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Sur le dépôt de la radioactivité induite du radium

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: jpa-00242348

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242348

Submitted on 1 Jan 1909

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A. Debierne

To cite this version:

A. Debierne. Sur le dépôt de la radioactivité induite du radium. Radium (Paris), 1909, 6 (4), pp.97-

106. �10.1051/radium:019090060409700�. �jpa-00242348�

(2)

MÉMOIRES ORIGINAUX

Sur le dépôt de la radioactivité induite du radium

Par A. DEBIERNE

[Faculté des Sciences de Paris.

-

Laboratoire de Mme CURIE].

Les renseignements que nous avons actuellement

sur le mécanisme du dépôt de la radioactivité induite sont encore peu nombreux.

Cependant deux faits très importants ont été mis

en évidence il y a déjà longtemps. L’intensité de la radioactivité induite déposée sur me lame plongée

dans l’émanation, ne dépend pas seulement de la con- centration de cette émanation, elle dépend aussi de l’épaisseur de la couche de gaz chargé d’émanation, qui se trouve devant la lame 1. 2° L’intensité de l’ac- tivité induite est induencée par l’action d’un champ électrique, les lames chargées négativement reçoivent

un dépôt plus important de radioactivité induite que les lames chargées positivement

Je me suis proposé, dans ce travail, d’étudier la

manière dont se dépose l’activité induite sur des lames métalliques en l’absence de champ électrique.

Étant données les théories actuelles des transfor- mations radioactives, on peut imaginer assez facile-

ment quel peut ètre le mécanisme du dépôt de la

radioactivité induite.

Nous savons que 1 émanation du radium est un gaz

qui n’est pas sensiblement absorbé par les parois mé- talliques. Ce gaz se détruit en produisant le radium A qui se dépose sur les parois solides et n’est alors vo-

latil qu’aux températures élevées. Au radium A suc-

cèdent le radium B et le radium C qui se déposent également sur les parois solides et ne se volatilisent aussi qu’à de très hautes températures.

Les transformations de l’émanation en radium A et

du radium A en radium D. se font avec départ d’une particule

7-.

1u moment de la transformation, la par- ticule

a

est lancée avec une grande vitesse qui lui per-

met de parcourir un espace assez grand dans l’air; on pourrait donc penser que les particules de radium A

et de radium B sont également lancées avec une vi-

tesse assez grande et qu’elles peuvent avoir un cer-

tain parcours dans l’air. Par suite de cette projection

1. CRIE et DEBIEP..-,E, C. li.. 1901.

2. RUTHEMFORD, Phil. 1Jlag., 1900.

5. J’ai

cru

observé autrefois (C. h’.. 1903)

une

action du champ magnétique

sur

le dépôt de l’activité induite de l’acti- nium, Mais je n’ai jamais pu obtenir de résultals réguliers est

cette action du champ magnétique dans les conditions où j’opé- rais,

me

parait aujourd’hui tout a fait incertaine. Les dilfércnces d’activité observées sont peut-être dues a de faiblies

i-emou,

gazeux.

les particules de radioactivité induite placées à une

certaine distance d’une lame peuvent ainsi l’attein- dre et s’y fixer. D’autre part, les particules d’activité

induite qui n’arrivent pas jusqu’n la lame par la

projection initiale, peuvent cependant l’atteindre à la suite d’une diffusion. Si la lame se comporte vis-

à-vis des particules d’activité induite comme un corps

absorbant, la concentration en activité induite dans le gaz est nulle contre la lame et il s’établit un courant de diffusion vers celle-ci. Des particules pla-

cées au sein du gaz peuvent ainsi venir diffuser vers

la lame et être absorbées par elle.

Ces phénomènes de projection et de diffusion des particules d’activité induite ont donc pour effet de permettre à des particules placées à une certaine dis- tance de la lame d’atteindre cette lame et d’y être ab-

sorbées. Le nombre des particules absorbées ne dé- pendra donc pas seulement de la concentration de l’émanation et des particules d’activité induite, mais

dépendra aussi de l’épaisseur de la couche de gaz

placée devant la lame. Si dans un gaz chargé d’éma-

nation on a une série de lames disposées parallèle-

ment a des distances différentes, la quantité d’activité

induite recueillie sur les lames devra dépendre de la

distance qui sépare les lames ; les lames les plus écar-

tées devront être les plus actives. C’est ce qui a déjà

été constaté expérimentalement (Curie et Debierne).

On peut chercher à déterminer la loi suiv ant laquelle

doit varier l’activité induite sur une lame, lorsque l’on

fait varier l’épaisseur de la couche de gaz chargé

d’émanation qui est placée devant elle. J’examinerai d’abord le cas où l’on suppose que le phénomène de projection

se

produit seul, puis celui ou le phéno-

mène de diffusion se produit seul, enfin je donnera

les raisons théoriques et expérimentales qui font pen-

ser que c’est le second phénomène qui doit être de

beaucoup le plus important.

Pour simplifier les calculs je considérerai seulement le dépôt du radium A. Je supposerai qu’au moment

de sa formation, qui a lieu avec départ d’une parti-

cule a, le radium A est projeté avec une vitesse telle qu’il

a un

parcours déterminé dans l’air comme la

particule 03B11.

