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Rappels sur la transformée de Fourier

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

M2 MSV S. Martin, B. Grec, Y. Penel

Université Paris Descartes Modélisation déterministe en sciences du vivant

Examen

L'examen est prévu pour une durée de 2 heures. Les documents ainsi que les téléphones, calculatrices et ordinateurs sont interdits.

Les questions de l'examen sont en partie indépendantes, et peuvent être résolues en admettant les résultats des questions précédentes.

Pour u∈ S(R), on pose

Fu(ξ) = ˆu(ξ) = Z

R

e−i ξ xu(x) dx, F−1u(x) = 1 2π

Z

R

ei ξ xu(ξ) dξ.

De plus, on rappelle que, pourv(ξ) =e−κξ2, on a

F−1v(x) = 1

√4πκe−x2/4κ.

Rappels sur la transformée de Fourier

Soientc≥0,α≥0,β ≥0,γ≥0,u0une fonction dénie surRetv0∈[0,1]. On considère le problème EDP / EDO suivant :





tu(t, x) +c∂xu(t, x)−α∂xxu(t, x) = −βu(t, x) +γv(t), t >0, x∈R, v0(t) = −v(t) +v(t)(1−v(t)), t >0,

u(0, x) = u0(x), x∈R,

v(0) = v0.

I. Détermination de la solution de l'EDO.

(a) On s'intéresse au comportement de la variable d'état t7→v(t)solution de l'EDO (v0(t) =−v(t) +v(t)(1−v(t)),

v(0) =v0. (1)

Donner une interprétation à chacun des termes présents dans l'EDO (1).

Correction : L'EDO (1) présente une compétition entre deux dynamiques antagonistes : d'un côté, le terme−v(t) traduit une décroissance exponentielle vers0 (Malthus) ; d'un autre côté, le terme +v(t) 1−v(t)

correspond à une croissance de type logistique vers la capacité d'accueil maximale (Verhulst).

(b) Montrer que le problème de Cauchy associé à la variable d'étatv est bien posé pour toutv0∈[0,1]. Correction : PosonsF :y7→ −y2 de sorte que le problème de Cauchy (1) se récrive :

(v0(t) =F v(t) , v(0) =v0.

La fonctionF est de classeCsurR(car polynomiale) et est donc continue et lipschitzienne par rapport à la variable d'état. D'après le théorème de Cauchy-Lipschitz, le problème de Cauchy admet une unique solution v :I →Rpour un certain intervalle maximalI⊂Rcontenant0.

Remarques : La fonction à considérer pour l'application de Cauchy-Lipschitz est bien une fonction par rapport à la variable d'étatv et non la fonction du tempst7→ −v(t) +v(t) 1−v(t).

(c) Déterminer la solution de l'EDO (1) en fonction detet de v0.

Correction : Considérons tout d'abord le casv0= 0. Par unicité, la solution du problème de Cauchy vautv(t) = 0. Pour v0 >0, la solution v ne peut s'annuler (car les trajectoires ne se croisent pas d'après le théorème de Cauchy- Lipschitz). Ainsi, on a :

(1) ⇐⇒ −v0(t)

v(t)2 = 1 ⇐⇒ 1 v(t)− 1

v0 =t−0 ⇐⇒ v(t) = v0

1 +tv0 pour toutt >−v1

0.

(2)

Dans la suite du problème, on se place dans le casγ= 0. II. Détermination de la solution de l'EDP.

(a) En supposant que uet toutes ses dérivées admettent, à tout instant, des transformées de Fourier par rapport à la variable d'espace, déterminer le problème de Cauchy vérié par (t, ξ) 7→ u(t, ξ)ˆ , la transformée de Fourier de u. Justier les étapes qui conduisent à l'écriture de ce problème.

Correction : Par linéarité de l'opérateur de Fourier, on déduit de (1) que la fonction t 7→ u(t, ξ)ˆ est solution du problème de Cauchy

(∂tu(t, ξ) =ˆ −(icξ+αξ2+β)ˆu(t, ξ), ˆ

u(0, ξ) = ˆu0(ξ). (II)

(b) Résoudre ce problème de Cauchy, i.e. déterminer(t, ξ)7→u(t, ξ)ˆ en fonction de la donnée initiale du problème.

