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APPROVISIONNEMENT EN ŒUFS

Dans le document INCUBATEUR A COURANT ASCENDANT (Page 69-73)

La source d'approvisionnement en œufs aura été déterminée au préa-lable, lors de l'élaboration de la proposition d'intervention. La production des œufs peut être réalisée par le MEF, par une firme autorisée ou par l'organisme gestionnaire avec l'aide d'un personnel qualifié et après avoir obtenu les autorisations nécessaires. Une entente préalable avec le MEF est requise, lequel s'assurera que toutes les étapes à suivre pour la production des œufs soient effectuées selon les normes établies.

Les sections suivantes font un survol des étapes et des procédures habituellement suivies pour obtenir des œufs fertilisés.

5.1 PRÉLÈVEMENT DE REPRODUCTEURS EN MILIEU NATUREL

5.1.1 Provenance des reproducteurs

Les reproducteurs doivent provenir de la rivière à ensemencer ou d'une rivière située le plus près possible et dont la population de saumons possède des caractéristiques biologiques semblables. Lorsqu'elle ne contient qu'un nombre réduit de saumons adultes, on peut envisager de reconditionner les reproducteurs pour les années subséquentes.

5.1.2 Nombre d'adultes requis et ratio mâle/femelle

On se servira du plus grand nombre possible de reproducteurs afin d'assurer un brassage génétique optimal. Le ratio mâle/femelle devrait idéalement être de 1 mâle pour 1 femelle. Toutefois, lorsque le nom-bre de mâles disponibles est insuffisant, on peut utiliser 2 femelles pour 1 mâle. Selon le nombre d'oeufs à incuber, on calculera le nombre de reproducteurs nécessaires comme l'illustre l'exemple suivant :

Une femelle produit habituellement 1550 œufs par kg de poids cor-porel. Pour obtenir 100 000 œufs à partir de femelles ayant un poids moyen de 4 kg et en utilisant 2 femelles par mâle, on a besoin de : 100 0 0 0 œufs -T (4 kg/femelle X 1550 œufs/kg) = 1 6 femelles 16 femelles -r 2 femelles/1 mâle = 8 mâles

On aurait donc besoin d'un minimum de 24 reproducteurs, dont 16 femelles ayant un poids moyen de 4 kg et 8 mâles. Il faut également prévoir les pertes éventuelles de reproducteurs entre le moment de la capture et la fraie.

5.1.3 Capture des reproducteurs

Le saumon qui revient en eau douce après avoir quitté le milieu marin subit des changements physiologiques pour s'adapter à son nouvel envi-ronnement. Lorsqu'il vient tout juste d'arriver de la mer, le saumon est très sensible au stress. Sa résistance au stress augmentera avec le temps passé en rivière. En tout temps, afin d'augmenter les chances de survie des reproducteurs, il faut éviter les manipulations inutiles, les blessures, les pertes d'écaillés ou une fatigue excessive lors de la cap-ture et du transport.

Toute méthode permettant la capture des reproducteurs en bonne con-dition physique peut être employée. Son choix dépend, entre autres, des conditions particulières prévalant au site de capture. La pêche à la senne dans une fosse est une méthode couramment utilisée. Aucune capture de reproducteurs ne peut se faire sans l'autorisation du MER 5.7.4 Transport et stabulation des reproducteurs

Quand les saumons atlantiques pénètrent dans leur rivière natale, leurs gonades n'ont pas encore atteint leur pleine maturation. Il faut donc prévoir les garder en captivité en attendant qu'ils soient prêts pour la reproduction. Cette période de captivité est appelée la stabulation et sa durée varie de quelques semaines à quelques mois, selon le moment de la capture.

Avant de les transporter vers le site de stabulation, les reproducteurs sont généralement anesthésiés, mesurés et marqués. Ils sont ensuite placés dans un sac de transport ou dans un bac de transport oxygéné.

