FACULTÉ DE
MÉDECINE
ET DE PHARMACIE DE BORDEAUXANNEE 1902-1903 Mo
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE
DU
POUVOIR ANTISEPTIQUE
DES PHÉNOLS
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MEDECINE
Présentéeei soutenuepubiipment le 28
PAR
Gustave-Humbert BOUCHER
Né à Voiron (Isère), le 23 août 1880.
ÉLÈVE DU SERVICE DE SANTÉ DE LA MARINE
MM. FERRE, professeur, président.
sdelaThèse■ \ VERGELY, professeur, j MONGOTJR, agrégé.
I
Juges.BÉNECH,agrégé.
)
eCandidat répondraaux questions qui lui seront faitessur lesdiverses parties de l'Enseignement médieal.
BORDEAUX
Imprimerie J. DURAND, 20, rue Condillac.
1902
FACULTÉ
DEMEDECINE ET DE PHARMACIE DE
M. de NABIAS Doyen. | M. PITRES.... Doyen honoraire.
PROFESSEURS :
MM. MICE
DUPUY ) Professeurs honoraires
MOUSSOUS MM.
Clinique interne
j
PICOT.PITRES.DEMONS.
LANELONGUE.
Physiquebiologiqueetêlectri-t
cité médicale Chimie
Histoirenaturelle....
Pharmacie Matièremédicale Médecineexpérimentale Clinique ophtalmolo¬
gique
Clinique desmaladies chirur¬
gicales desenfants Cliniquegynécologique Clinique médicale desmaladies
des enfants
Chimiebiologique ...
Physiquepharmaceutique.. .
I Pathologie exotique..
AGRÉGÉS EN EXERCICE :
section de médecine (Pathologie interne etMédecine Cliniqueexterne
Pathologie et théra¬
peutique générales.
Thérapeutique...
Médecine opératoire..
Clinique d'accouchements....
Anatomiepathologique
Anatomie CANN1EU.
Anatomie générale et
histologie VIAULT.
Physiologie JOLYET.
Hygiène LAYET.
Médecine légale MORACHE.
VERGE LY.
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MASSE.
LEFOUR.
COYNE.
MM.
BERGOXIÉ, BLAREZ.
GUILLAUD.
figuier.
deNABIAS.
FERRÉ.
badai,
P1ÉCHAUD.
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A. MOUSSOUS DENIGÈS.
SIGALAS LE DANTEC.
légale).
MM. CASSAET.
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CABANNES.
section de chirurgieetaccouchements MM. DENUCÉ.
Pathologie externe.
BEGOUIN
Accouchements. i
"1
FIEUX.
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Anatomie.
sectiondes sciencesanatomiques etphysiologiques
MM.GENTÉS.. | Physiologie MM.
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CAVALIE. Histoirenaturelle..
Chimie.
sectiondessciencesphysiques M. BENECH. 1 Pharmacie...,
BEILLE.
M.DUPOUÏ
COURS COMPLÉMENTAIRES
Cliniquedes maladies cutanées etsyphilitiques
MM.
Clinique desmaladies des voiesurinaires
Maladies dularynx, desoreilles et dunez Maladies mentales
Pathologie externe Pathologie interne
Accouchements
Physiologie Embryologie Ophtalmologie
Hydrologieet minéralogie
LeSecrétaire de la Faculté:
LEMAIRE-
DUBRÈUILH.
POUSSON.
moure.
régis., denuce.
rondot.
andeR°d1'1 pachon
princetei
LACtRAM'1 CARRES.Par délibération du 5 août 1879, la Faculté a arrêté que les opinions1cmiseautei)r;,
Thèsesqui luisontprésentées doivent êtreconsidéréescommepropres
à leurs a
quelle n'entend leurdonnerniapprobation niimprobation.
A LA
MÉMOIRE
DE MONPÈRE
le Docteur BOUCHER
A LA MÉMOIRE du Docteur POLAILLON Professeur agrège à la Faculté de Médecine de Paris,
Chirurgien des hôpitaux, Membre de l'Académie de Médecine, Ancien Présidentde laSociété de Chirurgie,
Chevalierde laLégion d'honneur.
Hommage de respectueux et fidèle
souvenir en reconnaissance de son haut patronageetdesonsibienveillant appui,au
coursdemesétudes.
thèse boucher. 1
A MA GRAND'MÈRE Olympe BERLIOZ
A MA MÈRE
A MON FRÈRE MAX Sous-lieutenant cle cavalerie.
A MA SOEUR MARCELLE
A MON ONCLE le Docteur Fernand BERLIOZ Professeur de bactériologie à VUniversilède Grenoble, Directeurdu bureau d'hygiène etde l'Institutsérothérapique
de la Ville de Grenoble.
Membre du Conseild'hygiène Officier de VInstructionpublique.
