HAL Id: jpa-00237550
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Submitted on 1 Jan 1879
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Sur un phénomène analogue au phénomène de Peltier
M. Bouty
To cite this version:
M. Bouty. Sur un phénomène analogue au phénomène de Peltier. J. Phys. Theor. Appl., 1879, 8 (1),
pp.341-346. �10.1051/jphystap:018790080034101�. �jpa-00237550�
34I
soleil,
parce que lespinceaux
lumineuxqui
forment lesimages
sont moins déliés et les
foyers
moinsprécis.
Je me suis étendu un peu
longuement
sur cetappareil,
parcequ’il
a été pour moil’objet
d’une étude intéressante sur un casparticulier
de l’art difficile desprojections.
SUR UN PHÉNOMÈNE ANALOGUE AU PHÉNOMÈNE DE PELTIER;
PAR M. BOUTY.
1. On sait que,
quand
ondécompose
par lapile
un seldissous,
les deux électrodes sont en
général
à destempératures différentes,
mais on n’a formulé à cet
égard
aucune loiprécise ;
on s’est borné àinvoquer
des actionschimiques
secondairesqui, produites
indé-pendamment
du courant, neprovoquent
de variation deten1pé-
rature
qu’au
lieu où elles s’effectuent.Les thermomètres métallisés
peuvent
êtreemployés
avec succèsà l’étude de la
température
des électrodes. Ondistinguera
sanspeine
les effetscalorifiques
des effets de contractionprécédem-
ment étudiés aux caractères suivants : 10 ils diminuent par
l’agi-
tation du
liquide ;
2° ils seproduisent
dans le même sens avec desthermomètres
cylindriques
ou avec des thermomètresaplatis,
sur
lesquels
la contractionproduit
des effetsinverses ;
3° ils s’exa-gèrent,
dans lerapport
desdilatations,
si l’on substitue aux ther- momètres à mercure des thermomètres à air à réservoir métallisés.Je considérerai d’abord le cas de
l’électrolyse
du sulfate de cuivre ou de zinc entre deux thermomètres recouverts du même métal. Enemployant
une force électromotrice médiocre(un
élé-ment Bunsen par
exemple).
on constate que le thermomètre po- sitifs’élève,
que le thermomètrenégatif
s’abaisse au-dessous de latempérature
duliquide
ambiant. Ce derniereffet,
un peuplus
faible que le
premier, peut
être évalué à2’o
dedegré
environ. Sil’on renverse
brusquement
le sens du courant, lethermomètre,
rendu
négatif,
baissebeaucoup plus
vite que si l’on s’était borné àinterrompre
le courant.L’électrolyte peut
êtreparfaitement
neutre ou notablement
acide,
pourvuqu’il
soit assez concentréArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018790080034101
pour
qu’il n’y
ait pas dedécomposition
del’eau ;
le sens duphé-
nomène n’est pas lnodifié.
Il y a donc au
pôle positif,
où le métal sedissout,
une sourcepermanente
dechaleur ;
aupôle négatif,
où il sedépose,
une sourcede
froid;
l’une et l’autreparaissent
très-sensiblementégales
etproportionnelles
à l’intensité du courant. La chaleurdégagée d’après
la loi deJoule,
c’est-à-direproportionnellement
à la résis-tance et au carré de l’intensité du courant,
s’ajoute algébriquement
à la chaleur
dégagée
ou absorbée par ces sources, de telle sorteque l’élévation de
température
aupôle positif
estplus
forte que la baisse aupôle négatif,
et que,quand
le courant est suffisam-ment
énergique (trois
ouquatre
élémentsBunsen),
cette baissefait
place
à une élévationtoujours plus
faiblequ’au pôle positif.
