de 2008 et 2009. Dans la plupart de ces pays, l'activité a pu retrouver les niveaux d'avant crise dès le 4ème trimestre 2009, ou à partir du 1er trimestre 2010, une configuration qui contraste singulièrement avec celle des économies européennes.

Pour la Chine, la question essentielle n'est pas de savoir si la croissance est au rendez-vous, mais plutôt si l'économie encourt un risque de surchauffe, avec une inflation qui deviendrait difficile à contrôler.

L'investissement dans l'immobilier est ultra-dynamique dans certaines régions et la consommation privée, restée longtemps le parent pauvre de la croissance chinoise1, contribue de plus en plus à l'expansion économique2. Dans ses prévisions de printemps3, le FMI table sur une croissance de 5.4% pour les 5 principales économies de l'ASEAN4, de 10% pour la Chine et de presque 9% pour l'Inde.

Le Japon avait quant à lui subi une récession très sévère en 2009, avec une baisse du PIB de plus de 5%. Il profite néanmoins, comme les autres économies avancées du Pacifique (Australie et Nouvelle-Zélande), de la forte progression des importations chinoises: la croissance attendue dans l'archipel nippon devrait être proche de 2% en 2010.

Zone euro: une reprise sans dynamisme

Après une quasi-stabilisation au 4ème trimestre 2009 (+0.1%5), le PIB de la zone euro a gagné 0.2% au 1er trimestre 2010. La hausse des stocks contribue fortement à cette progression (+0.8 point de %) tandis que la contribution du solde extérieur (-0.5 point de %) est pénalisée par une forte hausse des importations. La

consommation des ménages contribue quant à elle négativement à la croissance (-0.1 point de %). Cette dynamique transparaît au niveau des branches, avec une forte contribution de l'industrie (+0.4 point de %) qui s'est donc faite via le restockage.

A l'approche de l'été, beaucoup d'interrogations entourent l'environnement européen quant à la soutenabilité/solvabilité de la dette de certains Etats membres: Grèce, Irlande, Espagne, Portugal et Hongrie. La baisse de l'euro, la rechute des marchés d'actions et la hausse des taux d'intérêts sur les titres de dette publique6 des Etats en difficulté apparaissent comme les principaux symptômes de cette crise. L'Union européenne a adopté en mai 2010 un dispositif ambitieux de soutien (à hauteur de 500 Mia EUR) destiné aux pays en proie aux difficultés de financement, complété par une enveloppe du FMI de 250 Mia EUR. La contrepartie – plus ou moins explicite – de ce soutien passe par des plans

d'assainissement budgétaire, que certains Etats ont déjà engagé en coupant dans leurs dépenses (de

fonctionnement et d'investissement). Si ces mesures de réduction des dépenses publiques sont destinées à restaurer la confiance des marchés, ce qui aurait un effet positif sur la croissance économique (les investisseurs préférant un environnement financier stable), elles sont également susceptibles de peser sur des composantes essentielles de la demande intérieure (consommation des ménages, investissement public) ce qui jouerait en défaveur de la croissance économique. Il est encore difficile, dans le contexte de cette crise, de faire la balance entre les risques positifs et négatifs correspondants7.

L'emploi de la zone euro a baissé de 0.3% au 4ème trimestre 2009, enregistrant un recul pour le 6ème trimestre consécutif. Les seules données disponibles au niveau de la zone pour le 1er trimestre 2010 concernent l'Allemagne et l'Espagne et montrent une stabilisation. Le taux de chômage devrait se situer à un peu plus de 10%

en 2010, contre 9.4% en 2009 et 7.6% en 2008.

Si le repli de l'euro (cf. partie secteur financier) va influer à la hausse sur les prix des matières premières importées8 – notamment sur ceux de l'énergie – la faiblesse de la demande intérieure attendue pour 2010 devrait limiter considérablement les pressions inflationnistes sous- jacentes.

__________

1La part de la consommation dans le PIB reste cependant encore largement inférieure à la moyenne asiatique.

2L'investissement immobilier dans les villes progresse de 26% sur un an au cours de 4 premiers mois de 2010 et les ventes au détail sont en hausse de 18.5% sur un an en avril. Pour plus de détails: http://www.stats.gov.cn/english/newsandcomingevents/t20100511_402641505.htm

3http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2010/01/pdf/text.pdf

4Philippines, Indonésie, Malaisie, Singapour, et Thaïlande.

