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HAL Id: jpa-00205912

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Submitted on 1 Jan 1964

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La diffusion de spins

Jacques Pescia

To cite this version:

Jacques Pescia. La diffusion de spins. Journal de Physique, 1964, 25 (12), pp.1041-1044.

�10.1051/jphys:0196400250120104100�. �jpa-00205912�

(2)

1041.

EXPOSE

ET MISE AU POINT

BIBLIOGRAPHIQUE

LA DIFFUSION DE SPINS

Par JACQUES PESCIA,

Institut d’Électronique de la Faculté des Sciences, Orsay.

Résumé. 2014 Le problème de la diffusion de spins a fait l’objet d’un certain nombre de publi-

cations depuis 1949. Une synthèse en est présentée ici sous une forme théorique très simple dont

les résultats sont comparés à l’expérience.

Abstract. 2014 The question of spin diffusion has been treated in many reviews since 1949. A

synthesis of it is given here in a theoretical form, the results of which are compared with experi-

ment.

PHYSIQUE 25, DECEMBRE 1964,

i. Introduction. 2013 Nous nous limiterons ici au cas des solides, la diffusion de spins intervenant comme

mécanisme de relaxation nuel6aire.

Nous d6crirons tout d’abord les ph6nom6nes a l’aide

du modele imagine par Bloembergen en 1949 [1] et repris dans leurs calculs du temps de relaxation par Kutshisvili en 1956 [2] et par de Gennes en 1958 [3].

Nous introduirons ensuite la notion de barri6re de diffusion propos6e initialement par Blumberg en

1960 [4] et utilisee ensuite par Kutshisvili en 1962 [5]

et par Rorschach en 1964 [b].

Ceci nous amenera a distinguer deux cas de diffusion

de spins : la diffusion limitée et la diffusion rapide.

Nous comparerons enfin 1’ensemble de 1’analyse th6orique aux resultats exp6rimentaux actuellement

publies.

2. Relaxation par l’intermédiaire des impuret6s paramagnétiques. 2013 La premiere idee qui est venue à 1’esprit des physiciens pour expliquer la relaxation des

spins nucleaires (relaxation spin-réseau), est l’inter-

action spin-phonon.

L’6tude - de cette interaction fut entreprise par Waller en 1932 [7], poursuivie par Kronig en 1939 [8]

et compl6t6e par Van Vleck en 1940 et 1941 [9 et 10].

A la lumi6re de ces travaux l’interaction spin-phonon, appliqu6e aux spins nucl6aires, apparait cependant beaucoup trop faible pour engendrer des effets appre-

ciables.

Une autre explication est donc necessaire et Bloem-

bergen nous la fournit dans ses travaux de 1949 [1] :

la relaxation s’effectue par 1’intermediaire des impu-

retes paramagnétiques présentes dans le corps etudie,

la concentration en impuret6s paramagnetiques pou-

vant etre tres faible (10-6 par exemple).

3. Relaxation avec ou sans diffusion. 2013 Le principe

selon lequel la relaxation a lieu par 1’intermediaire des

impuretes paramagnétiques 6tant admis (et vérifié grace aux expériences que nous rapportons plus loin),

nous devons preciser le mecanisme de relaxation et calculer le temps de relaxation Ti.

A priori, il s’agit d’une interaction bilineaire entre

spins nuel6aires et spins electroniques. On 6tablit alors facilement 1’expression suivante de Tl [11] :

ou r designe la distance entre un spin nucleaire et un spin 61ectro-,.iique et ou C a pour valeur :

(ys et y, sont les rapports gyromagndtiques de 1’61ee-

tron et du proton, 6 le spin electronique, Tc Ie temps

de correlation de l’impuret6 et wi la pulsation de

Larmor nucl6aire. To s’identifie au temps de relaxation,

spin-reseau (electronique) pour une faible concen.

tration en impuret6s paramagnétiques et au temps de

relaxation spin-spin pour une forte concentration.