1. Comme

on

le

V(’na

plus loin.

ce

parcours dans lair a la

pression atmosphérique doit être tres petit, mais il

une

basse pression il pourra atteindre

une

valeur

assez

grande.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:019090060409700

(3)

Soit deux lames parallèles indéfinies MN (Hg. 1) plongées dans l’émanation de concentration uniforme.

Cherchons quel est le nombre de particules A qui

atteindront par projections, dans un intrevalle de

Fjg. 1.

tclnps déterminé, un éléments cls de la surface de la lame N. Si le parcours du radium A est 1, tous les

atomes d’émanation qui pourront envoyer du radium A

snr l’élément de surface considéré, seront situés à l’in- térieur d’une SpilCl’C de rayon l ayant rls pour centre.

Le nombre de particules A envoyées sur ds par un éléiiicni de volume clv sera proportionnel au volume

du, à la concentration n de l’émanation, à l’angle so-

lide dw sous lequel on voit l’élément ds des différents

points de l’élément dv, et à un coefficient Ii déterminé par la loi de destruction de l’émanation. Dans une tranche d’épaisseur (lx, située à une distance x de la lame à l’intérieur de la sphère, considérons U;1e cou- ronne de rayon r, de largeur df’ et d’épaisseur clx. Lc

volume de cette couronne sera 2tt r dr dx et de tous les points situés à l’intérieur de la couronne on verra

l’clémelit cls sous le même angle clw.

Le nombre de pJrLiculc5 A envoyées par seconde de la couronne considérée à l’élément, L lis est,

Le nOlnbre de particules envoyées par toute la tranche d’épaisseur dx est

et pour toutes les particules reçues lorsque les deux

lames sont à une distance a on a

2 tt kn (a-a2 2l) représente le nombre de particu-

les A envoyées par seconde sur l’unité de surface de hune, pour un écartement (t entre deux lames pa- rallèles indéfinies.

La quantité de radium A (lui existe sur la lame

est toujours proportionnelle n la quantité reçue par seconde.

L’activée induite projetée sur une lame sera donc

donnée par 1 ’éq nation

Dans cette équation K’ est un coefficient qui dé- pend de la surface de la lame ct du temps d’exposi-

tion, n représente la concentration de l’émanation, ct

l’épaisseur de la couche d’elllanatloll placée devant la lame, 1 lc parcours de la particule A.

La courbe qui donne la variation de l’activité des lames en fonction de la distance a est uiic parabole.

L’activité des lames augnlentera jusqu’à ce que a= 1. A partir de cette distance le volume utilisé

n’augmentera plus et l’activité restera constante.

On voit, d’après cette équation, que les ordonnées sont proportionnelles il la concentration en émanation.

Mais la forme de la courbe ne dépend pas de cette concentration ; la limite sera atteinte a la même dis- tance quelle quc soit la concentration. On remar- quera aussi que quoique F activité induite existant à

un nlomcnt donné dépende de la loi de destruction du

dépôt actif, la fornlc de la courbe ne dépend pas de cette loi, elle dépend seulement du parcours.

Si l’on renlplace l par le parcours de la particule

x, l’équation donne le nombre de particules 03B1 pro- venant de l’émanation et reçues par les lanlcs.

La projection du radium B et du radium C pour- rait être étudiée de la même manièrc; ccpendant il y

aurait une complication par suite de la distribution

non uniforme des particules du radium A et du ra- dium B.

Si l’on suppose que le parcours de la particule .1

est trop petit pour que lc phénomène de projection intervienne notablement dans le dépôt de la ratio- activité induite, (et c’est ce qui pai°aît le plus pro- bable lorsque l’on opère dans l’air à la pression atmo- sphérique) alors les particules A ne peuvent atteindre deux lames parallèles indéfinies qu’après une diffu-

sion dans l’air. On peut encore déterminer dans ce cas quelle est l’influence de l’épaisseur de la couche gazeuse placéc devant lcs lames, en supposant que celles-ci se comllortent vis-à-vis du radium A comme

dcs corps absorbants parfaits, c’est-à-dire cn suppo- sant que la concentration CIl particule A est nulle au voisinage immédiat des lames. Lcs particules A qui

se produisent continuellement au sein du gaz dif- fusent vers la lamc et en même temps un certain nombre d’entre elles se détruisent et se transforment

en radium B qui lui-même pourra diffuser vers la lame et ainsi de suite.

Pour simplifier, je ne considérerai encore que le

dép0t du radium A. Au bout d’un certain temps il

Bil

s établir dans le gaz un régime de diffusion du l’aillllllll

(4)

99

A, et à l’état de régime dans chaque portion de gaz la production continue du radium A (que l’on peut supposer constante étant donnée la décroissance très lente de l’émanation) est compensée par la destruction

spontanée et par le départ d’un certain nombre de

particules par suite du mouvement de diffusion vers les lames.

Soit une couche gazeuse d’épaisseur dx parallèle

aux lames et située à une distance x de l’une d’elles. Si rl représente le nombre de particules A produites par seconde et par unité de volume, le nombre de parti-

culcs A produites par unité de temps dans un élément de volume cls dx sera q ds dx. Si ii est la concentra-

tion en particules A li l’état de régime dans la couche considérée, le nombre de particules qui disparaissent

par suite de la destruction spontanée sera égal

à 2013 v n ds dx.

