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Étude phytochimique et pharmacologique de plantes de Nouvelle-Calédonie à potentialités anti-dengue

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(1)

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Submitted on 15 Oct 2020

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Étude phytochimique et pharmacologique de plantes de

Nouvelle-Calédonie à potentialités anti-dengue

Paul Coulerie

To cite this version:

Paul Coulerie. Étude phytochimique et pharmacologique de plantes de Nouvelle-Calédonie à potential-ités anti-dengue. Chimie thérapeutique. Université de la Nouvelle-Calédonie, 2012. Français. �NNT : 2012NCAL0038�. �tel-02967468�

(2)

UNIVERSITÉ DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

ÉCOLE DOCTORALE DU PACIFIQUE, ED 469

Thèse présentée pour l’obtention du grade de

DOCTEUR EN CHIMIE DES SUBSTANCES NATURELLES

par

M. Paul COULERIE

Étude phytochimique et pharmacologique

de plantes de Nouvelle-Calédonie à

potentialités anti-dengue

Soutenue le 25 avril 2012 devant un jury composé de :

Madame G. Dijoux-Franca

Professeur, Faculté de pharmacie,

Université Lyon 1

Rapporteur

Madame P. Raharivelomanana

Professeur, Université de la Polynésie

Française

Rapporteur

Madame M. Dupont-Rouzeyrol

Docteur, Institut Pasteur de

Nouvelle-Calédonie

Examinateur

Monsieur Y. Asakawa

Professeur, Faculty of pharmaceutical

sciences, Tokushima, Japon

Examinateur

Monsieur B. Figadère

Docteur, Faculté de pharmacie,

Université Paris-Sud XI

Examinateur

Monsieur M. Nour

Professeur, Université de la

Nouvelle-Calédonie

Examinateur

Monsieur E. Hnawia

Docteur, Université de la

Nouvelle-Calédonie

Examinateur

Monsieur N. Lebouvier

Docteur, Université de la

Nouvelle-Calédonie

Examinateur

(3)

Résumé

La flore de Nouvelle-Calédonie, de part sa richesse et son originalité, est une source potentielle de nouveaux médicaments. En portant une attention particulière aux plantes de la médecine traditionnelle, 48 plantes ont été récoltées et 91 extraits bruts testés pour différentes activités biologiques. 10 plantes nous ont fourni des extraits inhibant la croissance de microorganismes pathogènes de l’homme et 15 plantes sont à l’origine d’extraits cytotoxiques. Ces plantes pourraient respectivement renfermer de nouveaux antibiotiques et anticancéreux. 17 plantes présentent de fortes potentialités pour la recherche de composés antiviraux, actifs contre le virus de la dengue.

Le virus de la dengue (DV), contre lequel il n’existe aucun traitement aujourd’hui, touche plus de 50 millions de personnes chaque année. Afin de trouver des inhibiteurs de ce virus nous avons ciblé la protéine DV-NS5, une enzyme essentielle à la réplication et spécifique du DV. Le fractionnement bioguidé des extraits actifs de trois plantes (Myrtopsis corymbosa Guill., Dacrydium balansae Brongn. & Gris., et Carpolepis laurifolia J.W. Dawson) nous a alors permis d’isoler divers composés appartenant aux familles des alcaloïdes, coumarines, flavonoïdes, stérols et terpènes. Parmi ceux-ci, les flavonoïdes sont les plus puissants inhibiteurs de la DV-NS5 : Certains biflavonoïdes, tels que la podocarpusflavone A (40), ont ainsi montré une concentration inhibant 50% de l’activité de la polymérase virale (CI50)

inférieure à 1 µM, sans montrer de cytotoxicité. L’activité de ces composés devra désormais être évaluée contre des cellules infectées par le virus de la dengue.

(4)

Remerciements

Ce travail a été réalisé au Laboratoire Insulaire du Vivant et de l’Environnement de l’Université de la Nouvelle-Calédonie (LIVE-UNC), sous la direction de M. Nour et la codirection d’E. Hnawia que je remercie de m’avoir accepté dans leur équipe et permis de réaliser cette thèse. Je remercie également le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie pour m’avoir accordé une bourse de recherche pour effectuer ces travaux.

Je tiens à remercier chacun des membres du jury, Madame G. Dijoux-Franca, Madame P. Raharivelomanana, Madame M. Dupont-Rouzeyrol, Monsieur Y. Asakawa et Monsieur B. Figadère de me faire bénéficier de leur expertise en acceptant de juger ce travail et de consacrer du temps à l’examen de ce manuscrit.

Je remercie aussi l’ensemble de l’équipe du LIVE et particulièrement A. Hamir son directeur, B. Fogliani, N Lebouvier et S. Mengant. Le laboratoire de chimie des substances naturelles du LIVE étant hébergé dans les locaux du centre IRD de Nouméa, notre travail a bénéficié de nombreuses collaborations. A ce titre je tiens à remercier tout le personnel de l’IRD et notamment V. Guillemard, A. Vidault et C. Poullain pour toute l’aide technique fournie. Merci aussi aux thésards du LIVE et de l’IRD de Nouméa pour les bons et mauvais moments sincèrement partagés.

Les études phytochimiques ont été réalisées en partie au sein du laboratoire BioCIS de la faculté de pharmacie de l’université Paris-Sud. Je remercie B. Figadère de

(5)

m’avoir accueilli à deux reprises au sein de son laboratoire. Je remercie très chaleureusement K. Leblanc, A. Berton, A. Maciuk, B. Akagah, A. Lormier, mais aussi ceux du 4ème et notamment B. Seon-Meniel, P. Champi, E. Poupon, G. Lewin, F. Roblot,

C. Fourneau, et toute l’équipe des thésards parisiens. Je remercie aussi J-C Jullian, C. Troufflard et E. Morvant du service RMN, et A. Solgadi du SAMM.

L’évaluation biologique contre la dengue est le fruit d’une collaboration active avec le laboratoire AFMB de l’Université Aix-Marseille. Pour cela je remercie C. Eydoux, J-C. Guillemot et B. Cannard.

La mise en plaque des extraits pour la préparation du criblage biologique, ainsi que les tests de cytotoxicité ont été réalisés à l’ICSN de Gif sur Yvette. Je remercie pour cela, F. Guéritte, M. Litaudon et V. Dumontet.

Les plantes récoltées en Nouvelle-Calédonie ont été sélectionnées pour la plupart sur des critères ethnopharmacologiques. Ce travail n’aurait pas été possible sans la collaboration de P. Cabalion, que je remercie pour avoir partagé une partie de son savoir avec moi. Je souhaite aussi remercier tout le personnel de l’herbier du centre IRD de Nouméa d’avoir accepté de conserver un échantillon de référence des plantes récoltées pour nos travaux. Je remercie également J. Munzinger pour toute l’aide apportée en matière de botanique.

Je remercie ma famille et mes proches pour leur soutien pendant ces trois années. Et, à toutes celles et ceux que j’ai malencontreusement oubliés, j’adresse mes plus plates excuses et vous remercie également.

(6)

Table des matières

Résumé ... .

Remerciements ... 1

Table des matières ... 3

Liste des figures ... 11

Liste des tableaux... 15

Liste des abréviations ... 17

Introduction générale ... 21

Première partie : Généralités & contexte de l’étude ... 20

1.

Le virus de la dengue (DV) ... 25

1.1.

Vecteurs de la maladie... 26

1.2.

Symptomatologie et pathogénèse ... 27

1.2.1.

Symptômes classiques de la dengue... 27

1.2.2.

Formes graves de la dengue ... 28

1.2.3.

Nouvelle classification des symptômes ... 30

1.3.

Epidémiologie ... 31

1.4.

Notions de virologie et d’enzymologie appliquées au DV ... 34

1.4.1.

Réplication du DV dans les cellules de l’hôte ... 34

1.4.2.

NS3 et NS5 : deux enzymes clés dans la réplication de l’ARN du DV ... 37

(7)

2.

Stratégies de lutte contre le DV ... 40

2.1.

Moyens disponibles ... 40

2.2.

