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La dynamique de la PME agroalimentaire-cas de la wilaya de Bouira-

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La dynamique de la PME agroalimentaire -Cas de la wilaya de Bouira-

ZIANE Lakhdar

ZIANE Lakhdar, Doctorant, Université Abderrahmane Mira-Béjaïa, zl.2000@hotmail.fr

Résumé :

A l’ère de la mondialisation des économies, le monde d’aujourd’hui est en phase d’assister à une troisième révolution d’un autre genre, la révolution des TIC. L’Algérie qui n’échappe pas à ce processus est en quête de développement et de croissance. Parmi les grands mouvements d’adaptation à la nouvelle donne mondiale, la transformation du tissu industriel en passant du stade où la suprématie revenait incontestablement à l’industrie lourde (les fameuses industries industrialisantes) à un stade où la petite et moyenne entreprise (PME) constitue le nouveau credo pour l’économie nationale où l’on a mis de grands espoirs.

Notre contribution s’inscrit dans un domaine bien particulier qu’est celui de la création de PME agro-alimentaires. L’intérêt que nous portons à ce secteur est dû à une situation de croissance et de développement sans précédent des industries agro-alimentaires tout particulièrement de la part du secteur privé national et étranger. Au bout de quelques années (1998 à nos jours) nous observons une dynamique remarquable de la part des opérateurs économiques et\ou investisseurs privés qui s’intéressaient de près à la branche agro- alimentaire. Cet s’intérêt s’est accompli par la création de nombreuses entreprises de transformation de produits agricole dans les différentes filières de l’industrie agro-alimentaire (IAA).

La wilaya de Bouira qui est considérée aujourd’hui comme une wilaya à vocation agricole, renferme un nombre conséquent de ces entreprises de transformation. Elle est devenue en quelques années le meilleur exemple de réussite et de pénétration des IAA et un véritable pôle industriel dynamique et prospère. Notre intérêt se portera tout particulièrement sur ces entreprises qui scellent le développent du secteur agricole.

Mots clés : Agriculture, Industrie agro-alimentaire, PME, Dynamique, Développement local.

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Introduction:

A travers cet exposé, nous allons essayer de montrer et de mettre en exergue la place centrale qu’occupe aujourd’hui la PME dans l’économie nationale en général et dans l’économie locale de la wilaya de Bouira en particulier. L’accent sera mis en particulier sur la PME agroalimentaire. Notre intérêt porté sur le secteur n’est pas fortuit, en raison des performances réalisées ces dernières années, le plaçant aujourd’hui parmi les premières positions quant à sa contribution à la dynamique de développement et de croissance économique du pays. Il constitue la locomotive du secteur industriel. La tendance de nos jours est totalement l’opposé de celle qui a prédominé depuis l’indépendance jusqu’à la fin des années 80 ; durant laquelle le secteur public était le maillon fort de toute l’économie. Mais aujourd’hui la situation s’est complètement transformée en faveur du secteur privé qui s’affirmait de plus en plus.

A l’intérieur de ce secteur privé, une branche bien particulière suscite, quant à elle, également un intérêt particulier : il s’agit de la branche alimentaire.

L’investissement des dernières années, à l’échelle nationale ou régionale est fort important au point d’intéresser des opérateurs économiques locaux ou des autres régions et même des étrangers, qui ont accordé une place à leurs projets d’investissement pour la wilaya de Bouira.

Pour essayer d’apporter les éléments de réponses et d’éclaircir certains faits relatifs à l’interaction agriculture/industrie agro-alimentaire/développement local et leur importance qui ne cesse de croître, nous avons jugé utile de structurer notre travail comme suit :

1- 1.Structure de la population des PME en Algérie.

2- Présentation du secteur de l’industrie agroalimentaire nationale.

3- L’industrie agroalimentaire dans la wilaya de Bouira.

4- Les impacts.

5- Les contraintes du secteur des industries agroalimentaires.

6- Suggestions et recommandations

1. Structure de la population des PME en Algérie :

Le secteur de la PME en Algérie ne se limite pas à quelques branches productives, mais à toutes les branches de l’économie nationale. Il n’est pas non plus un domaine réservé à un espace bien déterminé. Cependant, avant d’entamer la présentation de la PME agroalimentaire à l’échelle nationale, il est intéressant de donner une définition de la PME et ces principales composantes.