Enfin si dn dx représente la variation de la concentra-

tion suivant la direction et D le coefficient de ditÏu- sion du radium A, D d2n dx2 ds dx représentera excès

du nombre de particules qui entrent sur celles qui

sortent dans la couche de gaz considérée.

L’état de régime sera caractérisé par l’équation

équation ùont la solution générale est, de la forme

on voit immédiatement (lue

les constantes c1 et C2 sont déterminées par les con- ditions suivantes :

a étant la distance entre les lames, on cn déduit

Cette équation représente la lui de distribution du radium A entre 2 lames parallèles indéfinies ayant

entre elles un écartement (t.

La quantité de radium A qui se dépose sur l’unité

de ;surface dc la lame dans l’unité de temps est

détermine par le nombre de particules qui traversent dans le même temps une couche infiniment voisine par suite de la dinusion. Ce nombre est égal a

La quantité de radium A sur l’unc des lames sera

toujours proportionnelle u cette quantité. A l’équilibre

la quantité apportée par la lame sera compensée par la destruction spontanée.

On voit que l’activité induite sur la lame est pro-

portionnelle à la production du radium A ct par con-

séquent à la concentration de l’énanation, mais ici

encore la forme générale de la courbe est indépen-

dante de cette concentration.

Pour tracer la courbe représentative il faut donner

une certaine valeur à D le cocflicient de diffusion du radium A. Ce qui paraitrait le plus raisonnable c’est de supposer que ce coefficient est très voisin de celui de l’émanation du radium, puisque l’atome de radium A, d’après les théories actuelles, doit être un peu plos petit que celui de l’émanation mais très peu dînèrent.

La courbe 1 de la figure 2 a été obtenue en posant D=0/! et v= 3,8 10-3. Un voit que cette courbe

Fig. 2.

I. Courbe théorique obtenue en partant de l’hypotliese pothése de la diffu- sion du radium A,

Il. (bourbe expérimentale.

tend vers une limite qui n’est atlcinic que pour a = x, mais la courbe est assez rapprochée de cette limite

pour des distances mesurables. Ainsi pour a

=

20 centimètres la diu’erencc avec l’ordonnée limite

est de -),5 pour 100: pour 25 centimètres, cite est

(5)

de 1,5 pour 100; pour 50 centimètres elle est seule- ment de 0,5 pour 100. Ce qui fait que pratiquement

la limite serait atteinte pour 25 ou 50 centimètres.

La courbe construite avec la constante du radium B donnerait pratiquement la limite pour une distance de 50 il 60 centimètres.

Si l’on admet qu’il y a d’abord projection des par- ticules radioactives, puis diffusion vers les parois on

aboutira à des formules très compliquées et le calcul

pourra même n’être plus possible. Cependant on voit

très bien dans quel sens la courbe précédente serait

modifiée. La projection d’une particule A lui permet de venir sur la lame seulement si la distance est moindre que le parcours, la diffusion s’ajoutant à la projection, la distance d’où peut provenir la particule A

va augmenter du chemin qu’elle peut franchir par diffusion avant de se transformer en radium B. Celui- ci subit d’abord une projection, puis une diffusion et si

la particule d activité induite ne peut pas atteindre la lame sous forme de radium A, elle l’atteindra sous

forlne de radium B et alors elle pourra provenir d’un

atome d’émanation situé à une distance plus grande.

Le dépôt sous forme de radium C pourra, par le même mécanisme, provenir d’une distance encore plus grande.

Finalement la lirnite ne devrait être atteinte pratique-

ment qu’à une distance de l’opdre du mètre, même si le phénomène de projection est négligeable.

Avant de décrire les expériences, j’indiquerai en-

core quelles sont les raisons qui font penser que le

phénomène de projection sur les lames est très peu

important dans les conditions ordinaire, c’est-a-dire dans l’air à la pression atmosphérique.

Si l’on suppose que la transformation d’un atomes

d’émanation consiste dans la séparation en deux frag-

ments, la particule

ce

et la particule A, et que la

quantité de mouvement est la même en valeur ab-

solue pour les deux particules, on peut en déduire,

avec les théories actuelles, que la vitesse de la parti-

cule A est environ 1/50e de la vitesse de la particnle J,

et que son énergie cinétique est également la 1/50, partie de 1 énergie cinétique de la particule

0’.

La vitesse de la particule A est ainsi beaucoup plus grande que la vitesse moyenne des molécules d’air

(environ 500 fois plus grande). Cependant, si l’on

calcule approximativement le nombre de chocs néces- saire pour amener cette vitesse a ètre seulement 10 fois

plus grande que la vitesse moyenne des molécules d’air, en supposant des chocs élastiques ordinaires,

on trouve que ce nombre de chocs n’est pas très

grand el que le chemin parcouru dans l’air est alors seulement de l’ordre du 1/100e de millilnètre. D’autre

part, comme l’a déj à montré M. J.-J. Thomson, la diminution de vitesse des particules

«

devrait ètre beaucoup plus rapide que celle qui est constatée expérimentalement, si les chocs avec les molécules de

gaz étaient des chocs ordinaires, c’est-à-dire si la loi

d’action entre la particule

x

et la molécule gazeuse était la même que celle qui est admise dans la théo- rie cinétique des gaz. La faible diminution de vitesse d’une particule

oc

pendant son parcours dans un gaz cst vraisemblablement due u la présence de la charge électriclue de la particule, et si la particule A était chargée au moment elle est projetée, il pourrait peut-être cll résulter un parcours beaucoup plus grand que celui indiqué précédelument. Cependant,

pour que la diminution de vitesse d’une particule chargée sous l’influence des chocs soit faible, une grande vitesse semble nécessaire, puisque non seule-

ment la particule (J. n’ionise plus lorsque sa vitesse

est encore 40 pour 100 de sa vitesse initiale, mais

encore, comme l’a montré M. Duane, la charge de la particule ne peut plus être mise en évidence au delà

du parcours déterlniné par l’ionisation.

