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Développement du comportement alimentaire de l’enfant
Sophie Nicklaus
To cite this version:
Sophie Nicklaus. Développement du comportement alimentaire de l’enfant. Les troubles de l’oralité en pédiatrie : une approche pluridisciplinaire, CHU Bordeaux [Bordeaux]. FRA., Dec 2018, Bordeaux, France. 58 p. �hal-02785828�
S. Nicklaus
Développement du
comportement alimentaire de l’enfant
Sophie Nicklaus
Centre des Sciences du Goût et de l’Alimentation, Dijon
Bordeaux, 14 décembre 2018
S. Nicklaus
Les fonctions de l’alimentation
Plaisir Nutrition
Socialisation Identité
ALIMENTATION
2
S. Nicklaus
Les 1000 premiers jours: Programmation métabolique
Singhal & Lucas, Lancet, 2004 Gillman, Am J Clin Nutr, 2008
~6 mo ~2 ans Naissance
‐9 mo ~8 ans 20 ans
Concept de « DOHaD »
S. Nicklaus
~6 mo ~2 ans Naissance
‐9 mo ~8 ans 20 ans
Les 1000 premiers jours: Programmation métabolique
4
S. Nicklaus
~6 mo ~2 ans Naissance
‐9 mo ~8 ans 20 ans
Cordon
Allaitement
Diversification
Table familiale
Néophobie alimentaire
Schwartz, et al., Appetite, 2011 Nicklaus, Demonteil, Tournier, 2015 Nicklaus, Appetite, 2016
Nicklaus, Int J Environ Res Public Health, 2016 Nicklaus, Ann Nutr Metab2017
Les 1000 premiers jours: Mode d’alimentation
24 26 28 30 32 34 36 Age (month)
Variété des choix
5
S. Nicklaus
~6 mo ~2 ans Naissance
‐9 mo ~8 ans 20 ans
Cordon
Allaitement
Diversification
Table familiale
Néophobie alimentaire
Transitions majeures
Apprendre à manger
Comment?
Quoi?
Combien?
Quand?
Dans quel contexte?
Les 1000 premiers jours: Mode d’alimentation
Schwartz, et al., Appetite, 2011 Nicklaus, Demonteil, Tournier, 2015 Nicklaus, Appetite, 2016
Nicklaus, Int J Environ Res Public Health, 2016 Nicklaus, Ann Nutr Metab2017
6
S. Nicklaus
~6 mo ~2 ans Naissance
‐9 mo ~8 ans 20 ans
Cordon
Allaitement
Diversification
Table familiale
« Durabilité » des comportements précoces
Le comportement alimentaire établi à 2‐3 ans prédit le comportement alimentaire jusqu’au début de l’âge adulte
Nicklaus, Boggio, et al., Food Qual Pref, 2004 Nicklaus, Boggio, et al., Appetite, 2005
Nicklaus & Remy, Current Obesity Reports, 2013
Tracking
Transitions majeures
S. Nicklaus
Comment y parvenir?
8
S. Nicklaus
La diversification alimentaire: de quoi parle‐t‐on?
•
Sevrage vs. Diversification alimentaire
• Cessation de l’alimentation lactée
• Introduction progressive des aliments de diversification en complément de la poursuite de l’allaitement
• Transition d’un régime lacté à la table familiale
•
La diversification alimentaire est un processus qui incorpore des croyances culturelles liées à l’alimentation
9
Les mères françaises reconnaissent l’importance d’une variété de légumes [au début de la diversification]… pour
“éduquer le palais”
Les mères anglaises “cacheraient les [légumes] dans d’autre chose comme cela les enfants ne
sauraient pas”
S. Nicklaus Baby rice, rusk
Fruits, Vegetables Ready/home made BBF
Potatoes (IFS, 2010)
10
Les premiers aliments de diversification dans le monde
Fruits, vegetables, dairy products (petit suisse),
juices, soft drinks, cereals, broth, soups, tortilla, chicken (Pantoja‐Mondoza, 2015;
Gonzalez de Cossio, 2013)
(cow) milk, liquids Grains Fruits, vegetables,
Tuber, roots Legumes, nuts
(DHS, 2011)
Liquids, other milks Grains, Fruit/vegetables
Roots
Beans, peas, lentils, nuts (DHS, 2005‐6) Cereals
Fruit, Vegetables, Juice Ready made BBF
meat
(IFPSII, 2005‐7; FITS2, 2008)
Cereals Maize gruels Mashed family diet
(Ogunlesi, 2014)
Cereals Fruit, Vegetables
Potatoes
Home/Ready made BBF
(Bournez, in prep) Starchy gruel, Grain (Zhou, 2012)
Ying Yang Bao (Zhu, 2013) Fruit / vegetable juice; egg yolk (Tang, 2015)
Veget+potato+meat Cereal+milk+porridge
Ceral+fruit+porridge (Rebhan, 2009)
Fruit Vegetables Soups (Oliveira, 2013)
Commercial/fortified porridge Grains
Fruits and vegetables Meat/fish/poultry
(DHS, 2014)
Universal practices:
Local/commercial cereals/grains Fruit, vegetables
Local roots/tuber Animal‐source foods?
