FACULTÉ
DEMÉDECINE
ETDE THÂBMACIE DE BORDEAUX
ANNÉE 1902* 1903 N-113
CONTRIBUTION A
L'ETUDE
m
Dlî
L'ACIDE PICRIQUE
Au point âe vue thérapeutique et toxicologique
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
présentée et soutenue
publiquement le 3 Avril 1903
Joseph-Antoine MERCIER
Né àNérac(Lot-et-Garonne), le 7janvier1868.
MM.SIGALAS, professeur... Président.
BOURSIER, profess<
CHAVANNAZ, agrégé.
GENTES, agrégé.
cHAvSiz,
Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses
parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE Y. CADORET
17, RUE POQUELIN-MOLIÈRE, 17 1908
FACULTÉ
DEJIÉDECIXE
ET DE PIIAWI1ACIE DEBORDEAUX
si. de NABIAS Doyen. | JSI. PITRES.... Doyen honoraire.
PROFESSEURS
MM. MICE 1
LUPUY
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Professeurs honoraires.MuUSSOUS
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EAGRANGE.
CARLES.
Le Secrétairede la Faculté: LEMAIRE.
Tardélibérationdu 5 août1879, la Facultéaarrêté queles opinions é.nises danslesThèses qui
sont présentéesdoiventêtre considérées comme
propres à leursauteurs, et qu'elle n'entendleur
donnerni approbation ni improbation.
A LA MÉMOIRE DE MON
GRAND-PÈRE,
DE MONPÈRE
ET DE MON ONGLE
A MA
MÈRE,
A MAGRAND'M ÈRE
Faible gage de filiale tendresse et de
profonde reconnaissance.
A MES ONGLES, A MES
TANTES
Témoignage d'affection.
A MES COUSINS, A MES
COUSINES
A mon Président de Thèse,
Monsieur le Docteur C. SIG
AL AS
Professeur à la Faculté de Médecine et de
Pharmacie,
Lauréat del'Institut(Académie desSciences), Officier del'Instructionpublique.
AVANT-PROPOS
Arrivé au terme denos études, nouscroirions manquer à tous
nos devoirs, si nous ne profitions pas de
l'occasion qui
nous estofferte par notretravail inaugural pour
remercier
tous ceuxqui,
de près ou de loin, nous ont aidé de leurs conseils : Que tous soient assurés de notre vive gratitude.
Le choix du sujet de notre thèse nous a été
inspiré
parM. le
professeur Sigalas. Pendanttout lecours de nos étudesmédica¬
les, M. le professeur Sigalas n'a cessé de nous éclairer
de
ses conseils et de nous donner des marques de sabienveillante
etchaleureuse amitié. Qu'il nous soit permis
de
luiexprimer ici
toutenotre gratitudeet quenotre respectpour
le
maître etnotrevivesympathie pourl'ami soient pour
lui l'hommage le plus sin¬
cère de notre reconnaissance.
CONTRIBUTION A
L'ÉTUDE
D E
L'ACIDE PICRIQUE
AU
POINT DE VDE THERAPEUTIQUE ET TOXICOLOGUE
INTRODUCTION
L'idée de ce travail nous est venue à l'occasion d'un malade
quenous avons observé présentant un cas
de brûlure étendue
etqui, au début, fut traité par un
pansement picriqué. L acide picrique,
dont le Dr Jules Chéron, en 187G, et pluslaid Ihiém
vantèrent les propriétés
antiseptiques, analgésiques, kéiatoplas
tiqueset
kératogéniques,
nepouvait-il déterminer des accidents
gravesà la suite d'un emploi trop
prolongé? L acide picrique
était-il vraiment toxique? à quelle
dose,
etquels peuvent êtie
lessymptômes de l'intoxication?Telles furent autant
de
ques lions que nous nous sommes posées à cemoment-là et
que, malgré destravaux assez récents surl'emploi de cet acide,
nousne pûmes résoudre. Car, en effet, si nous
connaissions des
casd'intoxication dus à
l'emploi
du pansementpicriqué,
surtoutchez des enfants, cet empoisonnement était-il dû à
l'emploi
de l'acidepicriqué
mal dirigé ou à sa propre toxicité ?Nous n'avons pu, chezce malade, suivre d'unefaçon complète
les bienfaits ou les inconvénients du pansement
picriqué,
car,après en avoir subi les bons effets au point de vue
analgésique,
etsans en avoir recherché l'élimination par la voie rénale, ce
mode de traitement fut abandonné. Bien que le malade nefût nullement incommodé par
l'emploi
de cet acide, satoxicologie,
mal définie, le fit rejeter par lui, en raison môme de l'étendue de ses brûlures, et c'est ce qui nous détermine aujourd'huià faire de cette question le sujet de notrethèse inaugurale.
