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Contribution à l'étude anthropologique des Bambaras: documents recueillis par Ernest Chantre et publiés par Eugène Pittard

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Contribution à l'étude anthropologique des Bambaras: documents recueillis par Ernest Chantre et publiés par Eugène Pittard

CHANTRE, Ernest, PITTARD, Eugène

Abstract

La taille des Bambaras de notre série est élevée. Elle atteint presque 1m76. Et il est bien certain que cette grande taille est un caractère réel, le pourcentage des très hautes statures nous l'indique suffisamment. Ce chiffre de taille élevée est à mettre en comparaison avec celui obtenu par le Dr Girard qui a publié, pour représenter la stature des Bambaras, un chiffre inférieur au nôtre. Cependant sur les 25 Bambaras qu'il a étudié, 19 avaient des tailles dépassant 1m75. Les Bambaras ont un crâne dolichocéphale (indice céphalique moyen sur le vivant 76.36). Dans notre série, les vrais dolichocéphales représentent le 90%. L'indice nasal moyen des Bambaras de notre série est 101.55. Il marque une platyrrhinie très accusée.

Nous n'avons trouvé aucun individu mésorrhinien. L'ultra platyrrhinie est dans la proportion de 60%. L'indice nasal moyen de la série du Dr Girard est encore supérieur au nôtre. La peau des Bambaras n'est pas, dans la plupart des cas, réellement noire. Le type commun est représenté par le numéro 43 de la gamme de Broca, teinte brun foncé. Les yeux des Bambaras sont [...]

CHANTRE, Ernest, PITTARD, Eugène. Contribution à l'étude anthropologique des Bambaras:

documents recueillis par Ernest Chantre et publiés par Eugène Pittard. Bulletins et mémoires de la Société d'anthropologie de Paris , 1927, vol. 7e série, t. 8, no. 1-3, p. 94-102

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:109810

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Extrait des Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Pai·is. .. . (Séance du 2 ju;n i 927).

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èONTRIBUTION A L'ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES BAMBARAS.

t 11 I•

• 1 li'· r 1

DOCUMENTS RECUEILLIS PAR ERNEST CHANTRE, Ancien sous-directeur du Museum de Lyon

c ('. .ET PUBLIÉS PAR EUGÈNE PITTARD,

·. '".'' Professeur d' Anthropologie à l'Universilé de Genève,

,(deux reprises déjà j'ai publié des. documents anlhrop_ologiques reÇi'i'eillis: pa,r E;rne~t. Chantre 1, concernant des populations africaines.

J'ai rappeié' que notre vénéré collègue avait demandé qu'après sa mort le ~Qin me soit confié de mettre au net certains travaux qu'il n'avait pas eu

temps de mener:\ chef.

J'ajo~te_:·' ~µjourd'hui, de sa part, une nouvelle contribution à l'étude anthrop~~o.gique des populations de !'Afrique oci.:identale française en

~ ..

iE. CHANTRE et E. PITTARD, Contribution à l'étude anthropologique des Aschanti. L'Anthropologh~, T. XXXV._ Paris, 1925.

Idem. Contribution . . ~ l'étude ant!J,ropologique des Mossi. ReYue anthropologiqu.e, Paris, 1927.

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94 ~oêréTJ o'ANTHRO~OLOGil! Dl! PARIS

communiquant quelques documents· morphologiques et descriptifs sur les Bambaras.

Lorsque le Or Henri Girard publia ses notes au sujet de « Quelques Soudanais occidentaux » il constatait que, sur l'immense espace qui se déroule de Timbouctou à l'Atlantique et représente le Soudan occidental, c'est à peine si « nous trouvons uo nombre de sujets examinés supérieur à deux cents et encore s'en faut-il de beaucoup, ajoutait-il, que pour ceux-ci la totalité des mesures élémentaires inscrites dans les Instructions anthropologiques les moins chargées aient été acquises ». C'est dire l'intérêt et l'importance de toute recherch·e, de toute ét:.i.de, pour projeter un peu de lumière sur les caractéristiques de ces groupes humains si mal connus que, parfois, hélas !, nous croyons connaître t.

Les Bambaras appartiennent au groupe des Mandé du centre africain.

