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Sur la déviation de certains rayons positifs (Réponse à une note de M. Moulin)

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HAL Id: jpa-00242331

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Submitted on 1 Jan 1909

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Sur la déviation de certains rayons positifs (Réponse à une note de M. Moulin)

Jean Becquerel

To cite this version:

Jean Becquerel. Sur la déviation de certains rayons positifs (Réponse à une note de M. Moulin).

Radium (Paris), 1909, 6 (2), pp.45-47. �10.1051/radium:019090060204501�. �jpa-00242331�

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normaux aussi, tandis que les doublets, anormaux

cette fois, du groupe 5970 donnent une polarisation

circulaire inconlplète, non signalée par M. J. Bec-

querel. Il faut remarquer qu’on ne peut pas attribuer

ce résultat à un défaut des quarts d’onde, car les bandes anormales a résidu de polarisation se trouvent cnca-

drées d’un côté par les raies du sodium qui ne don-

nent pab de résidu et de l’autre par les bandes 6151, normales, ne donnant aussi aucun résidu, toutes ces raies et bandes ayant des intensités du même ordre de grandeur.

Ces bandes de l’yttrium, étudiées incomplètement

par M. J. Becquerel, viennent donc ajouter un exem- ple de plus à la règle que j’ai énoncée pour les vapeurs,

et qui jusqu’à présent me paraît générale.

Avant de quitter ce sujet, je donnerai un autre ré-

sultat. Ces bandes de l’yttrium sont fournie, avec beaucoup d’autres raies d’ailleurs, par la flammc de l’arc de M. Urbain, jaillissant comme on sait sons

bas voltage (100 à 200 volts) dans l’air à la pression ordinaire, entre deux électrodes faites de la matière

qui constitue les filaments des lampes Nernst. Cet arc, surtout quand le courant est alternatif, subsiste dans

un champ magnétique de 10 à 20 000 unités, s’il jail-

lit parallèlement aux lignes de force. C’est dans ces

conditions (pie j’avais étudié ces mêmes bandes, li la

lin de l’année 1907, perpendiculairement aux lignes

de force, avant de m’occuper des fluorures et chlo-

rures alcalino-tcrreux. Cette étude, que je n’avais pas

publiée, sera reprise dans des champs plus puissants,

mais je puis dire dès maintenant que, dans ces condi- tions d’observation, ces bandes paraissent donner des quadruplets ou des doublets.

III.- M. J. Becquerel revendique pour lui l’idée de la considération de la molécule dans la cause des phéno-

mènes de Zeeman anormaux. Je ne puis le satisfaire.

J’ai signalé des corps gazeux donnant le phénomène

anormale1 et j’ai fait remarquer que les spectres étu- diés étaient des spectres de composés -2. Puis j’ai moi-

même trouvé quc pour un corps simple, l’hydrogène,

certaines raies présentent le même phénomène anor-

mal 3. J’ai constaté que précisén1ent ces raies appar- tiennent au second spectre de l’hydrogène, dont j’ayais

fait auparavant une étude détaillée4; les conclusions de ce travail altérieur étaient que ce second spectre pouvait être attribué à la molécule non dissociée. J’ai

rappelé en temps opportun, en note% cette conclusion qui modifiait sans la détruire mon idée première.

Postérieurement, M. J. Becquerel a trouvé le même phénomène anormal dans des bandes de l’yttrium5;

il rappelle que ces bandes sont connues comme étant bien caractéristiques de l’yttrium lui-même, mais il n’apporte aucune raison expérimentale pour qu’un puisse les attribuer à la molécule plutôt qu’à l’atollce.

Ce qui est propre à flI. J. Becquerel, c’est l’hypothèse d’après laquelle le phénomène de Zeentan longitudi-

nal anormal est dû à des électrons positifs, et que

ces électrons positifs peuvent acquérir un degré dc

liberté suffisant pour se manifester dans les phéno-

mènes optiques, grâce aux actions qui s’exercent entre les atomes groupés dans une même molécule.

IV.

-

Enfin, en ce qui concerne les expériences de

M. J. Becquerel dans les tubes à vide et dont il inter- prète les résultats en supposant l’existence d’elec- trons positifs libres 6, existence qui rendrait plus

vraisemblable leur intervention dans les théories du

phénomène de Zeeman, J’attendrai pour en parler

que les tentatives que j’ai faites et que je poursuis

actuellement pour observer les fails qu’il a annoncés

111’ aient donné un résultat.

