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HAL Id: jpa-00205492

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205492

Submitted on 1 Jan 1963

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Les ondes de polarisation dans les solides

André Kahane

To cite this version:

André Kahane. Les ondes de polarisation dans les solides. Journal de Physique, 1963, 24 (6), pp.394-

404. �10.1051/jphys:01963002406039400�. �jpa-00205492�

(2)

394.

EXPOSE ET MISE AU POINT BIBLIOGRAPHIQUE

LES ONDES DE POLARISATION DANS LES SOLIDES Par ANDRÉ KAHANE,

Faculté des Sciences de Grenoble.

Résumé. 2014 La théorie des ondes de polarisation concerne les ondes élastiques se propageant

dans un milieu à forte polarisabilité ionique.

Les bases de la théorie sont exposées à partir de la présentation classique de Born et Huang et

ses applications sont passées en revue. Quelques indications sont données sur les développements

récents de la théorie des ondes de polarisation en liaison avec les propriétés ferroélectriques des

cristaux.

Abstract.

2014

The theory of polarisation waves is concerned with elastic waves moving in a

medium of high ionic polarisability.

The bases of the theory are set forth from Born and Huang’s standard exposition as a starting- point, then we give a survey of its applications. A few indications are given of the latest develop-

ments of the theory of polarisation waves in connection with the ferroelectric properties of crystals.

LE JOURNAL DE PHYSIQUE 24, 1963, 394.

Introduction.

-

On a coutume d’appeler ondes de polarisation les ondes élastiques qui se propagent dans

les cristaux a forte polarisabilité ionique ; cette propa-

gation s’accompagne d’une polarisation periodique du

milieu dont il faut tenir compte dans 1’6tude des vibra- tions du reseau cristallin.

Les m6thodes appliquees a ce probl6me sont bas6es

sur une theorie macroscopique que nous exposons dans la premiere partie de cette étude ; nous nous inspirons

de la presentation classique de Born et Huang [1].

Dans la seconde partie, nous essayons de faire une

analyse critique de la theorie pour en preciser les

limites et en indiquer les généralisations possibles.

Dans la troisieme partie, nous montrons comment de

nombreux auteurs ont d6velopp6 la theorie des-ondes de polarisation, en particulier, sous une forme micro- scopique, pour relier entre elles diverses propri6t6s des

cristaux ioniques.

Dans la quatri6me partie, nous donnons quelques

indications sur les développements r6cents de la theorie des ondes de polarisation en liaison avec les proprietes ferroélectriques des cristaux.

I.

-

Th6orie macroseopique

des ondes de polarisation.

L’étude des ondes de polarisation exige, en principe, qu’on tienne compte des interactions entre ions tr6s

6loign6s dans le réseau. Pratiquement, on admet que seuls les ions proches voisins d’un ion donne exercent

sur ce dernier une action directe et l’on exprime 1’effet

des autres ions a travers la polarisation macroscopique

dn milieu ; on attribue a cette polarisation la période

et la phase de l’onde élastique.

r

C’est ainsi qu’ont ete etudies les cristaux ioniques de symétrie cubique ; on montre qu’on doit distinguer,

dans ces cristaux, les ondes elastiques longitudinales et

transversales associ6es a un meme vecteur d’ondes k meme lorsque lki tend vers 0 (cf. I, parag. 1) ; on peut, ensuite, 6tablir certaines relations entre propri6t6s mécaniques, 6lectriques et optiques des cristaux ioni- ques (ct parag. 2).

Citons, parmi leo premieres etudes, celles de Keller-

mann [2], de Lyddane, Sachs et Teller [3] qui 6ta-

blirent

-

par des considerations d’électrostatique un

peu artificielles - la relation :

(w1 et cjt sont les pulsations des ondes longitudinales

et transversales, so et les constantes di6lectriques

a tres basse et tres haute fréquence). Citons parmi

les exposes d6taill6s recents, ceux de Born et Huang [1],

Frolich [4], Herpin [5].

1. Distinction entre ondes longitudinales et trans- versales.

-

Consid6rons une onde élastique, plane, de

vecteur d’ondes k et de pulsation w ; la polarisation P, le champ moyen E et le deplacement 6lectrique

D = E + 47rP sont des fonctions p6riodiques du temps

et de 1’espace suivant une loi en exp i(kr

-

mt).

La vitesse de l’onde élastique co Ilkl est tres inf6rieiire a la vitesse de la lumiere si bien qu’on peut negliger les

effets de retard (pour une etude des effets de retaid,

voir Born et Huang [1], p. 89). On supposera aussi

qu’il n’existe ni charges 6lectriques libres ni effet de conduction.

Dans ce cas, on peut toujours écrire, d’apres les

définitions memes du champ et de l’induction 6lee-

trique

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01963002406039400

(3)

Supposons d’abord P parallele a k ondes longitudi- nales ; on verifie ais6ment que V A P = 0 done

d’après I,1

Des relations 1,2 et 1,3 on deduit

Supposons, ensuite, P perpendiculaire a k, ondes transversales ; V.p = 0, done d’après 1,2.

Des relations 1,1 et 1,4 on dédnit

Ainsi le champ moyen dans le cristal

-

qui traduit

les actions a grande distance

-

est-il different suivant

que les ondes de polarisation sont transversales ou

longitudinales.