Ils font partie des peuples parlant des dialectes mandingues. D'après Deniker ce terme de Bambara ou de Manmana s'appliquerait à tous les non-musulmans du Soudan occidental. Cette population occupe, en masse èompacte les deux rives du Niger dans les cercles de Bamako, Segou et Bougouni ; les Bambaras sont encore en groupes épars dans toute l'éten- due de l'Afrique occidentale française, surtout dans le Sahel 3

Henry Girard, dans le mémoire indiqué ci-dessus, déclarait qu'il fallait éviter, dans une étude des Soudanais occidentaux « la désignation cou- rante de race mandingue avec l'acceptation que l'usage peut avoir con·

sacré mais dont les faits aujourd'hui acquis ont singulièrement amoindri la poriée. Si l'on ne veut pas, en effet, la restreindre au seul Malinké, elle ne doit plus être adaptée _qu'au groupement linguistique d'un amas de peuplades dont l'anthropométrie tend de plus en plus à dissocier la masse. Toute autre application consacrerait une véritable erreur en affirmant l'identité de races dont les différences physiques à notre avili\

ne sauraient ètre contestées >>. · ·

Da_ns cet «amas de peuplades )), les Bambaras représentent la popula·

tion la plus nombreul'..e. Agrir.ulteurs ils ~ont très répandus dans les régions étendues « entre le Baffing et le Haut-Niger ; ils couvrent de

· Jeurs populeux villages le Kaarta, le Beledougou, le Bakhounou, le Segou et franchissent même la rive droite du Niger, car on les retrouve dans le Macina et le Ouassoulou. Epandus du

au 150 de latitude nord, ils sont en contact au Nord avec.les tribus Maures, les Douaïch surtout, à l'Ouest avec les Saracolais, au Sud avec les Malinkés et criblés de noyaux toucouleurs ».

Les tO Bambaras qui composent cette série, Chantre les a· examinés à l hôpital complémentaire N° 1.4 à Ecully. C'était des blessés provenant des champs de batailles de la grande guerre. lis faisaient partie de ces contingents de soldats africains auxquels on appliqu·ait le terme généri~

1 HENRY GIRARD, Notes anthropométriques sur quelques Soudan.zis occidentaua;

Malinkés, Bamba1·as, Foulahs, :)oninkés, etc. L'Aothropologie, Paris, 1902.

~ J. D11N1KEa, Les Races et Peuples de la Terre, Paris, 1926, p. 552,

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CHANTRE ET PITTARD. - ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES BAMBARA~ 95 que de tirailleurs sénégalais et dans lesquels figuraient les représen Lants de toutes espèces de populations du Sénégal et du Niger, des Volta et pays voisins.

Nous comparerons, chemin faisant, les relevés morphologiques et des- criptifs des Bambaras à ceux des Mossi et des· Ascbanti recueillis pilr le même observateur selon la même méthode et mis en œuvre par nous- même de la même façon.

1. - La taille et la grande envergure.

La stature moyenne de ces10 Bambaras est de 1 m. 759(miminum 1111.68, maximum 1 m. 80). C'est là une taille élevée. Cette moyenne e8l Jépassée sept fois. Une telle observation montre bien que ·nous avons afTai re à une population de très haute stature, d'ailleurs le chiffre minimum mon- tre lui-même une stature relativement élevée.

La moyenne de la grande envergure es.t de 1m. 83~. dépassant nota- blement la longueur de la taille. Le rapport de cette grande envergure à la taille moyenne est 104.1. Cette valeur est moins élevée que celle calculée chez les Aschanti (106.52). Elle n'est pas très dif.érente de c··lle des Mossi· (103.46). La plus petite envergure absolue est celle d'un homme qui, dans ce groupe, a la moins haute taille.

Le Dr Girard a mentionné, comme stature de 25 Bambaras., le 1.:biffre 1. m. 710 (1.606-1.826). Ce chiffre est beaucoup plus petit que celui indi-

qué pour la série Chantre. •

Dans le groupe étudié par Girard il y avait trois individus donl la taille était inférieure à la moyenne, (l'un d'entre eux était même très petit); dix-neuf dont la taille dépassait f m. 75. Cette dernière indication nous permet de croire que la série présentement examinée, - peut-ètre plus homogène ethniquement, - montre avec une certaine exactitude la taille moyenne du groupe ethnique considéré. D'autre part, il faut rappe- ler que Oeniker et Collignon ont indiqué, comme taille moyenne de 31.