Cette discussion montre qu’il est difficile de décider

cr priori si les particules radioactives ont des parcours

notables, quoiqu’nn parcours très petit soit le plus probable.

Certains faits montrent que le phénomène de pro- jection existe réellement. Ainsi Miss Brooks a indiqué

autrefois qu’une lame fraichemeiit activée laisse

échapper dans l’air des particules B. Comme le ra-

dium B n’est pas volatil à la température ordinaire,

on ne peut expliquer ce fait que par la projection ini-

tiale des particules B au moment de la destruction du radium A. Une phénomène identique a été constate par M. Hahn et Mlle Lise Meitner dans la formation de l’actini1m X et du radium C.

J’ai cherché par une expérience directe à voir si la projection du radium B par une lame activée était suffisante pour faire parcourir à la particule B une

distance mesurable avec une grande vitesse. Pour cela

j’ai placé une lame métalliquc à une petite distance (environ 1 millimètre) d’une autre lame fraîchement

activée, c’est-à-dire ayant encore une forte proportion

de radium A. Pour ne recueillir sur la laine inactive que des particules ayant une vitesse assez grande, un

courant d’air assez fort était établi entre les deux lanles, ce qui devait entrainer toutes les particules

ayant seulement la vitesse d’agitation thermique. Le

résultat a été tout u fait négatif, ce qui montre que le parcours des pai ticulcs B dans l’air a la pression atmosphérique est inférieur à 1 mm.

M. Wertenstein a cherché par une méthode ana-

logue, au laboratoire de Mme Curie, si le parcours

est mesurable dans l’air à basse pression, et il a

obtenu un résultat positif, mais pour des pressions beaucoup plus faibles que la pression atmosphérique 1.

La projection d’une particule A par l’émanation n

’1. Pendant l’impression de

ce

mémoire, j’ai

eu

connaissance d’un travail de MM. Russ et 3Iakowcr qui ont pu également

mettre

en

évidence la projection dans le vide des particules

ra-

diouctivc·,

(6)

101

l’état gazeux peut ne pas être tout à fait comparable

à la projection de la particule Il par le radium A

déjà déposé sur une paroi solide, car une certaine énergie doit être nécessaire pour que la particule puisse quitter le voisinage immédiat de la paroi.

Cependant je crois que l’on doit conclure de l’expérience précédente que lc dépôt de l’activité induite sur une

paroi par projection directe est négligeable dans les

conditions ordinaires. Le dépôt doit donc se fairc presque exclusivement a la suite d’une diffusion. Les

expériences qui suivent montrent que les lois du phé-

nomène ne sont pas identiques à celles qui ont été

établies précédemment par le calcul.

Description des expériences.

-

On a étudié

le dépôt de la radioactivité induitc sur des lames

placées parallèlement à différente distances, dans de l’air contenant de l’émanation avec une concentration uniforme.

Mme Curie a montré que lorsque l’air contient une

forte proportion d’émanation, une partie de l’activité induite produite dans le gaz subit l’action de la pesan- teur et se dépose sur les surfaces tournées vers le

haut. Elle a montré aiissi que le dépôt de l’activité induite se fait de la même manière sur des lames pla-

cées verticalement ou sur les faces inférieures de lames

horizontales, pourvu que l’épaisseur de la couche

d’air contenant l’émanation et placée devant les lames, soit la même. J’ai examiné seulement l’activité induite des lames sur lesquelles le dépôt ne pouvait pas se faire par l’action de lapesantcur, c’est-à-dire l’activité induite de lames placées verticalement ou l’activité induite de la face inférieure de lames placées hori-

zontalement.

Après quelques essais préliminaires qui m’ont per- mis de déterminer les conditions dans lesquelles on

peut obtenir des résultats bien réguliers, j’ai effectue

deux séries d’expériences. Dans la première série d’expériences j’ai laissé l’émanation en présence

des lames pendant un temps très long (24 heures

ou 48 heures) de manière à obtenir l’état de ré-

;ime; dans la seconde série j’ai cherché au contraire

i laisser les lames pendant un temps assez court et variable en présence de l’émanation.

Dans les expériences de la première série, les lames

étaient placées verticalement, à des distances bien déterminées les unes des autres, dans une grande

cloche à vide d’environ 15 litres de capacité. Les

lames étaient rectangulaires (9cms X 11 cms) et

étaient placées

sur

un support spécial qui permet-

tait de les disposer parallèlement avec les écarte- ments voulus.

Le support (fig. 5) était constitué par deux plaques métalliques partant des rainures parallèles et assem-

blées parallèlement de manière à pouvoir faire glisseur

les lames dans les rainures. L’écartement entre dt’uB

rainures successives allait en croissant de telle sorte

qu’une fois les lames mises en place sur le support, il existait entre elles des distances déterminées allant en croissant (2mms, 4mms, 5mms, 8mms, 1 Onl111s, etc.).