La demonstration s’applique, en toute rigueur, a un

milieu infini. Les résultats restent cependant valahles

si les dimensions du cristal sont tres sup6rieures a la longueur d’onde 2n Ilkj de l’onde élastique. Dans la

suite on appellera done ondes longues les ondes de pola-

risation dont la longueur d’onde est grande par rapport

aux distances interatomiques mais reste petite par

rapport aux dimensions du cristal.

2. Loi de dispersion de la constante di6lectrique.

Formule de Lyddane.

-

Nous allons montrer qu’il

est possible d’établir la loi de dispersion de la cons-

tante dielectrique, de calculer le rapport des pulsations

des deux types d’ondes, w1/wt, pour Iki petit

-

ondes

longues

-

a partir d’une representation phenomeno- logique du comportement dynamique du cristal. Le principe de cette presentation est du 6 Huang [6].

Soit W le deplacement relatif des ions + et - ; le

mouvement relatif de ces ions, dans une vibration de

fréquence m du reseau est défini par

ou

-

aW et bE expriment respectivement les actions a coiirte et longue distance. E est ici le champ moyen

ou champ macroscopique. On pose, d’autre part

en admettant que l’on peut distinguer dans la polari-

sation du milieu deux termes independants respecti-

vement proportionnels au deplacement relatif des ions et au champ moyen.

A partir de 1,5, 1,6 et de la relation définissant la

constante diélectrique : zE. = É + 4nP, on peut eta- hlir la formule de dispersion

L’application de cette relation au cas des fréquences optiques (w ---> oo), du champ statique (w = 0), des

ondes longitudinales (E = - 47rP) ou transversales

(E = 0) donne les expressions suivantes :

En eliminant a, b, c, d, entre ces qnatre 6quations,

on etahlit la relation de Lyddane

On peut 6galement écrjre la relation 1,7 sons la forme classirlne :

En comparant 1,13 et 1,7 on peut exprimer a, b, c et d en fonction de e,,, e,. cot. Cela est particulierement

int6ressant si l’on peut relier abcd aux propri6t6s microscopiques du cristal (voir III).

3. Pr6sentation semi-microscopique.

-

On peut

d6duire les résultats precedents d’une theorie semi-

microscopique : c’est la voie suivie a l’origine par Lyd-

dane et coll. [3] et reprise par Frulich [4] sous iine

forme plus precise.

On definit le champ effectif ou champ de polarisation agissant sur un ion M qui n’est pas 6gal au champ

moyen calcule plus haut ; il faut, en effet, tenir compte

de la r6partition discontinue des charges et eliminer,

dans le calcul du champ, la contribution de l’ion M

considéré ; l’artifice suivant permet de la faire : on d6coupe autour de M une sphere grande par rapport à

la maille du r6seau, petite devant la longueur d’onde

de l’onde de polarisation ; le champ agissant sur M

est la somme du champ moyen cree par le milieu exte- rieur a la sphere, du champ des charges supjrficiellos

laiss6es sur la cavite gph6rique par la polarisation, (4n /3) P, et du champ produit par les dipoles int6rieurs

a la sphere ; dans un milieu de symétrie cl1hiql1P, ce

dernier champ est nul si bien que

Soit, encore, d’apres les résultats du paragraphe 1°, I,

Eeff ::---(8n/3) P pour les ondes longitudinales. 1,15 Eeff

= { (l11t /3) P pour les ondes transversales.

En r6siimant une presentation assez complexe, la

m6thode de Frölich revient a admettre la validite

d’6quations du type 1,5 et 1,6 ou E repr6sente main-

tenant le champ etfectif :

En eliminant W entre ces 6qtiations, on obtient

(4)

D’autre part, en utilisant 1,14 et la definition du

deplacement 6lectrique (c - 1) Emoyen = 4nP, on obtient

En comparant 1,18 et 1,19 dans le cas des ondes optiques, du champ statique, des ondes progressives longues longitudinales ou transversales, on peut 6tablir

la formule de Lyddane ou calculer a’, b’, c’, d’ en fonc-

tion de Eo, Sa, mi, wt.

II.

-

Discussion critique de la th6orie macroscopique.

Les valeurs calcul6es du champ moyen associé aux ondes transversales et longitudinales semblent r6sul-

ter d’un artifice de calcul plutot que d’une evidence

physique.

De meme le calcul tres classique du champ effectif à partir du champ moyen est peu rigoureux et 1’on ne peut guere étendre le r6sultat obtenu a des cristaux

appartenant a des groupes de sym6trie non cubiques.

La distinction entre ondes elastiques longitudinales

et transversales associ6es a un vecteur d’ondes k est

6galement matiere a discussion : cette distinction semble perdre toute valeur lorsque k tend vers 0 ; et

meme pour les valeurs finies de k et dans un cristal

cubique, les ondes ne sont purement longitudinales ou

transversales que pour certaines directions privilégiées.

Enfin, la theorie macroscopique est 6videmment insuffisante et il faut tenir compte, dans une approche microscopique, de la complexite du champ cristallin

et des effets d’anharmonicite.

Nous consacrons la partie III de cette etude aux

théories microscopiques et nous y 6voquerons ces ques- tions qui retiennent l’attention de nombreux cher- cheurs.

Dans les paragraphes qui suivent nous allons plutot

nous efforcer de pr6ciser les bases de la theorie macros-

copique expos6e dans la première partie.

1. Théorie du champ coulombien dans un r6seau de

dipoles.