Grains, roots, tubers Cheeses, yogurt, other milk‐based foods
Fruit, vegetables Eggs (DHS, 2014)
Nicklaus, Nutrition & Growth, 2016
S. Nicklaus
Comment définir les « pratiques de diversification »
Conduite de la diversification
• Quand
• Quoi
• Avec quelle fréquence
Manière de nourrir
• Contexte social
• Contexte émotionnel
• Réponses au comportement de l’enfant
• « Style » éducatif
…Pour des comportements « sains »
• Eveil à la consommation de fruits et légumes
• Enfant peu difficile
• Appropriation des aliments adultes en termes de texture
• Pas de surconsommation
S. Nicklaus
« Bien » manger
12
Choix Quantité
S. Nicklaus
Choix Quantité
« Bien » manger
S. Nicklaus
Quand?
14
S. Nicklaus
Les préférences sensorielles à la naissance
Berridge, Neuroscience & Biobehavioral Reviews, 2000
Pour l’essentiel, nous apprenons le plaisir sensoriel de
consommer des aliments au travers de nos expériences
alimentaires précoces
Nicklaus, Appetite, 2016
Evitement des odeurs alimentaires
« déplaisantes »: acide butyrique
Soussignan, et al., Physiology & Behavior, 1997
Appréciation de la saveur sucrée
S. Nicklaus
Quand commencer la diversification alimentaire ?
• Allaiter au sein exclusivement pendant 6 mois, puis compléter par l’introduction d’aliments de diversification et poursuivre l’allaitement jusqu’à 2 ans (OMS, 2003)
OU
• Introduction progressive des aliments de diversification pas avant 17 semaines et pas après 26 semaines (American Academy of Pediatrician, 2005; European Society of Pediatric Gastroenterogoly Hepatology and Nutrition, 2008)
• Ces évènements peuvent influencer:
• Le statut nutritionnel (en particulier statut en fer, zinc et vitamine D)
• La croissance et l’obésité, à court et long terme
• Les infections et les allergies
• D’autres maladies (MCD, diabète…)
• Quel est l’effet de la date d’initiation (« timing ») de la diversification alimentaire sur l’acceptabilité de nouveaux aliments ?
Przyrembel, Ann Nutr Metab, 2012
Nicklaus & Remy, Current Obesity Reports, 2013
Nicklaus, Int J Environ Res Pub Health, 2016 16
S. Nicklaus
• Des formules à base de protéines hydrolysées sont mieux acceptés à 1.5 qu’à 7.5 mois
Mennella & Beauchamp, J Dev Behav Pediatrics, 1996
• Dans la période de 16 à 26 semaines, les enfants plus âgés consomment moins d’un aliment nouveau (céréales salées) que les plus jeunes
Harris, et al., Dev Psychol, 1990
• L’appréciation des légumes est plus élevée quand ils sont offerts à 5 plutôt qu’à 6 mois
Lange, et al., Food Qual Pref, 2013
Effet du « timing » de la diversification sur l’acceptabilité des aliments
• Hypothèse 1:la période de 17 à 26 semaines est favorable pour introduire de nouvelles flaveurs(indépendamment de la texture)
Harris, Curr Opin Clin Nutr Metab Care, 2008
• Quelles sont les preuves?
