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INCUBATEUR A COURANT ASCENDANT

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Academic year: 2022

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INCUBATEUR A COURANT ASCENDANT

GUIDE DE PLANIFICATION, D'INSTALLATION ET D'UTILISATION

^

financé par:

BUREAU FÉDÉRAL DE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL (QUÉBEC) FONDATION DE LA FAUNE DU QUÉBEC

MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA FAUNE PÊCHES ET OCÉANS CANADA

SECRÉTARIAT AUX AFFAIRES RÉGIONALES

avec la collaboration de

CENTRE SPÉCIALISÉ DES PÊCHES

REGROUPEMENT POUR LA RESTAURATION DES TROIS RIVIÈRES PABOS

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Citation officielle

Dallaire, L, L. Millot, D. Raby et G. Soucy. 1995. Incubateur à courant ascendant: Guide de planification, d'installation et d'utilisation. Édité par le Ministère de l'Environnement et de la Faune et la Fondation de la faune du Québec 174 p.

Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, 1995 ISBN: 2-550-2513O-x

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Conception et réalisation Collaboration

CENTRE SPÉCIALISÉ DES PÊCHES

Coordination Laurent Millot Chargée de projet Lorraine Dallaire Recherche et rédaction Lorraine Dallaire

Danielle Raby Gaétan Soucy Dessins techniques Jacques Barriault Jacinthe Marquis Éric Dea

Gaétan Soucy

Correction linguistique Michel Whittom Carole Lelièvre

Dactylographie et mise en page Louise Collin

REGROUPEMENT POUR LA RESTAURATION DES TROIS RIVIÈRES PABOS

Michel Larrivée

Conseiller en aquaculture

MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA FAUNE

François Caron Yvon Côté Alain Vallières Sylvain Pelletier Jean-Denis Allard

PÊCHES ET OCÉANS CANADA

François Boulanger René Drolet

FONDATION DE LA FAUNE DU QUÉBEC Ghislaine Saint-André

Consultation

MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA FAUNE

Yvan Turgeon Jean-Pierre LeBel Charles Banville Marc Valentine

SOCIÉTÉ DE GESTION DU SAUMON DE LA RIVIÈRE CASCAPÉDIA INC.

Marc Gauthier

FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE DU SAUMON DE L'ATLANTIQUE

Georges-A. Tremblay

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TABLE DES MATIÈRES

TABLE DES MATIÈRES v LISTE DES FIGURES ix LISTE DES TABLEAUX xi LISTE DES ANNEXES xii INTRODUCTION xiii

PREMIÈRE PARTIE

CHOIX DE L'INCUBATEUR À COURANT ASCENDANT COMME

MÉTHODE DE PRODUCTION ET SON INSTALLATION 1 1 . CYCLE BIOLOGIQUE DU SAUMON ATLANTIQUE 3 2. CHOIX D'UN INCUBATEUR À COURANT ASCENDANT

COMME MÉTHODE D'INTERVENTION 5 2.1 Étude préliminaire : proposition d'intervention 5 2.2 Méthodes de production ou d'ensemencement de saumon 6

2.2.1 Avantages et inconvénients reliés à l'utilisation des

incubateurs à courant ascendant 7 2.2.1.1 Avantages 7 2.2.1.1a Avantages économiques 7 2.2.1.1.D Avantages écologiques 9 2.2.2 Inconvénients 9 2.3 Frais d'acquisition, d'installation et d'exploitation 10 2.3.1 Frais d'acquisition et d'installation 10 2.3.2 Acquisition de matériel pour la mise en charge, la

dispersion et l'entretien 12 2.3.3 Frais d'exploitation annuels 12 2.4 Cas où l'utilisation d'un incubateur à courant ascendant est

privilégiée ou est à proscrire 14 2.4.1 Utilisation à privilégier 14 2.4.2 Utilisation à proscrire 15 2.5 Évaluation du nombre d'oeufs à incuber 15

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3. ETAPES PRELIMINAIRES A L'INSTALLATION

D'UN INCUBATEUR À COURANT ASCENDANT 19 3.1 Description des composantes de l'incubateur 19 h 3.1.1 Prise d'eau 20 3.1.1.1 Puits filtrant scellé 20 3.1.1.2 Tuyaux filtrants 21 3.1.2 Conduite d'alimentation 22 3.1.3 Coffre 24 3.1.4 Incubateur 25 3.1.4.1 Compartiment d'arrivée d'eau 25 3.1.4.2 Compartiment central d'incubation 26 3.1.4.3 Substrat d'incubation 26 3.1.4.4 Compartiment de rétention des alevins et

sortie d'eau 28 3.1.5 Système d'évacuation 28 3.2 Choix du site d'installation 30 3.2.1 Niveau de l'eau 30 3.2.2 Accessibilité 31 3.2.3 Charge hydraulique 31 3.2.4 Topographie 32 3.2.5 Nature du sol 33 3.2.6 pH 33 3.2.7 Température 33 3.3 Autorisations requises avant l'installation d'un incubateur 34 3.4 Échéancier de la planification pour la mise en place d'un

incubateur à courant ascendant 35 4. INSTALLATION DES COMPOSANTES DE L'INCUBATEUR 39 4.1 Préparation du site 39 4.2 Installation du système 39 4.2.1 Système d'évacuation 40 4.2.2 Coffre 40 4.2.3 Conduite d'alimentation 42 4.2.4 Puits filtrant 42 4.2.5 Amorce du tuyau d'alimentation 45 4.2.6 Remblayage du coffre et des tranchées 47

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4.2.7 Réaménagement du site 47 4.2.8 Construction d'un abri au-dessus de l'incubateur 47 4.2.9 Préparation de l'incubateur 48 4.2.9.1 Mise en place du gravier 48 4.2.9.2 Mise en circulation de l'eau 48

DEUXIÈME PARTIE

UTILISATION DE L'INCUBATEUR À COURANT ASCENDANT 49 5. APPROVISIONNEMENT EN ŒUFS 55 5.1 Prélèvement de reproducteurs en milieu naturel 55 5.1.1 Provenance des reproducteurs 55 5.1.2 Nombre d'adultes requis et ratio mâle/femelle 55 5.1.3 Capture des reproducteurs 56 5.1.4 Transport et stabulation des reproducteurs 56 5.2 Fraie artificielle 57 6. TRANSPORT DES OEUFS ET MISE EN CHARGE

DE L'INCUBATEUR 60 6.1 Préparation de l'incubateur 60 6.2 Préparation du substrat d'incubation 61 6.3 Ajustement du débit 61 6.3.1 Mesure du débit maximal 62 6.3.2 Ajustement du débit en fonction du nombre total

d'oeufs en incubation . 6 2 6.4 Réception des œufs 64 6.4.1 Détermination du nombre d'oeufs à déposer par clayette . . 64 6.4.2 Planification du transport des œufs 65 6.4.2.1 Boîte de transport des œufs 65 6.4.2.2 Préalables au transport des œufs 67 6.5 Transport des œufs 68 6.6 Mise en charge de l'incubateur 71 6.6.1 Acclimatation des œufs 71 6.6.2 Mise en place des œufs 72

6.6.2.1 Mise en place des œufs sur clayettes

de grillage de plastique 73

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6.6.2.2 Mise en charge sur clayettes de

pelouse artificielle 77 7. INCUBATION, ECLOSION, ÉMERGENCE ET DISPERSION 79 7.1 Incubation 79 7.2 Eclosion 80 7.3 Émergence 81 7.4 Dispersion des alevins 82 7.4.1 Planification de la dispersion 82 7.4.1.1 Plan de dispersion 83 7.4.2 Récolte, dénombrement et dispersion 85 8. SUIVI DE LA POPULATION 91 9. ENTRETIEN DE L'INCUBATEUR 95 9.1 Solution désinfectante à base d'eau de Javel 95

9.1.1 Préparation de la solution désinfectante si l'eau est à un pH inférieur à 7,0 (eau acide) 95 9.1.2 Neutralisation de la solution désinfectante 96 9.2 Nettoyage et entreposage des clayettes 96 9.3 Mise à sec 98 9.4 Inspection des composantes 98 9.5 Nettoyage de l'incubateur et du puits par circulation de l'eau . . . . 98 9.5.1 Nettoyage de l'incubateur par circulation de l'eau 98 9.5.2 Nettoyage du puits filtrant par circulation de l'eau

sous pression 99 9.6 Nettoyage de l'incubateur à la brosse 101 9.7 Réparations 102 9.7.1 Joint entre le grillage et les parois de l'incubateur 103 9.8 Renseignements supplémentaires concernant la solution

désinfectante à base de chlore (eau de Javel) 104 9.8.1 Préparation de la solution désinfectante si l'eau est

