Le comportement alimentaire
ECOLE NATIONALE VETERINAIRE T O U L O U S E
1-Organisation temporelle:
Rythmes circadiens et autres
Chien
Issu du loup (14 000 ans)
Chasse en meute
La sélection a diversifiée les races sur ce critère
La plupart des chiens retournés à l’état sauvage sont plutôt des charognards que des chasseurs
Possibilité de prise de grosses pièces
Grand repas à intervalles larges et irréguliers
Distension importante de l’estomac
pas de satiété gastrique en cours du repas
Hiérarchie dans l’accès à la proie
Le repas doit être vite ingéré (compétition entre chiens de la meute)
Le chien régularise mal son poids face à une alimentation ad libitum ce qui explique les risques d’obésité
Chien: néophilie
Le chien est généralement néophile
Valeur adaptative pour bénéficier d’aliments nouveaux
Chat
Domestication récente
Le chat a été très longtemps considéré comme diabolique (la destruction des chats est l’un des facteurs des grandes pestes du XIVe siècle par prolifération des petits rongeurs)
seuls les chats à pédigrée peuvent être considérés comme domestiqués car seul l’homme en contrôle la reproduction
Étant plus carnivore que le chien, ce n’est que récemment que l’homme a pu subvenir aux besoins protéiques du chat
A gardé son instinct de chasseur
Pas de sélection sur ce critère
Chasseur solitaire
Petite proie
Pas de compétition pour l’ingestion de la proie
Régularise mieux son poids corporel face à une alimentation ad libitum qui ne sera pas engloutie en une seule fois
Nécessité de chasses fréquentes
Le chat est un grignoteur
Les ruminants
Durée
8-10h par jour
Rythme circadien
Lever & coucher du soleil
Heure de pâturage des bovins
Le repas du matin commence 30 min avant l’aube et le repas du soir se termine 30 min après le crépuscule d’où la composante
Rythme circadien de la prise de nourriture et de la rumination chez les bovins
La prise de nourriture (grazing) est essentiellement diurne
& la rumination essentiellement nocturne
Chèvre
Animal effeuilleur plutôt que brouteur
Peut se tenir debout sur ses postérieurs
Peut grimper dans les arbres
Lèvres fines
Parcourt de longue distances pour diversifier ses apports
Chèvre
Ingestion sélective de feuilles, baies, ..c’est à dire des parties les plus nutritives des plantes
Exposition aux xénobiotiques toxiques (glucosides, saponines, nitrates, stérols, …) ayant conduit à une pression de sélection favorisant les effets de premier passage hépatiques
La chèvre métabolise vite de nombreux médicaments
Exposition importante aux tanins (polyphénols)
Facteur antinutritionnel et toxique
La chèvre est tolérante aux tanins car elle élimine beaucoup de proline ce qui neutralise les effets des tanins;
Présence d’une enzyme salivaire détruisant les tanins
Cheval
• Comportement alimentaire
• Mange lentement (pas de rumination)
12-18h/jour
• Besoin comportemental inné
Doit être satisfait
Risque de tics
ulcères
Le budget temps quotidien pour un cheval
Pâturage
( entre 12-20 heures par jour) Sommeil
(
entre 2-6 heures par jour)
Sans activité déterminée, flânerie (
entre 2 et 6 h par jour)Comportement alimentaire et comportement au box du cheval
Dans les conditions naturelles, un cheval n’est jamais plus de 4 heures sans manger
les conditions d’entretien en box peuvent être inadéquates pour satisfaire le comportement alimentaire du cheval
Un régime alimentaire pour cheval de compétition peut être
ingéré en moins de 2h et ainsi ne pas être capable de satisfaire le comportement alimentaire inné du cheval
L’accès ad libitum à la nourriture est désirable
On sait que la non satisfaction du comportement alimentaire est associé à des “vices” et à l’occurrence d’ulcères gastriques
Le tic à l’appui n’est pas associé à de l’aérophagie
Par des études de radiographie, il a été montré que le cheval
tiqueur n’avalait pas d’air et que le bruit fait au moment de
l’étirement du cou était dû à la distension de l’oesophage
proximal
oesophage
La fréquence du tic à l’appui est lié au comportement alimentaire
Fourrage
Un repas à base de fourrage diminue la fréquence du ticage
Concentrés
Un repas à base de
concentrés est suivi d’une augmentation de la
fréquence du ticage
Collier anti-tic: n’ est pas la solution
Comportement alimentaire : facteurs sociaux
Facilitation sociale
Le Leader du groupe joue un rôle critique dans l’initiative des repas
La néophobie peut être supprimée par la facilitation sociale
Comportement d’agressivité et compétition
alimentaire
Gestion des comportements d’agressivité lors
de repas collectif
La buvée
•Un cheval peut boire en toute sécurité avant, pendant et après un repas
•Le cheval préfère boire dans un seau plutôt que par un abreuvoir
automatique
•Si les besoins d’un cheval sont grands, prévoir un baquet
Consommation d’eau
•20-30L par jour
•La buvée est une activité sociale, le cheval se rendant au moins une fois par jour au crépuscule à un point
d’eau
•Quand l’eau est en permanence disponible, 89% des buvées
surviennent de 10min avant à 30 min après les repas
2-Sélection et rejet des aliments
Sélection et rejet des aliments
Préférence et aversion alimentaires permettent au cheval d’avoir une alimentation sûre et équilibrée
Analyse sensorielle (vue, odorat, goût…)
Espèce préférées: fléole (timothy) et trèfle blanc
Amertume des plantes toxiques
Disparaît au séchage donc risque accru (ex datura chez les bovins)
néophobie
Evènement post-ingestifs
Possibilité d’aversion acquise
Délai maximum de 30 min chez le cheval vs. 12h chez le
mouton pour faire une association entre un aliment dangereux et ses effets secondaires
Fléole
Coprophagie
Différente de la caecotrophies (lapin)
Importante chez le rat
Présente chez le poulain, le chien..