Cependant, la formule (1), qui traduit une loi en r-6,

n’est applicable qu’d des valeurs tres faibles de r, de l’ordre de quelques angstroms (spins nuel6aires tres

proches d’un spin electronique). Pour des valeurs

superieures de r en effet, le temps Tl devient infiniment court et l’interaction correspondante, absolument né-

gligeable. 11 serait done manifestement illusoire de chercher a calculer le temps de relaxation concernant 1’ensemble des spins nuel6aires du cristal a l’aide de la formule (1) dans laquelle on prendrait pour valeur de r la distance moyenne spin-nucleaire spin-dlec- tronique.

Un exemple montrera 1’etendue de l’erreur qui

serait alors commise [11]. Soit un echantillon d’alun

d’aluminium K AI(SO4),, 12H20 dans lequel quelques

atomes d’aluminium orlt ete remplac6s par des atomes de chrome dans la proportion d’un atome de chrome

pour 28 000 atomes d’aluminium. On observe la reso-

nance des protons et l’on mesure un temps de rela-

xation nucl6aire : (TI)mes = 4 s.

Pour 1’ensemble de l’échantillon, la distance r

moyenne spin-nucléaire/spin-électronique est de 150 A.

Pour cette valeur de r, la formule (1) fournit une

valeur de T 1 : I

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0196400250120104100

(3)

1042

Inversement Ja valeur de (T1)calculé ne ’serait egale à (T1)mesuré que pour une distance r moyenne 6gale a 2 A.

Pour les spins nuel6aires qui ne se trouvent pas à

proximite immediate d’un spin électronique, il faut

donc imaginer un mecanisme de relaxation different de celui qui mene a (1), Bloembergen [1] a montre que la diffusion de 1’6nergle des spins (nucléaires) par flip- flop entre proches voisins pouvait rendre compte

correctement des phénomènes observ6s.

4. L’6quation fondamentale. - Pour d6crire le com-

portement des spirs de tout l’échantillon, au’ils soient

ou non proches d’une impureté, on utilise generalement 1’6quation d’éyolution de l’aimantation nuel6aire

macroscopique M sous la forme suivante :

ou l’on designe par jtfo la valeur d’équilibre de M,

par A la probabilite de transition induite par le champ radiofréquence, par n un indice permettant de reperer

un noyau, et par D le coefficient de diffusion.

Le coefficient de diffusion D est sensiblement 69al

a aW2 ou a designe la distance entre deux plus proches

voisins nuel6aires et ou W est la probabilité de flip-flop

par unite de temps.

On peut ecrire encore [5 et 6] :

de l’ordre de 10-12 cm2/s, oii T2 est le temps de rela-

xation spin-spin (nucleaire).

En toute rigueur, 1’6quation (3) devrait permettre,

a 1’aide de sa solution dependant du temps, de cal-

culer la valeur de TI, et de verifier la décroissance

exponentielle de M. Mais la resolution de (3) sous sa

forme g6n6rale est pratiquement impossible en raison

de la complexité des problèmes math6matiqiies qi’elle

pose.

Pour faciliter la resolution, on ne peut [2 et 3] que

particulariser le probl6me en faisant l’hypothèse sui-

vante : la concentration en impuretes paramagn6-

tiques est assez faible pour qu’il soit raisonnable d admettre que chaque spin nuel6aire n’interagit qu’avec une seule impurete.

Si, de plus, on suppose faible l’intensit6 du champ radiofréquence, la distribution stationnaire de l’aiman- tation ob6ira 4 1’6quation :

Ponr r6soudre 1’6quation (4) on appliquera les condi-

tions aux limites suivantes :

On obtient alors la solution asymptotique :

Cette solution sera valable sous reserve que soient v6rifi6es simultanément les trois conditions :

Si l’on s’intéresse a l’aimantation globale de 1’echan- tillon, celle-ci est principalement due a des spins qui

ne sont pas situ6s au voisinage immediat d’une impu-

ret6. 11 est alors 16gitime de n6g]iger la contribution des

spins tres proches d’une impurete. L’equation d’évolu-

tion de M devient alors :

(La m6thode de resolution utilisee ci-dessus est due

à De Gennes [3].)

11 l’a appel6o methode du « pseudo potentiel)) par

analogie avec une methode de resolution de 1’6quation

de Schrodingcr [12].