1.1. Définition de la PME (Loi d’orientation N°01-18 du 12/12/2001)

La PME est définie, quel que soit son statut juridique, comme étant une entreprise :

de production de biens et /ou de services ;

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employant de 1 à 250 personnes ;

dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 2 Mds DA ou dont le total du bilan annuel n’excède pas 500 millions de dinars ;

qui respecte les critères d’indépendance.

1.2. Les principales composantes de la PME

A la fin de l’année 2012, la population globale des PME, dans ses principales composantes, s’élève à 711 832 entités dont prés de 60% sont constituées en personnes morales, le reste est constitué soient de personnes physiques (18,32%), soient d’entités exerçant dans les activités artisanales (22,58%).

Comme nous le constatant, le secteur privé national progresse rapidement (+14,99% entre 2010 et 2012) et s’accapare d’une part importante de PME créées, soit plus de 99,92% des PME nationales. Quant au secteur public, il représente une part très négligeable et enregistre une régression du nombre d’entreprises pour la même période.

Tableau - Population du secteur de la PME (récapitulatif)

Nature des PME

Année 2010 Année 2011 Année 2012

Nombre de PME

Emplois Nombre de PME

Emplois Nombre de PME

Emplois

PME privées 618 515 1 577 030 658 737 1 676 111 711 275 1 800 742

PME publiques 557 48 656 572 48 086 557 47 375

Total (privées et publiques) 619 072 1 625 686 659 309 1 724 197 711 832 1 848 117

Source : Ministère de l’industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, "Bulletin d’information statistique N °22". www.mipmepi.gov.dz

Nous assistons actuellement à une défragmentation des entreprises autour de pôles bien déterminés à travers la réhabilitation des nombreuses zones industrielles et des zones d’activités. Cette concentration des entreprises autour des zones entraîne des économies d’échelle et d’agglomération qui en résultent. Sur un total national de 711 8321 PME, 97% des entreprises appartiennent à la catégorie de la très petite entreprise (TPE, ou micro entreprises. Ceci s’explique en partie par une tertiarisation de l’économie nationale, les investisseurs et en particulier les jeunes promoteurs se rabattent en majorité vers le secteur des services, plus rentable et moins contraignant, entre autres.

2. Présentation du secteur de l’industrie agroalimentaire nationale

Pour la présentation du secteur de l’industrie agroalimentaire nationale, nous commencerons par la répartition des PME par secteurs d’activités, ensuite, nous présenterons l’évolution des principaux indicateurs macro-économiques du secteur agroalimentaire.

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2.1. Répartition des PME privées par secteurs d’activités

L’examen de la répartition des PME privées par secteurs d’activités relève une concentration de près de 82% des PME dans uniquement deux secteurs d’activités (services avec 48%, bâtiment et travaux publics avec 34%).

Quand au secteur de l’industrie agroalimentaire, il représente environ 5 % des PME privées nationales, soient 20 585 entités. Ainsi, il occupe la troisième place au classement générale des autres branches économiques en termes du nombre d’entreprises.

Tableau : Répartition des PME privées par secteurs d’activités

Secteurs d’activité Nombre de PME privées

Année 2010 Année 2011 Année 2012

Nombre % Nombre % Nombre %

Agriculture 3 806 1,03 4 006 1,02 4 277 1,01

Services 166 955 45,21 181 280 46,28 204 049 48,57 Bâtiment et travaux publics 129 762 35,12 135 752 34,65 142 222 33,86 Industrie agroalimentaire 18 394 4,98 19 172 4,89 20 585 4,9 Autres secteurs 50 402 13,65 51 551 13,16 48 984 11,66

Total 369 319 100 391 761 100 420 117 100 Source : Ministère de l’industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement,

"Bulletin d’information statistique N °22". www.mipmepi.gov.dz

2.2. Les indicateurs macro-économiques

L’analyse de données relatives au secteur des industries agroalimentaires des trois dernières années mettent en évidence l’évolution des principaux indicateurs macro-économiques du secteur agroalimentaire. Elle avait donné les résultats suivants :

Les exportations

Les exportations hors hydrocarbures demeurent marginales avec 3 % du volume global des exportations, soit l’équivalent de 2,18 Milliards de Dollars US.

Elles enregistrent également une hausse d’environ 6 % par rapport à l’année 2011.