Mandingues (Bambaras et Malinkés) 1 m· 70. La conclusion qui paraît s'imposer Ms maintenant, à l'aide de ce seul caractère, c'est que, sous ces noms divers, se masquent des populations dont l'origine ethnique n'est vraisemblablement pas la même. ·Nous prendrons peut-ètre mieux conscience tout à l'heure de cette hétérogénéité.

11. - Les diamètres principaux de la tête et l'indice céphalique.

Le D. A. P. moyen= t92 mm. le D. T. 146 mm. 6

Ces deux dimensions, comparées à celledes Mossi, sont plus grandes, notamment le diamètre transverse qui, chez eux, est de f44 mm. Celte tête des.Bambaras, plus développée dans ces deux directions horizontales, est un phénomène qui s'explique naturellement à cause de la plus .haute stature de cette population .. L'indice céphalique moyen est 76.H6

iJldiquant la doHc4océp4alie (ç~assiP,catio,n.Deniker).. · \

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96 1 • • SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGIE DE PARIS

La séparation des formes céphaliques se 'fait de la faço.n .. suivan te :•

J'..

Individus. Pourcentage.

Ultra dolichocéphales. 1 10 %

Hyperdolichocéphales • 2 20 % ' ~ 1 '

Dolichocéphales 6 60 %

Mésaticéphales . 1 10 %

La dolichocéphalie moyenne est moins prononcée chez les Bambaras que chez les Mossi. La proportion des types dolichocéphales est à peu près la mème dans les deux groupes.

Le diamètre auriculo-bregmatique moyen est de 125 mm:7: . . ~es

extrêmes sont compris entre.114 mm. et 133 mm. Cette hauleur de la tète est à peu près la même que celle des Mossi; elle e~t plus petite que celle des Aschanli. Je reviendrai sur ces faits en compc.rant plusieurs ·de ces diamètres à la stature lot.ale de manière à savoir ce que représente, dans le développement général du corps, les trois dimensions principq.les de la tète.

L'indice vertical de longueur moyen est 65. 47. L'indice vertical ,de largeur 85. 76, tous deux presque semblables à ceux des Mo,ssi.

Le rapport de la hauteur auriculo-bregqi.atique à la taille est, .. en moyenne, 7. t4. Il est un peu plus petit que celui calculé chez '!es Mossi (extrèmes 6.74 et 7.48).

Dans la série des Soudanais occidentaux étudiés par Girard, ,les Bambaras figurent avec l'indice céphalique moyen 74. 69, -de deux unités plus faibles que le nôtre. La répartition des indices céphaliques iqd\vi- duels fournissait à cet auteur les proportions suivantes: hyperdoli- cboc.éphales 70.5 0/0, dolichocéphales 15.4 0/0, sous-dolichocéphales 14 'J/O. Aucun type mésaticéphale n'a été rencontré.

La série Chantre est moins riche d'hyperdolichocéphales et beaucoup plus riche de dolichocéphales. En outre, on y constate la présence d'un individu mésaticéphale. Nous retrouvons d0nc ici les caractères d"hété- rogénéité ethnique signalés déjà à propos de la stature.

Nous avons calculé les rapports à la taille des deux diamètres cràniens horizontaux principaux. Pour O. A. P. ce rapport est 10. 91 ; pour D. T. il est 8.50.

Ces valeurs, comparées à celles obtenues chez les Mossi et chez les Aschanti, sont, pour le diamètre antéro-postérieur, supérieures lors- qu'elles proviennent des Bambaras. Pour ce qui concerne le diamètre transverse elles sont inferieures ·chez les Mossi, supériaures chez les Aschanti. Il en résulte, que comparés à ces deux autres groupes de Nigritiens, le diamètre antéro-postérieur du crâne des Bambaras est rela- tivement ,,plus grand. Ce fort développement antéro-postérieur du crâne par rapport·à la taille chez les Bambaras, explique en mème temns la dolichocéphalie moyenne, plus grande chez ceux-ci que C!'llle releyé!'l cheli

le~ M<:JSSl et cP,ez les ;\scli.~qti: ·

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CHANTRE ET PITTARD. - ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES BAMBARAS 97

111. - Les caractères de la face.

Les diamètres mesurés sont les suivants: ophryo-mentonnier, bizygo- matique, biangulaire externe et interne, hauteur et largeur du nez.

longueur de l'ouverture palpébrale. Nous indiquons les moyennes de ces.

diamètres avec, à côté, leurs valeurs extri;mes :

Diamètres. Moyennes. Extrêmes.

