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L’effet Zeeman des raies multipolaires en théorie
classique du rayonnement
Émile Durand
To cite this version:
L’EFFET ZEEMAN DES RAIES MULTIPOLAIRES EN
THÉORIE
CLASSIQUE
DU RAYONNEMENTPar ÉMILE DURAND.
Sommaire. 2014
On commence par calculer l’intensité des raies multipolaires en l’absence de champ dans l’hypothèse d’une répartition isotrope d’oscillateurs harmoniques.
On calcule ensuite la décomposition en présence de champ, dans toutes les directions d’observation
pour les raies dipolaires, quadrupolaires, octopolaires; la somme des intensités des raies de la
décom-position est toujours égale à l’intensité de la raie unique en l’absence de champ.
Dans le cas général d’une raie multipolaire, on se borne à l’observation dans la direction du champ
et dans la direction perpendiculaire; la décomposition est la même pour toutes les raies d’un rang
polaire déterminé 2q+1 et elle est d’autant plus complexe que q est plus grand; l’aspect n’est pas le même suivant que q est pair ou impair.
Bien entendu, ces résultats de la théorie classique ne peuvent s’appliquer qu’à des raies de singulets pour lesquelles les effets de spin n’interviennent pas.
1. Les raies
multipolaires
en l’absence dechamp. --
En l’absence dechamp
magnétique,
on suppose que la
charge électrique (négative
etégale
à celle del’électron)
oscille sinusoïdalement de Men M’
( fig.
i).
Fig. 1 é
On a
avec
Le mouvement de la
charge
a pourexpression
Soient les vecteurs unitaires de la direction d’observation. On ne diminue pas la
généralité
duproblème
en faisant oc, =oc2 = o,
oc, =1, car l’oscil-lateur a une
position quelconque
parrapport
aux axes.Nous avons donné ailleurs
[i],
l’expression
dés
termesmultipolaires
pour lespotentiels
Au etA4
d’une
charge
enmouvement;
pour le terme 2q+1polaire,
on a(Il y
a une sommation sur l’indice v de i à 3;on a au lieu T == 2013
x3.)
on a écritd4
oux-
au lieude ’-
-;
’r = X4- X3’)
* 4 c t " "" Onpeut
en déduire lechamp
électrique
E,,(vecteur
de Fresnel de l’ondelumineuse)
par les formules habituelles : -.Comme
avec
on en
déduit,
pour lechamp électrique
2’7+1polaire :
(on
trouve aussiE~
= o,puisque
les ondeslumi-neuses sont
transversales).
Les
équations
(4)
peuvent
encores’écrire,
suivant364
que q est
pair (q
=21)
ouimpair
(q
= 21 +i).
/ r 1/
Il y a
donc,
pour un termepolaire
déterminé,
(1
+i)
raies defréquences
p v, avec p = 1, 3,5
... (q ~ I)
ou p = 2,4, 6,
... (q -~
1)
suivant que q estpair
ouimpair;
c’est cequ’indique
leTableau I
TABLEAU I.
Chaque
raie est caractérisée par les deux nombres entiers 1 et l~. Pour calculer l’intensité J(1, k)
dechacune
d’elles,
nous allons supposerqu’il
y a erstout N oscillateurs
harmoniques
dutype précédent
répartis
d’une manièreiotrope,
de mêmeampli-tude 1), mais
ayant
desphases
distribuées auhasard;
il y en a donc( N
sin d
dy qui
ont une. . .
4 7r
direction
comprise
entre q et q +dq, §
et
+d ;
comme les intensités sont
proportionnelles
aux carrésdes
amplitudes,
comme il y a deux vibrationsrectan-gulaires El
etE2
et,
comme l’on aon en déduit facilement
En toute
rigueur,
il n’est paspossible
d’étudierséparément
les termespolaires
des différentsordres;
on doit
d’abord,
conformément au TableauI,
fairela somme des
amplitudes
de tous les termesqui
ontune même
fréquence
pv; cette somme faitappa-raît,
dansl’amplitude
du terme defréquence
p v,une fonction de Bessel d’ordre p
(voir
[2]
de labibliographie);
c’estl’intégrale
du carré de cetteamplitude qu’il
faud,ait calculer pour avoir l’inten-sité de N oscillateurs.Mais,
pratiquement,
pour une valeur de p, c’est laraie
ayant
laplus petite
valeur de qqui
a uneprépon-dérance énorme et
qui
donne, à lafréquence
p v,ainsi
qu’à
sadécomposition
enprésence
dechamp,
son caractère propre.