Au début de notre travail, nous ferons une revue rapide des
principales
propriétés de l'acidepicriqué,
surtout consacrée aupoint de vue
thérapeutique.
Nous rappellerons en quoi consistele pansement
picriqué,
son mode opératoire, les avantagesqu'il présente et les reproches qui lui ont été adressés. Nous étudie¬rons ensuite les cas d'intoxication anciens et nouveaux qui ont
été signalés.
Enfin nous ferons connaître les expériences que nous avons faites sur des animaux dans le but de déterminerles symptômes d'intoxication et la dose
toxique.
Un dernierchapitre
sera con¬sacré à nos conclusions.
Ces expériences ont été faites dans le laboratoire et sous la direction de M. le professeur Sigalas qui nous a
prodigué
ses conseils éclairés.Les examens
hématologiques
qui accompagnent nos recher¬ches expérimentales ont été
pratiqués
dans le laboratoire de M. le professeur agrégéSabrazès,
par son préparateur,M. le
Dr Muratet. Qu'ils nous permettent de les remercier ici de la bienveillance et de l'intérêt qu'ils ont bien voulu nous témoi¬
gner.
CHAPITRE PREMIER
de lacide picrique au point de vue thérapeutique
L'acide
picrique, dont la formule est Cfi II2 011 (AzO2)3,
aété
désignésous une foule de nomstirés les
unsde
sa saveur,d
au¬tresde sacouleur, d'autres enfin de sa composition
chimique.
Il a été dénommé acide amer, jaune amer, amer
d'indigo
etde
Wcl1er,jaune amer de Welter,
acide carbazoliquc, nilroxanthi-
que,
nitropicrique, chrysolipique, nitrophénitique.
Actuellement onle désigne d'une
appellation plus rationnelle
et il porte le nom soit de trinitrophénol,
soit d'acide pliénique
trinitré.
La découvertede ce corps est
attribuée
parles
unsà Hauss-
mannen 1788,pard'autres à
Woulfe
en1771
;il
aété étudié
parun grand nombre de chimistes, parmi
lesquels
nousciterons
seulement Barlholdi, Chevreul, Berzélius, Liebig, Laurent,
Dumas etBerthelot.
Cecorps résulte de l'action de l'acide
azotique
fumant surle
phénol et nous ne rappellerons pasici les nombreux procédés
qui servent à le préparer, soit dans leslaboratoires, soit
sur¬toutdans l'industrie.
C'estprincipalement enAllemagne et en France
qu'on
trouvedes centres
importants
deproduction d'acide picrique. En France,
on en prépare annuellement de 80.000 à100.000 kilo¬
grammesqui trouvent leur
emploi
enteinture
etenpyrotechnie.
Principales propriétés :
Propriétés physiques.
—Ce
corps se présente sousla forme de lames ou delamelles minces, rectan¬gulaires allongées ou de prismes
rhombiques. Si
onévapore
lentement sa solution aqueuse, on obtient
des cristaux volumi-
— 14 —
lieux, qui sont des prismes
orthorhombiques
à six pans, d'unebelle couleurjaune clair,jaune citron lorsqu'ils sont purs.
Solubilité.— L'alcool, Yéther, la benzine, Yalcool
amylicjue
ledissolvent aisément. Sa solubililé dans l'eau est faible et la tem¬
pérature fait varier son degré de solubilité. Nous trouvons dans Chéron le tableau suivant :
A 0° Un litre d'eaudissout 5 gr. d'acide picrique.
A 5° » 6,50 »
A 15° »» 11
A 20-» » 12,05
A 25° » 13,50 »
A 75° » 40 »
A 100 » 50
Dans le Dictionnaire de chimie industrielle de M.Villon,nous
trouvons les chiffres suivants :
A 5^, 100 parties d'eau dissolvent 0,625 d'acide picrique.
A 15», » 1,162
A 20», .» 1,234 »
A 22», » 1,300
A 26®, » 1,370 »
A 77°, » 4
Robert, de
Montpellier,
qui a repris ces expériences, trouvedes chiffres à peu près semblables :
A 15° 100 parties d'eau dissolvent1 gr.181 d'acide picriqua.
A 20» » 1 gr. 262 »
A 26° » 1 gr. 420 »
L'acide picrique a une saveur très amère
(inxpo;, amer),
sadensité est de 1,813, son poids moléculaire de 229 et il fond à
122°5; mais il détonne avec violence s'il est surchauffé brus¬
quement.