à un pH supérieur à 7,0 (eau basique) 104 9.8.2 Neutralisation de la solution désinfectante par addition

de thiosulfate 105

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 Cycle vital du saumon atlantique . 4 Figure 2 Vue d'ensemble de l'installation de

l'incubateur à courant ascendant 20 Figure 3 Puits filtrant 21 Figure 4 Tuyaux filtrants 22 Figure 5 Entrée d'eau de l'incubateur 23 Figure 6 Coffre 24 Figure 7 Circulation de l'eau dans l'incubateur à

courant ascendant > 25 Figure 8 Incubateur à courant ascendant 26 Figure 9 Substrats d'incubation : a) clayette de pelouse artificielle;

b) clayette de grillage en plastique 27 Figure 10 Crépine utilisée pour la rétention des alevins 28 Figure 11 Système d'évacuation de l'eau de l'incubateur 29 Figure 12 Position de l'incubateur par rapport à la rivière 32 Figure 13 Échéancier de la planification pour la mise en

place d'un incubateur à courant ascendant 38 Figure 14 Système de drainage extérieur de l'incubateur 41 Figure 15 Puits filtrant installé dans le lit du cours d'eau 43 Figure 16 Puits filtrant installé en bordure de la berge 43 Figure 17 Puits filtrant avec membrane filtrante 44 Figure 18 Support pour tuyaux filtrants 45

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Figure 20 Mesure de la température des œufs 70 Figure 21 Maintien des clayettes à l'aide de cales métalliques 74 Figure 22 Repiquage des œufs morts 75 Figure 23 Maintien des clayettes à l'aide de chevilles

de bois et d'écrous 77 Figure 24 Transport des alevins à l'aide de sacs de transport 88 Figure 25 Nettoyage de l'incubateur par circulation de l'eau sous pression 99 Figure 26 Nettoyage du puits filtrant 101

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 Méthodes d'ensemencement de saumon atlantique à

divers stades de développement au Québec 7 Tableau 2 Coûts comparatifs des saumons adultes produits par

incubateur à courant ascendant et par ensemencement

de saumonneaux de pisciculture 8 Tableau 3 Coûts détaillés de l'achat et de l'installation par l'acheteur

d'un incubateur à courant ascendant 11 Tableau 4 Frais d'exploitation annuels d'un incubateur

à courant ascendant 13 Tableau 5 Exemple d'évaluation salmonicole des faciès

d'écoulement et de la granulométrie rencontrés

dans les cours d'eau 16 Tableau 6 Dénivellation minimale ou charge hydraulique (m)

en fonction du débit recherché et de la longueur

de la conduite d'amenée 32 Tableau 7 Estimation du débit requis en fonction du nombre d'oeufs

en incubation et estimation de la durée de remplissage

d'un volume de 10 litres en fonction du débit 63 Tableau 8 Exemple de calcul du nombre de clayettes nécessaires

pour chaque fraie 65 Tableau 9 Exemple des procédures et des délais pour l'acclimatation

d'œufs à 1°C lors de la mise en charge dans un

incubateur à 4°C 72 Tableau 10 Types d'intervention recommandée selon le nombre

d'alevins émergents. Basé sur l'émergence hypothétique

de 45 000 alevins sur une période de 15 jours 84

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LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 Glossaire 115 Annexe 2 Matériel nécessaire à l'utilisation et à l'entretien de l'incubateur 123 Annexe 3 Liste partielle de fournisseurs du matériel nécessaire

à l'installation et à l'opération de l'incubateur 127 Annexe 4 Matériel nécessaire à l'assemblage et à l'installation de la

prise d'eau, des conduites d'alimentation et d'évacuation

ainsi qu'à la construction du coffre 131 Annexe 5 Exemplaires de formulaires de demandes d'autorisation 137

a) Demande d'autorisation pour une activité dans

un habitat faunique (MEF) 139 b) Permis pour aménagement faunique et récréatif

[MRN, secteur forêt) 145 Annexe 6 Matériaux nécessaires à la construction de la boite

de transport des œufs 149 Annexe 7 Feuilles de prise de données 153

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INTRODUCTION

La pêche sportive au saumon passionne de plus en plus de pêcheurs, ce qui se traduit par une demande accrue de jours de pêche. Aussi, des mesures de gestion, telles les saisons de pêche et les quotas permet- tent de contrôler les prises. Sur certains cours d'eau, des techniques qui ont pour but de restaurer une population ou d'introduire des saumons dans un secteur de rivière non colonisé sont également développées. L'incubateur à courant ascendant est une des techniques utilisées.

L'incubateur à courant ascendant est, en fait, une boîte de fibre de verre et de résine polyester imputrescible, enfouie à proximité des berges de la rivière. De l'eau provenant de la rivière ou d'un tributaire est filtrée, puis acheminée par gravité vers l'incubateur. L'eau y circule en perma- nence et son renouvellement constant assure une bonne oxygénation des œufs. Cette eau est ensuite évacuée en aval de l'incubateur. Les œufs se développent dans des conditions thermiques correspondant à celles existant dans les frayères naturelles. Si l'incubateur est installé correctement, les œufs et les alevins émergents seront bien protégés des crues, des étiages, des dépôts de sédiments et des prédateurs.

L'incubateur à courant ascendant a d'abord été conçu pour augmenter la production de saumon du Pacifique (Onchorynchus sp) à des fins de pêche sportive ou commerciale en mer, sur les rivières de la Colombie Britannique. Ces dispositifs permettaient d'incuber d'importantes quan- tités d'oeufs (500 000 et plus). Au Québec, le premier incubateur à saumon, d'une capacité de 100 000 œufs environ, a été installé, en 1984, sur la rivière Bonaventure. Des améliorations ont ensuite été apportées par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, en col- laboration avec l'Association des pêcheurs commerciaux de saumon de la province de Québec (APCSPQj. Actuellement, au Québec, on compte environ 30 incubateurs en fonction.

Le guide de planification, d'installation et d'opération de l'incubateur à courant ascendant a été produit à l'intention des personnes ou des pro- moteurs intéressés à réaliser le repeuplement piscicole d'une rivière ou de ses tributaires. Ce document s'adresse autant aux gestionnaires qu'aux techniciens et biologistes des associations gestionnaires de terri- toires fauniques, aux pourvoyeurs de chasse et de pêche, aux associa- tions de chasseurs et de pêcheurs ainsi qu'aux organismes de conser- vation. Il pourra également être utilisé par les institutions d'enseigne- ment.

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La première partie de ce document synthèse tente par conséquent de répondre aux questions soulevées par les utilisateurs actuels mais également de faciliter la prise de décision par ceux qui envisagent d'u- tiliser un incubateur à courant ascendant, car il fournit les critères favorisant le choix de cette unité de production. Le document présente les avantages, les inconvénients de l'incubateur à courant ascendant ainsi que les conditions d'utilisation de cette structure d'aménagement.

Il présente brièvement les études requises pour vérifier la pertinence d'utilisation de cet outil.

La recherche et la sélection de sites adéquats pour la mise en place d'un incubateur, l'installation, la première mise en fonction de l'incuba- teur et l'approvisionnement en œufs sont ensuite abordés. Ces sujets ne sont pas traités de façon exhaustive. Les renseignements permet- tent toutefois de vérifier le déroulement des travaux et la qualité du tra- vail exécuté.

La deuxième partie du document décrit toutes les étapes d'un cycle annuel de fonctionnement, incluant l'entretien de l'unité de production.

Les procédures à suivre et le matériel requis sont présentés sous forme de protocoles détaillés. De plus, des feuilles de prise de données sont annexées. L'organisme gestionnaire dispose donc de toutes les informations nécessaires au fonctionnement de l'incubateur. Un calen- drier résumant les principales tâches à effectuer au cours de l'année est également inclus.

