C H . S TURM
Optique. Recherches d’analise sur les caustiques planes
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 16 (1825-1826), p. 238-247
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Dans le deuxième cas ;
c’est-à-dire,
siS’=S"=S,
il est vhi-ble
qu’alors
lestriangles rectangles
BPC et APC auraient mêmesomme
d’angles
T. Jeprends PN=PB,
pour avoir letriangle
CPNégal
à CPB.Ainsi, désignant
par 2D-03B4 la somme desangles
dutriangle ACN, j’aurai T+(2D-03B4)-2D=T,
d’ou03B4=0;
et par- tant, voilà encore untriangle
ACNqui
a 2D pour la somme deses
angles.
Considérez toutceci ,
ausurplus,
velut0153gri
somnia.Paris,
le 15 novembre I825.OPTIQUE.
Recherches d’analise
surles caustiques planes.
Par M. CH. STURM.
M. Gergonne ,
par ses derniers travaux surl’optique analitique,
en a
porté
lesprincipes
auplus
hautdegré
desimplicité
et d’élé-gance
qu’ils puissent
atteindre. II amontré ,
enparticulier ,
par diversexemples,
avecquelle
facilité la théoriegénérale qu’il
a éta-blie conduit à tous les résultats
déjà
connus. Cette nouvelle théo-rie, purement analitique,
devant suffire pour rendre compte de tous lesphénomènes
que la réflexion et la réfraction ordinairepeuvent offrir,
il m’aparu à
proposd’y
rattacherquelques propriétés gé-
nérales des
caustiques planes qui
ontbeaucoup occupé
lespremiers investigateurs
de ces sortes de courbespropriétés qui
n’ont encoreété démontrées
jusqu’ici
que par la méthode mixte etimparfaite
239
des infiniment
petits,
etqui
méritent d’êtrereproduites
etgénérali-
sées dans le
langage qui
convient à l’état actuel de la science. Je me propose, entre autreschoses ,
de faire voir que toutecaustique,
pou-vant
toujours
être considérée comme unedéveloppée,
estconséquem-
ment rectifiable. Sous le
point
de vue de l’utilitéphysique ,
cette pro-priété
descaustiques
n’est pas sansquelque importance ,
en cequ’elle
peut
donner la mesure de l’intensité de la lumière aux différenspoints
de ces sortes de courbes. On
conçoit ,
eneffet,
que les arcs de caus-tiques qui reçoivent
uneégale quantité
de rayons lumineux sont d’autant moins éclairésqu’ils
ontplus
delongueur. Mais ,
avantd’exposer
les formules relatives à cetterectification , je
donneraid’abord celles
qui
établissent une relation entre leslongueurs
desrayons incidens et réfractés
correspondans , prises,
l’une etl’autre , depuis
lepoint
d’incidencejusqu’à
ceux où ces rayons touchent leurscaustiques respectives.
Cesélégantes formules,
dont la recher-che
première paraît
due à JeanBernouilli,
renfermentimplicite-
ment
celles qui
servent à déterminer lesfoyers
des miroirs et len- tilles de touteespèce ;
elles ofrent en outre , leplus souvent , le
seul moyen
praticable
pour construire parpoints
lescaustiques
donton
s’occupe ,
et pourparvenir
ainsi à une connaissance exacte ouapprochée
de lafigure
de ces sortes decourbes ;
comme on peut le voir parplusieurs exemples
consignés
dans l’Analise desinfini-
ment
petits
duMarquis
del’Hôpital,
et par un mémoire dePetit
inséré dans le II.e volume de la
Correspondance sur
l’écolepoly- technique.
Pour
parvenir
au but quej’ai
en vue,je
dois d’abordrappeler
sommairement la théorie des
caustiques planes
de M.Gergonne.
Cette théorie se réduit
simplement
à ceque, à chaque trajectoire
orthogonale
des rayonsincidens,
ilrépond toujours
unetrajectoire orthogonale
des rayonsréfractés,
telle que, dequelque point
dela courbe
séparatrice
des deux milieux que l’on mène des norma-les aux deux
trajectoires ,
leslongucurs
de cesnormales .
seront240 CAUSTIQUES
respectivement
entre elles dans lerapport
constant du sinus dlin-cidence du sinus de
réfraction.