Propriétés chimiques. — L'acide picrique est un acide assez
énergique,
rougissant le tournesol et formant, avecles bases,des sels cristallisables, des picrates.
L'acide
picrique
est un phénol trinitré, mais la fonctionphe-
nolique
se trouve considérablementatténuée dans ce corps,àtel
)
- 15 —
pointque
l'acide picrique
nedonne
pas avecFeCl3 la coloration
caractéristique que
donnent la plupart des
corpsphénoliques.
Un rôle prépondérant
dans la fonction chimique de
ce corpsserait dévolu à ses radicaux AzO2, si l'on en croit certains
auteurs qui
considèrent
ce corps comme unvéritable poison du
sang,destructeur
des globules. La fonction acide serait conservée
clans le groupement
phénolique OII. On sait,
eneffet,
queles
phénols peuvent se comportersoit
commebases, soit
comme acides. L'acidepicrique possède uneréaction franchement acide
aux réactifs indicateurs et se comporte comme un
acide fort,
pouvant se titrer très aisément par les méthodesacidimélriqucs
ordinaires, en présencede laphtaléine de phénol,
parexemple.
Réactions. —Parmi lesprincipales
réactions utilisées
pourla
recherche de l'acide picrique, nous
citerons
:1° Le sulfate de cuivre ammoniacal. On obtient un
précipité
cristallin, vert, à reflets irisés en lumière polarisée.Cette
réac¬tion sensible se fait mal
lorsqu'il n'y
a quedes
tracesd'acide et
l'alcali donne un précipité amorphe
qui englobe le premier.
2°La formation au contactdu cyanurede
potassium d'isopur-
purate de potassium de couleur rouge pourpre.
Pratiquement,
on prend 10 cc. du liquide suspect, 1 cc. de
solution de GyK
à20 p. 1.000, une goutte NaOII et on porte à
l'ébullition. Cette
réaction est sensible, maispourde faibles
doses d'acide picrique
la coloration rose est très fugace et de plus on
doit opérer
surune assezgrande quantité de liquide.
3°L'action des réducteurs tels que le sulfate
ferreux,
par exemple, qui donnent au contact de l'acidepicrique de l'acide picramique
rouge.Lest sur ce
principe
que repose leprocédé de recherche
réglementé par M. le Dr
Rupeau
que nous avonsadopté, après
des essais comparatifs,et que nous ferons connaître avec
détails
du début du
chapitre
consacréà nos expériencespersonnelles.
Pouvoir antiseptique. — L'acide
picrique jouit de propriétés antiseptiques
assez marquées. D'aprèsSozewilz il serait même
plus puissant que l'acide phénique et que
l'acide salicylique
(Petersburgér,
Archiv. furVeteriudrwissen.schaf(en).
— 1G —
Dans le tableau de Jallan de la Croix
(Ivlebs,
Archiv fïir experim.Pathologie,
1881, t.XIII),
il est placé avant le thymol,l'acide
salicylique,
le permanganate de' potasse et l'acidepicrique.
Dansla classificationde
Miquel,
qui,commeon lesait, arangéles
antiseptiques chimiques
en sixgroupes :1° Substances éminemment
antiseptiques,
2° Substances très fortement
antiseptiques,
3° Substances fortement
antiseptiques,
41 Substances modérément
antiseptiques,
5° Substances faiblement
antiseptiques,
6° Substances très faiblement
antiseptiques,
c'est clans la classe 3, avec l'acide
salicylique,
l'acide benzoï-que,
thymique, phénique
et le permanganate de potasse, que se trouve l'acidepicrique.
1 gramme 30 par litre représente la dose mininia capable de
s'opposer
à la putréfaction d'un litre de bouillon (Annuaire dehobservatoire de
Montsouris, 1884).
Koch a donné un tableau représentant les
degrés
de concen¬tration auxquels lesdiverses substancessontcapables d'entraver
oudesupprimer
complètement
ledéveloppement
desbactéridies charbonneuses dans une solution de viande peptonisée.Pour l'acide
picrique,
qui occupe le 10e rang, 1/10000 repré¬sente le degré de concentration auquel ^l'accroissement des
bacilles a commencé à être entravé,
1/4000
le degré de concen¬tration auquel l'accroissement des bacilles a été entièrement arrêté.
Dans ce même tableau, le sublimé occupe le 1er rangavec,
respectivement,
les degrés de concentration :1 : 1.000.000 et 1 : 300.000.