Les informations et les procédures contenues dans ce guide s'ap- pliquent au saumon atlantique (Salmo salar). Bien que l'incubateur puisse éventuellement être utilisé pour l'incubation des œufs d'autres salmonidés (et possiblement d'autres espèces de poissons), les carac- téristiques des cours d'eau et des stocks visés par l'intervention seraient différentes des critères énoncés dans ce document. Les élé- ments de décision quant au choix de ce type de dispositif pourraient être modifiés également. De plus, les méthodes décrites devraient être adaptées en fonction des exigences propres à chaque espèce quant aux dates et aux sites de fraie (débit nécessaire, température de l'eau, substrat), au nombre d'oeufs incubés, à la durée de l'incubation, etc.

Afin de faciliter la compréhension du lecteur, un glossaire définit la ter- minologie spécialisée qui n'est pas explicitée dans ce guide.

(15)

PREMIERE PARTIE

CHOIX DE L'INCUBATEUR À COURANT

ASCENDANT COMME MÉTHODE DE

PRODUCTION ET SON INSTALLATION

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1.

CYCLE BIOLOGIQUE DU SAUMON ATLANTIQUE

L'incubateur à courant ascendant est installé à proximité des cours d'eau. Il tente de reproduire les conditions idéales des frayères naturelles. Voici un bref rappel du cycle biologique du saumon atlan- tique, qui permettra au lecteur non initié de mieux comprendre les besoins de l'espèce et d'établir un parallèle entre le cycle vital du saumon en milieu naturel et la production d'alevins en incubateur.

Le saumon atlantique est une espèce dite anadrome, c'est-à-dire qui remonte de la mer jusqu'aux rivières pour se reproduire. Dans l'Est du Canada, les saumons reviennent dans leurs rivières natales du prin- temps jusqu'à l'automne. Quand vient le moment de frayer, habituelle- ment entre octobre et novembre, le mâle et la femelle déposent œufs et laitance dans un nid de gravier.

Après l'éclosion, qui a lieu au printemps suivant, l'alevin fraîchement éclos est doté d'un sac vitellin, lequel servira à le nourrir pendant ses premières semaines de vie. On l'appelle alors alevin vésicule. En milieu naturel, l'alevin vésicule passe la plupart de son temps dans les in- terstices du gravier. Après la résorption de son sac vitellin, l'alevin sort du gravier. Il se déplace à la recherche d'un site favorable puis s'établit sur un territoire d'environ un mètre carré. Cette superficie sera fonc- tion de facteurs tels la productivité, le niveau de l'eau et la vitesse du courant.

Après deux à quatre années en rivière, le saumonneau1 descend vers la mer pour la première fois, où sa croissance s'accélérera. Au terme d'une période qui varie habituellement entre une et trois années, le saumon atlantique est de retour en rivière pour se reproduire. Pendant leur existence, certains spécimens pourront se reproduire plus d'une fois.

Lorsqu'on utilise un incubateur à courant ascendant, des reproduc- teurs sont capturés et gardés en captivité jusqu'à maturation des gonades. On pratique la fraie artificielle et les œufs sont déposés dans l'incubateur. Au fond de celui-ci, se trouve un lit de gravier, au-dessus duquel sont placés les œufs fécondés. L'eau qui y circule provient

1. La signification usuelle de saumoneau désigne un jeune saumon, au sens large. Tel qu'employé dans ce document, saumonneau est écrit avec un double "n", et réfère plutôt au stade précis auquel le saumon juvénile amorce sa pre-

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directement de la rivière.2 En incubateur, après l'éclosion, les alevins s'enfoncent dans le lit de gravier pendant qu'ils sont au stade vésicule, pour ensuite remonter dans un compartiment dit "de rétention" après la résorption de leur sac vitellin. Ce compartiment peut être fermé par une crépine qui permet de retenir les alevins jusqu'à ce que les inter- venants en fassent la dispersion. La conduite de sortie du comparti- ment peut également être laissée libre de façon à ce que les alevins accèdent d'eux-mêmes à la rivière. La dispersion des alevins est détail- lée à la section 7.4.

La figure suivante illustre le cycle vital du saumon et les stades où l'in- cubateur intervient.

Figure 1 : Cycle vital du saumon atlantique 3.

2. L'incubateur est décrit en détail au chapitre 3.

3. Les termes utilisés sont définis dans le glossaire en annexe.

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2.

CHOIX D'UN INCUBATEUR À COURANT ASCENDANT COMME MÉTHODE D'INTERVENTION

Dans ce chapitre ont été rassemblées les informations permettant de faire un choix éclairé entre les diverses techniques de production et d'ensemencement de saumon. On y fait ressortir les avantages et inconvénients de l'utilisation de l'incubateur à courant ascendant, les situations où son utilisation devrait être privilégiée ainsi que les coûts reliés à son acquisition, son installation et son opération.

Le choix de cette méthode devra être corroboré par une étude démon- trant la pertinence d'une telle intervention sur le cours d'eau.

L'obtention du financement nécessaire dépend des recommandations de l'étude. Une description brève de son contenu figure donc en début de chapitre. Quelques notions demanderaient cependant à être apppro- fondies. La section 2.5 a été ajoutée afin de démystifier les bases de l'évaluation du nombre d'oeufs nécessaires dans une section de rivière.

2.1 ÉTUDE PRÉLIMINAIRE :

PROPOSITION D'INTERVENTION

L'organisme qui désire intervenir dans le but de valoriser une rivière à saumon doit tout d'abord consulter le représentant du MEF de son secteur pour discuter de son projet et pour prendre connaissance des étapes à suivre afin d'y parvenir. Si le projet est jugé réalisable, le MEF recommandera à l'organisme de lui présenter une proposition d'inter- vention. Selon le cas, cette étude pourra être réalisée en partenariat par l'organisme et le MEF ou par une firme privée. Dans ce dernier cas, l'étude devra, par la suite, être validée et acceptée par le MEF.

La proposition d'intervention est une étude qui décrit la problématique du cours d'eau et recommande des interventions selon la faisabilité technique et la rentabilité du projet. Cette étude fait d'abord l'évaluation du potentiel salmonicole de la rivière et de ses principaux tributaires par l'inventaire des habitats propices au saumon. La superficie et la qualité de ces habitats étant déterminées, le nombre de saumons que la riv- ière est en mesure de supporter est estimé. Par la suite, l'étude éva- lue l'état des stocks déjà présents dans la rivière.

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Quand la population de saumons d'une rivière est en baisse ou se situe en dessous de sa capacité de support, la proposition d'intervention présente une évaluation des causes de cette diminution ou de l'absence de saumon dans certains secteurs. Par exemple, la destruction de frayères dans certaines sections de rivière peut se traduire par une baisse de la production, tandis que la surpêche ou le braconnage inten- sif peuvent avoir décimé certains stocks. Dans le premier cas, la propo- sition d'intervention préconisera d'intervenir au niveau de l'habitat tan- dis qu'un plan d'exploitation et de protection de la ressource salmoni- cole pourra être recommandé pour le second exemple.

La proposition d'intervention recommande ensuite une ou des métho- des de production ou d'ensemencement de saumon en tenant compte de la situation particulière. Par exemple, les ensemencements dans les secteurs accessibles et utilisés par le saumon sont recommandés seulement lorsque la proportion des reproducteurs présents dans la rivière est en dessous de 60 % du nombre de reproducteurs requis pour atteindre sa capacité de support.

Enfin, la proposition d'intervention spécifie les moyens que l'organisme compte utiliser pour vérifier l'efficacité de ses interventions. Il peut s'a- gir ici d'un suivi de la population à l'aide de la pêche électrique ou encore du dénombrement des reproducteurs en montaison. Dans tous les cas, un rapport annuel sur le déroulement de toutes les interventions doit être fourni au MER

2.2 MÉTHODES DE PRODUCTION OU D'ENSEMENCEMENT DE SAUMON

La proposition d'intervention décrite précédemment peut suggérer dif- férentes techniques pour mettre en valeur une rivière à saumon.

Lorsque l'ensemencement de saumon est recommandé, différentes méthodes peuvent être utilisées. Cette section présente les éléments de décision permettant de choisir la meilleure méthode d'intervention, compte tenu de la situation particulière.

Parmi les méthodes employées au Québec figurent la production d'alevins non nourris par l'intermédiaire de boites d'incubation de Whitlock-Vibert ou d'incubateurs à courant ascendant, le déversement de juvéniles, soit au stade d'alevin nourri, de tacon ou de saumonneau, le déversement de reproducteurs d'élevage ou reconditionnés ainsi que le transfert de reproducteurs d'un autre tronçon de rivière ou d'une population ayant des caractéristiques similaires (tableau 1 ).