Nouvelle stratégie de lutte anti-vectorielle ... 40

2.3.

Recherche d’un vaccin ... 42

2.4.

Recherche d’antiviraux ... 44

3.

La nature comme source de nouveaux composés bioactifs ... 48

3.1.

Naissance, apogée, déclin et renaissance de la pharmacognosie ... 49

3.1.1.

La « pré-histoire » de la pharmacognosie ... 49

3.1.2.

Les grandes étapes de l’histoire de la pharmacognosie ... 51

3.1.3.

Quel avenir pour la pharmacognosie ? ... 52

3.2.

Spécificités des composés bioactifs d’origine naturelle ... 53

3.3.

Le choix des plantes pour la recherche de composés bioactifs ... 54

3.4.

Le criblage aléatoire ... 55

3.5.

La chimiotaxonomie ... 56

3.6.

L’ethnopharmacologie ... 57

3.6.1.

Historique ... 58

3.6.2.

Difficultés d’interprétation des informations de la médecine traditionnelle .. 59

3.6.3.

Enjeux modernes de l’ethnopharmacologie... 60

3.7.

Valorisation et sauvegarde de la biodiversité ... 61

4.

La Nouvelle-Calédonie : notre terrain d’étude ... 63

4.1.

Situation géographique de la Nouvelle-Calédonie ... 63

4.2.

Biotopes et biodiversités calédoniens... 66

4.2.1.

La forêt sèche ... 66

4.2.2.

La forêt humide ... 68

4.2.3.

Le maquis minier ... 69

4.2.4.

Le littoral Calédonien ... 69

(8)

Seconde partie : Sélection des plantes & criblage des extraits bruts ... 72

Introduction ... 73

1.

Sélection des plantes... 73

1.1.

Sélection des plantes fébrifuges de la médecine traditionnelle ... 74

1.1.1.

Concepts traditionnels et modernes de la médecine ... 74

1.1.2.

Sélection des plantes fébrifuges ... 76

1.2.

Sélection des plantes sur des critères chimiotaxonomiques ... 77

2.

Récolte des espèces sélectionnées ... 79

3.

Préparation des extraits bruts ... 83

4.

Criblage biologique des extraits bruts ... 83

4.1.

Evaluation des potentialités antidengue ... 84

4.2.

Evaluation de l’activité antibiotique contre quatre microorganismes ... 86

4.3.

Evaluation de la cytotoxicité contre deux souches cellulaires humaines ... 88

4.4.

Criblage phytochimique des plantes d’intérêt ... 91

Conclusions et discussion ... 95

Troisième partie : Alcaloïdes & coumarines de Myrtopsis corymbosa ... 102

Introduction ... 103

1.

Notions de botanique du genre Myrtopsis ... 103

1.1.

La famille des Rutaceae ... 104

1.2.

Le Genre Myrtopsis ... 105

2.

Chimiotaxonomie des Rutaceae ... 106

2.1.

Huile essentielle ... 106

2.2.

Alcaloïdes, flavonoïdes, coumarines et limonoïdes ... 107

2.3.

Travaux précédent sur le genre Myrtopsis ... 108

3.

Comparaison de la composition chimique et de l’activité biologique de trois Myrtopsis

spp. 110

3.1.

Criblage phytochimique ... 110

(9)

3.2.

Tests biologiques préliminaires ... 111

3.3.

La famille des coumarines responsable de l’activité ... 113

4.

Fractionnement bioguidé de l’extrait DCM des écorces de M. corymbosa ... 115

5.

Isolement et évaluation biologique des coumarines majoritaires de M. corymbosa .. 116

5.1.

Composition de l’extrait DCM ... 116

5.2.

Détermination structurale du composé 23 ... 120

5.3.

Détermination structurale des composés 24 et 25 ... 122

5.4.

Une coumarine non isolée ... 124

5.5.

Activité des coumarines isolées contre la DV-NS5 RdRp ... 125

6.

Isolement et évaluation biologique des alcaloïdes majoritaires de M. corymbosa .... 126

6.1.

Détermination structurale du composé 26 ... 127

6.2.

Détermination structurale du composé 27 ... 128

6.3.

Détermination structurale du composé 28 ... 129

6.4.

Activité des alcaloïdes isolés contre la DV-NS5 RdRp ... 131

7.

Comparaison de la composition en alcaloïdes des feuilles et des écorces de M.

corymbosa ... 132

Conclusion ... 133

Quatrième partie : Biflavonoïdes des Dacrydium spp. ... 135

Introduction ... 136

1.

Notions de botanique du genre Dacrydium ... 137

2.

Chimiotaxonomie ... 139

2.1.

Huile essentielle ... 139

2.2.

Diterpènes oxygénés... 141

2.3.

Etude des flavonoïdes ... 142

3.

Isolement des principes actifs de D. balansae ... 143

3.1.

Fractionnement bioguidé de l’extrait des feuilles de D. balansae ... 143

(10)

3.3.

Fractionnement de la partie ACN ... 144

3.4.

Fractionnement de la partie hexanique ... 145

4.

Analyse structurale des biflavonoïdes 39, 40 et 41 ... 145

4.1.

Détermination structurale du composé 39 ... 147

4.2.

Détermination structurale des composés 40 et 41 ... 148

5.

Analyse structurale des phénols 42 et 43 ... 152

5.1.

Analyse des spectres UV et MS ... 152

5.2.

Détermination structurale du composé 42 ... 152

5.3.

Détermination structurale du composé 43 ... 153

6.

Analyse structurale des stérols 44, 45 et 46 ... 156

6.1.

Analyse des spectres UV et MS ... 156

6.2.

Détermination structurale du composé 44 ... 157

6.3.

Détermination structurale du composé 45 ... 158

6.4.

Détermination structurale du composé 46 ... 158

7.

Activité biologique des composés isolés ... 161

7.1.

Potentialités antivirales ... 161

7.1.1.

Activité contre la DV-NS5 ... 161

7.1.2.

Activité contre d’autres polymérases virales ... 161

7.1.3.

Inhibition de l’activité de la DV-NS5 dans deux réplicons ... 163

7.2.

Cytotoxicité ... 164

8.

Etude des biflavonoïdes des feuilles de D. araucarioides ... 166

8.1.

Détermination structurale des biflavones isolées de D. araucarioides ... 167

9.

Etude des relations structure-activité des biflavonoïdes contre la DV-NS5 RdRp .... 171

9.1.

Comparaison de l’activité biologique de quatre biflavonoïdes simples ... 172

9.2.

Modulation de l’activité contre la DV-NS5 RdRp par les groupements méthyls sur

l’amentoflavone ... 173

9.3.

Etude SAR de dérivés de l’apigénine sur la DV-NS5 RdRp ... 174

(11)

Conclusion et discussion ... 180

Cinquième partie : Flavonoïdes de Carpolepis laurifolia ... 182

Introduction ... 183

1.

Description botanique ... 183

2.

Chimiotaxonomie ... 186

2.1.

Huile essentielle ... 186

2.2.

Flavonoïdes ... 187

3.

Rappel des résultats préliminaires ... 189

3.1.

Activités biologiques des feuilles de C. laurifolia ... 189

3.2.

Les flavonoïdes révélés par le criblage phytochimique ... 190

4.

Fractionnement bioguidé d’un extrait des feuilles de C. laurifolia ... 190

4.1.

Extrait total des flavonoïdes ... 190

4.2.

Séparation liquide/liquide de l’extrait méthanolique ... 191

4.3.

Fractionnement bioguidé de B.2 ... 191

5.

Analyse structurale des principes actifs de C. laurifolia ... 193

5.1.

Détermination structurale des composés 65 et 77 ... 194

5.2.

Analyse structurale des composés 78 et 79 ... 195

5.2.1.

Détermination structurale du composé 78 ... 196

5.2.2.

Détermination structurale du composé 79 ... 198

5.3.

Détermination structurale du composé 80 ... 200

5.4.

Détermination structurale du composé 81 ... 203

6.

Activité biologique des flavonoïdes contre la DV-NS5 ... 206

6.1.

