Correction du devoir à la maison n◦3
Partie A – Exemples de matrices orthogonales
1. La matrice I2 est orthogonale. En effet, pour tout vecteur ~u du plan, I2(~u) = ~u donc kI2(~u)k=k~uk.
2. Soit~u(x;y) un vecteur du plan. AlorsM~u = x y
!
donc AM~u = y
−x
!
doncA(~u) (y;−x).
Dès lors, kA(~u)k=qy2+ (−x)2 =√
x2+y2 =k~uk donc A est orthogonale . 3. Soit B = 1 −1
1 1
!
etC = √1
2B.
a. On a M~u = 1 0
!
donc BM~u = 1
−1
!
et ainsi B(~u) (1 ;−1) . Or, k~uk=√
12+ 02 = 1 etkB(~u)k=q12+ (−1)2 =√
2 donckB(~u)k 6= k~uk. Ainsi, B n’est pas orthogonale . b. On a M~u = x
y
!
donc CM~u = √1
2
x−y x+y
!
et ainsi C(~u)x−y√
2 ;x+y√
2
. Dès lors,
kC(~u)k=
v u u
t x−y
√2
!2
+ x+y
√2
!2
=
s(x−y)2
2 +(x+y)2 2
=
sx2−2xy+y2
2 +x2+ 2xy+y2 2
=
sx−2xy+y2+x2+ 2xy+y2 2
=qx2 +y2
donckC(~u)k=k~uk. Ceci est vrai pour n’importe quel vecteur~udonc C est pas orthogonale . Partie B – Déterminant et inverse d’une matrice orthogonale
Dans toute cette partie, A = a b c d
!
est une matrice orthogonale.
1. Soit (x;y)∈ R2 et ~u le vecteur de coordonnées (x;y). Alors, AM~u = ax+by cx+dy
!
donc A(~u) (ax+by;cx+dy). Ainsi,
kA(~u)k2 = (ax+by)2+ (cx+dy)2
= (ax)2 + 2(ax)(by) + (by)2+ (cx)2+ 2(cx)(dy) + (dy)2
=a2x2+ 2abxy+b2y2+c2x2+ 2cdxy+d2y2
Or, commeA est orthogonale, kA(~u)k2 =k~uk2 =x2 +y2 et on conclut donc que a2x2+ 2abxy+b2y2+c2x2+ 2cdxy+d2y2 =x2+y2 .
2. En appliquant l’égalité de la question 1.avec (x;y) = (1 ; 0), on obtienta2+ 0 + 0 +c2+ 0 + 0 = 1 + 0 donc a2+c2 = 1 .
En appliquant l’égalité de la question1. avec (x;y) = (0 ; 1), on obtient 0 + 0 +b2+ 0 + 0 +d2 = 0 + 1 donc b2 +d2 = 1 .
En appliquant l’égalité de la question 1. avec (x;y) = (1 ; 1), on obtient a2 + 2ab+ b2 +c2+ 2cd+d2 = 1 + 1 = 2. Mais, sachant que a2 +c2 = 1 et b2+d2 = 1, il vient 2ab+ 2cd+ 1 + 1 = 2 donc 2ab+ 2cd= 0 et donc ab+cd= 0.
3. Commeab+cd= 0, ab=−cd donc (ab)2 = (−cd)2 et ainsi a2b2 =c2d2 .
Or,a2+c2 = 1 etb2+d2 = 1 doncc2 = 1−a2 etd2 = 1−b2 donca2b2 = (1−a2)(1−b2) = 1−b2−a2+a2b2. Il s’ensuit que a2b2−a2b2 = 1−a2−b2 donc 1−a2 −b2 = 0 et ainsi
a2+b2 = 1 .
4. Puisque d2 = 1−b2, ab=−cd etc2 = 1−a2, on a
(ad−bc)2 = (ad)2−2adbc+ (bc)2 =a2d2 + 2(ab)(−cd) +b2c2
=a2(1−b2) + 2(ab)2+b2(1−a2)
=a2−a2b2+ 2a2b2+b2−a2b2
=a2+b2
et donc, par la question précédente, (ad−bc)2 = 1 .
Comme detA =ad−bc, on en déduit que detA= 1 ou detA=−1 . 5. a. D’après la question précédente, detA6= 0 donc A est inversible .
b. On sait que a2+b2 = 1. De plus, comme a2 +b2 = 1 etb2+d2 = 1, en additionnant membre à membre, il vient a2 +b2 +c2 +d2 = 2 et donc, comme a2 + b2 = 1,
c2+d2 = 1 .
c. On a a2+b2 = 1 =b2+d2 donc a2 =d2 et, de même, c2+d2 = 1 =b2+d2, donc b2 =c2 .
d. Puisque cd=−ab,
(ac+bd)2 =a2c2+ 2acbd+b2d2
=a2c2+ 2(ab)(cd) +b2d2
=a2c2+ 2(ab)(−ab) +b2d2
=a2c2−a2b2−a2b2+b2d2
=a2(c2−b2) +b2(d2−a2)
donc, comme a2 =d2 et b2 =c2, (ac+bd)2 = 0 et ainsi ac+bd= 0 . e. Notons B = a c
b d
!