-

Nous nous proposons, dans ce qui suit, de pr6ciser les notions de champ moyen, champ interne et champ efifectif en nous inspirant de 1’expos6 de Born et Huang [1]. En meme temps, nous 6tablirons des for- mules valables pour des cristaux non cubiques.

Consid6rons une onde élastique de fréquence to et de

vecteur d’onde y (lyl = 1/À) se propageant dans un

cristal formé de particules charg6es. Pour exprimer

1’action des forces Coulombiennes des ions mobiles en un point M quelconque, on admet que se superposent 1’action des ions supposes fixes en leur position d’équi-

libre et Faction de dipoles oscillants situ6s 6galement

aux noeuds du r6seau.

Si M est un ion dans le cristal, on distinguera parmi

les forces qui agissent sur lui : d’une part, les forces non coulombiennes et les forces coulombiennes dues à

Faction des ions fixes ; d’autre part,l’action des dipoles

oscillants.

On peut exprimer le premier groupe de forces par une force de rappel plus ou moins compliqu6e agissant sur

l’ion M dans la mesure ou les forces non coulombiennes sont a court rayon d’action par rapport a la longueur

d’onde de l’onde élastique.

Pour exprimer Ie deuxi6me groupe de forces, nous allons, dans ce qui suit, calculer le champ créé en un point quelconque M par une infinite de dipoles situ6s

aux noeuds d’un reseau.

Nous utilisons la m6thode d’Ewald appliquee

d’abord pour plus de simplicite au cas d’un reseau simple (comportant un atome par maille) d6fini par L’ondp élastique er6e, aux sommcts dn resean, une polarisation,

La composante suivant oc du champ Coulombien

en un point M tel que OM = x est d6finie par

A 1’aide de l’identit6

la formule 11,3 peut s’écrire

Par une transformation de Fourier on peut d6mon-

trer que X(p) est équivalent a Y(p) (transformation d’Ewald).

ou va est le volume de la maille dans 1’espace direct et

ou y(h) définit la position des noeuds du reseau reci- proque.

Puisque X(p) = Y(p), l’int6grale de la formule 11,5 peut etre coupee en deux parties et le champ Coulom-

bien est d6fini par

A) CHAMP MOYEN OU MACROSCOPIQUE. - Les

expressions X et Y, dans l’accolade (11,8), s’écrivent,

en remplacant X(p) et Y(o) par leurs valeurs (11,6,7)

(5)

On calculera El en faisant ainsi deux sommations, l’une dans 1’espace reel l’autre dans l’espace reci-

proque ; pour un choix convenable de R, les deux

sommes convergent rapidement.

Mais la fonction Y est singuliere pour y = 0 ; le

terme de la sommation correspondant a h = 0, visi-

blement responsable de cette singularité, s’écrit apres i ntegration en p et derivation Ô Xoc ô: x effectuées:

Lorsque y tend vers 0, cette expression se r6dult à

Eg§ est la composante du champ moyen calculé en 1, paragraphe 1°. On vérifie que Em varie de

-

47tP (ou P = p jva) lorsqu’on passe du cas des ondes longi-

tudinales a celui des ondes transversales.

En 61iminant de Ec (champ Coulombien) la valeur de Em (champ moyen) on d6finit une fonction continue pour y = 0 : le champ interne Ei. Dans la suite nous

calculons la valeur de Ei pour y = 0 (ondes longues) ;

dans ce cas Ei est d6fini par la formule 11,13 :

B) CHAMP EFFECTIF OU D’EXCITATION OU DE POLA- RISATION.

-

D’après 11,13 il est visible que Ea n’est

pas defini pour x = x(l) c’est-a-dire aux noeuds du reseau. Pour x = 0 par exemple, la singularite de la

fonction est due a 1’effet du dipole situe a l’origine.

Pour définir le champ agissant a l’origine on doit sous-

traire de Ei la contribution du dipole origine

On obtient Ee" fonction d6finie a l’origine, qui repre-

sente la partie « microscopique » du champ effectif agissant en 0 (le champ effectif Ee, comprend, en outre,

le champ moyen calcule en A).

La valeur de Ea, a l’origine est, tous les calculs faits,

donn6e par 1’expression 11,15 dans laquelle xa xo sont les coordonn6es d’un noeuds du reseau direct et r la dis- tance a l’origine ; de meme Yex, yB et s sont des quantités analogues dans le reseau r6ciproque

La formule pr6c6dente peut etre ais6ment établie dans le cas d’un reseau complexe ou les N atomes d’une

maille sont reperes par la lettre k. La sommation ini- tiale doit etre faite par rapport à B et k ; xa, r3 et r son relatif a la maille l et a 1’atome k dans la maille ; enfin,

dans la sommation par rapport a h, on doit faire figurer 1’expression eneadr6e (x pouvant prendre toutes le

valeurs xl, x,,

...

xN). Quant au champ moyen de ]a formule II,11 il est maintenant d6fini par :

les formules 11,15 et 11,16 définissent done, de maniere genprale, le champ effectif Ee == E. + Ee’ agissant sur

un ion place a l’origine.

C) CHAMP DE LORENTZ.

-

Nous sommes libres de

choisir la valeur de la limite d’intégration R. Nous

poserons ici .R = vnla. Le deuxi6me terme de 11,15 s’écrit, pour un r6seau complexe

On peut choisir une valeur de a telle que

Le champ E, = 47r/3 P est alors appel6 chanip de

Lorentz et le champ effectif peut finalement etre 6crit de mani6re precise pour un reseau complexe sans

caracteres de symetrie particuliers.

ou AE est defini par ses composantes

(6)

398

avec a defini par la relation 11,18 reliant la polarisa-

tion de l’ion origine a la polarisation macroscopique

du milieu.