Fig. 5.

Dans chaque expérience on déterminait l’activité d’un nombre suffisant de lames placées à des distances différentes, pour pouvoir tracer toute la courbe de variation de l’activité avec 1"écartement des lames.

Une quinzaine de lames étaient nécessaires, elles étaient

généralement disposées sur deux supports et placées

dans la cloche suivant la disposition indiquée par la

figure 4.

Après avoir fait le vide dans la cloche, on aspirait

Fig. 4.

l’émanation provenant d’une solution de sel de radium

puis on remplissait d’air à la pression atmosphérique.

Les gaz étaient desséchés par de l’anhydride phospllo- rique ou du sodium. La pression atmosphérique étant

établie à l’intérieur de la cloche, on fermait le robinet

communiquant avec l’extérieur, on placait la cloche

dans une caisse en bois qui était ensuite complètement t remplie avec du coton, et la caisse était elle-même

placée dans une cave où la température était

assez

constante. Cette manière d’opérer avait pour but d’éviter les remous gazeux à l’intérieur de la cloche,

et en prenant ces précautions les résultats obtenus ont

été tout a faits réguliers.

La cloche était laissée dans la cave pendant vingt-

(7)

quatre heures ou quarante-huit heures pour être sûr que l’emanation avait eu le temps de

sc

répandre

uniformément à l’intérieur de la cloche, et que Fêtât de régime était obtenu. Au bout de ce temps, on ou- Brait la cloche, puis on agitait rapidement dans l’air

les supports portant les lames, de manière à établir

un

courant d’air l’rais entre les lames, et a chasser l’émanation qui pouvait être restée entre celles-ci.

Il restait ensuite à déterminer l’activité d’une des laces de chacune des lames, Pour comparer les acti- vités des différentes lames, il aurait fallu les mesurer toutes au même instant. Comlne cela n’était pas pos- sible, on déterminait à l’aide de quelques points pour

chaque larnc la courbe de décroissance de l’activité,

et par interpolation on pouvait obtenir l’activité à un

moment déterminé. Les mesures relatives à une seule

expérience étaient ainsi très nombreuses et devaient être effectuées rapidement. La figure 5 donne un

Fm. 3.

-

Courbes de décroissance des différentes lames dans

une

même expérience.

Lames numéros impair...

+

Lames numéros paires.

o

exemple des courbes de décroissance obtenues pour

dcs lames numérotées de 1 â 15.

Sur le bord des lames, l’épaisseur de la couche

d émanation qui peut intervenir pour le dépôt de l’at-

tivité induite n’est pas bien définie, pour se rappro- cher des conditions théoriques on ne mesurait due la

partie centrale de la lame en plaçant sur celle-ci, au

moment de la mesure, un écran métallique percé

d’un trou.

La courbe de la figure 6 donne lc résultat d’une des

expériences; elle représente la variation de l’activité induite avec l’écartement des lames. L’activité va en

auginentant avec la distance entre les lames; elle est

Fig. fi. - Activité des lames

en

fonction de l’épaisscur de la

couehp d’émanation fournissant l’activité induite.

d’abord assez sensiblement proportionnelle a celle

distance, puis elle tend peu à peu vers une limite

qui est atteinte dans l’expérience considérée pour uiio distance d’environ 20 millimètres.

On voit que si la forme générale de la courbe expé-

rimentale est la même que celle de la courbe théo-

rique (figure 2), la limite est atteinte pratiquement

pour une distance beaucoup plus petite dans la courbe

expérimentale que dans la courbe tbéoripuc. Tandis

que dans la courbe théorique (où l’on suppose de

plus que seul le radium A diff’use vers les lames),

pour un écartement de 25 centimètres, l’activité est encore inférieure de quelques pour 100 à l’activité limite. Dans la courbe expérimentale, le même

résultat est ohtenu pour une distance de 20 mil- limètres.

Une autre dïflérence très ilnportante avec les pré-

visions théoriques indiquées précédemment a pu être constatée. Nous avons vu que la forme générale de la

courbe théorique est la même, quelle que soit la con- centration de l’émanation, et que la limite est atteinte de la même manière. J’ai pu déterminer les courbes pour des concentrations variées de l’élnanation, et j’ai

constaté que la concentration a une grande influence

sur la distance à laquelle la limite est pratiquement

atteinte.

Les concentrations ont toujours été assez grandes.

On introduisait dans la cloche l’émanation provenant

de solutions contenant des quantités variant de 0,4 milligramme de bromure de radium pur jus- qu’à jO milligrammes du même sel.

La figure 7 indique quelques-unes des courbes ob- tenues pour différentes concentrations. On voit que l’activité limite est atteinte pour une distance plus petite, lorsque l’émanation est très concentrée que

lorsqu’elle est peu concentrée. On peut constater éga-

lement une différence assez nette dans la ferme des courbes. Pour les faibles concentrations, la partie rectiligne se prolonge plus longtemps el la limite esl

atteinte plus brusquement.

(8)

103

Fig. 7.

-

Durée de l’activation: 54 h.

Courbe 1.2013Emanation de 50 mmgs. Ra Br2.Limite 19mms.