Etl'acide
phénique n'occupe
quele 22° rang, avec leschiffres: 1 : 1.230 et 1 : 700.Emploi thérapeutique. — C'est en 18G8 que nous trouvons les premières observations relatant
l'emploi
de l'acidepicrique
comme médicament interne.
Parisel,
à celte date, rapporteles
observations de Barot fils, qui a obtenu la guérison de
plus de
— 17 —
GO cas de fièvres intermittentes en employant 20
centigrammes
d'acide
picrique.
Dujardin-Beaumelz a
étudié l'action physiologique
etthéra¬
peutique du picrate
d'ammoniaque. Ce sel amène la diminution
des battements ducœur et la dose de 5 centigrammes abaisse
le pouls de dix pulsations.
Chez
lagrenouille, il
seproduit
unarrêt du cœur avec 1 centigramme; chez
le lapin, 20 centi¬
grammes diminuent de moitié les battements du cœur.
Dès
qu'on dépasse 7 à 8 centigrammes parjour,
onproduit
un ensemble de symptômes queParisel
adécrits
sousle
nom d'ivresse picrique, très analogue àYivresse quinique
etcaracté¬
risée par de la douleur de tète, par une
sensation de vide
ou de vertige ou par de la faiblessegénérale. Dujardin-Beaumetz
administrait le carbazotate d'ammoniaque en
pilules
contenant1 centigramme de principe actif.
Il donnait cinq
àsix de
cespilules par jour. Ce médicament agirait
bien dans la fièvre intermittente,
mais son action est incertaine et bien inférieureàcelle de la quinine.
L'acide picrique a été employé, comme
topique, dans le trai¬
tement d'un certain nombre d'affections que nous
allons simple¬
menténumérer: 1° brûlures; 2° eczéma; 3° érythèmes; 4° éry- sipèle; 5° sphacèles; C°
épilhélioma;
7°ulcères des jambes;
8°
blennorrhagie
aiguë; 9° entéro-colilemuco-membraneuse;
10°
herpès;
11° zona; 12° lupus; 13°tuberculose
osseuse;14°
blépharite.
Commeon le voit, les affections qui entraînent un
trouble de
nutrition de
l'épiderme
et celles quis'accompagnent d'un reten¬
tissementde modalité spéciale sur le tissu
épidermique béné¬
ficient des propriétés
thérapeutiques de l'acide picrique. Nous
pourrionsencore citer l'emploi de
l'acide picrique
: enotologie,
contre les bouclions cérumineux; en
vénériologie,
contreles
chancres et les plaques muqueuses; en
gynécologie, contre la
mélrite, la leucorrhée ou pour
obtenir l'antisepsie utérine;
enchirurgie
générale, dans le pansementdes plaies, des greffes cpidermiques,
le traitement des contusions.Ioxicologie. — En France^ les auteurs et
la statistique olfi-
Mercier 2
— 18 —
cielIe des empoisonnements criminelsne cilcnt aucun cas d'em¬
poisonnement par l'acide picrique. Son peu de solubilité, son amertume et sa coloration intense suffisent à
expliquer
cette abstention. En outre, sa toxicologie est encore fortmal connue.Voici, d'ailleurs, sur sa toxicité, l'opinion de quelques auteurs,
dans leurs traités classiques de
thérapeutique
et de toxicologie :Dragendorffdit dans son Traité de toxicologie, p. 726 :
« L'acide picrique
(trinitro-phénique,
amer deWelter)
est employé dans les teintureries et dans les confiseries (colorationdes confitures) à cause de sa couleur et dans quelques brasse¬
ries à cause desa grandeamertume. En médecine, ons'est servi
du sel de potassium.
» L'acidepicrique employé à l'intérieur sediffuse très rapide¬
ment, ce que l'on reconnaît à la teinte ictérique que prennent
les surfaces cutanées et à la coloration jaune des muscles; on
peutdémontrer chimiquement que cette coloration jaune est due
réellement à l'acide picrique et non aux pigments biliaires. Le
tube intestinal présente la même coloration sur tous les points qui ont été en contact avec l'acide. La recherche de cet acide
ne sera légitimée que lorsque la coloration jaune est visible;on
peut consacrer à l'analyse l'estomac, les parties supérieures
du
tube digestif, le foie, le sang (poumon et cœur). L'urine
émise
peu de temps avant la mort est
quelquefois
colorée enjaune
foncé et doit être analysée avec soin, car Erb a fait voir que cette excrétion éliminait lorsqu'il n'est pas administré àdoses
mortelles. Ces dernières
décomposent
le globule sanguin ».D'après Kunkel (Iïandbuch der
Toxicologie,
1899, 1, p.663),
l'acide picrique « n'est pas une substance très toxique,
mais il
est regardé comme une substance
toxique.