A Monsieur le Docteur Louis VINCENT Ancien médecin enchef de la Marine, Médecin inspecteur des troupes coloniales, MembreduComité technique de santédesarmées, Membre correspondant de l'Académie de médecine,
Officierde laLégion d'honneur, Officier d'Académie.
A Monsieur le Docteur A. PITRES Doyen honorairede la Faculté de médecine de Bordeaux,
Professeur de clinique médicale,
Associé national del'Académie deMédecine.
Membre correspondant de la Société de biologie,
Chevalier de laLégion d'honneur, Officier de VInstructionpublique.
A Monsieur le Docteur G. MORACHE
Professeur de Médecine légaleà laFacultéde Médecine deV
Université
de Bordeaux,
Membre associé de l'Académie nationale deMédecine, Commandeur de laLégion d'honneur.
A MON
PRÉSIDENT
DETHÈSE
Monsieur le Docteur Gabriel FERliÉ
Professeurde Médecine expérimentaleàVUniversitédeBordeaux,
Directeur de VInstitut Pasteur de la Ville de Bordeaux Officier de VInstruction publique.
C'est pour nous un honneur et un devoir de remercier,
au sortir de l'Université, les maîtres qui se sont inté¬
ressés à nous au cours de nos différentes études de médecine. Nous avons rencontré chez eux un concours
dévoué, une attention de tous les instants, qui ont fortifié
notreamour de la carrière que nous avons choisie.
Notre première reconnaissance va vers notre oncle, le
docteurBerlioz, qui nous a guidé comme un père.
Le regretté docteur Benjamin Polaillon, allié à une partie
de notrefamille, trop vite enlevé à notre affection, nous a
toujours grandement facilité notre tâche. Son souvenir res¬
tera vivant dans notre mémoire.
Le docteur Vincent a eu pour nous la bienveillance que Ionapour un ami. Les conseils éclairés qu'il nous a donnés depuis notre entrée à l'Ecole-annexe de médecine navale de
Rochefort,
sa sollicitude pour nous comme chef militaire,trouventen nous une profonde reconnaissance.
Nos premiers maîtres de la marine à Rochefort furent M. lemédecin en chef de première classe Dhoste et M. le
médecin de première classe
Étourneau.
Qu'ils reçoiventici
nosremerciements pour les premières notions de
médecine
quilsnous ont inculquées.
A
Bordeaux,
nous n'oublierons pas les leçons etles bonsconseils de M. le médecin principal de deuxième classe îestevin et de M. le médecin-major de deuxième classe
Rouget,
quitour à tour directeurs du même service médicalà 1
hôpital
militaire, nous ont fait connaître une grandePartie de notre pathologie.
M-le professeur Pitres, au cours de nos trois
dernières
années, nousaconsidéré moins comme unélève que commeunami. Ses hautes leçons cliniques, l'aménité desoncarac¬
tère nousont fait aimer l'étude, souvent difficile, des mala¬
dies nerveuses.
Par la largeur de ses vues, par son concoursenplus d'une circonstance, M. le professeur Morache nous a fait envi¬
sagerle côté social de la médecine.
Nous garderons un excellent souvenir de notrepassage dans les services de M. le professeur Moussous, qui nous a initié à la clinique médicale infantile, et de M. le professeur agrégé Dubreuilh, auquel nous devons nos connaissances
surles maladies de la peau.
M. leprofesseur Ferré nous a reçu pendant troisansdans
son laboratoire. C'estd'après cesindicationsque nousavons édifié notre thèse, que nous regrettons de n'avoir pu com¬
pléter, et qu'il nous fait aujourd'hui l'honneur de présider.
Ses principes de critique nous ont sauvé de plus d'une
erreur. Qu'il reçoive ici l'expression de notre profondegra¬
titude.
Enfin, nous ne saurions oublier notre parent et ami
Mau¬
rice de Ronseray, dont l'affection éclairée nous fut si
utile
enplus d'un moment difficile.
AVANT-PROPOS
Depuis les découvertes
de Pasteur
surla nature des germes
etleur application par
Lister à la chirurgie, l'étude des anti¬
septiques est devenue
l'un des chapitres les plus importants
delathérapeutique. Les travaux
faits dans celte voie depuis
cette époque sont nombreux, et
cependant si l'on compare les
renseignements que donnent sur
les antiseptiques les livres
lesplus consciencieusementfaits, on est
frappé des contradic¬
tionsqu'on y trouve.
La raison de ces contradictions réside dans la différence
des points de vue auxquels se sont
placés la plupart des
auteursqui ont étudié
l'action des antiseptiques.