Courbe II.2013 de 10 mmgs.

2013 2013

25 mms.

Courbe III.- - de 0,4mmg 2013 2013 38 mms.

J’ai recherche si la présence de vapeur d’eau modi- fiait les résultats obtenus, mais je n’ai pas pu con- stater de différence bien sensible. Nous savons cepen- dant qu’en présence de vapeur d’cau, le dépôt se produisant par l’action de la pesanteur est beaucoup plus considérable.

Dans la deuxième série d’expériences, j’ai laissé

les lames en contact avec l’émanation pendant un

temps beaucoup plus court.

Si le dépôt de l’activité induite se faisait seulement par le phénomène de projection d’une seule substance,

il est évident que la courbe de l’activité en fonction de l’écal’tement des lames serait la même, quelle que soit la durée de contact avec l’émanation. Au contraire si le phénomène de diffusion intervent seul et s’il y a plusieurs substances, leteiiips nécessaire à l’établisse-

ment du régime de dépôt devra être appréciable et dépendra de la rapidité de la décroissance de l’acti- vité des substances qui se déposent. Il en résulte que les courbes de l’activité en fonction de l’écartement des lames devront être différentes suivant le temps

d’exposition. J’ai cherché à faire varier la durée d’ex-

position des lanles â l’émanation dans de grandes

limites pour nle rendre compte de l’importance du dépôt sous forme de radium A ou de radium B et C, dont les périodes de vie sont très différentes. J’ai pu faire varier la durée de 1 exposition depuis 1 ,J nii-

nute jusqu’à 54 heures avec la même concentration

d’émanation.

Pour les expositions très courtes, je ne pouvais eln- ployer le dispositif qui nl’av;Út servi dans la première

série d’expériences, car il fallait pouvoir mettre très rapidement les lames en présence de l’émanation de concentration uniforme, et disposer l’appareil de ma-

nière tl faire

cesser

les remous gazeux aussi rapi-

dement que possible.

Le récipient contenant les lames et dans lequel on

introduisait l’émanation, était un dessiccateur cylin- drique d’environ 2 litres de capacité. Les lames circu-

laires de 10 cms de diamètre étaient fixées sur un sup- port spécial qui permeltait de les placer parallèlc-

ment il des distances bien déterminées les unes des autres, et de sortir très rapidement l’ensemble. Les lames élaient placées horizontalement et on mesurait seulement la partie centrale de la face inférieure.

l’our introduire rapidement l’émanation avec une

concentration uniforme et déterminée, le dispositif indiqué par la figure 8 était employé.

On commençait par introduire dans le récipient A

Fig. 8.

l’émanation provenant d’une solution de sel de radium et on attendait 24 heures afin d’avoir dans ce récipient

un mélange d’air et d’émanation bien lioniogèile. (;e mélange se desséchait en même temps

au

contact de l’anhydride phosphoriyuc place au-dessus. Les commu- nications étant établies comme l’indique la ligure. on

faisait

un

bon vide (environ 1 mm. de mercure) dans le vase contenant les lames et dans les tubes de communication avec le récipient A. On ouvrait d’abord le robinet Il qui mettait

el

communication le récipient A avec le récipient P rempli de mercure;

le robinet Il était à très large voie (environ 1 cm )

(9)

pour que le mercure put s’écouler très rapidement pendant le refoulement du gaz. On établissait ensuite la communication du récipient A avec le vase con-

tenant les lames. Le gaz remplissait rapidement ce

Vilse après avoir passé à travers un épais tampon de coton de verre qui éliminait, presque complète-

ment, les particules d’activité induite. Lorsque la pression du gaz dans le vase D était égale a la pression atmosphérique (ce qui était indiqué par le

manomètre M, on fermait le robinet r. Après un

intervalle de temps déterminé on ouvrait rapidement

le dessiccateur et on agitait l’ensemble des lames

comme précédemment. Les mesures étaient faites

comme dans la première série d’expériences.

L’introduction du gaz était ainsi très rapide, elle

était naturellement accompagnée d’un très fort remous

gazeux, mais étant donnée la disllositiou des lames qui sectionnaient le volume du vase en tranches paral-

lèles assez étroites, on pouvait espérer que les remous gazeux cessaient assez rapidement après la fermeture

du robinet, et que le régime de diffusion s’établissait normalement. En fait, les résultats obtenus, même

avec des activations de quelques minutes, ont été très réguliers.

Comme dans les expériences précédentes on plaçait toujours un nombre suffisant de ,lames pour obtenir toute la courbe avec une seule expérience. Des expé-

riences ont été faites avec la même concentration pour des durées d’activation diEférelltes et aussi à des con- centrations diflërentes pour la même durée d’activa- tion (5 minutes). Une expérience a été faite dans

l’hydrogène avec une durée très courte d’activation.

Les résultats obtenus sont montrés par les courhes des figures 9 et 10.

Les expériences avec des durées différentes d’acti- vation ont été faites dans une forte concentration. Le

récipient ayant 1,7 litre de capacité contenait l’éma- nation saturée d’environ 1 centigramme de bromure de radium. Pour cette forte concentration on voit

qu’il n’y a pas de grande différence dans la forme des courbes depuis l’exposition de 1,5 minute jus- qu’à l’exposition de 20 heures. La limite est atteinte à

une distance de 11 millimètres pour l’exposition de 1,5 minute, de 12 millimètre pour l’exposition de

5 minutes, de 13 millimètres pour l’exposition de

20 minutes, de 16 millimètre pour l’exposition

de 20 heures; naturellement l’intensité de l’activation est très différente suivant la durée d’exposition, on a

ramené dans toutes les courbes l’activité limite à la même valeur pour faciliter la comparaison.