En presence d’un champ radiofréquence intense, 1’equation (3) fournit en r6gime stationnaire la solu- tions :

Le coefficient ç est, déterminé a 1’aide des conditions

aux limites. 11 a pour valeur :

En presence du champ radio fr6 queiice, le pourceu-

tage de l’aimantation nucl6aire globale qui subsiste

est le suivant :

Or les experimentateurs déterminent g6n6ralement

l’intensit6 du champ radiofréquence n6cessaire pour diviser par deux 1’aimantation nucleaire globale. Soit Al2 la valeur de A correspondant a un tel champ.

On obtient facilement la valeur de Al/2 :

5. La barri6re de diffusion. - Le calcul qui precede

ne fournit qu’un accord partiel avec l’expérience [4, 5, 6]. Pour tenter de remedier a cette difficult6, Blumberg

a introduit la notion de barri6re de diffusion.

Par définition, le rayon barrière sera la distance, compt6e a partir de l’ion paramagnétique et pour laquelle la largeur de raie nuel6aire (d’origine dipo-

(4)

laire) serait 6gale a la difference des fréquences Zeeman

de deux noyaux voisins.

Kutshusvili a obtenii [5] pour expression du rayon

barriere :

Moment magn6tique electronique est ici un

moment statique.

Distance entre plus proches voisins nucl6,aires.

Temps de relaxation spin-spin nucleaire.

Dans ce cas, la composante selon Oz du spin 6lee- tronique fluctue tres rapidement par rapport au temps T2 et chaque noyau ne « verra » de son site que la

moyenne du champ produit par l’ion.

Remarque. - Nous avons rapporté ci-dessus les resultats du calcul de Kutshisvili.

Dans

sa publication

de 1960, Blumberg introduit au lieu de

d,la

quantité

d6finie comme distance de l’ion a laquelle le d6plaz.

cement est 6gal a la largeur de raie nuel6aire. Les

expressions ci-dessus s’ appliquent alors a condition de remplacer l’exposant 1 /4 par 1/3.

6. Diffusion limitee et diffusion rapide. 2013 L’intro-

duction du rayon barri6re am6ne a distinguer deux

sortes de diffusion [4, 5].

10 La diffusion limitée se rencontre dans le cas of

d « b. La quantité d’6nergie que peut diffuser chaque spin nucl6aire n’est pas infinie ; il en r6sulte une

limite pour la vitesse de transfert de 1’6nergle des spins vers 1’ion, d’ou le nom du processus.

Le temps de relaxation a alors pour valeur :

Un phénomène remarquable, caractérise cette sorte de diffusion. La recroissance de l’aimantation (quand

on arrete brusquement la saturation par exemple) a

lieu en deux 6tapes. Elle debute suivant la loi :

Mz(t) = tl/2 et se poursuit ensuite exponentiellement.

20 La diff usion rapide se rencontre dans le cas of

b « d. L’énergie passe ici plus rapidement des noyaux

a l’ion que de l’ion au r6seau, d’oii le nom donne au processus.

Le temps de relaxation a ici pour expression :

Avec ce processus, la recroissance de l’aimantation

a lieu, des son depart, suivant une loi exponentielle, la

loi en t1/2 n’apparaissant a aucun moment.

Notons que 1’ensemble des resultats de ce para-

graphe 6 est valable a condition que la condition sui- vante soit satisfaite :

oii I d6signe la plus grande des deux quantités b ou d,

et R d6signe la distance moyenne entre un ion et un

noyau.

7. Variation du coefficient de diffusion avec la posi-

tion des ions. - Le coefficient D varie avec la dis- tance r selon la loi :

De plus le coefficient D est anisotrope et devrait en

toute rigueur etre calcule comme un tenseur.

8. Comparaison avec l’expérience.

8-1. Bloembergen [1] a utilise un 6chantillon d’alun d’aluminium et de potassium contenant un peu de chrome. Ses experiences, effectuees dans un large

domaine de temperature (de 10 à 300 OK) ont ermis

de v6rifier la loi Tl(N) prédite par 1’e q uation

(11).

Il obtient d’autre part pour Tl (ternpérature) une loi

intermediaire entre celle annonc6e pour la diffusion limit6e ( équation 11) et celle annoncee pour la dif- fusion rapide (equation 12).

Il a enfin determine la valeur du coefficient de dif- fusion :

8-2. Blumberg [4] a opere sur un 6chantillon de

NH4HS04 contenant des impuret6s de (NH4)2Cr04. En

6tudiant la recroissance de l’aimantation il a observe la loi Mz(t) = tl2 pour 0 t 1 s.