Il est employéloca¬
lement pour calmer la douleur des brûlures; il suffit de l'em¬
ployer
longtemps
en solution saturée. On affirmequ'il est
absorbé par la peau intacte. A la dose de 5 p. 100, en pom¬
made, il rend la peau jaune, l'urine rouge et produit un
éry-
thème tacheté.
» Autrefois on a fait prendre à l'intérieur 0 gr. 5 et plussans conséquence fâcheuse. On rapporte un suicide avec 3 gr.
8 dans
— 19 —
lequel
l'individu
survécut.Toutefois,
toutedose supérieure
à1 gr. doitêtre considérée comme nocive ».
Chapuis,
dans
sonPrécis cle toxicologie chimique
etphysiolo¬
gique, écrit: « A haute
dose, l'acide picrique
est toxique, il peut déterminer la mort rapidement... Nous insistons seulementsurla colorationjaune de la peau, coloration jaune également du
tubedigestif, surceque souvent les urines renferment cetacide.
Les voies d'élimination sont la peau et les reins. Il est son
contre-poison, car, à doses suffisantes, il est presque
toujours
rejeté avec les vomissements ».Ogier, dans son Traité de chimie
toxicologique
: «On
a dé¬crit un petit nombre d'empoisonnements par l'acide
picrique, l'absorption
de ce corps détermine une sensation d'amertumeextrêmement intense, puis amène des nausées et des vomisse¬
ments. Ce poison parait agir comme destructeur des globules sanguins. La dose toxique n'est guère connue. A
l'autopsie,
on trouve le tube digestiffortement coloré en jaune. Les musclesaussi présentent une teinte jaunâtre.
» La coloration s'observe encore, mais plus difficilement,
dansl'urine, qui estd'un jaune plus foncé qu'à l'ordinaire.
» L'acide picrique est en partie éliminé par l'urine où il se retrouve sans grande difficulté. On devra le rechercher aussi
dans le tube digestif, dans le sang ».
M. Kauffmann d'Alfort, dans son Traité de
thérapeutique
et matière médicale vétérinaires, écrit : « A l'intérieur, l'acidepicrique
etdifficilement toléré, il produit facilementune inflam¬mation gastro-intestinale.
Après
son absorption, il dissout les globules du sang et teint enjaune la plupart des organes. Lechien succombe à la dose de
0,6. Les symptômes d'empoi¬
sonnements consistent dans des vomissements, convulsions et diarrhée trèsforte ».
Manquât (l),
danssonTraité dethérapeutique
: «Latoxicité de
lacide
picriqae
est fort mal connue; elle paraitrelativement faible,
car ona employé assez souvent cette substance dans la(1) Manquât,Traitédethérapeutique, 4c édition, 1903,p.255.
falsification de la bière et pour la
coloration
de certaines con¬fitures ».
Plus loin Manquât cite Erb qui déclare :
qu'«
Ingéré à dose toxique, l'acidepicrique
provoque des nausées, des vomisse¬ments, de la diarrhée, de l'amaigrissement, une altération marquée de globules du sang ».
Arnozan, dans son Traité de
thérapeutique, II,
p. 481, s'ex¬prime ainsi à propos desatoxicité: «A l'intérieur, l'acide picrique
est toxique, sans qu'on ait pu
préciser
à quelle dose il devient dangereux; on donne généralementle chiffre de 0,05à 0gr. 15.La coloration jaune des téguments et des conjonctives, la colo¬
ration rougeâtre de l'urine, l'exagération de l'appétit
sexuel, les
troublesdigestifs, la dépression mentalesont les
premiers signes
de cet empoisonnement qui peut se compliquer
d'érythèmes polymorphes
et d'altérations du sang.L'acide
picriqueemployé
comme topique a pu être
absorbé
et provoquer les mêmesphé¬
nomènes.
» Le remède est bon par lui-même, mais le succès
dépend
avant tout du soin et de l'adresse avec lesquels le
médecin l'aura
employé ».k
CHAPITRE II
del'acide picrique dansle pansement des
brulures
C'est en 1875 qu'on
trouve Tà première mention sérieuse de
l'utilisationde l'acide
picrique
enchirurgie dans un travail de
Chéron; mais on peut
dire
que cetravail paru au moment de
l'essor de l'antisepsie et
malgré les confirmations de Charrier,
de Curie, deVigier,
de Pouchet, devait rester sans écho jusqu'à
ces dernières années,
c'est-à-dire jusqu'en 1885, époque à
laquelle
Thiéry érige
uneméthode de traitement des brûlures
par
l'acide picrique et fait entrer ce traitement dans la pratique
courante.
