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Les propriétés nouvelles du radium

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: jpa-00240799

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00240799

Submitted on 1 Jan 1903

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G. Sagnac

To cite this version:

G. Sagnac. Les propriétés nouvelles du radium. J. Phys. Theor. Appl., 1903, 2 (1), pp.545-548.

�10.1051/jphystap:019030020054500�. �jpa-00240799�

(2)

LES PROPRIÉTÉS NOUVELLES DU RADIUM (1).

Chaleur par le

--

Spontanément le radium dégage de la chaleur : dans les expériences de M. P. Curie et

Laborde, qui ont découvert cet important phénomène, la quantité de

bromure de radium pur qui renferme 1 gramme de l’élément radium

dégage environ 100 petites calories par heure.

On sait que 1VI. P. Curie a mesuré ce dégagement de chaleur en

introduisant du bromure de radium pur dans un calorimètre à glace

de Bunsen et observant le déplacement du ménisque de mercure dîi

à la fusion de la glace que provoque le radium.

Devant la « Royal Institution », M. P. Curie a montré, avec le

concours du professeur Deyvar et de Langevin, le dégagement spontané de chaleur, par les deux méthodes suivantes :

9.° Dans deux enceintes à vide à double paroi de verre argenté, du professeur Dewar, on place denx thermomètres identiques.

FIG. 1.

Dans l’une des deux enceintes, on a mis 7 décigrammes de bro-

mure de radium pur. On lit la température des deux thermomètres dont les tiges sortent des deux enceintes à travers des bouchons (1) D’après la conférence faite par M. l’. Curie, le ~.6 juin 1903, à Lunclres,

devant la Royal Institution.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019030020054500

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de coton. On trouve ainsi que la température de la première enceinte dépasse de 3° la température de la seconde enceinte.

~° Dans un bain d’un gaz liquéfié pur, de préférence l’hydrogène,

on plonge une enceinte à vide A 1) du professeur Dewar, ren-

fermant le même gaz liquéfié et munie d’un tube de dégagement qui permet de recueillir sur la cuve à eau le gaz évaporé dans A. Une petite ampoule de verre renfermant 7 décigrammes de bromure de radium pur est placée dans le gaz liquéfié de A. On mesure le volume

du gaz dégagé sous l’influence de la chaleur du radium qui fait bouil- lir le liquide en A. Dans le cas de l’hydrogène liquide, ce volume est

nul si l’on a soin de protéger le bain extérieur d’hydrogène liquide

par une seconde enceinte à vide du professeur Dewar et d’entourer

lui-même ce bain d’hydrogène liquide d’un bain protecteur d’air li- quide. On trouve ainsi, avec une bonne concordance, que l’effet des 7 décigrammes de bromure de radium pur récemment préparée st de dégager par vaporisation 73 centimètres cubes de gaz hydrogène par minute. L’appareil ainsi disposé est un véritable calorimètre à hy- drogène liquide. C’est, grâce au concours du professeur Dewar, la réa-

lisation correcte d’une méthode déjà mise en oeuvre par M. P. Curie,

rnais qui exigeait l’emploi d’un corps à la fois très volatil et très pur.

Iladioactivité induite.

-

Les corps les plus divers (métaux, verres,

carton, peau, etc.), enfermés quelque temps avec du radium dans

une même enceinte, acquièrent la propriété d’émettre des rayons semblables à ceux du radium. Cette activité induite persiste quand le

radium est retiré de l’enceinte ; seulement elle s’affaiblit graduelle-

ment. On peut la mesurer par l’ionisation que les rayons du radium

produisent dans les gaz (décharge d’un corps électrisé), et l’on trouve qu’elle se réduit à la moitié de sa valeur après quatre jours, si le

corps activé est enfermé dans une enceinte fermée sans radium ; elle

se réduit à la moitié de sa valeur après vingt-huit minutes seule- ment si le corps activé est exposé à l’air libre.

Cette activité induite peut aussi être étudiée par la luminosité, des corps induits :

Expérience 1.