Pour
interpréter
cesphénomènes,
il ne semble pas que l’onpuisse
avoir recours aux actions
chimiques secondaires, lesquelles
nepeuvent
queproduire
de lachaleur,
sauf le cas où elles s’accom-pagnent
dedégagements
de gaz.Or,
dansl’électrolyse
du sulfatede cuivre concentré
produite
par un élémentDaniell,
on ne voitpas de traces de
décomposition de l’eau,
etcependant
la baisse aupôle négatif
est très-nette. Deplus,
si l’onélectrolyse,
entre deuxthermomètres
cuivrés,
de l’eau acidulée par l’acidesulfurique,
onn’observe aux deux
pôles, quelle
que soit l’intensité du courant,qu’une
très-faible élévation detempérature, j amais
de baisse.Il faut donc attribuer les
phénomènes
observés soit à l’actionchimique principale,
soit à une causeanalogue
à cellequi
échauffeou refroidi t les soudures
métalliques
suivant le sens du courantqui
les traver se.
Dans le
premier
cas, on admettraqu’une partie
seulement de la chaleur résultant de la dissolution du cuivreprend part
à la pro- duction du courant que celle-là seule se distribue dans les résis-tances
interpolaires
conformément à la loi deJoule,
que l’excèsse
dégage
aux abords immédiats de l’électrodepositive et y
pro- duit un échauffementproportionnel
à laquantité
de cuivre dissous, c’est-à-dire à l’intensité du courant. Onconçoit
alors que le cou-rant ne pourra fournir à l’électrode
négative
unequantité
de cha-leur
équivalente
à cellequi
est absorbée par ledépôt
decuivre;
lcreste sera
emprunté
auliquide
ambiant sous forme de chaleursensible,
d’où le refroidissement observé. On remarquera que cette343
explication
ne se suffit pas àelle-même
car il faudrai t recourir à deshypothèses
nouvelles pour déterminer laproportion
suivantlaquelle
doi t se faire lepartage
de la chaleur utilisée par le cou-rant et de la chaleur
locale,
auxdépens
d’une actionchimique
considérée à tort ou à raison comme
simple.
Si l’on assimile la surface de contac t cuivre-sulfate de cuivre à
une soudure
métallique qui
s’échaufferaitquand
le courant passe du cuivre ausulfate,
se refroidiraitquand
il passe du sulfate aucuivre
on est conduit à admettre
qu’entre
deux lames decuivre,
l’unechaude,
l’autrefroide,
toutes deuxplacées
au sein du sulfate decuivre,
il doit se
produire
un courantthermo-électrique,
et que le cuivre chaud est à l’extérieur lepôle positif.
Or Inexistence de ce courant,se
produisant
dans le sensprivé,
a été constatée par diversexpéri-
mentateurs
dont je
vaisrapporter
sommairement les observations.M. Pacinotti
(1) prit
deux vases de cuivre sanssoudure,
les dis-posa
concentriquement
etremplit
l’intervalle d’une solution con-centrée d’azotate de cuivre. Refroidissant ensuite le vase extérieur dans de la
glace,
tandis que le vase intérieur était échauffé par uncourant de vapeur, il constata l’existence d’un courant
dirigé
àl’extérieur du cuivre chaud vers le cuivre
froid ;
la force électro-motrice,
mesurée par la méthode deOhm,
croissait assezrégulière-
ment avec la différence des
températures.
Enremplaçant
les vasesde cuivre par des vases de
zinc,
l’azotate de cuivre par du sulfate dezinc,
il trouve une force électromotrice encoreplus considérable, qu’il
croitpouvoir
évaluer à celle de i élément Daniellquand
onétablit entre les deux vases une différence de
température
de I80°.Le
pôle
chaud est lepôle positif.
M. Ed.
Becquerel (2)
a constaté que,quand
onporte
deux lamesmétalliques
à destempératures
différentes au sein d’une dissolu- ti on du mêmemétal,
il seproduit
un courantthermo-électrique
etque le métal chaud est le
pôle positif
à l’extérieur. Pour le cuivreet le sulfate de cuivre et une différence de
température de i oo°,
laforce électromotrice ainsi
développée
serait0,054
de Daniell.(1) PACINOTTI, Cimento, t. XIX, p. 234; 1865.