6 mo 12 mo 18 mo 24 mo 36 mo
0
Alimentation lactée 4 mo
Diversification alimentaire 10 mo
S. Nicklaus
• Hypothèse 2:La période de 26 à 45 semaines est favorable pour introduire une variété de textures (indépendamment de la flaveur)
Harris, Curr Opin Clin Nutr Metab Care, 2008 Nicklaus, Demonteil, Tournier. In J. Chen & A. Rosenthal (Eds.), Modifying food texture. Woodhead, 2015
18
6 mo 12 mo 18 mo 24 mo 36 mo
0 4 mo 10 mo
Effet du « timing » de la diversification sur l’acceptabilité des aliments
Alimentation lactée Diversification alimentaire
S. Nicklaus
19
Développement des capacités d’alimentation orale
Nicklaus, Demonteil, Tournier. In J. Chen & A. Rosenthal (Eds.), Modifying food texture. Woodhead, 2015
S. Nicklaus
• Hypothèse 2:La période de 26 à 45 semaines est favorable pour introduire une variété de textures (indépendamment de la flaveur)
Harris, Curr Opin Clin Nutr Metab Care, 2008 Nicklaus, Demonteil, Tournier. In J. Chen & A. Rosenthal (Eds.), Modifying food texture. Woodhead, 2015
20
• Quelles sont les preuves?
6 mo 12 mo 18 mo 24 mo 36 mo
0 4 mo 10 mo
• Entre 6 et 10 mois, développement des capacités d’alimentation orale, quand l’enfant est stimulé par de nouvelles textures Gisel, Dev Med Child Neurol, 1991
• Entre 6 et 24 mois, meilleure acceptabilité de textures complexes quand les enfants sont plus âgés Lundy et al., Early Child Development Care, 1998
• Le meilleur prédicteur de l’acceptabilité de morceaux de carotte à 12 mois est l’expérience de consommation d’aliments texturés Blossfeld, et al., Food Qual Pref, 2007
• Offrir des textures variées avant ou à 9 mois (vs. après 10 mois) est associé à:
• moins de refus alimentaires à 18 mois Northstone, et al.,J Hum Nutr Diet, 2001
• une consommation plus élevée de légumes à 7 ans Coulthard, et al.,Mat & Child Nutr, 2009
Effet du « timing » de la diversification sur l’acceptabilité des aliments
Alimentation lactée Diversification alimentaire
S. Nicklaus
« Timing » de la diversification : rôle de la néophobie
Carruth et al., J Am Diet Assoc, 2004 Dovey et al, Appetite, 2008 Nicklaus, Appetite, 2009
21
6 mo 12 mo 18 mo 24 mo 36 mo
0 4 mo 10 mo
% d’enfants néophobes
Néophobie alimentaire
100 50 0
24 26 28 30 32 34 36 Age (month)
Variété des choix
Alimentation lactée Diversification alimentaire
S. Nicklaus
Comment?
22
S. Nicklaus
Facteurs de l’acceptabilité des aliments à la diversification
Certaines pratiques d’alimentation au début de la diversification alimentaire peuvent aider à la formation d’habitudes alimentaires saines
• Une expérience d’allaitement au sein préalable
• Les propriétés sensorielles adaptées des aliments de diversification
Texture, saveurs, arômes
• Des expositions répétées à un aliment
• La variété d’aliments offerts dès le début de la diversification
23
S. Nicklaus
24
Alimentation lactée et comportement à la diversification
• Consommation initiale d’un nouveau légume (Sullivan & Birch, Pediatrics, 1994)
• 40g chez des nourrissons allaités au sein
• 25g chez des nourrissons allaités au biberon
• Association positive entre la durée d’allaitement au sein et des habitudes alimentaires « saines » (Nicklaus et al., Appetite, 2005; Abraham, et al., Public Health Nutr, 2012; Scott et al., Nutrients, 2012; Grieger et al., Public Health Nutr, 2011), y compris une consommation de F&L plus élevée (Skinner et al., J Am Diet Assoc, 2002; Burnier et al., Eur J Clin Nutr, 2011; de Lauzon‐Guillain et al., Am J Clin Nutr, 2013)
S. Nicklaus
Allaitement : quels effets sur le comportement?
• Hypothèse « chimiosensorielle » : les arômes des aliments consommés par la mère sont partiellement transmis dans le lait maternelMennella, J Hum Lact, 1995;
Schaal, et al., Chem Senses, 2000 ; Hausner, et al., Physiol Behav, 2008.