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Tableau 1

Les deux méthodes d'intervention les plus fréquemment retenues par le ministère dé l'Environnement et de la Faune sont le déversement de saumonneaux et l'incubation des œufs en incubateur à courant ascen- dant. Souvent, ces deux méthodes sont utilisées en parallèle, ce qui permet d'obtenir des retours de saumons adultes une ou deux années après l'ensemencement des saumonneaux de pisciculture, alors que les juvéniles issus des œufs introduits en incubateur sont encore en période de croissance en rivière.

Les avantages et les inconvénients de la production de saumons par l'intermédiaire d'un incubateur à courant ascendant sont présentés dans les sections qui suivent.

Méthodes d'ensemencement de saumon atlantique à divers stades de développement au Québec

TYPE D'ENSEMENCEMENT Alevins issus d'incubateurs à courant

ascendant

Alevins issus de pisciculture Tacons issus de pisciculture Saumonneaux issus de pisciculture

Adultes d'élevage

Transfert de reproducteurs sauvages

introduction

*

*

Restauration

*

*

• fortement recommandé A moyennement recommandé

* peu recommandé

2.2.1 Avantages et inconvénients reliés à l'utilisation des incuba- teurs à courant ascendant

2.2.1.1 Avantages

2.2.1.1a Avantages économiques

Q Le coût de revient d'un saumon adulte produit par incubation d'oeufs dans un incubateur à courant ascendant est avantageux par rapport au coût des adultes produits par ensemencement de juvéniles à différents stades de développement. Par exemple, si on tient compte des coûts d'achat des œufs et de production des saumonneaux établis par le MEF et si on respecte les normes biologiques qui s'appliquent, le coût de

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revient d'un adulte produit par incubateur équivaut à la moitié de celui produit par le déversement d'un saumonneau de pisciculture (tableau 2).

Par ailleurs, des taux de survie œuf/saumonneau de 16 % (avec dis- persion des alevins] et de 10 % (sans dispersion) ont été obtenus à l'Anse à la Barbe en 1992 et en 1993, selon une étude réalisée par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche en collaboration avec l'Association des pêcheurs commerciaux de saumon de la province de Québec (APCSPQ). Si ces résultats expérimentaux se maintenaient, le coût de revient d'un adulte serait très inférieur à la valeur calculée au tableau 2.

Les activités reliées à l'utilisation d'un incubateur à courant ascendant sont réalisables par du personnel ayant un entraînement minimal. Une courte formation est néanmoins recommandée pour la mise en charge des œufs et la dispersion manuelle des alevins". Des cours sur mesure peuvent êtres organisés par certaines institutions.

Tableau 2 : Coûts comparatifs des saumons adultes produits par incuba- teur à courant ascendant et par ensemencement de saumon- neaux de pisciculture

Production à partir d'un incubateur avec 50 000 œufs/an

pendant 5 ans

Production à partir de saumonneaux 1 +

de pisciculture Nbre d'œufs

Taux de survie

œuf/saumonneau (%) Nbre saumonneaux produits Prix de revient

d'un saumonneau Coût de production des saumonneaux Taux de retour (%) Nbre d'adultes produits Prix de revient d'un adulte

250 0 0 0 2,5 6250 8 $ * 50 000 $

4 250 200$

11 364 55 6250 3,55$ * *

22 188$

0,9 56 396 $

Note : Les taux de survie, de retour et les coûts de production ont été tirés de : MLCR 1991, Normes biologiques applica- bles dans le cadre du programme de développement économique du saumon. Ces normes sont présentement en révi- sion.

* Le coût des œufs est estimé à 0,20 $/œuf par le MER Ce coût comprend le coût d'achat des œufs issus de géniteurs capturés dans la rivière à ensemencer (0,12 $/œuf), la dispersion manuelle des alevins ainsi que l'utilisation et l'amor- tissement de l'incubateur sur 5 ans.

* * Coût d'un saumonneau, comprenant le coût d'achat (3,50 $) et de dispersion (0,05 $).

4. Ces activités sont détaillées dans une section ultérieure du présent guide.

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2.2.1.1.b Avantages écologiques

Dans la mesure où l'incubateur est installé le plus près possible de la portion de rivière à ensemencer et dans la mesure où le nombre d'oeufs incubés respecte la capacité de support du milieu, l'incubateur offre les avantages suivants :

Un des avantages écologiques majeurs est le synchronisme de l'éclo- sion et de la dispersion des alevins avec les phénomènes naturels du milieu. La fraie artificielle et la mise en charge des œufs doivent cepen- dant avoir été effectuées en même temps que la ponte en milieu naturel. Ce synchronisme permet à l'alevin d'émerger au moment où la nourriture est théoriquement disponible dans la rivière.

L'alevin développera des comportements favorisant sa survie, comme la capture de proies sauvages, l'établissement d'un territoire et l'évite- ment des prédateurs.

Mise en garde : l'alevin ne développera des comportements favorisant sa survie que dans la mesure où la capacité de support du milieu sera respectée.

• La méthode offre un très bon taux de survie entre les stades œuf et alevin comparativement à la production naturelle. Lorsque installé adéquatement, l'incubateur permet d'éviter les mortalités causées par les étiages hivernaux sévères, le gel, les crues, les débâcles, les ensa- blements et la prédation des œufs.

• Les risques d'introduction de maladies et de parasites sont diminués par rapport aux déversements de saumons, car les œufs sont désin- fectés après la fraye et ni les œufs ni les saumons juvéniles produits ne sont mis en contact avec ceux d'autres stocks.

• L'incubateur étant alimenté par la même eau que la rivière sous amé- nagement, les alevins n'auront pas à subir de stress pour s'adapter à une eau ayant un régime thermique et des qualités physico-chimiques différentes au moment de la dispersion.

2.2.2 Inconvénients

Q Les sites d'installation adéquats sont peu nombreux, car la machinerie lourde y a parfois difficilement accès.

Q L'enfouissement de l'incubateur et l'approvisionnement en eau par gra- vité5 nécessitent certaines conditions qui ne peuvent pas toujours être satisfaites.

5. L'approvisionnement en eau peut se faire par d'autre méthodes que l'alimentation par gravité. Elles ne sont cependant

(24)

• II y a risque de perte accidentelle d'un grand nombre d'oeufs lorsque survient un problème de fonctionnement.

• L'obtention d'adultes requiert deux ans de plus que par ensemence- ment de saumonneaux, ce qui peut devenir déterminant dans le choix de la méthode si la rentabilité à court terme est primordiale.

• II faut se rendre à chacun des incubateurs pour la mise en charge, le suivi de l'éclosion, l'entretien, etc. De plus, la dispersion des alevins pro- duits dans l'incubateur s'étale sur plusieurs jours, ce qui multiplie le nombre de voyages nécessaires. En pisciculture, ces activités sont regroupées à un même site aquicole et la dispersion peut se faire en une seule fois.

Q L'incubateur à courant ascendant nécessite cinq fois plus d'oeufs pour produire un nombre égal d'adultes. Dans le cas où peu de reproduc- teurs sont disponibles, l'ensemencement de juvéniles produits en pisci- culture peut être privilégié.

2.3 FRAIS D'ACQUISITION, D'INSTALLATION ET D'EXPLOITATION

2.3.1 Frais d'acquisition et d'installation

Nous avons présenté précédemment l'avantage économique de l'utili- sation d'un incubateur à courant ascendant par rapport à l'ense- mencement de saumonneaux de pisciculture pour la production de saumons adultes. C'est souvent ce facteur économique qui constitue l'argument décisif en faveur du choix de l'incubateur comme méthode d'intervention.

La mise en place d'un incubateur par l'acheteur représente un investissement d'environ 9 500 $ (tableau 3). Dans cette estimation, on suppose que l'acheteur assume lui-même la supervison de chacune des activités, l'embauche du personnel, l'achat du matériel et qu'il se charge de la construction du coffre et de l'assemblage de la tuyauterie.

Certains organismes réaliseront des économies par rapport aux coûts inscrits au tableau 3 concernant les salaires versés, la location de la machinerie lourde, car ces dépenses s'avéreront inférieures aux valeurs mentionnées.

