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Chapitre 1 ´Echantillonnage et anti-aliasing

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(1)

Chapitre 1

Echantillonnage et anti-aliasing ´

Contenu du chapitre

1 Qu’est-ce-que l’aliasing ? . . . . 6

1.1 L’approche “traitement du signal” . . . 6

1.2 L’analyse de Fourier . . . 9

2 Evaluation d´eterministe de l’intensit´e d’un pixel . . . .´ 12

2.1 Descriptif du probl`eme . . . 12

2.2 Principe du sur´echantillonnage . . . 14

2.3 Interpr´etation du sur´echantillonnage en th´eorie du signal . . 16

2.4 Filtrage en pratique . . . 20

2.5 Sur´echantillonnage adaptatif . . . 22

2.6 Subdivision sur crit`eres s´emantiques . . . 27

2.7 Calcul d’aire direct . . . 27

2.8 Limitation des m´ethodes d´eterministes et ouverture . . . 30

3 G´en´eration de nombres al´eatoires . . . . 32

3.1 G´en´eration de nombres al´eatoires . . . 32

3.2 G´en´eration de variables al´eatoires bidimensionnelles . . . . 40

3.3 Comparaisons et remarques . . . 42

4 Evaluation al´eatoire de l’intensit´e d’un pixel . . . .´ 44

4.1 Les m´ethodes de Monte-Carlo . . . 44

4.2 Utilisation d’une m´ethode al´eatoire . . . 46

4.3 Conclusion et r´esum´e des m´ethodes `a utiliser pour l’´evaluation de l’intensit´e dans un pixel . . . 50

4.4 Compl´ement : le flou de mouvement (motion-blur) . . . 50

5 G´en´eralisation . . . . 53

(2)

Lorsque l’on repr´esente un ph´enom`ene continu par une “version num´erique” de celui-ci, il peut apparaˆıtre des distorsions non d´esir´ees. On regroupe sous le nom d’alia- sing l’ensemble des distorsions potentiellement observables en synth`ese d’images. Il est tr`es important de bien comprendre ce ph´enom`ene afin, lorsqu’il apparaˆıt, d’en iden- tifier la source et d’y rem´edier.

1 Qu’est-ce-que l’aliasing ?

1.1 L’approche “traitement du signal”

La “version num´erique” d’un signal continus(t)(caract´eristique d’un ph´enom`ene continu quelconque) s’obtient en deux ´etapes :

– Une phase d’´echantillonnage lors de laquelle on acquiert la connaissance du signal en un petit nombre ti de points. Soit n le nombre de ces points, alors l’ensemble des couples

{ti, s(ti)}i=1···n

est la version ´echantillonn´ee de ce signal.

– Une phase de reconstruction qui consiste `a tenter de r´eobtenir le signal original s `a partir des seuls ´echantillons{ti, s(ti)}dont on dispose.

Cette approche naturelle est celle qui est utilis´ee lorsque l’on trace sur l’´ecran d’un ordinateur une fonction (par exemples(t) =sin(t)) pourt∈[a, b](voir figure 1.1) :

– on choisitnpoints dans l’intervalle[a, b]:

ti =a+ (b−a)× i−1 n−1 pouriallant de1`an. Puis, on calcules(ti)pour touti.

En terme d’´echantillonnage, cela signifie que l’on ´echantillonne uniform´ement la fonctionssur l’intervalle[a, b]avec un pas d’´echantillonnageδconstant :

δ= b−a n−1

δ est la distance entre deux ti cons´ecutifs. La fr´equence d’´echantillonnage est fe = 1/δ(nombre d’´echantillons par unit´e).

(3)

– Une phase de reconstruction qui consiste `a tracer l’ensemble des segments {

ti, s(ti)

,(ti+1, s(ti+1))}

pouriallant de0`an−2.

En terme de reconstruction, la fonction trac´ee est la fonction suivante :

˜

s(t) =n−

1 i=0

s(ti).φ

t−ti

δ

o`uφ(t)est la fonction triangle suivante : φ(t) =

⎧⎨

1 +t sit [−1,0) 1−t sit [0,1)

0 sinon

L’importance de l’aliasing se mesure alors comme l’´ecart entresets˜.

δ s(ti)

s(t)

ti t

(a) ´Echantillonnage uniforme avec un pasδ du signals(t).

φ(t−δti)

ti t

(b) Les fonctionsφde reconstruction.

˜ s(t)

t

(c) La fonction reconstruite FIG. 1.1 – Exemple du couple ´echantillonnage-reconstruction.

Sur certains intervalles, le signal reconstruit˜speut devenir tr`es diff´erent du signal s. On peut grossi`erement distinguer deux cat´egories :

– Les cas o`us˜s’apparente `a un bruit (structures incoh´erentes) : trop peu d’´echan- tillons sont choisis pour reconnaˆıtre le signal d’origine.

– Les cas o`u s˜fait apparaˆıtre des structures coh´erentes tr`es diff´erentes de celles contenues dans le signals original (voir figures 1.2 et 1.3). Ce ph´enom`ene est connu en image sous le nom de “moir´e”.

(4)

(a) Le signal ´echantillonn´e paraˆıt constant.

(b) Le signal ´echantillonn´e semble d’une fr´equence plus faible que le signal origi- nal.

(c) La fonction f(ρ(x, y)) o`u ρ(x, y) est la distance `a l’origine et f(t) = 12(1 +sin(t2)). Cette fonction os- cille de plus en plus vite lorsque l’on s’´ecarte du centre.

L’´echantillonnage de cette fonction pr´esente `a la fois de l’aliasing et du moir´e (apparition de r´egions circulaires).

FIG. 1.2 – Exemples simples d’aliasing provoqu´e par un mauvais choix du pas d’´echantillonnage sur un signal continu ´echantillonn´e.

FIG. 1.3 – Exemple classique d’une image de synth`ese pr´esentant de l’aliasing : un damier qui se prolonge `a l’infini. Les contours paraissent discontinus, et la texture du damier forme `a l’infini des structures incoh´erentes.

(5)

On se pose donc le probl`eme de savoir comment s’assurer que le signals˜est une repr´esentation correcte du signal s et ´eviter ainsi l’apparition de tels ph´enom`enes.

La th´eorie du signal a fourni depuis longtemps une explication sur l’origine de ces ph´enom`enes, ainsi qu’un crit`ere simple permettant de l’´eviter.

