HAL Id: jpa-00242159
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Submitted on 1 Jan 1905
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radioactivité
A. Laborde
To cite this version:
A. Laborde. Application de l’émanation du radium aux mesures de radioactivité. Radium (Paris),
1905, 2 (12), pp.386-389. �10.1051/radium:01905002012038601�. �jpa-00242159�
qui est occupa par la cire. Comme le spectre de bandes du cristal ne s étend pas au delà de j37 on voit la bande 515,5 tout à fait librement et également
noire du haut en bas. Ces quatre bandes doivent donc
provenir d’une luminescence créée par le cristal dans l’air avoisinant, et e*est surtout vers la longueur
d onde 557,7, etc., que les cristaux doivent exciter
une luminescence vice, puisque ces bandes sont les
seules qui empiètent sur tout l’intervalle des cristaux.
Pour que l’expérience réussisse, il faut que les cris-
taux aient été longtemps desséchés en présence d’anhydride phosphorique et qu’on n’elnploie au
moment d’opérer que de l’air également sec. Dans
l’air ordinaire on n’observe qu’une indication de bandes.
Dans 1 acide carbonique et Fhvdrogène nous n’avons
obtenu que les trois spectres continus séparés, sans
trace de renforcement. Ils s’étendaient jusqu’à 310 uu
environ, allaient donc plus loin que dans l’air, mais
ne présentaient pas trace de bandes traversant l’inter- valle. D après le noircissement des plaque, la lumi-
nosité est plus grande dans CO2 que dans II ou dans
l’air, ce que l’oeil nu confirme.
Le fait que nous avons démontré, savoir que l’azote devient lumineux au voisinage de cristaux de Ra Br2,
est en contradiction avec le résultat de Lord et Lady Huggins, qui affirment « avoir été incapables de
découvrir la moindre luminosité ou le moindre halo
en dehors des limites du bromure de radiuln solide )).
Indiquons que dans les expériences de Huggins la lar-
geur de fente était 0,05 millimètre, dans les nùtres, 0,4.
Des expériences ultérieures pourront expliquer le
désaccord.
lotre observation s’accorde parfaitement avec celle
de B. Walter’ sur le rayonnement du radiotellure; la
photographie d’un fil d’acier faite au moyen de ce rayonnement lui a fait voir que le radiotellurc rend l’azote luminescent et que la lumière énlise, comme le
montre l’interposition d’écrans absorbants, est com- prise entre 550 et 290 uu. Ce phénomène ne se pro- duit que dans l’azote. Le Ra Br, produit le même phé- nomène, un cristal ne produit de luminescencc que dans l’azote, et la lumière émise a les longueurs
d*onde 557,1,557,1,550 et 515,9. On peut donc dire
avec vraisemblance que le radiotellure et le bromure de radium excitent la mème luminescence dans l’azote.
F. Himstedt, G. Meyer,
Professeurs de physique à l’Université de Fribourg.
(Traduit de l’allemand par L. BLOCH.)
Application de l’émanation du radium
aux mesures de radioactivité
Ce sujet a souvent été cftleuré dans ce journal
chaque fois qu’il s’est agi des mesures de la
radioactivité des eaux minérales ou de la ra-
dioactivité atmosphérique, aussi bien dans les articles
originaux que dans la renue des travaux. Pourtant, il
ne parait pas indiffèrent de considérer dans le détail,
et au point de Bue pratique, de quelle manière se pré-
seine une expérience basée sur les propriétés de 1. é-
manation du radium, et comment il faut en interpréter
les résultats.
Sans insister sur les propriétés, souven t décriles,
de cette substance qui (1 émane » du radium et qui
se comporte comme un gaz, je rappellerai briève-
ment les phénomènes de transformations radioactives
qui relient entre eux les différents systémes : radium,
émanation du radium et radioactivité induite.
Un sel de radium, tl l’état solide, récemment pré- paré on qui vient d’être porté a une température i’lf,-
vée. ne manifeste qu une radioactivité très faible décelée uniquement par une émission de l’avons x:
puis. peu à peu. te radium produit, proportionnelle-
ment au temps de l’émanation qui s’accun1ule dans le sel et se tranforlle u chaque instant et successive- ment en différents corps, considérés comme solides, dont certains émettent des radiations diverses consti- tuées de rayons x, 8, y.