Dans le cas de cristaux cubiques ioniques (type NaCl), les ions homologues d’indice k ont meme pola- risation ; par rapport a l’ion origine, ils se corres-

pondent dans les operations de symetrie du systeme cubique de sorte que

La partie de Ex associee aux ions d’indice k s’écrit done (pour k # 0) en tenant compte de la relation

pr6c6dente

Or l’égalité

est un cas particulier de la transformation d’Ewald

(11,6,7). En notant que, dans 11,22, la sommation en k est incomplete, on en deduit

Pour les ions d’indice 0, homologues de l’origine, les

deux sommations sont incompletes d’ou

Finaleiiient, en tenant compte de la valeur de a

d6finie par 11,18, AE,,, = AEO + E AEk - 0 ;

k =/= o

le champ effectif, pour les cristaux cubiques est la

somme du champ moyen et du champ de Lorentz.

Cette m6thode de presentation du champ de Lorentz

differe de celle de Born et Huang [1] (appendice VI).

Elle permet de calculer la valeur de AE pour un cristal

quelconque ; elle peut etre transpos6e au calcul des

birefringences en consid6rant les polarisations 6lectro- niques [7].

De mani6re plus g6n6rale, Hall [9] a montre que la theorie des ondes de polarisation, d6velopp6e par Born et Huang pour les cristaux ioniques peut etre adaptee

4 1’6tude de cristaux moléculaires : le calcul de 1’energie

d’un cristal mol6culaire - a une molecule par maille

-

dans un 6tat excite est mathematiquement ana- logue au calcul de 1’energie de vibration d’un cristal

ionique. Ainsi, Hall peut-il remplacer 1’action mutuelle des molecules par 1’interaction entre une molecule et le

champ electromagnetique.

2° Ondes longitudinales et ondes transversales.

-

De maniere g6n6rale, dans un reseau cristallin complexe comprenant N atomes par maille, trois vibrations

« acoustiques )) et 3 N - 3 vibrations « optiques » sont

associ6es au vecteur d’onde k. La description du mou-

v emcnt des atomes dans le réseau est compliquee et il n’est, en general, pas possible de définir des ondes longitudinales et transversales.

Dans le cas des cristaux cubiques, de Launay [9]

montre, sans introduire aucune hypothèse sur leur

structure microscopique, que les ondes acoustiques ne peuvent etre s6par6es en longitudinales et transver-

sales par rapport a k, que si k est normal a l’un des

plans (100), (100) ou (1,1,1).

Rosenstock [10], constatant que le meme probleme

n’a pas 6t6 tralt6 pour les modes optiques, étudie, à

titre d’exeinple, un reseau particulier : reseau plan diatomique « carr6 centre » avec forces centrales entre

premiers et seconds voisins ; il montre que lorsque k

tend vers 0, les mouvements des atoires voisins (-/) et (-) sont paralleles dans les modes acoustiques et anti- parall6leg dans les modes optiques ; les deux vibrations optiques sont perpsndiculaires l’une a 1’autre (de

meme les vibrations acoustiques) mais les unes et les

autres ne sont purement transversales ou longitudi-

nales que si k est parallele a Ox ou Oy. Rosenstock signale 6galement que, sur son modele, w1/wt = 1 pour k --> 0 ; il en conclut que la notion d’onde longi-

tudinale ou transversale est, en general, sans fonde-

ment.

Les conclusions de Rosenstock sont erron6es dans la

mesure ou il n6glige, dans 1’etude de son modèle (et

dans la generalisation qu’il en fait) les actions a longue

distance traduite par le champ de polarisation ; le probleme semble, a priori, un cercle vicieux puisqu’il faut, pour calculer la valeur du champ de polarisation,

définir des ondes elastiques longitudinales ou transver-

sales par rapport a un vecteur k ! !

En fait, le domaine de validite de la theorie classique

des ondes de polarisation dans les cristaux cubiques, peut etre precise de la maniere suivante : consid6rons,

en ne tenant pas compte du champ effeetif, un mode

propre optique correspondant a k = 0, triplement d6g6n6r6 ; lorsqu’on tient compte de ce champ pour des valeurs de k tres voisines de 0, nous aligns montrer

que la degenerescence est levee, donnant naissance à

un mode propre simple, longitudinal, et a un mode

propre transversal doublement d6g6n6r6.

Représentons, en effet, un mouvement propre

optique triplement d6g6n6r6 par un oscillateur harmo-

nique OM de pulsation o. Le mouvement de M sur un

axe d’orientation quelconque Ou est un mouvement

,propre. Appliquer, dans le cristal, un champ effectif,

revient a appliquer A l’oscillateur (qui prend mainte-

nant une pulsation w’) :

d’une part, le champ (4n /3) P cos to’ t P est paral, -

16le a Ou ;

d’autre part, le champ moyen Em (f ormule 11,12) qui

est toujours parallele a k meme lorsque k tend vers 0.

Le mouvement de M sur Ou ne reste mouvement propre associ6 a une pulsation w’ que dans deux cas :

a) lorsque Em donc k est parallele a Ou ; c’est le cas

des ondeb longitudinales,

b) lorsque Em = 0, ce qui a lieu, d’apres II,12, lorsque k est perpendiculaire a P, donc a Ou. C’est le ces

des ondes transversales et w’ = c,,t.