Les chirurgiens ont
recherché surtout l'effet produit
par¬lesantiseptiques sur la
suppuration
oucertaines complica¬
tions fréquentesdes plaies
(érysipèle, pyohémie, gangrène)
;leschimistes, expérimentateurs
de laboratoire,
sesont préoc¬
cupés, après avoir fixé les
conditions de leurs expériences,
d'arrêter la fermentation de certaines infusions végétales ou la putréfaction des substances alimentaires, en
les addition¬
nant de substances antiseptiques ; les
bactériologistes,
avecbeaucoup
de méthode, ont généralementétudié in vitro
l'action des antiseptiques sur une espèce
microbienne déter¬
minée.
Désireux d'interpréter ces divergences, nous avons
été
conduità étudier les différents modes opératoires
employés,
afin de voir si la raison de ces variations clans les résultats
résidait dans une question de
technique. D'autre part,
M. le professeur Ferré nous ayant
recommandé de rechercher
— 12 —
s'il y avait une corrélation entre la compositionchimiqueet le pouvoir antiseptique de certaines séries decorps, nous avons fait porter nos recherches sur une famille, un groupe chimique bien défini, et nous avons adopté le groupe des phénols, dérivant du radical phényle G6II5.
Notre intention première était d'embrasser l'étude générale
des phénols au point de vue antiseptique. Mais le temps
limité dont nous disposions, les obligations nombreuses du
régime militaire, nous ont contraint, à notre grand regret, à
restreindre notre travail àquatre corps de la fonction phé- nolique: l'acide
phênique,
Vaseplol, leparamono-chlorophênol
et l'acide
phénylborique,
et à laisser de côté l'étude des rela¬tions qu'on aurait pu trouver, s'il y en avait, entre la compo¬
sition chimique et le pouvoir antiseptique.
Notre étude se divise en deux parties. Dans un premier paragraphe, nous définissons
l'antisepsie,
puis nous repor¬tant aux auteurs qui se sont occupés de la question avant
nous, nous essayons par l'examen critique de leurs ouvrages de déduire les règles à suivre dans l'étude du pouvoir anti¬
septique des corps ; cela nous conduit à l'exposé de la
méthode que nous avons employée.
Dans un second paragraphe, nous indiquons les propriétés générales des phénols, puis nous exposons les résultats de
nos expériences et nous les comparons à ceux précédemment
obtenus.
En écrivant les pages qui vont suivre, nous n'avons donc pas fait une œuvre nouvelle. Si nos résultats sont des plus modestes, nous avons la conscience d'avoir essayé de pré¬
ciser les méthodes destinées à fixer la valeur antiseptique
de substances usuellement employées.
CHAPITRE PREMIER
L'Antisepsie.
Aperçu historique et critique des différentes méthodes antiseptiques. règles pour déterminer le pouvoir infer¬
tilisant et le pouvoir microbicide en cinq "minutes i)'un
corps.
Les antiseptiques, comme les ont définis Cornil et Babès,
sont : « les nombreux agentschimiques qui ontune influence
très marquée, pour ralentir ou arrêter complètement la pul-
lulation et la vie cles micro-organismes. » Nous compléterons
cette définition, en ajoutant avec Bouchard : « les antisepti¬
ques agissent directement sur les microbes et non indirec¬
tement par modification de l'organisme.
La définition de Cornil et Babès a l'avantage d'analyser
l'action antiseptique. Celle-ci doit être envisagée sous deux
aspects différents: l'acte infertilisant et l'acte microbicide.
Un exemple va les définir.
Soit, un litre de bouillon dans lequel nous avons ajouté
trois milligrammes de bichlorure de mercure et que nous ensemençons avec de la bactéridie charbonneuse. Ce bouillon restera clair, la bactéridie ne s'y développera pas. Et pourtant
elle n'est pas morte, car, si on injecte ce bouillon à un
cobaye, ouà un lapin, l'animal mourra du charbon, au
bout
d'un temps plus ou moins long, variable suivant la
vitalité
etlavirulence de la culture en expérience. C'est là,
l'infertilisa-
l'°n, la dose infertilisante.Sidans un litre debouillon, peuplé de bactéridies
charbon¬
neuses, nous ajoutons dix centigrammes de
bichlorure de
— 14 —
mercure, il arrivera un moment où toutes les bactéridies
seront mortes. Cette mortdu bacillus anthracis, cette stérili¬
sation du liquide, n'a pas été immédiate. 11 afallu plusieurs
heures pour l'obtenir. Si, au lieu de dix centigrammesde bichlorure de mercure, nous en avions mis cinquante, les bacilles seraient morts en moins d'une minute. On voit donc que la durée du contact du médicament avec le microbe est très importante à connaître, et lorsqu'un auteur annonceque tel antiseptique tue telle bactérie, il faut non seulement dire à quel degré de solution, mais spécifier le temps decontact nécessaire. Or nous estimons que la durée de l'acte micro-
bicidene doit pas excéder cinq minutes, sinon le lavage avec
une solution antiseptique d'unegrande cavité infectée (utérus, plèvre), ne peut donner aucune sécurité. L'équivalent micro-
bicicle est donc le titre de la solution qui tue les bactériesen
cinq minutes.
