Facult´e des Sciences Universit´e Mohammed V
SMA-S4 -Alg`ebre V
Solutions TD -S´eance: 8 Mai-2020 Ann´ee Universitaire 2019-2020
S´erie 4.
Exercice 1. 1) La v´erification est immediate: Soientx, y ∈E. Ecrivons x=Pn
i=1xiei. Alors hx, eji=h
n
X
i=1
xiei, eji=
n
X
i=1
hxiei, eji=xj. D’o`u les 3 ´egalit´es.
2) V´erifions que B est libre en calculant le d´eterminant.
1 −1 2
1 1 1
2 2 −3
=
1 −2 2
1 0 1
2 0 −3
= 2
1 1 2 −3
6= 0
Or, B est de cardinal 3 et R3 est de dimension 3. Donc B est une base de R3.
Trouvons maintenant l’orthonormalis´ee de Gram-Schmidt {v1, v2, v3} de B.
ku1k=√
12+ 12+ 22 =√
6. Donc v1 = u1
ku1k =
√6
6 (1,1,2) Posons u02 =u2− hu2, v1iv1. Alors
u02 = (−1,1,2)− 1
6h(−1,1,2),(1,1,2)i(1,1,2)
= (−1,1,2)− 1
6(−1 + 1 + 4)(1,1,2)
= (−1,1,2)− 4
6(1,1,2)
= (−5 3,1
3,2 3)
= 1
3(−5,1,2).
1
v2 est le vecteur unitaire (c’est `a dire de norme 1) qui est colin´eaire `a u02. Donc commek(−5,1,2)k=√
30, on d´eduit que Donc
v2 = (−5,1,2) k(−5,1,2)k =
√30
30 (−5,1,2).
Posons u03 =u3− hu3, v1iv1− hu3, v2iv2. Alors u03 = (2,1,−3)−1
6h(2,1,−3),(1,1,2)i(1,1,2)− 1
30h(2,1,−3),(−5,1,2)i(−5,1,2) Donc on trouve u03 = (0,2,−1).
v3 = u03 ku03k =
√5
5 (0,2,−1).
Donc
B0 ={
√6
6 (1,1,2),
√30
30 (−5,1,2),
√5
5 (0,2,−1)}
2) Posons w= (−5,6,10). Trouvons d’abord les coordonn´ees (α, β, γ) de w dans la baseorthonormale B0. Alors
w=
3
X
j=1
hw, vjivj = 7√ 6
2 v1+ 17
√30
10 v2+ 2√ 5 5 v3. D’autre part,
w=αv1+βv2+γv3 ⇒ w= α
22v1−γ(−v3) +β(v1+v2)−β 22v1 ⇒ w= (α−β
2 )2v1−γ(−v3) +β(v1+v2).
Donc les coordonn´ees de w dans la base {2v1,−v3, v1+v2} sont (35√
6−17√ 30
10 ,−2√
5 5 ,17√
30 10 ).
3) Trouvons l’orthonormalis´ee de Gram Schmidt D={v10, v20, v30} de la base {u1, u3, u2}. Observons quev10 =v1. Posons u”2 =u3− hu3, v10iv10. Alors on trouve
u”2 = (5 2,3
2,−2) = 1
2(5,3,−4) Donc
v20 = (5,3,−4)
k(5,3,−4)k = 1
√50(5,3,−4) Posons
u”3 =u2− hu2, v10iv01− hu2, v20iv02 Alors on trouve
u”3 = (−2 3,14
15,−2
15) = −2
15(5,−7,1);
D’o`u,
v03 = (5,−7,1)
k(5,−7,1)k = 1
√75(5,−7,1).
Ainsi, la base D est D={
√6
6 (1,1,2), 1
√50(5,3,−4), 1
√75(5,−7,1)}.
Rappelons que l’ordre des ´el´ements d’une base est important pour l’´ecriture de la matrice, pour l’´ecriture des coordonn´ees d’un vecteur donn´e. Observons ici que la base D est bien diff´erente de la base B0. Comme le montre l’algorithme d’orthogonalisation de Gram Schmidt, l’ordre des ´el´ements d’une base est important.
Exercice 2. Rappelons que l’application tr : E → R est une forme lin´eaire, et que trA = trAt pour tout A ∈ E. Soient A, B, C ∈ E.
Soient α, β ∈ R. Comme tr(AtB) = tr((AtB)t) = tr(BtA), on a f(A, B) = f(B, A). D’autre part,
f(αA+βB, C) = tr((αA+βB)tC) =αtr(AtC) +βtr(BtC) D’o`u,f(αA+βB, C) =αf(A, C)+βf(B, C). Par suite,f est bilin´eaire sym´etrique. V´erifions quefest d´efinie positive. EcrivonsA= (aij)1≤i,j≤n. Alors
tr(AtA) = tr((X
k
akiakj)1≤i,j≤n) = X
k
a2ki
Donc si A6= 0, f(A, A)>0. Ainsi, f est un produit scalaire sur E.