L’orientation de Ou etant quelconque, a toute direc-

tion k on pourra associer une onde longitudinale (en

(7)

prenant Ou parallele a k) et une onde transversale doublement d6g6n6r6e (en prenant Ou perpendiculaire

a k). Pour les cristaux de sym6trie cubique on se trouve

dans les conditions enoncees plus haut et pour toute direction associée a un vecteur k qui tend vers 0 on peut d6finir de mani6re univoque w1 et (Dt. 11 n’en est

pas de meme pour les cristaux de plus basse symetrie

comme 1’a montre Poulet [11] (voir III, paragraphe 40).

Boccara [121 a 6tudi6 ce probleme : il a etabli les conditions necessaires et sufflsantes pour qu’un vecteur

d’ondes q, parallele a une direction donn6e, pilote des

ondes longitudinales ou transversales pures. Pour les ondes longitudinales q est dirig6 suivant un axe de sym6trie d’ordre 2, 3, 4, 6, 3, 4 ou 6. Pour les ondes

transversales, q est dirig6 suivant un axe d’ordre 3, 4, 6, 3, 6 ou contenu dans un miroir.

III,

-

Applications de la theorie

des ondes de polarisation.

Nous passons en revue, dans la troisièn1e partie de

cet expose, diff6rentes questions qui sont en relation

avec la theorie des ondes de polarisation. Le champ de

la theorie est pratiquement limite aux cristaux ioniques

de types NaCI, CsCI ou ZnS et les principes exposes

dans la partie I servent de base a l’interprétation des phenomenes ; mais, sur cette base, nne analyse micros- copique d6taill6e des propri6t6s des cristaux ioniques

est d6velopp6e par de nombreux auteurs, permettant d’etablir des liens entre des propri6t6s tres diverses des cristaux ioniques.

Pouvoir dispersif des cristaux ioniques dans le proche infra-rouge.

-

Des 1928, Fuchs et Wolf [13]

ont pu 6tablir des formules empiriques de dispersion

valables de l’ultraviolet au proche infra-rouge pour N aCl et KC1 :

ou vi, V,, v3 sont, dans les deux cas, des frequences d’absorption electronique dans l’U. V. du vide; V4 cor- respond pour NaCI a "’4 = 61,67 u et pour KCI à

X4 = 70,23 V.. On peut comparer ces valeurs aux deter- minations directes plus récentes (voir, par exemple, Szigeti [14]) des longueurs d’onde des bandes d’absorp-

tion dans l’infra-rouge lointain de NaCI et KCI : 61,1 !1.

et 70,7 !1..

Ainsi so trouve confirmée la validite dc la formule de

dispersion theorique 1,7 00 le terme a est 6gal a W2 t. Les

ondes d’absorption 1. R. dans les cristaux ioniques sont

en effet transversales et la frequence d’absorption, pour

un cristal mince (voir plus loin) correspond a Ú)t.

20 Reflexion s6lective des cristaux ioniques.

-

Le pouvoir r6flecteur d’un milieu optiquement isotrope

est donné par

Lorsque co est proche de cot (I,23), R croit rapidement jusqu’a atteindre la valeur 1 pour w = wt ; puis c

etant n6gatif, done n imaginaire pur, R reste 6gal a 1 j usqu’a la valeur de w telle que c(co) = 0 ; w est alors 6gal a w1 d’apres 1,10. Dans cette theorie tres grossière,

la variation du pouvoir réflecteur R doit ètre repr6-

sentee par la courbe de la figure 1, a. En fait, les

courbes experimentales different tres sensiblement de la courbe th6orique : les figures 1, b, c, d, e, repr6sentent

les variations du pouvoir réflecteur en fonction de la

longueur d’onde pour LiF, NaF, NaCl, KCI d’apres

les travaux de Czerny [15] et Hohls [16] ; recemment,

des mesures de pouvoir r6flecteur ont ete faites ou

refaites sur 10 cristaux ioniques par Mitsuishi et

coll. [17] et sur des cristaux semiconducteurs par Haas et Henvis [18] ; les courbes sont analogues a celles de

la figure 1.

FIG. 1.

-

Variation du pouvoir réflecteur en fonction de la longueur d’onde X (en p) : a) courbe th6orique corres- pondant aux formules 111,2 et 1,13 (so = 9, coo = 2,25, Xi = 40 u) ; b, c, d, e, courbes expérimentales de Czerny

et Hohls.

La difference entre la courbe l,cz et les courbes experimentales n’est pas surprenante puisque dans la

formule 1,13 ne figure aucun terme d’amortissement.

On doit introduire ce terme dans la formule 1,5 qui

devient

Dans ces conditions on peut calculer la valeur de wm

pulsation correspondant au maximum de reflexion.

(8)

Havelock [19] a montre que pour les faibles valeurs du rapport y jmt

Le tableau 1 ci-dessous donne quelques valeurs exp6-

rimentales de X,,,, longueur d’onde correspondant au

maximum de r6flexion, rassembl6es par Schaeffer et Matossi [20], les valeurs de Xt calcul6es par la formule 111,4 et les valeurs experimentales recentes [14] de Xt :

TABLEAU 1

Plus r6cemment encore, Yoshinaga [21] et Mit-

suishi [22] ont determine directement cor (voir fcg.1, a),

valeur de la pulsation pour laquelle s’annule le pouvoir réflecteur ; cor correspond a n2 === e = 1 d’après 111,2.