Intuitivement, on sent bien que plus un signal pr´esente des variations importantes lors d’un petit intervalle de temps, plus il faudra prendre d’´echantillons pour que le signal reconstruit `a partir des ´echantillons ressemble au signal original. L’analyse de Fourier nous donne les outils pour ´etudier ce ph´enom`ene.

1.2 L’analyse de Fourier

Nous savons qu’un vecteur a des coordonn´ees diff´erentes en fonction de la base de vecteurs dans laquelle on choisit de l’exprimer. Ces coordonn´ees sont donc la repr´esentation de ce vecteur dans cette base. Une approche similaire peut ˆetre d´evelopp´ee pour les fonctions :

– On peut d´efinir une base de fonctionsf(t)}f∈Edans laquelle on pourra repr´esenter toutes fonctions. Dans le cas de l’analyse de Fourier, ces fonctions sont d´efinies par :

Ψf(t) =e−i2πft = cos(2πf t)−isin(2πf t)

o`uf R. La fonctionΨf(t)est une fonction dont la fr´equence d’oscillation est exactementf. La base f(t)}f∈R est donc l’ensemble des fonctionsΨf pour toutes les fr´equences possibles.

– La coordonn´ee des(t)correspondant `a la fonction Ψf(t)est obtenue en effec- tuant le produit scalaire (fonctionnel) :

ˆ

s(f) = s(t).Ψf(t).dt ˆ

s(f) repr´esente l’importance que la fr´equence f “joue” dans s(t). {ˆs(f)}f∈R repr´esente les coordonn´ees de la fonctions(t)dans la basef(t)}f∈R.

– La fonctions(f)ˆ o`uf Rest appel´ee la transform´ee de Fourier des(t). Elle repr´esente une d´ecomposition1suivant toutes les fr´equences des(t). On noteF la transformation de Fourier :sˆ=F(s).

– La fonctions(t)s’´ecrit dans la base des fonctionsΨf comme : s(t) = s(f).eˆ i2πft.df

1Il s’agit d’une g´en´eralisation continue en fr´equence des coefficients de Fourier.

(6)

Cette transformation s’appelle la transformation de Fourier inverse desˆ(not´ee s = F1s)). Elle permet de retrouver exactement s(t) `a partir de s(fˆ ). La transformation de Fourier d’une fonction est unique2et inversible.

s(t) t

(a) Exemple de signal p´eriodique id´eal :s(t) =a.sin(2πf0.t+φ0).

φ0 est le d´ephasage (le d´ecalage par rapport `a la fonction en poin- till´es).

F

−f0 +f0

|sˆ(f)| 0

a

f

(b) Le module |ˆs(f)| de sa transform´ee de Fourier : deux pics d’amplitude alocalis´es aux fr´equencesf0etf0.

arg s(f)

−f0

+f0

−φ0

+φ0

−π +π f

(c) La phase arg ˆs(f) de sa transform´ee de Fourier : deux pics antisym´etriques d’ampli- tudeφ0localis´es aux fr´equencesf0etf0. FIG. 1.4 – Ce que r´ealise une transform´ee de Fourier.

Par cons´equent, l’analyse de Fourier consiste `a changer l’espace de repr´esentation d’une fonction afin d’´etudier les aspects fr´equentiels de celle-ci. Plus pr´ecis´ement,

– le domaine temporel (ou spatial) est le domaine dans lequel le signals(t)d´epend de la variable t : l’axe des ordonn´ees repr´esente une ´evolution temporelle (ou spatiale) tandis que l’axe des abscisses repr´esente l’amplitude du signal `a l’or- donn´ee correspondante.

– le domaine fr´equentiel est le domaine dans lequel le signal complexeˆs(f)d´epend de la fr´equence f. Le transform´ee de Fouriersˆa l’interpr´etation intuitive sui- vante (voir figure 1.4) :

– pour son module|ˆs|, l’axe des abscisses repr´esente l’ensemble des fr´equences possibles et l’axe des ordonn´ees l’importance de cette fr´equence pour ce si- gnal. En g´en´eral, les fr´equences basses (proches de 0) correspondent aux grandes tendances du signal tandis que les hautes fr´equences correspondent aux d´etails ( petites oscillations tr`es rapides). Par cons´equent, l’essentiel des informations se trouve en g´en´eral dans les basses fr´equences.

– pour sa phase, l’axe des abscisses repr´esente l’ensemble des fr´equences pos- sibles et l’axe des ordonn´ees le d´ephasage associ´e `a cette fr´equence.

2Si deux fonctions ont la mˆeme transform´ee de Fourier, alors elles sont ´egales.

(7)

On peut alors comprendre l’effet de l’´echantillonnage sur un signal en analysant l’impact que cette op´eration a sur son spectre. On peut alors d´emontrer que (voir figure 1.5) le spectre ´echantillonn´esˆes’´ecrit :ˆse(f) =fe.

ks(fˆ +k.fe). Autrement dit :

´echantillonnage des avec une fr´equence d’´echantillonnagefe

⎠=

p´eriodisation desˆ avec une fr´equencefe.

s(t)

t F

ˆ s(f)

−fm +fm

f

(a) Transform´ee de Fourier d’un signal continu.

t F

+fe

fe 2 2

f

(b) Transform´ee de Fourier du mˆeme signal continu, mais ´echantillonn´e. Le spectre devient p´eriodique.

FIG. 1.5 – Influence de l’´echantillonnage sur la transform´ee de Fourier d’un signals(t).

Ceci a deux effets importants :

– Il n’est n´ecessaire de connaˆıtre le spectre que dans l’intervalle [−fe/2, fe/2], puisque le spectre du signal ´echantillonn´e est p´eriodique et de p´eriodefe. – Si le support des(fˆ )(les valeurs def pour lesquellessˆn’est pas nulle) n’est pas

inclus dans[−fe/2, fe/2]alors les spectres p´eriodis´es adjacents se superposent.

Ce ph´enom`ene est appel´e le repliement de spectre (voir figure 1.6).