La faible différence qui existe "entre les courbes d’activation courte et d’activation longue montre que l’activité induite ne se dépose sous forme de radium 11

et C qu’en petite quantité. Ce résultat a été contrôlé par l’examen des courbes de décroissance de l’activité induite pour deslames trus rapprochées ( 1 millimètre),

Fig.

9.

et des lames très éloignées et pour la même concen- tration que celle indiquée précédemment. Lorsque les

lames sont très rapprochées, il est évident que toute l’activité induite a dû se déposer sous forme de

radium A, quel que soit lemécanisme du dépôt; pour des lames très éloignées, une partie importante devrait

se déposer sous forme de radium B et C et la courbe de décroissance devrait être assez différente de la pré-

cédente. Avec la concentration indiquée la différence

est a peine perceptible, ce qui confirme le fait que le

(10)

105

Fig. 10.

-

Durée due l’activation : 5 minutes.

1. Air. forie concentration.

Il, Ur. Jaihle concentration.

III. hydergène.forte concentration.

dépôt sous forme de radium B et C est très peu im- portant.

Les expériences faites avec des concentrations dill’é- rentes et une activation de 5 minutes, montrcnt

encore une influence nette de la concentration ana-

logue à celle obtenue pour une exposition très longue. Enfin la courbe obtenue pour l’activation dans

l’hydroaène à exposition courte, montre que la limite

ne serait obtenue que pour une distance beaucoup plus grande que dans l’air. Ces résultats indiquent en

même temps que les conditions expérimentales sont

assez bien définies et que les remous gazeux ont une influence assez faible ; car ces remous doivent exister au

méme degré dans les différentes expériences compor- tant la même durée d’activation, et malgré cela l’in-

iluence de la concentration et de la nature du gaz se

montre aussi nettement que dans les expériences de longue durée oii le remous initial ne doit pas avoir d’action.

Le principal résultat de toutes ces expériences est

que le dépôt de l’activité induite ne s’effectue pas absolument comme on aurait pu l’imaginer. La figure 2 montre la très grande différence qui existe

entre la courbe théorique de dépôt du radium A et la

courbe expérimentale; la différence avec la courbe

théorique complète tenant compte de la diffusion du radium B et du radium C serait encore beaucoup plus

considérable. La courbe théorique a été obtenue en

supposant que le coefficient de diffusion du radium A est le même que celui de l’émanation; cela peut ne

pas être tout à fait exact, quoique les poids inolécu-

laires des deux corps soient presque identiques d’après

les théories actuelles ; mais il faudrait une différence considérable avec le coefficient adopté pour obtenir

une courbe théorique se rapprochant de la courbe

expérimentale.

L’influence de la concentration est aussi une diffé-

rence très importante qui n’était pas prévue par la théorie précédente. Cette influence de la concentration permet de donner

une

explication prohable delà diver-

gence entre la courbe théorique et la courbe expéri-

mentate. En effet, puisque dans le cas d’une concentra-

tion forte, les particules d’activité llldlllte ne peuvent

pas parcourir des distances aussi grandes pour venir

se déposer sur les parois que lorsque la concentration est faible, c’est que ces particules changent de nature quand la concentration augmente. Le changement qui parait d’abord le plus probable c’est une augmenta- tion de la grosseur de la particule d’activité iuduite,

ce

qm diminuera sa vitesse de diffusion. Une augmenta-

tion de la grosseur de la particule peut provenir d’une aggloll1ération des particules d’activité induite entre

elles, résultant du fait que l’état stable des substances actives radium A, B et C est l’état solide ; ou d’une ag- glomération des particules d’activité induite avec les molécules d’air, comme dans la formation des ions

gazeux. Dans ce dernier cas, comme la concentration des molécules d’air reste constate, la concentration de l’émanation ne devrait pas avoir d’influence. Dans le premier cas, au contraire, le nombre d’agglomé-

rations dépendra beaucoup de la concentration, et si

l’agglomération se fait entre p particules d’activité

induite ce nombre sera proportionnel à la puissance pième de la concentration. On peut calculer quelle

devrait être la grosseur approximative des particules A, en supposant que toutes ces particules aient la

même dimension, pour obtenir une courbe théorique analogue à la courbe expérimentale. On trouve que le coefficient de diffusion devrait être environ 140 fois

plus petit que celui de l’émanation, ce qui conduirait approximativement à une particule vingt lille fois plus grande que l’atome d’émanation.

La formation d’une particule aussi grosse ne peut

être obtenue à partir de l’émanation qu’à la suite d’un très grand nombre de rencontres entre les particules

d’activité induite, et on peut se demander si un aussi

grand nombre de rencontres est possible dans les con-

ditions de l’expérience, surtout dans les expériences

où la durée de l’activation est très courte.