Correction : Le problème de Cauchy (II) est une EDO linéaire qui se résout explicitement : ˆ

u(t, ξ) = ˆu0(ξ)e−(icξ+αξ2+β)t. (III)

(c) En déduire la solution(t, x)7→u(t, x)du problème de transport-diusion-réaction en fonction de la donnée initiale du problème.

Correction : Posons tout d'abord G(ξ) = e−αξ2t. D'après le rappel, la transformée de Fourier inverse de G est donnée par :

F−1G(x) = ex

2

4αt

4παt. Appliquons ensuite la transformée de Fourier inverse à l'expression (III) :

u(t, x) = e−βt

Z

R

eixξ0(ξ)e−(icξ+αξ2)tdξ= e−βt

Z

R

ei(x−ct)ξ0(ξ)e−αξ2t

=e−βtF−1[ˆu0G] (x−ct) =e−βt u0∗ F−1G

(x−ct)

=e−βt Z

R

u0(x−ct−y) ey

2

4αt

4παtdy. (IV)

III. Estimations.

(a) Montrer que siu0∈L(R), alors on a, pour toutt≥0,

ku(t,·)kL(R)≤ ku0kL(R)e−βt. Correction : Siu0∈L(R), en majorantu0 dans (IV), on obtient :

|u(t, x)|6e−βtku0kL(R)

Z

R

ey

2

4αt

4παtdy

| {z }

=1

.

Le second membre étant indépendant de x, on peut prendre le sup sur tous les x ∈ R à gauche, ce qui fournit l'estimation souhaitée.

(b) Montrer que siu0∈L1(R), il existe une constanteC telle que l'on a, pour toutt >0, ku(t,·)kL(R)≤ C

√te−βt.

Correction : Siu0∈L1(R), en majorant l'exponentielle de l'intégrale dans (IV) par1, on obtient :

|u(t, x)|6 e−βt

√4παt Z

R

|u0(x−ct−y)|dy= e−βt

√4παt Z

R

|u0(z)|dz.

En posantC=1

4παku0kL1(R), on déduit l'estimation souhaitée.

(c) Montrer que siu0∈L2(R), il existe une constanteC telle que l'on a, pour toutt >0, ku(t,·)kL2(R)≤ ku0kL2(R)e−βt.

(3)

Correction : Siu0∈L2, par l'identité de Parseval (au début et à la n du calcul), il vient : kuk2L2(R)= 1

2πkˆuk2L2(R) (III)

= e−2βt

Z

R

|ˆu0(ξ)|2e−2αξ2t

| {z }

61

dξ6e−2βt

Z

R

|ˆu0(ξ)|2dξ6e−2βt

2π kˆu0k2L2(R)=e−2βtku0k2L2(R). IV. Schéma numérique.

On s'intéresse au problème de transport-diusion-réaction sur un domaine borné :

tu(t, x) +c∂xu(t, x)−α∂xxu(t, x) = −βu(t, x), t >0, x∈(0,1), u(0, x) = u0(x), x∈(0,1),

u(t,0) = u(t,1) = 0, t >0.

(5)

On se restreint à l'intervalle de temps[0, T]. On se donne deux entiers non nulsM et N. On dénit alors les pas de temps et d'espace par

∆t= T

M et ∆x= 1

N.

On procède à une subdivision de l'intervalle de temps[0, T]enM sous-intervalles de durée∆t, en posanttn =n∆t t0= 0< t1= ∆t < t2= 2∆t < . . . < tM =M∆t=T.

On procède de même à une subdivision du domaine en espace [0,1] en N sous-intervalles de longueur ∆x, en posant xi= (i−1)∆x

x1= 0< x2= ∆x < . . . < xN+1=N∆x= 1.

Plutôt que de déterminer la solution (t, x)7→u(t, x) de l'EDP (5), nous allons chercher à construire une suite(uni)i,n qui dénit une approximation discrète de la solution :

uni 'u(tn, xi), et on notera

Un :=

 un2

...

unN

les inconnues du problème discret associé (notons que, par les conditions aux limites,un1 =unN+1= 0).