5Variation trimestrielle, données désaisonnalisées.

6Ces taux s'apparentent au coût de financement, via la dette, des Etats.

7Les prévisions de printemps des organisations internationales (Commission européenne, OCDE, FMI) n'avaient pas encore intégré ces éléments (cf. partie Prévisions, pp. 98-100).

(12)

Note de conjoncture 1-10 12

Graphique 7: Croissance du PIB dans la zone euro

Source: EUROSTAT

-3.0 -2.5 -2.0 -1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5

2005 T1 T3 2006 T1 T3 2007 T1 T3 2008 T1 T3 2009 T1 T3 2010 T1

Variation trimestrielle en %

Graphique 8: Indices PMI (Purchasing Managers' Index) pour la zone euro

Source: Markit Economics

30 35 40 45 50 55 60 65

janv-05 mai-05 sept-05 janv-06 mai-06 sept-06 janv-07 mai-07 sept-07 janv-08 mai-08 sept-08 janv-09 mai-09 sept-09 janv-10 mai-10

PMI secteur manufacturier (indice synthétique) PMI secteur services (indice d'activité) PMI Composite (Activité)

Graphique 9: Indices du climat économique

* Calculé à partir des indices de confiance dans les secteurs de l'industrie, de la construction, du commerce de détail et des services ainsi que de la confiance des ménages.

Source: Commission européenne

-50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30

janv-05 mai-05 sept-05 janv-06 mai-06 sept-06 janv-07 mai-07 sept-07 janv-08 mai-08 sept-08 janv-09 mai-09 sept-09 janv-10

0 20 40 60 80 100 120

Confiance industrie Confiance services Climat économique* (éch. dr.)

