Université de Cergy-Pontoise 2008-2009 S4 MI/M/MP/MP-ENSI/PC-ENSI
Voici une brève correction des deux contr^oles continus.
Contr^ ole continu d’Intégration
Sujet 1 Corrigé Question de cours
(4pts)Dans le cours il a été énoncer le résultat suivant :
Proposition 0.1 SoitJ un intervalle deR. Soitf une fonction de deux variables à valeurs réelles définies sur J×I, verifiant
•∀t ∈I, x7−→f(x, t) est continue sur J.
•∀x∈J, t 7−→f(x, t) est continue par morceaux sur tout segment de I.
• il existe une fonction h définie sur I, continue par morceaux sur tout segment de I, telle que
−∀(x, t)∈J×I,|f(x, t)| ≤h(t),
− Z b
a
h(t)dt est une intégrale convergente.
Alors la fonction définie par
F(x) = Z b
a
f(x, t)dt,
est continue sur J.
Exercice 1
(11pts)On souhaite étudier la fonction définie pourx∈]0,12] par F(x) =
Z 1
0
−1 + 2x+s(2−3x)
1− −1 + 2x+s(2−3x)2(2−3x)ds.
1)(2pts) On pose f(x, s) = −1 + 2x+s(2−3x)
1− −1 + 2x+s(2−3x)2(2−3x).
a) Pour tout x ∈[0,12], 2−3x ≥ 12 >0 donc ϕ :s 7→ −1 + 2x+s(2−3x) est strictement croissante sur R. Si s ∈]0,1[, on a donc ϕ(0) < ϕ(s) < ϕ(1). Donc pour touts∈]0,1[et x∈[0,12],
b) Pour tout x ∈ [0,12], 0 ≥ −1 + 2x ≥ −1 et 0 ≤ 1−x ≤ 1. Donc par la question précédente, pour tout s∈]0,1[ etx∈[0,12], | −1 + 2x+s(2−3x)|<1, et donc1− −1 + 2x+s(2−3x)2
6= 0. Donc f est définie sur [0,12]×]0,1[.
c) Montrer que pour tout x∈]0,12], dans les calculs précédents on a pour tout s∈]0,1[ etx∈[0,12], | −1 + 2x+s(2−3x)|<1−x et donc pour tout s∈[0,1]
etx∈[0,12], | −1 + 2x+s(2−3x)|<1, F(x)est une intégrale classique.
Pour x= 0, on f(0, s) = 2(−1 + 2s)
1− −1 + 2s2 = −1 + 2s
2s−2s2 qui n’est pas définie pour s= 0, c’est bien une intégrale généralisée.
2)(2pts) Par les théorèmes généraux, la fonction (x, s) 7→ f(x, s) est C1 sur ]0,12]×[0,1]. En utilisant les résultats des intégrales classiques dépendant d’un paramètre, on a bien queF est une fonction de classeC1 sur ]0,12].
3)(2pts) L’intégraleF(0) = Z 1
0
−1 + 2s
2s−2s2ds est généralisée en 0. Or au voisinage de 0, −1 + 2s
2s−2s2 ∼ −1
2s. On sait que Z 1
0
1
sds diverge donc F(0) est une intégrale divergente.
4)(5pts) On se propose de calculer explicitement F pour montrer qu’elle admet une limite quand xtend vers 0.
a) Pour x ∈]0,12] fixé, on pose t = −1 + 2x +s(2− 3x). On obtient alors immédiatement que pour toutx∈]0,12],
F(x) = Z 1−x
−1+2x
t 1−t2dt.
b) Une primitive det7→ t
1−t2 estt 7→ −1
2 ln(1−t2). Donc pour toutx∈]0,12], en utilisant les propriétés du logarithme
F(x) = 1 2ln
1−(−1 + 2x)2 1−(1−x)2
= 1 2ln
4x−4x2 2x−x2
c) Au voisinage de 0,4x−4x2 2x−x2 ∼ 4x
2x = 2. Donc en passant à la limite,
lim
x→0+
Z 1−x
−1+2x
t
1−t2dt = ln(2) 2 .
d) Si l’intégrale suivante Z 1
−1
t
1−t2dtétait convergente, par imparité de la fonc- tion t 7→ t
1−t2, elle devrait valoir 0. mais elle devrait aussi valoir ln(2)
2 par la question précédente. C’est une intégrale divergente.