Les principaux produits exportés sont constitués essentiellement par le groupe

« demi produits » qui représente une part de 2,24% du volume global des exportations, soit l’équivalent de 1,66 milliard de dollars US. Ensuite, les biens alimentaires avec une part de 0,42%, soit 313 millions de dollars US.

Unité : millions de dollars.

Année 2010 Année 2011 Année 2012

Secteur agro-alimentaire 305 356 313

Total exportations hors hydrocarbures 1 619 2 149 2 180

% agro-alimentaire/ exportations 18,84% 16,56% 14,58

Source : Ministère de l’industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, "Bulletin d’information statistique N °22". www.mipmepi.gov.dz

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Les importations

Les importations algériennes ont diminué de près de 1% par rapport à l’année 2011, passant de 47,2 Mds de dollars US à 46,8 Mds de dollars US. Leurs répartitions par groupe de produits au cours de l’année 2012, fait ressortir une diminution de 8,8 % relative aux biens alimentaires par rapport à l’année 2011, ce qui représente environ 19,19 % du total des importations.

Unité : millions de dollars.

Année 2010 Année 2011 Année 2012

Produits alimentaires 6 058 9 850 8 983

Total importations 40 473 47 247 46 801

% agro-alimentaire/Total importations 14,99% 20,85% 19,19 Source : Ministère de l’industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement,

"Bulletin d’information statistique N °22". www.mipmepi.gov.dz

La valeur ajoutée

L’analyse de cette évolution sur la période 2010/2011, montre que la valeur ajoutée générées par de l’ensemble des PME augmente plus rapidement que celle du secteur agro-alimentaire. Cet écart important est à relier au fort taux de croissance enregistré dans les autres secteurs de l’activité économique, ce qui nous renseigne sur la place qu’occupe le secteur de l’agro-alimentaire dans la stratégie nationale de développement.

En 2011, le secteur agro-alimentaire a réalisé un PIB estimé à 231,85 milliards de dinars, ce qui représente près de 4 % du PIB national hors hydrocarbures.

Unité : milliards DA Année 2010 Année 2011

Secteur Agro-alimentaire 197,53 231,85

Total de la valeur ajoutée hors hydrocarbures 5509,21 6060,8

% Agro-alimentaire/ Total de la valeur ajoutée hors hydrocarbures

3,58 % 3,82 %

Source : Ministère de l’industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, "Bulletin d’information statistique N °22". www.mipmepi.gov.dz

3. L’industrie agroalimentaire dans la wilaya de Bouira

La wilaya de Bouira, à l’instar des autres wilayas du pays, connaît un développement industriel, commercial sans précédent. Grâce à une position géographique stratégique et une infrastructure de base considérable, elle est devenue en quelques années un véritable pôle industriel en matière d’attractivité d’investisseurs nationaux et même étrangers. L’industrie agroalimentaire occupe une place non négligeable sur l’échiquier local.

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3.1. Présentation du secteur des industries agroalimentaires

Dans ce point, l'accent sera mis sur l’analyse de la répartition des PME agroalimentaires par : secteur d’activité, filières d’activité et spatiale.

3.1.1. La répartition des PME par secteur d’activité

A la fin de l’année 2013, la répartition des PME par secteur d’activité, se présente selon le tableau récapitulatif suivant :

Tableau : Répartition de la population active occupée par grands secteurs au 31/12/2013

Désignation du secteur d’activité Nombre de PME 2012

% Nombre de PME 2013

%

Agriculture 1760 14.01 1800 12.92

Industries 1262 10.05 1457 10.46

Bâtiment et Travaux Publics 2624 20.9 2883 20.69

Transports 2660 21.18 3034 21.78

Commerces / / / /

Services 3593 28.62 4045 29.04

Industries agroalimentaires 655 5.21 709 5.09

Total 12 554 100 13 928 100

Sources : Données CNAS, 31/12/2013.

L’examen de la répartition des entreprises par secteurs d’activités révèle que le secteur des industries agroalimentaires représente 5,09 % de l’ensemble des PME implantées sur le territoire de la wilaya. Ainsi, il occupe la septième place au classement général des autres branches économiques en termes du nombre d’entreprises.

3.1.2. La répartition des PME agroalimentaires par filière d’activité

Globalement, pour l’année 2013, le secteur des industries agroalimentaires dans la wilaya de Bouira compte 709 activités différentes réparties dans 12 filières d’activité d’importance inégale, tant pour le nombre d’entreprises, que pour le nombre d’actifs, que pour le nombre d’activités qu’elles représentent.