On doit donc distinguer dans un antiseptique deux équiva¬
lents ou deux doses : l'équivalent infertilisant et l'équivalent
microbicide en cinq minutes. Les termes, close, équivalent antiseptique, tout court, n'ont aucune valeur.
On se sert de deux termes pour déterminer le pouvoir
anti¬
septique des substances. Tantôt, on prend comme unité
le
kilogramme de bouillon et la dose s'écrit ainsi, 2 p.1000;
tantôt c'est la substance qui est prise pour unité et on
écrit
1 p. 500,, en prenant l'exemple ci-dessus.
Si cettedistinction du pouvoir antiseptique, en deux nom¬
bres, est de daterécente, la connaissance de substances capa¬
bles d'empêcher ia fermentation et la putréfaction est
extrê¬
mement ancienne. Les
Égyptiens
conservaient leursmomies
en introduisant des poudres aromatiquesdans le corps
et
en appliquant autour ducorps des bandelettes trempéesdansdes
résines saturées d'essences. Les Grecs lavaient les plaies avec
du vin, connaissaient l'usage externe dessels de cuivre et
de
fer. Les Romains se servaient de résine de pin pour
empêcher
la fermentation vineuse et soufraient leurs tonneaux. Plus tard, Ambroise Paré préconise le camphre contre les
plaies
— 15 —
infectées. Au xvine siècfe, le
quinquina, les mercuriaux et les
arsénicaux sont largement
utilisés
pourle traitement (le la suppuration. Pringle,
en1750, établit
uneclassification des
médicaments antiputrides en
mélangeant,
aveccertaines
substances putrescibles, des
liquides médicamenteux et
ennotantceux qui retardentou
qui empêchent la putréfaction.
C'est uneméthodeidentique, qui va nous permettre,
aujour¬
d'hui, de déterminerl'équivalent
infertilisant.
Les premières
expériences dignes d'intérêt ayant
eu pourbut de fixer la valeur des antiseptiques sont celles
d'Angus
Smith, d'Edimbourg, en 1869.Pour cela il
seservait de
flacons aux bouclions paraffinés
desquels il suspendait des
morceaux de viande fraîche, égaux en poids et en
volume,
puis dans chaque flacon il versait lemême nombre dégouttes
de la substance volatile à étudier et notait le retard apportéà
la putréfaction de la viande. Ou bien, lesmorceaux
de viande
étant disposés de même, il remplissait ses
flacons de divers
gaz ou vapeurs, de façon à
déterminer le pouvoir antisep¬
tique de l'un comparativement à
celui d'un autre.
Les tlacons dans les deux cas étaient conservés à une tèm- pérature de 15 à20° centigrades. Ces
expériences, faites d'une
façon aussi imparfaite, ne sont plus
citées
quepourmémoire.
Leurs résultats ont été contredits notamment par
Chamber-
land, qui a trouvé le pouvoirantiseptique des
essencesbien
supérieur à celui que leur avait
assigné Angus Smith.
Petit, en 1872, jugeait le
pouvoir antifermentescible de
diverses substances d'après la
quantité de
gazanhydride
carbonique dégagé par des mélanges
fermentesclbles, addi¬
tionnés de quantités déterminées de ces
substances. Cette
méthode ne peut être suivie à notre époque.
En effet, elle ne
tait aucune distinction entre les ferments, substances
diasta-
siques,et les microbes, êtresvivants. De plus,la quantité de
gaz anhydride carbonique dégagé par un
milieu microbien
en pleindéveloppement ne saurait être un moyen
facile de
mesurerla valeur du pouvoir antiseptique
de telle substance.
Les expériences d'O'Nial faites à Dublin et à
l'école de
16
Netley, en 1872, nous paraissent plus démonstratives. Cet auteur préparait des infusions de bœuf frais dans l'eau
distillée, les ensemençait, puis les additionnait de diverses substances antiseptiques. Il jugeait du pouvoir decesder¬
nières d'après la date d'apparition des micro-organismes clans le liquide de culture. Cette méthode ne diffère pas dansses
grandes lignes de celle que nous avons employée.
Davaine, en 1873, rappelant qu'une goutte d'eau contenant
un dix-millième de sang charbonneux tue toujours unlapin,
recueillaitce sang dans lecœur d'animaux mortsdepuisquel¬
ques heures, le mélangeait à des solutions antiseptiques
dans la proportion d'un dix-millième, puis injectait le mé¬
langesous la peau du cou du lapin à la dose d'une goutte.Ce procédé, où se montre réminent esprit scientifique de l'au¬
teur, a le défaut d'être basé uniquement sur la virulence du bacillus anthracis, et non sur sa vitalité, propriétés qui sont
loin d'allertoujours de pair.