• L’allaitement au sein est associé à une meilleure acceptabilité d’un aliment avec un arôme inconnu au début de la diversification (Mennella, et al., Pediatrics, 2001), que les enfants allaités aient été ou non exposés à cet arôme spécifique dans le lait maternel (Hausner, et al., Clin Nutr, 2010; Maier et al., Clin Nutr, 2008)
• Hypothèse « mécanique » : sollicitation plus élevée des muscles de la
mastication pour l’allaitement au sein, transfert vers une mastication facilitée?
Neiva et al., J Pediatr, 2003, Nicklaus, Demonteil, Tournier, 2015
Musée des Beaux Arts, Dijon
S. Nicklaus
26
Premières réactions aux aliments de diversification
• Réactionsentre 5 et 7 mois : positives dans 88% des cas!
Schwartz, et al., Physiol Behav, 2011
• Réactions entre le début de la DA et 15 mo: toujours très positives!
Maisacceptabilité des F&L < à celle des autres groupes d’aliments
Lange, et al., Food Qual Pref, 2013 Aimé
Rejeté
S. Nicklaus
Schwartz, Chabanet, Szleper, Feyen, Issanchou & Nicklaus, Chemical Senses, 2017
• Appréciation élevée de la saveur sucrée à 3 mois
• Pour la saveur salée, évolution très nette de l’appréciation
• L’appréciation de l’amertume est stable
• Au cours de la première année, l’émulsion grasse suscite l’indifférence, puis le rejet après 12 mois
Evolution des préférences gustatives dans la petite enfance
Proportion de consommation
S. Nicklaus
Effet des préférences gustatives sur l’appréciation des aliments
Proportion de consommation
Schwartz, Chabanet, Lange, Issanchou, Nicklaus,Physiology & Behaviour, 2011 Prédit l’appréciation de certains aliments sucrés Predicts the de certains aliments umami Predicts the acceptande certains aliments acides
28
S. Nicklaus
• A 12 mois les enfants qui rejettent certaines odeurs rejettent les aliments associés (poisson, fromages)
Wagner, Issanchou, Chabanet, Marlier, Schaal, Monnery‐Patris. Flavour. 2013
Evolution des préférences olfactives dans la petite enfance
• Développement d’une différenciation de la valeur hédonique des odeurs à partir de 12 mois
• Beaucoup de comportements d’évitement des odeurs « déplaisantes », pas de comportements d’attraction envers les « odeurs plaisantes »
29
8 mois 12 mois 22 mois
S. Nicklaus
30 Réactions aux stimulations sensorielles
Saveurs
Odeurs
Néophobie alimentaire à 2 ans
?
Monnery‐Patris, Wagner, Rigal, Schwartz, Chabanet, Issanchou, Nicklaus, Appetite, 2015
+
Lien entre réactions « sensorielles » et néophobie alimentaire?
Réactions contrastées aux odeurs alimentaires
associées à une néophobie plus élevée Rôle « d’alarme » de l’olfaction
S. Nicklaus
Appréciation des textures avec l’âge
Demonteil, Tournier, Marduel, Dusoulier, Weenen, Nicklaus, 31
Développement de l’appréciation de différentes textures entre 6 et 18 mois
S. Nicklaus
Textures et comportement oral
32
Demonteil, Tournier, Marduel, Dusoulier, Weenen, Nicklaus, Food Quality and Preference, 2019
S. Nicklaus
Variations de l’acceptabilité des textures
33 ACCEPTABILITE de la texture
Accepté = avalé
+ +
EXPOSITION à des aliments texturés :
Morceaux mous (6 à 18 mois) puis durs (8 à 36 mois)
Regarde l’aliment avant de le manger Mets l’aliment seul en bouche (12‐18 mois)
Mange avec les doigts à la maison Nombre de dents (pour
Haut‐le‐cœur fréquents
‐
Aliments collants, durs et à croquer
S. Nicklaus
• Au début de la diversification, des expositions répétées à un nouvel aliment entraînent une augmentation de sa consommation Sullivan & Birch, Pediatrics, 1994
• Des expositions répétées à un légume rejeté augmentent sa consommation.
Après 8 expositions il est aussi consommé qu’un légume aimé
34
Effet des expositions répétées
Maier et al., Food Qual Pref, 2007
S. Nicklaus
Qu’en disent les parents?
•
La plupart des parents américains arrêtent de donner un aliment qu’ils pensent que leur enfant n’aime pas après 5 essais
•
Les mères allemandes arrêtent de donner un aliment refusé après 3 à 5 essais,
•
Les mères françaises arrêtent après 1 à 2 essais!