(25)

Tableau 3 : Coûts détaillés de l'achat et de l'installation par l'acheteur d'un incubateur à courant ascendant

ACTIVITÉ

Sélection du site Préparation du terrain Confection du coffre

Assemblage de la plomberie Installation

Réaménagement du site

Supervision des travaux pendant l'installation MATÉRIAUX

Puits filtrant

Incubateur (incluant 40 clayettes) Coffre

Plomberie

Conduite d'alimentation (100 m) Conduite d'évacuation (20 m) Gravier

TRANSPORT Puits filtrant Gravier Incubateur

MACHINERIE ET OUTJUAGE (location) Machinerie lourde (30 heures à 60 $ / h ] Théodolite (instrument d'arpentage)

MAIN-D'ŒUVRE

(1ÛÛ$/j/pers.) 2 pers. x 1 jour 2 pers. x 1 jour 1 pers. x 4 jours

1 pers. x 1 jour 4 pers. x 3 jours 2 pers. x 1 jour 1 pers. à 200 $/jour

x 3 jours 560$

2 300$

650$

250$

300$

50$

200$

150$

100$

100$

1 800$

125$

COUT TOTAL

COUT

200$

200$

400$

100$

1 200$

200$

600$

9 485 $

L'acheteur peu familier avec les travaux nécessaires à l'installation d'un dispositif de ce genre ou ne pouvant réaliser les économies mention- nées plus haut pourra trouver plus avantageuse l'acquisition d'un incu- bateur clés en main. Il demandera une estimation de l'ensemble des travaux, comprenant le coût d'achat et d'installation de l'incubateur. Le coût total sera bien souvent légèrement inférieur à 9500 $, somme avancée au tableau 3.

Certains des coûts présentés au tableau 3 peuvent cependant varier selon la facilité d'accès, la distance entre le puits filtrant et l'incubateur, les types de matériaux à excaver et l'expérience de l'équipe d'installa- tion.

(26)

Durée de vie

de l'installation : La durée de vie de l'installation dépendra des conditions d'utilisation et des caractéristiques du site d'installation. Dans la plupart des cas, l'installation pourra fonctionner pendant un minimum de 5 à 6 ans sans nécessiter de réparations majeures.

2.3.2 Acquisition de matériel pour la mise en charge, la dispersion et l'entretien.

La première année de mise en service de l'incubateur, l'utilisateur devra se procurer du matériel pour effectuer la mise en charge, la dispersion des alevins et l'entretien de l'incubateur. Ce matériel pourra être utilisé pendant les années subséquentes. La liste complète du matériel néces- saire et de quelques fournisseurs est donnée en annexe (annexes 2 et 3).

2.3.3 Frais d'exploitation annuels

Les frais fixes annuels d'exploitation de l'incubateur s'élèvent à environ 3400 $. Ils sont détaillés au tableau 4. Toutefois, des économies sub- stantielles peuvent être réalisées lorsque plus d'un incubateur est uti- lisé ou lorsqu'une partie de la main-d'œuvre travaille bénévolement. Par exemple, la distribution des alevins est souvent effectuée par du per- sonnel bénévole, représentant une économie d'environ 1900 $.

Cependant, des frais supplémentaires sont à prévoir dans les cas suivants :

• l'incubateur est difficile d'accès;

• la mise en charge s'étale sur plusieurs journées;

• la dispersion des alevins a lieu à des sites difficiles d'accès.

À ces 3 400 $ de frais fixes, on doit ajouter le coût d'achat des œufs.

Pour une mise en charge de 50 000 œufs, le coût s'élève à environ 6 000 $.

(27)

CO I

Tableau 4 : Frais d'exploitation annuels d'un incubateur à courant ascendant

Activité Main-d'œuvre Frais de

main-d'œuvre [100 $/jour/pers,]

Frais de déplacement

\ [$0.30/kmî

Coût annuel

Préparation de l'incubateur Mise en charge

Suivi de l'incubation Distribution des alevins

2 pers. x 1 jour 2 pers. x 1 jour 1 pers. x 6 jours 2 pers. x 8 jours

Matériel : location d'une pompe, eau de Javel, vinaigre, sacs de transport et oxygène Achat des œufs : 50 0 0 0 œufs à 0,12 $ l'œuf

2 0 0 $ 2 0 0 $ 6 0 0 $ 1 6 0 0 $

et oxygène

3 0 3 0 120 3 6 0 255 Coût total

$

$

$

$

$ annuel

1 3

230 2 3 0 7 2 0 960 335

$

$

$

$ *

$ 6 0 0 0 $ Note : Les frais d'exploitation sont estimés à partir de l'hypothèse suivante :

• La mise en charge est de 50 0 0 0 oeufs.

• L'incubateur est situé à 50 km du chemin public le plus près.

• La mise en charge de l'incubateur s'effectue en une seule fois.

• La dispersion des alevins s'effectue à une distance moyenne de 10 km de l'incubateur, à des endroits faciles d'accès.

La distribution des alevins peut être effectuée par du personnel bénévole, ce qui se traduit par une baisse des frais.

(28)

2.4 CAS OÙ L'UTILISATION D'UN INCUBATEUR À COURANT ASCENDANT EST PRIVILÉGIÉE OU EST À PROSCRIRE

2.4.7 Utilisation à privilégier

Les avantages et les inconvénients de la production de saumons par l'intermédiaire de l'incubation des œufs dans un incubateur à courant ascendant ayant été démontrés, il faut à présent considérer les cas où la technique pourra être utilisée. En effet, leur utilisation n'est recom- mandée que lorsque le cours d'eau considéré remplit certaines condi- tions.

Il est recommandé d'utiliser les incubateurs dans les cas suivants : ,

• Pour coloniser un cours d'eau ou une partie de cours d'eau qui con- tient peu ou pas de saumons sauvages, parce que les habitats de qualité sont accessibles, mais non colonisés.

On parle alors d'une intervention de type introduction ou repeuplement.

Dans ce cas, la durée d'utilisation des incubateurs est généralement de 2 cycles (au minimum 6 ans)6 avant que les reproducteurs produits puissent prendre la relève.

• Pour coloniser un cours d'eau ou une partie de cours d'eau doté d'habitats de qualité qui sont inaccessibles au saumon.

Dans ce cas, les installations peuvent être permanentes. Les repro- ducteurs sont alors capturés avant la fraie, lors de leur retour à la rivière d'origine, comme on le fait par exemple pour le sea-ranching.7

• Pour suppléer temporairement à des situations où les sites de fraie naturelle seraient inutilisables ou détériorés.

L'ensemencement devrait alors être jumelé à des mesures de restau- ration des frayères.

8. Le terme cours d'eau réfère aussi bien au cours d'eau principal qu'à ses tributaires.

7. Le sea-ranching est une technique d'élevage qui consiste à relâcher des juvéniles de saumon pour une période de grossissement en mer et à les capturer lors de leur retour pour la fraie à leur rivière d'origine.

(29)

2.4.2 Utilisation à proscrire

Les ensemencements doivent être réalisés en harmonie avec les mesures de protection, de restauration et de gestion des stocks et des habitats. L'implantation des incubateurs en milieu naturel n'est pas des- tinée à :

• Remplacer les programmes de protection ou de restauration des habitats.

• Reconstruire un stock en déclin à cause d'une mauvaise gestion des stocks ou des habitats, sans que des mesures correctives n'aient été entreprises au préalable. Par exemple, l'utilisation des incuba- teurs ne doit pas être envisagée pour soutenir un stock surexploité.

D'autre part, leur utilisation est à proscrire :

• Lorsque la population naturelle se rapproche de la capacité de sup- port du milieu.

Q Lorsque l'habitat des juvéniles est inadéquat.

2.5 ÉVALUATION DU NOMBRE D'ŒUFS À INCUBER

Le plan d'intervention doit spécifier le nombre et le stade de saumons qui seront ensemencés dans le cours d'eau. Lorsque le choix se porte sur l'utilisation d'incubateurs à courant ascendant, la proposition d'in- tervention doit présenter une évaluation du nombre d'œufs nécessaires qui dépend de :

Q la disponibilité d'habitats adéquats pour les juvéniles ;

• la disponibilité des œufs (qui est fonction du nombre de reproducteurs).

L'évaluation débute, par conséquent, par un inventaire des habitats favorables de la rivière et de ses principaux tributaires. Une méthode utilisée au Québec consiste à identifier et à coter, à partir d'une pho- tographie aérienne, les différents types de faciès d'écoulement et de granulométrie retrouvés à chacune des sections de la rivière. Le tableau 5 présente un exemple des cotes attribuées.