Potentiel antidengue des composés isolés de C. laurifolia ... 206

6.1.1.

Inhibition de la DV-NS5 par deux flavonoïdes non glycosylées (65 et 82) . 206

6.1.2.

Inhibition de la DV-NS5 par trois flavonols glycosylés (77, 78 et 79) ... 207

(12)

6.2.

Autres flavonols glycosylés testés contre la DV-NS5 RdRp ... 209

Conclusion et Discussion ... 210

Partie expérimentale ... 212

1.

Récoltes des plantes sélectionnées ... 213

2.

Préparation des extraits bruts ... 217

3.

Tests biologiques ... 218

3.1.

Test enzymatique contre la DV-NS5... 218

3.1.1.

Production et purification de l’enzyme ... 218

3.1.2.

Mesure de l’activité d’inhibition de la DV2 NS5 ... 219

3.1.3.

Test contre un réplicon ... 222

3.2.

Inhibition de l’ARN polymérase d’autres virus ... 223

3.3.

Mesure de cytotoxicité ... 223

3.3.1.

Evaluation de la cytotoxicité contre les cellules KB et MRC5 ... 223

3.3.2.

Evaluation de la cytotoxicité contre les cellules COS et BHK ... 225

3.4.

Tests antibiotiques ... 225

4.

Chimie analytique ... 227

4.1.

Criblage phytochimique ... 227

4.2.

Recherche des principes actifs ... 229

4.2.1.

Préparation des extraits... 229

4.2.2.

Extraction totale des coumarines ... 229

4.2.3.

Extraction totale des alcaloïdes ... 230

4.2.4.

Extraction totale des flavonoïdes ... 230

4.3.

Fractionnement bioguidé ... 231

4.3.1.

Matériel utilisé ... 231

4.3.2.

Méthodes employées ... 233

(13)

5.1.

Matériel utilisé ... 234

5.1.1.

Chromatographie ... 234

5.1.2.

Méthodes employées ... 235

5.2.

Spectrométrie et spectroscopie ... 235

5.2.1.

Spectrométrie de masse à haute résolution (HRMS) ... 235

5.2.2.

Résonnance magnétique nucléaire (RMN) ... 236

6.

Composés commerciaux et hémi-synthétiques ... 236

6.1.

Composés commerciaux ... 237

6.2.

Composés hémi-synthétiques... 237

Conclusion générale ... 238

Bibliographie ... 245

(14)

Liste des figures

Figure 1. Arbre phylogénétique des Flavivirus d’après la séquence codant pour la protéine

NS5 de ces virus ... 25

Figure 2. Nouvelle classification proposée par l’OMS des symptômes de la dengue ... 30

Figure 3. Nombre de cas de dengue recensés par l’OMS depuis 1955. ... 32

Figure 4. Population mondiale exposée au DV selon les estimations de l’OMS en 2010 ... 32

Figure 5. Cycle de réplication du DV dans la cellule hôte ... 35

Figure 6. Structure 3D de la DV-NS5-RdRp ... 38

Figure 7. Principaux composés antiviraux non-nucléosidiques décrits contre le DV. ... 47

Figure 8. A : Extrait du Papyrus de Ebers. B : la mandragore dans une reproduction du

manuscrit de Dioscoride datée VII

ème

siècle. ... 50

Figure 9. Portrait de F.W.A. Serturner (1783-1841) à gauche et de F.A. Kékulé (1829-1896) à

droite. ... 52

Figure 10. Structure chimique de la vinblastine (5) et de la vincristine (6) isolées à partir de

Catharanthus roseus. ... 55

Figure 11. Situation géographique de la Nouvelle-Calédonie... 64

Figure 12. Exemples de plantes hyper-accumulatrices de nickel : Pycnandra acuminata (arbre

à sève bleue) à gauche et Psychotria douarrei, à droite ... 65

Figure 13. Variété des écosystèmes calédoniens. ... 67

Figure 14. Photo du maquis minier dégradé par les mines et les incendies dans la région de la

coulée. ... 71

Figure 15. Carte de la Nouvelle-Calédonie représentant les différents biotopes et les lieux de

récolte des différentes plantes criblées au cours de cette étude ... 82

Figure 16. Exemples de diterpénoïdes isolés à partir de E. agalocha. ... 100

Figure 17. Photographies des différentes espèces de Myrtopsis récoltées pour notre étude. . 105

Figure 18. Stérol et triterpène décrits dans le genre Myrtopsis. ... 108

Figure 19. Coumarines décrites dans le genre Myrtopsis... 109

Figure 20. Alcaloïdes décrits dans le genre Myrtopsis.. ... 110

Figure 21. Schéma du fractionnement bioguidé de l’extrait DCM de l’écorce de M.

corymbosa... 115

(15)

Figure 22. Chromatogramme HPLC-UV/MS de l’extrait DCM des écorces de M. corymbosa à

330 nm. ... 117

Figure 23. Spectre UV des coumarines identifiées dans l’extrait DCM de M. corymbosa (A)

comparé au spectre UV de la 5,7-dihydroxycoumarine et de la 6,7-dihydroxycoumarine

analysées par Goodwin & Pollock (B). ... 118

Figure 24. Spectres de masse des coumarines majoritaires de l’extrait DCM de M. corymbosa.

... 119

Figure 25. Stabilisation de la 7-hydroxy-8-diméthylallylcoumarine ([M+H]

+

=231) sous la

forme 3’,4’-dihydroséséline. ... 120

Figure 26. Schéma récapitulatif des données RMN et MS utilisés pour la détermination

structurale de la ramosine (23). ... 122

Figure 27. Hypothèse concernant la structure d’une quatrième coumarine observée par

HPLC-UV/MS dans l’extrait DCM de M. corymbosa. ... 124

Figure 28. Chromatogramme HPLC-UV/MS de l’extrait alcaloïdique total des feuilles de M.

corymbosa à 254 nm. ... 126

Figure 29. Spectre UV des alcaloïdes identifiés dans les feuilles de M. corymbosa. ... 127

Figure 30. Chromatogramme HPLC-UV/MS de l’extrait alcaloïdique des écorces de M.

corymbosa. ... 132

Figure 31. Schéma de deux alcaloïdes supposés présents dans M. corymbosa : la myrtopsine

(21) et la N-méthylflindersine (29). ... 133

Figure 32. Pourcentage d’inhibition de la DV-NS5 RdRp par les extraits bruts des feuilles et

des écorces de D. araucarioides (Cou 11) et de D. balansae (Cou 14) à 50, 10 and 1 µg/mL.

... 136

Figure 33. Photographies des quatre Dacrydium rencontrés en Nouvelle-Calédonie. ... 138

Figure 34. Structure des terpènes majoritaires dans l’huile essentielle des quatres Dacrydium

calédoniens. ... 140

Figure 35. Exemples de diterpènes oxydés présents chez les Podocarpaceae. ... 142

Figure 36. Séparation liquide-liquide de l’extrait MeOH des feuilles de D. balansae ... 143

Figure 37. Structure générale des composés de la famille des flavones. ... 146

Figure 38. Structure de l’amentoflavone et données RMN obtenues par l’analyse du composé

39

... 147

Figure 39. Structure de la podocarpusflavone A (40) et de l’isoginkgétine (41). ... 149

Figure 40. Structure de la trans-3,5,4’-triméthoxystilbène (42) et de la

cis-3,5,4’-triméthoxystilbène (43). ... 154

(16)

Figure 41.Structure du stérol (47). ... 157

Figure 42. Structure de la 6-hydroxystigmast-4-èn-3-one (44), de la

3-hydroxystigmast-5-èn-7-one (45) et du β-Sitostérol (46). ... 159

Figure 43. Structure des dérivés de l’amentoflavone isolés de D. balansae et D. araucarioides

... 168

Figure 44. Structure de l’hinokiflavone (50) et de la robustaflavone (54). ... 168