On peut imaginer aussi que le changement qui se produit dans la nature de la particule de radioactivité induite lorsque la concentration de l’énlanation augmente, n’a pas seulement pour effet de diminuer

son coefficient de diffusion, mais qu’il rend ces par- ticules non absorbables par la paroi. L’absorption par la paroi doit résulter en effet d’une attraction parti-

culière entre la paroi et la particule, et cette attraction peut être fortement diminuée lorsque la particule

a

de grandes dinlensions. On peut même penser que cette attraction résulte simplement du fait que la par- ticule porte une charge électrique ; 3 si cette charge électrique est annulée, l’attraction peut ne plus avoir

lieu. La décharge des particules d’activité induite peut

être attribuée à la présence des ions dans le gaz:

naturellement lorsque la concentration en émanation

augmente, la concentration en ions augmente égale-

(11)

ment et le phénomène de décharge devient plus Important. Ainsi l’influence de la concentration sur le dépôt de l’activité induite pourrait être expliquée.

L’équation qui représente r état de régime dans une

courbe gezeuse parallèle aux lames doit être alors

modifiée.

AuB différents termes de F équation primitive

D. d2n dx2+q-yn=0

il faut

ajouter un nouveau

terme, de même signe que le termc représentant la

destruction spontanée des particules d’activité induite.

Si le chargement de nature qui empêche l’absorption

par les lames est simplement la neutralisation de la

charge de la particule d’activité induite par un ion gazeux, le nombre de particules déchargées dans un

interral!e de leinps déterminé sera proportionnel à la

concentration n de ces particules et aussi à la concen-

tration des ions. Comme celle-ci est elle-même pro-

portionnelle a la concentration des particules, le terme

à ajouter à l’équation précédente sera de la forme

2013Kn2. Si le changement est une abâlomération entre 1)

particules d’activité induite, le terme à ajouter sera proportionnel à la puissance pième de la concen-

tration il sera de la forme 2013Knp.

Les coefficients K et K’ seraient analogues au

coefficient de recombinaison des ions dans les gaz.

L’action de la pesanteur sur le dépôt de la radio- activite induite, observée par lline Curie, montre qu’il

existe des particules radioactives de grande dimension, cependant cette action n’est importante que lorsqu’il

peut s’3 produire certaines actions chimiques et j’ai

constaté que dans les conditions de la première série d’expériences, la présence d’humidité qui favorise grandement l’action de la pesanteur n’a pas une influence notable sur les courbes d’activation en fonc- tion de la distance, on pourrait donc penser que les

particules qui subissent l’action de la pesanteur sont

prises parmi celles qui pour une raison (luel-

conque ne peuvent plus sc fixer sur les parois solides,

Les expériences qui précèdent ont été faites avec

des concentrations relativenlent lrès fortes en émana-

tion ; il est probable que pour des concentrations très

faibles, l’activité linlite serait atteinte pour des dis-

tances beaucoup plus grandes, qui peut-être se ral -

procheraient des distances indiquées’ par la théorie

précédente.

L’étude de l’action du champ électrique permettrait également de décider si le nombre de particules non chargées augmente lorsque la concentration augmente.

On a pu remarquer sur certaines courbes obtenues

avec une très forte concentration en émanation, que l’activité des lames, après avoir atteint une certaine limite pour une distance déterminée, va en diminuant

légèrement lorsque la distance entre les lames aug- ll1ente. Je crois que le phénomène, qui d’ailleurs est

peu marqué, ne provient pas d’une erreur expérilnen-

tale et qu’on doit l’attribuer à la présence dans le gaz de particules de grandes dimensions, analogues a celles qui subissent l’action de la pesanteur. Lorsque la di -

tance entre les lames est suffisamment grande, il doit

exister à l’état libre dans le gaz des particules agglo-

mérées entre elles ou avec des molécules gazeuses

qui peuvent servir de centres de dépôt de l’activté

induite. Lorsque la distance entre les lames aug- mente, le nombre de ces agglomérations augmente

et la concentration en activité induite susceptible de

se déposer sur les parois peut ainsi se trouver di- ininuée. Cette cause peut également intervenir pour diminuer la distance a laquelle est obtenue l’activité limite.

On voit par ce qui précède que le mécanisme du

dépôt de la radioactivité induile doit être assez com-

pliqué. De nouvelles expériences sont en cours au la- boratoire de Mme Curie, et j’espère qu’elles apporte-

ront de nouveaux éclaircissements sur cette question.

[Reçu le 19 avril 1909.]

Note sur le coefficient de diffusion

de l’émanation du radium dans l’air

Par L. CHAUMONT

[Faculté des Sciences de Paris.

-

Laboratoire de Mme CURIE].

Nous ne sommes pas encore fixés sur la valeur,

même approchée, du poids moléculaire de l’émana- lion du radium. En comparant les vitesses de passage de l’émanation el d’autres gaz à travers des bouchons poreux, différents expérimentateurs ont trouvé pour

ce poids moléculaire des valeurs variant dans le ra p- port de 1 à 3. MM. bumstead et Wheeler (The Ame-

rican J our’nal o f Science, Février i9()4) trouBcnt

180 environ; l’année suivante, M. Makowcr (Philose- phical jlagazine, IX, page 56) obtient des valeurs

vatiant de 88,;) a 99 ; enfin, dernièrement, M. Fer- Lins (file American Journal of Science, June 1908)

donne le nombre 235.

rai repris la détermination dn eocfticient (te diffu-

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