2) M´ethode 1. V´erifions directement que les matrices unit´e {Eij} for- ment une base orthonormale de E.
f(Eij, Ekl) = tr(EjiEkl) = tr(δikEjl) =δikδjl Donc f(Eij, Ekl) = 0 si Eij 6=Ekl, et f(Eij, Eij) = 1.
M´ethode 2. Observons bien la formule tr(AtA) = P
ja2ij pour toutA= (aij)ij dans E. Alors en consid´erant l’isomorphisme naturel d’espaces vectoriels entre E etRn
2:
A= (aij)ij 7→(a11, . . . , a1n, a21, . . . , a2n, . . . , an1, . . . , ann) On voit bien que f n’est autre que le produit scalaire usuel de Rn
2. Donc une base orthonormale est la base canonique, qui correspond aux matrices unit´es.
3) On peut directement trouver un exemple qui montre que g n’est pas d´efinie positive. Sinon, la formule qui suit aide `a le trouver: Soit A = (aij)1≤i,j≤n∈E. Alors
tr(A2) = tr((X
k
aikakj)1≤i,j≤n) = X
k
aikaki.
Prenons par exemple A =E12, alors E12 6= 0 mais E122 = 0, en partic- ulier, g(E12, E12) = 0.
A vous maintenant: Utilisez cette formule et trouvez un exempleA tel que g(A, A)<0.
Exercice 3. 1) On a fu = P
nfu(ei)e∗i = P
nhu, eiie∗i. Supposons maintenant que B est orthonormale. Alors u = Pn
i=1hu, eiiei. Donc les coordonn´ees de fu dans la base B∗ sont les mˆemes que ceux de u dans la base B.
2) Si B est orthonormale, d’apr`es la question 1), on a l’´egalit´e d´esir´ee (1) fPiλiei =X
i
λie∗i, ∀λ1, . . . , λn ∈R.
Supposons maintenant que l’´egalit´e (1) est v´erifi´ee. Alorsfei =e∗i. Or, comme on l’a vu dans 1), hei, eji = fei(ej). Par suite hei, eji = δij et donc B est orthonormale.
3) Choisissons une base orthonormale B ={e1, . . . , en}de E. Alors E∗ ={X
i
λie∗i, λ1, . . . , λn∈R}.
On utilise 2), on obtient E ={fP
iλiei, λ1, . . . , λn ∈R}.
D’o`u,E ={fu :u∈E}.
Remarque. Vous pouvez aussi le faire en utilisant l’Exercice 1 de la S´erie 3.
4) On a
tϕ:E∗ →E∗, f 7→f ◦ϕ.
Soient u, v ∈E,
tϕ(fu)(v) = fu◦ϕ(v)
=hu, ϕ(v)i
=hϕ∗(u), vi
=fϕ∗(u)(v) D’o`u,tϕ(fu) = fϕ∗(u).
Exercice 4. I) Rappel. Rappelons la d´efinition g´eom´etrique de la rotation dans le plan. Soit P le plan muni d’un rep`ere orthonorm´e direct R = (O,~i,~j). La rotation R du plan de centre Ω et d’angle θ est la transformation bijective qui laisse le point Ω invariant et qui transforme tout point M en M0 de sorte que:
OM =OM0, (−−→
OM ,−−→
OM0) =θ.
A tout point M du plan, on lui associe ses coordonn´ees cart´esiennes (x, y) dans le rep`ere R et son affixe complexe aff (M) = z = x+iy.
On note M(x, y) ou M(z). Donc soit aff (Ω) = ω et aff (M) = z.
Soit M0(z0) l’image de M par R. Alors en utilisant les coordonn´ees complexes, l’´equation de R est
(2) z0 −ω=eiθ(z−ω)
(Vous pouvez retrouver cette ´equation avec un simple sch´ema: tra- vaillez dans le rep`ere RΩ = (Ω,~i,~j) et ensuite revenez `a R.
Trouvons maintenant la matrice de R. Ecrivons ω = ω1 +iω2, z0 = x0 +iy0. L’´equation (2) devient
x0+iy0−ω1−iω2 = (cosθ+isinθ)(x+iy−ω1 −iω2) En s´eparant la partie r´eelle de la partie imaginaire, on obtient:
x0−ω1 y0−ω2
=
cosθ −sinθ sinθ cosθ
x−ω1 y−ω2
Donc la matrice de la rotation de centre Ω(ω1, ω2) et d’angle θ est cosθ −sinθ
sinθ cosθ