Figure 45. Concentration inhibant 50% de l’activité de la DV2-NS5 RdRp (µM) de quatre

biapigénines distinguées par la liaison entre les deux monomères. ... 172

Figure 46. Concentration inhibant 50% de l’activité de la DV2-NS5 RdRp (µM) de 8 dérivés

de l’amentoflavone.. ... 174

Figure 47. Pourcentage d’inhibition de la DV-NS5 RdRp par l’apigénine (57) et quatre

dérivés méthylés de l’apigénine ainsi que six flavonoïdes structurellement proches. ... 175

Figure 48. Comparaison de la composition en biflavonoïdes des feuilles de D. araucarioides

(A), D. balansae (B), D. guillauminii (C) et D. lycopodioides (D). ... 177

Figure 49. Structure de la 7,4’,7’’,4’’’-tetramethoxyamentoflavone (68). ... 178

Figure 50. Schéma floral d’une plante à hypanthium et détail de la fleur de C. laurifolia var.

laurifolia. ... 184

Figure 51. Photos des deux variétés de C. laurifolia : var. laurifolia à gauche et var.

demonstrans à droite. ... 185

Figure 52. Exemples de flavonoïdes isolés de M. excelsa. ... 187

Figure 53. Génine des anthocyanines isolés dans les Metrosideros spp. ... 188

Figure 54. Pourcentage d’inhibition de la DV-NS5 RdRp par les extraits des feuilles et des

écorces de C. laurifolia à 50, 10 et 1 µg/mL. ... 189

Figure 55. Schéma du fractionnement bioguidé effectué sur l’extrait FB.2. ... 192

Figure 56. Analyse HPLC-UVMS de la partie B.2 de l’extrait méthanolique des feuilles de C.

laurifolia. ... 194

Figure 57. Schéma de la quercétine (65) et de l’hyperoside (77). ... 195

Figure 58. Spectres UV des composés 78 (λmax= 257, 350) et 79 (λmax= 257, 355). ... 196

Figure 59. Spectres MS des composés 78 et 79. ... 196

Figure 60. Schéma de la structure de l’avicularine (78) et de la quercitrine (79). ... 197

Figure 61. Spectre UV du composé 80. ... 200

Figure 62. Schéma de la 6-C-méthyl-7-O-méthylapigénine (80) montrant les données issues

des analyses RMN... 201

(17)

Figure 63. Attribution des signaux observés sur le spectre RMN

1

H pour le composé 81 aux

différents protons de l’acide bétulinique par l’analyse des spectres RMN 1D et 2D. ... 204

Figure 64. Schéma de la quercétine (65) et de la 6-méthyl-7-méthoxyapigénine (80) et

pourcentage d’inhibition de la DV-NS5 RdRp de ces composés à 10 µg/mL. ... 206

Figure 65. Schéma de l’hyperoside (77), de l’avicularine (78) et de la quercitrine (79) et

pourcentage d’inhibition de la DV-NS5 RdRp de ces composés à 10 µg/mL. ... 207

Figure 66. Schéma de l’acide bétulinique (81) et pourcentage d’inhibition de la DV-NS5

RdRp de ces composés à 10 µg/mL. ... 208

Figure 67. Structures et inhibition de la DV-NS5 RdRp (%) à 10 µM des dérivés

commerciaux de la quercétine ... 209

Figure 68. Evaporation sous pression réduite et filtration sur gel de polyamide. ... 217

Figure 69. Schéma réactionnel de la méthylation de l’apigénine et de l’amentoflavone. ... 237

(18)

Liste des tableaux

Tableau 1. Principales cibles et antiviraux proposés contre la dengue. ... 45

Tableau 2. Pourcentage d’inhibition de la DV2-NS5 RdRp pour les extraits bruts considérés

comme « hits » à 50, 10 et 1 µg/mL. ... 85

Tableau 3. Extraits des différents organes des plantes présentant une activité antimicrobienne

in vitro. ... 87

Tableau 4. Extraits cytotoxiques contre les cellules KB et/ou MRC5. ... 90

Tableau 5. Résultats du criblage phytochimique mené sur les poudres des plantes ayant

montré un fort potentiel antiviral, antimicrobien ou anticancéreu. ... 92

Tableau 6. Analyse statistique des résultats du criblage biologique. ... 96

Tableau 7. Résultats du criblage phytochimique mené sur les trois espèces de Myrtopsis

récoltées. ... 111

Tableau 8. Pourcentage d’inhibition de la DENV-NS5 RdRp à 10 µg/mL par les extraits

AcOEt obtenus à partir de trois espèces de Myrtopsis. ... 112

Tableau 9. Pourcentage d’inhibition de la DV-NS5 RdRp par différents extraits des feuilles et

des écorces de M. corymbosa (Cou 39) à 10 µg/mL. ... 114

Tableau 10. Données RMN obtenues pour les composés 23, 24 et 25 ... 123

Tableau 11. Résultats d’inhibition de la DV2-NS5 RdRp obtenus avec les trois coumarines

isolées à partir des écorces des M. corymbosa. ... 125

Tableau 12. Données RMN

1

H et

13

C obtenues pour les composés 26, 27 et 28. ... 130

Tableau 13. Pourcentage d’inhibition de la DV2-NS5 RdRp mesuré avec les trois alcaloïdes

isolés à partir des feuilles de M. corymbosa, à 50, 10 et 1 µM. ... 131

Tableau 14. Données HRMS et masse molaire des flavonoïdes (39, 40 et 41) isolés à partir

des feuillest de D. balansae. ... 146

Tableau 15. Données RMN

1

H et

13

C obtenues pour les biflavonoïdes 39, 40 et 41. ... 151

Tableau 16. Données HRMS et masse molaire des stilbenoïdes (42 et 43) isolés à partir des

feuilles de D. balansae. ... 152

Tableau 17. Données RMN

1

H et

13

C obtenues pour les composés 42 et 43. ... 155

(19)

Tableau 18. Données de spectrométrie de masse (MS) obtenues par l’analyse des composés

44

, 45 et 46. ... 156

Tableau 19. Données RMN

1

H et

13

C obtenues pour les composés 44, 45 et 46 ... 160

Tableau 20. Activité inhibitrice des composes isolés des feuilles de D. balansae contre la

DV-NS5 et contre d’autre DV-NS5 issus de trios autres Flaviviridæ. ... 163

Tableau 21. Concentration létale pour 50 % (CL

50

) des cellules COS et BHK des composés

isolés de D. balansae. ... 164

Tableau 22. Données HRMS et masse molaire des flavonoïdes isolées à partir des feuilles de

D. araucarioides. ... 167

Tableau 23. Données RMN

1

H et

13

C obtenues pour les dérivés de l’amentoflavone 48, 49, 51,

52

et 53 et pour la perméthylamentoflavone 55. ... 169

Tableau 24. Données RMN

1

H et

13

C obtenus par l’analyse de l’hinokiflavone (50) et de la

robustaflavone (54). ... 170

Tableau 25. Comparaison des biflavonoïdes dans les quatre espèces de Dacrydium de

Nouvelle-Calédonie. ... 178

Tableau 26. Données RMN

1

H et

13

C obtenus par l’analyse de la

7,4’,7’’,4’’’-tetramethoxyamentoflavone (68) d. ... 179

Tableau 27. Pourcentage d’inhibition de la DV-NS5 RdRp par les extraits à l’éther de pétrole

(A), au méthanol à 80% (B) et de la partie AcOEt (B.2) à 10, 1 et 0,1 µg/mL. ... 191

Tableau 28. Données RMN

1

H et

13

C obtenues pour les composés 77 et 78 et 79. ... 199

Tableau 29. Données RMN

1

H et

13

C obtenues pour le composé 80. ... 202

Tableau 30. Données RMN

1

H et

13

C obtenues avec le composé 81. ... 205

Tableau 31. Liste et localisation des espèces végétales récoltées pour notre étude. ... 213

Tableau 32. Caractéristiques de différentes souches microbiennes ciblées. ... 226

Tableau 33. Mise en évidence de différents métabolites secondaires d’intérêt

pharmacologique dans les plantes bioactives. ... 228

Tableau 34. Systèmes d’élutions utilisés pour le fractionnement bioguidé des extraits de

plantes sélectionnés. ... 233

Tableau 35. Systèmes d’élutions utilisés pour la réalisation des analyses HPLC-UV/MS des

extraits de plantes sélectionnés. ... 235

(20)