Comportement maternel chez les carnivores
3-Contrôle de la l’appétit (faim)
& de la satiété
Contrôle de la faim & de la satiété
Différences fondamentales selon les espèces qiu se
différencient par l’accessibilité limitée ou ad libitum à la nourriture
Sans limitation pour les herbivores
Mais saisonnalité
Incertaines pour l’homme, les carnivores etc.
Pour l’homme moderne, le chien… cela n’est plus vrai et on observe une épidémie d’obésité car les mécanismes régulateurs n’ont pas été conçus pour faire face à l’abondance
Vue générale sur le contrôle de la l’appétit & de la satiété
Etage central hypothalamique
Etage périphérique
Contrôle hypothalamique du comportement alimentaire: le réseau orexigène (NPY) &
anorexigène (Mélanocortine, POMC)
Système anorexigène à long terme Leptine
stéroïdes
Horloge circadienne
Noyau hypothalamique Ventro-médial
Réseau orexigène Neuropeptide Y (NPY)
Récepteur Y1R (galanine, GABA…)
Réseau anorexigène à court terme
CRH, -MSH,Glycémie,
appétit
+
+
+ +
-
-
-
+
-
Contrôle facilitateur de l’appétit:
circuit à NPY
Modulations
À court terme: stimulations sensorielles
Distension gastrique (ventre creux)
Facilitations sociales
Intégration hypothalamiques
Noyau arqué avec un circuit inhibiteur (satiété) et un
circuit facilitateur (appétit) convergeant sur le réseau au neuropeptide Y (NPY)
Le NPY se fixe sur les récepteurs Y1.
Ghréline
Peptides libéré par l’estomac
Se fixe sur les récepteurs stimulant la libération de l’hormone de croissance
Les concentrations plasmatiques augmentent chez le sujet à jeun
Ne semble pas impliqué dans l’obésité
Stimule les neurones hypothalamiques libérant le NPY
Contrôle nerveux de la satiété:
Degré de réplétion gastrique
Réflexe vagale via l’hypothalamus
Régulation à court terme
N’existe pas chez le cheval, le chien
Contrôle hormonal de la satiété
Réseau à Mélanocortine
neurones inhibiteurs contenant de la pro-
opiomélanocortine et libérant de la α-MSH qui se lie aux récepteurs à mélanocortine (MC4) pour la
satiété à court terme)
Cholécystokinine (CCK)
Insuline
Contrôle hormonal de la satiété: la Cholécystokinine (CCK)
CCK est anorexigène à cout terme
Libérée par le duodénum (voir le cours sur les hormones GI)
Agit via le nerf vague
Ralentit la vidange gastrique et donne un sentiment de satiété gastrique
Il faut manger lentement pour que ce mécanisme soit opérationnel
Contrôle hormonal de la satiété:
l’insuline
Libérée par le pancréas endocrine (voir le cours sur le pancréas endocrine)
Traverse la barrière hémato-méningée et se fixe sur des récepteurs hypothalamiques impliqués dans le contrôle de la PN
Voracité du diabétique de type 1
Contrôle hormonal à long terme de la satiété: Leptine
Protéine produite par le tissu adipeux (gène ob)
concentrations plasmatiques proportionnelles à la masse grasse
Concentrations normales chez les obèses
Ne traverserait pas correctement la BHM chez les obèses (inhibition par les triglycérides)
Agit sur l’hypothalamus en inhibant la libération de NPY et en augmentant la libération des facteurs anorexigènes (CRH, mélanocortine)
Hypothalamic feeding center Hypothalamic feeding center
Fat stores Fat stores Neuropeptide Y
Food intakeFood intake
Leptin secretion Leptin secretion
Negative feedbackNegative feedback
Appétit spécifiques
Appétits sodique
Appétit calcique
(poule à l’entrée en ponte)
Suralimentation
La suralimentation est un problème chez les chevaux nourris ad libitum
Pas de satiété gastrique
risque d’obésité et de fourbure.
La restriction alimentaire forcée (panier, paddock… ) peut créer d’autres problèmes notamment comportementaux
Anorexie et hypophagia
•La maladie est la première cause d’anorexie
•Les sujets dominés peuvent être écartés de l’accès à la nourriture (vieux cheval dans un groupe)
•Anomalie dentaire (surcroissance)
cytokines
leptine
cytokines
Macrophage
Pathogéne Pancreas
Tissu adipeux
(-)
Prise de nourriture
(+) Perte énergétique
glucose
insuline
TNF
IL1