Tableau : Répartition des PME agroalimentaires par nature de l’activité

Nature de l’activité Nombre de PME 2012

Nombre d’emploi

Nombre de PME 2013

Nombre d’emploi

Fabrication de l’aliment de bétail 76 304 84 314

Eaux minérales et boissons non alcoolisées 19 523 20 524

Huileries 53 150 75 216

Produits laitiers 2 20 3 21

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Emballage agroalimentaire 0 / / /

Boulangeries et pâtisseries 416 1092 446 1034

Confiseries et chocolateries 16 558 13 580

Abattage et découpage de viande 26 193 19 186

Minoteries 6 209 7 195

Brulerie de café 13 67 14 69

Conserveries et conditionnement des

produits alimentaires 26 33 27 34

Tabacs et allumettes 1 19 1 19

Total 655 3168 709 3192

Sources : Données CNAS, au 31/12/2013.

3.1.3. La répartition spatiale des PME agroalimentaires

Les entreprises agroalimentaires s’installent là où existe un marché, notamment de proximité. Ceci explique que plus de deux tiers (72% de l’ensemble de ces entreprises) exercent leurs activités dans les grandes villes ou dans leurs périphéries immédiates. La commune de Bouira concentre près d’un tiers des PME agroalimentaires de la wilaya.

Cet écart du nombre de PME sur le territoire s’explique en grande partie par la présence de plusieurs facteurs qui peuvent être :

- facteurs géographiques : certaines communes sont constituées de montagnes avec des conditions climatiques rudes en particulier la neige qui entrave sérieusement les activités pendant l’hiver et d’autres communes sont constituées de plaines et de champs vastes qui facilitent la localisation des activités économiques;

- la présence d’infrastructure de base, surtout de transport.

3.2. Les facteurs de la dynamique

La dynamique agroalimentaire enregistrée de la part des entreprises du secteur privé s’est réalisée grâce à de nombreux facteurs, sans lesquels il ne pouvait y avoir aucune création d’entreprises. Nous allons essayer de présenter quelques aspects.

3.2.1. Les facteurs naturels

La wilaya de Bouira compte à son actif d’importants éléments naturels qui la rendent attractive. Elle partage des limites géographiques avec huit autres wilayas et occupe un territoire de 445 434 ha, qui est réparti comme suit :

• Superficie Agricole Utile : 294 545 ha ;

• Pacages et parcours : 76 686 ha ;

• Terres improductives des exploitations : 26 899 ha ;

• Superficie forestière : 112 250 ha ;

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• Terres non agricoles : 31 062 ha.

3.2.2. Le facteur humain

Sur une population totale de 747 869 habitants, en 2012, la population active de la wilaya de Bouira est estimée à 319 333 personnes, soit près d’un tiers de la population totale. Les mêmes données ont fait ressortir un taux de chômage pour la wilaya de Bouira de 8,41 % quoique ce taux soit jugé parfois inférieur, en raison des nombreuses activités informelles qui occupent une frange assez importante de la population.

Population totale 747 869 Habitants

Population Active 319 333 Personnes

Taux d’activité 57,31 %

Taux de chômage 8,41 %

Source : DPAT /monographie de la wilaya de Bouira, 31/12/2012.

3.2.3. Le secteur agricole

Bien que son rôle ou sa participation au développement de la PME agroalimentaire ne soit pas encore au rendez-vous mais rentre dans les espérances de chefs d’entreprises, le secteur agricole au niveau de la wilaya de Bouira reste un domaine clé dans la réalisation et la construction d’un avenir agroalimentaire prospère. L’agriculture au niveau de la wilaya de Bouira peut espérer de bons jours devant elle, particulièrement ces dernières années avec le PNDAR, dont le principal objectif est de promouvoir l’agriculture et le monde rural.

D’importantes enveloppes budgétaires ont été consacrées au secteur agricole.

Les différentes aides consenties par l’Etat aux agriculteurs et personnes voudront investir dans le secteur ont donné un second souffle qui n’a pas manqué au niveau des résultats très prometteurs, eu égard à la production croissante.