Par l’interm6diaire de 1’expression 1,13 ou l’on pose

s(co) = 1, on peut relier cor a wt.

Dans le tableau 2, on compare la valeur de zo cal- cul6e a partir de Zoo, Àr et Xt a la valeur exp6rimentale directe ; le tableau 2 est extrait d’un article de Kuro-

sawa [23].

TABLEAU 2

Pour vi, frequence associee aux ondes longues longi- tudinales, on ne peut d6duire sa valeur de la courbe experimentale du pouvoir t6flecteur. Haas et Ma- thieu [24] remarquent que vi correspond au cas ou les parties r6elles et imaginaires de l’indice complexe sont egales et deduisent ainsi directement v, de l’intersection des courbes repr6sentant l’indice de refraction et l’indice d’absorption en fonction de la frequence. La

m6thode appliqu6e a la blende donne vi = 367 cm-1 a comparer a la valeur vi == 349 cm-1 obtenue a partir

du spectre Raman.

30 Thdorie microscopique

-

Liaison entre absorption

I. R. et compressibilité.

-

IJOS relations 1,5 et 1,6 sont,

nous 1’avons vu dans la premiere partie, purement phenomenologiques. Une etude microscopique des

actions subies par les ions permet de les justiner et de

relier les constantes a, b, c, d, (donc Ooo, EO, 6)1, 6)t) à des grandeurs atomiques traduisant ces actions. A des details de notation pr6s, nous adoptons 1’expos6 de

Born et Huang [1], (p. 104).

Soient M1 et M2, ul et u2, + Ze et

-

Ze, cx, et OC2 les masses, les deplacements, les charges et les polarisabi-

lit6s electroniques des ions positifs et n6gatifs ; la pola-

risation macroscopique P est donn6e par

En remplaçant ul - u2 par W (notation de ]a partie I) et en utilisant la relation Ee = E + (47t /3) P, III,5 devient

En adoptant les memes hypotheses que dans la deuxi6me partie (d6but du parag. 1 °) les ions sont sou- mis, d’une part, a une force de rappel proportionnelle

a leur deplacement relatif, d’autre part, à l’action du

champ effectif.

Ainsi, en posant M = Mi M2/(M + M2) 1’6qua-

tion de leur mouvement ielatif s’écrit :

soit

Les equations 111,8 et 111,6 sont respectivement 6quivalentes a 1,5 et 1,6. En comparant les deux couples d’equations ont peut relier les parametres microscopiques a so, Eoo, mi et wt. En particulier, on peut aisement calculer la valeur de la constante de force k :

Par rintermediaire de k on peut faire le lien entre les proprietes m6caniques et 6lectriques (ou optiques) des

cristaux ioniques ; k peut, en effet etre reli6, par

exemple, a la compressibilité B du cristal ; on d6montre

pour les cristaux cubiques la relation :

N : nombre d’ions premiers voisins d’un ion de signe oppose.

r, : distance entre deux ions premiers voisins.

De la on deduit la relation suivante, établie a l’origine

par Szigeti [25] en 1950.

On peut comparer la valeur Bc calcul6e a partir dc 111,11 ou l’on connait tous les param,etres, et la valeur exp6rimentale direct e Bm : cela fournit un premier test

de la validite de ]a theorie microscopique expos6e plus

haut. Pour LiF, NaC], Nal, KCI, KBr, KI, la concor-

dance est remarquables (5 010)’ Pour d’autres corps

(T1CI, MgO, etc...) le rapport BM/Bc peut atteindre 2.

On peut d’ailleurs, de la comparaison entre les for-

mules « microscopiques et « macroscopiques )), tirer d’autres relations entre grandeurs independemment mesurables, par exemple :

Si les formules 111,8 et 111,6 sont equivalents A 1,5

et 1,6 s = 1. (Dans de nombreuses etudes, on discute,

(9)

401

non la valeur de s mais celle Ze* /Ze rapport de la charge effective a la charge vraie ; la charge effective

est définie par 1’6quation 111,12 ou 1’on pose s = 1).

Expérimentalement, s varie entre 1,10 et 0,48 pour

une s6rie de cristaux et l’on doit noter qu’il n’y a pas de corps pour lequel on ait, 4 la fois s et BM /Bc voisins

de 1.

Ce probl6me est a l’origine de nombreuses etudes :

Szigeti [25] fait intervenir les deformations de 1’entou- rage 6lectronique d’un ion du aux autres ions du

reseau ; Lundqvist [26], [27] examine l’influence de termes supplémentaires introduits dans 1’expression de 1’6nergie du reseau sur les ondes de polarisation et relie

la valeur de s ou plut6t de Ze* /Ze aux constantes elas-

tiques du cristal ; Dick et Overhauser [28] utilisent un

modele d’ion ou le « noyau » de l’ion est relie a une

(( coquille )) 6lectronique par une force élastique.

Havinga [29], Mashkevich [30] et Cowley [31] pr6cisent

les bases th6oriques de ce modele.

Parallelement, les travaux experimentaux les plus

r6cents dans ce domaine portent a la fois :

- sur les mesures de la compressibilité (ou des cons-

tantes elastiques) : Bergman [32], Bolef et Menes [33],

Dalven et Garland [34] ; ;

- sur les mesures de s, : Hassuhl [35] ;

-

et sur les mesures de wt r6alls6es en particulier

par Jones et coll. [36] a la temperature de I’h6lium liquide.