Liste des

abréviations

AA : Acide Aminé

AcOEt : Acétate d’éthyle ACN : Acétonitrile

AFMB : Laboratoire d’étude de

l’Architecture et Fonctionnement des Macromolécules Biologiques

APCI : Ionisation Chimique à Pression Atmosphérique

ARN : Acide Ribo-Nucléique ARNss : ARN simple brin ARNds: ARN double brin ASP: Asparagine

BHK-DV : Réplicon du virus de la dengue dans des cellules BHK

CDCl3 : Chloroforme deutéré

CH : Cyclohexane

CI50 : Concentration Inhibant 50% de

l’activité biologique d’une cible CL50 : Concentration entraînant la mort de

50% de cellules

CCM : Chromatographie sur Couche Mince CNRS : Centre National pour la Recherche

Scientifique

COS-DV : Réplicon du Virus de la Dengue dans des cellules COS

COS-DV EGFP : COS-DV possédant une protéine de fluorescence

COSY : Corrélation spectroscopique 1H-1H

CPS : Communauté du Pacifique Sud DCM : Dichlorométhane

DCS : Syndrome de Choc de la Dengue DH : Dengue hémorragique

DMSO : Diméthylsulfoxide

DMSO-d6 : Diméthylsulfoxide deutéré

DV : Virus de la Dengue

DV-NS5 : Protéine Non-Structurale 5 du DV DV-NS5 RdRp : Domaine ARN polymérase

ARN dépendant de la DV-NS5 DMEM : milieu de culture de Dulbecco

modifié

EIP : Période d’Incubation Extrinsèque Ec : Ecorces

ESI : Ionisation par électrospray Fe : Feuilles Fl : Fleurs Fr : Fruits GTP : Guanosine triphosphate [3H]-GTP : GTP tritié HE : Huile essentielle HEX : Hexane HCl : Acide chloridrique HIS : Histidine

(21)

HPLC : Chromatographie Liquide à Haute Performance

HRMS : Spectrométrie de Masse à Haute Résolution

HSQC : Corrélation hétéronucléaire directe HMBC:Corrélation hétéronucléaire à longue

distance

IPNC : Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie

IRD : Institut pour la Recherche et le Développement

JEV : Virus de l’encéphalite Japonaise LIV : Forme atténuée d’un Virus MeOH : Méthanol

MeOD : Méthanol deutéré MH : Mueller-Hinton

Poly(rC) : homopolymère nucléotidique de cytosine MS : Spectrométrie de Masse MSn : Spectrométrie de Masse à n dimensions MTase : Méthyl-Transférase NC : Nouvelle-Calédonie NP : Produit Naturel NTP : Nucléotides

OMS : Organisation Mondiale de la Santé PA : Partie Aérienne

RE : Réticulum endoplasmique

RMN : Résonnance Magnétique Nucléaire Rt : Temps de Rétention

SAMM : Service d’Analyse des Médicaments et Métabolites SAR : Relations Structure/Activité SDS : Sodium dodécylsulfate

TBEV : Virus de l’encéphalite à tique TRP : Tryptophane

UV : Ultra Violet

WNV : Virus du Nil occidental YFV : Virus de la fièvre jaune

(22)

Introduction

générale

(23)

20

Depuis la nuit des temps l’homme utilise la nature comme source de nourriture et de médicaments. A cet effet, les plantes ont été privilégiées par toutes les civilisations du monde pour développer une pharmacopée traditionnelle en réponse aux maladies qui les touchaient. Depuis les deux derniers siècles environ, l’essor industriel des pays occidentaux a donné naissance à la chimie de synthèse et à la chimie combinatoire qui ont aujourd’hui supplanté la nature pour fournir des médicaments à l’industrie pharmaceutique. Cependant, l’étude des composés d’origine naturelle est toujours porteuse de beaucoup d’espérance pour la recherche de nouveaux médicaments. En effet, depuis quelques décennies, les qualités intrinsèques des produits naturels sont mises en avant (biodisponibilité, biodégradabilité, etc.). La nature produit une grande variété de structures chimiques. Les composés naturels sont souvent, grâce au travail de l’évolution, adaptés à des cibles biologiques spécifiques. Comme nous le verrons, les composés d’origine naturelle se distinguent par de nombreux points des composés de synthèse. Pourtant, le réveil des consciences vis-à-vis de la nature se heurte au développement industriel qui menace un peu plus chaque jour la biodiversité. Le développement industriel et la mondialisation, en bousculant leurs coutumes, déstabilisent aussi de nombreuses sociétés traditionnelles. La rapidité de ces bouleversements engendre une perte importante des savoirs traditionnels. S’appuyant sur la richesse floristique extraordinaire de la Nouvelle-Calédonie et sur les connaissances empiriques des kanaks concernant les plantes médicinales, les recherches entreprises ici participent à leur valorisation et à leur protection. 48 plantes, dont 30 utilisées en médecine traditionnelles ont été récoltées pour notre étude dans les provinces Nord et Sud de la Nouvelle-Calédonie. 91 extraits bruts, préparés à partir des différents organes de ces plantes, ont ensuite été testés contre différentes cibles biologiques pour évaluer leur potentiel antiviral, antibiotique et anticancéreux. Comme nous le verrons, les plantes sélectionnées sur des critères ethnopharmacologiques sont plus souvent

(24)

21

actives et moins cytotoxiques que les plantes sélectionnées sur des critères chimiotaxonomiques. De plus, l’activité biologique mesurée est en lien direct avec leur utilisation traditionnelle.

Notre travail de criblage visait dans un second temps à sélectionner des plantes à fort potentiel antidengue. La dengue est une maladie virale affectant toutes les régions tropicales et subtropicales de la planète et contre laquelle il n’existe aucun vaccin ni aucune thérapie spécifique disponible. Afin de proposer des candidats médicaments contre la dengue, nos travaux ont porté sur la recherche d’inhibiteurs de la réplication du virus de la dengue (DV) dans les cellules humaines en ciblant l’ARN polymérase du virus (la DV-NS5 RdRp). Cette enzyme est absolument essentielle à la réplication de l’ARN viral, spécifique du DV et bien conservée dans les quatre sérotypes du virus. Ce type d’enzyme est par ailleurs absent dans les cellules humaines ce qui limite les possibles effets secondaires d’un médicament élaboré selon ce protocole. Pour toutes ces raisons, la DV-NS5 RdRp est considérée comme une des cibles de choix pour la recherche de nouveaux antiviraux contre le DV. La stratégie mise en place ici a déjà montré de bons résultats par le passé en permettant l’identification d’inhibiteurs des virus tels que le HIV, HBV et HCV1,2

.

Nous nous sommes alors intéressés aux extraits non cytotoxiques ayant démontré une forte inhibition de la DV-NS5 RdRp. Un fractionnement bioguidé fut mené sur trois plantes endémiques de Nouvelle-Calédonie : Myrtopsis corymbosa, une Rutaceae du maquis minier, Dacrydium balansae, une Podocarpaceae récoltée dans la chaîne centrale et Carpolepis laurifolia, une Myrtaceae récoltée en forêt humide. Ces recherches nous ont amené à purifier 29 composés appartenant à diverses familles chimiques : alcaloïdes, coumarines, flavonoïdes, stilbènes, stérols et

(25)

22

triterpènes. Les premiers résultats obtenus avec certains composés, notamment des flavonoïdes glycosylés, un triterpène mais surtout avec les biflavonoïdes sont, comme nous le verrons, très encourageants pour le développement d’une thérapie antivirale spécifique du DV.

(26)

Première partie :

Généralités &

(27)

"La variété très riche des ressources biologiques et les interactions entre ces ressources ne sont point un luxe, bien au contraire, elles sont essentielles pour la croissance et le développement des sociétés humaines et pour l’existence même de la vie sur Terre. La diversité biologique est le socle, le soubassement de nos ressources alimentaires et c’est la source de médecine dont dépend la santé"

Hamdallah Zedan, Secrétaire exécutif de la Convention sur la Diversité Biologique, lors de son discours d’ouverture de la conférence internationale "Biodiversité, Science et Gouvernance", à Paris, en Janvier 2005.