Pansement picrique : Sa
technique.
—On
sesert, d'après
Thiéry, pour
faire
unpansement picriqué, d'une solution
saturée d'acide
picrique dans l'eau obtenue en dissolvant
12 grammes
d'acide picrique
purdans un litre d'eau. Comme
autresobjets de
pansement, il faut avoir de l'ouate hydrophile,
de la gaze stérilisée,
des
compresses,des bandes, de l'eau bori-
quéebouillie, de
l'alcool et du
savon.Onnedoitjamais
employer de balnéation permanente, d'acide
picrique
en poudreouincorporé à des corps gras.
Si la brûlure a déjà été
recouverte d'un corps gras, enlever
préalablement celui-ci à
l'aide d'eau bouillie savonneuse tiède.
S il y ades phlyctènes, on en
évacuera le contenu sans enlever
lepiderme.
La brûlure siège-t-elle aux
extrémités,
onpeut se contenter
duneimmersion de 5 à 10 minutes dans un
bain picriqué. Au
sortir du bain, ouate
hydrophile autour du membre.
Sil'épiderme n'est pas
conservé, interposer une légère cou-
22
che de gaze stérilisée entre la plaie et l'ouate. Renouveler le pansement le troisième ou le quatrième jour.
L'application
de compressesimbibéesde la solutionpicriquée
est applicable à toutes les brûlures et nécessaire pour les brû¬
lures du tronc et pour les brûlures profondes. Ces compresses
seront aussitôt recouvertes d'ouate
hydrophile
et d'unbandage
approprié.Le pansement doit être sec; donc on
n'interposera
aucunimperméable
entre la ouate et les compresses.Le pansement doit être rare; on n'aura à le renouveler que tous les trois jours environ au début, plus rarement même si
l'épiderme est bienconservé.
Pour les brûlures au premier degré, une seule application
suffîtet la guérison est obtenue en deux ou troisjours.
Ilva sans dire que l'épiderme doittoujoursêtre respecté.
Peyrot,
qui aadopté
cepansement, comme tousceux qui l'ont essayé, conseille un pansement unique pour les brûlures des deux premiers degrés. On peut, à son exemple, imbiber denouveau les compresses tous les trois ou quatre jours, sans les soulever,jusqu'àce que la cicatrisation soitcomplète.Toutefois,
dans les brûlures au quatrième ou au
cinquième
degré, lerenouvellement du pansement
s'impose
en raison de l'exsuda¬tion qui se produit.
Sesavantages: Le premierrésultatdes applications picriquées
est de supprimertotalementla douleurdans l'heure qui les suit.
Lorsque le derme est ànu, il se produit dans les premiers ins¬
tants une cuisson assez vive quinepersiste pas au-delà de quel¬
ques instants. Puis l'acide picrique fixe les éléments du derme, coagule l'albumine et supprime toute exsudation, si bien que la plaie se recouvre d'une croûte aseptique sous laquelle la cica¬
trisation s'effectue, bâtée par les propriétés
kératoplastiques
du topique. Une telle plaie ne peut plus s'infecter. Le résultat défi¬nitif desapplications
picriquées
est doncunecicatrisationrapide,
sans douleuret sans complication.
Thiéry
accorde la plus grande part dans ce processus auxpropriétés
kératoplastiques
de l'acidepicrique.
« Sans nier l'in-— 23 —
lervention de ce processus,
dit Manquât, je crois que le mode de
cicatrisationestavant toutune
cicatrisation
souscutanée. L'acide
picrique,
encoagulant les substances albuminoïdes de la surface
de laplaie,
forme
unecroûte protectrice sous laquelle la guérison
s'opère
dans les conditions les plus favorables. Cela est si vrai
queles
pansements humides
neréussissent pas et qu'il est néces¬
saire de faire usage
d'une solution très concentrée. La dessicca¬
tion et la
précipitation de l'albumine sont donc une condition
de succès. Quoiqu'il en
soit, les résultats empiriques et les ser¬
vices rendus par les
applications picriquées ne sauraient être
contestés ».
Reproches
adressés à
cepansement
:L'acide picrique a ren¬
contréde nombreux adversaires. Nous trouvons
dans la Semaine
médicale de janvier 1898, p.