Ces derniers auteurs ont egalement 6tudi6 la loi de dispersion de c(co) au voisinage de Cùt en mesurant la

longueur d’onde des bandes absorbees par des lames

d’épaisseur croissantes entre 0,5 ll. et 2,5 ll. environ ce qui permet de determiner y (cf. III, parag. 20).

Ainsi, un effort th6orique et experimental est-il acti- vement poursuivi pour am6liorer la theorie microsco-

pique qui relie les constantes di6lectrlques a haut et

basse fréquence, les frequences des bandes d’absorption

et la loi de dispersion dans l’ I. R. et les donn6es m6ca-

niques ou électromécaniques d’autre part (1’6tude, dans

cet esprit, des propri6t6s piézoélectriques a ete faite

par Cowley [31] et Cochran [37]).

40 Mise en évidence directe de 1’existence des deux

types d’ondes

-

Verification de la formule de Lyddane.

-

A) EFFET RAMAN. - Les ondes elastiques longitu-

dinales « optiques )) ont ete mises, pour la premier fois, en evidence en 1952, grace a 1’effet Raman [38].

Dans une etude d’ensemble de ce probleme, Poulet [38 bis] observe deux categories d’anomalies dans le

spectre Raman de certains cristaux.

a) Apparition de raies surnum6raires qui ne peuvent etre class6es dans aucun type de symétrie dans certains cristaux cubiques, ex. BrO3 et CIO,NA [39].

b) Variation des fréquences diffusées, dans certains cristaux non cubiques, suivant l’orientation du cristal dans le triedre fixe du montage : ce phenomene a 6t6

observé pour la premiere fois dans le spectre de IO3H puis dans C104Ll. 3H,O [40].

Poulet interprete ces anomalies en tenant compte de 1’existence des deux types d’ondes, longitudinales

et transversales, dans un cristal ionique et calcule, à I’aide des frequences observ6es en Raman, les valeurs de w1 et wt. En effet, les deux types d’onde peuvent etre

actifs en Raman a condition de produire des variations

de polarisabilité. Ainsi, peut-on v6rifier, de maniere tres directe la formule de Lyddane.

Pour la blende, par exemple, e, = 8,3 et Coo == 5,04 ;

vi = 349 cm-1 et vt = 274 cm-1 dans les experiences

de diffusion Raman (la valeur de vt est confirm6e par les mesures d’absorption I. R. sur lames minces.)

Eo/Zoo = 1,64, (V, /Vt)2 = 1,62 : la concordance est

remarquable.

11 faut signaler que 1’etude de Poulet ne s’applique qu’aux cristaux cubiques dans lesquels une vibration polaire peut manifester son activite en Raman, c’est-à-

dire aux cristaux cubiques piezoélectrriques. Par contre,

elle n’est pas limit6e au seul cas des cristaux cubiques.

Une mise au point g6n6rale sur cette question a 6t6

faite par Mathieu et coll. [41].

B) DIFFUSION DES RAYONS X. - La diffusion des rayons X a ete appliqu6e, pour la premiere fois, à

1’etude du spectre de frequences des cristaux polyato- miques (AgCl en l’ occurence), par Cole [42]. A I’aide

de la theorie de la diffusion des rayons X par les vibra- tions de reseau (Laval [43]) Cole, interprete les r6sul-

tats experimentaux obtenus dans 1’etude de AgCl et

determine le spectre de frequences dans les directions 100, 110, 111. I1 peut distinguer les ondes longitudi-

nales et transversales aussi bien dans la branche opti-

que que dans la branche acoustique.

L’incertitude sur les valeurs de wl et wt extrapol6es

pour k -->- 0 est telle que la verification de la formule de

Lyddane n’est guere possible. I1 ne parait pas, d’ail-

leurs, que 1’auteur se soit propose de faire cette veri-

fication.

L’étude de Cribier [44], plus r6cente, porte sur la fluorine, CaF 2 ; un rappel assez complet est fait de la

theorie de la diffusion des rayons X par l’agitation thermique ; Ie dedoublement des frequences «infra-

rouge )) est mis en evidence sans que les mesures de

pouvoir diffusant puissent donner pour le calcul des

frequences la precision obtenue par 1’effet Raman

(inapplicable, dans ce cas, par suite de la sym6trie

def avorable du cristal). Compte tenu de l’incertitude des résultats, Cribier observe cependant une difference significative entre la valeur de coi /wt = 1,3 donnee par

ses experiences et (Eo / Eoo)1/2 == 1,82.

La m6thode (diffusion des rayons X) est d’ailleurs

limit6e et le succes de 1’etude est du a des circonstances favorables ou les corrections systématiques sont negli- geables. La discordance signalee plus haut entre w1 /wt

et (e, /e, ,)1/2 a 6t6 reconsidérée par Cribier [45] qui

l’ attribue a une evaluation inexacte des corrections sys-

t6matiques.

C) DIFFUSION DES NEUTRONS.

-

La m6thode

d’étude du spectre de frequence des cristaux ioniques

par diffusion des neutrons, a ete appliquee par Woods,

Cochran et Brockhouse [47] a 1’iodure de sodium à

cause de certaines circonstances favorables : rapport

I jNa élevé, polarisabilité de Na n6gligeable devant

celle de I, grands cristaux commerciaux, propri6t6s

diffusantes acceptables. Le faisceau des neutrons doit etre monoenergetique (de longueur d’onde 1,54 A dans

l’étude cit6e).