•
→ Expliquer aux responsables de l’alimenta on des enfants que les préférences alimentaires sont apprises sous l’effet de l’expérience
Carruth et al., J Am Diet Assoc, 2004
Maier, et al., Food Qual Pref, 2007 a, b
S. Nicklaus
36
Effet du « goût » sur l’apprentissage de l’acceptabilité
• Début de diversification, 3 groupes (~6 mo), mesure de la consommation de purée d’artichaut « basique » avant et après 10 expositions à :
D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10 Basic
Sweet Fat
Remy, Issanchou, Chabanet, Nicklaus, J Nutr, 2013
• Fort effet des expositions répétées
• L’association au goût sucré n’a pas augmenté la
consommation de purée d’artichaut basique comparée à l’exposition à la purée basique
• L’association à une forte densité énergétique a conduit à un rassasiement conditionné
• Effets stables 3 mois après exposition
Groupe RE Groupe FFL Groupe FNL
• Extension avec des enfants plus âgés, de 4 à 38 mois (n = 332)
• Les plus jeunes consommaient plus du légume nouveau que les plus âgés !
Caton, et al, PLoS One, 2014
S. Nicklaus
• L’exposition à une variété de légumes d’un jour à l’autre, comparée à l’exposition à un seul légume, augmente l’appréciation d’un nouvel aliment (légume ou viande)(Gerrish & Mennella, Am J Clin Nutr, 2001)
• Un tel effet est encore observé 2 mois après l’intervention (Maier, et al., Clin Nutr, 2008)
• C’est le nombre de changements plutôt que le nombre d’aliments qui augmente l’acceptabilité
• L’exposition à une variété d’aliments à l’intérieur d’un repas augmente fortement l’acceptabilité d’un nouvel aliment (Mennella et al., Physiol Behav, 2008)
• L’exposition à une variété de fruits augmente l’acceptabilité d’un nouveau fruit mais pas d’un nouveau légume (ibid.)
• L’effet de la variété de F&L est plus prononcé chez les enfants diversifiés ≥6 mo plutôt qu’avant 6 mo (Coulthard et al., Appetite, 2014); et dans les pays où la consommation de F&L est faible
(Fildes et al., Brit J Nutr, 2015)
• + Etudes observationnelles (Remy, et al., J Nutr, 2013; Lange, et al., Food Qual Pref, 2013)
• L’exposition à la variété pourrait commencer par mélanger le lait et les céréales à de 37
Exposition à une variété d’aliments
S. Nicklaus
DIETECOM – 27 Mars 2015
Monotonie Variété
3 changements
Variété
9 changements
38
Exposition à une variété de légumes à la diversification
• Effet à long terme: la différence de variété précoce de légumes consommés a un effet sur la consommation de légumes familiers ou non à 6 ans
Maier, Chabanet, Schaal, Leathwood, & Issanchou, Clinical Nutrition, 2008 Maier‐Nöth, Schaal, Leathwood, & Issanchou, Plos One, 2016 Novel vegetables Known vegetables
S. Nicklaus
De quelle manière?
S. Nicklaus
Social eating: underlying mechanisms
40
Sharing the same food Repeated exposures
Talking about foods
Wiggins, Appetite, 2002
Talking redefines likes / dislikes
Wiggins, Appetite, 2016
Pleasure from eating is partly
constructed by interactions with others, and socially produced
Emotional contamination Visual imitation
S. Nicklaus
• Les enfants mangent dans un contexte social
• Choix parentaux: déterminent le répertoire des possibles
• Styles éducatifs en matière d’alimentation (Shloim et al., Front. Psychol, 2015)
• Autoritaire, Démocratique, Indulgent, Désengagé
• Les styles parentaux d’alimentation peuvent moduler l’apprentissage des
préférences des enfants (Rigal et al., Appetite, 2012; Vollmer et al., Appetite, 2013), p.ex. leur consommation de F&L (Blissett et al., Appetite, 2011)
• Souvent, style démocratique: le plus favorisant
Effet de la manière de nourrir
S. Nicklaus
• Styles parentaux en matière d’alimentation
Effet du style de nourrissage
42
After Shloim et al., Front. Psychol, 2015
Demande Réponse
Indulgent Démocratique
Négligent Autoritaire
Rigal et al., 2012 Vollmer et al., 2013 Blissett et al., 2011
Favorise la consommation de F&L
S. Nicklaus
Choix Quantité
« Bien » manger
S. Nicklaus
44
Premature birth: impact on eating difficulties at 2 y
•
Eating difficulties* at the age of 2 years were measured by parental report (questionnaire) in 2 French birth cohorts
•
Premature‐born children had a lower drive‐to‐eat score than term‐
born infants, especially when they had smaller birth weight
Migraine, Nicklaus, et al., Am J Clin Nutr,2013
* Low Appetite, Low Enjoyment in food, Neophobia, Pickiness (Rigal et al., 2012)
low
high
~6 mo ~2 years Birth
‐9 mo ~8 years 20 years
S. Nicklaus
La « valeur de récompense » des aliments
Le plaisir de manger un aliment est
modulé par sa « valeur de récompense »
‐ dans quelle mesure il satisfait notre besoin d’énergie
S. Nicklaus
Allaitement : quels effets sur le comportement?