La première méthode est généralement utilisée lorsque l'accès au site est difficile. Le saumon est introduit dans un sac de polyethylene con-tenant de l'eau. On gonfle le sac d'oxygène avant de le sceller et de le déposer dans une boite. Toutefois, l'utilisation d'un bac de transport oxygéné est à privilégier lorsque c'est possible. Ces méthodes permet-tent d'effectuer un transport d'une durée de plusieurs heures. Il est avantageux que le site de rétention soit suffisamment proche du site de capture afin de minimiser la durée du transport.

En tout temps, il faut éviter de faire subir au saumon des écarts de température supérieurs à ± 2°C. Il faut donc prévoir l'ajustement de la température de l'eau de transport et celle du bassin de stabulation en

fonction de la température de la rivière. On ne doit pas tenter d'ef-fectuer le transport des reproducteurs lorsque la température de l'eau dépasse 16°C. Par temps chaud, il est préférable de les transporter tôt le matin.

Les saumons doivent être maintenus dans les meilleures conditions possible pendant la stabulation. Les facteurs importants à considérer sont l'approvisionnement en eau, le type de bassin, la densité des saumons et la protection contre le soleil, le braconnage et les préda-teurs [ours, belettes, visons, oiseaux). Les saumons doivent également être maintenus dans des conditions de température et de photopériode se rapprochant le plus possible de celles du milieu naturel afin que la fraie artificielle se déroule simultanément à la fraie naturelle se pro-duisant dans le cours d'eau auquel les œufs sont destinés.

Les manipulations effectuées lors de la capture causent souvent des blessures cutanées qui peuvent être envahies par des champignons.

Un vétérinaire pourra conseiller un traitement préventif pour éviter les maladies fongiques. Il est préférable d'immuniser les reproducteurs contre la furonculose quand la stabulation a lieu l'été et doit durer plusieurs mois. Le sérum hyperimmum anti-Aeromonas salmonicida utilisé doit être prescrit par un vétérinaire.

5.2 FRAIE ARTIFICIELLE

Dès la mi-octobre, débute l'évaluation de l'état d'avancement de la ma-turation des reproducteurs. Chez la femelle, quand ovules (œufs non fécondés) sont détachés des gonades, la masse ovarienne devient plus mobile et se déplace facilement dans la cavité abdominale. Une pres-sion délicate sur l'abdomen d'un reproducteur mature accompagnée d'un léger mouvement vers l'orifice urogénital suffit pour faire jaillir une petite quantité d'œufs ou de laitance.

La fraie artificielle peut débuter lorsque les reproducteurs sont jugés matures. Tout l'équipement devra être prêt et désinfecté et les opéra-tions concernant la mise en charge dans l'incubateur devront être plan-ifiées à l'avance. La fraie devrait être effectuée au début de l'après-midi pour que la mise en charge puisse se faire le lendemain matin. Toutes les manipulations devront être effectuées avec délicatesse et dans un milieu aseptique.

Les œufs de saumon sont sensibles aux rayons solaires et à une tem-pérature trop élevée ou trop basse. La fraie se déroule donc à l'abri des rayons solaires. Les reproducteurs sont d'abord anesthésiés, puis les œufs des femelles et la laitance des mâles extraits par une légère

pres-sion sur les flancs, depuis le haut des nageoires pelviennes jusqu'à l'ori-fice urogénital. Les œufs et la laitance doivent être mélangés le plus rapidement possible pendant une période de quelques minutes, en l'ab-sence d'eau ou de sang, pour éviter que le micropyle se referme avant l'entrée des spermatozoïdes. Après plusieurs rinçages, les œufs sont laissés à tremper dans de l'eau propre pendant quelques heures pour le durcissement. Par la suite, les œufs sont moins fragiles et peuvent subir des manipulations délicates pendant une période maximale de 36 heures. On en profite pour effectuer la désinfection, le comptage, le transport et la mise en charge dans l'incubateur. La désinfection et le comptage étant effectués par le pisciculteur, ils ne seront pas détaillés dans le cadre de ce guide. Le transport et la mise en charge sont décrits en détail au chapitre 6.

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