Tableau 2: Évolution macro-économique 2009-2011

2009 2010 2011 2009 2010 2011 2009 2010 2011 2009 2010 2011

Belgique -3.1 1.3 1.6 -0.1 1.6 1.6 7.9 8.8 9.0 2.0 3.0 3.3

Allemagne -5.0 1.2 1.6 0.1 1.0 1.2 7.5 7.8 7.8 5.0 4.8 4.8

Irlande -7.1 -0.9 3.0 -3.4 -1.4 0.9 11.9 13.8 13.4 -2.9 -0.9 -0.6

Grèce -2.0 -3.0 -0.5 1.3 3.5 1.8 9.5 11.8 13.2 -13.1 -10.3 -8.6

Espagne -3.6 -0.4 0.8 -0.6 1.5 1.6 18.0 19.7 19.8 -5.1 -4.6 -4.5

France -2.2 1.3 1.5 -0.1 1.3 1.5 9.5 10.2 10.1 -2.9 -3.3 -3.6

Italie -5.0 0.8 1.4 -0.1 1.8 2.0 7.8 8.8 8.8 -3.2 -3.2 -2.9

Luxembourg1 -3.4 2.0 2.4 0.0 2.1 1.9 5.4 6.1 6.4 -0.4 0.9 1.5

Pays-Bas -4.0 1.3 1.8 -0.5 1.7 1.5 3.4 4.9 5.2 3.9 5.9 6.4

Autriche -3.6 1.3 1.6 1.2 1.3 1.4 4.8 5.1 5.4 2.9 3.1 4.1

Portugal -2.7 0.5 0.7 -1.8 1.1 1.5 9.6 9.9 9.9 -10.5 -10.1 -10.0

Finlande -7.8 1.4 2.1 1.1 1.5 2.1 8.2 9.5 9.2 1.5 1.1 1.3

Danemark -4.9 1.6 1.8 1.3 2.0 1.8 6.0 6.9 6.5 4.0 3.9 3.7

Suède -4.9 1.8 2.5 2.2 1.9 1.9 8.3 9.2 8.8 7.1 6.1 6.1

Royaume-Uni -4.9 1.2 2.1 1.3 2.4 1.4 7.6 7.8 7.4 -1.3 -1.8 -2.0

UE27 -4.2 1.0 1.7 0.4 1.6 1.6 8.9 9.8 9.7 -0.5 -0.4 -0.4

Zone euro -4.1 0.9 1.5 -0.1 1.4 1.5 9.4 10.3 10.4 -0.6 -0.4 -0.3

E.-U. d'Amérique -2.4 2.8 2.5 0.2 1.1 0.4 9.3 9.7 9.8 -3.0 -3.7 -3.7

Japon -5.2 2.1 1.5 -2.2 -1.5 -0.2 5.1 5.3 5.3 2.8 3.1 2.5

1 Les prévisions de la Commission européenne pour le Luxembourg peuvent diverger de celles du STATEC.

Source: Commission européenne, mai 2010

PIB à prix constants

Variation en % En % de la pop. active En % du PIB

Solde de la balance des paiements courants Nombre de chômeurs

Prix implicites à la consommation privée

(13)

2. Evolution récente du PIB

Recul du PIB de 3.4% en 2009

Après avoir fortement rebondi au cours du 3ème trimestre 2009, le produit intérieur brut luxembourgeois s'est plus ou moins stabilisé au cours du 4ème trimestre. Corrigé des variations saisonnières, il a en fait légèrement reculé – de 0.2% – mais ce reflux est statistiquement parlant plus proche d'une stagnation que d'une véritable rechute de la dynamique économique luxembourgeoise. Il faut également noter que le PIB a renoué avec un chiffre positif en variation annuelle au 4ème trimestre 2009 (+1.4%, cf. graphique), alors que tous les autres pays de la zone euro restent encore en territoire négatif.

Les données du 4ème trimestre viennent s'ajouter à celles des trimestres précédents pour constituer la première estimation annuelle du PIB. Ainsi, le PIB luxembourgeois affiche un recul de 3.4% sur l'ensemble de l'année de 2009. La baisse s'avère certes un peu moins marquée que prévue1, mais cela n'altère en rien le constat d'une récession de très forte ampleur pour l'année passée, en attendant des données plus détaillées et consolidées (qui seront publiées en octobre 2010).

Même si la plupart des activités marchandes ont été touchées par un recul de l'activité, cette récession s'est matérialisée essentiellement au travers de deux branches:

l'industrie et le secteur financier. L'industrie a été la plus durement touchée: elle a contribué pour moitié environ à la baisse de la valeur ajoutée en 2009. En termes d'emplois, c'est également dans cette branche que l'impact de la récession a été le plus marqué, avec une baisse des effectifs de 2.5% sur l'ensemble de l'année (cf.

rubrique "Marché du travail" dans ce numéro). Le recul de l'emploi industriel aurait pu être bien plus important si les entreprises n'avaient pas massivement recouru au dispositif du chômage partiel car, dans le même temps, la valeur ajoutée de la branche a subi un recul de près de 18%. Ce moindre ajustement de l'emploi par rapport à l'affaissement de l'activité a de fait entraîné un recul très marqué de la productivité (du travail) dans l'industrie en 2009.

Le secteur financier contribue quant à lui à hauteur d'un tiers au recul du PIB sur l'année écoulée. Les activités financières, en termes de valeur ajoutée, se sont cependant redressées à partir du 3ème trimestre 2009 (+2.6%) et le 4ème trimestre est venu confirmer ce mouvement (+0.9%). On observe la même dynamique du côté des services aux entreprises, dont l'activité est en partie liée à celle du secteur financier, avec une progression pour le 2ème trimestre consécutif (+0.7% en T3 et +1.2% en T4).

Les perspectives pour le 1er trimestre 2010 sont plutôt encourageantes. L'environnement international s'est considérablement amélioré sur les premiers mois de 2010, y compris au niveau financier où les marchés n'ont pas subi de mouvements baissiers majeurs. La production industrielle, en lien avec le net redressement des

enquêtes de conjoncture observé sur les derniers mois, montre une progression notable sur le début de l'année.

Enfin, les premières données disponibles en termes de chiffres d'affaires, sur les 2 premiers mois de l'année, confirment la poursuite de l'orientation plus favorable prise par les activités de services sur la fin de 2009.

Le 2ème trimestre 2010 pourrait en revanche laisser apparaître un nouveau ralentissement de l'activité, sous l'effet de facteurs conjoncturels comme la baisse des marchés dans le sillage de la crise liée aux dettes publiques en Europe ou encore le plafonnement – voire la légère baisse – de certains indicateurs avancés dans la zone euro (surtout pour l'industrie).