46
• Hypothèse « chimiosensorielle » : les arômes des aliments consommés par la mère sont partiellement transmis dans le lait maternelMennella, J Hum Lact, 1995;
Schaal, et al., Chem Senses, 2000 ; Hausner, et al., Physiol Behav, 2008.
• L’allaitement au sein est associé à une meilleure acceptabilité d’un aliment avec un arôme inconnu au début de la diversification (Mennella, et al., Pediatrics, 2001), que les enfants allaités aient été ou non exposés à cet arôme spécifique dans le lait maternel (Hausner, et al., Clin Nutr, 2010; Maier et al., Clin Nutr, 2008)
• Hypothèse « mécanique » : sollicitation plus élevée des muscles de la
mastication pour l’allaitement au sein, transfert vers une mastication facilitée?
Neiva et al., J Pediatr, 2003, Nicklaus, Demonteil, Tournier, 2015
• Hypothèse « régulatrice » : moins de contrôle de la prise alimentaire dans le cas de l’allaitement au sein, meilleure adaptation de l’enfant à ses signaux de faim/ rassasiement
DiSantis, et al., Int. J. Behav. Nutr. Phys.2011; Li et al., Pediatrics, 2010; Li et al., Pediatrics,2014;
Reyes, et al., Int. J. Obes.2014
Musée des Beaux Arts, Dijon
S. Nicklaus
Sensorialité, apprentissage et mémoire
Remy, et al., J Nutr, 2013 Remy, et al., Am J Clin Nutr, 2014
Nos sens rendent possible l’identificationet la mémorisation des aliments, en détectant leurs propriétés sensorielles et en les
associant inconsciemment à la densité énergétique
S. Nicklaus
Prise alimentaire, apprentissage et mémoire
Pourtant, à court terme, la compensation calorique qui qui suit la consommation d’un charge calorique semble
médiocre, dès la fin de la première année.
L’apport calorique est donc prédit à partir du volume consommé assez tôt au cours du développement Mécanisme très efficace dans un environnement où la densité énergétique est stable pour un aliment donné…
mais trompeur pour des produits transformés variables
48
Brugaillères, Issanchou, Nicklaus, Chabanet, Schwartz, American Journal of Clinical Nutrition, in press
Remy, Issanchou, Chabanet, Boggio, Nicklaus, International Journal of Obesity, 2015
S. Nicklaus
Mesure de compensation calorique chez les nourrissons
49
S. Nicklaus
50 Pré‐charge OU
67g
+
Repas ad libitum
Délai fixe de 25 min
‐ À consommer intégralement
‐ Jours FE/HE contrebalancés entre les enfants
‐ ∆(HE‐FE) = 43kcal
‐Recettes choisies par la mère
‐ Critère d’arrêt pour chaque aliment : 2 refus consécutifs
‐ Apport énergétique max du repas = 296,4 kcal
JOUR FE JOUR HE
300g 195g
Mesure de compensation calorique chez les nourrissons
S. Nicklaus
Compensation calorique chez les nourrissons
51
LED HED
Energy intake (kcal) 050100150200
LED HED
Weight intake (g) 050100150200250300350
Preload Vegetable meat/fish puree Fruit puree
** *
A B
LED HED
Energy intake (kcal) 050100150200
LED HED
Weight intake (g) 050100150200250300350
Preload Vegetable meat/fish puree Fruit puree
***
A B
A 11 mois A 15 mois
Brugaillères, Issanchou, Nicklaus, Chabanet, Schwartz,
S. Nicklaus
Rôle de l’environnement social
52
S. Nicklaus
L’effet de l’environnement social commence tôt!