LEs branches acoustiques et optiques du spectre de

frequence ont ete determinees pour les ondes longitu-

(10)

dinales et transversales avec une erreur waluee a 3 °/0

environ dans les directions 001, 110, 111 a partir d’expériences r6alis6es 4 110 OK. La concordance entre

ces mesures et les calculs effectu6es sur la base d’un modele noyau-coquille (voir partie IV) est d6clar6e

satisfaisante.

Les auteurs signalent des difficult6s particulieres ren-

contr6es dans 1’6tude des ondes optiques longitudinales (L. 0.) auxquelles correspond une distribution presque continue des neutrons dlffusees ; ils signalent de plus,

que la valeur

-

imprecise

-

extrapol6e pour k --->- 0 de coi/cot est inf6rieure a (Eo I Eoo)1I2. Les auteurs pro-

posent une voie d’interpretation : les phonons associes aux, ondes L. 0. auraient une tres courte durée de vie ;

ces ondes sont en effet tres sensibles a la forme du cristal (puisque le champ macroscopique

-

4nP cor- respond a un cristal infini sans effets de bords) ; ils pourraient 6oalement l’etre a l’interaction avec les autres phonons.

D) CHALEURS SPÉCIFIQUES.

-

Le spectre de fr6- quence est naturellement lie aux donn6es thermiques ;

en particulier, ses caractéristiques peuvent etre atteintes par des mesures de chaleur sp6cifique. L’étude

de Hardy [48] est, sans doute, la plus r6cente dans ce

domaine : elle porte sur KCI, un des cristaux dont Berg

et Morrison [49] ont mesure avec precision la chaleur spécifique en fonction de la temperature. Hardy cal-

cule théoriquement le spectre de frequence de KCI en adoptant plusieurs hypotheses ; de la comparaison

entre les courbes théoriques de Co obtenues a partir

de ces spectres avec la courbe expérimentale, il

retient le schema le plus probable, schema dans lequel

on tient compte de la distorsion de l’entourage electro- nique de I’anion seul malgr6 l’ordre de grandeur compa- rable de la polarisabilité de K+ et de Cl-. On peut

remarquer que 1’6tude des chaleurs spécifiques est

moins riche que les methodes pr6c6dentes et permet seulement, en fait, compte tenu de la precision

des mesures, de tester la validite d’un modele th6o-

rique.

Notons, egalement, un point intéressant trait6 en

appendice dans l’article de Hardy concernant le domaine de validite de la theorie des ondes de polari-

sation (cf. I et II) : latheorie s’applique à un cristal infi- ni et l’on a pu mettre en doute [10] sa valeur pour les cristaux reels ; Hardy montre que l’approximation

ainsi faite n’affecte que les modes optiques dont la longueur d’onde est de l’ordre des dimensions dit cristal.

La proportion de ces modes est de 11n environ s’il y a n mailles dans le reseau ce qui peut etre n6glig6 dans 1’expression du spectre de fréquences.

D’autre part, dans les mesures optiques (I. R. ou Raman) les ondes acoustiques associées aux ondes

lumineuses de longueur d’onde X ont, pour 1’absorp-

tion I. R., 6galement la longueur d’onde À; pour la dif- fusion Raman la longueur d’onde X/B/2 soit 50 a

100.u dans le premier cas, 0,3 4 0,4 ti dans le second.

Les dimensions des cristaux sont tres sup6rieures a ces

valeurs sauf en I. R. ou l’épaisseur des cristaux est voisine de 1 u: mats dans ce cas on peut montrer que la

frequence des ondes transversales

-

seules en cause

-

ne depend pas de 1’epaisseur du cristal dans la direction de propagation de 1’onde.

IV.

-

Theories microscopiques

des ondes de polarisation.

Application a la ferro-électricité.

10 Th6orie de Cochran.

-

Dans une etude publi6e

en 1960, Cochran [49] se propose de montrer qu’une

transition ferroélectrique ou antiferroélectrique est le

r6sultat de l’instabilit6 d’un cristal pour certains modes de vibration et peut donc etre traitée comme un pro- bleme de dynamique cristalline.

Nous exposons, dans ce qui suit, les bases de la th6o-

rie de Cochran avec quelques modifications dans la

presentation pour la rendre coh6rente avec 1’ensemble de notre etude.

Le modele trait6 au depart par Cochran, cristal dia-

tomique cubique, comporte trois types de charges : les

« noyaux )) positifs et n6gatifs des ions de charges alg6- briques Ze et Xe, la cc coquille )) electronique associee

ici au seul ion n6gatif, de charge Ye(X + Y + Z = 0).

Les deplacements sont notes ul, Ull V2 respectivement

et les masses m,, m2, 0.

Interviennent, d’une part, les forces suppos6es cen-

trales entre noyaux et coquille, d’autre part, les actions

a longue distance traduites par le champ effectif.

En consid6rant les ondes « longues », seuls inter- viennent a la limite les mouvements relatifs des trois r6seaux, supposes rigides, associes aux trois types de charges.

Les equations des mouvements s’ecrivent :

avec X + Y + Z = 0. Pour un mouvement de pulsa-

tion propre co, les relations entre les modules des depla-

cements et du champ sont exprimees ci-dessous ; on

peut poser

De ces trois relations on tire aisement

relation comparable à 1,5 dans laquelle :

D’autre part, si h est le volume de la maille, la pola-

risation est d6finie par

relation comparable b 1,6.

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