Ophryo-mentonnier. 135 mm. 5 (130 mm. -140 mm. )1

Bizygomatique . 138 8 (136 - 146 )

Biangulaire externe. 100 7 ( 96 - 104 ).

interne ·. 34 8 ( 33 - 37 ).

Hauteur du nez . 45 4 ( 41 - 48 )

Largeur du nez • 46 » ( 43 - 48 )

Longueur de l'ouv. palpébrale 33 6 ( 30 - 35 )·

Ces divers diamètres, malgré la faiblesse numérique de cette. série, méritent d'être comparés à ceux des Ascbanti et à ceux d!!S Mossi, pré--

cédemment étudiés par les mêmes auteurs.

La hauteur ophryo-mentonnière, le diamètre biangulaire interne et la.

largeur du nez sont, chez les Bambara, plus grands que chez les As- chanti. Les autres diamètres sont plus petits. Le diamètre ophryo-·

mentonnier plus développé chez les Bambaras que chez les Aschanti,. s'explique par la stature plus élevée des premiers. La largeur exception- nelle du. nez nous fait pressentir un caractère de platyrrhinie plus. accentué.

Si nous comparons ces Bambaras aux Mossi, nous constatons que, chez. ces derniers, tous les diamètres ci-dessus sont moins développés que chez. les Bambaras; mais la différence est très faible. Le moindre développe- ment des diverses régions faciales s'explique si l'on se rappelle que la taille des Mossi èst un peu plus petite que celle des Bambara~.

La comparaison que nous venons de faire entre ces trois groupes.

ethniques montre nettement l'influence d'une haute stature sur .le déve- loppement plus considérable des diamètres longitudinaux et t1·ansverses- de la face.

L'indice nasal moyen des Bambaras est :101..55 (minimum : 93. 75,.

maximum : H 7 .05). li marque une platyrrhinie très accusée.

La répartition des formes nasales donne le tableau que voici :

Mésorrhiniens . Platyrrhiniens . Ultraplatyrrhiniens.

Nombre d'individus.

0 4 6

Pourcentage.

40 % 60 .. %

En comparant ces pourcentages à ceux des Mossi, nous avons 1c1 un·

renversement des valeurs· entre les platyrrhiniens et les ultraplatyrrhi- nien!O.

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118 SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGIE DE PARIS

Chez les Mossi, les premiers de ces types nasaux étaieot deux fois plus .oombreux que les secoods.

Chez les Bambaras, c'est le cootraire qui se présente.

Dans la série Girard l'indice nasal moyen des Bambaras est 103.94.

'C'est le plus fort indice de toutes les populations soudaoaises étudiées par cet auteur.

Cet indice est plus élevé que le oôtre de deux uoités. La série Gfrard, .comme la nôtre, ne renferme aucuo mésorrhinien. Les ultraplatyrrhi-

·nieos n'atteignent pas la proportion de 50 0/0, quantité inférieure à

·celle exprimée par notre série.

Quan au groupe· examioé par Deniker et Collignon (Mandingues et :Bambaras mélangés), l'indice nasal moyen est seulement de 10t.

li semble de plus en plus nécessaire, en étudiant ces groupes nigritiens, de soigoeusement séparer les tribus, quitte plus tard, s'il y a lieu, à opérer .des regroupements, - ceux qui paraîtraient alors les plus naturels.

Quelques essais, dans divers groupes ethniques provenant de l'Afrique

·noire, de rapporter certaines dimensions du crâne ou de la face à la sta- .ture totale (il s'agit de· savoir si tous l'!s hommes sont, dans les détails

··de leur architecture, construits de la même façon)' oous ayant donné des

• ,résultats iotéress.ants, nous avons continué cet essai avec le~ éléments .mêmes de cette .série. Voici quelques-uns de ces rapports :

Rauteur du nez à la taille.

Hauteur ophryo-mentonnière à la taille Diamètre auriculo-bregmatique à la taille .

Moyennes.

2.58 7.07 8.93

Extr~mes.

(2.34 - 2. 72) (7.38 - 8 ») (6.74 - 7.48}

Comparés au Mossi, nous trouvons que la hauteur du nez est relative- ment plus développée chez les Bambaras que chez les premiers, mais la hauteur ophryo-mentonnière l'est uo peu moios, ce qui revient à dire .que dans une face relativement moins grande, les Bambaras placent un

nez plus développ~ daos le seos vertical. .