Lumeng, Patil, Blass, Dev Psychobiol, 2007
Infants drink more formula in the presence
of social interactions
Children eat more pizza in groups of 9
than of 3
Toddlers can form expectations about food preference by
watching adults eating
Liberman et al., PNAS, 2016
S. Nicklaus
54
Notion de « nourrissage réceptif » (responsive feeding)
Préparation proactive du responsable
Compétences et signaux de
l’enfant
Réceptivité du responsable
Ajustement de l’enfant
• Nourrissez les nourrissons directement et assistez les enfants plus âgés quand ils peuvent se nourrir eux‐mêmes. Nourrissez doucement et patiemment, et encouragez les enfants à manger, mais ne les forcez pas
• Si les enfants refusent beaucoup d’aliments, testez d’autres combinaisons, goûts, textures, et méthodes d’encouragement
• Minimisez les distractions pendant les repas si l’enfant est facilement distrait
• Souvenez‐vous que les moments de repas sont des périodes
d’apprentissage et d’amour – parlez aux enfants pendant les repas, avec des contacts visuels
• WHO, 2009, p.20
Black & Aboud, J Nutr, 2011
S. Nicklaus
Effet du mode de nourrissage réceptif?
• Un mode de nourrissage parental réceptif à l’enfant est maintenant considéré comme une action préventive contre l’obésité Black & Aboud, J Nutr, 2011
• Intervention d’évaluation, essai contrôlé randomisé (N=291) USA
• INSIGHT: Intervention Nurses Start Infants Growing on Healthy Trajectories
• Messages à propos du nourrissage réceptif des enfants, hygiène de sommeil, jeu social actif, régulation des émotions, et éducation à propos du suivi de la croissance
• Plus petit gain de poids à 0‐28 semaines
• Poids et taille plus faible et moins de surpoids à 1 an
• Pattern de consommations alimentaires plus sain à 9 mois, associé aux percentiles d’IMC à 2 ans
Savage et al., JAMA Pediatrics, 2016
Hohman, et al, Obesity (Silver Spring). 2017
S. Nicklaus
Une autre contribution des apprentissages précoces?
56 Variété d’aliments, variété de…
• Propriétés sensorielles
• Propriétés nutritionnelles
• Composés bioactifs
• Colonies microbiennes
Nicklaus, Divaret‐Chauveau, …, Von Mutius, Dalphin,
& Pasture Study Group. Allergy. 2018
Consommation précoce : développement d’une tolérance immunitaire
S. Nicklaus
6 mo 12 mo 18 mo 24 mo
0 4 mo 10 mo
Conclusions
• Comportement alimentaire: appris à partir des expériences précoces, établi durablement à partir de la petite enfance
• Plusieurs facteurs modifiables contribuent à l’émergence d’un comportement sain
Allaitement au sein
Goûts Textures
Variété
Expositions répétées
Fenêtre d’opportunité pour l’introduction des aliments de diversification
Nourrissage « réceptif »
‐ Amener l’enfant à goûter
‐ Ne pas forcer à manger
‐ Laisser l’enfant décider des quantités
Néophobie alimentaire
Alimentation
lactée Diversification alimentaire
S. Nicklaus
58
Remerciements
58
http://www2.dijon.inra.fr/csga/index.php
Research funded by the European Community's Seventh Framework Programme (FP7/ 2007‐2013) under the grant agreement 245012HabEat
Les enfants et leurs parents Collaborateurs @ CSGA:
Sylvie Issanchou Camille Schwartz Christine Lange
Sandrine Monnery‐Patris Claire Chabanet
Vincent Boggio Valérie Feyen Emilie Szleper Caroline Laval Pascal Schlich Laurent Brondel Benoist Schaal Carole Tournier Eléa Ksiazek Jérôme Madrelle Stéphanie Chambaron
Autres collaborateurs
Blandine de Lauzon‐Guillain Luc Marlier
Marion Hetherington Doctorants:
Sofia Bouhlal Eloïse Remy Camille Divert Wen‐Lun Yuan Lauriane Demonteil Lucile Marty
Marie Bournez Pauline Brugaillères
OPALINE, SOFI, PUNCH