On conclut de là immédiatement que
(X,Y)
étant lepoint d’in-
cidence, (x,y), (x’,y’)
lespieds
des normales abaissées de cepoint
sur les deux
trajectoires ,
et lerapport
constant de 03BB à 03BB’ celui de leurslongueurs;
en posanton aura les
quatre équations
dont la dernière ’est
comportée
par les trois autres.Puisque
ceséquations n’équivalent qu’à
troisseulement,
et qued’ailleurs chacune des trois courbes se trouve déterminée par les deux autres. il s’ensuit que , des six variables
X, Y, x, y, x’, y’,
une seule doit êtreregardée
commeindépendante.
Prenons Xpour
telle ,
et posonsnous aurons
(*)
Voy.
la page 66 duprésent
volume.24I
Différentiant
alors les trois dernièreséquations
sous cepoint
de vue,en ayant
égard
à cesrelations,
il viendramettant ensuite dans la dernière les valeurs de dx dX et
dx’ dX,
ti-rées des deux
qui
laprécèdent,
on auraCela
posé,
les axes des coordonnées n’étantsimplement assujet-
tis
qu’à
êtrerectangulaires
et pouvant d’ailleursavoir ,
sur leplan
des trois
courbes
une situationquelconque ;
il nous estpermis
de supposer, pour
simplifier
un peu cerésultat, qu’on
apris
pourorigine
lepoint
d’incidence( X, Y),
endirigeant
les axes des -x et
des y, respectivement
suivant latangente
et la normale à la courbeséparatrice
en cepoint.
On aura ainsi Y= o,P=0;
etsi ,
en outre, ondésigne
par R le rayon de courbure de cetteséparatrice
en cepoint ,
on auraQ==- I R; au moyen de quoi
l’équation (4)
deviendrasimplement
Tom. XVI. 32
242 CAUSTIQUES
Désignons
par(S)
la courbeséparatrice ,
par(T) , (T’)
les deuxtrajectoires ,
par(C), (C’)
leursdéveloppées respectives lesquel-
les ne sont autre chose qne les
caustiques
formées par les rayons incidens et réfractés.Soient 03BBk,
M leslongueurs
desnormales abaissées
respectivement
sur les deuxtrajectoires (T), (TI) ;
soient(t), (t’)
lespoints
ou ces normales touchent les caus-tiques (C), (C’);
et soientd,
d’ les distances del’origine
à cesdeux
points;
soient enfin r, r’ les rayons de courbure des deuxtrajectoires ,
pour lespoints (x , y), (x’, y’).
Prenons pour
angle
des coordonnéespositives
celuidans lequel
se trouve situé le
point (t)
de lacaustique (C) ;
et remarquons que le rapport de À à )/ pouvanttoujours
êtresupposé
aussi voi-sin de
l’égalité qu’on voudra ,
il s’ensuit que lacaustique (CI)
peutêtre
supposée
indéfiniment voisine de lacaustique (C) ,
sans pour-tant se confondre avec
elle ; auquel
cas lepoint (tl)
se trouveratrès-voisin de
(t)
etsitué,
commelui ,
dansl’angle
des coor-données
positives.
Remarquons présentement
que , les deuxtrajectoires (T) , (T’)
étant liées entre
elles,
mais d’ailleursarbitraires,
l’une etl’autre,
on peut
toujours
faire passer l’une d’elles par unpoint donné, pris
comme on voudra. On peut donc supposer lepoint (x, y)
de
(T)
situé entre lepoint (t)
etl’origine,
et siprès
de ce dér-nier
point qu’on voudra ;
etalors ,
à raison de la presqueégalité
des deux nombres
et 03BB’,
lepoint (x’, y’)
se trouveraégale-
ment situé entre le
point (tl)
etl’origine.