La cons´equence est l’important th´eor`eme de Nyquist : il n’est pas possible repr´esenter correctement les fr´equences sup´erieures `a fe/2avec un ´echantillonnage de fr´equence fe. Pire, si des fr´equences sup´erieures `afe/2sont pr´esentes dans le spectre, alors elles viennent perturber les fr´equences inf´erieures `afe/2. Donc,

(8)

t F

+fe

fe 2 2

f

FIG. 1.6 – Ph´enom`ene de repliement du spectre : lorsque le pas d’´echantillonnage est insuffisant, la p´eriodisation engendre un m´elange du spectre avec ses versions d´ecal´es, donnant ainsi l’illusion que le spectre se replie (le spectre observ´e est dans la fenˆetre en pointill´ee)

.

l’´echantillonnage d’un signal `a une fr´equencefene provoque pas de perte d’information3si et seulement si la fr´equence maximalefmax

du signal v´erifie la condition suivante : fmax< fe

2

Ce th´eor`eme formalise donc l’intuition qu’un signal comportant beaucoup d’oscil- lations (i.e. des hautes fr´equences) ne peut pas ˆetre repr´esent´e avec un petit nombre d’´echantillons. Vu sous ce jour, le ph´enom`ene d’aliasing apparaˆıtra quand :

– la fr´equence maximale du signalfmax n’est pas major´ee. Dans ce cas, peu im- porte la fr´equence d’´echantillonnage, il y aura des probl`emes de reconstruction.

– la fr´equence d’´echantillonnage fe est fix´ee. Alors toutes les parties du signal pr´esentant des fr´equences plus grandes quefe/2pr´esenteront de l’aliasing.

En synth`ese d’images, le ph´enom`ene d’aliasing est tr `es fr´equent car l’´echantillonnage de ph´enom`enes continus intervient quasiment `a toutes les ´etapes de la construction d’une image.

2 Evaluation d´eterministe de l’intensit ´e d’un pixel ´

2.1 Descriptif du probl`eme

Une image I(x, y) est un signal continu (x et y sont r´eels) qui se forme par la projection d’une sc`ene tridimensionnelle sur le plan de l’´ecran (principe de l’appareil photographique, voir section ??). Une image num´eriqueIi,j est un signal discret (ietj sont entiers). La valeur en chaque point (ou pixel)Ii,jde ce signal discret est l’intensit´e

3Il est alors possible de reconstruire exactement le signal original `a partir des ´echantillons.

(9)

moyenne d’une portion de l’imageI(x, y); c’est-`a-dire (en prenant la grille discr`ete naturelle) :

Ii,j = i+1

i

j+1

j I(x, y).dy.dx (1.1)

FIG. 1.7 – Calcul de l’intensit´e d’un pixel

Dans le cas o`u on suppose que tous les objets “contenus dans le pixel” (ou vus “`a travers”) sont localement presque constants, alors cette int´egrale peut se r´e´ecrire sous la forme suivante (voir figure ci-contre) :

Ii,j =AF.IF +

k

Ak.Ik (1.2) o`u pour le ki`eme objet, Ak est son aire contenue dans le pixel, Ik est son inten- sit´e moyenne dans le pixel. L’indiceF fait

r´ef´erence au fond (les portions du pixel non occup´ees par un objet). La somme des aires est ´egale `a1(l’aire d’un pixel) :

AF +

k

Ak= 1

Nous verrons dans les sections suivantes comment le calcul d’intensit´e de l’´equation 1.1 peut ˆetre approch´e en ´echantillonnant le signalI(x, y)en un petit nombre de points du pixel pour tenter d’´evaluer le plus pr´ecis´ement possibleIi,j.

On tire de l’expression deIi,j deux r`egles ´evidentes mais d’int´erˆet pour sa d´etermi- nation :

– Plus l’aire d’un objet est importante, plus sa contribution `a l’intensit´e totale du pixel est importante.

– Si l’intensit´e d’un objet est importante, alors sa contribution `a l’intensit´e totale du pixel peut rester importante mˆeme si son aire est petite. En particulier, si le reste des objets et le fond ont une intensit´e faible, alors la contribution d’un petit objet brillant est majoritaire pour le pixel. Il est n ´ecessaire de traiter explicite- ment ce cas particulier lors du rendu (voir page ?? pour le cas du ray-tracing).

Or les m´ethodes classiques de rendu effectuent des approximations de ce calcul d’aire qui engendrent l’aliasing :

– Pour leZ-buffer, sur les contours (voir figure 1.8), les trac´es obtenus avec l’al- gorithme de Bresenham impliquent que le pixel aura l’intensit´e de l’objet le plus

(10)

(a) Trac´e exact. En gris clair, les pixels partiellement occup´es.

(b) Trac´e avec l’algorithme de Br´esenham : effet de cr´enelage.

(c) Trac´e anti-alias´e : l’inten- sit´e du pixel d´epend de son pourcentage d’occupation.

FIG. 1.8 – Application pour le trac´e de la fronti`ere d’une r´egion.

proche d`es que celui-ci occupe au moins la moiti´e de l’aire du pixel (par la r`egle du point milieu), et ceci, mˆeme si sa contribution totale `a l’intensit´e du pixel est inf´erieure `a un objet se trouvant derri`ere.

– Pour le ray-tracing classique, le pixel est affect´e `a l’objet qui intersecte le rayon au centre du pixel, peu importe si celui-ci occupe une aire importante dans le pixel ou non.

Dans les deux cas pr´ec´edents, l’intensit´e du pixel est le r´esultat du calcul en son point central alors que le r´esultat r´eel est obtenu par la somme des intensit´es en tous les points du pixel. On engendre donc n´ecessairement de l’aliasing (voir figure 1.3) :

– sur les contours, il se traduit par un effet de cr´enelage.

– sur les surfaces, d`es que l’objet est textur´e, est que l’´echelle `a laquelle est vue la texture (i.e. sa projection observ´ee dans le plan de l’´ecran) n’est pas compa- tible avec la finesse de la grille de l’´ecran (i.e. `a cette grille est associ´e un pas d’´echantillonnage du plan de l’´ecran insuffisant pour repr´esenter correctement la projection de la texture). On engendre alors des structures coh´erentes tr`es vi- sibles et sans lien avec la texture originale.

Dans la majorit´e des cas, la solution consiste `a affiner le calcul en sur´echantillonnant (i.e. en utilisant non plus une seule valeur pour ´evaluer l’intensit´e du pixel, mais un ensemble de valeurs). Ces techniques sont pr´esent´ees `a la section 2.

