Prolongement de la transformée de Fourier à L 2
Pierre Lissy June 3, 2010
Lemme 1. La transformée de Fourier envoieL1∩L2 dansL2 de manière isométrique.
Proof. C'est le point délicat. On prend dans le Rudin. On considèreg(x) =f∗f¯(−x). Commef etf¯(−x)sont des éléments de L1,g reste un élément deL1 qui plus est borné presque surement puisque par Cauchy-Schwarz on a|g(x)|6||f||22. On démontre de plus quegest continue. En eet, sifn est continue à support compact et approximef, quegnest une suite de fonctions continues à support compact approximantf(−x),¯ on a que|fn∗gn−f∗g|(x) = (fn∗(gn−g)−(f−fn)∗g)6
||fn||2||gn−g||2+||g||2||f −fn||qui tend bien vers0 Posons alors H(t) = e−|t|, et dénissons hλ(x) = R
RH(λt)eitxdt. On démontre aisément que ceci donne hλ(x) = p
2/πλ/(λ2+x2). Notamment R
R(hλ) = 1. De plus, calculons g ∗ hλ(x) = RR
f(y)H(λt)eit(x−y)dtdy =R
H(λt)dtR
RH(λt)bg(t)eixtdt. Notamment en 0 on obtient g∗hλ(0) =R
H(λt)bg(t)dt. Mais en appliquant le théorème deconvergence monotone quandλ→0 àH(λt)on voit que la limite quandλtend vers0de cette quantité est justementR
Rbg(t)dt. Mais bg=b(f)b( ¯f(−x)) =|fb(x)|2, d'oùg∗hλ(0)→ ||fb||22. Il reste à remarquer queg∗hλ(0)→g(0) =||f||22. En eet,hλ est une approximation de l'unité etgest continue, o na donc ce qu'on veut par notre lemme qui dit quef∗hλ CVU versf.
On obtient bien quefb∈L2 et de plus on a l'égalité de Parceval.
On peut alors appliquer le théorème de prolongement des applications linéaires et prolonger la transformée de Fourier àL2en une application linéaire continu de même norme. De plus elle reste trivialement une isométrie: six∈L2, on approchexpar des éléments deL1∩L2 xn, qui vérient
||F(xn)||=||xn||, en faisant tendrenvers∞par continuîté deF on obtient bien||F(x)||=||x||. En fait, il est remarquable que ceci permette de conclure queF est maintenant un isomorphisme deL2.
1. F est injective c'est évident.
2. L'image de F est fermée. En eet, si y ∈ Im(F¯ ). Alors il existe des xn ∈ L2 tels que T xn → y. Notamment, la suite des T xn est de Cauchy donc pour tout ε > 0, il existe N tels que n, m > N implique ||T xn−T xm|| 6 ε. Mais évidemment ceci implique que
||xn−xm||6εet doncxn est elle-même de Cauchy dans l'espace complet L2, elle converge donc vers un certainxet par continuitéT xn →T x=y.
3. L'image de F est dense. La raison la plus simple est qu'on sait que par inversion de la transformée de Fourier on envoie Wiener SUR Wiener et que Wiener est dense dansL1∩L2. D'où le résultat.
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