L'Ecole de Dorpat vient apporter une nouvelle lumièresur la question, Bucholtz, 1875-76, cultivant les mêmes microbes dans des milieux de culture différents et y ajoutant des doses
variables d'antiseptiques, démontre que les bactéries placées
dans des liquides de culture différents résistent d'une façon
très inégale à un même agent antiseptique. Aussi indique-t-il
la nécessité d'un milieu unique pour obtenir des résultats comparables. Ce milieu, dit liquide de Bucholtz, est composé
de la façon suivante :
La valeur des antiseptiques est variable suivant les milieux où ils ont à exercer leur action microbicide. La cause en serait due à la richesse variable de cès milieux en albumine;
qui, on sait, forme avec certains antiseptiques des
composés
Sucre candi
Tartrate d'ammoniaque.
Phosphate de calcium.
Eau distillée
0 gr. 50 cent 100 grammes.
10 grammes.
1
insolubles : ceux-ci diminuent alors le pouvoir de ceux-là de
laquantité quia servi à les former. Ou bien ces différences
tiennent à ce que telou tel milieu nutritif convient plus par¬
ticulièrement aux microbes et leur fournit les moyens de
résister à l'action de la substance microbicide. D'oii l'indica¬
tion de cultiver toujours dans le milieu qui lui est le plus
favorable le microbe sur lequel on veut expérimenter le pou¬
voir desantiseptiques.
Horvath, 1878, montre que l'agitation contrarie ou
empêche le développement des microbes.
Kûhn et Haberkorn, 1879, selançant dans la voie indiquée
par Buclioltz, font agir les antiseptiques, le premier sur
les microbes cultivés dans des infusions de pois, de blanc d'œuf,de seigle ergoté; le second sur ceux qui se dévelop¬
pentdans l'urinealcaline.
Gosselin et Bergeron, 1879-1881, ajoutaient six gouttes de
la solution expérimentée à des tubes de sang frais ou de sérum, puis notaient la date du début de la putréfaction
dans chacun d'eux. Cette méthode, peu rigoureuse en ce sens
qu'elle ne permet pas de connaître Ja dose infertilisante, a en outre l'inconvénient d'obliger l'expérimentateur à faire pour
une même bactérie des solutions antiseptiques à des litres différents.
En 1881, Nicolaï Jalan de la Croix ayant repris sous la direction de Draggendorff les expériences de ses prédéces¬
seurs de l'école de Dorpat, Buclioltz, Kiihn et Haberkorn, a publié une série de tableaux, reproduits depuis dans les
traités de
thérapeutique,
et dont on peuttirer les conclusions suivantes :1°Les bactéries nées dans des liquides différents n'ont pas lamême résistance à un même antiseptique;
-°Les bactéries résistent mieux à l'action desantiseptiques
dans leur milieu d'origine que dans un milieu de culture dif¬
férent;
•L Les spores sont plus difficilement stérilisées dans le liquide
d'origine
des bactéries qui les a produites que dans— 18 —
le liquide de transplantationoù ces bactéries adultes ont été détruites par les antiseptiques.
Ces trois propositions indiquent suffisamment le mode opératoire de Jalan de la Croix, pour que nous n'ayons pas à le reproduire ici. Bien connues, elles avancent considéra¬
blement l'étude des antiseptiques, mais elles ne résolvent qu'une portion très limitée du problème de la stérilisation
des bacilles, car le mode d'action des désinfectants varie suivant la disposition et le siège des parties à stériliser.
Hoppe-Seyler, 1881, constate, comme Horvath, l'influence
nuisible de l'agitation sur le développement des bactéries,
mais admet que, si la naturedu milieu est suffisante au point
de vue nutritif, le développement peut se faire quand même.
Kocli, 1881, étudie l'action des antiseptiques sur la bacté-
ridie charbonneuse et ses spores. Il montre, à l'imitation de
Jalan de la Croix, la résistance plus grande des spores aux agentsde destruction. Enfin, il semble être le premier quise soit occupé de l'action de la chaleur dans la déterminationdu pouvoir antiseptique. Tandis que des vapeurs d'acide plié- nique agissant quarante-cinq jours à 20° sur les micro-orga¬
nismes contenus dans la terre ne les tuent pas, il
suffit
d'après lui, de les faire agir à 53° pendant trois heures pourstériliser le milieu d'une façon presque absolue.
Wolfîhùgel et Knorre, 1882, montrent que l'acide
phénique
dissous dans l'huile perd, pour ainsi dire, son pouvoir
anti¬
septique. On pourrait penser peut-être que la perte
de
ce pouvoir estdue uniquement à ce que l'huile, en raisonde
saconsistance épaisse, ne mouille pas les bactéries et, par conséquent, ne les touche pas suffisamment. Le
choix du
dissolvant n'est donc pas indifférent.