[Reçu le 13 f.-vrier 1909.]

Sur la déviation de certains rayons positifs

(Réponse à une note de M. Moulin)

Par Jean BECQUEREL [Laboratoire de Physique du Muséum.]

Dans quelques notes récemment publiées, j’ai mon-

tré qu’on peut réaliser, dans un tube de Crookes,

un rayonnement positif possédant une déviabilité

magnétique comparable à celle d’un rayon ca-

thodique. L’interprétation que j’avais provisoirement adoptée, celle de l’existence d’électrons positifs li- bres, vient d’être, dans le dernier numéro du Rfc- dium 1, l’objet de quelques critiyues de la part de

M. Moulin.

1. Le Radium. 6-1909-4.

M. Moulin commence par citer la note de M. Bes-

telmeyeri et celle de M. Dufour 8, qui avaient, avant

lui, soulevé quelques objections; mais il ne dit pas

1. C. R., 146-118-229-1908.

2. C. R., 146-229-1908.

5. C. R., 146-634-1908.

1. Thèses 1906.

3. C. R., 146-685-1908.

6. Le Radium, 5-199. Voir les conclusions.

î. .Le Radiium, 5-1908-309.

8. Le Radium, 5-1908-291-306.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:019090060204501

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un seul nlot des réponses 1 dans lesquelles j’ai expli- qué pourquoi ces objections ne 111e paraissent pas suffisamment fondées. Je ne puis que regretter cette omission, certainement involontaire, mais surprenante

de la part d’un physicien qui s’intéresse à la question

et qui, de plus, est un des collaborateurs les plus

actifs du journal oit toutes mes notes et réponses ont

été publiées.

La lecturc de la note de M. lloulin laisse l’iulpres-

sion que j’ai cru démontrer d’une façon absolue ct

décinitive la production d’électrons positifs libres :

c’est une erreur que je ne puis laisser passer. Voici,

en effet, textuellement citées, les conclusions que j’ai

données :

1°) Note des comptes rendus de l’Acadéntie des Sciences, 22 juin 1908, 146-1908-1311, lignes 1 et

suivantes :

lf On peut donc réaliser un flux d’électricité posi-

tive ayant une déviabilité magnétique comparable à

celle d’un rayon cathodique.

« La seule interprétation qui ln’ait paru actuelle- ment vraisemblable est que le faisceau, dans la

région il peut être dévié, est formé non plus d’ions,

mais d’électrons positifs libres.... »

2°) Mémoire plus détaillé, Le Radium, 5-1908- J 99, 2e colonne, lignes 19 et suivantes :

« Il ne m’a donc pas paru possible d’expliquer les

résultats expérimentaux à l’aide des phénomènes

actuellement connus, et, tanl qu’une auti-e eaplica-

tion ne ser’a pas donnée, il est permis de penser que le faisceau déviré est composé, non plus d’ions, mais

d’électrons positifs libres.... »

Il me semble que les termes que j’ai employés, et

surtout les mots que je souligne ici à dessein indiquent le caractère hypothétique de l’interprétation

et contrastent, par leur modératioli et leur prudence,

avec l’idée d’affirmation absolue clue me prête

M. Moulin.

Différentes personnes, dit M. Moulin, ont maintes fois observé une déviation des rayons canaux sur un

tube appartenant au Laboratoire de physique du Col- lège de France. Je suis très heureux de savoir que

plusieurs physiciens ont observé une déviation magné- tique de rayons positifs, car mes expériences ne

resteiil plus isolées et se trouvent confirmées. Toute- fois M. Moulin, est très sobre de détails sur l’expérience

à laquelle il fait allusion, et j’aurais aimé à connaitrc tout au moins le sens et l’ordre de grandeur de la

déviation des rayons; je ne puis, pour ma part, rai-

sonner sans ces indications, mais je remarque cepen- dant que M. Moulin admet et aftirnte, sans auclllle discussion, que dans son expérience les rayons déviés

sont des rayons canaux : n’est-ce pas justement la question à résoudre? S’il peut démontrer que les rayons déviés qu’il obtient sont bien sur tout leur

1. Le Radium, 5-1908-329-356.

trajet des rayons canaux ordinaires, et que, d’autre

part, les phénomènes qu’il observe sont identiques à

ceux que j’ai décrits, je serai le premier a dirc que M. Moulin aura eu le mérite d’élucider cette impor-

tante question.