(2) En. BECQUEREL, Ann. de Ch. et de Phys., 4e série, t. VIII, p. 3g2 ; 1866. Ni. Pellat
a trouvé tout récemment, pour la force thermo-électrique de contact entre le cuivre et le sulfate de cuivre, un nombre presque identique à celui de M. Ed. Becquerel.
M. Bleekrode
(1) employa
deux verres àexpérience
réunis parun
siphon :
l’un était refroidi dans laglace,
l’autre chauffé dansune
étuve,
tous deuxremplis
d’une même solutionmétallique
etpourvus d’électrodes du métal dissous. La force électromotrice du système fut mesurée par la méthode de Fechner. Le courant va
du
pôle
chaud aupôle
froid àl’extérieur ;
avec le sulfate decuivre,
le chlorure de
zinc,
l’acétated’argent,
la force électromotrice croît assezrapidement
avec latempérature.
L’existence bien constatée de ces courants
thermo-électriques implique
lesphénomènes
d’échauffement et de refroidissement des surfaces de contact, tels queje
les aiobservés,
et en fournitune
explication complète, indépendante
de l’actionchimique.
Toutefois,
il faut bien reconnaîtrequ’il
estimpossible
de fairepasser un courant du cuivre au sulfate de
cuivre,
ouinversement,
sans
transporter
du cuivre de l’électrodepositive
à l’électrode né-gative ;
la double actionchimique
d’où résulte cetransport
estpratiquement inséparable
de l’effetPeltier,
commel’électrolyse
est
inséparable
de la conductibilitéélectrique
desliquides.
Lephénomène
quej’observe
est doncplus compliqué
que celuiqui
se
produit
à la surface de contact de deux111étaux ; mais, puisque
tous deux sont
proportionnels
à l’intensité du courant et réver-sibles,
il estlégitime
de lesrapprocher,
comme onréunit, au point
de vue de la chaleur
dégagée
par le courant, la conductibilité mé-tallique
et la conductibilitéélectroly tique.
II. Dans les cas
particuliers qui
viennent d’êtreexaminés,
les ac-tions
chimiques
secondaires n’ont pas d’influencemarquée;
maisil est bien clair
qu’il peut
en être autrementquand l’électrolyse
est
accompagnée
dedégagements
gazeux et que lapolarisation
esténergique. L’expérience
montre alorsqu’il
fautdistinguer
Feffetthermique
initialdépendant
de l’état antérieur desélectrodes,
etFenet
permanent
engénéral beaucoup
moins accusé : il n’est d’ail- leurs nullementévident, a piioii,
que les deux électrodespola-
risées en sens inverse doivent
toujours
être assimilées à une sou-dure
métallique unique,
parcourue par le courant dans deux directionsopposée, plutôt qu’à
deux soudures distinctes. Des(1) BLEEKRODE, Ann. de Pogg., t. CXXXVIII, p. 571; 1869.
345
expériences comparatives
sur les effetsthermo-électriques
et élec-tro-thermiques pourraient
seules élucider laquestion.
Malheureusement,
lesexpériences
de thermo-électricité que l’onpossède,
en dehors de cellesqui
ont étésignalées ci-dessus,
ont été faites dans des conditions
qui
nepermettent
pas de distin-- guer assez nettement l’effet initial de l’effetpermanent,
d’où il ré- sultequ’elles
sontparfois
contradictoires entre elles. Nobili(1),
Walker
(2),
Henrici(3)
se sont bornés àplonger
dansl’électrolyte
deux lames
(de platine
parexemple)
chauffées d’avance à destempératures différentes; Faraday (4) plongeait
les deuxlames,
àla même
température,
dans les deux branchesinégalement
chaudesd’un tube en
U,
contenantl’électrolyte.
Ni l’une ni l’autre méthodene sont correctes, et les résultats
qu’elles
ont fournis nepeuvent
servirqu’à
titre d’indicationspréliminaires
etprovisoires.