A côté. de ces diamètres verticaux comparés à la taille nous avons

·cherché les rapports de deux diamètres transversaux : le bizygomatique

·et la largeur nasale : ·

Bizygomatique à la taille Largeur du nez à la taille -.

·Rapports.

7.89 2.61

La première de ces moyen oes est un peu plus faible que celle calculée

·Chez les Mossi. La seconde est un peu plus forte, monlr.ant -bien une lar- geur exceplionnelle du nez chez lès Bambaras.

Enfin, avant de quiller les caractères de la face, nous avons cherché· Je rapport existant entre deux largeurs de celle-ci : le bipalpébral interne

~t la largeur bizygomatique. Les résultats sont: pour le premier rapport U.50, pour le second rapport ~5.03.

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CHANTRE ET PITTARD. - ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE DES BAMBARAS 99 Les Mossi mesurés par Chantre sont les seuls avec lesquels nous pou- -vons établir une comparaison et encore celle-ci n'est-elle possible que

pour le premier des deux rapports ci-dessus. Celui-ci, chez les Mossi, est 72.60, un peu plus élevé que celui des Bambaras. Les deux régions, -anatomiques voisines l'une de l'autre que nous mettons en comparaison

peuvent donner à la partie supérieure du visage, selon la façon dont elles se comportent quantitativement l'une vis-à-vis de l'autre, un aspect très -différent.

Nous avons cherché qu'elles étaient les valeurs de la hauteur et de la

·la1·geur du nez dans la longueur totale du visage et quel rapport existait -entre la hauteur crânienne auriculo-bregmatique et la hauteur du visage

·( ophryo-mentonnier). Voici les résultàts obtenus :

Rapports.

Hauteur nasale à ophryo-mentonnier . Largeur nasale à ophryo-mentonnier .

Hauteur aurieulo-bregmatique à ophryo-mentonnier •

33 52 33.94 89 38 Chez les Mossi, le premier de ces rapports est plus petit (32.6) que -chez les Bambaras. Le troisième est notablement plus grand (94.91 ).

Les deux séries ainsi mises en parallèle sont numériquement trop faibles pour que nous songions à des interprétations comparatives

·raison.nables. Peut-êt.re les différences que présentent ces groupes ethni-

»ques disparaîtraient-elles si nous examinions, en comparaison, des séries composées par plusieurs centaines d'individus. Peut-ètre aussi se main- tiendraient-elles ? Et alors la constatation d'une telle variation serait d'un véritable intérêt.

la série des Bambaras étudiée par Girard présente d'avec la nôtre, pour ce qui concerne entre autres le diamètre bizygomatique et la lar- . geur du nez, quelques différences. Ces deux di mens ions (bizygomatique :

136 mm.; largeur .du nez : 44 mm. 3) sont plus petites dans la série de .eet auteur que dans celle de Chantre.

IV. - Couleur de la peau, des yeux et des cheveux.

La couleur de la peau a présenté quelques variations. individuelles chez ces Bambaras. Sur les 10 individus qu'il a examinés, Chantre a marqué 4 subdivisions de la couleur de la peau. ·

La teinte la plus abondamment représentée est celle indiquée par le numéro 43 de la gamme de Broca. C'est là une teinte brun foncé. Deux 1Bambaras avaient.la-couleur de-peau signalée par le ·numéro 27.- la peau est ici beaucoup plus foncée. Un individu est noté comme ayant eu également une pigmentation très forte (numéro 35 d·e la gamme de

·~B rocct). Enfin un de ces Bambaras est qualifié par le numéro 28 qui, comme couleur. est assez rapproché du numéro 43, lequel avons-nous dit

•n'est pa · un~·coukur ·noire. ·

(9)

100 SOCIÉTÉ n' ANTHROPOLOGI!! Dl! PARIS

La série des Bambaras du D• Girard ne présente pas tout à fait les.

mêmes indications que celles données par Chantre. Le numéro 43 de Broca est beaucoup moins souvent représenté que dans notre série. Il en· est de même du numéro 35. Le numéro 27 qui, chez Chantre, a été indi- diqué dans la proportion de 20 0/0 ne figure pas dans la série Girard.