2.2 Principe du sur´echantillonnage

La m´ethode d’approximation usuelle de l’intensit´e d’un pixel est bas´ee sur l’hy- poth`ese suivante : l’intensit´eIcsur toute la surface du pixel est constante (I(x, y) =Ic

pour(x, y) [i, i+ 1)×[j, j + 1)). Il suffit par cons´equent de l’´evaluer en un seul

(11)

point (par exemple, le centre de ce pixel). Donc : Ii,j = i+1

i

j+1

j Ic.dy.dx=Ic.

i+1 i

j+1 j dy.dx

aire du pixel = 1

=Ic

Afin d’obtenir une meilleure ´evaluation de l’intensit´e, une id´ee simple consiste `a augmenter le nombre de points de calcul dans un mˆeme pixel (voir figure 1.9) :

1. on divise le pixel en n × n carr´es disjoints {Ck}k=1..n×n de taille identique (appel´es sous-pixels) sur lesquels on suppose que l’intensit´e est constante. Les carr´es sont identiques, disjoints et recouvrent compl`etement le pixel. L’aire de chaque carr´e estAire(Ck) = n12.

2. on ´evalue l’intensit´e{Ik}k=1..n2 au centre de chaque sous-pixel.

3. on calcule l’intensit´e du pixel en utilisant l’´equation 1.1 : Ii,j = n

2

k=1

Ck

Ik.dx.dy= n 2

k=1

Ik.Aire(Ck)

= 1

n2

n2

k=1

Ik

Par cons´equent, l’intensit´e est la moyenne des intensit´es dans les sous-pixels.

Appliqu´ee globalement sur une image, il faut donc calculer une image n fois plus grande et moyenner les pixels par blocs den×npour obtenir l’image finale.

Ic

(a) Un pixel, une seule

´evaluation. L’intensit´e du pixel estIi,j =Ic.

I1 I2

I3

I4

(b) Un pixel, quatre ´evaluations (n = 2). L’aire de chaque sous- pixel est 12 ×12 = 14. L’intensit´e du pixel estIi,j =14.(I1+I2+I3+I4)

I1 I2 I3

I4 I5 I6

I7 I8 I9

(c) Un pixel, neuf ´evaluations (n= 3). L’aire de chaque sous-pixel est

13×13 = 19. L’intensit´e du pixel est Ii,j =199

k=1Ik FIG. 1.9 – sur´echantillonnage uniforme d’un pixel.

Formul´e en termes de zones d’intensit´e constante (voir ´equation 1.2 et figure 1.10) : l’aire de chacune de ces zones est approxim´ee par l’ensemble des sous-pixels dont le

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centre est inclus dans celle ci. La pr´ecision de l’int´egrale d´epend donc directement de la taille des sous-pixels (donc leurs nombres) ainsi que de la taille des objets brillants contenus dans le pixel.

(a) contenu d’un pixel. (b) sur´echantillonnage du pixel.

(c) la contribution effective d’une zone d´epend du nombre de points tombant dans celle-ci.

FIG. 1.10 – approximation de l’aire d’un pixel par sur´echantillonnage.

(a) Damier sans traitement anti-aliasing : les contours sont cr´enel´es et la r´egularit´e du da- mier semble changer avec la profondeur.

(b) Damier avec anti-aliasing par sur´echantillonnage (3 × 3 ´echantillons par pixels) : on observe une nette am´elioration.

L’aliasing redevient pr´esent lorsque la fr´equence de la texture continue d’augmenter.

FIG. 1.11 – Technique du sur´echantillonnage appliqu´ee sur un damier r´egulier s’´etendant `a l’infini.

2.3 Interpr´etation du sur´echantillonnage en th´eorie du signal

L’approche pr´ec´edente peut s’interpr´eter dans le cadre de th´eorie du signal, et ex- plique pourquoi cette approche r´eduit le ph´enom`ene d’aliasing. Il devient alors d’in- troduire deux notions suppl´ementaires.

(13)

2.3.1 Filtrage dans le domaine fr´equentiel

Nous avons vu dans la section 1.2 sur l’analyse de Fourier qu’il n’est pas possible de repr´esenter correctement les fr´equences au-del`a defm = fe/2avec une fr´equence d’´echantillonnage defe. Toutes les fr´equences au-del`a defm provoqueront des replie- ments de spectre, origine de l’aliasing.

Or, dans notre cadre, il n’est pas question de modifier la fr´equence fe, puisqu’elle correspond directement `a la r´esolution de l’image que l’on observe sur le plan de l’´ecran. Faisons deux remarques sur l’ensemble des fr´equences du signal sup´erieures `a fm:

– Par le th´eor`eme de Nyquist, on sait qu’il sera impossible de les repr´esenter cor- rectement.

– A cause du ph´enom`ene de repliement du spectre, si on conserve les fr´equences sup´erieure `afm, celles-ci vont venir perturber les fr´equences inf´erieures `afm. Donc, pour s’affranchir du ph´enom`ene d’aliasing, la seule solution consiste `a se d´ebarrasser de la partie du spectre dont la fr´equence est sup´erieure `afm.

Cette op´eration peut se formuler en terme de filtrage fr´equentiel. Appliquer un filtrage fr´equentiel sur un signals(t)consiste `a multiplier sa transform´ee de Fourier ˆ

s(f)par une autre fonctionˆh(f)appel´ee filtre4. La transform´ee de Fourier du signal filtr´esF(f)s’´ecrit donc :

ˆ

sF(f) = ˆs(f).ˆh(f)

Un filtre permet donc de s´electionner quelles sont les fr´equences que l’on souhaite laisser passer ou bloquer. Siˆh(f0) = 0, on supprime la fr´equencef0 du signal filtr´e, si 1>|h(fˆ 0)|>0, on l’att´enue ; et si|ˆh(f)|>1, on l’amplifie.

FIG. 1.12 – Spectre d’un filtre passe-bas id´eal.

Si on revient `a notre cadre, le filtre id´ealh(fˆ )dont nous avons besoin est celui qui laisse passer toutes les fr´equences en dessous de fm et bloque toutes les autres. Formellement, ce filtre s’´ecrit donc :

h(fˆ ) =I(−fO,fO)(f) =

1 sif (−fO, fO) 0 sinon

Ce filtre laisse passer en priorit´e les basses fr´equences.

Ce type de filtre est appel´e un filtre passe-bas.

2.3.2 Produit de convolution

(faire un sch´ema pour expliquer le sens du produit de convolution)

4mais ´egalement fonction de transfert.