Mais, pour l’instant, le problème n’est pas aussi

simple. M. Moulin parle de déviation très nette dcs rayons canaux : n’aurait-il donc observé qu’un seul

faisceau positif? Dans mon expérience j’ai deux fais-

ceaux positif qui sont passés au milieu de l’anneau

formant catllode secondaire : l’un n’est pas, ou du moins n’est guère déviable, et paraît présenter les propriétés habituelles des rayons canaux; l’autre est très déviable et est absolument séparé du premier par

un champ magnétique faible. Il m’avait paru logique duc distinguer ces deux rayons et de penser que si l’un d’eux est un rayon canal, l’autre pourrait bien étl’c

dînèrent.

M. Moulin fait observer que les centres peuvent perdre leur charge sur une partie de leur trajectoire

au voisinage de la cathode. En résulte-t-il pour cela

une plus grande déviation sous l’influence d’un aimant?

J’en suis d’autant moins certain que, si j’ai bien com- pris le mémoire de M. Wien (cité par M. Moulin), la

perte de la charge diminue la déviation des rayons

canaux :

«

...

Es treten vielmehr alle Ablenkungen von der geraden Richtung stetig bis zu eiiiem gröBten 13etra,,e

auf. Die gröBte Ablenkung ist dieselhe, die ein posi-

tives Atom des Gases bei der Geschwindigkeit erfahren vvürde, die es unter Beschleunigung der vollen Entla-

dungsspannung erlangt 2. »

Il ne faut pas perdre de vue que, pendant que les rayons ne sont plus chargés, le champ magnétique ne

les dévie pas. On peut, il est vrai, supposer que les rayons se trouvent chargés à l’endroit l’on fait agir

le champ, tandis qu’ils ont perdu leur charge dans les

autres régions, mais cela n’explique encore pas la grande déviabilité. En effet, supposons les rayons

composés d’ions d’hydrogène partant du repos; pour obtenir la déviation que j’ai observée, il faudrait qu’ils

aient parcouru seulement, dans l’état de charge,

1 2000 de la chute totale de potentiel au-dessus de la cathode secondaire (voir mon mémoire3) : c’est un

résultat qui me semble inadmissihle si l’on produit

le champ précisélnent contre cette cathode. Si cepen- dant il en était ainsi, c’est-à dire si les rayons étaient restés déchargés pendant la presque totalité de leur parcours, ils n’auraient jamais une f’orce vive sufff-

sante pour produire la tache lumineuse du verre et pour exciter la phosphorescence de la willémite aussi

1. Le Radium, 5-1U08-196 (§ 9 et § 10).

2. W. WIEN, Ann, r/. Phys., 27-1908-1025, lignes 4et suiv.

Voir aubsi Le Radium, 6-1909-16-17.

3. Le Radium, 5-1908-199, 1re colonne lignes 23 et suivantes.

(4)

47

bien que ceux qui eut conservé leur charge sur tout

le parcours et que l’on voit à côté d’eux.

Suivant QI, lliiilin, ce n’est qu’après avoir traversé la cathode que les centres ont acquis la vitesse cor-

respondant à la chute de potentiel totale. Tel n’est pas

mon avis : ce n’est pas a jmès avoir traversé la cathode que la vitesse est la plus grande, c’est à la cathode

même, car ensuite les rayons sont dans un champ ré-

sistant s’ils sont chargés, ou dans un champ neutre

s’ils perdent leur charge. En tout cas, après avoir

traversé la cathode, ils ne peuvent que se ralentir.

M. Mouhn fait encore observer qu’aux environs de la cathode secondaire le champ électrique doit vatier

par l’approche d’un aimant. Ceci est parfaitement

exact et, en lisant mes notes, le lecteur pôurra- aisé-

ment constater que j’ai pensé à cette interprétation,

et que je l’ai examinée avec soin l : j’ai même montré

expérimentalement, par des observations très simples.

que la modification du champ électrique, d’ailleurs

très petite, dévie les rayons positifs dans le sens con-

ltaire au sens observé pour le faisceau très dé-

viabme. L’influence dont parle M. Moulin a donc poLlh effet d’atténuer, et non d’augmenter la déviation, et, par conséquent, elle est en faveur de l’hypothèsc que

j’ai émis.

Il y a cependant une objection assez grave à l’ly-po-

thèse des électrons positifs, et il est curieux qu aucun

de mes contradicteurs ne paraisse l’avoir ren1arquée.