La Wilaya recèle d'importantes potentialités foncières de haute valeur agricole. La fertilité de ces sols confère au secteur de l’agriculture des aptitudes à une exploitation intensive (irrigation, mécanisation) dans le domaine des céréales, du maraîchage, les agrumes, les fourrages et les élevages bovins laitiers et avicoles.

Ci-dessous les principales estimations des productions pour l’année 2012 :

Production végétale Production animale

Céréales: 1 951 285 Qx Lait : 8 229 525 litres

Légumes Secs : 15 769 Qx Miel : 6 850 Qx

Cultures maraîchères : 324 102 Qx La viande rouge : 90 875 Qx Huile d’Olive : 3 379 359 litres La viande blanche : 315 700 Qx Pomme de Terre : 2 276 980 Qx

Pépins, Noyaux Rustiques, Agrumes et Vigne :124 536 Qx

Le cheptel, quant à lui, n'est pas important comparativement aux possibilités existantes et se limite à 71 150 têtes de bovins, 241 500 ovins et 27 800 caprins,

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avec une prédominance de l’élevage familial. Concernant les activités avicoles, elles sont estimées à environ 13 400 000 sujets pour l’avicole chair et 1 650 000 sujets pour l’avicole ponte.

4. Les impacts

Parmi les impacts que nous allons traiter relèvent du spatial, de l’économique, du social et de l’environnemental.

4.1. L’impact spatial

L’Homme depuis la nuit des temps et jusqu’à une époque récente (XVIIIème siècle) est caractérisé par des déplacements fréquents et une errance permanente sur terre. Etre nomade n’a jamais constitué une gêne, puisque les premiers Hommes subvenaient à leurs besoins à travers des pratiques rudimentaires (chasse, pêche, cueillette, etc. ). Les prémices d’une sédentarisation des peuples commencent à se sentir à partir de la pratique agricole, où les populations se regroupent autour d’un chef (maître ou seigneur) pour avoir une protection et dans des faubourgs, pour le commerce et autres activités. L’autre élément qui a joué un rôle majeur dans le processus de sédentarisation des peuples du monde est la première révolution industrielle déclenchée où les premières techniques modernes et un machinisme commençaient à révolutionner le monde des décennies plus tard.

La population a donc suivi les industries et s’installait autour, formant ainsi des agglomérations et centres urbains.

Grâce à l’emploi généré par les entreprises industrielles, la population ne sentait plus le besoin de se déplacer et de changer de milieu. La wilaya de Bouira, durant les années 70 et 80, a connu un tel phénomène de déplacement des populations pour aller travailler ou vivre dans les grandes villes où la concentration des industries est importante (Alger, Oran, Annaba, etc.), avec le peu d’usines publiques installées dans la région, cela a été insuffisant. A partir des années 90 et plus précisément à la fin des années 90 où les premières PME ont fait leur apparition, certaines populations ont commencé à regagner leur région natale. A partir de l’an 2000 et grâce à la politique de réhabilitation des zones industrielles et zones d’activité de la wilaya, un afflux de PME tous secteurs confondus se sont installées. Un tissu industriel d’une telle ampleur et d’un tel dynamisme a contribué énormément à la fixation des populations.

Le système de zones industrielles et d’activités est conçu pour des fins bien déterminées : désengorgement des centres urbains et délocalisation vers leur périphérie, faire profiter l’ensemble des entreprises des économies d’échelle générées par une concentration d’entreprises dans des zones spécifiques, fixer les populations rurales qui se trouvent maintenant prés de leurs emplois et ne ressentent plus le besoin d’aller s’établir en ville ; encourager les agriculteurs à

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faire mieux grâce aux nombreuses entreprises alimentaires qui s’y développent…etc.

4.2. L’impact économique

La situation économique de la région s’est nettement améliorée ces dernières années en raison de l’accroissement positif de la création d’entreprises. La part de la PME dans le développement de l’économie locale est importante, la finance locale a été améliorée grâce aux impôts collectés.

Un deuxième fait important concerne l’absorption d’une part des jeunes demandeurs d’emploi. Ainsi le taux de chômage est revu à la baisse pour l’année 2013. Quant à la gamme de produits que fournissent les entreprises agroalimentaires, elle s’avère très variée selon la quantité, la qualité, et autres paramètres. Les prix de certains produits alimentaires de base ont également connu une baisse en raison de la concurrence de nombreuses PME Agroalimentaires intervenant dans des secteurs de production similaires, à savoir les limonaderies, semouleries, ….