(30)

Tableau 5 : Exemple d'évaluation salmonicole des faciès d'écoulement et de la granulométrie rencontrés dans les cours d'eau.

Faciès d'écoulement Faciès

Estuaire Bassin Méandre Lac Chenal Seuil Cascade Rapide Chute

Cote 0

1 1 0 1 2 0 2 0

Type de substrat Roc

Bloc Galet Cailloux Gravier Sable

Granulométrie du substrat Diamètre (mm)

> 250 8 0 - 250 4 0 - 80

5 - 40 0,08- 5

Cote 0

1 2 1 0 0

Note : Les cotes 0 à 2 varient par ordre croissant de densité d'occupation par les grands tacons. Les mélanges comprenant bloc, galet, cailloux ou gravier sont généralement plus favorables que les granulométries homogènes.

Tiré de : Côté et al., 1987, Essai de classification normalisée des substrats granulaires et des faciès d'écoulement pour l'évaluation de la production salmonicole.

La combinaison des cotes attribuées au faciès et à la granulométrie des sections de rivière permet de catégoriser les habitats selon leur qualité. Les habitats de catégorie 1, 2 et 3 sont respectivement con- sidérés comme habitats de production de grands tacons très favo- rables, favorables et pauvres.

De façon générale, une bonne rivière à saumon est peu profonde et son écoulement est rapide. Elle présente une alternance de seuils et de fos- ses. La granulométrie de son substrat est habituellement composée d'un mélange de bloc, de galet, de cailloux ou de gravier. Ce type d'habi- tat fournit aux tacons des abris et des aires de repos et abrite les larves d'insectes et les invertébrés nécessaires à leur alimentation. La capacité de support d'une rivière à saumon ne dépend donc pas seule- ment de sa superficie. Une petite rivière peut abriter une population plus importante de saumons juvéniles qu'une grande rivière, si ses habi- tats à tacons sont supérieurs en qualité ou en nombre.

(31)

Après une validation sur le terrain, la quantité, la superficie et la qua- lité des habitats à tacons étant connues, on procède à l'estimation du nombre d'oeufs à incuber. L'évaluation est basée sur les deux prémis- ses suivantes :

1. Le taux de survie entre la mise en charge des œufs et le stade d'alevin non nourri est évalué à 80 % en incubateur (comme en milieu naturel).

2. Les normes préconisent la dispersion manuelle de 40 à 60 alevins par 100 ma d'habitat. Le nombre d'alevins à ensemencer a été établi en tenant compte du nombre maximal de grands tacons que les différents types d'habitats peuvent supporter. Une trop grande densité de jeunes saumons se traduit par la diminution de leur taille moyenne. Ce phénomène est lié, d'une part, à la limitation imposée par la ressource alimentaire et, d'autre part, au stress et à la dépense d'énergie dus à la compétition alimentaire.

À partir de ces paramètres, on peut facilement évaluer le nombre d'oeufs nécessaires.

Méthode de calcul du nombre d'œufs requis :

a) Le nombre d'alevins à produire s'obtient en multipliant le nombre d'u- nités de 100 ma d'habitat propice par le nombre d'alevins recommandé par unité habitat.

b) Pour obtenir le nombre d'œufs à incuber pour produire cette quantité d'alevins, il faut diviser le nombre d'alevins à produire (calculé en a) par le taux de survie (entre la mise en charge et le stade alevin) obtenu en incubateur.

Exemple Superficie des habitats propices : 1000 unités de 100 m2

de calcul : Nombre d'alevins recommandés : 40 à 60 alevins /unité de 100 ma

Taux de survie (œuf à alevin non nourri) : 80 % ou 0,8 (norme) a) 1000 unités de 100 ms x 40 à 60 alevins /unité de 100 ma

= 40 000 à 60 000 alevins requis

b) 40 000 alevins à produire x 1/0,8 = 50 000 œufs à incuber 60 000 alevins à produire x 1/0,8 = 75 000 œufs à incuber donc on devra incuber entre 50 000 et 75 000 œufs.

(32)

Le calcul précédent permet d'évaluer la quantité optimale d'œufs à incu- ber dans une section de rivière, pour une production maximale de saumons juvéniles, étant donné les caractéristiques particulières de cette rivière. Cependant, dans certains cas, il sera impossible d'obtenir une telle quantité d'œufs. En effet, les œufs doivent provenir soit de reproducteurs issus de la rivière, soit d'une rivière située à proximité (voir chapitre 5). Lorsque le stock de reproducteurs est limité, la quan- tité optimale d'œufs à incuber pourra être réduite afin de tenir compte de la disponibilité limitée des œufs.

Le nombre d'œufs à incuber étant connu, on peut déterminer le nom- bre d'incubateurs nécessaires. Évidemment, ce nombre sera fonction .des moyens financiers disponibles. Il est recommandé de limiter le dépôt d'œufs à 50 000 œufs par incubateur, afin de réduire les risques de perte accidentelle d'une quantité importante d'œufs.

Il est nécessaire, à cette étape, d'entreprendre les démarches en vue de s'assurer d'une source d'approvisionnement en œufs. En effet, il peut s'avérer problématique de se procurer des œufs d'une souche par- ticulière si les activités ne sont pas planifiées. La production des œufs peut être effectuée par le MEF, par une pisciculture privée ou par l'or- ganisme même, avec les autorisations requises et du personnel quali- fié. Les principales étapes de la production d'œufs fécondés artificielle- ment sont présentées au chapitre 5.

(33)

3.

ÉTAPES PRÉLIMINAIRES À L'INSTALLATION D'UN INCUBATEUR À

COURANT ASCENDANT

XXt&SSXX^^

L'incubateur à courant ascendant ayant été retenu comme méthode de production, l'étape suivante consiste à choisir le meilleur site pour son installation sur la section de cours d'eau considéré. Une première sec- tion décrit les composantes de l'incubateur pour faciliter la com- préhension des contraintes liées à son installation. La section suivante présente un survol de la procédure générale utilisée pour l'identification des sites potentiels d'installation et la sélection finale du site le plus adéquat. Cette section ne constitue en aucune façon un exposé détail- lé et complet des informations techniques essentielles au choix des sites adéquats. Ceux-ci doivent être identifiés avec l'aide de personnel compétent et le choix devra être approuvé par le MER

La section 3.3 présente les autorisations qui devront être obtenues avant le début des travaux. Le chapitre se termine par un échéancier de la planification pour la mise en place d'un incubateur à courant ascendant.

3.1 DESCRIPTION DES COMPOSANTES DE L'INCUBATEUR

Les composantes de l'incubateur sont décrites dans l'ordre suivant : prise d'eau, conduite d'alimentation, coffre, incubateur et système d'é- vacuation. La figure 2 présente une vue d'ensemble de l'installation d'un incubateur à courant ascendant. La liste du matériel nécessaire à l'assemblage et à l'installation de ces composantes est disponible à l'an- nexe 4.

(34)

Conduite d'alimentation en eau

Système d'évacuation de 1 eau

Figure 2 : Vue d'ensemble de l'installation de l'incubateur à courant ascendant.

3.1.1 Prise d'eau

L'utilité de la prise d'eau est de capter et de filtrer les matières en sus- pension dans l'eau, ce qui garantit une eau limpide. La prise d'eau ne doit pas être endommagée par les glaçons au printemps ni colmatée par le frasil en hiver.

Les prises d'eau utilisées jusqu'à ce jour pour les incubateurs à courant ascendant sont faites de béton poreux (gélinite) et sont distribuées par la compagnie Filtrite (annexe 3). Deux modèles sont employés : le puits filtrant scellé et les tuyaux filtrants. Enfouis dans le lit du cours d'eau, ils ne sont pas endommagés par la glace au printemps et les matières en suspension sont retenues par la couche granulaire de recouvre- ment.

3.1.1.1 Puits filtrant scellé

Lorsque la nature du sol permet de creuser jusqu'à une profondeur d'environ 1,5 m, on peut utiliser un puits filtrant scellé (figure 3). Le modèle choisi mesure 94 cm de diamètre et possède une capacité de filtration maximale de 90 l/min. Son poids est de 408 kg. Le débit de l'eau tend à diminuer à certaines périodes de l'année, comme pendant les étiages hivernaux. Il n'est, par conséquent, pas recommandé d'em- ployer un puits plus petit. Il est important d'informer le fabriquant de l'usage auquel le puits est destiné et de lui demander d'installer un rac- cord métallique fileté de 5,1 cm (2 po) à sa base, comme le montre la figure 3. Ce dernier est nécessaire pour recevoir la conduite d'alimen- tation en HDP (Carlon) .

