• Aucun résultat trouvé

La fonction de Weierstrass n'est nulle part dérivable

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "La fonction de Weierstrass n'est nulle part dérivable"

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

La fonction de Weierstrass n'est nulle part dérivable

Théorème (Weierstrass). La fonction dénie parf :=x7→f(x) =

+∞X

n=0

sin 2πNnx cn (où N est entier pair et 1 < c < N

1 + 6π) est continue sur R, mais n'est nulle part dérivable

Ce résultat découle du lemme suivant :

Lemme. Sif est dérivable ena, et si(xn)et(yn)sont deux suites convergeant vers atelles que pour toutn,yn ≤a≤xn etyn < xn, alors lim

n→+∞

f(xn)−f(yn)

xn−yn =f0(a). Démonstration. Si f est dérivable en a, c'est que (au voisinage de a), on peut écrire f(a+ε) =f(a) +εf0(a) +εh(ε), où hest une fonction telle quelim

0 h= 0. On a donc, en posantxn=a+αn et yn=a−βn (avec αn et βn positifs),

f(xn)−f(yn) xn−yn

= (αn+βn)f0(a) +αnh(αn) +βnh(βn) αn+βn

=f0(a) +rn, avecrn= αnh(αn) +βnh(βn)

αn+βn ; on a|rn| ≤ αn|h(αn)|

αn+βn +βn|h(βn)|

αn+βn ≤ |h(αn)|+|h(βn)|, ce qui montre quelimrn = 0, et donc le lemme.

Démonstration du théorème. f est continue en tout point, car c'est une série de fonc- tions continues convergeant normalement (en eet, elle est majorée en valeur absolue par une série géométrique). On va montrer (par l'absurde) que f n'est pas dérivable en a (xé quelconque), en construisant deux suites xn et yn respectant les condi- tions du lemme, et telles que f(xn)−f(yn)

xn−yn > Cn (avec C > 1), ce qui montrera que f0(a) n'existe pas. Posons kn égal au plus grand entier (relatif) aNn+ 1/4π, et xn = 4kn+ 5

4Nn , yn = 4kn1

4Nn . On vérie aisément (par dénition de kn) que yn ≤a < xnet que xn−yn = 3/2Nn 0; il reste donc à évaluertn = f(xn)−f(yn)

xn−yn . On a tn =

X+∞

k=0

fk(xn)−fk(yn)

xn−yn , avec fk(x) = sin 2πNkx

ck . Pour k > n, on aura fk(xn) = sin(Nk−n(2πkn+ 5π/2)) = 0, puisque N est pair, et de même fk(yn) = 0; pour k = n, on voit aisément que fn(xn) = 1 et fn(yn) = −1 donc nalement tn = 2

cn(xn−yn) +

n−1X

k=0

fk(xn)−fk(yn)

xn−yn , et tn 12(N/c)n

n−1X

k=0

|fk(xn)−fk(yn)|

xn−yn . Or le théorème des accroissement nis montre que |fk(xn)−fk(yn)|

xn−yn =|f0(cn)| (avec yn < cn< xn), et donc que |fk(xn)−fk(yn)|

xn−yn = 2π(N/c)k|cos(2πNncn)| ≤2π(N/c)k; on en déduit quetn (N/c)n/3−n−1P

k=0

2π(N/c)k = (N/c)n

3 2π(N/c)n1

(N/c)1 ; la condi- tionc < N

1 + 6π implique alors que la suite tn diverge, et donc nalement que f n'est pas dérivable en a (Remarque : la condition donnée sur c est en fait bien trop forte : on démontre par exemple queN = 4 et c= 4/3 convient également, mais ce résultat découle de majorations plus nes et plus délicates).

Références

Documents relatifs

L’objet de ce problème est de construire une fonction définie sur [0, 1] qui soit continue sur [0, 1] et dérivable en aucun point de [0, 1].. On construit f comme la limite d’une

On suppose pour se fixer les idées que f n est croissante sur I n,k (démonstration semblable dans le cas inverse)... Cette dernière égalité se vérifie sur les graphes, et se

Montrer que les propriétés suivantes sont

Un sujet classique qui requiert une bonne connaissance de la fonction exponentielle et des fonctions en général (dérivation, théorème des valeurs intermédiaires notamment)..

L’ensemble des fonctions continues nulle part dérivables contient une intersection dé- nombrable d’ensembles U ε,n , ce qui permettra de conclure par le théorème de

des tensions des récepteurs placés en série est égale à la tension entre les bornes du.. Aide : bien lire l’écran pour placer l’appareil

Puis on perturbe cette premi`ere fonction en lui ajoutant une autre sinuso¨ıde, de p´eriode 5 fois plus petite, et d’amplitude 2 fois moins grande ; cette deuxi`eme fonction, not´ee f

le théorème de convergence monotone (sans utiliser le lemme de Fatou)2.