4.3. L’impact social

Sur le plan social, les PME en général et les PME Agroalimentaires ont beaucoup apporté à la population locale, un bien être général à de nombreuses familles, grâce notamment aux centaines postes d’emplois stables et durables crées, un niveau de vie décent, et une gamme diversifiée de produits sur le marché.

Le bien être est certainement une variable non quantifiable, mais il est facile d’apprécier un tel état d’esprit en faisant une comparaison avec les décennies passées où les personnes qui arrivent à travailler devaient faire des dizaines, centaines de kilomètres pour travailler ou s’approvisionner.

Le développement de la PME au niveau de la wilaya de Bouira est aujourd’hui une réalité faisant d’elle une région attractive pour les autres populations des autres régions. Avec un tissu industriel très dense et diversifié, chacun pourrait trouver son compte dans tel métier ou telle entreprise et c’est ainsi que beaucoup de familles particulièrement à partir des années 90 commençaient à affluer vers la wilaya de Bouira pour s’y installer. Cet essor industriel de la part des PME a fini par avoir des retombées positives, dépassant les frontières locales pour toucher l’ensemble des régions.

4.4. L’impact environnemental

La question environnementale est à l’ordre du jour à l’échelle internationale et la menace qui pèse sur l’environnement est de plus en plus grandissante. Le premier acteur qui affecte d’une manière conséquente la nature est le secteur industriel toutes filières confondues. La protection et/ou la réduction des effets néfastes qui causent des désagréments à l’environnement naturel font partie des

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préoccupations de beaucoup d’organisations et d’organismes nationaux et internationaux. On a beau parlé ces dernières années sur un ensemble de normes internationales que doivent avoir ou décrocher les entreprises des pays en voie de développement et quelques nouveaux pays industrialisés en particulier, pour pouvoir accéder au marché mondial (exemple : norme ISO 9002 en matière de qualité des produits).

Mais, Aujourd’hui il est question d’une nouvelle norme « ISO14000 » dédiée exclusivement pour l’environnement. L’entreprise qui arrive à décrocher une telle norme est une entreprise non polluante de fait. Néanmoins, il n’existe pratiquement pas d’entreprise à pollution zéro, cela signifie que l’entreprise en question a fait des efforts et investi des capitaux pour le traitement de ses déchets d’une manière biologique, épargnant et protégeant ainsi l’environnement.

Au niveau de la wilaya de Bouira, à l’instar des autres wilayas à tissu industriel dense, l’environnement a subi de plein fouet les rejets (solides, liquides et atmosphériques) des industries accueillies sur son territoire. Une analyse de la gestion interne de l’aspect environnemental de la plupart des PME Agroalimentaires, nous révèle que :

50% d’entreprises traitent ses déchets solides par la mise en décharge sauvage ; 66 % d’entreprises ne réutilisent pas ses eaux usées épurées ;

50% d’entreprises ne disposent pas d’installation anti-pollution (pour les rejets gazeux et fumées) ;

40% d’entreprises disposent des installations défectueuses.

5. Les contraintes du secteur des industries agroalimentaires

Pour une PME en général et PME agroalimentaire en particulier, la période de réalisation est longue. Ceci est dû aux différentes contraintes rencontrées : lenteur dans la création de l’entreprise qui varie de 6 mois à 3 années, selon la nature de l’activité de l’entreprise (production de biens ou de services), et difficultés d’obtention de terrain et d’accès aux crédits.

5.1. Les contraintes générales

Les principales contraintes se résument en ces quelques points : 5.1.1. Contraintes Administratives

• Retard de conformité de la législation au contexte de l’économie de marché ;

• Lenteur administrative qui porte atteinte aux intérêts de l’opérateur économique (multiplicités des intervenants et méconnaissance des procédures) ;

• L’acquisition d’une information fiable est souvent difficile à obtenir, par manque ou indifférence ;

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• Le poids de la sphère informelle du marché et la concurrence déloyale des importateurs qui parviennent à éviter les barrières tarifaires.

5.1.2. Contraintes Bancaires

• Délais importants dans l’étude des dossiers bancaires ;

• Difficulté d’obtention d’un prêt bancaire ;

• Insuffisance des sommes proposées aux opérateurs économiques.