On
peut
donc se borner à étudier les raies situéessur la
diagonale
principale
du Tableau 1(on
selimite
à k =: 1 et l’on a p = q +i);
on aalors,
au lieu de(8)
et(9),
pur l’intensité de la raie laire defréquence
p v,On a, par
exemple,
pour les raiesdipolaires (p ~
i),
quadrupolaires (p
=2),
octopolaires
(p
==3) :
iL’intensité des raies
2n-polaires
varapidement
endécroissant
quand
pcroît;
on a, parexemple,
v,,,, vitesse maximum de la
charge
dans sonmou-vement
d’oscillation;
si
Vm ==
-31 comme
dans lapremière
orbite dee 137
Bohr
De
même,
ce
qui
" est trèsfaible;
mais il suffirait que "v’?,1
c 10
pour que les raies
octopolaires
deviennent aisément observables.2.
Équations
du mouvement enprésence
dechamp
magnétique. -
Enprésence
duchamp
magnétique
H,
que nous supposeronsdirigé
suivant l’axe des~~,
le mouvement resteinchangé
dans unsystème
d’axes tournant autour de0~;
avec lafréquence
~ de laprécession
" de Larmor v o =1
’
les
équations
du mouvementrapportées
aux axesfixes s’obtiennent donc en
remplaçant,
dans les YJU,la lettre 7:’) par
2 ~ o t
+ cp; elles s’écriventOn ne diminue pas la
généralité
duproblème
ensupposant
que la direction d’observation se trouvedans le
plan
a2 = o, a =Fi 2.
car le
système
possède
lasymétrie
derévolution
autour de0~;;;
nous considérerons les deuxcompo-santes 6’ et 6" du
champ électrique
derayonnement;
comme il se
doit,
elles sont normales à la directiond’observation,
6’ est dans leplan
6" estnormal à ce
plan
(fig.
a).
On a
Posons
(L’indice v
étantrépété
haut etbas,
on convientde faire une
sommation,
de i à3);
Les coordonnées retardées et leur
par
rapport
s’écriventavec B =
2 ;v;
dans le calcul des~~,l~T,
on anégligé
la dérivation des termes contenant on
intro-duirait dans
l’amplitude
lafréquence v,’qui
esttoujours
trèspetite
parrapport
à v.3.
Expression générale
duchamp
électrique
de
rayonnement. --
De(13), (3),
(2),
ontire,
D’après (14)
et(15),
on a.
En
portant
cesexpressions
(17)
dans(16)
et ennégligeant toujours
la dérivée des termes conte-nant0,,
on obtient pour lescomposantes
duchamp
2q+1polaire :
4. Effet Zeemann
dipolaire.
- Onfait q
= odans
(18);
le résultatpeut
se mettre sous laforme
r T B
Il y a donc les trois
fréquences j
+ m ’Jo avec m=o,qui
forment letriplet
normal.Pour avoir l’intensité d’une raie de
fréquence
déterminée,
onprend
le carré del’amplitude
etl’on
fait la somme pour les Noscillateurs;
chaque
vibration
peut
se mettre sous la forme366
fonction linéaire du
temps;
on a donc à calculer desintégrales
dutype
qui
sontsimples;
on trouveOn remarquera que
la somme des intensités des
composantes
estégale
à l’intensité de la raie en l’absence de
champ
et ceci pour toutes les directions d’observation. Lafigure
3Fig. 3.
indique
lesintensités
relatives,
lesfréquences
et lesétats de
polarisation
descomposantes
pour les trois directions as == 0,Xg= 2013
as = 1.2
5. Effet Zeeman
quadrupolaire.
- Onfait q === 1
dans
(18);
il vientPour les
intensités,
on esttoujours
conduit à desintégrales
dutype
(20);
on trouvela somme des intensités des raies de la
décomposition
est encore
égale,
dans une directionquelconque,
à l’intensité de laraie
en l’absence dechamp.
Lafigure
4
donne le schéma de ladécomposition
pour les trois directionsremarquables
Fig. 4. ,
Ces résultats de la théorie ont été vérifiés d’une Pour les raies autres que les raies de
singulets,
manière
remarquable
sur la raie aurorale5577
Á il faut faireappel
à laMécanique
ondulatoire[4], [5].
(raie
desingulet 1D2 -+
1S0
del’oxygène)
par Frerichs Une étude trèscomplète
des radiationsquadru-et
Campbell [3].
polaires
et de leurpar Rubinowicz et Blaton
[6], [7].
Enfin,
Mrozowskiet Jenkins ont étudié la structure
hyperfine
desraies
quadrupolaires
et leur effet Zeeman[8].
6. Effet Zeeman
octopolaire
[gJ,
- Onfait q
== 2dans
(18),
il vientPour les intensités des
composantes
de la raie defréquence
3 v,qui
se trouve sur ladiagonale
du TableauI,
on trouveOn a
toujours
....