(a) Proposer un schéma explicite. Discuter les avantages et les inconvénients d'un tel schéma.

Correction : On construit un schéma explicite pour (5) en approchant chacune des dérivées partielles :

tu(tn, xi)≈un+1i −uni

∆t , ∂xu(tn, xi)≈ uni −uni−1

∆x , ∂2xxu(tn, xi)≈uni+1−2uni +uni−1

∆x2 . En particulier, l'approximation choisie pour∂xutient compte du fait quec >0. Le schéma s'écrit alors :

un+1i =uni −c∆t

∆x(uni −uni−1) +α∆t

∆x2(uni+1−2uni +uni−1)−β∆tuni.

Ce schéma est explicite donc ne nécessite aucun surcoût de calcul autres que les opérations algébriques standards pour calculer le second membre. Cependant, pour des raisons de stabilité, il est nécessaire de limiter le pas de temps en imposant∆t=O(∆x2), ce qui est très coûteux pour obtenir un niveau de précision acceptable. Typiquement, pour N = 100, il faut eectuerM =O(104)itérations en temps.

Remarques : La caractéristique d'un schéma explicite est que l'on peut directement exprimer l'inconnue au temps n+ 1en fonction de l'inconnue au tempsn. Approcher les dérivées spatiales en prenant en compte les inconnues au tempsn+ 1 rend donc le schéma implicite.

L'équilibre à considérer en analyse numérique est celui entre la précision (qualité de l'erreur commise entre le solution exacteu(tn, xi)et son approximation uni) et l'ecacité (temps de calcul). Ce que l'on gagne d'un côté, on le perd de l'autre.

(b) Le schéma de Crank-Nicholson est déni ainsi : un+1i −uni

∆t +c 2

uni −uni−1

∆x +un+1i −un+1i−1

∆x

!

−α 2

uni+1−2uni +uni−1

∆x2 +un+1i+1 −2un+1i +un+1i−1

∆x2

!

+βun+1i = 0, (6) avecun+11 =un+1N+1= 0.

Montrer que la solution numérique vérie la relation

AUn+1=b(Un),

(4)

oùAest une matrice que l'on déterminera, b(Un)est un vecteur qui dépend deUn. On exprimerab(Un)en fonction

deg(Un) =

 0 un2 un3 ...

unN−1

et d(Un) =

 un3 un4 ...

unN 0

 .

Correction : Le schéma de Crank-Nicholson se récrit : un+1i

1 + c∆t

2∆x+α∆t

∆x2 +β∆t

− α∆t

2∆x2un+1i+1 − c∆t

2∆x+ α∆t 2∆x2

un+1i−1

=uni

1− c∆t

2∆x−α∆t

∆x2

+ α∆t 2∆x2uni+1+

c∆t

2∆x+ α∆t 2∆x2

uni−1,

pour touti∈ {2, . . . , N}. En regroupant les égalités pour tout i, on peut écrire matriciellementAUn=b(Un)où :

• Ai,i= 1 +2∆xc∆t +α∆t∆x2 +β∆t;

• Ai,i+1=−2∆xα∆t2;

• Ai,i−1=− 2∆xc∆t +α∆t2∆x

;

• b(Un) = 1−2∆xc∆tα∆t∆x2

Un+2∆xα∆t2d(Un) + 2∆xc∆t +2∆xα∆t2

g(Un).

Remarques : Il ne sut pas de mettreun+1i d'un côté et tout le reste de l'autre : il y a en eet d'autres termes au tempsn+ 1.

Le système matriciel à écrire l'était sur le vecteurUn+1 qui contient tous les termes en espaceun+12 , . . . ,un+1N et pas seulement les trois termes enn+ 1présents dans l'expression (6).

V. Bonus. Qui était Alan Turing ?

Correction : Alan Turing était un mathématicien britannique du XXe siècle (19121954) qui fut l'un des pionniers de l'informatique. Il fut également un acteur de la seconde guerre mondiale par ses travaux en cryptographie. A la n de sa courte vie, il s'est intéressé à la morphogénèse.

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