(28)

25

1. Le virus de la dengue (DV)

Le virus de la dengue (DV) est responsable d’une fièvre virale ancienne : les premières mentions de cette maladie apparaissent dans la littérature médicale occidentale dès la fin du XVIIIème siècle. Aujourd’hui répandu dans toutes les régions

tropicales et sub-tropicales du globe, le DV est responsable d’une maladie dont la sévérité dépend de plusieurs facteurs liés à l’hôte et au virus comme nous le verrons plus loin.

Figure 1. Arbre phylogénétique des Flavivirus d’après la séquence codant pour la protéine NS5 de ces virus3

(29)

26

Causant le plus souvent une fièvre légère à forte, parfois même un état asymptomatique, le DV peut toutefois être beaucoup plus virulent, voire mortel. Le DV fait partie de la famille des Flaviviridæ et appartient plus précisément au genre des Flavivirus.

Le genre Flavivirus, dont la phylogénie est présentée dans la figure 1, comprend plus de 70 virus dont plus de 40 sont connus pour être pathogènes de l’homme : les virus du Nil occidental (WNV), de l’encéphalite Japonaise (JEV), de l’encéphalite à tique (TBEV) et de la fièvre jaune (YFV) sont parmi les plus tristement célèbres de par les pathologies humaines dont ils sont responsables4,5. Le nom du

genre et de la famille provient du grec « flavus » qui signifie jaune, en référence à la jaunisse provoquée par le virus de la fièvre jaune (YFV). L’étude des Flaviviridæ a marqué l’histoire de la virologie, notamment car le YFV fut le premier virus isolé6. Le

DV fut pour sa part, isolé pour la première fois en 1944 par un médecin et chercheur américain, Albert Bruce Sabin7, à partir de prélèvements effectués sur des patients

de Nouvelle-Guinée.

1.1.

Vecteurs de la maladie

Qualifié d’arbovirus, le DV est transmis à l’homme par les moustiques du genre Aedes. Ae. aegyptii est reconnu comme le vecteur principal de la maladie bien que d’autres espèces, tel que Ae. albopictus, véhiculent également la maladie8.

L’infection de la femelle moustique se produit au cours d’un repas sanguin sur un individu en phase virémique, par la consommation de sang contaminé. Après avoir passé les barrières digestives de l’insecte, soit approximativement six jours après son ingestion, le DV apparaît dans différents tissus et organes, tels que les tissus adipeux, les ovarioles, les hémocytes, le système nerveux, les ganglions thoraciques

(30)

27

et abdominaux9. Quatre jours plus tard environ, le virus apparait dans les glandes

salivaires du moustique. Ce dernier devient alors « infectant » et peut transmettre le DV lors d’un nouveau repas sanguin. La période d’incubation extrinsèque (EIP) désigne le temps qui sépare l'infection du vecteur par un repas sanguin et l'infection de ses glandes salivaires ; elle dure en moyenne une dizaine de jours dans le cas du DV. Seules les femelles moustiques dont l’âge est supérieur à l’EIP seront en réalité capables de transmettre le DV à l’homme10. La transmission verticale du virus,

capacité des femelles moustiques infectées à transmettre le virus à leur descendance, a également été observée chez ces moustiques11,12,13. D’après les

études menées, le moustique ne manifeste aucun symptôme particulier lié à l’infection par le virus et ne serait donc pas affecté par le DV.

1.2.

Symptomatologie et pathogénèse

Il existe quatre sérotypes du DV (DV-1 à DV-4) caractérisés par la présence d’antigènes spécifiques. Les quatre sérotypes du DV possèdent la même morphologie, un génome très proche avec près de 70% d’homologie14 et sont

responsables des mêmes symptômes. L’infection par l’un des quatre sérotypes du DV induit pour le patient une immunité spécifique prolongée mais pas d’immunité croisée entre les sérotypes. Cela signifie qu’une personne peut être atteinte par la maladie plusieurs fois dans sa vie en étant infectée par plusieurs sérotypes15.

1.2.1. Symptômes classiques de la dengue

(31)

28

jours en moyenne, les symptômes débutent par une fièvre supérieure à 39°C qui durera entre 2 et 7 jours. Le début brutal de l’infection s’accompagne de céphalées frontales et rétro-orbitaires importantes, de myalgies (courbatures), d’arthralgies (douleurs articulaires) d’une asthénie générale (fatigue physique) et fréquemment de vomissements. Certains patients présentent des éruptions de type morbilliformes (macules érythémateuses punctiformes, non confluentes) épargnant le plus souvent le visage et les extrémités16. D’autres symptômes plus rares sont également associés

à l’infection par le DV16,17: myosites (inflammations musculaires), myélite

(inflammation de la moelle épinière), encéphalomyélite aigue ou encéphalite post-infectieuse (inflammation démyelisante du système nerveux central). Il faut aussi noter que l’infection par le virus de la dengue peut entraîner de graves complications chez les femmes enceintes (avortement, accouchement prématuré et complications hémorragiques de l’accouchement) et que la possibilité d’une transmission verticale de la mère au nouveau né pouvant entraîner son décès a été constatée15.

1.2.2. Formes graves de la dengue

La dengue peut évoluer vers des symptômes plus graves appelés dengue hémorragique (DH) et syndrome de choc (DCS), qui sont les principales causes de décès liés au DV18. DH et DSC sont le plus fréquemment observés chez les enfants

de moins de 15 ans, mais de manière générale résulteraient de la conjonction de plusieurs facteurs liés à l’hôte et au virus. Une seconde infection par un sérotype différent, notamment dans le cas d’une infection primaire par le DV-1 ou DV-319, et

surtout si les deux infections successives sont proches dans le temps, augmenterait la possibilité d’apparition des symptômes aggravés de la maladie. D’après les

(32)

29

études épidémiologiques, le DV-2 est aussi associé plus fréquemment aux formes sévères de la dengue20. Ainsi, la première infection par le DV est le plus souvent

asymptomatique alors que les infections suivantes seront souvent plus graves21.

Etant avéré que plusieurs sérotypes peuvent cohabiter dans des régions où le DV est endémique22, les cas de DH et de DSC soulèvent de réelles inquiétudes. L’âge

comme nous l’avons dit mais aussi l’origine ethnique de l’hôte auraient également une influence sur l’évolution de la maladie, ce qui laisse supposer une prédisposition génétique de certains individus à ces complications. D’après certaines études épidémiologiques, les populations d’origine africaine présenteraient ainsi moins de risque de développer la DH ou le DCS que les populations caucasiennes23.

DH et DCS évoluent en général en deux temps : après une amélioration transitoire, des signes hémorragiques liés à l’augmentation de la perméabilité vasculaire apparaissent (purpura en nappe, saignements digestifs, le plus souvent une hématémèse et des épistaxis). Parfois le syndrome hémorragique est accompagné d’un état de choc en relation avec une altération de la perméabilité capillaire entraînant l’apparition de défaillances circulatoires (pouls rapide et faible, hypotension). La gravité des cas de dengue hémorragique (DH) est classée en grade de 1 à 4. L’augmentation de l’aire de répartition du vecteur et du DV pourrait induire, dans l’avenir, une augmentation des syndromes aggravés et du taux de mortalité de la maladie24. Des observations récentes tendent aussi à montrer que les

symptômes liés à l’infection par le virus de la dengue sont en train d’évoluer vers des complications neurologiques (encéphalopathies, encéphalites, congestions cérébrales) de plus en plus fréquentes. Ces symptômes neurologiques peuvent être imputés aux effets neurotrophiques du virus et aux effets systémiques liés à l’infection25.

(33)

30

1.2.3. Nouvelle classification des symptômes

La distinction entre les cas de dengue classique et de dengue hémorragique est remise en question par des études de l’OMS publiées en 2009, qui introduisent une classification plus simple, en distinguant les cas de dengue plus ou moins alarmants des cas sévères de la maladie (voire la figure 2).