Graphique 10: PIB et emploi

Source: STATEC

-8 -4 0 4 8 12 16

1997 T1 1998 T1 1999 T1 2000 T1 2001 T1 2002 T1 2003 T1 2004 T1 2005 T1 2006 T1 2007 T1 2008 T1 2009 T1

Variation annuelle en %

-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8

Variation annuelle en %

PIB à prix constants (éch. g.) Emploi intérieur (éch. dr.)

Graphique 11: Comparaison internationale

Sources: STATEC, Eurostat

-3.0 -2.0 -1.0 0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0

2005 T1 2005 T3 2006 T1 2006 T3 2007 T1 2007 T3 2008 T1 2008 T3 2009 T1 2009 T3 2010 T1

Evolution en % par rapport au trimestre précédent

PIB Luxembourg PIB zone euro PIB Etats-Unis

___________

1La dernière prévision du STATEC, élaborée en décembre 2009, tablait sur une baisse de 3.9%.

(14)

Note de conjoncture n° 1-10 14

Tableau 3: PIB et composantes de la demande

2009 T1 2009 T2 2009 T3 2009 T4 2009 T1 2009 T2 2009 T3 2009 T4

Variation sur un trimestre en % Variation sur un an en %

Dépense de consommation finale des ménages et ISBLSM -0.6 -0.2 0.6 -1.0 1.0 -1.1 -0.8 -1.2

Dépense de consommation finale des administrations publiques 0.6 -0.1 1.2 0.2 4.9 2.3 2.7 1.8

Formation brute de capital -7.9 -15.0 -1.8 6.3 -1.9 -10.8 -26.7 -18.3

Exportations de biens et de services -5.4 -3.2 7.8 2.0 -11.0 -13.8 -5.6 0.7

Importations de biens et de services (caf) -10.1 2.1 5.1 2.9 -13.5 -11.8 -10.2 -0.8

PIB -1.3 -1.6 4.8 -0.2 -6.0 -7.6 -1.1 1.4

Source: STATEC (données en volume, corrigées des variations saisonnières)

Tableau 4: Valeur ajoutée par branche

2009 T1 2009 T2 2009 T3 2009 T4 2009 T1 2009 T2 2009 T3 2009 T4

Variation sur un trimestre en % Variation sur un an en %

Agriculture, chasse et pêche 4.5 4.1 3.6 -0.5 5.0 14.3 16.1 12.2

Industrie, y compris énergie -8.1 2.0 9.0 -4.0 -24.9 -24.3 -16.3 -1.9

Construction -1.2 -4.1 7.9 -3.5 -1.3 -6.7 1.2 -1.3

Commerce, Horeca, transports et communications -0.7 -2.5 2.6 4.9 -6.1 -9.5 -3.4 4.3

Activités financières et services aux entreprises -0.6 -2.3 2.3 1.8 -7.3 -6.0 -2.8 1.2

Autres activités de services 1.2 0.3 1.7 -1.4 4.4 2.0 2.9 1.7

Valeur ajoutée totale -1.6 -1.4 3.0 1.2 -6.9 -7.4 -3.1 1.2

Source: STATEC (données en volume, corrigées des variations saisonnières)

Analyse statistique des révisions du PIB trimestriel du Luxembourg

Les données des comptes nationaux trimestriels ont été publiées pour la première fois par le STATEC en avril 2005 et remontent jusqu'en 1995. Elles sont complétées et éventuellement révisées tous les trois mois (au début des mois de janvier, avril, juillet et octobre) lorsqu'un nouveau trimestre est ajouté. Une étude publiée

récemment par le STATEC1 vise à analyser les révisions du PIB effectuées depuis le lancement des comptes

trimestriels en 2005. Cet encart en reprend les éléments essentiels.