5.1.3. Le Foncier Industriel

• Difficultés d’obtention d’un terrain d’assiette qui ce résume par la rude procédure d’accès au foncier, et ce, malgré la mise en place du CALPIREF ;

• Insuffisance de travaux de viabilisation des zones industrielles et d’activités ;

• Localisation de certaines zones qui est en contradiction avec la vocation du tissu socio-économique de la région ;

5.2. Les contraintes spécifiques

Les problèmes que rencontrent les industries agroalimentaires de la wilaya de Bouira, se résument dans ces quelques points :

La matière première : la majorité des PME agroalimentaires utilisent dans leur processus de transformation des inputs agricoles d’origine étrangère, ce qui implique une dépendance accrue vis-à-vis du marché mondial de matières premières. Les prix à l’exportation des intrants connaissent des fluctuations assez fréquentes, ce qui rend la tache difficile aux nombreuses PME agroalimentaires nationales et locales.

L’équipement industriel : le deuxième grand problème que rencontrent les PME agroalimentaires est lié au manque de pièces de rechange des machines au niveau national, une maintenance rendue impossible suite au manque de techniciens compétents et dès fois à cause de l’équipement moderne utilisé par certaines unités industrielles, recourant souvent à des spécialistes extérieurs. Outre une dépendance en matières premières s’ajoute la dépendance technique : la double dépendance à l’égard du marché mondial ;

L’agriculture : malgré les bons résultats qu’enregistre le secteur agricole ces dernières années, il n’y a eu aucun impact positif sur le secteur industriel agroalimentaire. Le problème est dû, selon certains experts, à une anarchie d’exploitation et au non-respect de certaines normes de production. La plupart des agriculteurs de la wilaya sont de petits agriculteurs ne pouvant faire face à un secteur en pleine expansion. Autrement dit, l’agriculture n’arrive pas à suivre la cadence de la PME agroalimentaires en plein essor ;

✓ Insuffisance d’infrastructure de stockage et de production ;

✓ Tarification de douanes relativement excessive relative aux emballages des produits finis, certaines entreprises alimentaires s’approvisionnent sur le marché international ;

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✓ Faiblesse de la formation assurées et augmentation du taux d’absentéisme.

6. Suggestions et recommandations

En dépit d’une dynamique croissante de PME agroalimentaires, cela n’exclut pas que ces entreprises ne rencontrent pas de problèmes liés au processus de création et d’exploitation. L’analyse de plus près des entraves relatives à la création et le développement des PME agroalimentaires permet d’identifier les mesures d’encouragement de l’investissement d’une part, et la promotion des petites et moyennes entreprises d’autre part, qui se résument comme suit :

• La simplification des procédures administratives ;

• Les intrants de l’industrie agroalimentaire sont en grande partie importés et constituent une contrainte majeure en cas de rupture ou d’avarie ; aussi, une procédure plus souple doit être mise en place, tenant compte des délais et des spécificités des produits ;

• Encouragement par des facilitations administratives le partenariat avec les entreprises étrangères, afin de permettre un transfert du savoir faire ;

• Le foncier, élément de toutes les convoitises et spéculations, doit être assaini sous tous ses aspects (propriété, réhabilitation,…) ;

• La banque : La facilitation de l’accès aux prêts bancaires, en prenant en considération et en améliorant les taux d’intérêts ainsi que les échéances de remboursement et l’amélioration des conditions générales de financement bancaire ;

• La qualification : La réhabilitation de la formation continue au profil de la PME par des appuis dans les domaines du management, des techniques et des technologies en vue d’une prise en charge effective du problème de la qualification de la main d’œuvre ;

• Les services publics : Les révisions des tarifs de l’électricité, du gaz et de l’eau, et l’amélioration de la disponibilité de ces ressources au niveau des zones et lieux à fortes activités économiques ;

• L’information économique, accès à l’information sur les marchés intérieurs et extérieurs ; aide à l’accès à l’information sur les produits nouveaux et les nouvelles technologies ;

• La création de structures mixtes liant la branche au secteur de l’agriculture ;

• L’approche recherche-développement dans la branche est particulièrement importante ; des mesures urgentes sont dans ce contexte à prendre entre PME de la branche et les établissements de recherche (université, les laboratoires spécialisés) ;

• Appui technologique dans les domaines de la qualité, de la formation et de la maintenance ; assistance dans le choix des équipements et des matières premières; formation aux techniques de marketing et aux techniques de ventes.