Marcus et Pinet, 1882, dansune série d'expériences
précises
ont insisté sur la distinction de deux doses dans le pouvoir antiseptique d'uncorps, c'est-à-dire :
1° La quantité ininima de la substance capable de
s'opposer
à la prolifération des bactéries dans un terrain approprie
a
leurdéveloppement, ou équivalent infertilisant;
— 19 —
iù La quantité minima de l'antiseptique qui dans un liquide bactérien peut empêcher la reproductiondes bactéries et les tuer.
Le microbe expérimenté a été le microbactérium de la
putréfaction, toujours de la même provenance et du même âge, cultivé dans le liquide suivant, toujours clair :
Eau distillée 100 grammes.
Sucre candi 8 —
Phosphatede potassium. . . . 0 gr. 60 cent.
Tartrate d'ammonium 120 grammes.
Les vases employés étaient de simples tubes à réaction chauffésà 130° avant que l'on y introduisît le liquide de cul¬
ture fraîchement préparé et bouillant. On introduisait ce
dernier avecla solution de la substanceantiseptique en étude
et quelques gouttes du liquide bactérien ou bien un petit
morceau de muscle frais, lavéà l'eau distillée immédiatement après avoir été pris sur une grenouille vivante. Les tubes étaient ensuite fermés à la flamme, sauf ceuxoù il y avait du muscle, et exposés à une température constante de 35 à 40°
centigrades. L'aspect trouble, louche des tubes en expé¬
rience servait d'indice de la prolifération bactérienne.
lieplus, Marcus et Pinet gardaient toujours deux tubes de contrôle: l'un contenant du liquide deculture seul et l'autre lemême liquideavecquelques gouttes de macérationputride.
Le qui ressort de plus clair, de ces expériences, c'estque la dosemicrobicide est
beaucoup
plus élevée que la dose infer¬tilisante.
Miquel,
1883, dans sa thèse sur les organismes vivants de1
atmosphère
a recherché la plus petite quantité de substanceantiseptique
nécessaire pour empêcher la putréfaction d'un l'tre de bouillon de bœuf neutralisé exposé aux germes naturels de l'air.Létude porte donc sur
un mélange de microbes et de levures extrêmement complexe et les résultats fournis par
THÈSE BOICHER. 2
— 20 —
les tableaux de l'auteur ne sauraient être strictement appli¬
qués aune seule espèce
bactérienne déterminée.
Sattler, 1883, a fait des cultures de bactéries dans diverses
solutionsdemédicaments antiseptiques.Cette méthode, bonne
pour juger de l'état
aseptique des solutions médicamenteuses
place les microbes dans demauvaises conditions de vie
etfournit des chiffresinférieurs à ceux que donnent les cultures
en bouillon soumises à un traitement antiseptique.
Sternberg, 1883, a publié un important
travail, dont
on peut déduire les conclusionssuivantes
:1° Du coefficient germicide d'une substance on ne peut
déduire son efficacité en thérapeutique;
2° Il n'est pas nécessaire pour prévenir le
développement
des germes, de doses aussi élevées que pour
les tuer;
3° Des substances qui n'ont qu'un pouvoir
germicide insi¬
gnifiant peuvent devenir très
utiles
enthérapeutique, soit à
cause de leur efficacité contre tel agent pathogène en
parti¬
culier, soit à cause de la commodité de leur
emploi, de leur
toxicité presque nulle pour l'homme,soit à cause
de la modi¬
citéde leur prix ;
4° Pour qu'un médicament puisse agir comme
antiseptique
général, il ne faut pas que son
élimination soit trop rapide;
autrement on en devrait administrer des doses trop
considé¬
rables et on risquerait de produire
l'intoxication.
5° La résistance des spores aux antiseptiques
est plus
grande que celle des bactéries
adultes,
Bouchard, 1884, montre que le mélange de
plusieurs sub¬
stances antiseptiquesest plusantiseptiqueque
chacune d'elles
prise en particulier.
Arloing et Chauveau, 1883, démontrent le
rôle adjuvant du
pouvoirantiseptique quepossède la
chaleur, rôle déjà indique
par Koch. Il ressort de leurs expériences que,
tandis que h
solution d'acide phénique à 3 0/0 agissant sur
le vibrion
septique pendant vingt-quatre heures à
13°
nediminue en
rien savitalité, il suffit d'une exposition de six à
huit heures
à 3G° pour le tuer.
Pilatte, 1885, verse sur des cultures de tuberculose eu milieu solide la solution antiseptique, puis au bout de trois semaines environ, inocule cette culture à des cobayes. Ce procédé ne donne quela dose microbicide. 11 n'est cependant
pas justiciabledes mêmes critiques que celui de Davaine,
étant donné la grande difficulté qu'a le bacille de Koch à pousser surles milieux ordinaires de culture.