Figure 2. Nouvelle classification proposée par l’OMS des symptômes de la dengue26

La nouvelle classification semble plus précise et mieux adaptée à la reconnaissance des cas sévères lors d’épidémies. Elle serait aussi plus efficace pour la classification rétrospective des cas de dengue, réalisée pour les études épidémiologiques et qui permettent notamment d’élaborer des modèles prédictifs de l’évolution des épidémies dans le monde27.

Cette classification, plus simple, permet de palier aux problèmes rencontrés avec le système classique (chevauchement des formes classiques et

(34)

31

hémorragiques, difficulté d’obtenir les renseignements permettant de conclure à une DH, etc.) et porte moins l’attention sur l’hémorragie (observés aussi dans certains cas de dengue classique) du fait que les cas sévères sont plutôt liés à l’augmentation de la perméabilité vasculaire, déclenchant alors une fuite plasmatique.

1.3.

Epidémiologie

Le foyer de développement et de propagation du DV se situe en Asie du Sud-Est. Au cours du XVIIIème et XIXème siècles, des moustiques infectés par le DV auraient

profité du développement de la marine à voile pour se répandre progressivement dans toutes les régions tropicales du globe. Les épidémies de dengue restaient alors peu fréquentes, apparaissant tous les 10 à 40 ans. Cette dynamique fut dans un second temps modifiée, notamment en Asie du Sud-Est, au cours de la seconde guerre mondiale. Les perturbations écologiques et démographiques pendant cette période ont induit une forte augmentation de l’aire de répartition et de la densité de population de moustiques, notamment Ae. aegypti 28,29. A la fin de la guerre, le DV est

devenu endémique dans la plupart des pays d’Asie du Sud-Est et des épidémies de dengue hémorragique y sont apparues quelques années plus tard. L’urbanisation et le développement des moyens de transport modernes ont depuis fortement accéléré la circulation du virus dans le monde qui voit le nombre et l’importance des épidémies de dengue, et l’incidence des cas de DH et de DCS augmenter de manière exponentielle24,30. Comme le montre la figure 3, le nombre de cas de

(35)

32

Figure 3. Nombre de cas de dengue recensés par l’OMS depuis 195526.

L’augmentation des épidémies s’accompagne d’un accroissement des taux de modifications génétiques du virus et par voie de conséquences d’une augmentation des probabilités de voir apparaître de nouvelles souches plus virulentes ou ayant un potentiel épidémique plus important.

Figure 4. Population mondiale exposée au DV selon les estimations de l’OMS en 2010

0 100000 200000 300000 400000 500000 600000 700000 800000 900000 1000000

(36)

33

En ce début de XXIème siècle, le DV est considéré comme l’arbovirus

pathogène de l’homme le plus répandu sur la planète. La dengue touche entre 50 et 100 millions de personnes chaque année selon les estimations de l’OMS. 2/5ème de la

population mondiale est exposée au virus qui est désormais endémique dans plus de 100 pays et des cas de DH sont décrits dans plus de 60 d’entre eux (figure 4). La morbidité des épidémies de dengue est en général assez faible : inferieure à 1% dans certaines régions, elle peut en revanche dépasser 20% dans des pays où l’accès au soin est insuffisant24,32. La maladie a également un impact

socio-économique considérable dans les pays touchés par des épidémies récurrentes33,34.

La situation est particulièrement préoccupante en Asie du Sud-est et dans le Pacifique Ouest35. Ae. aegyptii se rencontre désormais dans la plupart des îles du

Pacifique jusque là préservées du fait de leur isolement géographique. Le DV est devenu par voie de conséquence, endémique dans ces îles, où la dengue se manifeste périodiquement par des épidémies. La Nouvelle-Calédonie n’est pas épargnée par ce fléau.

Depuis 1883, date du premier document officiel notifiant en Nouvelle-Calédonie une maladie infectieuse correspondant vraisemblablement à la dengue, les épidémies se sont succédées selon une périodicité irrégulière suivies ou non de périodes d’endémisation et conduisant à l’introduction progressive des 4 sérotypes viraux. En 2002-2003, puis en 2008-2009, la Nouvelle-Calédonie est touchée par deux épidémies de dengue de large ampleur, la dernière touchant près de 7 300 personnes d’après les chiffres de l’IPNC (Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie). Enfin, la persistance du sérotype DV-1 pendant plus de 2 ans, avec des cas diagnostiqués même en saison fraîche, suggère qu’une situation

(37)

endémo-34

épidémique est en train de s’installer sur le territoire.

1.4.

Notions de virologie et d’enzymologie appliquées au DV

Les Flavivirus présentent tous la même organisation structurale et génomique : le génome encapsulé est composé d’un ARN simple brin positif d’environ 11Kb 5, protégé de la dégradation par une coiffe de type 1 (7MeGpppA2’OMe)

en son extrémité 5’ 36 et par une queue poly(rA) à l’extrémité 3’ 37. Ne codant que

pour 10 protéines (E, C, prM, NS1, NS2A/B, NS3, NS4A/B, NS5), le génome des Flavivirus ne leur permet pas d’assumer leur réplication de façon autonome et ces organismes sont pour cela, dépendants de la machinerie cellulaire de leur hôte38.

1.4.1. Réplication du DV dans les cellules de l’hôte

Le DV pénètre dans les cellules par endocytose, via une interaction de la protéine E avec des récepteurs membranaires, et se retrouvent alors dans des endosomes cellulaires. Il s’agit de l’étape 1 dans le schéma de la réplication du DV proposé dans la figure 5. L’acidité de ces endosomes induit des changements conformationnels majeurs des glycoprotéines (E), entraînant la fusion du virus avec la membrane de l’endosome et la libération de l’ARN viral dans le cytoplasme39

,40. Il s’agit de la seconde phase dans le schéma de la figure 5. Ainsi, lorsque le virus arrive dans le sang, suite à la piqure d’un moustique infecté, la protéine E reconnait le récepteur Fc des monocytes et fusionne avec eux. Un premier cycle de réplication et d’amplification a lieu au sein de ces monocytes, induisant l’arrivée des macrophages qui reconnaissent les anticorps liés à l’intrusion d’un virus. Cependant, au lieu d’être détruit par les macrophages qui l’engloutissent, le DV peut encore une fois se répliquer. Et c’est par le biais des macrophages que le DV se transporte dans

(38)

35

l’organisme, pouvant pénétrer dans d’autres cellules au sein desquelles il peut traduire et répliquer son génome.

Figure 5. Cycle de réplication du DV dans la cellule hôte41

Le génome du DV se compose d’un seul brin d’ARN qui ne présente qu’un seul cadre ouvert de lecture et sera pour cela, transcrit en une unique polyprotéine (phase n°3 dans le schéma de la figure 5). La polyprotéine est alors clivée (phase n°4) par des protéases de l’hôte (protéases de type furine et autres protéases de l’appareil de Golgi) et par la sérine-protéase virale NS3-pro (partie N-terminale de la

(39)

36

protéine NS3) en collaboration avec NS2B, cofacteur de l’enzyme42, pour donner les

3 protéines structurales qui formeront le virion (C, prM et E) et 7 protéines non-structurales (NS1, NS2A/B, NS3, NS4A/B, NS5) impliquées dans la réplication de l’ARN, l’assemblage des virions, et la modulation des réponses cellulaires de l’hôte43.

Suite à la traduction, les protéines NS sont assemblées en un complexe de réplication. Ces enzymes coordonnent leur(s) fonction(s), synthase, ARN-capping, hélicase, protéase, lors de la réplication de l’ARN viral44. A partir de l’ARN

génomique (ARN+), ce complexe enzymatique va effectuer la synthèse d’ARN

-(phase n°5) servant à son tour de matrice pour la synthèse de nouveaux brins d’ARN+ qui serviront pour la synthèse de la polyprotéine virale (la traduction

correspond à la phase n°6), à la synthèse une matrice ARN(amplification), ou seront encapsulés pour former de nouvelles particules virales45.