Je me bornerai à dire
qu’il
y a, engénéral,
concordance entrele sens
indiqué
du courantthermo-électrique
et l’effetthermique
perlnanent
quej’observe
aux deux électrodes. Dans tous les casbien
constatés,
c’est le métal chaudqui
est à l’extérieur lepôle
po- sitif(tout
au moins tant que latempérature
des surfaces de contact ne s’écarte pasbeaucoup
de latempérature ordinaire);
c’est aussi lepôle positif qui
se trouve leplus
chaud dans toutes celles demes
expériences
où il estpossible
de constater à coup sûr une dif- férence entre lestempératures permanentes
des électrodes.III. Je terminerai en
indiquant,
dansquelques
casremarquables,
le sens du
phénomène initial, parfois
très-différent de l’effetpermanent.
Quand
onélectrolyse
de l’eau acidulée par l’acidesulfurique,
entre deux thermomètres recouverts de
platine
et nonpolarisés,
onobserve au
pôle positif
une élévation detempérature
très-consi-dérable,
tandisqu’au pôle négatif
iln’y
aqu’un
échauffement faible ounul,
suivant l’intensité du courantemployé.
Tel est l’ef-fet
permanent. Mails, quand
le thermomètreplatiné
que l’onplace
(1) NOBILI, Schweigg. Journ., t. LIII, p. 273; 1828.
(2) WALKER, Ann. de Pogg., t. IV, p. 32j; i8a5.
(3) HENRICI, Ann de Pogg., t. LXXIX, p. 171 et473; 1850.
(4) FARADAY, Experimenial researches, 17° série; 1839 à 1832.
(5) Eau acidulée au ’
au
pôle négatif
a servipendant quelque temps
d’électrodeposi- tive,
il commence par baisser très-notablement(parfois
deplus
de1 5 de degré)
au-dessous de latempérature
duliquide ambiant;
ceteffet
peut
même sereproduire sept
ou huit fois desuite,
bienqu’avec
une intensitédécroissante,
si l’on ouvre et ferme alterna- tivement lecircuit,
enayant
soind’agiter
leliquide
dans les in- tervalles. Si l’onremplace
l’acidesulfurique
par l’acidechlorhy- drique,
l’effet définitif est très-faible aux deuxpôles,
mais ilss’échauffent très-fort à
chaque inversion; enfin,
avec le chlorure deplatine,
on observe àchaque
renversement du courant un re-froidissement de l’électrode
positive, qui,
à l’étatpermanent,
est laplus chaude,
un fort échauffement de l’électrodenégative, qui
est normalement la
plus
froide.Le sulfate double
d’ammoniaque
et denickel, électrolysé
entredeux thermomètres
nickelés,
donne àchaque
inversion un très-fort échauffement des deux
pôles.
Tant que dure ceteffet,
le dé-gagement
gazeux dont les électrodes sont lesiége
estsuspendu;
ilreprend
avecénergie
au bout de peud’instants,
et les deux élec-trodes reviennent à des
températures
peu différentes de celle duliquide,
le thermomètrepositif
demeuranttoujours
leplus
chaud.Je
rappelle
que le nickel absorbe del’hydrogène
et donne lieu à unphénomène particulier
de constriction étudié ci-dessus. Il est évi- dent que lesdégagements
de chaleur constatés au moment de l’in- version du courant tiennent à lacombinaison
des gaz occlus dans lemétal;
c’estpourquoi
ledégagement
estsuspendu pendant
cettepériode.
RÉGULATEUR DE
TEMPÉRATURE;
PAR M. RENÉ BENOIT.
M.
Andreoe, d’Harlingen,
a décrit(i)
unthermo-régulateur,
fondésur la variation de la tension maximum d’une vapeur saturée avec la
température.
C’est unsimple
tube deMariotte,
depetites
dimen-sions, rempli
de mercurejusque
un certain niveau. Dans la courte(’ ) Annales de Wiedemanti, nouvelle série, t. IV, p. 61 Il.