. Alors,
AB = a b c d
! a c b d
!
= a2+b2 ac+bd ac+bd c2+d2
!
= 1 0 0 1
!
=I2
donc A−1 =B .
Partie C – Réciproques
1. La réciproque est fausse. Considérons la matriceA= 1 1 0 1
!
. Alors, detA= 1×1−0×1 = 1. Cependant, si on considère le vecteur~u(0 ; 1) alorsAM~u = 1 1
0 1
! 0 1
!
= 1 1
!
donc A(~u) (1 ; 1) donc k~uk=√
02+ 11 = 1 et kA(~u)k=√
12+ 12 =√
26= 1 donc A n’est pas orthogonale.
2. La réciproque est vraie. En effet, supposons que A est inversible et queA−1 = a c b d
!
. Alors,
I2 =AA−1 = a b c d
! a c b d
!
= a2+b2 ac+bd ac+bd c2 +d2
!
donc a2+b2 = 1, ac+bd= 0 et c2+d2 = 1.
Dès lors,ac= −bd donc a2c2 =b2d2 donc a2c2 = (1−a2)(1−c2) = 1−c2−a2+a2c2 ce qui entraîne quea2+c2 = 1. Dès lors, b2+d2 = 1−a2+ 1−c2 = 2−(a2+c2) = 2−1 = 1.
Comme dans la question 5.c., on en déduit que a2 =d2 etb2 =c2 donc (ab+cd)2 =a2b2+ 2(ab)(cd) +c2d2
=a2b2+ 2(ac)(−ac) +c2d2
=a2b2−2a2c2+c2d2
=a2b2−a2c2−a2c2+c2d2
=a2(b2−c3) +c2(d2−a2)
= 0
Ainsi, on a donc montré que a2+c2 = 1, b2+d2 = 1 et ab+cd= 0.
Soit~u(x;y) un vecteur du plan. Alors, d’après le calcul de la question1.de laPartie B, kA(~u)k2 =a2x2+ 2abxy+b2y2+c2x2 + 2cdxy+d2y2
= (a2+c2)x2+ 2(ab+cd)xy+ (b2+d2)y2
=x2+y2
=k~uk2
donc, comme kA(~u)k etk~uk sont positifs, kA(~u)k=k~uk et ainsi A est orthogonale.
Partie D – Liens avec le produit scalaire 1. Soit A une matrice carrée d’ordre 2.
Si A conserve le produit scalaire alors A conserve la norme car, pour tout vecteur ~u, k~uk=√
~
u·~u donc A est orthogonale.
Réciproquement, supposons que A est orthogonale. Soit~u et~v deux vecteurs du plan.
D’après les identités de polarisation, A(~u)·A(~v) = 1
2
kA(~u) +A(~v)k2− kA(~u)k2− kA(~v)k2
Notons (x;y) les coordonnées du vecteur ~u et (x0;y0) celles de~v. Alors, les coordonnées deA(~u) +A(~v) sont
(ax+by+ax0+by0;cx+dy+cx0 +dy0)
c’est-à-dire
(a(x+x0) +b(y+y0) ;c(x+x0) +d(y+y0))
qui sont les coordonnées deA(~u+~v). Ainsi, A(~u) +A(~v) = A(~u+~v). Dès lors, A(~u)·A(~v) = 1
2
kA(~u+~v)k2 − kA(~u)k2− kA(~v)k2 donc, comme A conserve la norme,
A(~u)·A(~v) = 1 2
k~u+~vk2− k~uk2− k~vk2=~ucdot~˙ v donc A est conserve le produit scalaire.
Ainsi, on a bien montré que A est orthogonale si et seulement si A conserve le produit scalaire.
2. L’affirmation est fausse. La question précédente assure que si Aest orthogonale alors elle conserve le produit scalaire donc l’orthogonalité. En revanche, la réciproque est fausse.
En effet, considérons la matrice D= 2I2. Pour tous vecteurs ~u(x;y) et~v(x0;y0) du plan, D(~u) (2x; 2y) et D(~v) (2x0; 2y0) donc
D(~u)·D(~v) = (2x)(2x0) + (2y)(2y0) = 4(xx0 +yy0) = 4(~u·~v).
Il s’ensuit queD conserve l’orthogonalité car si ~u·~v = 0 alors D(~u)·D(~v) = 2×0 = 0 mais D ne conserve pas le norme car kD(~u)k=qD(~u)·D(~u) = √
4~u·~u= 2kuk. Ainsi, D conserve l’orthogonalité mais elle n’est pas orthogonale.