On pouvait aussi revenir à la définition. L’intégrale est généralisée en1et−1.
On étudie d’abord la convergence de Z 1
0
t
1−t2dt. Pour tout ε >0on a Iε =
Z 1−ε
0
t
1−t2dt = −1
2 ln(1−t2) 1−ε
0
= −1
2 ln(2ε−ε2), On constate que lim
ε→0+Iε= +∞ donc l’intégrale diverge.
Exercice 2
Partie I : (5pts)
1)(2pts) Dans le cours il est énoncé : Proposition 0.2 Somme de Riemann
Soitf une fonction continue par morceaux sur I. Pour tout n >0fixé, on choisit n points (xi)1≤i≤n tels que (i−1)(b−a)
n ≤xi−a ≤ i(b−a)
n et on pose Sn= b−a
n
n
X
i=1
f(xi).
Alors la suite (Sn)n∈N est une suite qui converge vers Z b
a
f(t)dt.
2)(3pts) Pour tout n fixé, on se donne une famille (yk)0≤k≤n−1 telle que yk ∈ ]nk,k+1n [. On pose alors :
Un=
n−1
X
k=0
1 n(1 +yk).
a) D’après le rappel précédent (Un) est une somme de Riemann associée à la fonction x 7→ 1
1 +x sur le segment [0,1]. On peut aussi considérer que c’est la somme de Riemann associée à la fonction x7→ 1
x sur[1,2].
b) On vient dénoncer que (Un) convergeait vers Z 1
0
1
1 +xdx = ln(2) (ou Z 2
1
1 xdx).
Partie II : Questions subsidiaires On souhaite étudier la suite définie par :
∀n ≥1, Sn=
2n−1
X
k=n
sin 1
k
.
On rappelle que pour tout x∈[0,π2],
1) Pour tout 1 ≤ n et pour tout 0 ≤ k ≤ n−1, les réels 1
n+k ∈ [0,1] donc d’après la remarque
1
n+k − 1
6(n+k)3 ≤sin 1
n+k
≤ 1 n+k.
Or 1
n+k− 1
6(n+k)3 − 1
n+k+ 1 = 1
(n+k)(n+k+ 1)− 1
6(n+k)3. On montre facilement que (n +k)(n+k + 1) ≤ 6(n +k)3 ce qui permet de conclure que
1
n+k − 1
6(n+k)3 ≥ 1
n+k+ 1 et d’obtenir l’encadrement souhaité.
2) Puisque que la fonction x7→ 1
1 +x est continue sur [0,+∞[, par le théorème de la valeur intermédiaire on en déduit que pour tout 1 ≤ n fixé, pour tout 0≤k ≤n−1, il existe yk ∈]kn,k+1n [tel que
nsin 1
n+k
= 1
1 +yk.
(On pouvait aussi utiliser quex7→ 1
1 +x décroissante et continue).
3) On retrouve que(Sn)est égale à une somme de Riemann du type(Un)étudiée dans la partie I. On en déduit immédiatement que(Sn) converge vers ln(2).
Contr^ ole continu d’Intégration
Sujet 2 Corrigé
Exercice 1
(11pts)Soit le domaine Ωde R2, tel que (u, v)∈Ω si et seulement si u, v ∈[e−2;e2]
√uv, ru
v ∈[e−1, e]
On souhaite calculer l’intégrale double suivante I =
ZZ
Ω
(u+v)dudv.
1) Dans le cours la formule de changement de variables donnée est la suivante :
Théorème 0.1 (Formule de changement de variables)
Soit Ω un ensemble fermé, borné, quarrable du plan. Soit F une fonction définie de Ω dans Ω1 bijective et de classe C1. On suppose que pour tout (x, y) ∈ Ω JF(x, y)6= 0. On vérifie alors
ZZ
Ω
f F(x, y)
JF(x, y)
dxdy= ZZ
Ω1
f(u, v)dudv.