En
conséquence
ou aura243
Des
quatre équations (8,
9 ,8/, 9’)
on tirerad’où on
conclura,
à l!aide deséquations (7, 7/)
et par
conséquent
ou, en vertu des
équations (6, 6’)
Substituant toutes ces diverses valeurs dans
l’équation (5) elle
de-Tiendra
244 C A U S T Q U E S
mais
(6,6’)
donc,
ensubstituant,
etremplaçant
I-Cos.2(R,d)
etI-Cos.2(R,d’)
par
Sin.2(R,d)
etSin.2(R,d’)
mais on a
donc finalement
Ainsi étant donné le rapport de A à 03BB’
qui
est celui du sinus d’incidence au sinus deréfraction
lacaustique
des rayonsinci-
dens et la courbe
séparatrice,
et par suite le rayon decourbure
245
R de cette derrière en chacnn de ses
points (*) ;
onpourra , à
l’aide de cette dernière
équation,
déterminer tant depoints qu’on
voudra
de lacaustique
des rayons réfractés.Si la
ligne séparatrice
était uneligne droite,
on auraitR=~,
et
l’équation
deviendraitsimplement
d’où l’on voit
q -’alors d
et d’ devraient constamment être de mêmesigne.
Dans tons les autres cas , il faudra serappeler
que la for- mulegénérale
suppose que lespoints (t), (Ii)
sont tous deux si-tu es dans la concavité delà
séparatrice,
et varierconséquemment les signes
de d et dl suivant la situation despoints
que l’on consi- dérera sur l’une et sur l’autrecaustiques.
Pour passer de là au cas de la
réflexion ,
il suffira de supposer03BB=-03BB, Ang. R,d’) =Ang.(R,d)
et dechanger
lessignes
de d etd’. Il viendra ainsi
cependant d
et d’ devront avoir dessignes contraires 3
si tespoints
de contact
(t), (t’)
tombent de différens côtés de la courbe re-fléchissante.
Revenons au cas de la réfraction. Considérons un rayon mci- dent et le rayon réfracté
correspondant, différens
de ceux que nousavons considères
plus haut,
et pourlesquels
nousdésignerons
pardI,
rI,d’I,
9 r’I,kI,
leslongueurs analogues
à celles que nous(*) Voy.
sur cesujet
la pag. 36i da Tom. XI.J. D. G.
246
avions
désignées
pard,
r,dl, r’, k
pour les-premiers ;
nousaurons comme
alors ,
d’où en retranchant
puis
en éliminantk1-k,
mais,
enreprésentant
par s et s’,respectivement
leslongueurs des
arcs dechaque caustique compris
entre lespoints
de contactdes deux rayons , et en
supposant
que les rayons de courburevont croissant,
on aen aura
donc,
en substituantc’est-à-dire
qu’en général la différence
deslongueurs
de deux rayonsincidens ,
mesuréesdepuis
leurcaustique jusqu’à
la courbesépara- trice, augmentée
de l’arc de cettecaustique compris
entre eux,est à la différence des
longueurs
des rayons réfractéscorrespondans,
mesurées
également depuis
leurcaustique jusqu’à
la courbesépa- ratrice, augmentée
de l’arc de cettecaustique compris
entre euxdans le
rapport
constant du sinus d’incidence au sinus de réfrac- tion. Nous disons engénéral ,
parce que le théorème se trouveraiten défaut
si ,
sur l’une ou sur l’autrecaustique
ou sur toutes lesPROBLÈMES D’OPTIQUE. 247
deux il se trouvait un
point
de rebroussement entre lespoints
decontact -des deux rayons. r
Si donc on suppose que la
caustique
des rayons incidens soit rectifiable et que la courbeséparatrice
soitalgébrique,
la cansti-que
des rayons réfractés seraégalement algébrique
et rectifiable.Dans
l’application
de cethéorème,
comme dans celle de celui que nous avons démontré enpremier lieu ,
il faudra avoirégard
aux
signes
de d etdl ,
et il aura, commecelui-là,
sonanalogue
pour la réflexion.
On déduit de tout
cela,
enparticulier ,
que , si des rayons inci- densparallèles
ou émanés d’un mêmepoint
etcompris
dans unmême
plan
subissent une suite de réflexions et deréfractions,
àla rencontre de courbes
algébriques quelconques y
situées dans ceplan,
lescaustiques auxquelles
ils donnerontnaissance, depuis
lapremière jusqu’à
la dernière seront toutesalgébriques
et rectifia-bles. Il en sera donc de
même ,
dansl’espace ,
pour les surfacescaustiques engendrées
par des rayonsqui
se réfléchiront et se ré- fracterontsuccessivement
à la rencontre d’une suite de surfacesalgébriques
de révolutionayant
un axecommun;
pourvu que les rayonsprimitifs
émanent tous de l’un despoints
de cet axe ou soienttous