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Conclusion :

La branche agroalimentaire occupe une position centrale dans l’économie nationale. Cette position lui est conférée par son caractère extraverti (9,75 milliards de dollars d’importations pour 356 millions de dollars d’exportations pour l’année 2011) et par sa très forte sensibilité aux fluctuations des cours des matières premières qui accroissent d’autant la vulnérabilité de l’économie nationale. La wilaya de Bouira accueille une part de ces PME agroalimentaires grâce aux

nombreuses potentialités et atouts dont elle dispose.

Dans un premier temps, il y a les infrastructures économiques de base (réseaux routier et ferroviaire). Un deuxième aspect caractéristique de la région est contenu dans une agriculture qui ne cesse d’enregistrer des résultats positifs grâce notamment au plan national de développement agricole et rural (PNDAR). Il est vrai qu’aujourd’hui l’agriculture ne fournie pas grand-chose à l’industrie agroalimentaire mais cette interaction va finir par arriver. Une telle affirmation nous a été faite par les nombreux investissements qui se réalisent pour le développement de l’amont de la chaîne alimentaire, c'est-à-dire travailler sur des intrants agricoles d’origine nationale et locale.

Le gouvernement, dans le souci d’une prise en charge réelle des obstacles et des contraintes qui guettent l’économie nationale entière et particulièrement le secteur de la PME, avait mis en place des dispositifs de promotion et d’aide à la réhabilitation de la compétitivité des PME qui ont subies de plein fouet le coût d’une libéralisation de l’économie nationale, notamment, les programmes de mise à niveau.

Evoluer sur un terrain économique en perpétuel changement (ouverture, mondialisation, globalisation,…etc.) est une œuvre difficile pour nombre de PME agroalimentaires, Mais cela ne les a pas empêché de réaliser des succès appréciables. Une partie des ces entreprises alimentaires ont déjà réalisé leur extension en agrandissant leurs unités de production permettant, par conséquent l’absorption d’une part du chômage local.

Une ouverture plus grande vers l’extérieur ne fera que renforcer cette volonté d’essayer de faire mieux et de s’adapter aux exigences d’une économie mondialisée en termes de qualité, de prix et d’efficacité économique et financière.

Certes, l’avenir est du domaine de l’incertain, mais aujourd’hui il n’est plus question de parler d’une sortie de crise et d’un développement économique sans la petite et moyenne entreprise, sinon s’engager dans une impasse économique.

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Références bibliographiques :

1. Actes du Colloque international « gouvernance et développement de la PME en Algérie»

organisé par le CREAD (et CNAM), Alger, juin 2003.

2. Annuaire statistique de la DPAT de Bouira (2011 et 2012).

3. Assises de la PME, Alger, janvier 2004.

4. BOUKELLA (M) & BOUITA (A), Les évolutions récentes dans le secteur des IAA en Algérie entre dynamisme et pesanteurs, Les cahiers du CREAD n°61, Alger, 2002.

5. BOUKELLA (M) -Les industries agroalimentaires en Algérie : politiques, structures et performances depuis l’indépendance- CIHEAM-Options méditerranéennes, vol 19, 1996.

6. Données statistiques de la CNAS de la wilaya de Bouira, 2013.

7. BENALLAOUA (A). « Contribution à l’étude de la localisation des entreprises en Algérie

; Cas de la Wilaya de Bejaia ». Mémoire de Magister, Université de Béjaïa 2002.

8. Données statistiques Ministère de l’industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement des années 2010,2011 et 2012.

9. Les cahiers du CREAD, divers numéros.

10. M. BELATTAF (M) « l’aide à la création de micro-entreprises et dynamique de l’emploi : Evaluation de l’expérience de la micro-entreprise dans la wilaya de Béjaïa », in Revue du CREAD n° 58, 4ème trimestre 2001 (Alger).

11. PARKER, RIOPELLE ET STEEL, « Ajustement des petites entreprises à la libéralisation de l’économie dans cinq pays d’Afrique », Banque Mondiale, document de synthèse (1997).

12. Rapports du CNES. Éd.2010 à 2011.

13. S. MARNIESSE, « Approche théorique de la dynamique des micro-entreprises dans les pays en voie de développement », document de travail (DT/2000/06).

14. Stéphanie Mahieu, « Sécurité Alimentaire - Nouveaux Enjeux Et Perspectives », Edit Emile Bruylant, France, 2013

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