(35)

Figure 3 : Puits filtrant.

3.1.1.2 Tuyaux filtrants

Un autre système de captation peut être utilisé lorsqu'il est impossible de creuser assez profondément au site de prise d'eau. Il s'agit d'un tuyau fabriqué de béton poreux (gélinite), mesurant 1,2 m de longueur par 25 cm de diamètre. Pour obtenir un débit suffisant, il faut se servir de 4 sections jointes deux par deux, comme le montre la figure 4. Le débit ainsi obtenu est de 83 l/min et le poids total de 416 kg. Comme pour le puits filtrant, il est nécessaire d'installer des raccords filetés de 5,1 cm (2 po) pour recevoir la conduite d'alimentation.

(36)

Tuyaux en géliiiitede 25,4 x 121,9 cm (10"x48")

Raccords

Tliyaux en g dc25,4xl21,9cni

(10" x 48")

. — ' i - - -

i

243,8 cm (96")

Adaptateur 5,1cm (2")

90' «Carlon»

5,1 cm (2") «T» «Carlon»

5,1 cm (2")

T\iyau «Carlon»

5,1 cm (2")

Tuyau «Carlon»

5,1 cm (2")

Figure 4 : Tuyaux filtrants

3.1.2 Conduite d'alimentation

La conduite d'alimentation joint la prise d'eau à l'incubateur. Une pre- mière partie est constituée d'un tuyau semi-flexible en HDP (Carlon) de 5 cm (2 po] de diamètre (figure 3). Elle joint la prise d'eau à l'entrée d'eau de l'incubateur. Ce tuyau est enfoui sous la terre, à l'abri du gel.

(37)

La seconde partie de la conduite d'alimentation est l'entrée d'eau de l'in- cubateur (figure 5). Cette conduite possède une valve pour ajuster le débit de l'eau, un robinet de vidange et un adaptateur-vidange. Ce dernier sert à effectuer l'amorce du tuyau et les lavages à contre- courant (backwash).

Coude 90° 5,1 cm (2") ABS mMe x 5,1 cm (2")ABS femelle ABS L= 10,2 cm (4")

dia.= 5,lcm(2")

Adaptateur 5,lcm(2")ABS

x 5,1 cm (2") fileté mâle

Valve à bille 5,lcm(2")PVC

filetée femelle 73,7 cm (29") ce (approx)

ABS L= 10,2 cm (411)

dia.= 5,1 cm (2") Adaptateur réduit mâle

5,1 x 1,3 cm (2" x 1/2") fileté femelle

Ten Y 5,lcm (2") ABS

Robinet de vidange 1,3 cm (1/2")

fileté niûle ABS 5,1 cm (2")

(longueur variable)

Adaptateur - vidange ABS maie x 5,1 cm (2") fileté femelle Adaptateur 5,1 cm (2")

«Carton»

fileté mâle x insertion

Arrivée deau:

tuyau semi-flexible HDP«Carlon»

5,1 cm (2")

Adaptateur 5,1 cm (2")ABS

mSlex fileté femelle Bouchon fileté

5,1 cm (2") TenY5,lcm

(2") ABS

Figure 5 : Entrée d'eau de l'incubateur.

(38)

3.1.3 Coffre

Le coffre sert à abriter l'incubateur et la tuyauterie, tout en laissant suffisamment d'espace pour que deux personnes puissent y travailler. Il est construit en contre-plaqué et est isolé de panneaux de polystyrène (figure 6).

121,9 cm (48")

-^. • • • • • • • • • • • • ; • • . -.- .r ]

5,1 x 7,6x213,4 cm (2" x 3" x 84")

Contre-plaqué 0,6 cm (1 /4") ou 0,8 cm (5/16")

Couvercle

| Contre-plaqué 1,9 cm (3/4") |

Panneau de polystyrène bleu

5,1 cm (2") collé dans murets

de 5,1 x 7,6 cm (2' x 3")

Contre-plaqué 0,6 cm (1/4") ou 0,8 cm (5/16")

121,9 cm (48")

5,1 X 7,6 x 243,8 cm (2" x 3" x 96")

5.1 X 7,6 X 103,5 cm (2" X 3" X 40 3/4")

5,1x7,6x109,2 cm (2" x 3" x 43")

5.1 x 7.6 x 103.S cm <2" x 3" x 40 3/4*)

TJ

121,9 cm ' (48") '

Coffre

Panneaux de polystyrène bleu 5,1 x 109,2 x 243,8 cm

(2" x 43" x 96")

10,2x10,2x243,8 cm (4" x 4" x 96")

Figure 6 : Coffre.

Pour l'utilisateur qui prévoit construire lui-même le coffre, il est recom- mandé de procéder à l'installation de l'incubateur et de la plomberie en atelier. Ceci permet de travailler avec plus de précision que sur le ter- rain et d'effectuer le collage des pièces au sec.

(39)

3.7.4 Incubateur

L'incubateur est l'appareil dans lequel s'effectuera l'incubation des œufs. Il est recommandé de se procurer un incubateur de fibre de verre et de résine polyester moulés, le moulage étant recouvert d'un

«gel coat». Cet incubateur est solide, durable, imperméable et d'entre- tien facile (nettoyage et désinfection). L'incubateur peut également être fabriqué de contre-plaqué. On devra cependant renforcer sa structure et le recouvrir de fibre de verre et d'un «gel coat» afin de l'imperméa- biliser et de faciliter sa désinfection. Cependant ce modèle se détériore plus rapidement que le précédent.

L'incubateur possède trois compartiments. Il est conçu de façon à ce qu'un apport d'eau constant s'effectue dans le premier compartiment (compartiment d'arrivée d'eau). La pression créée par la colonne d'eau qui s'y trouve force l'eau à passer par l'ouverture située à la base de la cloison qui sépare les deux premiers compartiments (voir figure 7). La poussée exercée sur l'eau la force à remonter dans le compartiment central, au travers du double fond, de la couche de gravier et des clayettes où sont déposés les œufs. Le courant ascendant ainsi créé permet une bonne oxygénation des œufs puisque l'eau est constam- ment renouvelée. La circulation de l'eau limite également l'accumulation de sédiments sur les œufs. L'eau se déverse ensuite dans le dernier compartiment (le compartiment de rétention des alevins et sortie d'eau).

Figure 7 : Circulation de l'eau dans l'incubateur à courant ascendant.

3.1.4.1 Compartiment d'arrivée d'eau

C'est donc dans le premier compartiment que s'effectue l'arrivée d'eau.

Une cloison percée d'une ouverture de 9 cm dans le bas sépare le com- partiment d'arrivée d'eau du deuxième compartiment.

(40)

3.1.4.2 Compartiment central d'incubation

Le deuxième compartiment est la partie centrale de l'incubateur où a lieu l'incubation des œufs. À 9 cm du fond de ce compartiment, on retrouve un double fond perforé, par-dessus lequel est fixé un fin gril- lage (par exemple, une toile servant à fabriquer des moustiquaires). Ce grillage sert à empêcher le passage des alevins vers le fond. Le double fond retient une couche de gravier de 15 à 20 cm d'épaisseur (figure 8). Les clayettes sur lesquelles seront déposés les œufs sont empilées au-dessus de cette couche de gravier.

Compartiment d'arrivée d'eau Compartiment central d'incubation Compartiment de rétention des alevins et sortie d'eau

Entrée d'eau

Double-fond Grillage Gravier

Figure 8 : Incubateur à courant ascendant.

3.1.4.3 Substrat d'incubation

Deux types de substrats d'incubation sont couramment utilisés dans les incubateurs à courant ascendant. Ils sont fabriqués soit de grillage plastique ou de pelouse artificielle.

Le substrat employé dans les premiers incubateurs était fabriqué de pelouse artificielle en plastique. La marque "Astroturf" fut utilisée avec succès (figure 9a) Chacune des bandes était soit découpée aux dimen- sions exactes de l'incubateur et déposée l'une par-dessus l'autre dans l'incubateur, soit fixée au préalable sur un cadre imperméabilisé. Ce substrat n'est cependant plus disponible.