(14)

D´efinissons tout d’abord le produit de convolution entre deux fonctions s et h comme :

(s∗h)(t) = s(t−u).h(u).du (1.3) o`u l’op´erateur de convolution est not´e.

Dans la section pr´ec´edente, nous avons vu comment construire un filtre passe-bas id´eal dans le domaine fr´equentiel, et comment l’appliquer `a la transform´ee de Fourier d’un signal. A quoi un filtrage correspond-il dans le domaine spatial ? On peut montrer simplement que :

sF = F1sF) =F1s.ˆh) =F1s)∗ F1h)

= s∗h

Donc, le signal filtr´esF s’obtient `a partir du signalspar convolution avec le filtreh. 2.3.3 Interpr´etation

En synth`ese d’image, on n’a pas acc`es au v´eritable signal s(t), mˆeme si on dis- pose de toutes les informations n´ecessaires pour le construire (g´eom´etrie des objets, caract´eristiques physiques, ...). La seule chose que l’on sait faire, c’est ´evaluer ce si- gnal pour toutt. Mais cette ´evaluation est coˆuteuse : dans l’id´eal, on ne souhaiterait pas calculersplus d’une fois par pixel.

En supposant que la fr´equence maximale du signal estfm, la seule fac¸on de construire un signal non alias´e ´echantillonn´e avec la fr´equencefeest :

1. sur´echantillonner5 : ´echantillonner le signal avec une fr´equence2.fm.

spectre du signal continu

sur-´echantillonnage

−−−−−−−−−−→

du signal

spectre du signal sur-´echantillonn´e

2. filtrer : appliquer un filtre passe-bas pour la bande de fr´equence(−fe/2,+fe/2).

spectre du signal sur´echantillonn´e

×

filtre passe-bas

=

spectre filtr´e du signal sur´echantillonn´e

5En pratique, on peut se contenter defm+fe/2car on peut autoriser le filtre `a se replier dans la bande de fr´equence au-del`a defe/2puisque l’on ne conserve pas cette partie du spectre.

(15)

3. r´e´echantillonner : ´echantillonner6le signal filtr´e avec une fr´equencefe.

spectre filtr´e du signal sur´echantillonn´e

´echantillonnage

−−−−−−−−−→

du signal

spectre signal filtr´e

´echantillonn´e

Le signal r´esultant est donc de mˆeme taille que celui que l’on aurait obtenu en ap- pliquant directement un pas d’´echantillonnage de 1 sur le signal original mais avec les diff´erences significatives suivantes. La phase de sur´echantillonnage a pour but d’´echantillonner le signal original avec un pas suffisant (i.e. sans ou avec peu de re- pliement de spectre). La phase de filtrage permet de se d´ebarrasser des hautes fr´equen- ces. Le signal obtenu peut ainsi ˆetre ´echantillonn´e avec un pas de 1 sans provoquer d’aliasing car la portion haute fr´equence du spectre (qui se repliait et venait pertur- ber les basses fr´equences) a ´et´e supprim´ee lors de la phase de filtrage. Le signal original est donc modifi´e afin de permettre une repr´esentation correcte de celui-ci malgr´e un pas d’´echantillonnage normalement insuffisant. Visuellement, cette op´e- ration lisse le signal original (visuellement, on le rend flou) pour n’en conserver que les grandes tendances repr´esentables avec un pas d’´echantillonnage de 1. Cette id´ee est utilis´ee dans l’annexe dans le probl`eme de changement d’´echelle d’une image (cas d’un r´etr´ecissement).

Cette technique pose un probl`eme essentiel pour son application `a la synth`ese d’images : on ne connaˆıt g´en´eralement pas la fr´equence maximale fm du spectre de l’image que l’on cherche `a synth´etiser. En clair, on ne sait pas combien de points de calcul sont n´ecessaires par pixel pour ˆetre sˆur d’obtenir une image non alias´ee (on ne sait pas comment choisir lende la section 2.2).

En toute rigueur, puisque l’on essaie d’obtenir un aspect naturel, cette fr´equence maximale n’existe pas car le spectre d’une image naturelle contient toutes les fr´equences.

En pratique, cela signifie qu’on ne sait pas choisir le n ad´equat (le nombre de sous- pixels en lequel il faut d´ecomposer le pixel) de fac¸on `a ˆetre sur de se pr´eserver de l’aliasing. En cons´equence, si la fr´equence de sur´echantillonnage est trop faible, les plus hautes fr´equences continuent `a perturber le signal filtr´e (voir figure 1.11).

6Si les deux ´etapes pr´ec´edentes n’´etaient pas pr´esentes, on obtiendrait un repliement de spectre :

spectre du signal continu

´echantillonnage

−−−−−−−−−→

du signal

spectre du signal ´echantillonn´e

(16)

2.4 Filtrage en pratique

Le filtre passe-bas id´eal h(fˆ ) = I(−f0/2,f0/2) poss`ede un d´efaut important : son expression dans le domaine spatial est un sinus cardinal7 : h(t) = sinc(f0.t). Par cons´equent, il n’est pas localis´e8 dans le domaine spatial. Appliqu´e en un point, ce filtre tient donc compte d’un grand nombre de voisins.

Inversement, consid´erons le filtre moyenneh(t) = I(−a,a)(t)/(2a). Ce filtre est un filtre passe-bas (sa transform´ee de Fourierˆh(f)est un sinus cardinal). Par cons´equent, ce filtre n’est pas localis´e dans le domaine fr´equentiel, par cons´equent, le filtre laisse passer (de mani`ere att´enu´ee) certaines hautes fr´equences.

En fait, il n’est pas possible de trouver un filtre dont le support est fini `a la fois dans le domaine spatial et fr´equentiel. Par contre, on peut montrer que le filtre gaussien est le filtre qui poss`ede la meilleure9localisation espace-fr´equence : il est `a support infini, mais sa d´ecroissance est suffisamment rapide pour le consid´erer comme localis´e. De plus, il poss`ede l’avantage d’ˆetre isotrope.

En pratique, on n’applique le filtrage que sur les points (i.e. au “centre” du pixel) qui seront consid´er´es lors du r´e´echantillonnage. Il est en effet inutile de connaˆıtre la va- leur de l’image sur´echantillonn´ee filtr´ee en tout point. C’est la raison pour laquelle il est plus rapide de travailler dans le domaine spatial plutˆot que dans le domaine fr´equentiel.