La réplication du DV, dite de novo car elle ne nécessite pas l’intervention d’une amorce, débute par l’extrémité 3’ de l’ARN44. Cette réplication se produit sur les

membranes de structures cellulaires de l’hôte induites par le virus lui-même38. Les

particules virales, encore non-infectieuses sont alors assemblées dans le réticulum endoplasmique (RE) de l’hôte (phase n°7 de la figue 5), où l’ARN viral complexé à la protéine C est empaqueté dans une bicouche lipidique issue du RE avec des hétérodimères de prM et E46

,47. La maturation du virion a lieu au cours de son transport dans l’appareil de Golgi dans lequel prM est clivée pour donner M48,49. La

particule virale est alors libérée dans le milieu extracellulaire par exocytose (phase n°8). Ce mécanisme de réplication, commun à tous les Flavivirus, nous permet de comprendre les mécanismes d’action des antiviraux. Il nous permet également d’élaborer une stratégie de recherche de composés antidengue en ciblant spécifiquement une phase de la réplication virale.

(40)

37

1.4.2. NS3 et NS5 : deux enzymes clés dans la réplication de l’ARN du DV

Lors de ce cycle de réplication cellulaire du DV, deux des sept protéines NS jouent un rôle central dans la réplication de l’ARN50 : NS3 et NS5 possèdent en effet

la plupart, si ce n’est toutes les compétences catalytiques pour la réplication de l’ARN viral et la synthèse de la coiffe42.

La NS3 est une enzyme à domaines multiples : la partie N-term (NS3-pro)

intervient comme nous l’avons dit plus haut dans la maturation des protéines virales au cours de l’infection. La partie C-terminale de la NS3 possède quant à elle les fonctions d’hélicase et d’ARN-triphosphatase51. Ces fonctions

interviennent respectivement dans la synthèse de l’ARN et de la coiffe. Rappelons que la coiffe joue pour le virus un rôle équivalent à celles rencontrées dans les cellules eucaryotes : c’est un élément capital qui protège l’ARN de la dégradation par des exonucléases, et intervient dans l’adressage de l’ARN synthétisé.

La NS5 présente quant à elle deux domaines distincts. La partie N-terminale

de la protéine agit comme une méthyl-transférase (MTase), impliquée notamment dans la synthèse de la coiffe en 5’ de l’ARN génomique52,53,54,55. La

partie C-terminale de NS5 agit comme ARN polymérase ARN dépendante (RdRp) et prend en charge la réplication du génome viral à proprement parlé56,57,58,59,60. Certaines études tendent à montrer que le domaine MTase de

la NS5 n’influence pas significativement l’activité polymérase de l’enzyme44 et

bien que cette hypothèse ne soit pas unanimement partagée61, il est possible

(41)

38

1.4.3. Structure et fonctionnement de la DV-NS5 RdRp

La NS5, schématisée dans la figure 6, est la plus grosse enzyme du DV et des Flavivirus en général. Elle se compose de 900 acides aminés (AA). Cette enzyme spécifique du DV est de plus très conservée dans les quatre sérotypes du virus62.

Figure 6. Structure 3D de la DV-NS5-RdRp (code PDB : 2J7U) réalisée à l’aide du logiciel Swiss-Pdb viewer. Les sous-domaines doigts, pouce et paume sont indiqués respectivement en rouge, orange et jaune. La boucle d’initiation, qui ferme en partie le tunnel de sortie de l’ARN, est indiquée en gris. La position du site actif, à l’intersection des tunnels d’entrée de l’ARN simple brin (ss), des nucléotides (NTPs) et de sortie de l’ARN double brin (ds) est indiquée par un cercle en pointillés et les chaines latérales de deux acides aminés ASP533 et ASP663 essentiels du sites actif, sont indiqués en gris.

Le domaine RdRp de la DV-NS5 débute à partir de la méthionine 273 et comprend donc 628 AA. D’après les études menées par cristallographie61, la DV-NS5

RdRp adopte une conformation dans l’espace caractéristique de ce type d’enzyme, rappelant celle d’une main droite. Trois sous-domaines y sont distingués et sont respectivement appelés les doigts, la paume et le pouce. Trois tunnels traversent l’enzyme et servent d’une part, à l’accès aux NTPs et à l’ARNss (matrice de la réplication) et d’autre part, à la sortie de l’ARNds (fruit de la réplication). Le site actif de l’enzyme se trouve au croisement de ces trois tunnels et correspond à deux

ARN ss NTPs

(42)

39

asparagines ASP533 et ASP566. La séquence des acides aminés entre 320 et 405 est une séquence très conservée chez tous les Flavivirus. Cette séquence est appelée NLS, pour « nuclear localization sequence ». Essentielle au bon fonctionnement de l’enzyme, la NLS serait reconnue spécifiquement par la NS3 lors de la constitution du complexe de réplication. Indépendamment de cela, et bien que la réplication soit effectuée dans le cytoplasme de la cellule hôte, cette séquence pourrait interagir dans une phase ultérieure, avec des transporteurs nucléaires de la cellule hôte et permettre ainsi à la NS5 de pénétrer dans le noyau de la cellule hôte dans un but encore inconnu63,64. Une boucle est également caractéristique de la

structure de DV-NS5 RdRp : située sur « le pouce », entre les résidus 792 et 801 et pointant vers le site catalytique de la « paume ». Cette boucle, en particulier grâce aux résidus TRP795 et HIS798, agit comme une plateforme d’initiation pour les premières étapes de la synthèse de l’ARN. La pénétration de l’ARNss à répliquer et des premiers NTPs dans la DV-NS5 seraient alors guidés vers le site actif de l’enzyme par la boucle d’initiation. Il semble que la protéine adopte alors une conformation rigide et fermée autour de la partie 3’ de l’ARN à répliquer (formant ainsi le complexe d’initiation), induite selon certains auteurs par le GTP65. Il est

d’ailleurs important de noter que le GTP est présent comme second nucléotide chez tous les flavivirus, ce qui souligne son importance probable dans ce processus d’initiation44. La DV-NS5 s’ouvre ensuite en une conformation plus souple pour la

(43)

40

2. Stratégies de lutte contre le DV

2.1.

Moyens disponibles

Il n’existe à l’heure actuelle ni vaccin ni traitement antiviral contre le DV15,67et

l’épandage d’insecticides pour contrôler les populations de moustiques dans les zones infectées, est souvent le seul moyen de lutte utilisé pour contenir les épidémies de dengue. Cette méthode a fourni de bon résultats dans un premier temps : en Asie par exemple68 mais surtout en Amérique du Sud où le vecteur de la

dengue était considéré comme éradiqué dans les années 197069,70. Mais l’épandage

d’insecticide est une méthode onéreuse ayant un impact environnemental non-négligeable et l’on a vu resurgir les moustiques et les maladies qu’ils véhiculent dès que les épandages se sont arrêtés69,70. L’utilisation d’insecticides (deltaméthrine,

fénitrothion, malathion, etc.) dans les zones urbaines qu’affectionne particulièrement Ae. aegypti, soulève aussi des inquiétudes pour la santé humaine67. L’exposition

répétée aux insecticides engendre qui plus est, l’apparition de phénomènes de résistance chez les moustiques limitant aussi leur application71. L’épandage

d’insecticides dans les zones touchées par le virus s’est donc montré impuissant face à l’augmentation de l’incidence de la maladie dans le monde, encourageant la recherche de nouvelles solutions de lutte72.

2.2.

Nouvelle stratégie de lutte anti-vectorielle

Depuis quelques années, une nouvelle stratégie de lutte contre le DV a vu le jour suite à l’observation en laboratoire de l’inhibition de la réplication du virus chez

Figure

Figure 1. Arbre phylogénétique des Flavivirus d’après la séquence codant pour la protéine NS5 de  ces virus 3
Figure 4. Population mondiale exposée au DV selon les estimations de l’OMS en 2010 01000002000003000004000005000006000007000008000009000001000000
Figure 5. Cycle de réplication du DV dans la cellule hôte 41
Figure 10. Structure chimique de la vinblastine (5) et de la vincristine (6) isolées à partir de  Catharanthus roseus 139
+7

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