Par révision (R), on entend la différence arithmétique entre deux taux de croissance trimestriels du PIB désaisonnalisé, par exemple celui de la première estimation (P) et celui en vigueur plus tard (L).

t t

t L P

R = −

Le tableau A reprend un extrait historique des données de croissance trimestrielle du PIB en volume. Il permet donc d’identifier les révisions en question:

Tableau A: Historique de taux de croissance trimestriel désaisonnalisé du PIB luxembourgeois

Date de publication

2007 T1 2007 T2 2007 T3 2007 T4 2008 T1 2008 T2 2008 T3 2008 T4 2009 T1

oct-07 0.7 1.0

janv-08 1.0 1.2 1.3

avr-08 0.6 0.9 0.7 1.0

juil-08 1.3 0.2 0.4 1.2 1.3

oct-08 1.8 0.1 1.0 0.6 -0.7 2.0

janv-09 1.8 0.1 1.4 0.3 -0.6 1.4 -1.3

avr-09 1.9 -0.4 2.0 0.3 -1.0 0.3 -0.3 -4.5

juil-09 2.0 0.0 1.5 0.5 -1.0 0.2 -0.6 -3.6 -1.5

oct-09 1.5 0.9 1.7 0.4 0.4 -1.0 -0.4 -2.9 -1.7

Source: STATEC

Trimestre de référence, reference en %, par rapport au trimestre précédent

__________

1Cf. Working paper N° 39/2010 de la série "Economie et statistiques" du STATEC

(http://www.statistiques.public.lu/fr/publications/series/Economie_et_statistiques/2010/39_2010/39_2010.pdf)

(15)

La méthodologie appliquée est basée sur une approche multi-nationale standardisée mise à disposition par l'OCDE. Les données examinées sont celles du PIB trimestriel désaisonnalisé, en taux de croissance par rapport au trimestre précédent. Pour tous les pays et pour un trimestre donné, les variations trimestrielles suivantes sont examinées: la première estimation, les chiffres en vigueur 5 mois, un an, deux ans et trois ans plus tard ainsi que la dernière estimation. Sur base de ces observations, différents indicateurs statistiques de dispersion sont calculés: la révision moyenne, la révision moyenne en valeur absolue et la révision moyenne en valeur absolue divisée par le taux de croissance historique moyen.

La révision moyenne:

( ) ∑

=

=

=

n

1 t

t t

t R

n P 1 n L

R 1

permet de vérifier s'il existe un biais directionnel sur les estimations successives de la croissance trimestrielle du PIB, c'est-à-dire si la croissance est systématiquement sur- ou sous-évaluée lors des premières publications. La principale conclusion est qu'il n'y a pas de biais

systématique à la baisse ou à la hausse sur la croissance trimestrielle du PIB en volume depuis 1995. Mais l'indicateur statistique "révision moyenne" comporte un défaut à savoir que des révisions négatives (c'est-à-dire sur-estimation initiale) peuvent être compensées par des révisions ultérieures allant en sens inverse. Le prochain indicateur statistique permet de parer à cet inconvénient.

La révision moyenne prise en valeur absolue:

= =

=

= n

1 t

t n

1 t

t

t R

n P 1 n L

MAR 1

exprime chaque révision, qu'elle soit à la hausse ou à la baisse, par un chiffre positif. Sur cette série de chiffres

positifs est prise une moyenne qui donne une idée sur l'ampleur des révisions, indépendamment du fait qu'elles soient à la hausse ou à la baisse. Les résultats en question sont assez défavorables pour le Luxembourg dans la mesure où les révisions absolues sont importantes, en comparaison internationale, et augmentent au fil du temps: la moyenne des révisions absolues 3 ans après la première estimation est supérieure à la révision effectuée 5 mois ou deux ans après la première estimation. Tous les pays ne présentent pas ce caractère croissant des révisions. Cet indicateur est toutefois biaisé par la propriété statistique bien connue qu'une série présentant une moyenne plus élevée peut également disposer d'indicateurs de dispersion statistique plus importants, ce qui se remarque effectivement au niveau de la comparaison internationale effectuée1.

Le dernier indicateur pris en compte corrige ce défaut: il s'agit de la révision moyenne prise en valeur absolue divisée par le taux de croissance historique moyen:

=

=

=

= =

= n

1 t

t n

1 t

t n

1 t

t n

1 t

t t

L R

L P L RMAR

Cet indicateur corrige le principal défaut du précédent en normant la révision moyenne absolue. En procédant de la sorte, le Luxembourg se situe toujours parmi les pays où la croissance est la plus révisée, mais il n'est pas le seul dans ce cas de figure (voir Graphique A). D'autres pays présentant des performances similaires sont la Suisse, le Danemark et la Finlande. Le groupe des pays avec des révisions comparativement faibles sur toutes les périodes comprend le Portugal, le Canada, la Corée et les Etats- Unis.

