MPSI B 2011-2012 DS 5 29 juin 2019
Problème 1.
Cet exercice 1 porte sur l'étude de la suite (u n ) n∈
N
∗dénie par u n =
√ n 4 n
2n n
1. a. Calculer u 1 et u
n+1u
npour n ∈ N ∗ . b. Montrer par récurrence que u n ≤ q n
2n+1 pour n ∈ N ∗ . c. Étudier le sens de variation de la suite (u n ) n∈
N
∗et montrer qu'elle converge. On note L sa limite. Montrer que
1
2 ≤ L ≤ 1
√ 2
2. a. En appliquant l'inégalité des accroissements nis à la fonction t → √
t sur un intervalle convenable, prouver l'encadrement suivant
∀x > 0, 1
8(x + 1 2 ) ≤ (x + 1 2 ) − p
x(x + 1) ≤ 1 8 p
x(x + 1)
b. En déduire :
∀k ∈ N ∗ , u k
8(k + 1 2 ) − u k
8(k + 3 2 ) ≤ u k+1 − u k ≤ u k
8k − u k
8(k + 1)
c. Par sommation de ces inégalités, trouver un encadrement de u p − u n pour p et n entiers tels que n < p . Établir
∀k ∈ N ∗ , u n
8(n + 1 2 ) ≤ L − u n ≤ L 8n
d. En déduire
∀k ∈ N ∗ ,
L − (1 + 1 8n )u n
≤ L 16n 2
3. a. Comment sut-il de choisir n pour que u n soit une valeur approchée de L à 10 −5 près ?
1
d'après un problème ESSEC 1987 sur le nombre moyen de retour à l'origine pour une promenade aléatoire.
b. Comment sut-il de choisir n pour que u n + u 8n
nsoit une valeur approchée de L à 10 −5 près ?
4. On admet ici la formule de Stirling qui donne une suite équivalente à la suite des factorielles.
n! ∼ √
2πn n n e −n Déterminer une expression formelle exacte de L .
Problème 2.
Ce problème 2 porte sur les fonctions et les suites complètement monotones.
On dira qu'une fonction f dénie dans un intervalle I est complètement monotone lorsque elle appartient à C ∞ (I) et que :
∀p ∈ N , ∀x ∈ I, (−1) p f (p) (x) ≥ 0
On désigne par E l'ensemble des suites dénies dans N et à valeurs réelles. La notion de suite complètement monotone fait intervenir une fonction ∆ de E dans E dénie de la manière suivante.
Soit u = (u n ) n∈N ∈ E , la suite ∆u est dénie par :
terme d'indice n de ∆u = (∆u) n = u n+1 − u n
On note ∆ 0 = Id E et ∆ p = ∆ ◦ · · · ◦ ∆ ( p fois) pour p ∈ N ∗ . On dira qu'une suite u est complètement monotone lorsque
∀p ∈ N, ∀n ∈ N , (−1) p (∆ p u) n ≥ 0 1. Soit u = (u n ) n∈
N ∈ E et p ∈ N ∗ , montrer que
∀n ∈ N , (∆ p u) n =
p
X
k=0
(−1) p−k p
k
u n+k
2. Soit b ∈]0, 1[ et β la suite géométrique β = (b n ) n∈N . Calculer (∆ p β) n et en déduire que β est complètement monotone.
2
d'après Banque X-ENS 2011 Maths B
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
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Rémy Nicolai S1105EMPSI B 2011-2012 DS 5 29 juin 2019
3. Soit a > 0 , λ > 0 , µ > 0 , ν < 0 , b ≥ 1 , c > 0 des réels xés . Montrer que les fonctions suivantes sont complètement monotones.
x → e −ax dans R
x → (λ + µx) ν dans [0, +∞[
x → ln(b + c
x ) dans ]0, +∞[
4. a. Soit f complètement monotone dans I et m ∈ N. Montrer que m pair entraine f (m) complètement monotone et m impair entraine −f (m) complètement mono- tone.
b. Soit f et g deux fonctions complètement monotones dans un intervalle I . Montrer que le produit f g des deux fonctions est complètement monotone.
5. Soit f ∈ C ∞ ([0, +∞[) et u = (u n ) n∈N dénie par u n = f (n) pour tout n ∈ N. Montrer que pour tout p ∈ N ∗ et tout n ∈ N, il existe un réel x ∈]n, n + p[ tel que
(∆ p u) n = f (p) (x)
On pourra raisonner par récurrence en considérant la fonction g(x) = f (x + 1) − f (x) et la suite dont le terme d'indice n est v n = g(n) .
6. Formuler et prouver un théorème liant les suites et les fonctions complètement mono- tones. En déduire une autre démonstration de la question 2.
Problème 3.
Étude d'une suite de racines d'équations algébriques. 3 Pour p ∈ N ∗ , on considère l'équa- tion
x p + x p−1 + · · · + x 2 + x = 1 (E p ) On considère aussi les fonctions f et g dénies dans R + par :
f (x) = 1
x + 1 g(x) = 1
x 2 + x + 1 1. Étude de la suite des racines.
a. Montrer que l'équation (E p ) admet une unique solution positive. Cette solution sera notée x p .
3
d'après http ://mpsiddl.free.fr
b. Justier que x p ∈]0, 1] et que x p (1 − x p p ) = 1 − x p . c. Établir que (x p ) p∈N
∗est monotone puis convergente.
d. Établir que (x p p ) p∈N
∗converge vers 0. En déduire la limite de (x p ) p∈N
∗. 2. On dénit la suite (ε p ) p∈N
∗par la relation suivante valable pour tous les p ∈ N ∗
ε p = 2x p − 1
a. Soit q ∈]0, 1[ xé, montrer la convergence et donner la limite de (nq n ) n∈ N . b. Trouver une formule très simple reliant ε p et x p+1 p .
c. Montrer que
((p + 1) ln(1 + ε p )) p∈ N
∗→ 0 d. Trouver une suite équivalente simple à (ε p ) p∈ N
∗.
3. Approximation de la racine de (E 2 ) . Dans cette question, p = 2 et x 2 est noté α . a. Simplier f (α) .
b. Montrer que l'intervalle [ 1 2 , 1] est stable par f . c. On considère la suite (u n ) n∈N dénie par u 0 = 1 et
∀n ∈ N : u n+1 = f (u n )
Montrer que la suite est bien dénie et que pour tout entier n :
|u n+1 − α| ≤ 4
9 |u n − α|
d. En déduire la convergence et la limite de la suite (u n ) n∈ N .
4. Approximation de la racine de (E 3 ) . Dans cette question, p = 3 et x 3 est noté β . a. Former le tableau de variations de g .
b. On considère la suite (v n ) n∈ N dénie par v 0 = 1 et
∀n ∈ N : v n+1 = g(v n )
Montrer que la suite est bien dénie et que v n ∈ [0, 1] pour tout entier n . c. Montrer que les deux suites extraites (v 2n ) n∈N et (v 2n+1 ) n∈N sont monotones.
Préciser leurs sens de variations et prouver qu'elles sont convergentes. On note l et l 0 leurs limites respectives.
d. Montrer que g(l) = l 0 et g(l 0 ) = l . e. Montrer que l vérie
(l 2 + 1)(l 3 + l 2 + l − 1) = 0
f. Montrer que l = l 0 = β . En déduire la convergence et la limite pour (v n ) n∈N .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/