Comment se fait-il, si l’on a affaire à des é’ectrons

positifs, que ces électrons se transforment et donnent naissance à un faisceau non déviable sitôt qu’ils sont

sortis de l’atmosphère de corpuscules cathodiques ?

Je n’ai pas résolu la question ; j’ai seulement exprimé

il ce sujet quelques idées d’après lesquelles je ne vois

pas dans cette difficulté une raison suffisante pour rejeter l’hypothèse des électrons positifs 1.

J’ai eu déjà à maintes reprises l’occasion de dire que cette hypothèse ne repose pas sur une seule expé- rience, mais est basée sur un ensemble de faits éta-

blis dans des voies différentes?. Il n’y a pas seule- ment un faisceau positif déviable dans les gaz raréfiés,

il existe aussi, en magnéto-optique, un effet de sens

contraire au phénomène découvert par :B1. Zeeman, et il ne faut pas oublier le vieux phénomène de Hall.

Sans doute, l’hypothèse des électrons positifs n’est

pas nécessaire, mais elle est utile, parce qu’elle seule rapproche aujourd’hui tous ces faits, de même que

l’hypothèse des électrons négatifs est seule parvenue à grouper les phénomènes qui s’étaient trouvés connus

les premiers.

Dans tous les cas, l’hypothèse des électrons négatil’s, quelle que puisse être la part de vérité qu’elle ren- ferme, aura dans ces derniers temps soulevé plus

d’une controverse : n’est-ce pas un des meilleuus rôles de l’hypothèse? J«espère que la question ne se

bornera plus iiiainlenant à des discussions sur un

même travail d’un seul auteur, mais que les physi-

ciens qui s’intéressent à ce problème (et ils se révè-

lent de plus en plus nombreux) préféreront contribuer

aux progrès de la science en réalisant dans cette voie des expériences nouvelles. L’hypothèse si discutée aujourd’hui sera peut-être abandonnée demain, su-

bissant le sort de tant d’autres, mais elle aura au

moins servi à guider les premières recherches dans

un domaine encore inexploré : ce résultat, je l’espère,

on ne le contestera pas.

[Reçu le là lévrier 1909.]

MÉMOIRES TRADUITS

Nature des particules 03B1 des substances radioactives

Par E. RUTHERFORD et T. ROYDS

[Laboratoire de physique de l’Université de Manchester.]

Les résultats expérimentaux obtenus pendant ces

dernières années ont puissamment contribué à faire

admettre que la particule a est un atome d’hélium chargé ; toutefois il a paru jusdu’ici très difficile d’en

fournir une preuve directe. Dans un travail récent, Rutherford et Geiger’ ont donné une nouvelle confirma-

L Le Radium, 5-1908-198, culonne, lignes 24 et sui, alltes.

2 RUIHERFORD et GERGER. Le Radium. 5-1908-257-264.

tion de l’exactitude de cette hypothèse. Ils ont compte

le nombre de particules x émises par un gramme de radium et ont détermine la charge d’une particule.

Les valeurs de plusieurs quantités radioactives calcu-

l. Le Radium, 5-1908-199 (S 13 et § 11.

2. Voir à ce sujet Le Radium, 5-1908-360, /lrp colonne.

lignes 41 et suivantes.

3. Mémoire présente à la Philosophical Society of Man-

chester.

Références

Documents relatifs

RECOMBINAISON COLONNE ENTRE IONS POSITIFS ET ÉLECTRONS DANS L’AZOTE Par Pierre MARIN et Bang VO-XUAN,.. Laboratoire de Physique de l’École Normale

viées ; mais, si l’on approche l’aimant du tube, la dé- viation des taches vertes augmente et la déviation du faisceau canal rlÏ1ninue en même temps qu’il se

sens que celle des rayons cathodiques, on ne peut attribuer à la même cause la déviation de l’autre faisceau positif, puisque cette déviation a lieu en

naireque si l’on fait agir cet aimant sur la cathode cf, figure 1, ou au-dessus de cette cathode, c’est-à-dire dans la région où prennent naissance les centres

la cathode c, l’effet, qui change de sens en même temps que le champ magnétique, peut s’expliquer par la déviation d’un flux positif venant de la direction

au sens du courant dans la bobine qui produit le champ ; en même temps la formation de ces couples particuliers est favorisée par le champ magnétique. Une fois

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de We à celle de l’état fondamental, mais, sauf cas exceptionnels, inférieure à l’énergie d’ionisation Wi), qui ne peut cc absorber » sous forme