Graphique A : Révision moyenne relative en valeur absolue 1995.2-2009.2 en %

Source: STATEC

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7

AUT BEL CAN CH CZ DEN F FIN GER IRE IT JP KOR LUX NO NZ PT SP UK USA

révision après cinq moins

révision après un an

révision après deux ans

révision aprés trois ans

dernière révision

__________

1D'autres pays qui présentent une révision absolue moyenne élevée sont le Danemark, la Finlande, l'Irlande, la Norvège et la Nouvelle- Zélande, soit des petites économies ouvertes présentant généralement des taux de croissance du élevés.

(16)
(17)

3. Activité par branches

3.1 Industrie

Graphique 12: Activité récente dans l’industrie

Source: STATEC (données désaisonnalisées)

-35 -30 -25 -20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20 25

01 T1 01 T3 02 T1 02 T3 03 T1 03 T3 04 T1 04 T3 05 T1 05 T3 06 T1 06 T3 07 T1 07 T3 08 T1 08 T3 09 T1 09 T3 10 T1

Variation trimestrielle en %

-80 -70 -60 -50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40

Solde des réponses positives et négatives

Production désaisonnalisée (échelle de gauche)

Nouvelles commandes, série désaisonnalisée (échelle de gauche)

Opinions sur l'activité récente (échelle de droite)

Opinions sur le carnet de commandes (échelle de droite)

Une production au plus bas sur le début de 2009…

La production industrielle luxembourgeoise s'est repliée de 16% en 2009, après une baisse de 5% déjà en 2008.

C'est en fait à partir du 4ème trimestre 2008 que la production a entamé une chute très rapide et le point bas a été atteint sur les premiers mois de 2009. Il s'agit, historiquement, d'un des replis les plus marqués jamais enregistrés par l'industrie luxembourgeoise.

Les branches produisant des biens d’équipement (-30%) et des biens intermédiaires (-17%) ont été les plus touchées (cf. Graphique 17). Parmi celles-ci, notons l’industrie des produits du caoutchouc (-48% par rapport à 2008), la fabrication de machines et d’équipements (-29%), la fabrication de produits électroniques (-28%), la fabrication de produits métalliques (-21%) ou encore le matériel de transport et autres industries

manufacturières (-21%). Les seules branches ayant accru leur production en 2009 sont celles de l’alimentation (+1.5%) et des boissons et tabacs (+1.4%), en fait celles qui sont le moins dépendantes de la situation

conjoncturelle générale.

… suivie d'un redressement à partir du 3ème trimestre Un rebond s'est opéré à l'approche de l'été,

principalement sous l'impulsion d'une reprise dans la sidérurgie. Ce revirement de tendance est toujours perceptible sur les dernières données disponibles (mars 2010) et devrait se prolonger sur le 2ème trimestre 2010 si l'on en croit les résultats des enquêtes de conjoncture.

Graphique 13: Enquête de conjoncture, production et carnets de commandes, industrie

Source: STATEC

-100 -80 -60 -40 -20 0 20 40

janv-07 avr-07 juil-07 oct-07 janv-08 avr-08 juil-08 oct-08 janv-09 avr-09 juil-09 oct-09 janv-10 avr-10

Soldes d'opinions

Tendance récente Carnets de commandes Emploi

En effet, l'enquête de conjoncture du mois d'avril 2010 vient confirmer cette tendance à l'amélioration (cf.

Graphique 13). Le mouvement est nettement perceptible sur le jugement des industriels vis-à-vis de la tendance récente et, dans une moindre mesure, sur celui relatif aux carnets de commandes. Il est également réjouissant de constater que cette dynamique se transmet aux

perspectives d'emploi, un résultat cohérent avec la baisse du nombre de demandes de chômage partiel émanant des entreprises de l'industrie (58 en avril, contre 70 en janvier). Le degré d'utilisation des capacités de

production confirme le rebond (cf. Graphique 14), mais il

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