Chamberland, 1887, employant le tube de Pasteur, a fait agir les vapeurs d'un grand nombre d'essences sur des cultures de bactéridie charbonneuse, puis a misces essences en solutions plus ou moins concentrées, directement au contact de la bactéridie. Cette méthode, et Chamberland l'a
reconnu, pèche par sa base, car la vapeur d'essence se com¬
binantavec l'eau de levure forme un milieu où la bactéridie
nepeut vivre. Dans le second cas, c'est le liquide qui agit et
non pas la vapeur.
Kossiakofï, 1887, a montréque les microbes et les antisep¬
tiques s'habituent en quelque sorte et dans une certaine
mesure les uns aux autres et arrivent à une tolérance mutuelle. Les qualités héréditaires du microbe ont donc
aussi un rôle.
Yersin 1887, plongedans le liquideantiseptiqueune parcelle
deculturede tuberculose. Après un temps déterminé il pré¬
lève une goutte, la transporte dans de l'eau stériliséepour se
débarrasser de l'antiseptique, puis ensemence une gouttede
cetteeau dans du bouillon. Cette méthode est plus rigoureuse
quecelledePilatte, mais il est possible d'opérer en moins de temps.
1arnieretVignal 1890, ont publié le plus important travail quiaitjamais été composé sur les antiseptiques.Les différen¬
tsméthodes d'expériences,' principalement en vue d'opérer
dans des conditions identiques à celles de la réalité, ont été
tendéfinies. Les microbes employés sont le streptocoque et
le
staphylocoque.
bans une première série d'expériences on introduit, en
bouillon stérile, successivement deux gouttes de
culture
et■22
uneclose variable d'antiseptique. On place les ballonsàl'étuve
à 30-38°.
On n'obtient de cette façon, que la dose
d'antiseptique
nécessaire pour empêcher ledéveloppement d'un micro-orga¬
nisme dans un milieu donnéet préalablement stérilisé; mais
ces conditions sont si rares dans la pratique qu'on peutles
considérer comme n'existant point, le milieu auquel ona affaire étant déjà peuplé.
Pour infertiliser un milieu déjà peuplé, (deuxièmesérie d'expériences), Tanner et Vignal ensemençaient des ballons
de bouillon avec une goutte d'une culture de streptocoque pyogène, âgé de quarante-huit heures, puis plaçaient les bal¬
lons vingt-quatre heures à l'étuve à 30° : le streptocoque
s'était alors unpeu développé et l'on voyait dans le bouillon quelques tout petits flocons, qui étaient suffisants pour indi¬
quer que le micro-organisme était en plein développement,
mais non jugés assez nombreux pour gêner les
observations
ultérieures. On introduisait alors, dans les ballons des doses
croissantesd'antiseptiques et les ballons étaientensuite portés
à l'étuve à 36 et 38°
Si la dose de l'antiseptique est suffisante pour
arrêter le
développement du streptocoque, on ne voit pas, au boutde
quelques jours apparaître de nouveaux tlocons ou
grossir
ceux qui existaient déjà; au contraire, ceux-ci étaient
désa¬
grégés et précipités aufond.
il peut se faire que la dose d'antiseptique
introduite soit
suffisante pour empêcher le développement des
microbes,
mais non assez forte pour les tuer, car une goutte du
liquide
du ballon, ensemencée sur la gélose, donne en
quarante-huit
heures les colonies caractéristiques du streptocoque.
Aussi
est-il nécessaire de s'assurer, par ce moyen, si
la dose
employée a été assez forte pour tuer le
micro-organisme, ou
si elle a simplement ralenti ou empêché son
développement
dans le milieuoù elle avait été introduite.
La dose microbicide était recherchée de la façon
suivante.
On imbibait, pendant une heure, avec lescultures
microbien-
nés, des fils de soie stérilisés (troisième série d'expériences),
oudesmorceaux de toile ou de gaze (quatrième série d'expé¬
riences), également stériles, puis 011 les portail dans leliquide antiseptique, où on les laissait séjourner un temps variable.
Ausortir del'antiseptique on les portait dans de l'eau stérili¬
sée, afin d'entraîner la quantité d'antiseptique qui pouvait
couvrir leur surface, puis on les ensemençait dans du
bouillon.
Les pièces de toile ou de gaze ont l'avantage sur les fils de soie, de nous rapprocher davantage des conditions de la clinique, où les microbes sont surtout logés dans des anfraç-
tuosités.
Les lavages prolongés dans une quantité d'eau stérilisée,
considérable par rapport au volume des pièces de toile, sont nécessaires pour bien enlever toute la matière antiseptique de lasurfacedes objets, et ne pas l'introduire avec eu£ dans le
milieu de la culture. Il suffit, en effet, d'une quantité très petite de liquide antiseptique, pour arrêter le développement
des microorganismes dans un milieu stérile, mais propre àleurculture.
Au delà d'un séjour de soixante minutes de la toile dans le liquide antiseptique, l'étude de l'action antiseptique n'a plus
dintérêtpratique.