L’émanation en se transformant en radioactivité induite disparait suivant une loi exponentielle, telle
que en 1 jours une quantité donnée d’émanation a diminué de moitié. De même, les différents corps de la radioactivité induite se détruisent spontanément
suivant des lois exponentielles diverses.
Par ce mécanisme, un sel de radium récemment
préparé, c’cst-a-dire priné d’émanation, deviendra de plus en plus actif, par suite de l’accumulation due l’émanation jusqu’à ce qu’un état d’équilibre soit
atteint au moment où, a chaque instant. la quantité
d émanation produite sera précisément égale à celle qui se détruira spontanément2.
1.ANN. A. Phs. 17. 367. 1905.
2. On dit Luuramincnt -lit ull :el de radium parvenu a cette iiiliite est ci) équilibre radioactif
.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01905002012038601
En admettant ces deux principes : que la produc-
tion d’émanation par le radium est proportionnelle
it la masse du sel et au temps, et que. à chaque
instant, une quantité donnée d’émanation disparait
suivant une loi expoiieiitielle, on a pu calculer quelle
est la quantité d’émanation présente ii un instant
donne dans un vase clos renfermant 1 gramme d’un sel de radium.
La courbe ci-jointe (iig. 1) montre la loi suivant
laquelle est atteint l’équilibre radioactif d’après les
Conditions précédentes, en considérant que l’émana-
Fig. 1.
-Courbe représentative de la production de l’émana- tion par le bromure de radium en vase clos.
tion disparait de moitié en 4 jours et en prenant pour unité de quantité d’émanation la quantité totale que fournirait 1 gramme de bromure de radinm pur pen- dant 1 heure si l’émanation Ile se détruisait pas spon- tanénient.
Nous appellerons, pour simplifier le langage, cette
unité d’élanation le gramme-heure de mênle que
nous désignerons par un gramme-seconde d’émana-
Lion par exemple, la quantité d’émanation produite par
un bra111111C de bromure de radium pur pendant une
seconde sans tenir compte de la destruction spontanée.
Ainsi, l’inspection de la courbe ci-dessus montre que si nous avons laissé séjourner en vase clos, pcn- dant 5 jours, un gramme de bromure de radium pur
préalablement privé d’émanation, la quantité d’éma-
nation présente, après un tel séjour, dans le vase est
de 80,1 grammes-heure; et, qu’au bout d’un mois, la quantité d’émanation a presque atteint sa valeur limite
qui est de 158 grammes-heure.
Ces quelques considérations théoriques montrent
que, si l’on possède du bromure de radium pur, on peut se procurer des quantités bien définies d émana- tion. Pour recueillir en totalité cette émanation un peu
utiliser le el dissous et en chasser l’émanation par ébullition uu par un courant d air représentant un grand volume gazeux vis-a-vis du v ullllcm de la solution.
Les mêmes procédés pourront r a extraire
1 émanation produit par , des échantillons radioactifs
quelt’onqucs: et si 1 on Beut cunnallre la quantité de
radiunl existant dans un minerai, il suffira de i’L>cut>illii l’émanation produite pendant un certain temps par 1111
poids connu de ce minerai et de comparer cette
quantité d’émanation ii celle qu’aurait produite un poids connu de bromure de radium pur ji>i14.,i>i ]1’
même temps.
La metiiode démesure de 11 1>.ili,,>li, ii’ j>i1> 1°êiiia-
nation consistera donc dans emploi 1°un iij>j,>ii.>il ,ii,- ceptible de comparer entre elles des quantités d éma-
nation.