2) On définit la fonction suivante :
F : [−1,1]2 −→ R2
(x, y) 7−→ (ex+y, ex−y).
a)Soit, (x, y) ∈ [−1,1]2 alors on a x+y et x−y dans [−2,2], on a bien par croissance de la fonction exponentielleex+y etex−y éléments de [e−2;e2]. De plus on remarque que√
ex+y.ex−y =ex etp
ex+y/ex−y =ey, on en déduit bien queF est à valeurs dans Ω.
SiF(x, y) = F(x0, y0), alors on a immédiatementex+y.ex−y =ex0+y0.ex0−y0 et donc par injectivité de l’exponentielle, x=x0 et donc y=y0.F est bien injective.
b)Soit (u, v)∈ Ω, on essaie de résoudre F(x, y) = (u, v). On montre facilement que si(x, y) est solution alors e2x =u.v ∈[e−2;e2]ete2y = uv ∈[e−2;e2]. On pose doncx= 1
2(ln(u.v))∈[−1,1]ety= 1
2(ln(u)−ln(v))∈[−1,1]qui donne bien un couple solution.F est donc surjective sur Ω.
c) Le calcul des dérivées partielles nous donne JF(x, y) =
ex+y ex+y ex−y −ex−y
=−2e2x.
3)En appliquant la formule de changement de variables àF, on obtient I =
ZZ
[−1,1]2
(ex+y+ex−y)| −2e2x|dxdy
= 4 ZZ
[−1,1]2
e3xey+e−y 2 dxdy
= 4 ZZ
[−1,1]2
e3xch(y)dxdy.
On se retrouve dans le cas du produit de deux fonctions enxety que l’on intègre sur un rectangle. Donc par la formule du cas particulier de Fubini, on a
I = 4
Z 1
−1
e3x dx . Z 1
−1
ch(y)dy
= 4 e3−e−3
3 . (sh(1)−sh(−1))
= 16
3 sh(3).sh(1)
Exercice 2
(9pts)On considère le domaine de R3 suivant :
Ω ={(x, y, z)∈R3, x, y ≥0, x2+ cos2(y) +z2 ≤2(1 + siny), y ≤ π 2.}.
On souhaite calculer les intégrales suivantes : I1 =
ZZZ
Ω
xz dxdydz,etI2 = ZZZ
Ω
cosy dxdydz.
1) On constate immédiatement queF : (x, y, z)7→(x, y,−z)définit une bijection deΩdans Ω. De plus le jacobien de F est
JF(x, y, z) =
1 0 0 0 1 0 0 0 −1
=−1
En appliquant la formule de changement de variable qui fait appara^ıtre |JF| on a doncI1 =−I1 etI2 =I2. On ne peut donc rien en conclure pourI2 par contre on a I1 = 0.
2) Soit(x, y, z)∈Ωalors x2+z2 ≤2(1 + siny)−cos2y. En notant que cos2y= 1−sin2y on a donc
x2+z2 ≤1 + 2 siny+ sin2y = (1 + siny)2. On en déduit le résultat.
3) En appliquant Fubini partiel on a donc I2 =
Z π2
0
F(y)dy,où F(y) = ZZ
Ω
cosy dxdz.
4) Soity fixé. Le domaineΩy est un demi-disque de rayon(1 + siny). En utilisant le changement de variables en polaire(x, z) = (rcosθ, rsinθ), oùr ∈[0,1 + siny]
etθ ∈[−π2,π2] on obtient F(y) =
ZZ
[0,1+siny]×[−π2,π2]
cosy r drdθ.
En appliquant le cas particulier de Fubini, puisque cosy est une constante F(y) = cosy
Z 1+siny
0
r dr.
Z π2
−π2
1dθ
= π
2cosy (1 + siny)2. 5)On en déduit que
I2 = Z π2
0
π
2cosy(1 + siny)2dy
= hπ
6(1 + siny)3iπ2
0
= 7π 6 . Questions subsidiaires
On remarque que le domaine peut s’écrire par exemple Ω ={(x, y),0≤x≤1,0≤y≤1−x}.
En appliquant Fubini on a donc
J =
Z 1
0
Z 1−x
0
e3xch(y)dy
dx,
= Z 1
0
e3x sh(1−x)−sh(0) dx,
= Z 1
0
e2x+1−e4x−1
2 dx,
= e3−e
4 − e3−e−1
8 ,
= e3−e
8 − sh(1)
4 (si l’on préfère cette écriture à la précédente).