39,
uncompte rendu de la séance
delàSociété de chirurgie,du 19
janvier, où, à
proposd'une com¬
munication de M. Latouche, d'Autun,
faite
parM. Walther et
relatant deux casd'intoxicationchezdesenfants,
des chirurgiens
etdes médecins exposèrent
des opinions absolument divergentes
sur l'emploi et
l'efficacité de l'acide picrique.
Nousreproduisons
textuellement cette intéressante discussion :
Berger:Je me sers de la solution aqueuse,
sauf
pourles enfants,
sansavoir eu d'accidents; mais à présent, jelui
préfère le traumatol.
Tufper: Je l'ai abandonné parce que son
emploi laisse des cica¬
tricespigmentées, des érytlièmes, deseczémas.
Brun :J'ai un cas mortel chezun enfant de 18 mois.
Lucas-Championnièrcdit que cetacide provoque
des douleurs into¬
lérables.
hduel : Jel'ai complètementabandonné.
Reynier:Jel'emploie danslesbrûlures
superficielles où il supprime
presqueinstantanément les douleurs; mais il me
paraît contre-indi-
quédans les brûluresprofondes.
Potherat : Je ne m'en sers plus parce qu'il provoque
des vomisse¬
ments, surtout chez les enfants.
Reclus: Jenel'ai employé que chez des
adultes et je n'ai pas vu
deguérison plus rapide qu'avec d'autres
pansements.
— 24 —
Hartmann : On a fait comparativement à l'hôpital Bichatdes pan¬
sements à l'iodoforme et à l'acide picrique chez les mêmesmalades elles brûlures traitées parl'iodoforme se sont constamment montrées moins douloureuses quecelles soignées par l'acide picrique.
M. Waltlier : Il nefaut pas confondre les résultats obtenusd'une part avec des pansements picriqués secs, d'autre part avec despan¬
sementspicriquéshumides. Avec des pansementspicriqués humides,
on a des douleursvives. Thiéry emploie despansements secs.
M. Dariera signalé à la Société de
dermatologie,
enjuin1877, qu'il a eu, dans le traitement de l'eczéma par l'acidepicrique,
des poussées d'eczématisation qui ne lui permettent pas de
recommander son emploi. Les médecins militaires qui, à la
suite de Yinstruction ministérielle et de la Notice du 28janvier 1896, ont employé l'acide picrique dans les hôpitaux,ont pres¬
que tous conclu au rejet de son emploi. Notamment MM. Casse- debatet Briot quiont eudes accidents dansdes cas d'érylhèmes.
De plus, M. Briot a déclaré que l'acide
picrique
avait réussi quelquefois, mais qu'il en aurait été de môme avec tout autreantiseptique
faible et a prétendu qu'il avait eu du pus danspresque tous les pansements
picriqués.
Tels sont les
principaux
adversaires de l'emploi del'acide
picrique. Nousvoyons queleprincipal
reproche qu'on luiadresse
est sa toxicité.
Nous allons consacrerleprochain
chapitre
à rémunérationdes
accidents et des cas d'intoxication qui ont été relevés par
les
différents auteurs.
CHAPITRE III
cas d'intoxication par l'acide picr1que
Les cas d'intoxication par
l'acide picrique sont
rares.La litté¬
rature médicale n'enrenferme qu'un tout
petit nombre
que nousallons citer eny ajoutant une
observation inédile qui
nous aété
communiquée par
M. le D1' Mangon.
Ces cas peuvent être
classés
enquatre
groupes : a) Intoxication paringestion;
b) Intoxication par
inhalation
;c) Intoxication par
l'acide picrique employé
commetopique
interne;
d) Intoxication par l'acide
picrique employé
commetopique
externe.
a) Intoxication par ingestion.
Paringestion accidentelle ou dans un but
de suicide,
nous neconnaissons que les cinqcas
reproduits dans la thèse de Mlle Re-
veliotti.
Observation I Adler, Wien. med. Woch., 1880.
Le 30 mars 1874, unejeune fille ayant voulu se
suicider, prit
unecuillerée à soupe d'acidepicrique cristallisé dans un verre
d
eau.Immédiatement après, elle commença à vomir et
vomit ainsi cinq
fois avantd'être admise à l'hôpital; la nuit, elle eut
de la diarrhée
jaune;lapeauetlesconjonctives étaientuniformément
jaunes, ayant
— 26 -
beaucoup de ressemblance avec la peau d'unictérique; l'urine, d'un rougejaunâtre,ne renfermait ni albumine, ni pigmentsbiliaires; la température n'étaitpas trop élevée, la malade se sentait assez bien et se plaignait seulement de pesanteur au creux épigastrique et de quelques douleurs vaguesà larégion du foie;le jour suivant,l'urine contenait encore de l'acide picrique, la diarrhée et les douleurs dis¬
paraissaient et, quelques jours après, la malade pouvait quitter l'hôpital complètement guérie. L'analyse desurines, faite parlepro¬
fesseur Ludwig, révéla la présence du poison et encore six jours après l'ingestion du produit, on pouvait remarquer l'existence de traces d'acide picrique.