-

Une surfaee recouverte de sulfure de zinc phos- phorescent de Verneuil a été placée dans un tube de verre B (fig. 2)

où l’on a fait le vide. On met le tube B en communication avec une

ampoule A renfermant une solution d’un sel de radium. Aussitôt le sulfure devient brillamment luminescent.

Expérience 2.

-

11T. Rutherford a montré que l’émanation du

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radium qui provoque l’activité induite se condense à la température

de l’air liquide. Deux tubes B, C (fiv. 2) renfermant du sulfure de zinc de Verneuil ont été, comme dans l’expérience 1, rendus bril-

lamment luminescents. Ces deuxtubes communiquent. On plonge

l’un d’eux, C, dans l’air liquide; il devient plus phosphorescent, tan-

dis que l’autre, B, s’éteint graduellement.

FIG.2.

L’émanation du radium s’est dégagée du tube B, et s’est pour ainsi dire condensée dans le tube C refroidi par l’air liquide.

lnversement si, après l’expérience précédente, on a séparé B et C

et qu’on ait laissé C revenir à la même température que B, le sul-

fure obscur de B devient luminescent dès qu’on met B en communi-

cation avec C.

Action sur l’étincelle.

-

On sait que les rayons du radium, en

tombant sur un micromètre à étincelles, facilitent le passage de l’étincelle. Deux micromètres à étincelles M et lB1/, identiques, sont symétriquement placés par rapport à la bobine d’induction qui i

alimente leurs étincelles. Si l’on approche une ampoule de radium

de l’un M des deux micromètres, l’étincelle passe uniquement en 1B1 : -.

elle ne passe plus en Or cette action s’exerce même quand les

rayons du radium ont traversé des centimètres due l’er ou de plomb.

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Ce sont donc les rayons de beaucoup les plus pénétrants, qui, parmi les divers rayons du radium, agissent le plus sur l’étincelle.

Le spinthariscope de sir W. Crookes.

-

Devant la surface d’un écran recouvert de sulfure de zinc, on place un tout petit fragment

de radium, de manière à pouvoir observer, au moyen d’une loupe, la

surface de sulfure rendue faiblement luminescente par les rayons que le radium lui envoie à travers une simple couche d’air d’épaisseur comparable au millimètre. L’oeil voit alors sur la surface de l’écran

une véritable pluie de points lumineux qui continuellement appa- raissent et disparaissent. Comme le phénomène disparaît quand le

radium est placé derrière le carton de l’écran au sulfure, ou quand

il agit au travers d’une épaisseur de matière capable d’arrêter les rayons les plus absorbables du radium (rayons on peu dire qu’il

est dû aux rayons u. D’autre part, les rayons « sont analogues aux

canalstrahlen de Goldstein que l’on suppose constitués par des électrons positifs ; ces électrons ont chacun une masse comparable à

celle de l’atume d’hydrogène et se propagent avec une vitesse d’autant

plus faible qu’ils ont déjà traversé une plus grande épaisseur de ina-

tière. On peut imaginer que chaque point brillant qui apparaît dans le spinthariscope nous révèle le choc d’un électron lancé par le radium contre le sulfure de zinc. On comprend qu’une petite quantité de

radium puisse montrer isolément les chocs des élecLrons par autant de points lumineux temporaires, alors qu’une quantité de radium plus grande envoyant un trop grand nombre d’électrons par seconde

produira une luminescence continue. D’après cette suggestive ex- périence, la discontinuité de l’émission du rayonnement oc semble

démontrée d’une manière assez directe.

Spectre clu radiuîyi.

-

Depuis les premières observations dues au

regretté Del11arçay, le spectre du radium a été étudié en particulier

par sir Crookes au moyen d’un spectroscope en quartz très dis-

persif. Les trois principales raies d’émission du radium sont, dans l’ordre d’éclat décroissant, les raies de longueurs d’onde :

De toutes les manifestations du radium, la chaleur dégagée est peut-être la plus remarquable; par sa grandeur inattendue, elle oblige à envisager, avec plus d’attention encore qu’au début de l’his- toire de la radioactivité, l’existence d’une source d’énergie spon-

tanée d’origine inconnue. G. SAGNAC.

Références

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