La somme des intensités est donc
toujours égale
à l’intensité~3
de la raie defréquence
3 v en l’absencede
champ.
La
figure 5
donne le schéma de ladécomposition
pour les trois directionsremarquables
Fig. 5.
M. J.
Yvon [Io]
a étudié l’effet’ Zeemanocto-polaire
pour une raiesingulet
del’hélium;
dans le cadre de laMécanique
ondulatoire sansspin;
il s’estborné à l’observation transversale =
o).
7. Effets Zeeman
multipolaires.
-- Enexami-nant la formule
(18),
on voit que ladécomposition
sera la même pour toutes les raies d’un rang
polaire
déterminé
(q
=const.);
par contre, le nombre maximum de raies croît avec q; il est
égal
à(2q
+3)
(voir
le TableauII).
TABLEAU ~I,
décom-368
posée
au maximum en(2p +
1)
raies defré-quences p v + mvo, avec m = o, + il +2, ... , _ ~
p .
Quelques-unes
de cescomposantes peuvent
êtrenulles pour certaines directions d’observation. Nous allons étudier la
décomposition
des raiesmultipolaires
pour a3 = 1(observation
dans ladirection du
champ)
et pour x3 = o(observation
1au
champ);
iln’y
aurait d’ailleurs aucune difficultéà étudier avec la formule
[18) l’aspect
de ladécom-position
pour une directionquelconque.
1. OBSERVATION DANS LA DIRECTION DU CHAMP
(a3
= 1,a1= o).
- Pour les raies2’/+1-polaires,
leséquations (18)
se réduisent àEn
comparant (23)
à(4),
on voit que toutes les raies2,/-’-polaires
se dédoublent en deux raiesd’égale
intensité,
polarisées
circulairement en sensinverses,
defréquence v
± vo; c’est bien cequ’on
adéjà
observé pour les raiesdipolaires, quadrupolaires
etoctopolaires.
2. OBSERVATION DANS LA DIRECTION
PERPENDI-CULAIRE AU CHAMP
MAGNÉTIQUE
_-- o, 0:1 1 =1 ).
-Pour les raies
211-1-polaires,
leséquations (18)
donnentLes formules ne sont pas tout à fait les mêmes pour q
impair (q ~
21 +i) et q
pair
(q
~2l);
on a, en
effet,
..
Pour les
intensités,
il faut calculer lesintégrales
des carrés des
amplitudes;
on trouvePour comparer l’intensité des raies de la
décom-position
Zeemanmultipolaire
à l’intensité de laraie en l’absence de
champ,
il suffit deporter
sonattention sur les formule
(25), (26),
(27),
(28)
d’une
part,
et(7)
d’autrepart;
l’examen des for-mules(24)
conduit alors aux résultats suivants :a. q = 21 + 1.
- Sif
est lafréquence
de la raie en l’absence dechamp,
il y a(21
+2)
compo-santes
1S’,
defréquences f
-~-(2m + 1)
Vo, avecm = o, 1, 2, ... ,
1;
il y a aussi(21
+2)
compo-santes
6" defréquences
f ± {2m
+2) vo,
soit entout
(41
+4)
composances.Les intensités des
composantes
6’ et el sontrespectivement
les fractions P’(1, m)
et P"(l, m)
des intensités 6’ et 6" en l’absence dechamp,
avecOn
peut
vérifier que l’on ac’est-à-dire que la somme des intensités des
compo-santes est
toujours égale
à l’intensité de la raie enl’absence de
champ.
Exemple
d’application
desformules
(29).
-Quand 1
= o, on retrouve l’effet Zeemanquadru-polaire (fig.
4);
quand 1
= 1, c’est-à-dire pour uneraie 16-polaire,
on aD’où le schéma de la
figure
6.b. q
= 21. - Sif
est lafréquence
de la raieen l’absence de
champ,
il y a(zl
+1)
compo-santes 6’ de
fréquences
avec m = o,i, 2,
..., 1;
il y a aussi(21
+
2) composantes
S" defréquences f ± (2m
+1)
V 0’ soit en tout41 + 3
raies. Les intensités descomposantes
6’ et sont369
intensités 6’ et ~" en l’absence de
champ,
avec, Fig. 6.
On a encore
’
La somme des intensités des
composantes
estdonc
toujours égale
à l’intensité de la raie en l’absencede
champ.
,
Exemple
d’application
desformules
(30).
- Ellesredonnent la
décomposition
dipolaire quand
t = o(fig. 3),
ladécomposition octopolaire
quand
1 =1(fig.
5);
pour la raie32-polaire,
c’est-à-direpour 1
~ 2,on a
Fi g. 7.
d’où le schéma de la
figure
7.Manuscrit reçu le 16 janvier 1947.
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