Nous n’avons donn´e pour l’instant l’expression de la convolution que pour un si- gnal unidimensionnel (voir ´equation 1.3). Elle s’adapte facilement en deux dimensions pour image :

(s∗h)(x, y) =

s(x−u, y−v).h(u, v).du.dv

Si le support du filtrehest compact (h(x, y) = 0pour(x, y)(−a,+a)×(−b,+b)), l’´equation devient :

(s∗h)(x, y) = +a

−a +b

−b h(u, v).s(x−u, y−v)

On en d´eduit imm´ediatement la forme de la convolution entre un signal discret et un filtre discret centr´e de taille(2n+ 1)×(2p+ 1):

(s∗h)i,j =

+n

u=−n +p

v=−p

hu,v.si−u,j−v

7sinc(x) = sin(x)/x

8Autrement dit, la fonction n’est pas `a support compact (il n’existe pas d’intervalle[a, b]tels que h(t) = 0sit[a, b]).

9La transform´ee de Fourier d’une gaussienne est une gaussienne.

(17)

Exemple 1 Le filtrehde taille3×3peut s’´ecrire comme la matrice :

h=

h1,−1 h0,−1 h1,−1

h1,0 h0,0 h1,0

h1,1 h0,1 h1,1

o`u le coefficienth0,0 est le centre du filtre. La valeur au point(i, j)du signal bidimen- sionnelsi,j filtr´e par le filtrehs’obtient avec :

(s h)i,j = 1 u=1

1 v=1

mu,v.si−u,j−v

= h1,−1.si+1,j+1+h0,−1.si,j+1 +h1,−1.si−1,j+1 + h1,0 .si+1,j +h0,0 .si,j +h1,0 .si−1,j + h1,1 .si+1,j−1+h0,1 .si,j−1 +h1,1 .si−1,j−1

On remarquera que le filtre est invers´e dans les deux directions pour ˆetre appliqu´e au signal.

Avec les remarques pr´ec´edentes, on est donc amen´e `a utiliser essentiellement deux types de filtres :

Les filtres moyennes : pour lesquelles la matrice Mn associ´ee au filtre de taille n s’´ecrit toujours comme une matrice de taille n ne contenant que des 1 et renormalis´ee parn2. Par exemple, la matriceM3 s’´ecrit :

M3=1 9

1 1 1 1 1 1 1 1 1

les filtres gaussiens : on peut montrer qu’un filtre gaussien peut se construire comme la convolution infinie de filtres moyennes. On obtiendra donc une bonne approxi- mation du filtre gaussien de taille finie en convoluant des filtres moyennes. Par exemple,

G1 = M2M2

= 1 16

1 2 1 2 4 2 1 2 1

G2 = M2M3

= 1 36

1 2 2 1 2 4 4 2 2 4 4 2 1 2 2 1

(18)

G3 = M2M2M2

= G1M2

= 1

256

1 4 6 4 1

4 16 24 16 4 6 24 36 24 6 4 16 24 16 4

1 4 6 4 1

G3 = M3M3

= 1 81

1 2 3 2 1 2 4 6 4 2 3 6 9 6 3 2 4 6 4 2 1 2 3 2 1

Si l’on interpr`ete ce filtre en tant que pond´eration (et non en terme de filtrage) de ce qui se passe dans l’ensemble des sous-pixels, cela revient `a accentuer ce qui se passe au centre du pixel par rapport au bord.

2.5 Sur´echantillonnage adaptatif

Le sur´echantillonnage pose deux probl`emes :

– en calculant les images avec des r´esolutions beaucoup plus grandes celles n´ecessaire, on augmente consid´erablement le temps de calcul (au moins d’un facteur n2 si nest le facteur du sur´echantillonnage).

– le sur´echantillonnage est loin d’ˆetre n´ecessaire partout. En particulier, on sait que l’aliasing apparaˆıt en priorit´e sur les zones de contours ou `a la surface d’objets textur´es. Ces zones sont souvent assez minoritaires sur une image.

Tel que nous l’avons pr´esent´e jusqu’ici il est donc grandement inefficace. Une version adaptative permettrait de r´eduire consid´erablement le coˆut du sur´echantillonnage en ne l’effectuant qu’aux endroits de l’image susceptibles de pr´esenter de l’aliasing. Ceci est r´ealis´e grˆace aux outils suivants :

– une m´ethode r´ecursive de subdivision du pixel pour permettre une adaptation spatiale de la subdivision. A cette m´ethode de subdivision est associ´ee une m´ethode de calcul de l’intensit´e `a partir des subdivisions effectu´ees.

– un crit`ere de subdivision afin de d´ecider si une zone du pixel doit subir une subdivision ou non.

2.5.1 M´ethode r´ecursive de subdivision d’espace

La m´ethode de subdivision choisie doit permettre un raffinement progressif de cer- taines zones particuli`eres du pixel et se prˆeter facilement `a une ´evaluation locale de l’intensit´e. Une des m´ethodes possibles est celle pr´esent´ee figure 1.13 (m´ethode de Whitted).

Pour chaque pixel, on dispose `a l’origine d’un sur´echantillonnage de 2 : on connaˆıt les valeurs des intensit´es aux coins du pixel et au centre. Au total, pour une image

(19)

(a) Initial. (b) Apr`es raffinement.

FIG. 1.13 – Structure d’´echantillonnage et raffinement du coin sup´erieur droit par la m´ethode de Whitted

finale de taillesx×sy, on doit donc pr´ecalculer : (sx+ 1)×(sy+ 1)

valeurs dans les coins

+ s x×sy valeurs aux centres

puisque la valeur `a un coin du pixel est en g´en´eral partag´ee par 4 pixels. En fonction de l’importance de la subdivision suivante, on ajoute :

– 3nouveaux points pour subdiviser un coin.

– 5nouveaux points pour subdiviser la moiti´e du pixel.

– au plus8nouveaux points pour subdiviser tout le pixel.