Observation II
Casd'intoxicationparl'acidepicriquecitéparle Med. Woch. Prague, 1882.
N..., qui travaillait à lafabrique de chapeaux de paille, à Prague, après avoir lu qu'une femme employait l'acidepicrique pour se sui¬
cider, se décide à mourir par le même procédé. A huit heures du soir, il prend, dans une demi-lasse de café, une cuillerée à café d'acidepicrique cristallisé.Il conservait le goûtamer dans la bouche et, une heureaprès, il commençaità vomirsans éprouver dedouleur stomacale; la diarrhée était très abondante, les vomissements se
répétaient de plusen plus; on lui a fait le lavage de l'estomac eton
a retiréun liquidejaune qui a révélé la présence de l'acidepicrique.
La peau etla conjonctive étaient colorées en jaune; le poulsrapide,
la température est montée à 40 degrés. Il existait un prurit généra¬
lisé insupportable, de l'agitation pendant la nuit; le lendemain matin, on lui pratiquaitlelavagede l'estomacet l'eauretirée neren¬
fermait pas d'acidepicrique. Lamuqueuse de la bouche,du voile du palais est colorée en jaune intense, les pommettes sont rouges,
fébriles, tout le corps est couv.ert d'un érythème scarlatiniforme qui
laisse la couleurjaune fondamentale.
L'estomac est un peu tendu, mais pas dilaté. Le foie n'est pas gros, la rate se trouve entre les dixième et douzième côtes. Le malade est trèsaffaibli,ilades crampesd'estomac, de la céphalalgie,
delapollakiurieclune
diarrhée vert-brunâtre qui révèle la présence
del'acidepicrique et de pigments
biliaires, mais
pasde
sang.L'urine, dont la quantité émise en
vingt-quatre heures était de
500cc., estassez limpide, acide, colorée en
rouge-brun et laisse
surlefiltredescristauxrouge-brun, formésparl'acideurique.
L'urine
nedonne pas la réaction des pigments
biliaires; elle prend
avecle
chloroformeunecolorationrouge-jaunâtretrès intense;elle renferme
del'indican mais necontient nisang, ni albumine. Si elle est agitée
avec l'éther sulfurique,celui-ci prend une coloration jaune
clair
etmontrela présence de l'acide picrique. L'analyse
microscopique de
cetteurine fait voir de nombreuses cellules lymphatiques, les unes jaunes, les autres brunes et granuleuses, de nombreuses
cellules
épithéliales du rein, des cylindres
hyalins.
Lesnombreux cylindres
granuleux foncés avaient 17 g. en largeur et 130 g en
longueur.
L'examen ophtalmoscopiquene révèle ni
bémorrbagie rétinienne, ni
pouls rétinien.
L'après-midi, le malade se sent mieux, le prurit
persiste, l'éry¬
thème estintense. La peau et les muscles du cou et des pectoraux
sont très sensibles, la température, àG heures, est à 39 degrés,
le
poulsest à 114, plus plein, rapide et dicrote.
Troisièmejour : Apyrexie, l'érythème devienthumide
puis
sedes¬
sècheetpâlit; lapeau n'estplus chaude, lafaiblesse estencore très
marquée, la diarrhée est vert-brun, l'urine renferme de l'acide picrique.
Quatrièmejour : Pas de fièvre le matin, la coloration jaune dela
peauetdes muqueuses pâlit, l'érythème du bas-ventre et des
pieds
est encore intense, la desquamation cutanée se fait sur la
région
lombaire,l'urine est rouge-jaune, plus claire, renferme des tracesdalbumine, ladiarrhée estjaune-brun.
Cinquièmejour : La température est à 38°3, le pouls est à
108,
1 urine renferme de l'acide picrique, des urates, des
cylindres
etdes
cellules del'épilhélium, des canalicules urinifères.
Sixièmejour: Amélioration générale.
Septièmejour :L'urineestclaire, lescristauxdisparaissent,
il
restedes tracesd'acide picrique, l'érythème ne persisteque sur
le
ventre,1épidermese desquame sur le dos et sur les jambes; température 37°3; pouls 90.