On utilise un condensateur cylindrique :,en1bla 1 )le à celui qui a été antérieurement décrit dans ce jouriiiil 1 :
on y introduit une quantité connue d’émanation du radium et on mesure par la méthode du quartz piézo- (Blectrique 2, où li l’aide d’un électroscope, le courant
de saturation qui traverse ce condensateur sous l’ac- tion ionisante des radiations émises par r éll1anation et. par la radioactivité induite. Mais dans une telle
expérience le courant n’a pas une valeur constante :
Cl1 effet, au moment ou l’on introduit l’émanation dans le condensateur, seuls, les rayons x, produits par l’émanation elle-même entrent en jeu pour ioniser l’air dans l’appareil;et l’on observerait expérimentale-
ment h cet instant précis un ’certain courant io si 1. on pouvait faire une mesure instantanée lors de l’intro- duction de l’émanation. Mais la mesure de ce courant initial io est impossible à etléctiier par suite de l’ac- croisscl1lent rapide du courant pendant les 10 pre- 111ières minutes (temps nécessaire pour que le- 1)l’e- mier composé de transformation de la radioactiBité induite soit [1 peu près eu état de régime radioactif).
Après ces 10 premières minutes, le courant continue d’augmenter progressivement sous Fouet de la fur- l11ation des c0111posés suivants de 11 r;idi>«i.liiiié>
induite et, environ trois heures après l’introduction de 1 émanation, il atteint une valeur lll1oi11al n partir
de laquelle il décroît constamment suivant la 1>1
exponentielle de la disparition de l’émanation du radium.
Si l’on porte en abscisses les temps et en ordonnées les logarithmùes des courants traBcrs’ttt le conden- sateur, le phénomène reprénté par la courbe ci- contre (fig. 2). Cette courbe ,, , i i 1 -
bien distinctes: la partie rectiling qui (’llfllll1l’IlCe
après le maximum, singniofie que pendant p ériode
lt’ courant mesuré diminue otjnnnrnt d’une ban.
proportionnelle â la disparition de l’-emana-
tion : en effet, à chaque voqué paar un rayonnement constitu. radia-
tiens toujours les mêmes et méls
sdes proportions identiques: dans ces conditiions en cha-
1. Le Radium
que point de cette d’oite, le quoiient de l‘intensité du courant par la quantité d’émanation (exprimée
en grammes-seconde par -exemple) indiquera la
valeur du courant de saturation qui correspond, dans
Fig. 2.
-Courbe représentative du courant de saturation qui
traverse un condensateur cylinclrique renfermant de l’émana- tion du radium.
le condensateur considéré, à 1 gramme seconde d’éll1anation en état de régi111e radioactif. Cela n’a pas lieu pendant la période d’accroissement du cou- rant qui précède le maximum, car, avant que le maximum soit atteint, la composition du rayonne- ment varie d’un instant a l’autre et son intensité augmente tandis que la quantité d’émanation dimi-
nue : pendant cette période, si l’on veut déterminer
la valeur du courant qui traverse le condensateur pour l’unité d’émanation, on est obligé d’indiquer
exactement l’instant où la mesure est effectuée, afin que, dans des comparaisons ultérieures de quantités d’énlanations, la mesure de cette émanation soit faite par le même rayonnement.
Dans la pratique, on pourra donc mesurer une
quantité d’émanation introduite dans le condensateur donné, soit par la valeur du courant qui traverse cc
condensateur â un instant bien défini de la première période, soit par la position suivant l’axe des ordon- nées de la droite qui représente la période d’état de régime radioactif.
Le premier procédé a été employé par M. William Duane 1, qui compare entre eux les courants initiaux
io dus au rayonnement de l’émanation seule, alors que l’air est ionisé uniquement par des rayons x; ce
courant io peut être calculé avec précision, d’après la
forlnule de MM. Curie et Danne 2 si l’on effectue quel-
ques mesures i des instants bien connus pendant les
10 premières minutes qui suivent 1 instant précis où
1. C.R..27 février 1905 .
2. La formule de MM. Cunic et Dame C. R.. 14 mars 1904.
relative à la radioactivité conduit à exprimer la valeur
du courant à ull mutant donne t apres l’introduction de l’éma- nation par la formule :
dans laquelle :
a
=0,00401 b = 0.000538 e = 0.OUi13 R - 43.1 x= 2,37 B=1,37 B=0.570 A=:0.438
l’on a introduit l’émanation dans l’appareih M.Duane
a publié un tableau calculé 1 qui permet de déduire
la valeur du couBrant initial io de la connaissance des courants mesurés de Inlllute en minute pendant les
10 premières minutes.