La notation des deux caractères descriptifs : couleur des yeux et des. cheveux, a été faite également d'après la gamme de Broca. Voici les. résultats des observations faites par Chantre :

1 2

Teintes de Broca:

Yeux.

80

%

20 %

34 35

Cheveux.

50 % 50 %

Le numéro 1 de la couleur des yeux représente l'iris le plus foncé qui· soit. De tels yeux sont donc la caractéristique habituelle des Bambaras .. La couleur des cheveux est également extrêmement foncée. D'ailleurs à côté du nom de chaque individu mesuré, Chantre a inscrit pour mar- quer la. qualité pigmentaire, l'adjectif noir.

Et puisque nous en sommes aux caractères descriptifs, voici encore··

les pourcentages des diffé~ents types de. cheveux et de morphologie, nasale:

Types de cheveux.

Laineux.

Laineux crêpus Crêpus .

33.33 % 44.45 % 22.22 %

Forme du nez.

Concave moyen aplati.

Droit abaissé . .•

30 % 60 % 10 % J'ai cherché dans le registre de Chantre si l'individu à nez abaissé· avait, en même temps, une autre couleur de peau - car on peut immé- diatement imaginer une influence ethiopienne, celle des Foulbés, par·

exemple. La couleur de la peau de cet individu appartient au numéro· 43, qui, en effet, n'est pas noire. La taille est relativement élevée : 1 m. 76, l'indice nasal est tout de même nettement platyrrhinien, 99.99:

Résumé.

La taille des Bambaras de notre série est élevée. Elle atteint presque·

·1 m. 76. Et il est bien certain que cette grande taille est un caractère· réel, le pourcentage des ~rès hautes statùres nous l'indique suffisamment.

Ce chiffre de taille élevée est à mettre en com'paraison avec celui obtenu•· par le Dr Girard qui a publié, pour reprP.senter la stature des Bambaras, un chiffre inférieur .au nôtre. Cependant sur les 25 Bambaras qu'il a-. étudié 19 avaient des tailles dépassant f m. 75.

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CHANTRI! I!T PITTARD. - ÉTUDI! ANTHROPOLOGIQUI! DES BAMBARAS fQ{

Les Bambaras ont un cra.ne dolichocéphale (indice céphalique moyen sur le vivant 76.36). Dans notre série, les vrais dolichocéphales repré- sentent le 90 0/0.

L'indice nasal moyen des Bambaras de notre série est 10f .55. Il marque une platyrrhinie très accusée. Nous n'avons trouvé aucun individu mésorrhinien.

L'.ullra platyrrhinie est dans la proportion de 60 0/0. L'indice nasal moyen de la série du D' Girard est encore supérieur au nôtre.

La peau des Bambaras n'est pas, dans la plupart des cas, réellement noire.

Le type commun est repréEenté par le numéro 43 de la gamme de Broca, teinte brun foncé.

Les yelix des Bambaras sont toujours foncés ou très foncés, type 1 et 2 de Broca. Les cheveux sont toujours noirs.

On trouvera, dans le corps de ce mémoire, un certain nombre de rap- ports de grandeurs entre différentes régions du corps. Ces rapports sont là pour fixer l'architecture générale des Bambaras. Déjà maintenant, nous pourrions tenter quelques comparaisons avec d··s c;roupes voisins. Une telle recherche devrait être étendue .. Un jour viendra où tous ces docu- ments pourront être mis sous un regard comparatif.

Il· apparaît de plus en plus nécessaire d'examiner de nombreux grôupes de ces populations que nous avons l'habitude d'appeler, par des termes géographiques singulièrement 'vagues, les Sénégalais, les Nigé- riens, etc. De plus en plus, il apparaît que ces termes généraux sont accolés à des· populations dont les origines sont vraisemblablement très loin d'être les mêmes. Nous ne pouvons pas imaginer, pour le moment ces origines, mais pelit à petit, nous voyons se disloquer ce bloc nigritien occidental que, pendant longtemps, on a pu considérer comme ayant une certaine homogènéité morphologique et descriptive. Il en est d'ailleurs . de mème dans le grand groupe Bantou. C'est par une série d'études détaillées du genre de celle que nous avons tentée ici qu'un peu de lumière sera apportée sur les caractéristiques principales des populations del' Afrique Noire et que nous pourrons songer à envisager leurs filiations.

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