Le grillage de plastique est utilisé dans les incubateurs plus récents. Le grillage est fixé sur un cadre de bois imperméabilisé à la peinture époxyde. L'utilisation d'un grillage de plastique de marque "Vexar",

(41)

conçu pour l'incubation des œufs de saumon, donne d'excellents résul- tats. Les mailles en forme de losange mesurent 15,8 par 4 mm. Ce type de substrat est illustré à la figure 9b.

Dans le présent guide, on désignera les deux types de substrats par le terme "clayette", soit clayette de pelouse artificielle ou clayette de gril- lage de plastique. Les coordonnées d'un fournisseur de pelouse artifi- cielle et d'un grillage de plastique apparaissent à l'annexe 4.

b)

\

Grillage de plastique

Figure 9 : Substrats d'incubation :

a) clayette de pelouse artificielle;

b) clayette de grillage en plastique.

(42)

3.1.4.4 Compartiment de rétention des alevins et sortie d'eau

Le dernier compartiment permet la rétention des alevins et la sortie de l'eau. Après la résorption de leur sac vitellin, les alevins remontent vers la surface et se retrouvent dans le compartiment de rétention (figure 8).

Lorsqu'on désire effectuer la dispersion manuelle des alevins on munit la conduite de sortie d'eau d'une crépine (grillage) qui empêche la sor- tie des alevins, tout en permettant l'évacuation de l'eau. Cette crépine est illustrée à la figure 10.

Figure 10 :

3.1.5

Manchon

Grillage d'aluminium

Bouchon

[Trous 2,5 40,6 cm

(16")

Crépine utilisée pour la rétention des alevins.

Système d'évacuation

Le système d'évacuation sert à faire écouler l'eau de l'incubateur vers la rivière. Il peut aussi permettre à une certaine quantité d'alevins de rejoindre la rivière, lorsqu'on prévoit ensemencer la section de rivière située à proximité (voir sections 7.4 Dispersion des alevins et 7.4.2 Récolte, dénombrement et dispersion des alevins : étapes à suivre en fin d'émergence).

La première partie du système d'évacuation relie l'incubateur à un drain. Elle est située dans le coffre et est fabriquée de tuyau BNQ de 10 cm (4 po), selon le plan de la figure 1 1 . Les sections de tuyau seront ajointées (jointes bout à bout) sans être collées, de façon à pou- voir être désassemblées pour permettre la mesure du débit de l'eau dans l'incubateur (voir section 6.3).

La deuxième partie est située entre le coffre et la rivière. Le tuyau BNQ est joint à un tuyau de drainage de 10 cm (4 po) en PVC. On peut égale- ment utiliser un drain agricole non perforé BIG-0 de 10 cm (4 po).

(43)

Cependant, il est possible que des alevins restent emprisonnés dans les rainures du tuyau BIG-O. Le tuyau de drainage est enfoui sous la terre à l'abri du gel et aboutit dans la rivière.

Coude 10,2cm(4")x90"BNQ

Tuyau 10,2 cm (4") BNQ (approx. 48,3 cm

(19") de long)

Adaptateur - vidange BNQ 5,1 cm (2") fileté mâle

\

Bouchon BNQ ii

Adaptateur 10,2 cm (4") BNQ réduit 5,1 cm (2")

X

Bride de toilette

Tuyau 10,2 cm (4") BNQ

Paroi de l'incubateur

Sortie d'eau niveau de l'incubateur

Sortie d'eau niveau paroi du coffre

Tuyau 10,2 cm (4") BNQ

TY 10,2 cm (4") BNQ

Paroi du coffre I

Figure 11 : Système d'évacuation de l'eau de l'incubateur.

(44)

3.2 CHOIX DU SITE D'INSTALLATION

Le choix du site s'effectue habituellement de 9 mois à 1 an avant la date prévue d'installation.

Note : II est conseillé de faire appel à une personne compétente pour l'iden- tification des sites potentiels d'installation.

L'élément prioritaire à considérer est la proximité des sites d'installation et d'ensemencement des alevins en raison des avantages biologiques et économiques cités au chapitre 3. En tenant compte de cette con- trainte, la procédure générale consiste à :

1. Localiser, sur une carte topographique ou une photographie aérienne, les points d'accès aux sections de rivière à ensemencer.

2. Déterminer les sites potentiels d'installation à proximité des points d'ac- cès.

3. Visiter les sites potentiels d'installation pour vérifier les points détaillés ci-après. Plusieurs unités ont été installées en respectant ces exi- gences. Dans le cas où certaines des caractéristiques du site envisagé ne sont pas conformes à celles mentionnées ci-dessous, il est recom- mandé de faire appel à une personne compétente qui réalisera une étude plus poussée afin de déterminer si le site est acceptable et éventuellement, si des modifications pourraient être apportées à l'installation de l'incubateur pour l'adapter aux conditions particulières du site. Les caractéristiques à vérifier sont les suivantes :

3.2.7 Niveau de l'eau

II faut s'assurer que le cours d'eau ne s'assèche pas pendant la péri- ode hivernale, ce qui aurait pour conséquence le gel et la perte des œufs. S'il y a un doute, il est recommandé de vérifier le niveau de l'eau vers la fin de l'hiver (février, mars) lorsque les risques d'étiage sévère sont plus élevés.

Il est également conseillé d'effectuer une visite au printemps afin de connaître le comportement de la rivière en période de crue. On peut alors détecter la localisation des embâcles, l'ampleur des inondations et les détournements de lit. La présence de marques de glace sur les arbres et de corps flottants déplacés indiquent l'ampleur des crues.

Selon la rivière, ces informations peuvent être disponibles auprès du ministère de l'Environnement et de la Faune, au Service du réseau hydrique. De plus, une enquête auprès des gens du milieu fournit de bonnes indications.

(45)

3.2.2 Accessibilité

Le site doit permettre l'accessibilité à une rétrocaveuse et le transport du matériel en vue de l'installation. Une pelle mécanique sur chenilles larges peut s'avérer préférable en terrain marécageux ou difficile d'ac- cès. Le transport d'une partie du matériel pourrait également être effectué en hiver avec une motoneige, alors que le terrain est gelé.

3.2.3 Charge hydraulique

L'alimentation en eau parvient à l'incubateur par gravité à l'aide d'une conduite d'amenée. Le débit disponible sera fonction du diamètre de la conduite d'amenée et de la charge hydraulique. Cette dernière dépend de la hauteur entre le niveau d'eau au puits filtrant et le niveau d'eau à la surface de l'incubateur ainsi que des pertes de charge. La perte de charge est fonction, principalement, de la conduite d'amenée (rugosité et diamètre intérieur, longueur) et de la vitesse d'écoulement. En outre, tous les équipements connexes ajoutés à la conduite provoquent une perte de charge mineure. À cet égard, on peut mentionner : l'entrée, les jonctions, les changements de direction (coudes, courbe d'un rayon de courbure inférieur à 1,3 m pour un diamètre de conduite de 5 cm), les valves, robinets et changement de diamètre, etc.

Afin d'assurer l'écoulement du débit nécessaire à l'alimentation de l'in- cubateur, on doit, dans un premier temps, choisir un site où la dénivel- lation entre le niveau minimum du puits filtrant et le niveau d'eau à la surface de l'incubateur sera supérieure à la valeur spécifiée au tableau 6 pour une longueur de conduite et un débit donnés. Dans cette même opération, on localise le meilleur tracé pour l'enfouissement des con- duites et l'emplacement des composantes du système.

Les données du tableau 6 doivent être interprétées à titre indicatif plutôt que comme des absolus. Le calcul de ces valeurs se base sur plusieurs hypothèses : température de l'eau à 2°C, entrée d'eau incluse dans le puits filtrant, valve à vanne complètement ouverte au lieu d'une valve à bille, rugosité intérieure de la conduite S = 0,061 m (conduite neuve) et S = 0,305 (vieille conduite), conduite rectiligne n'ayant pas de courbe avec un rayon de courbure inférieur à 1,3 m. Ces calculs hydrauliques ne sont pas validés sur le terrain. Si l'on veut tenir compte de l'augmentation de la rugosité avec le vieillissement de la conduite, on augmente les valeurs de 12 % pour une température de 2°C et de

15 % pour une température de l'eau tout près de 0°C.

Dans certaines conditions où la dénivellation ne permet pas d'obtenir le début requis avec une conduite de 50 mm, une augmentation du diamètre de la conduite pourrait satisfaire l'exigence du débit.

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