Le
lavage
des pièces de toile peut se faire aussi bien dansl'eautranquille que dans l'eau courante (sixième série d'ex¬
périences).
Lesliquides del'organisme étant muqueux oualbumineux, Tarnier et Vignal ajoutent à un volume donné de culture un volume égal d'albumine extraite aseptiquement d'œufs de
poule
(cinquième
série d'expériences). C'est assurément se 'approcherbeaucoup
de la réalité, mais la préparation du'"dieu est longueet délicate.
Enfinon a introduit tout de suite au sortir de la solution
antiseptique,
dans des tubes contenant dix centimètres cubes ('e bouillon nutritif, des fragments de flanelle qu'on s'est•ontenté de secouer pour enlever l'excès de la solution
anti-
septique qui les imbibait, sans faire aucun lavage. La flanelle employée dansces expériences était celle qui avait été imbibée
avec la culture albumineuse.
L'effet de l'antiseptique ici est évidemment double; d'un côté nous avons une action sur le microbe pendant le temps
de son séjour dans la solution antiseptique; d'un autre côté
une certaine quantité d'antiseptique a été introduite avec la flanelle dans le bouillon et, en le rendant moins favorableau développement des microbes, a certainement joué un certain
rôle pour empêcher leur développement (septième série d'expériences).
Cette dernière série d'expériences est assurément l'image
du traitement antiseptique d'une plaie infectée. Mais au point
de vue expérimental strict, il est permis d'obtenir parcette
méthode la dose microbicide exacte, en rendant nulle pour les tubes de contrôle la quantité infertilisante d'antiseptique
que l'on introduit dans le bouillon.
Chamberland et Fernbach 1893, expliquentla
variation du
pouvoir antiseptique selon que l'on opère avec desmicrobes
secs ou humides de la façon suivante :
Lorsqu'on fait agir un antiseptique en solution sur un
germe sec, la solution humidifie le germe et le
transforme
d'abord en germe humide desorte quela différencede temps
nécessaire pour obtenir le même résultat avec les
mêmes
solutions d'antiseptiques, agissant à la même
température
sur les mêmes microbes, les uns secs, les autres
humides,
tientau temps nécessaire àhumidifier les gérmes.
Dans cesexpériences la durée d'humidificationétait
environ
d'une heure, et il a pu constater qu'en laissant les
germes
secs une heure au contact de l'eau, ils se comportaient
vis-a¬
vis des antiseptiques comme les germes humides.
Il semble
donc bien que l'on doive admettre les deux phasesde
l'action,
mais nous ignorons sipour tousles germes la durée
d'humi¬
dification est la même. Toujours est-il que nous
savons
qu'elle est indépendante de la température, pourvu
bien
— 25 —
entendu, quecelle-ci
oscille
entredes limites où
sonaction
surlesgermes ne
soit
pasnocive.
Pottevin (1894) recherchant le
pouvoir antiseptique de l'al-
délydeformiquesur
les levures, tire les conclusions suivantes
de ses expériences :
1°Si la quantité de cellules
ensemencées
estpetite, le
pou¬voirantiseptique est variable;
2° Si le nombre des germes est
suffisant, le pouvoir anti¬
septique est fixe ;
3° Si on ensemence le milieu avec des doses massives, le pouvoir antiseptique augmente.
Cela tiendrait, d'après Pot¬
tevin, à ce que l'aldéhyde formique se
trouverait partielle¬
ment fixé par les globules. L'excès
d'aldéhyde formique qu'il
faudrait ajouter à la quantité fixe trouvée
dans le
casoù le
nombre des germes est suffisant,
représenterait la quantité
d'aldéhyde tixée.L'influence de la quantité n'est sans doute pas
aussi
tran¬chée pour les bactéries que pour les levures,
mais elle mérite
d'êtresignalée. Nous même, ensemençantdes
bouillons
con¬tenant Ogr 20 et 0gr 24 d'aseptol avec des voiles
circulaires de
bacille pyocyanique figé de quarante-huit heures,
mesurant
deux centimètres de diamètre, nous avons vu se produire
le développement,
tandis que nos conditionsordinaires d'expé¬
rimentation nous donnent 0gr 13commedose infertilisantede
1aseptol pour le bacille pyocyanique. C'est
bien ici le
casde
répéter avecCourmont, traitant de la stérilisation « les
anti¬
septiques sont trop infidèles pourêtre couramment
employés
parle
bactériologiste.
»Pottevin explique que si un seul microbe ne se
développe
pasdans un milieu où plusieurs gouttes de
culture donnent
!'e" a une prompte végétation, la cause en est
due à
une modification du milieu par les fermentssolubles
quesécrè¬
tent les microbes, à une véritable adaptation dece
milieu
aux besoins du végétal. Cette action, purementchimique, exige
"ne quantité pondérable de ferment soluble que ne
renferme
Pasun microbe isolé.