Le calcul de l’intensit´e s’effectue de la fac¸on suivante (voir figure 1.14). Si l’on noteA,B,C,Dl’intensit´e aux coins et l’intensit´e au centre du pixel, alors l’intensit´e Ipsur le pixel s’´evalue comme :

Ip = 1 2E+1

8(A+B +C+D)

= 1

4

aire d’un coin

⎜⎜

A+E 2

sup´erieur gauche

+ B+E 2

sup´erieur droit

+ C+E 2

inf´erieur gauche

+ D+E 2

inf´erieur droit

⎟⎟

intensit´e des coins

(1.4)

Si un coin est subdivis´e (par exemple, si les intensit´esF,G etH sont calcul´ees pour le coin sup´erieur droit - voir figure 1.14), il suffit de mettre `a jour l’intensit´e du coin subdivis´e. Nomm´ement dans ce cas, on remplace :

B +E 2

estimation sur 2 points

par 1

4

F +G

2 + G+B

2 + G+E

2 + G+H 2

nouvelle estimation calcul´ee sur 5 points

Cette nouvelle expression peut de nouveau ˆetre d´ecompos´ee comme la somme de 4 termes repr´esentant chacun l’intensit´e dans un des coins du sous-pixel.

La d´ecision de subdivision d’une zone du pixel est prise grˆace `a l’un des crit`eres de subdivision suivants.

(20)

initial raffinement

subdivisions

points de calcul de l’intensit´e

aires associ´ees `a chaque point de calcul

FIG. 1.14 – Raffinement du coin sup´erieur droit : calcul de l’intensit´e et aires associ´ees.

2.5.2 Crit`eres de subdivision

Le crit`ere de subdivision a pour but de d´eterminer si le pixel doit ˆetre sur´echantillonn´e ou non. Il doit donc r´eagir dans les r´egions susceptibles de contenir de l’aliasing :

– soit on se trouve sur un contour. Les contours ont des sources multiples, notam- ment :

– passage d’un objet `a un autre.

– auto-occlusion d’un objet complexe.

– ph´enom`ene d’ombrage et de lumi`ere : contour engendr´e par une ombre pro- jet´ee, contour du reflet d’un objet sur un autre, etc ...

– un des ph´enom`enes pr´ec´edents derri`ere un objet transparent.

La d´etection de l’ensemble des zones o`u l’aliasing peut se manifester est donc probl´ematique. Dans cette partie, nous ne d´evelopperons que des crit`eres qui se limitent `a une analyse des valeurs connues en ces points. Une autre approche permettant une analyse s´emantique du probl`eme sera abord´ee en fin de section.

– soit on se trouve sur une texture. On ne consid´erera pas ce cas car il existe des

(21)

techniques sp´ecifiques int´egr´ees au plaquage de textures permettant de traiter efficacement le probl`eme de l’aliasing des textures (voir la m´ethode du mip- mapping dans le chapitre ??).

Dans ce cadre, le crit`ere de subdivision est donc un test effectu´e sur les valeurs connues dans le pixel dans le but de d´eterminer si le pixel doit ˆetre subdivis´e ou non ; et r´ecursivement, il est appliqu´e sur les valeurs de chaque sous-pixel pour savoir s’il faut ou non continuer la subdivision. Un test implique la comparaison de valeurs. Or, ces valeurs peuvent ˆetre de diff´erentes natures :

– des valeurs d’intensit´es.

– des triplets RVB ou XYZ.

– desn-uplets correspondant auxnlongueurs d’onde d’une ´evaluation spectrale.

Si les comparaisons d’intensit´es ne posent pas de probl`eme, il n’en va pas de mˆeme dans les autres cas. Comme nous l’indiquions dans le chapitre sur la couleur, ces es- paces ne sont pas perceptivement uniformes. Il est donc pr´ef´erable10 d’effectuer les comparaisons dans des espaces pr´evus `a cet effet (les espacesLab ouLuv, voir le chapitre sur la couleur, page ??) ou de disposer de tests adapt´es `a chacune des com- posantes.

Notons {sk} l’ensemble des valeurs connues sur le pixel,smax le maximum des sk etsminleur minimum. On suppose que l’´echelle de variation dessksur l’image est [0,1]. Dans l’exemple de la section pr´ec´edente, les valeurs dessksont{A, B, C, D, E}. Dans le sous-pixel sup´erieur droit (`a l’´etape r´ecursive suivante), le crit`ere est ´evalu´e avec{sk}={B, E, F, G, H}. Les crit`eres possibles sont alors les suivants :

Diff´erences d’intensit´e : on subdivise sismax−smin > .

repr´esente la diff´erence maximale d’intensit´e autoris´ee au sein du pixel. Sa va- leur est g´en´eralement choisie proportionnelle au pas de quantification (k/28pour une intensit´e cod´ee sur 8 bits aveckproche de 1). La diff´erence d’intensit´e peut

´egalement ˆetre ´evalu´ee de fac¸on locale. En reprenant la m´ethode de subdivision de la section pr´ec´edente, on peut construire les r`egles suivantes :

– le coin sup´erieur gauche (resp. sup´erieur droit, inf´erieur droit, inf´erieur gauche) est subdivis´e si|E−A|est sup´erieur `a(resp.|E−B|,|E−C|,|E−D|).

– la partie sup´erieure (resp. droite, inf´erieure, gauche) est subdivis´ee si|A−B|

est sup´erieur `a(resp.|B−C|,|C−D|,|D−E|).

La figure 1.15 pr´esente un exemple de subdivision bas´e sur ces r`egles.

Etendue d’intensit´e : on subdivise si´ |smax−t|> ou|smin−t|> .

t est une valeur de r´ef´erence (la moyenne, le m´edian, ...). La subdivision a lieu si les valeurs maximale ou minimale s’´ecartent trop de la valeur de r´ef´erencet.

10Th´eoriquement. En effet, il arrive que l’utilisation de ces espaces ne donne pas d’am´elioration notable ; ou pire, donnent des r´esultats moins bon que dans l’espace RGB.

(22)

(a) subdivisions du pixel (b) points de calcul

FIG. 1.15 – Exemple de sur´echantillonnage adaptatif sur un contour avec la m´ethode de subdivision de Whitted. Les r`egles de subdivision sont : (1) test central : si le crit`ere de subdivision entre le centre et un coins est v´erifi´e, on subdivise le quart de pixel concern´e. (2) test des coins : si le crit`ere de subdivision entre deux coins adjacents est v´erifi´e, on subdivise le demi-pixel concern´e.