Si cette méthode a l’avantage 2 d’être très rapide,
elle nécessite une grande précision dans la connais-
sance des temps oui l’émanation est introduite dans le condensateur et où l’on fait les différentes 111eslll’l’S de courant ; or, ces mesures ne sont pas instantanées, elles durent en moyenne 20 secondes et il faut une assez
grande attention pour indiquer avec certitude l’ins-
tant où chacune d’elles a été effectuée.
Si le second procédé nécessite une expérience de longue durée, les erreurs que l’on peut commettre
sur les estimations du temps sont de faible influence
sur le résultat ; ayant introduit à un instant donné
une quantité, connue d’émanation dans le condensa- teur, il suffit cle faire des Inesures de tenlps en tenlpS
et de suivre jour par jour par exemple, li partir du maximum, la diminution du courant qui traverse l’appareil; la droite ainsi obtenue, prolongée jusqu’à
sa rencontre avec l’axc des ordonnées indiquera un
courant 10 (fjg. 2) que l’on peut prendre pour c2rac- tériser la quantité d’émanation introduite dans le con-
densateur.
Supposant alors que nous adoptons cette seconde
manière de procéder : elle nous montre qu’a 1 gramme- seconde d’émanation, par exemple, introduite dans le condensateur considéré, correspond un courant 10 (mesuré par les rayonnements de l’émanation et de la radioactivité induite en état de régime radioactif).
L’appareil est alors étalonné.
Si nous introduisons dans ce même condensateur
une quantité d’émanation produite par la diges-
tion d’un poids p d’un certain minerai durant un temps T, nous mesurons un courant 1’0 tel que
x = l’o Io
gramme - seconde et comme ’1 gramme-
seconde vaut 1 3600 gramme-heure x=I’o Io X 1 3600
gramme-heure.
Nous reportant alors à la figure 1, nous constatons
’1. Si l’on donne an courant initial la Ba)e’ir I, le cornant 1 devra prendre à chaque minute pendant les 10 premières mi-
nutes les valeurs indiquées par le tableau ci-dessous ut calcu- lées d’ après la formule A.
Temps 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1 1.165 1,29 1.40 1,48 1,54 1,59 1,63 1,66 1,683 1,71 William Duanc, Journal de Physique, sept. 1905.)
d. Un autre avantage de cette méthode colniae en ce qu elle
i supprime la nécessité d’étalotiner le condensateur utilisé à l’aide d’une solulion connue de Inomme de radium par : en effet. le courant initial io correspondant li une quantité donnée
d’émanation du radium peut ",’ calculer d’après une formule simple en fonctiion du volume et de la surface de l’appareil.
William Duane. loc. czt.
que 1 gramme de bromure de radium pur pendant
un temps T produit une quantité Q d’éinanatioii : il est alors évident que dans l’échantillon de minerai étudié il existe une quantité de radium qui, s’il est à
l’état de bromure dans le minerai, représente un
poids P = I’o IoX 1 3600 Q grammes de bromure de ra- dium pur.
Cette méthode de mesure, que l’on utilise comme courant de comparaison le courant initial 20 ou le
courant 10 obtenu par extrapolation, n’est évidcmment
applicable conformément à la description que j en ai
donnée que pour l’émanation du radium : afin de s’assurer que, dans un minerai, on a réellement
affaire à l’émanation du radium, on peut seriner que les lois de diminution de l’émanation et de l’activité induite relatives à ce minerai concordent avec les mêmes lois se rapportant au radium : c’est-à-dire que l’émanation doit diminuer de moitié en 4 jours 1 et
la radioactivité induite en 28 minutes : ces lois peu-
vent s’observer par l’inclinaison de la partie recti- ligne de la figure 2 et par des mesures du courant dans l’appareil après que l’émanation en a été chassée.
Dans la pratique on pourra employer pour l’éta-
lonnage du condensateur une solution d’environ 1/100
de millibramme de bromure de radium pur : cette so-
lution, introduite dans un flacon barbotteur d’un grand
.