11 a pu determiner le coefficient de diffusion et le

temps de correlation de 1’ion :

8-3. Leifson et Jeffries [13] ont effectue des exp6-

riences sur un cristal de nitrate double de magnesium

et de lanthane contenant des traces de c6rium, I’axe

de symetrie (axiale) du cristal 6tant perpendiculaire, au champ Zeeman. Ils ont travaillé a tres basse tempe-

rature (1,6 a 4,2 oK) et a différentes concentrations

(0,05 a 10 %).

Ils ti-.puvent un temps de relaxation T, proportion-

nel a N ce qui est en desaccord manifeste avec la

théorie, et proportionnel a r,1/2 ; une discussion de ces

resultats montre qu’ils relevent d’un processus inter- m6diaire entre les deux diffusions limit6e et rapide.

8-4. Scott [14] a experimente sur le meme corps et dans les memes conditions mais avec un cristal orient6

parallelement au champ Zeeman. 11 obtient : Tl pro-

portionnel a N-1.3 ce qui est en bon accord avec la théorie.

8-5. Day, Ostuka, Josephon [15] ont utilise un

cristal de fluorure de calcium irradie. Ils ont opere à

tres basse temperature (4 OK) ce qui leur fournit :

Pour H petit, ils obtiennent une loi de variation TI proportionnel a H en accord avec la th6orie de

Rorschach [6] qui propose 1’expression :

(5)

1044

Conclusion. - Nous avons expose la theorie de la diffusion de spins a 1’aide successivement des modèles de Bloembergen et de Blumberg.

En comparant les resultats th6oriques aux resultats expérimentaux, on a pu constater un accord assez

satisfaisant entre les uns et les autres, les resultats

exp6rimentaux sont malheureusement tres peu nom- breux.

Il y a la un domaine mal.explore auquel les cher-

cheurs pourraient s’attaquer avec d3 bonnes chances de r6aliser des experiences pleines d’interet.

En pai ticulier, la determination du temps de rela-

xation electronique Tc par cette m6thode ou l’ion

paramagnétique joue le role d’intermediaire dans la relaxation, permettrait de d6velopper des mesures que

nous avons abord6es par une autre voie [16].

Manuscrit regu le 25 octobre 1964.

BIBLIOGRAPHIE Les notations varient malheureusement avec les auteurs.

Dans le present travail, le formalisme de Kutshisvili (sensi-

blement identique a celui d’Abragam) a ete choisi, comme paraissant le plus clair et le plus complet.

[1] BLOEMBERGEN (N.), Physica, 1949, 15, 386.

[2] KUTSHISVILI (G. R.), Proc. Inst. Phys. Ac. Sc. Georgie, 1956, 4, 3.

[3] DE GENNES (P. G.), J. Phys. Chim. Solids, 1958, 7, 345.

[4] BLUMBERG (W. E.), Phys. Rev., 1960, 119, 79.

[5] KUTSHISVILI (G. R.), Sov. Phys. J. E. T. P., 1962, 15, 909.

[6] RORSCHACH (H. E., Jr.), Physica, 1964, 30, 38.

[7] WALLER (I.), Z. Phys., 1932, 79, 370.

[8] KRONIG (R. de L.), Physica, 1939, 6, 33.

[9] VAN VLECK (J. H.), Phys. Rev., 1940, 57, 426.

[10] VAN VLECK (J. H.), Phys. Rev., 1941, 59, 724.

[11] ABRAGAM (A.), Les principes du magnétisme nucléaire,

Presses Universitaires de France, Paris, 1961.

[12] LANDAU (L. D.) et LIFSHITZ (E. M.), Quantum Mecha- nics, Pergamon Press, Londres, 1958.

[13] LEIFSON (O. S.) et JEFFRIES (C. D.), Phys. Rev., 1961, 122, 1781.

[14] SCOTT, Non publié mais rapporté dans la référence 5.

[15] DAY (S.), OSTUKA (E.) et JOSEPHON (B.), Sera pro- chainement publié, rapporté dans la référence 6.

[16] PESCIA (J.), Thèse, Annales de Physique, 1964, 9.

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