Contraste : le contraste est un bon pr´edicteur de la r´eponse de l’oeil. Il est d´efini par : C = smax−smin

smax+smin

On subdivise si C > . Les valeurs sugg´er´ees pour le rouge, le vert et le bleu sont respectivement0.4,0.3et0.6. Attention, ce test est tr`es sensible lorsque les valeurs dessksont toutes faibles. Pour cette raison, on utilise plutˆot une version modifi´ee du contraste :C = ¯s.C o`us¯est la moyenne dessk.

2.5.3 Compl´ements : subdivision en diamant

La subdivision de Whitted produit la mˆeme r´esultat que deux ´etapes d’une subdi- vision en diamant comme le montre le sch´ema ci-dessous :

Grille initiale. 1`eresubdivision. 2`emesubdivision. 3`emesubdivision.

La construction de la valeur du pixel utilise alors la mˆeme r`egle des aires que pour la d´ecomposition de Whitted :

(23)

1`eresubdivision : ci

c Ip = 12c+18 4

i=1

ci

2`emesubdivision : bi

ci

c Ip = 14c+18 4

i=1

bi+ 161 4

i=1

ci

3`emesubdivision : di

bi

ci

c Ip = 18c+18 4

i=1

di+ 161 4

i=1

bi +321 4

i=1

ci

2.6 Subdivision sur crit`eres s´emantiques

L’analyse s´emantique est une solution plus adapt´ee et efficace (mais coˆuteuse en temps) que les crit`eres propos´es ici. Elle exige de disposer en chaque point de l’objet sur lequel on se trouve et de la totalit´e des informations utilis´ees pour effectuer le rendu afin de d´etecter les changements responsables de l’apparition d’un contour `a travers une analyse s´emantique de la situation. Voici deux exemples pour des rayons directs :

– si le rendu sur deux points adjacents provient de deux objets diff´erents, alors il y a, entre ces deux points, un contour engendr´e par la transition entre les deux objets.

– si le rendu sur deux points adjacents provient d’un mˆeme objet, mais que les sources lumineuses ´eclairant directement ces deux points changent, alors on se trouve dans la zone de transition d’une ombre port´ee.

Dans le cas du ray-tracing, l’analyse et la comparaison de l’arbre de rendu sur des pixels adjacents permet de conclure dans ces situations (mˆeme dans les cas complexes de contours engendr´es par un reflet).

2.7 Calcul d’aire direct

On se replace dans le cadre de la section 2 (page 12). Dans le cas o`u les objets qui composent la sc`ene sont des polygones, il est possible d’´evaluer exactement l’int´egrale 1.1 sur chacun des polygones participant `a l’intensit´e du pixel. Tel quel, le coˆut de cette m´ethode est prohibitif, mais celle-ci peut ˆetre approxim´ee : le pixel est d´ecompos´e en sous-pixels (on reprend en cela l’id´ee du sur´echantillonnage - voir figure 1.16 et ??).

(24)

(a) Exemple (b) Intersection entre le polygone et le pixel

(c) Superposition de la grille : les sommets du polygone (repr´esent´es par des cercles) n’inter- sectent pas la grille

(d) On les d´eplace pour qu’ils co¨ıncident avec la grille (on choisit le plus proche).

FIG. 1.16 – Calcul de l’intersection entre un polygone et le masque

FIG. 1.17 – M´ethode rapide de calcul du masque : on proc`ede en traitant s´epar´ement les cˆot´es du polygone intersectant le pixel, et en regroupant les r´esultats avec des op´erations binaires ´el´ementaires.

On “clippe” les extr´emit´es du segment au point le plus proche sur la grille. Un bit du masque est mis `a 1si plus de la moiti´e de son aire est incluse dans le polygone (Bresenham)

(25)

FIG. 1.18 – M´ethode duA-buffer

(26)

L’intensit´e du pixel est ensuite construite it´erativement en traitant un par un les polygones intersectant le polygone et en conservant les sous-pixels dans lesquels l’in- tensit´e doit ˆetre calcul´ee dans un buffer. Cette technique est connue sous le nom de A-buffer (Anti-Aliasing, buffer de moyenne d’AireAccumul´ee).

entr´ee (i, j) les coordonn´ees du pixel dont on veut ´evaluer l’intensit´e.

S la sc`ene (contient la liste des polygones la composant).

sortie Ii,j l’intensit´e du pixel de coordonn´ees(i, j).

variables p le facteur de sur´echantillonnage du pixel (il est d´ecoup´e enp×psous- pixels).

M0 masque binaire de taillep×pcontenant les sous-pixels pour lesquels l’in- tensit´e a d´ej`a ´et´e ´evalu´ee (i.e. leA-buffer).

M masque binaire contenant l’approximation (en terme de sous-pixel) du po- lygone en cours de traitement.

fonction A(M) fonction calculant la portion d’aire du buffer binaireM. Par exemple, siM contientqpixels `a1, alorsA(M) =q/p2.

algorithme InitialiserM0`a1.

InitialiserIij `a0.

Trouver les polygonesPkqui intersectent le pixelIij (on notenleur nombre).

Trier parZcroissant ces polygones (indic´es deP1le plus proche jusqu‘`aPnle plus ´eloign´e).

k= 1

Tant queknetM0= 0

Calculer le masqueMde la fraction du polygonePkintersectant le pixelpij(voir figure 1.17).

Enlever les pixels d´ej`a dessin´es :M =M&M0. siM = 0alors passer au polygone suivant.

Mettre `a jour le masque des pixels d´ej`a dessin´es :M0=M0& (!M).

Calculer la couleur (constante)Ikdu polygonePksur l’intersection dePket du pixel(i, j).

Mettre `a jour la couleur du point :Ii,j =Ii,j+Ik.A(M)

Ajouter la couleur du fond pour les points n’intersectant pas de polygones :Ii,j =Ii,j+IF.A(M0) Algorithme 1:Algorithme duA-buffer (voir aussi figure 1.18).

La qualit´e du rendu d´epend de la taille du masque choisi. Cette technique effi- cace est maintenant impl´ement´ee sur la majorit´e des syst`emes de rendu actuels en compl´ement duZ-buffer.

2.8 Limitation des m´ethodes d´eterministes et ouverture

Comme nous l’avons d´ej`a vu, si un signal observ´e n’a pas de fr´equence maxi- male, alors il n’est pas possible en l’´echantillonnant d’obtenir un signal non alias´e.

Mieux, l’apparence que l’aliasing prend est une cons´equence directe de la r´egularit´e

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